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COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES, ÉTABLIES DANS LE DIOCÈSE DE NANTES EN 1790 (MONASTICON NANTAIS).

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STATISTIQUE DES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES, ÉTABLIES DANS LE DIOCÈSE DE NANTES (1790).

Avant-coureurs de la civilisation, les évêques sont venus les premiers au pays d'Armorique, apportant la grande nouvelle de l'Évangile : avec la croix et leurs vertus ils ont plus fait que l'épée et le génie de Rome. Cependant la régénération de ce vieux peuple s'opéra lentement : caché dans les ombres des forêts, ou perdu au milieu des landes, il demeura pendant de longues années presque inaccessible à la lumière bienfaisante du christianisme. Excepté quelques cités épiscopales, la plus grande partie de la péninsule armoricaine était encore païenne au VIème siècle, d'après un témoignage de S. Mélaine, souscrivant au Concile d'Orléans [Note : Les Moines d'Occident, par M. de Montalembert, II, 310].

Toutefois il faut admettre qu'au Sud de la Bretagne, et particulièrement sur les rives de la Loire, les moines n'ont point précédé les évêques. Ceux-ci, qui depuis plusieurs siècles déjà jetaient la semence de la divine parole sur cette terre inculte et sauvage, durent faire germer et s'épanouir quelques fleurs solitaires, embaumant de leur parfum les déserts où elles croissaient. Certains hommes, choisis entre mille, obéissant à l'attrait de la grâce et retirés au fond des solitudes, s'appliquèrent à mettre en pratique les conseils évangéliques : témoin les Friard et Hermeland, sous la conduite des saints évêques, Félix et Pasquier. Ces ermitages peuvent être considérés comme les origines monastiques, dans le pagus Nannetensis.

Nous ne saurions accepter pour cette contrée ce qui s'est accompli pour d'autres : la venue de moines et de missionnaires bretons. Notre terre, arrosée du sang et des sueurs des premiers pontifes, a produit d'elle-même, et n'a point laissé place aux plantes exotiques. Martin à Vertou, Friard et Secondel dans l'île Vindunit, Victor à Camphon, Vital sur le coteau de Scobrith, Hermeland dans un antre de la Loire, sont les fondateurs de l'ordre monastique dans le Diocèse de Nantes. Aux autres diocèses de Bretagne, les pères de la vie religieuse sont presque tous des émigrés, comme les Jacut, les Hervé, les Gildas, les Guénolé, les Samson et tant d'autres. Nous sommes heureux et fier de revendiquer pour notre pays nantais cet honneur d'avoir donné lui-même naissance à ces maisons saintes, refuges de la prière, de la charité et de la science.

Quelle règle y observait-on ? Il est difficile de le déterminer d'une manière précise : ce serait peut-être la vérité d'affirmer que les institutions bénédictines n'ont été connues et suivies que fort tard en Bretagne. Landévénec, la plus célèbre abbaye de la contrée, ne les mit en vigueur qu'au IXême siècle, sur les ordres de Louis-le-Débonnaire. La prière, l'étude des sciences divines et humaines, le travail des champs absorbaient ces vies vouées à la pratique des vertus chrétiennes et des conseils évangéliques, au soulagement des misères humaines, à l'instruction du peuple et à la prospérité matérielle du pays. Ç'a toujours été et ce sera toujours le grand et unique but des congrégations religieuses.

Mais hélas ! les hommes pervers et les peuples impies se sont plus, de tout temps, à contrarier par la persécution les œuvres de Dieu. La rapacité de certains seigneurs guerroyeurs troubla bientôt la paix des solitudes. Que dire de ce terrible fléau de l'invasion normande, qui dispersa les moines et incendia les monastères aux IXème et Xème siècles ? La barbarie de ces hommes du Nord est sans exemple. Aindre, Vertou, S.-Clément, Castel-Wel, Clisson, Doillon, Cordemais, Prigny furent la proie de ces nouveaux Vandales, qui profanaient les temples, jetaient au vent les saintes reliques, égorgeaient les pontifes et ne laissaient après eux que la dévastation et la mort.

Théâtre de ces brigandages, Nantes devient un affreux désert : il faut le bras valeureux d'Alain-le-Grand pour rendre à cette ville son antique splendeur. La générosité de ce prince se plaît à enrichir et à édifier ce que l'invasion vient de spolier et de détruire. Sur tous les points du Comté, surgissent des établissements religieux. C'est à cette époque qu'on doit placer la fondation de la plupart des prieurés bénédictins qui ont été desservis. jusqu'au XVIIême siècle et qui depuis ont été sécularisés ou sont passés en commande. Blanche-Couronne, N.- D. du Port, Doulon, Clisson, Buzay, la Chaume, Prigny, les Couëts, Pirmil, S.-Armel, S.-Thébault et d'autres, dont les vestiges ont complètement disparu, commencent leur vie cénobitique ou se reconstituent à nouveau. Ce serait trahir l'histoire de ne point indiquer ici, comme mobile de ces largesses, les terreurs de l'An mil, qui poussèrent tant de chrétiens à faire de pieuses fondations.

L'effervescence monastique se montre surtout au XIême et XIIème siècles, le plus beau temps de l’Eglise, le temps des saints Bernard, Dominique, François, Jean de Matha, Robert d'Arbrissel. Presque toutes nos grandes abbayes bénédictines, cisterciennes, augustines et fontevristes se sont formées à cette époque glorieuse : S.-Gildas, Melleray, Villeneuve, Pornic, Geneston, la Regrippière, le Val-de-Morière. Sont également de la première moitié du XIIIème siècle les Trintaires de Châteaubriant, les Cordeliers et les Dominicains de Nantes.

Le clergé séculier devient insuffisant : aussi les évêques se font-ils besoin de ces porteurs de la parole évangélique que la vertu et le talent recommandent au peuple. Les Carmes sont appelés à Nantes (1318) ; les Capucins à Nantes et à Machecoul ; les Cordeliers à Bourgneuf, Savenay, Clisson, Ancenis et Ruffigné ; les Dominicains à Guérande. Dans un des faubourgs de la ville de Nantes, les Chartreux se font un désert ; les Minimes viennent à leur suite (1587).

Dans des temps moins éloignés de nous, la civilisation étant à son apogée, on sentit mieux la nécessité de procurer aux riches et aux pauvres le bienfait de l'instruction, aux malades et aux infirmes des soins plus assidus et plus dévoués. Aussi, lorsque le Seigneur eut suscité, pour la gloire de la religion et le bien de l'humanité, ces utiles congrégations enseignantes ou hospitalières, furent-elles accueillies avec joie dans ce riche et vaste diocèse de Nantes, où la foi a toujours été si pure et la charité si constamment pratiquée. Les Oratoriens, ces savants disciples de S.-Philippe de Néri, prirent alors la direction du grand collège de S.-Clément (1655). Les pieux prêtres de S.-Sulpice ouvrirent un séminaire et une maison de missions. Les catholiques d'Irlande trouvèrent dans notre ville un asile pour la formation de leur clergé. Les Jésuites obtinrent une résidence. N'oublions pas ici de mentionner l'heureuse réforme de St Maur, qui vint rallumer la ferveur éteinte dans les monastères bénédictins.

Chez les femmes, toutes les aspirations du dévouement et de la piété purent se satisfaire. Depuis longtemps déjà les Fontevristes se sanctifiaient dans leur solitude. La Visitation, le Calvaire, le Carmel se constituent (1613-1629). Les Pénitentes ouvrent une retraite aux larmes du repentir. L'instruction des jeunes filles nécessite de nombreuses fondations : les Ursulines s'établissent successivement à Nantes, Ancenis, Châteaubriant, Guérande ; les Carolines, à S.-Donatien, vers la fin du siècle (1698), ouvrent des classes gratuites et une école normale.

Enfin le XVIIIème siècle amena dans les hôpitaux les Sœurs de la Providence de Saumur, de S.-Thomas de Villeneuve, du S.-Esprit de Plérins. Pour rendre populaire l'instruction des enfants, on reçut à Nantes les Frères du V. de la Salle, maîtres instruits et vertueux, les Sœurs de la Sagesse, nouvellement instituées.

Quoique notre diocèse ne renfermât pas de ces puissantes et riches abbayes, comme Noirmoutiers, S.-Jouin, Landévenec, S.-Florent, Toussaint, le Ronceray, S.-Sulpice, et d'autres semblables, il fournissait à tous les besoins et à toutes les vocations. Les solitaires et les prêcheurs, les contemplatives et les pénitentes avaient des asiles, les orphelins et les malades trouvaient des abris pour leur misère, les captifs, des rédempteurs ; les ignorants, gens de condition ou du peuple, avaient leurs maîtres et maîtresses. La charité et l'instruction ne sont donc point des inventions de notre temps : les siècles passés les ont connues plus parfaitement qu'on ne pense.

Nous nous proposons de donner ici la statistique de ces diverses maisons religieuses, en indiquant leur origine, leur but, leurs revenus, leurs charges et leur personnel, à l'époque où la Nation confisqua leurs biens et dispersa leurs membres. Tel est l'objet de notre Monasticon nantais.

On compte au diocèse de Nantes :

1° 30 communautés d'hommes, dont 9 abbayes, 1 prévôté, 1 prieuré et 1 chartreuse ;

2° 19 communautés de femmes, dont une seule abbaye. Les premières sont occupées ou desservies par 13 ordres religieux ; les dernières, par 18. On ne comprend point ici les Hospitalières qui suivent quatre règles différentes et possèdent 9 maisons, non plus que les Oratoriens qui tiennent le collège, et les Sulpiciens qui sont des prêtres séculiers.

 

Voir Monasticon nantais (1790) "Les communautés d'hommes au diocèse de Nantes en 1790"

 

Voir Monasticon nantais (1790) "Les communautés de femmes au diocèse de Nantes en 1790"

 

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APPENDICE.

Dans ce Supplément nous donnons place aux diverses congrégations qui desservent les hôpitaux et qui enseignent dans certaines écoles, et nous terminons notre statistique par quelques lignes, consacrées aux. Dames du Bon-Pasteur, quoiqu'elles ne soient point des religieuses.

 

HOSPITALIÈRES.
I

— Les sœurs de St-Thomas de Villeneuve, instituées à Lamballe en 1661, suivent la règle du Tiers-Ordre de St-Augustin et choisissent pour les desservir les hôpitaux pauvres et délaissés.

Elles occupent l'hôtel-Dieu de Châteaubriant, depuis le commencement de 1689 ; l'une d'elles fait l'école.

Denise Lecomte, supérieure ; Claude Pinferray, institutrice ; Madeleine Boillefays, infirmière.

Autrefois les mêmes sœurs desservaient les hôtels-Dieu de Guérande et de Blain.

II

Les sœurs du Saint-Esprit de Plérin, dites Sœurs Blanches, sont établies à Blain, où elles remplacèrent celles de St-Thomas, 20 mai 1778. Fondées à Plérin prés de St-Brieuc, en 1706, elles ont surtout pour but de visiter les malades et de leur porter des remèdes à domicile ; elles tiennent aussi des écoles. A Blain, elles ont une petite filature ou elles occupent 15 jeunes filles.

Marie-Jeanne Lemeaux, sup. ; Augustine Briand ; Elisabeth Burel Marthe Legain ; Marie Jauny, maîtresse d'école.

III

— Les sœurs de la Providence appartiennent à la Société de ce nom, instituée Saumur, par la vénérable Jeanne de La Noë.

Elles desservent plusieurs maisons de charité. 1° L'Hôtel-Dieu de Nantes : Mme Guérineau, sup. ; — 2° l'Hôpital-Général du Sanitat : Victoire Masseau, sup. ; — 3° l'asile des Enfants trouvés : MMmes Jeanne Raulet, sup. ; Marie-Catherine Abral Angélique Ogrignaud ; Madeleine-Clémence Naudiée ; Julienne Morée — 4° la maison des Incurables : Louise Recto, St-Joseph, sup. ; Marie Rigolage, seconde ; Madeleine Sevrin ; Perrine Rortreau, Marie-Madeleine de Hergnes, Jeanne Dugast ; — 5° à Derval, le Bureau de charité, sous le nom de Sœurs grises.

A l'hôpital de Savenay, il y a des sœurs hospitalières du Tiers-Ordre de St-François : SSre Alain et Petit ; elles tiennent en même temps une école de charité.

 

SŒURS DE LA SAGESSE.

1. — PAROISSE DE ST-SÉBASTIEN, FAUBOURG DE PIRMIL.

— Les filles de la Sagesse, instituées à St-Laurent-sur-Sèvre, dans ce dernier siècle (1713) par le P. Grignion de Montfort et Mlle Trichet de Poitiers, s'établirent au faubourg de Pirmil, dans la paroisse St-Sébastien, près le prieuré de St-Jacques en Dos-d'âne. Une fondation dont on ne connaît pas l'époque précise, faite par les Bénédictins de St-Gildas, leur permit d'ouvrir des écoles, pension et externat de charité. Depuis 1773, année présumée de leur établissement, elles paient une indemnité de 74 # aux moines de Pirmil pour une maison qu'elles tiennent du prieuré.

Il y a trois classes. Le pensionnat a un dortoir de 14 couchettes d'élèves et 3 lits de maîtresses.

La chapelle publique, qu'il faut distinguer d'un petit oratoire domestique, a un campanile, 1 autel, 3 ornements, 2 aubes, et des vases sacrés. On y célèbre quelquefois.

Personnel :
Esther Perraud, née en 1752, supérieure ; Marie Guihéneuf, Louise Brion, Marie Dupé, Marie Vincent, Françoise Bazin, Mathurine Marchand.

 

2. — PAROISSE DE PAIMBŒUF.

Elles sont établies à l'Hôpital depuis 1780.

 

3. — PAROISSE DE GUÉRANDE.

Le Bureau de charité les a reçues en 1772 : Srs St Patrice et Ste-Apolline.

 

4. — PAROISSE DU CROISIC.

L'Hôpital est desservi par ces pieuses filles depuis 1766.

 

BON-PASTEUR.

PAROISSE ST–NICOLAS DE NANTES.

— Une simple lingère de Nantes, aidée d'un diacre, M. Barbot de la Perrièrine, établit, en 1694, la maison dite du Bon-Pasteur. Cette sainte femme s'était proposé de recueillir les personnes de son sexe, désireuses de racheter leurs désordres par une vie de pénitence. La nouvelle Institution, dont la société se fait un besoin, fut agréée tin roi au mois de janvier 1771.

La maison, reconstruite en 1761, a 27 chambres de pensionnaires pénitentes ; il n'y en a que 8 qui soient occupées.

La chapelle est meublée et desservie : on y remarque l'autel encadré d'un arc de triomphe.

R. 1.707 #. — Ch. 907 #, sur lesquelles sont prélevées 500 # pour l'aumônier, et 300 # pour le culte.

Sup. Mme Legros.

Aumônier : Jos. Laillaud, de St-Saturnin.

Administrateurs : 2 prêtres et un laïc. Ces deux premiers sont M. Douaud, chan., et M. Galouin, rect. de St-Laurent.

(abbé P. Grégoire).

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