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L'idée de sa création remonte au XVIème siècle et suivit de très près de la réunion de la Bretagne à la France. Elle prit une forme sérieuse en 1730 seulement ; l'ingénieur Abeille offrait de mettre l'Océan Atlantique en communication avec la Manche. au moyen d'un canal passant par Rennes et par Saint-Malo. Pendant que cette proposition faisait son chemin, François de Kersauson démontrait (1746) l'intérêt que présentait la jonction de la Loire à la Vilaine et celle de la Vilaine au Blavet. En 1785, la Commission concluait à l'établissement du canal désiré.

Les travaux furent commencés en 1806 et terminés en 1833. Ils comprennent une longueur de 370 kilomètres, pour laquelle on a dépensé 46 millions de francs. La navigation du versant de la Loire a été inauguré en 1828 par le duchesse de Berry, mais cette partie n'a été livrée au public qu'après l'achèvement de la conduite alimentaire de Vioreau à Bout-de-Bois.

Dans la fraction qui nous intéresse, le canal joint la Loire à la Vilaine et présente une longueur de 96.891 mètres. La pente totale est de 18 m. 42 sur une distance de 33.897 m. 56 pour le versant de la Loire et de 19 m. 22 sur 47.292 m. 94 pour le versant de la Vilaine. La première est rachetée par 7 écluses, la seconde par 10 écluses, dont la chute varie de 1 m. 20 à 2 m. 65. L'Erdre lui sert de premier bief jusqu'à Quiheix. Le point de partage est à Bout-de-Bois, dans la commune de Héric. Au-delà du bief de partage, l'Isac sert de canal jusqu'à la Vilaine.

Pendant la saison des pluies, le canal est rempli par les sources et les affluents naturels de ses divers biefs. En été, il est alimenté par les deux réservoirs de Vioreau, commune de Joué-sur-Erdre. Ces réservoirs contiennent près de huit millions de mètres cubes d'eau, presque complètement utilisables. Une rigole de 20.857 mètres de longueur, serpentant sur le flanc des coteaux de l'Erdre, conduit cette eau dans le bief de partage. Sa construction a nécessité l'édification de quatre aqueducs aériens et l'établissement d'un aqueduc souterrain long de 567 mètres.

L'ouverture de ce canal a été un immense bienfait pour notre agriculture. Elle a établi des communications auparavant impraticables, diminué les frais d'exploitation de la forêt du Gâvre, facilité le défrichement d'une vaste étendue de landes et, par suite, elle a puissamment contribué au progrès agricole de la partie septentrionale du département (A. Andouard).