Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

UN COMPLOT ROYALISTE SOUS L'EMPIRE

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Nantes   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

L’affaire des plombs.

La Vendée s’était apaisée pendant les dernières années de la Révolution ; elle eut parfois des réveils brusques, mais courts. Le plus grave évènement du début de l'Empire fut la découverte du complot dit Affaire des plombs.

Au printemps de 1804, des mouvements insolites furent signalés. La police nantaise à qui on avait indiqué les allées et venues à travers les communes de l’ancien duché de Raiz de trois Anglais prit ceux-ci en filature. Elle constata qu’ils se rendaient fréquemment chez un sieur Douault qui habitait Nantes, près du pont de la Madeleine.

Ce Douault après avoir été « un forcené républicain » avait fait volte-face, et, en 1799, il commandait une troupe de chouans à La Chapelle-Heulin. On s’aperçut qu’il se rendait de nuit dans sa maison de campagne de la Louée à 10 kilomètres de Nantes où il recevait plusieurs aventuriers royalistes.

La police chercha à connaître le but exact de ces conciliabules nocturnes. Depuis longtemps elle surveillait un sieur Gogué, ancien chef de division à La Chapelle-Heulin, fixé comme chirurgien à Boussay, qui exerçait une grande influence sur ses concitoyens. Une nuit, on le vit sortir furtivement de la maison de campagne de Douault, puis un autre jour d’une maison de la rue de la Fosse où se concertaient clandestinement Anglais et Chouans. — Gogué, afin de se déplacer sans éveiller les soupçons, venait d’abandonner la médecine pour un commerce de vins, laines et grains. On visita discrètement un jour une de ses voitures ; sous la laine et le grain, on découvrit d’énormes barres de plomb. On suivit le convoi qui alla droit chez le curé de la Gaubretière, non loin de Boussay. Le préfet de la Vendée fit fouiller le presbytère et l’on trouva, enfouies dans un carré de jardin 58 barres de plomb, dont certaines pesaient 100 livres. Plusieurs moules à balles en indiquaient suffisamment la destination.

Le curé nia, expliquant que ce plomb devait être employé à différents travaux ; mais Fouché voulait connaître toute la vérité. Il ordonna de lui envoyer le prêtre. En présence du terrible ministre, le curé se troubla et dévoila le but du complot et les noms des affidés.

Les Anglais, par leur agence de Bordeaux, avaient fourni les fonds. Il ne s’agissait rien moins que de soulever les départements de l'Ouest et d’appuyer par le fer le débarquement du Comte d'Artois sur les côtes vendéennes.

A ces révélations Fouché comprend l’urgence des mesures à prendre. L’arrestation du curé de la Gaubretière a jeté le désarroi dans la troupe ; les plus malins s’esquivent. Sur 60 conjurés, signalés à la police, quelques-uns seulement se laissent pincer.

Le jugement de cette grosse affaire fut rendu à Nantes le 14 décembre 1805. La plupart des accusés avouèrent. Gogué fut condamné à mort ; trois autres royalistes le furent également, mais par contumace six conjurés se virent condamner à la détention : les autres furent acquittés. Le lendemain, Gogué était fusillé.

Ce jugement trop tiède irrita Fouché qui prescrivit « pour réparer autant que possible cette indulgence intempestive » de surveiller étroitement les individus acquittés dont plusieurs devront être éloignés à 40 lieues des côtes.

Ceux qui avaient été mis à la prison y demeurèrent quelle que fût la durée de la peine à accomplir. Un projet de soulèvement général de l'Ouest trouvé sur l’un d’eux, le retour des contumaces qui vinrent en 1809 à Nantes renouer des relations avec les chefs chouans, et qui purent encore s’échapper, rendirent plus étroite la détention des conspirateurs dans les prisons de Nantes ou dans celles de Paris. Ils ne furent libérés qu’après la chute de Napoléon 1er, tant était grande la crainte que leur complot avait inspirée (d’après E. Gabory, Napoléon et la Vendée, p. 218 à 228).

 © Copyright - Tous droits réservés.