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LE SUPPLICE DU COMTE DE CHALAIS

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Les oppositions à la politique de Richelieu se concentraient autour de Monsieur, Gaston, frère du roi. Le cardinal voulait marier ce prince avec Mlle. de Montpensier ; mais Gaston refusa, et entra même dans un complot ayant pour but de se défaire du ministre tout-puissant.

Celui-ci résolut de terrifier les conspirateurs. Ne pouvant s'attaquer au frère du roi, il choisit comme victime un jeune ami du prince, Henri de Talleyrand, sieur de Chalais. Comme il était à craindre qu'à Paris les influences de la reine ne paralysassent la marche du procès. on résolut de transporter l'affaire hors de la capitale. Précisément Louis XIII avait fait convoquer, cette année 1626, les Etats de Bretagne dans la ville de Nantes. Il s'y rendit lui-même, accompagné de la reine, de Monsieur, du Cardinal et de toute la cour (27 juin). La reine-mère Marie de Médicis vint le rejoindre quelques jours plus tard.

Gaston et Chalais habitèrent le château. Richelieu, qui les faisait surveiller, apprit qu'ils avaient chaque nuit des conférences ensemble. Il alla trouver le roi ; Chalais fut arrêté et enfermé dans une chambre basse de la forteresse.

Gaston, pressé par Louis XIII et Richelieu, abandonnant ses amis, consentait au mariage projeté qui fut aussitôt célébré à Nantes (5 août 1626).

Déjà, une ordonnance royale avait provoqué l'érection à Nantes d'une chambre de justice qui reçut l'ordre de procéder sur le champ à la confrontation de l'accusé avec les témoins.

Depuis quelque temps, la mère de M. de Chalais était accou­rue à Nantes. Elle s'était jetée aux genoux de Richelieu ; il était resté inflexible. Elle était tombée évanouie aux pieds du roi ; mais, quand elle était revenue à la vie, le monarque avait disparu. Elle avait fait appel aux sentiments maternels de Marie de Médicis ; mais la royale mère lui avait tourné le dos avec colère. Enfin, de guerre lasse, elle était allée implorer la clémence des juges ; ils lui avaient appris, ce qu'elle ignorait encore, que son fils, mené en la chambre criminelle et confronté avec ses accusateurs, n'avait pu se justifier.

Le lendemain, la Chambre de justice déclarait Henri de Talleyrand, sieur de Chalais, coupable du crime de lèse-majesté et le condamnait à avoir la tête tranchée sur la place du Bouffay. Le jugement portait en outre que sa tête, placée au bout d'un pique, serait exposée sur la porte Sauvetout, que son corps, divisé en quatre quartiers, serait attaché à des poteaux à l'entrée des principales avenues de la ville, que sa postérité perdrait sa noblesse, que ses maisons seraient rasées et ses bois coupés à la hauteur d'appui.

A cette nouvelle Mme de Chalais, n'espérant plus rien des hommes, était allée se prosterner, dans la chapelle des Saintes-Claires, sur les marches de l'autel.

Le jour de l'exécution (18 août), Chalais avait été transféré dans la prison du Bouffay ; dès le matin deux compagnies des gardes étaient venues prendre possession de la place ; deux haies de soldats maintenaient une voix libre depuis l'échafaud jusqu'à la porte de la prison.

Le soir, sur les six heures, la porte de la prison s'ouvrit. Chalais en sortit à pied, assisté du père minime Desrosiers, son confesseur ; sa figure était calme ; il baisait de temps à autre la croix de son chapelet.

Arrivé sur l'échafaud, il ôta lui-même son pourpoint, et, s'étant tourné vers le bourreau, il le pria doucement de ne point le faire languir. Malheureusement, l'exécuteur habituel avait été enlevé, pendant la nuit, par les amis de Chalais, qui espéraient par là gagner du temps et peut-être encore obtenir sa grâce. On avait donc été obligé de recourir à un compagnon cordonnier, condamné à être pendu trois jours plus tard, et qui avait accepté cette affreuse mission en échange de la vie. Le premier coup d'épée fit seulement tomber M. de Chalais sur l'échafaud ; le bourreau lui en donna quatre autres. Au troisième, Chalais s'écria : Jésus Maria !. Ce fut sa dernière parole. Mais la tête n'était point séparée du tronc ; le bourreau alla chercher une doloire de tonnelier et en donna vingt-neuf coups avant de terminer son oeuvre.

Exécution du Comte de Chalais

Après l'exécution, et par une concession tardive à la douleur de Mme de Chalais, la tête et le corps du supplicié furent mis dans une bière et déposés dans un carrosse qui attendait auprès de l'échafaud. On dit que c'était le carrosse de sa mère (d’après H Etiennez).

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