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COMMUNAUTÉS D'HOMMES, ÉTABLIES DANS LE DIOCÈSE DE NANTES EN 1790.

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COMMUNAUTÉS D'HOMMES.

I. — BÉNÉDICTINS.

1. Prévôté conventuelle de S.-Martin de Vertou, OSB.
S.-Martinus Vertavensis.

— Cette ancienne abbaye, la première de toutes celles de Bretagne, fut fondée par Saint Martin dans un lieu appelé Vertaw, au temps de S. Félix, évêque de Nantes (VIème siècle). A la mort du bienheuireux fondateur, 300 moines y pratiquaient avec ferveur les règles de l'institut. Le monastère fut érigé en prévôté, alors qu'il passait sous le patronage de S.-Jouin-les-Marnes. La réforme de S.-Maur y est introduite depuis 1664. Il y a quelques années (1767), on y reçut les religieux de l'abbaye de la Chaume.

Le roi présente, le pape nomme.

Prévôt commendataire : Jean Coulon de la Bernardais, de l'ordre de S.-Jean de Jérusalem, — 28 avril 1782.

Revenus et priviléges : 6 métairies, haute-justice, droits seigneuriaux, lods, ventes, rachat, pêches, four banal, dîmes au tiers, 34,749 #. Titre de curé primitif de la paroisse. — Mense conventuelle : 11,802 #.

Ch. L'office canonial tous les jours dans l'église, acquitté par 1 prieur, 1. Sacriste et 5 religieux. — Rentes annuelles, 750 #, savoir : 420, # au sieur Boisiau, aumônier du roi à Grenelle ; 170, # ausieur Le Grand d'Aranterre, chanoine, et 160 # au sieur Pignot, curé de la Roche-Durèse.

L'église, dont certaines parties sont fort anciennes, vient d'être réparée (style roman simple, XIème siècle). Elle est conventuelle et paroissiale à la fois. Il y a deux clochers, l'un pour le couvent et l'autre pour la paroisse ; le premier a été relevé dernièrement. Un autel de marbre et des stalles sculptées ornent le chœur. L'édifice, comme plan d'ensemble, a la forme d'un T.

Mobilier : 18 chasubles, 6 dalmatiques, 4 chapes, 21 aubes ; — une croix et son bâton, 1 petite croix, 1 masse de bedeau, 2 calices, 1 ostensoir, 1 encensoir ; — 4 cloches et 1 horloge qui frappe sur d'eux d'entre elles.

Reliques : 1 buste de S.Martin, 1 autre de S.Benoît, 1 bras, 1 main d'argent.

On compte les autels de la Vierge, de S.-Sébastien, de S.-Martin, de S.-Michel, dé S.-Mathurin et de Ste-Marguerite.

Bibliothèque de 1,906 volumes.

Les Bâtiments claustraux ont été reconstruits en 1700 : ils sont agréablement situés, près le bourg de Vertou. L'enclos du monastère couvre 3 journaux de terrain. Outre les cellules, les salles communes et les servitudes, il y a pour les hôtes des chambres et un billard.

Personnel. Prévôt conventuel : P. Henri Soulastre, depuis 1781 ; Aug. Bazille, sous-prieur et sacriste, né à Vertou. Religieux : DD. Boutan, de Fay, Dezé, Doly, Châteaurenard.

 

2. Abbaye de Notre-Dame de la Chaume, OSB.

Beata-Maria de Calmâ, aliàs de Calmariâ.

PAROISSE DE SAINTE-CROIX DE MACHECOUL.

— Elle est située au faubourg du nom, sur la rivière du Tenu. Une dotation en terres et bénéfices curiaux, faite par Harscoët, Sgr de Retz, en 1055, permit à Perennés, abbé de Redon, de bâtir un prieuré en ce lieu, et d'y envoyer 4 religieux. Cette fondation dut être érigée en abbaye antérieurement au XIIème siècle. Le premier abbé, dont on sache le nom d'une manière certaine, selon D. Mabillon, serait Philippe (1184). Les deux cardinaux de Retz possédèrent ce bénéfice. Il est passé en command depuis 1594 et la réforme de S.-Maur est en vigueur depuis 1630. Il y a 23 ans (donc en 1767), comme cette maison était d'un minime revenu, on l'abandonna et l'on se réunit à Vertou ; cependant le titre d'abbé commendataire a été conservé.

Patron : Le roi. Le pape nomme.

Abbé commendataire : Jacques-Julien Meslé de Grandclos, vic. général de S.-Malo, — 4 août 1782.

Revenus : 4 journeaux de terres affermés 3.700 #. Le cloître, les bâtiments et le colombier sont également affermés. Les meubles et les ornements de la maison abbatiale ont été transportés à Vertou. Le prieuré d'Arzon en Rhuis, qui en dépend, rapporte 300 #.

Charges : 760 # de rentes annuelles redevables à certains ecclésiastiques, gratifiés du roi ; entretien du local. — Les religièux n'avaient pas prééminence sur le clergé paroissial, excepté le jour des Rameaux, où l'abbé officiait entre les deux curés au grand cimetière des Chaumes.

L'église est très belle : 3 nefs, transept, un chœur carré lambrissé et décoré de peintures à l'huile. (XIVème au XVème siècle). Elle n'a point de dédicace particulière. Autels S.-André, où il y a une grande dévotion, et Ste-Emérance, construits par les Pères de la Réforme. Le clocher n'a plus qu'une cloche.

Le cloître s'étend au côté de l'épître ; il est dans, le style roman. Ogé dit qu'il, a été bâti en 1063. Il a été refait au XVIIème siècle. Toute la maison a été réparée et distribuée à neuf, au moment de l'introduction de la Réforme. Il y a fuye et étang, deux jardins, une cour intérieure et une cour d'honneur.

 

3. Prieuré conventuel de S.-Jacques de Pirmil, OSB.

Prioratus Sti-Jacobi de Palameyo.

PAROISSE S.-SEBASTIEN d'AIGNE.

— Les Bénédictins de S.-Maur se sont établis au faubourg de Pirmil, vers la fin du XVIIème siècle. Dans un acte daté de 1360, on trouve le nom d'un prieur de cette maison qui s'appelait alors S.-James. On croit qu'elle est de fondation anglaise et très ancienne. Les religieux de Blanche-Couronne viennent de se réunir à ceux de Pirmil (1767).

Patron : olim l'abbé de S.-Jouin, nunc le roi.

Revenus : 3.800 #. Le prieur a droit de seigneurie, haute moyenne et basse justice. Le sacriste est curé primitif de S.-Sébastien.

Charges : 501 #.

L'église, qui anciennement était paroissiale et qui est encore en 1790 tréviale de S.-Sébastien, fut réparée, en 1484, par Thomas James, évêque et comte de Dol ; la couverture et la charpente ont été renouvelées, en 1778. La sacristie a été reconstruite en 1786. Des boiseries de 9 pieds ornent le chœur et le sanctuaire. Dans le clocher il y a trois cloches, du poids total de 3.000#. — Style de transition.

Mobilier de la sacristie : 2 calices en argent, 1. ciboire, 1. soleil, 2 croix, 2 bénitiers, 2 paires de burettes, 2 encensoirs de même ; — 19 chasubles, 7 chapes, 12 aubes.

La maison conventuelle, qui est solide et fort régulière, a été rebâtie par la Congrégation de S.-Maur, au commencement du XIXème siècle. La situation est élevée, saine et très agréable. On y remarque la salle à manger, qui est boisée tout autour à la hauteur de 7 pieds et demi. Il y a comme dépendance, 1 jardin très bien dessiné, 1 verger, 2 journeaux de vigne, 13 à 14 journeaux de prairies. On peut offrir aux étrangers 3 chambres meublées.

Personnel. Prieur commendataire : J.-B.-Louis de la Tour de Gallois, du d. d'Aix, vic. général d'Autun, — 15 mai 1775.

Prieur conventuel : Séb. Bonnard, né en 1739, prof. en 1756.

Sous-prieur : Joachim Marinier, né en 1742? prof. en 1760.

Procureur : Etienne Audio, né en 1762, prof. en 1776.

Augustin Fortier, né en 1720, prof. en 1740.

 

4. Abbaye de Notre-Dame de Blanche-Couronne, OSB.

Beata-Maria de Albâ Coronâ Veteri.

PAROISSE DE LA CHAPELLE-LAUNAY.

— Cette abbaye porta primitivement le nom de Coët-Quenbois blanc — ; plus tard elle reçut celui de Douce-fontaine, à cause d'une excellente source qui coulait près du monastère. La magnifique futaie, dont elle était environnée, affirment certains historiens, lui fit enfin décerner le vocable de Blanche-Couronne ; quelques uns disent que ce vocable a été tiré de la dédicace de l'établissement à la Ste Vierge. Des bulles papales, datées du XIIIème siècle, en font mention comme étant de l'ordre de Cîteaux, et d'autres de 1410, comme étant de l'ordre ancien de S.-Benoît. Ce qui ferait supposer qu'elle est antérieure à S.-Bernard. D'ailleurs on ignore l'époque précise de sa fondation et le nom de son fondateur. Le Calendrier ecclésiastique de Nantes la fait remonter à 969 : Geoffroy, comte de Nantes, et Daniel du Ponten seraient les principaux bienfaiteurs. Quelques auteurs prétendent que cette maison fut dotée pour 19 religieux en 1160. La réforme fut établie en 1652, par Claude de Cornulier.

Elle est située à 10 lieues de Nantes, au dessous, vers la mer, dans la paroisse de la Chapelle-Launay. La position est si malsaine que les religieux ont eu beaucoup de peine à se conserver en santé. Puis les revenus, qui ont été diminués dans la suite des siècles, sont devenus très modiques ; ils ne suffisaient plus qu'à 6 habitants. Ceux-ci, n'étant point en nombre pour y vivre selon la règle bénédictine réformée, se réunirent aux moines de Pirmil, le jour de l'Ascension, 1767 ; cependant le titre abbatial resta attaché à la maison abandonnée.

Patron : le roi ; le pape nomme.

Abbé commendataire : J.-B.-Louis de la Tour de Gallois, vic. général d'Autun, originaire du d. d'Aix, — 15 mai 1775.

Il nomme aux prieurés simples du Tertre, de la Madeleine, de l'Angle-Chaillou, au prieuré claustral de S.-Jacques de Pirmil avec ses annexes en Bouin.

L'Eglise est ogivale et à plein cintre : vaste carré avec un clocher. Elle renferme les tombeaux d'Hervé de Blain, père d'Eudon, qui fonda en 1290 une lampe perpétuelle sur sa sépulture ; d'Éon de Rochefort, vicomte de Donges, 1372 ; de Gillette de Rochefort, 1510.

 

5. Abbaye de S.-Gildas-des-Bois, OSB.

S.-GUILDAS OU S.-GUEDAS.

Stus-Gildasius de Nemore.

— Fondée l'an 1206, par Simon, Seigneur de la Roche-Bernard, « en l'honneur de Dieu et de S. Gildas, dans un lieu nommé Lampridic, à 10 lieues de Nantes, vers le couchant d'été, à 2 lieues de la Vilaine et d'autant de la petite ville de Pontchâteau. ». On l'appela primitivement de Landâ, puis de Nemore. Ce fut une colonie de S.-Sauveur de Redon, qui peupla ce nouveau monastère bénédictin, érigé en abbaye et doté pour 8 religieux.

Patron : Le roi. Le pape nomme.
Abbé commendataire : François Marie de Valory-la-Pommerays, du d. de Rennes, prévôt de la collégiale de Tournay, aumônier de la comtesse d'Artois, licencié en droit, — décembre 1763.
Revenus : 16.833 # ; mense conventuelle, 3.500 #.

L'abbé commendataire possède l'abbatiale, la seigneurie de S.-Gildas, le prieuré de Pénestin, (droits féodaux, lods, ventes, rachats et tous les émoluments du fief, droits d'officier et de haute justice); il perçoit la moitié des grosses dîmes à l'onzième, dans les paroisses de Missillac et des Marais, les novales exceptées, et 4.780 # de dîmes à Férel, Herbignac, Camoël ; la dîme matinale dans le canton des Mortiers. Il a le privilège de célébrer pontificalement avec mitre et crosse, le seul du diocèse ; ce privilège fut accordé au concile de Bâle, avec les restrictions mentionnées dans la bulle de Clément IV. Il nomme aux cures de Nivillac, de Missillac, de Fégréac, etc. ; aux vicairies perpétuelles de S.-Gildas, de Drefféac, d'Herbignac, etc ; aux prieurés simples de S.-André de Bouvron, de S.-Jean de Sévérac, de S.-Jean de la Roche, de Pennebé, de Beaulieu, etc.

Charges : 9,005 #. Portion congrue aux recteurs de S.-Gildas et de Drefféac ; l'aumône le vendredi depuis la Toussaint jusqu'à la S.-Jean, le Jeudi saint à 13 pauvres, et autres aumônes en argent, 770 #. La taxe de la congrégation de S.-Maur n'est pas comprise dans cette somme.

Dettes passives : 11,044 # ; dettes actives : 11,852 #.

Les chapellenies paroissiales de Beaupois, de S.-Michel de S.-Jean, de S.-Jacques, de S.-Pierre sont régulières et produisent 234 #.

L'église est commune à l'abbaye et à la paroisse : 5 autels, le maître dans le chœur des religieux, séparé par une belle grille de fer forgé ; d'un côté, ceux de N. D. de Pitié, de S.-Michel de l'autre, ceux de S. Jean-Baptiste et de S.-S... — XIIIème au XIVème siècle — ; achevée en 1533 ; le chœur est de 1711 ; le clocher a 129 pieds.

Sacristie : 1 calice, 1 encensoir d'argent, 1 ciboire mi cuivre et argent, une crosse abbatiale en bois et cuivre, 5 petits reliquaires d'argent et 1 grand, argenté, recouvrant une parcelle du chef de S. Gildas ; — 14 chasubles, 8 dalmatiques, 72 chapes, 35 aubes.

Bibliothèque : 415 volumes.
Personnel : D. Gannat, prieur claustral, vic. général de l'abbé, — 9 déc. 1783.

Charles de la Passeigue, sous-prieur.

Jacques-René Grethier, procureur.

Claude le Poitevin, Louis Joly, N. Le Cerf, religieux.

 

6. Prieuré conventuel et non électif de Ste-Élisabeth de Grand-Lieu, OSB.

Prioratus Stœ-Élisabeth de Grandi-Lacu.

PAROISSE DE S.-PHILBERT DE GRAND-LIEU.

— La fondation de ce prieuré est inconnue, On lit dans un rapport de 1572 qu'elle a été faite anciennement pour 6 religieux. Il dépend de l'abbaye de Tournus, il est passé en commande depuis longtemps (1512). Quoique régulier, il est desservi par des séculiers.

Patron : l'abbé de S.-Michel. Le pape nomme et l'abbé confère.

Les desservants sont nommés par l'Ordinaire ; le sous-prieur est au choix du prieur commendataire

Revenus : 7.425 #.

Charges : 3.411 #, aux desservants, et au Régent ; messe chantée à 8 h., vêpres et complies à 2 h., tous les jours ; matines et laudes la veille des fêtes et chaque samedi. Le dimanche elles se chantent immédiatement après la messe matutinale. Le prieur doit l'aumône 3 fois la semaine aux indigents du lieu et tous les jours aux passants.

Eglise : elle est priorale et paroissiale en même temps. Très remarquable avec une crypte, — XIIème au XIIIème. Grande, belle et élancée. On distingue le sanctuaire, le chœur, muni de stalles et de pupitres, et la nef. Séparant le chœur de la nef, deux autels, S.-Nicolas, la T.-Ste-Trinité et une Passion. Dans la nef, deux autres autels, S.-André, S.-Lambert. Un beau et grand clocher renfermant 4 cloches et une horloge. Chapelles en appentis : 1° Ste-Anne, 2° S.-Jean-Baptiste, 3° S.-François, 4° le Rosaire, 5° olim S.-Philbert, nunc N.-D. de Miséricorde, 6° Ste-Marguerite, 7° S.-Sébastien.

Sacristie : 3 calices, 1 ciboire, 1. custode, 1 soleil, 2 burettes, 2 encensoirs, 2 croix processionnelles, 1 petite croix d'argent ; — 13 chasubles, 4 chapes et bannières.

La Maison priorale comprend 3 corps de logis.

Le prieur est haut-justicier et seigneur de la ville, de S.-Lumine, de S.-Jean de Corcoué, de la Benâte, de la Limouzinière et de Ste-Radegonde.

Personnel. Desservant : D. Alexis Louason, rel. de S.-Germain-des-Prés, né en 1750, depuis 1786, prieur commendataire ; Jean Maillard, sous-prieur, — 8 mai 1770 ; r. 438 # ; Auguste Paumier, — 9 nov. 1776 ; r. 338 # ; Charles Giraud, — 12 juillet 1763 ; r. 336 # ; N. Julien, pr. de chœur, — 12 mars 1776 ; Jos. Robert, chantre, — 1787.

 

II. — CISTERCIENS.

I. Abbaye de Ste-Marie de Buzay ou Bussais, OC.

Beata-Maria de Buzayo, alias Busaio.

PAROISSE DE ROUANS.

— Ce sont les Bernardins mitigés qui l'habitent. Sise sur la gauche de de la Loire, à 7 lieues au-dessous de Nantes, cette fille de Clairvaux fut dotée par Ermengarde d'Anjou, duchesse de Bretagne, pour entretenir 6 religieux, le 17 juin 1135 ou 1136. Conan III, n'ayant pas obtempéré aux volontés maternelles, S. Bernard lui-même, selon la chronique de Milleray, vint à Nantes, pour arranger les affaires de l'établissement de Buzay. Antérieurement, (avant le XIIème siècle) il y avait en cet endroit, comme aux Couëts, deux maisons religieuses, l'une d'hommes et l'autre de femmes. — L'abbaye est passée en commende depuis 1474 ; c'est la plus riche du diocèse.

Patron : Le roi ; le pape nomme.

Abbé commendataire : Jean-Georges Le Franc de Pompignan, ex-archevêque de Vienne, ministre d'État, nommé par bulles pontificales du 6 des kalendes d'octobre, 1785.

Les Revenus sont partagés en 3 menses, dont 2 sont au commendataire et l'autre au prieur claustral et aux religieux. Les terres affermées en 4 lots ou métairies produisent 150,000 #. Les objets réservées sont évalués à un rendement de 4,500 #. Il faut aussi ajouter à cela des rentes seigneuriales et foncières. M. Le Franc de Pompignan exerce à Nantes basse et moyenne justice, dans les fiefs de Buzay, Buson, Couëlin et Vièvre.

L'église, qui a une très haute tour, a été reconstruite en 1755. il y a 4 cloches et une horloge avec carillons. Le maître autel est en beau marbre et les stalles du chœur en chêne sculpté.

Sacristie : 1 calice de vermeil, 3 ciboires, 2 calices, 1 soleil, 1 bénitier et son goupillon, 2 encensoirs, 1 plateau et des burettes, 1 boite aux Stes Huiles, 1 reliquaire, 1 croix d'argent.

La maison conventuelle et ses dépendances immédiate ont entourées d'une douve de clôture et couvrent 4 journaux de terre. Il y a 12 chambres de religieux, confortablement meublées, avec salle, salon, billard. Les domestiques occupent 6 chambres, réservées à leur usage.

On entretient 1 organiste, 2 choristes, 1 garçon sacristain, 1 infirmier, 1 hôtelier, 1 valet pour le Prieur, 1 chef de cuisine, et plusieurs autres pour la basse-cour et le service de la maison.

Bibliothèque : 1,612 volumes.

Personnel : Prieur, procureur général de l'abbé, D. André Quintin Caignard ; sous-prieur, Martin ; receveur, Hannel ; procureur du couvent, Jarno ; maître des hôtes, Labbe ; sacriste, Ant. L'Enseigne ; DD. de Prades, Verdun, Dupin et Bourgouing.

 

2. Abbaye de Notre-Dame de Melleray, OC.

Beata Maria de Mellereyo, alias Melerio vel de Mellis alveario.

PAROISSE DE MEILLERAY.

— Suivant la chronique de ce monastère, deux religieux cisterciens de Pontron s'établirent, en 1132, sur la seigneurie d'Alain de Moisdon, dans un endroit retiré, appelé le Vieux-Melleray, avec le dessein d'y fonder une nouvelle maison de leur ordre. D'autres auteurs assignent à la fondation une date moins ancienne (1330-1332).

L'abbaye de Melleray est située « à huit lieues de Nantes, entre les rivières de Loire et de Vilaine près la source de la rivière d'Airdre ». Elle est occupée par des Bernardins de l'étroite observance.

Patron : Le roi ; le pape nomme.

Abbé commendataire : Louis Auguste le Mintier, du d. de S.-Brieuc, précédemment archidiacre d'Auch, vic. général de Rennes, maintenant (vers 1790) évêque de Tréguier.

Revenus : mense conventuelle, 7,355 # ; mense abbatiale, 6,184 #. Charges : 2,227 #.

L'église porte la date de 1183 : nef du XIIème siècle ; chœur du XVème. Le maître autel est construit à la romaine, avec gloire et deux anges adorateurs ; il est de marbre blanc. Il y a aussi deux petits autels en marbre de couleurs et deux autres en bois doré et sculpté ; ces derniers sont placés en dehors de la grille. Le clocher contient 3 cloches (l'une 4 pieds 8 pouces de tour) et une horloge établie en 1697.

Sacristie : 2 ostensoirs, 3 calices, 2 ciboires, 2 bénitiers, 2 flambeaux, 1 lampe, 2 croix, 2 encensoirs, 1 boîte aux Saintes-Huiles, 2 paires de burettes, d'argent, 1 calice de vermeil. (On a déjà envoyé à la monnaie une valeur de 33 marcs d'argent). — 14 chasubles, 1.2 dalmatiques, 24 aubes, 1 dais.

Bibliothèque : 757 volumes et deux armoires de manuscrits classés.

Les Bâtiments reconstruits au XVIIème siècle ont été mis à neuf en 1767. Ils forment 4 ailes, et comprennent 15 chambres de religieux, 4 chambres d'hôtes, 1 salon, 1 salle à manger et les autres pièces nécessaires au service de la communauté. Il y a 8 lits pour les domestiques. Les étables renferment 10 bêtes, dont 2 chevaux et 8 vaches laitières.

Personnel. Prieur : D. Ant. Carlier, né à Cambrais, depuis 1750. Procureur : Richard. Chantre : Jean Le Maître, né à la Chapelle-Glain. Sacriste : Pierre Chinon. D. Vannier, ancien prieur de Buzay, retiré. Fr. Clément Martin, convers.

 

3 Abbaye de Notre-Dame de Villeneuve, OC.

Beata-Maria de Villa-Nova.

PAROISSE DU BIGNON.

— La fondation est faite pour 13 religieux. Le premier établissement se fit à la Grange de Gort-Maria, dans la forêt de Touffou, et eut pour bienfaitrice Constance, duchesse de Bretagne, dans la première année du XIIIème siècle. Quelques temps après on commença la construction de l'église et du monastère tout près de là, en la paroisse du Bignon. La dédicace de l'église abbatiale fut faite en présence de tous les évêques de la Province, 24 nov. 1245. Le premier abbé qui posséda ce bénéfice en commande, c'est Jean d'Estrées (1677).

Fille de Buzoy, cette abbaye est occupée par des Bernardins réformés de l'étroite observance.

Patron : le roi ; le Pape nomme.
Revenus : 16.769 #. La mense conventuelle est formée du tiers des revenus généraux.

Charges : 3.951 #. On donne l'aumône le lundi et le vendredi, et de plus 946 # chaque année.

Eglise : On y compte le maître autel, ceux de Ste Anne, de S.-Laurent, de S.-Bernard, de S.-Joseph, et l'on y remarque le tombeau de Constance de Bretagne.

Sacristie : 1 ciboire et 1 soleil de vermeil, 3 calices, 1 ostensoir, 1 encensoir, 1 bénitier, 1 paire de burettes, 1 croix processionnelle, 1 crosse, 1 croix épiscopale, 1 reliquaire, 1 petit S.-Laurent, 1. Vierge, 1 petite croix avec christ, 2 chandeliers, 1 suspensoir, d'argent — 30 chasubles, 9 dalmatiques, 11 chapes ; — 3 cloches, 1 horloge et 1 vieil orgue.

Bibliothèque : 2.053 volumes.

La Maison comprend les pièces communes, 5 chambres d'hôtes, 9 cellules de religieux et des appartements pour les dames, chambres et salon.

Personnel : L'abbaye est vacante par la 'mort (20 avril 1789) de Claude François Lizarde de Badonvilliers, sous-précepteur des enfants de France, membre de l'Académie et conseiller d'Etat, nommé en 1770.

DD. : Simon Vanin, prieur, né en 1744.

Domin. Guillemin, sous-prieur, né en 1749.

Alexis Ducros, dépensier, né en 1761.

J.B. Gauthier, né en 1726.

Jac.-Jos. Meuran, né en 1743.

Pierre Bonnet, né en 1749.

Max.-Jos. Léonne, né en 1763.

François-Jos.. Lacourt, né en 1765.

Louis de Maure, ancien abbé de Prières, retiré depuis 1787. R. 4.000 #.

D. Paillet, aux aliénés d'Angers.

 

III. — AUGUSTINS.

1. Abbaye de Ste-Madeleine de Geneston, OSA.

Sta-Magdalena, de Genestonio, Genestrino, Genesto.

— Les chanoines réguliers de St-Augustin, dits Génofévains, congrégation de France, possèdent cette abbaye. « Près le lac de Grand Lieu, à la droite de la rivière de Boulogne, à 4 à 5 lieues de Nantes, vers le Poitou, du côté de l'Occident d'hiver ». En 1148, Bernard, religieux de Citaux, appelé à l'évêché de Nantes, fonda le monastère de Geneston pour des chanoines réguliers, auxquels il prescrivit les constitutions de l'ordre des Augustins : le premier prieur fut Clément, homme d'un rare mérite. Il fut érigé en abbaye, 1163. Alexandre III, qui étaït à Tours, ratifie la fondation épiscopale et prend les religieux sous sa protection.

Patron : Le roi ; le pape nomme.

Abbé commendataire : Pierre Guillaume Le Franc de Fontaine, vic. général de Tréguier, prévôt et premier dignitaire du chapitre royal de Morlaix, licencié en lois, originaire de Quimper, — 27 juin 1754.

Revenus : 3 métairies, 3 maisons dans le bourg, moulin et four banal, droit de terciage et 8 foires, 11.835 #. L'abbé nomme à la cure de Geneston, aux prieurés-cures de Montbert et de S.-Jean de Bouguenais, aux prieurés simples de S.-Symphorien, de Fréligné, de S.-Lupien, etc.

Charges : portion congrue au desservant de la paroisse ; au prieur, 2,400 # ; aux prêtres de S.-Symphorien en la Bruffière, 400 # ; au prieur de S.-Jean, 78 # ; aumônes, 400 #.

L'église est beaucoup plus vieille que la maison qui a été construite vers 1660 ; elle a 75 pieds de long et 25 de large ; elle est coupée par une boiserie ; la partie supérieure servait au Chapitre et l'inférieure à la paroisse. Le clocher, ayant été dernièrement foudroyé (1783), vient d'être relevé ; bâti sur une chapelle latérale; 42 pieds de hauteur. Le chœur contient 9 stalles de chaque côté. — Le roman et le gothique sont mélangés.

Sacristie : 1. calice de vermeil, 1 autre d'argent, 1 soleil, 1 ciboire, 2 encensoirs, 2 croix, 2 ampoules, 1 paire de burettes et son plateau, d'argent ; plusieurs ornements dont une chasuble et une chape galonnées d'or ; — 1 cloche.

Bibliothèque : 300 volumes.

En 1750 le chapitre se composait seulement de 3 prêtres. Aujourd'hui, en 1790, il n'y en a plus qu'un qui fait l'office curial.

Le service divin a cessé et les bâtiments sont inoccupés.

 

2. Abbaye de Ste-Marie de Pornic, OSA.

Sta-Maria de Pornido, seu Porindio, aliàs de Burgo propè Porundum.

PAROISSE DE STE-MARIE.

« Située dans les marais salés, à la gauche de la Loire, au duché de Retz, vers l'océan, à 14 lieues de Nantes, à 5 de Machecoul ». Il faut renoncer donner des certitudes sur les origines de cette abbaye. Voici la légende que fournissent certains auteurs. Les chanoines de St-Augustin, établis à Doulon, l'an 1105, par l'évêque Benoît, quatre ans après chassés de ce lieu, à cause de leur relâchement, se retirèrent à Pornic, près d'une chapelle appartenant aux moines de St-Serge d'Angers. Le premier abbé, dont le nom apparaît dans les actes publics, gouvernait cette communauté, vers le commencement du XIIIème siècle [Note : Travers assure qu'elle a été fondée par Garsire de Retz, ou par Gestin seigneur de Machecoul et de Pornic ; les Etrennes nantaises fixent la date à 1117]. La conventualité cessa en 1620, à la mort de l'abbé Guillaume Pineau. L'abbaye, qui conserva ses titres, revenus et privilèges, est devenue séculier depuis quelques années, et par conséquent desservie par de simples prêtres au choix de l'abbé commendataire. Aujourd'hui, en 1790, aucun clerc ni régulier, ni séculier, n'habite cette maison, qui d'ailleurs est détruite. Elle est passée en commende vers le commencement du XVIIème siècle.

Patron : le roi ; le pape nomme.
Revenus : Dîmes, 2.800 #, droits de pêches et moulins, rentes, fiefs, métairies, marais, etc., 7.050 #.

L'abbé de Pornic nomme à la vicairie perpétuelle de Ste-Marie, à la cure de St-Gilles, aux prieurés de Haute-Perche de Rohard, d'Aisne, de Guermiton, du Clion, de St-Michel, de la Plaine, du Port-St-Père et de Chauvé.

Charges : Portion congrue au vicaire perpétuel et entretien de la lampe du St-Sacrement.

Eglise, elle est paroissiale.

Les bâtiments claustraux n'existent plus, la maison abbatiale a été construite dans l'enclos de l'ancien monastère.

Abbé commendataire : Julien-Olivier Gibon de Pargo, vicaire général et official de Rennes, — 12 déc. 1777.

 

IV— CARMES.

De l'ancienne Observance.

PAROISSE DE S.-VINCENT DE NANTES.

— Thibaud, seigneur de Rochefort, vicomte à Donges, appela les Carmes à Nantes, (1318), et les logea lui-même dans son hôtel de Rochefort, qui devait être occupé plus tard par les dames de Ste-Claire. C'est le premier établissement que ces religieux aient eu en Bretagne. Le couvent fut construit en 1327, sur la paroisse S.-Vincent ; mais le curé et le chapitre de la cathédrale s'y étant opposés, l'interdit demeura sur la maison et la chapelle pendant quelques années.

R. Maisons dans la Grand'Rue, dans la petite rue des Carmes, dans les rues du Moulin, de la Poissonnerie, de la Salorge, et des terres 9461 # ; rentes foncières en argent, 1,433 # ; rentes constituées, 652 # ; rentes viagères, 1,080 #.

Ch. 1° intérieures : honoraires d'un organiste, d'un prédicateur et de professeurs, 1,277 # ; — 2° extérieures : 740 # ; frais de culte, 1,016 #.

Dettes actives, 5,940 # ; dettes passives, 1,466 #.

Eglise : grande nef carrée, large chœur, à l'angle de la Grand'rue et de la petite rue des Carmes. Il y a 3 autels, ornés de cotonnes de marbre. La chapelle de N.-D. de Lorette, qui a son autel, est close par une balustrade. Le maître autel a été consacré le 18 janv. 1768. De chaque côté du sanctuaire, on voit deux colonnes supportant des statues, et 5 tableaux dont un dans le sanctuaire. Les autels de S.-Jacques et de S.-Christophe sont tout neufs. Il n'y a que 2 confessionnaux pour le public.

Il faut remarquer le magnifique tombeau de François II et de Marguerite de Foix, chef-d'œuvre de scuplture, 1505. Le cœur de la duchesse Anne de Bretagne, deux fois reine de France, est conservé dans l'église.

Sacristie : 1 soleil, 4 calices, 2 ciboires, de vermeil ; 3 calices, 2 encensoirs, 1 croix processionnelle, 1 petite croix d'autel, 1 bénitier, 1 ciboire, 2 paires de burettes et leur plateau, 2 ampoules, 8 chandeliers d'autel, 2 chandeliers d'acolyte, 2 grandes lampes, 1 instrument de paix, un reliquaire de S. Albert, 2 chapelets précieux, 3 statuettes, en argent ; — 1 dais de velours cramoisi, 4 chasubles riches, 2 autres très belles, 33 communes, 10 chapes, 12 aubes de fin lin, 60 communes, 3 tapis précieux.

Les 4 cloches qui font un harmonieux carillon ont été consacrées par Mgr de Dol, le 19 août 1769.

La Bibliothèque est vieille et rongée.

Le couvent longe la rue du Moulin : au rez-de-chaussée, magasin et sacristie ; au 1er étage, grande salle de l'Université, 3 chambres d'hôtes ; 2ème étage, dortoir des jeunes religieux. Deux ailes sont accostées à ce corps de logis et forment un carré long autour du cloître.

Confrérie de N.D. du Carmel, érigée en 1460 : la fête patronale est la Nativité de la Ste Vierge.

Le personnel se compose de religieux prêcheurs, professeurs et étudiants :

Eloi de la Bellangerie, docteur en théologie, prieur, — 22 mai 1789 ; Groleau, vicaire ; Jérome David, 1er professeur; Xavier de la Mothe-Fouquet, 2° professeur ; Aug. du Pont de Badelio, procureur et définiteur ; Richard Mulot, satriste ; Nicolas Lefrançois, secrétaire et vocal ; Claude de Strasbourg, vocal ; Guill Letourneux, vocal ; Ange Brossard ; Etienne-Charles Fournier ; Cyr Lemailloux ; Jean-Pierre Piel, ancien prieur ; Athanase Deliepvre, assistant du R. P. Provincial ; Julien Lorre, discret ; François Mathurin Renouard, étudiant etc.

 

V. — CHARTREUX.

PAROISSE ST.-DONATIEN, AUX FAUBOURGS DE NANTES.

— Charles de Blois fit dans l'antique chapelle des SS. Donatien et Rogatien, dite Chapelle-au-Duc, une fondation de six chanoines séculiers. Ce sanctuaire, élevé sur le lieu du martyre de nos saints Patrons, était un des plus vénérables de la ville de Nantes par son ancienneté (Vème siècle) et par le souvenir glorieux qu'il rappelle. Le 13 oct. 1425, François II consentit qu'il devint une Chartreuse pour 13 religieux : une bulle d'Eugène confirma la fondation pour Hervé du Pont, élu le premier prieur. Arthur III et Catherine de Luxembourg, dont les cendres reposent dans la nouvelle église, en sont les principaux bienfaiteurs.

R. En S.-Donatien, 2.863 # ; en S.-Clément et S.-Vincent, 1905 # ; en Ste.-Croix, 1.912 # ; S.-Viaud, 1.494 # ; en Vallet et la Chevrollière, 2.717 # ; en la Rémaudière, 1.490 # ; rentes à Paris, 788 # ; constituts, 3.203 # etc. Total : 17.054. # Ch. 2.315 #.

L'église a été consacrée le 16 avril 1459, par l'évêque de Laodicée ; située sur le bord du grand chemin, elle se développe en le longeant dans une forme assez bizarre ; la nef et le sanctuaire sont vastes, mais le vestibule réservé au public est fort petit. On y voit le tombeau d'Arthur III ; elle est ornée de 22 tableaux. Autour de la grande nef, rayonnent la chapelle du prieur et 12 autres pour les religieux, car chacun célèbre en même temps.

Sacristie : 4 calices pour le maître autel, 12 autres pour les religieux ; 1. ostensoir, 1 ciboire, 1 encensoir, 1 Croix processionnelle, 1 croix d'autel, 1 bénitier, 4 instruments de paix, 1 crucifix, 13 paires d'orceaux, en argent, 2 reliquaires de vermeil, 1 autre d'or ; — 22 ornements complets, 20 chasubles, 35 aubes. — Il y a deux cloches, dont l'une de 700 livres.

Le vaste enclos de la Chartreuse s'étend entre le bas chemin du bourg de S.-Donatien et le grand chemin de Paris. Les bâtiments forment une très grande cour intérieure ; l'angle du N. O. se prolonge vers l'établissement de S.-Charles ; à l’E. se trouvent les servitudes. Le tout, en comprenant 2 jardins et 3 cours, couvre une étendue de 4 journaux de terre. La maison est double : 2 cloîtres, sur lesquels donnent 13 cellules habitables, 2 réparables et 5 ruinées. Le P. Procureurs le frère lai et l'oblat logent ailleurs. On tient 2 chambres à la disposition des hôtes. Dans la salle du chapitre, il y a 13 tableaux ; le réfectoire est orné de boiseries, et de peintures d'un Christ.

La Bibliothèque se compose de 2 galeries : une bible manuscrite de 1379 ; vol. in-folio, 1.127 ; in-4°, 580 ; in-8° et in-12, 1.054. En tout : 1.667 ouvrages.

Personnel : Le Prieur, 12 religieux, 1 frère lai et 1 oblat.

François L'Honoré, né à Hennebont en 1778, prof. 1748, prieur. Augustin Guéraud, né en 1747, prof. 1768 sous-prieur.
Nicolas Albergaty-Chapon, né en 1735, prof. 1760, procureur.
François Boutherou, né en 1725, prof. 1750.
Etienne Labottière, né en 1730, prof. 1753.
Jean-Baptiste Cléret, né en 1736, prof. 1773.
Jean Hallereau, né en 1737, prof. 1764.
E.-Maurice Thiébaud, né en 1737, prof. 1767.
Rog. Cautien de la Foy, né en 1755, prof. 1776, diacre.
Pierre Legouz, né en 1757, prof. 1778, sacriste.
Antoine Brunet, né en 1756, prof. 1783.
Gabriel du Thoya, né en 1762, prof. 1788.
Thomas Arnaud, né en 1760, prof. 1789.
Nicolas Posnier, né en 1740, prof. 1772, convers.
Jean Charrié, né en 1730, attaché depuis 1778.

 

VI. — TRINITAIRES, dits MATHURINS.

PAROISSE DE S.-JEAN-LE-BÉRÉ, PRÈS LA VILLE DE CHÂTEAUBRIANT.

— En 1252, Geoffroy fonda cette Ministrerie, qui ne reçut la forme légale qu'en 1612. L'ordre des Trinitaires, établi dans le diocèse de Maux, vers la fin du XIIème siècle par Jean de Matha et Félix de Valois, a pour but de racheter les chrétiens captifs chez les infidèles ; or la première maison qui existât en Bretagne fut celle de Châteaubriant. Geoffroy, ayant suivi notre bon roi Louis à la Croisade, tomba entre les mains des Sarrazins et fut rachetée par les Trinitaires ; son épouse eut tant de joie de le revoir qu'elle mourut en l'embrassant. En reconnaissance de sa délivrance, le baron dota ces religieux sur son domaine.

Ils vivent de cette fondation et de quêtes.

Eglise : Le chœur est séparé de la nef par une grille de fer. Au chevet est un tableau représentant la T.-Ste. Trinité. Outre le maître autel, on voit ceux de la Vierge et de S.-Augustin. Il n'y a qu'un confessionnal.

Sacristie : 2 soleils, 2 encensoirs, 2 ciboires, 2 calices, 2 paires de burettes, 2 ampoules, 1 croix processionnelle, chandeliers, d'argent ; — 15 chasubles, 9 chapes, 2 dalmatiques, 10 aubes.

Les cloches sont petites : 203 l. et 148 l.

Bibliothèque : 474 ouvrages divers.

Ministre : François-Maurice Pichault, conseiller et prédicateur ordinaire du Roi, général de l'ordre de la Trinité, nomme à la Ministrerie de Châteaubriant D. Pierre Henri Auger de S.-Germain, — 20 mars 1768.

Religieux : J. Maréchal, Bâlé, Trézel, A. Prérevé et Rauqué.

 

VII. — DOMINICAINS, dits JACOBINS.

1. PAROISSE DE SAINTE-RADÉGONDE DE NANTES.

— Étant venus à Nantes par ordre du Pape, pour voir le duc Pierre et arranger les difficultés qui avaient surgi entre l'évêque et le chapitre d'un côté et le duc excommunié de l'autre (1217), les Dominicains résolurent de s'établir dans cette bonne ville. En effet neuf ans après ils revenaient pour jouir d'une fondation, qu'avait faite en leur faveur André Sr de Vitré, fondation qui fut acceptée par Guillaume de Séguino, provincial de France, au nom du B. Jourdain de Saxe, alors général de l'Ordre.

R. Maisons, 11.250 # ; terres, 5.146 # ; rentes. 120 # ; etc. Total, 17.606 #.

Ch. Desservance de 304 messes chantées, de 1283 messes basses ; exposition du T.-S. Sacrement 3 fois la semaine ; salut et stabat le mercredi ; rentes constituées, 590 # ; rentes viagères, 1.158 #.

Eglise : Elle brûla avec le couvent en 1410 ; mais la générosité de l'évêque, du duc et des fidèles permit de reconstruire ce que les flammes avaient détruit. On consacra le nouveau sanctuaire le 19 octobre 1413. Le portail n'a été achevé qu'en 1688. Très grande : le sanctuaire, le chœur, la nef pour le public et un vaste et beau portique. L'autel est de marbre, sous un retable à 6 colonnes avec un diadème doré, la galerie supporte deux figures et un tableau qui représente l'Adoration des Mages, de chaque côté, enclavés dans le retable, sont deux petits autels ; il y a 2 grands rideaux qui peuvent recouvrir toute la façade de ce monument.

On voit encore les autels : 1° de N.-D. des Vignes, à gauche, avec une table de communion à la romaine et un retable en menuiserie ; 2° du S.-Nom de Jésus, à droite. Le chœur qui s'ouvre entre deux grandes colonnes formant retable, contient 16 stalles ; au pied de chaque colonne sont deux petits autels, N.-D. de Pitié et N.-D. du Rosaire. Dans la nef il y a encore les autels de N.-D. de Miséricorde et de St.-Thomas, du Tombeau et du Tiers-Ordre ; enfin deux autres, dont l'un dédié à la Véronique.

Tout près de la sacristie est une salle qui sert de chapitre et de cimetière pour les religieux ; on y voit deux pierres tombales ; il y a 4 et 5 châsses de plomb dans les enfeus ; les chapelles de N.-D. des Vignes, du S.-Nom de Jésus, de N.-D. de Pitié et du Tiers-Ordre sont des enfeus de familles.

Argenterie : 2 ciboires, 2 calices, 1 soleil, 2 chandeliers, 1 croix, 1. bénitier, 1. paire de burettes.

Il y a un petit orgue près du sanctuaire ; le clocher, qui est peu élevé, renferme 3 cloches.

Le couvent a été rebâti en 1632. Le cloître est formé de 4 galeries de 13 toises sur 7, longeant le Port-Maillard. Au côté de l'O. existe un autel extérieur servant de prédicatoire ; sur une autre aile du cloître est une véritable chaire à prêcher ; il y a un petit jardin entouré par les galeries. La plus belle pièce de la maison est le réfectoire : il est boisé jusqu'à la hauteur des fenêtres, les tables sont rangées tout autour ; l'ornementation consiste en 8 tableaux, un christ et une chaire de lecteur. Il faut aussi faire mention du grand parloir, où se reçoivent les personnes honnêtes, qui font visite aux religieux. Outre les cellules de chacun, on compte 2 chambres d'hôtes, dont l'une sert au Provincial. Les appartements du Prieur sont meublés, en considération des services éminents qu’a rendus le P. Maury.

La bibliothèque contient 2,714 vol, et un manuscrit de la Bible de 1500.

La communauté comprend les religieux résidants, les novices et les étudiants. L'Ecole de Théologie est une des meilleures de France.

Personnel : PP.
Charles Maury, professeur en théologie, ex-vicaire, ex-provincial et commissaire général, élu prieur le 19 mai 1787 ;

Jean-Baptiste Trotel, vicaire et commissaire général, précédemment général, plusieurs fois prieur du couvent, conseiller ;

Mathurin Panaget, professeur en théologie, secrétaire du conseil, sous-prieur depuis 1787 ;

François Manet, conseiller ;

Guillaume Le Cam, conseiller ;

Urbain-Pierre Joyeau , du d. d'Angers , ord. 1789, conseiller ;

Jacques L'Again, lecteur de philosophie, conseiller, maître des novices ;

Jean-Jacques Launoi, professeur en théologie, conseiller, procureur depuis 1788 ;

Louis-Guillaume Lezé, de Château-Gonthier, conseiller, procureur supplémentaire ;

Julien Tissot, ancien sous-prieur et maître des novices ; René Ouyce, contrôleur ;

Michel Doizé, professeur en théologie, prédicateur général ;

Jean-Baptiste Voirel, professeur en théologie ;

Jean Baz, professeur en théologie, ord. en 1789 ;

Joseph Le Maître, de Dinan, ord. en 1789 ;

Jean-Joseph Sébillot, sous-diacre, étudiant en philosophie ;

Aug.-René Roger de la Marre, vêtu le 1er janv. 1789.

FF.

Jean Hervouet, gérant de l’office de la sacristie ;

Jean Cottie, infirmier ;

François Sottin, dit fr. Thomas, oblat du Tiers-Ordre, attaché depuis 1787.

 

2. PAROISSE DE GUÉRANDE, FAUBOURG DE BIZIENNE.

— Le duc Jean V avait obtenu du pape l'autorisation de bâtir une maison de Jacobins, au faubourg de Guérande, dès l'an 1406 ; mais le Chapitre du lieu y mit obstacle. Cependant, le 16 mai 1409, on posa la première pierre du couvent, après avoir accordé audit Chapitre 4,000 # d'indemnité. Les bulles pontificales furent obtenues et adressèes à Gatien, év. de Quimper. Deux rois de France prirent les religieux sous leur protection.

On ne connaît point ni les revenus ni les charges de ce prieuré.

L'Église, consacrée en l'honneur de S. Yves, le 9 sept. 1440 est séparée en deux corps bien distincts : dans le corps majeur, le chœur avec les stalles, une chaire, un orgue à jeux et le maître autel ; dans le corps mineur, l'autel de la Vierge et 4 confessionnaux. Ce sanctuaire a été bâti sur l'emplacement d'une ancienne chapelle.

Le couvent est situé au faubourg de Bizienne. On remarque dans le réfectoire 2 tableaux : la Cène et le Christ. Il y a 2 dortoirs : l'un de 4 cellules et l'autre de 9. L'enclos du monastère renferme un pressoir, une basse-cour, un étang, 4 jardins et des prairies.

Personnel :
Fidèle-Marie Pâris, né à Rennes, 1753, ord. à Moutiers 1777, prieur.

Louis-René Thoby, né à Guérande, 1751, ord. à Angers, 1766, ex professeur de théologie.

François-Louis Guinguenet, né à S.-Brieuc, 1756, ord. A S.-Malo, 1784.

Salien, né à Metz, 1746, ord. à Vannes, 1786.

 

VIII. — CORDELIERS.

1. — PAROISSE DE ST-LÉONARD DE NANTES.

— Les Cordeliers résidaient à Nantes dès le milieu du XIIIème siècle, habitant une maison provisoire. La bienfaisance des seigneurs de Rieux fonda leur couvent en 1296, et leur donna un local, situé entre St-Léonard et Notre-Dame, ainsi que la chapelle dédiée à St Michel, archange.

R. 39 fondations, 62.18 # ; rentes, 3.500 #.

L'Église de St-Michel, reconstruite, fut consacrée, le 22 sept. 1332, par l'év. Henri ; dans la suite, cet édifice reçut de grandes modifications, surtout dans ses proportions. On y remarque entre autres 2 tombeaux : ceux de Jeanne, épouse d'Olivier de Clisson (1329), et de Jean de Bretagne, comte de Richemont (1333). Sous les dalles, se trouvent 12 châsses de plomb, renfermant les cendres des bienfaiteurs.

Sacristie : 5 calices, 3 ciboires, 2 soleils d'argent, etc.

La sonnerie se compose de 3 cloches.

La maison peut contenir 20 religieux. Il y a deux chambres d'hôtes et une infirmerie. Les cellules des religieux sont meublées à leurs dépens, « chacun s'étant plu à orner sa retraite, du fruit de ses épargnes, qu'il regarde comme le sanctuaire de son bonheur ». L'enclos est borné par la rue des Pénitentes, la rue des Caves, la promenade des Comptes et les murs de la ville.

Personnel :
Pierre Etienne, doct. en Sorbonne, né en 1735, prof. 1734, ancien provincial de Rennes, gardien.

Julien Loiseleur, né en 1751, au d. de Rennes, prof. 1767, doct. en théologie, père de Province, proministre provincial de Touraine.

François Majeune, né en 1753, au d. du Mans, prof. 1776, doct. en théologie, père de Province, procureur.

Jean Baly, né en 1753, au d. d'Orléans, prof. 1751, définiteur ;

Christophe Aubry, né en 1765 à Craon, prof. 1765, ex-définiteur et gardien ;

Gilles-Epiphane Goret de la Cornillais, né en 1745 à Fougères, prof. 1764 ;

Jean Sartre, né en 1747, à Angoulème, prof. 1771, maître des novices ;

Honoré Robin, né en 1765, à Paulx, prof. 1785.

Jean Brochard, né en 1765, à Montaigu, prof. 1784.

Jean Martin, né en 1765, à Laval, prof. 1787, sacriste.

Il y a de plus un jeune homme, qui a fait un an de noviciat, mais qui n'est point encore profès.

 

2. — PAROISSE DE ST-CYR, TRÈVE DE BOURGNEUF.

— Gérard Chabot, seigneur de Machecoul et de Bourgneuf, de concert avec Aliénor de Thouars, son épouse, fonda le couvent des Cordeliers à Bourgneuf, dans la paroisse de St-Cyr ; ils y furent inhumés.

R. 1.084 #.

L'église est vaste et très propre : il y a dans le chœur le tombeau des fondateurs.

Sacristie : 1 soleil, 1 ciboire de vermeil, 3 calices, 2 paires de burettes, 2 statuettes de la Vierge, 1 petite croix d'argent, 1 chef en bois argenté, 4 ornements complets.

Personnel : R. P. Denis Brun, définiteur perpétuel, gardien démissionnaire, retiré à St-Florent, où il sert d'aumônier aux religieuses, depuis quelques mois.

F. Louis Benoit, de Chaumont, né en 1748, prof. 1770.

 

3. — PAROISSE DE LA TRINITÉ DE CLISSON.

— Olivier de Clisson mourant à Josselin, le 13 avril 1407, fondait le couvent des Cordeliers dans sa ville natale. Marguerite sa fille y établit des Franciscains de l'étroite observance trois ans après. Dès 1415, le gardien assistait au concile de Constance.

R. Il n'y a point de rentes proprement dites : les religieux vivent de quêtes et d'aumônes. Les fondations rapportent 100 # ; la location des deux maisons, 825 #.

L'église a une grande nef et une nef latérale ; l'entrée donne sur un large vestibule, dans la rue des Cordeliers. Au-dessus de la porte principale est la statue du titulaire, saint Bonaventure ; on y vient en pèlerinage avec des enfants.

Mobilier : On peut mentionner 7 chasubles, 4 dalmatiques, 10 chapes, 19 aubes ; — 1 soleil, 1 ciboire, 1 custode, 4 calices, 1 encensoir, 1 paire de burettes en argent ; — 2 cloches, 1 horloge.

Le couvent est bâti avec simplicité et régularité, sur la rive droite de la Sèvre, dans un site ravissant, au faubourg et paroisse de la Trinité : il se compose d'un grand corps de bâtiment parallèle à l'église et relié à celle-ci par deux ailes pour former la cour intérieure du cloître.

Bibliothèque : 150 vol.

Personnel :
André Barat, né en 1725, prof. 1742, gardien ;

Gilles-François Le Mauviel, né en 1763, prof. 1786, prédicateur ;

Gabriel Piveteau, né en 1764, prof. 1789, confesseur ;

François Gillet, né en 1735, prof. 1752, frère lai.

 

4. — PAROISSE DE SAVENAY.

— Les Cordeliers s'établirent à Savenay en 1419, grâce à la libéralité de H. et P. seigneur de Rieux. Des lettres ducales de Jean V, datées du 17 mai, le consentement du curé de Savenay, et la permission du chapitre de Nantes, Sede vacante, régularisèrent cette pieuse fondation.

R. 944 #. Le bénéfice de l'Ecurais, chargé d'une messe par semaine et qui rapporte 227 #, se dessert dans l'église conventuelle.

Eglise (XIIIème siècle) : elle a 14 toises de long. La chapelle St-Antoine y est attenante. Le clocher a deux cloches et une horloge à carillon, qui sert à toute la ville. On remarque dans l'église le tombeau de Guy de Rieux, vicomte de Dorages (1637).

Sacristie : 2 calices, 1 soleil, 1 ciboire, 1 paire de burettes et son plateau d'argent ; — 9 chasubles, 17 chapes, 19 aubes.

Au devant du couvent, il y a une cour d'honneur, qui conduit à l'église, au chapitre et à la porte d'obédience. Il y a un grand dortoir de 7 cellules, et un autre composé de 3 chambres pour domestiques, un pavillon et deux chambres d'hôtes.

Près le cloître sont les écuries, les granges et la basse-cour et les appartements des détenus.

On voit une belle terrasse de 17 pieds de largeur longeant le grand dortoir : la vue s'étend sur le grand jardin, qui est en bas et sur les campagnes d'alentour.

La bibliothèque, qui est près de la chambre du. P. Gardien, ne se compose que d'une centaine de volumes.

Personnel : il comprend 8 religieux, 4 détenus et 3 domestiques.

René-François Courtois, né le 19 juin 1742, gardien.

François-Jacques Salmon, né en 1748, prof. 1773.

François Moëssard, né en 1715, prof. 1737.

Louis Marsac, né en 1758, prof. 1872.

François Moénard, né à Pontchâteau.

Pierre Méchinaud, né en 1740, prof. frère lai.

Un autre frère lai, qui n'est que novice.

Quelques-uns de ces religieux se trouvent momentanément absents.

 

5. — PAROISSE D'ANCENIS.

— L'an 1448, fut commencé â bâtir le couvent des Cordeliers d'Ancenis aux abords de la ville, par la générosité de la veuve de Jean de Rieux, baron d'Ancenis ; les bulles de Rome, qui confirment cette nouvelle fondation franciscaine, sont signées de Nicolas, et datées du 13 novembre.

Les revenus sont inconnus, s'il y en a toutefois.

L'église est dédiée à St François, patron et instituteur de l'Ordre.

Il y a 2 sacristies l'une pour les religieux et l'autre pour les dames du Tiers-Ordre. Dans le chœur se voit le tombeau de Jean de Rieux. Une grille de fer le sépare de la nef, où il y a 4 confessionnaux et un orgue ; deux chapelles latérales forment les bras de l'édifice.

Sacristie : 2 ciboires, 2 calices, 1 ostensoir, 1 croix, 4 orceaux, 1 encensoir, 1 plateau, 1 bénitier, 1 lampe et 2 chandeliers d'argent.

La maison, qui est faite pour 18 à 20 religieux, a comme dépendances un pressoir et des écuries.

Personnel :
Ant.-Alexis. Guitton, maître en sacrée théologie ; né en 1739, gardien ;

Nicolas Bernard, né en 1727, ex-gardien, définiteur perpétuel ;

Charles Lafond, né en 1742, ex-gardien, directeur du Tiers-Ordre ;

Alexandre Despéroux, né en 1742 ;

Charles-Louis Hayer, né en 1746, affilié à Laval ;

Louis Loriau, né en 1756, frère lai.

 

6. — PAROISSE DE RUFFIGNÉ.

— Geoffroy, sgr. de Châteaubriant, fonda (XIème siècle) la chapelle de St-Martin, dans la forêt de Teillé. Albert de Morlaix rapporte la fondation à l'année 1207, mais Geoffroy mourut 10 ans plus tôt. Cette chapelle ainsi dotée fut donnée aux Frères mineurs, dans le commencement du XVème siècle. Ils y bâtirent un couvent, l'an 1428. Les Cordeliers réformés remplacent ces premiers religieux depuis 1750. Ce couvent, situé dans la forêt de Teillé, relève du territoire de Ruffigné.

R. On vit d'aumônes et de quêtes. On a droit à 400 fagots et 4 pieds d'arbres par an, pris dans la forêt qui appartient au prince de Condé.

Eglise : elle remonte au XIIIème siècle. Grande et spacieuse, très bien ornée ; mais le chœur est petit. Le clocher a une belle sonnerie de 4 cloches et une horloge à répétition.

Il y a un cimetière auprès du cloître.

Sacristie : 3 calices, 1 ciboire, 1 custode, 1 croix processionnelle, 1 encensoir, 2 ampoules d'argent ; 23 chasubles et dalmatiques, 6 chapes.

Le couvent fut bâti en 1428 : 16 chambres de religieux et d'hôtes, et une chambre double pour domestiques. Il y a pressoir, boulangerie, jardin, cour, grange et écurie. On reçoit les étrangers et l'on donne des soins aux malades.

Bibliothèque : 800 à1.000 vol.

Personnel :
Louis Pinaud, né en 1745, prof. 1768, ord. 1769, affilié à Savenay, gardien ;

René-Jean Salmon, né en 1740, prof. 1753, ord. 1759 ;

N. Tanchan, né en 1740, ord. 1792, prof. 1761 ;

Julien Le Boucher, né èn 1740, prof. 1762, frère lai ;

Jean-Pierre Paillard, né en 1749, prof. 1768, frère lai.

 

IX. — RÉCOLLETS.

— Le premier projet d'établissement date de 1615 ; deux ans après, les Récollets renouvelèrent leurs instances, et, en 1618, ils se fixèrent, sous le nom de Pères Douillets, au faubourg de Vertais prés le pont Brize-bois. La ville leur accorda 600 # de rentes, à cause de leur indigence ; l'évêque, Charles de Bourgneuf, favorisa le commencement de cette maison.

L'église a un maître autel et 4 petits ; dans la cour d'entrée à l'intérieur, il y en a un sixième ; elle est meublée de 6 tableaux, d'une chaire et de 5 confessionnaux ; sa forme est un rectangle allongé avec des chapelles latérales à gauche.

Sacristie : 2 ostensoirs, 4 ciboires, 6 calices, 2 custodes, 1 bénitier, 2 paires de burettes, 2 encensoirs, 2 reliquaires, 3 croix, un bâton de chantre, 2 chandeliers, 2 ampoules aux saintes huiles, le tout d'argent ; 1 soleil, 1 ostensoir de vermeil, 4 calices dorés ; — 22 chasubles et dalmatiques, 7 chapes, 50 aubes, 24 surplis, 17 chasubles simples, 19 chapes noires.

Les bâtiments forment deux carrés dont l'un figurant avec l'église fait le cloître. Salles communes, cellules, 10 chambres d'hôtes, infirmerie de 4 lits. On regarde comme magnifique la plantation d'arbres, qui longe le cours d'eau, et comme excellents les jardins qui entourent la maison.

Bibliothèque : 1.500 volumes.

Personnel : PP.
René-Laurent Baudoin, Sauveur de Rennes, né en 1743, prof. 1761, gardien ; René Gilbert, René de Ste-Croix d'Angers, né en 1725, prof. 1742, définiteur ; Armel Pouessel, Hermel de Rennes, né en 1722, prof. 1740, ex-provincial ; Valérien Gicquel, de Fougères, né en 1724, prof., vicaire ; Michel Melay, Juvénal d'Avranches, né en 1731, prof. 1.753, maître des novices ; Joseph Bouchel, Placide de Ste-Croix d'Angers, né en 1738, prof. 1755, ex-gardien ; Jean-Pierre Bolteau, Rogatien de St-Sébastien-d'Aigne, né en 1743, prof. 1763 ; Julien Allory, Jean-Baptiste de Rennes, né en 1754, prof. ; Jean-Gabriel Sauvé, André d'Avranches, né en 1758, prof. 1767.

FF.

René Philippon, Bonaventure de Doué, né en 1737, prof. 1757 ; Jean Bigeard, Pascal du Fuilet, 1729, prof. 1757 ; Claude Bonnet, Dominique de Fontevrault, né en 1756, prof. 1780 ; Pierre Boisson, René de St-Michel du Tertre, né en 1761, prof. 1784 ; Pierre Aubin, Aubin du Mans, né en 1755, prof. 1787 ; Pierre Gâté, Charles d'Angers, né en 1750, prof, 1779, tertiaire.

 

X. — CAPUCINS.

1. — PAROISSE DE ST-NICOLAS DE NANTES.

— Les religieux franciscains, dits Capucins, vinrent à Nantes en 1593 ; ils se logèrent d'abord au faubourg du Marchix, dans le local qui fut acheté plus tard par les Cordelières de Ste-Élisabeth ; c'est le duc de Mercœur, qui leur avait donné ce premier établissement. Le Souverain Pontife leur ayant accordé un bref spécial, on se passa du consentement du Chapitre de la ville. Le 7 novembre 1629, ils prirent possession de leur couvent de la Fosse, qui ne fut achevé que l'année suivante. Les religieux qui l'habitent sont dits Grands Capucins, par opposition à ceux qui occupent le petit couvent de l'Ermitage en Chantenay.

Eglise : vaste et très belle, consacrée par Mgr dé Cospéan, 20 déc. 1631. Il y a trois parties distinctes : le chœur, la nef et le portique réservé aux fidèles. Le cloître y est adossé. L'entrée fait face à la rue des Capucins.

Mobilier : 8 calices et 9 patènes, 1 soleil, 2 ciboires, 1 custode d'argent ; 20 aubes etc. ; — 1 cloche.

Il y a une maison d'études.

Personnel : PP.
Jean-Sylvestre Le Quénec, Joseph de Vannes, né en 1744, prof. 1764, gardien ; Toussaint-Georges Richard, Paul-Marie de Rennes, né en 1731, prof. 1750, vicaire ; Pierre-René Baudry, Ambroise de St-Brieuc, né en 1717, prof. 1734, prédicateur ; Vincent Richard, Pacifique de Rennes, né en 1730, prof. 1740 ; Michel-François Herpe, Dosithée de Guémené, né en 1733, prof. 1764 ; Jacques-François Genu, Jean-François de Guingamp, né en 1749, prof. 1773; Noël-Yves Fraboulet, Séverin de Corlay, né en 1749, prof. 1779 ; Jean-Pierre Blandin, Marc de Janzé, né en 1756, prof. 1776, professeur de théol. ; Jean-Marie Quennec, Cyprien de Vannes, né en 1763, prof. 1785, étudiant ; Mathurin Preux, Mathurin de St-Brieuc, né en 1761, prof. 1780 ; Jean Le Lagadec, Corentin d'Audierne, né eu 1765, prof. 1780 ; François-Jérôme Tournois, Romain de Dinan, né en 1765, prof. 1780 ; Guillaume-Marie Gajan, Casimir de Quimper, né en 1763, prof. 1784, étudiant.

FF.

René-Joseph Legrand, Hyacinthe de Redon, né en 1725, prof.1748 ; Pierre Stéven, Didace de Vannes, né en 1725, prof. 1750 ; Sébastien Artaud, Edouard de Nantes, né en 1734, prof. 1755 ; Louis Roux, Luc de Redon, né en 1740, prof. 1760 ; Louis Pommieré, Louis de Quintin, né en 1737, prof. 1763 ; Guillaume Hydrio, Modeste de St-Brieuc, né en 1740, prof. 1765 ; Charles Béranger, François de Nantes, né en 1736, prof. 1788, tertiaire.

 

2. — A L'ERMITAGE, PAROISSE DE CHANTENAY.

— Les Capucins du grand couvent commencèrent dès 1622 leur hospice de l'Ermitage dans la banlieue de la ville, sur le coteau de Misery, terrain que leur avait concédé le seigneur de la Hautière : il devait contenir 12 religieux. Bâti sans autorisation royale, il était condamné à être démoli, depuis le décret de 1668 ; mais comme on avait servi à Louis XIV de bonnes raisons, et que lui-même avait été reçu par les religieux de l'Ermitage, l'hospice fut heureusement épargné.

Ce couvent, appelé des Petits Capucins, est assis sur un rocher dominant la Loire, au bout de la Fosse. Des fenêtres, des terrasses et des jardins superposés, la vue s'étend magnifique au loin.

L’église, quoique petite, est fort belle et bien ornée ; elle est régulièrement orientée ; elle est dédiée à St François. Il y a une chapelle latérale en l'honneur de St Antoine. Un calvaire orne l'entrée de la place qui sert d'abord à la maison.

Mobilier sacré : 1. calice, 1 soleil, 1 ciboire, 1 croix d'argent ; — 4 ornements complets avec chapes, 1 chape noire ; — 1 horloge et des cloches.

Bibliothèque : 1.564 vol.

Personnel : PP.
Mathurin Foulon, Eusèbe de Paimpont, né en 1743, prof. 1746, gardien ; Guillaume Le Méhauté, Pacifique de Corlay, né en 1747, définiteur ; René Mouillard, Dosithée de Lamballe, né en 1746, prof. 1766, vicaire ; Jos.-Céleste-Hyacinthe de la Vicomté-Cauchard, François-Marie de St-Malo, né en 1718, prof. ; Simon-Joseph Moche, François de Bécherel, né en 1774, prof. 1778.

FF.

Michel Chanquier, Raphaël de Morlaix, né en 1758, prof. ; François-Xavier Guignard, Albert des Sables, né en 1738, prof. 1788.

 

3. — PAROISSE DU CROISIC.

— La croix des Capucins fut plantée au Croisic le 19 août 1618, et, le 29 juillet de l'année suivante, le marquis d'Assérac posa la première pierre du couvent. Le chapitre de Guérande avait consenti à l'établissement des religieux.

On n'a pu relever les revenus et les charges, l'inventaire de la maison faisant défaut.

L'église, fondée en 1618, est dédiée à St Antoine de Padoue.

Personnel :
François-Maurice Patin, Ferdinand de Rennes, né en 1749, prof. 1770, gardien ; Jean Auffray, Joseph de St-Brieuc, né en 1753, prof. 1776 ; Grégoire Vénard, Fortuné d'Ancenis, né en 1762, prof. 1783 ; François Lion, Mathurin de Lude, né en 1759, prof. 1786, frère lai.

 

4. — PAROISSE DE STE CROIX DE MACHECOUL.

— L'établissement remonte à l'année 1579.

L'église a une chapelle qui donne dans le chœur ; elle a un clocher et une horloge.

Sacristie : 3 calices d'argent, etc... — 12 ornements, 3 chapes, etc....

La maison comprend 24 cellules pour les religieux et 2 pour leurs domestiques, 2 réfectoires très vastes ornés de 7 tableaux, 1 chauffoir, 1 bibliothèque, 1 jardin et verger. Le cloître est très beau ; le parloir donne sur la cour, devant l'église. L'enclos couvre 3 arpents de terrain.

Bibliothèque : 182 vol. in-f° ; 134 in-4° ; 130 in-12.

Personnel :
J.-B. Leozeau, Bernard de Châteauneuf, né en 1725, prof. gardien ; Pierre Provost, Julien de Quintin, né en 1748, prof. 1770, vicaire ; Jacques-Louis Bezard, Alexis de Marnes, né en 1742, prof. 1782 ; Fidèle Burguen, Marc d'Auray, né en 1754, prof. 1782 ; Louis-Pierre Saudreux, Laurent de Pordic, né en 1764, prof. 1785, frère lai.

 

XI. — MINIMES.

PAROISSE DE ST-CLÉMENT DE NANTES.

— Les frères mendiants, appelés Bonshommes et ensuite Minimes, que la Reine Anne de Bretagne venait de gratifier d'une maison, arrivèrent à Nantes et habitèrent d'abord sur la Fosse le local que devaient occuper plus tard les Capucins. Le 27 juillet 1589, ils entrèrent en possession de la Chapelle de St-Antoine de Padoue et des bâtiments et jardins que leur avaient octroyés, à Richebaurg, François II, duc de Bretagne, et Charles VII de France, avec la permission toutefois de Philippe de Bec, évêque de Nantes. Henri IV, en 1598, confirma la fondation avec la défense expresse de mendier.

R. Rentes foncières et constituées, salines, maisons de ville et de campagne ; total. 6.951 #.

Ch. 1.358 #.

Dettes actives, 2.586 # ; dettes passives, 4.475 #.

L'église, qui remplaça la vieille chapelle ducale, fut achevée en 1635. Très belle, style gothique ; 3 nefs ; riches verrières au chevet.

Sacristie. Reliques : bustes de bois doré de St Vincent et de St François de Paule ; une grande figure de vierge en bois doré ; une belle niche de même matière, au fond de laquelle il y a une gloire pour l'exposition ; un reliquaire de St-François de Paule, en argent. — Ornements : 28 chasubles, 14 chapes, 2 tapis, 1 dais brodé argent et soie, 25 aubes, 23 surplis. — Vases sacrés : 1 calice, 1 soleil de vermeil, 2 calices, 1 ciboire, 1 encensoir, 1 bénitier et son goupillon, 1 croix processionnelle, 2 chandeliers, ampoules et burettes d'argent.

Le couvent, dû aux largesses de M. de Mercœur, fut terminé en 1593. Les dépendances, jardins et cour, sont de 2 journaux. Les religieux ont une maison de campagne à la Roche.

Bibliothèque : 526 vol. in-f° ; 136 in-4° ; 1306 in-8!° ; 184 in-12.

Personnel :
Philippe Chérière, né en 1723, prof. 1739, correcteur depuis 1789 ; Jean-Charles Saint-Blancard, né en 1738, prof. 1755, ex-provincial ; Joseph Salogne, né en 1740, prof. 1757, assistant du provincial ; René-Marie Alix, né en 1755, prof. 1774, sacriste et vocal ; René-Alexandre Bourot, né en 1754, prof. 1776, vocal ; Jean-Baptiste Coëffeteau, né en 1754, prof. 1779.

 

XII — FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES.

PAROISSE ST-SIMILIEN DE NANTES.

— Un arrêté du conseil fixe leur établissement, dans les fossés Mercœur (1743), pour faire les écoles gratuites aux enfants du peuple et tenir un pensionnat. Ils sont de la congrégation du V. de la Salle, dits Frères ignorantins.

La maison est située entre les enclos du Calvaire et de Ste-Elisabeth ; c'est un long bâtiment avec une cour au devant, donnant sur la rue Mercœur. Elle comprend 17 pièces : 2 parloirs, 1 salle de musique, 2 classes pour les pensionnaires, 2 autres pour les externes, 8 chambres de religieux, 5 dortoirs de 21, 19, 17, 4 lits et de plusieurs couchettes, l'infirmerie. Il y a en outre un préau, 1 basse-cour et un jardin.

La chapelle, dédiée au Verbe incarné, est située au N. ; le mobilier est estimé 600 #, sans compter un calice d'argent. Un vicaire de St-Similien y vient célébrer chaque matin.

L'école de charité compte 230 enfants ; le pensionnat, 70 ; les frères sont au nombre de 9, dont 6 professeurs.

Personnel :
Jean-Antoine Barbin, dit en religion Josaphat, directeur ; Martin Lelarge, sous-directeur ; Philippe-Joseph Colin, professeur et surveillant des dortoirs ; Jean-Baptiste-Joseph Wallard, id. ; Pierre Fresnoy, id. ; Philippe Brisard, professeur des écoles de charité ; Louis-Auguste Dolegez, id ; Claude-François Lartier, id.; Louis-Joseph Bocquillon, attaché au service de la maison.

 

XIII. — JÉSUITES.

PAROISSE ST-VINCENT DE NANTES.

— Le 25 sept. 1661, avec la faveur du roi en passage à Nantes, les PP. de la Compagnie de Jésus obtinrent de s'établir dans un des faubourgs de la Ville : ils ne profitèrent de cette permission que deux ans après, les négociations avec l'évêché et la commune ayant été très longues. Enfin ils louèrent une résidence près le Bon-Pasteur, pour desservir un hospice. Quelques années plus tard (1671), ils achetèrent l'hôtel de Briord, malgré le recteur et le général de St-Vincent, mais dûment autorisés par l'évêque, afin d'y fonder une Retraite pour les hommes : le P. Nicolas d'Harrouis en fut le premier supérieur.

Depuis 1772, époque à laquelle le trop fameux de La Chalotais expulsa du royaume les membres de la sainte et pieuse Compagnie, ceux de Nantes ont quitté leur local.

En 1777, M. de Mélient ayant reçu des lettres patentes pour faire desservir cette maison si utile, par des prêtres séculiers du choix de l'Ordinaire, le Présidial de Nantes s'opposa à ce rétablissement.

Les bâtiments sont vastes et bien distribués ; l'enclos s'étend entre les rues de Briord et du Moulin.

Il y a deux chapelles, dont l'une à l'intérieur et l'autre sur la rue.

(abbé P. Grégoire).

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