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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans le diocèse de Nantes, en dehors de la ville épiscopale.

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Autrefois le diocèse de Nantes se divisait en quatre climats : le climat Nantais, qui comprenait, avec Nantes et ses alentours, tout le doyenné de la Roche-Bernard ; le climat de la Chrétienté, qui embrassait l'arrondissement de Chateaubriant ; le climat de Clisson et le climat de Retz, qui se composaient des pays d'au delà de la Loire. Or chacun de ces climats était couvert de monuments, à la gloire de la sainte Vierge.

Dans le climat Nantais, près de l'embouchure de la Loire, était, d'un côté, l'antique monastère de Notre-Dame de Froezai, dont la fondation est attribuée à saint Front, évêque de Périgueux, et, de l'autre, Notre-Dame de Blanche-Couronne, abbaye bénédictine, qui remontait au moins à l'an 969, et qui vit s'élever dans ses environs, vers l'an 1067, le prieuré de Notre-Dame de Donges.

Sur les rochers de Mauves, s'éleva, en 1005, le prieuré de Notre-Dame du Cellier ; en 1149, le comte Hoël fonda, près de Nantes, pour sa fille Odeline, celui de Notre-Dame des Coëts, où Françoise d'Amboise, mise en possession de cette maison par le duc François II, installa, le 20 décembre 1476, une communauté de Carmélites, sous le patronage des trois Maries, en lui donnant pour sceau la sainte Vierge, au front ceint du bandeau royal, portant sur ses épaules un vaste manteau, dont un côté soulevé par sa main gauche laisse voir un grand nombre de religieuses dans l'attitude de la prière et de la contemplation, et l'autre côté, soulevé par l'Enfant Jésus assis sur le bras droit de sa mère, laisse voir également d'autres religieuses abritées sous ses plis. Ce fut là que le vénérable Alain de la Roche commença à prêcher la dévotion du rosaire, qu'il répandit ensuite dans toute la Bretagne.

Au climat Nantais appartenait également Notre-Dame des Anges, située au sein de la vallée solitaire d'Orvant (Orvault) ; Notre-Dame de Grandchamp, Notre-Dame des Fontaines, Notre-Dame de Bon-Garant, dans la forêt de Sauteron (Sautron), où le duc François II, s'échappant pour quelques instants aux plaisirs de la chasse, venait souvent se recueillir et prier ; Notre-Dame des Dons, dans la paroisse de Trellières ; Notre-Dame l'Honorée, dans le bois d'Héric, laquelle date du douzième siècle ; Notre-Dame de la Miséricorde, bâtie près de la forêt du Gavre, par les anciens ducs de Bretagne, et souvent visitée par eux ; Notre-Dame de Grâces, en regard du château des seigneurs de Coëslin, où Marguerite de Bretagne fonda, en 1428, trente sous de rente, pour y faire offrir le saint sacrifice une fois l'an à son intention ; enfin Notre-Dame de Bonne-Délivrance, ainsi appelée du célèbre pèlerinage de ce nom en Normandie, représenté sur ses verrières, et située près de la maison de Carheil, qui appartenait aux princes d'Orléans.

Le climat de la Chrétienté n'était pas moins fécond que le climat Nantais : on y trouvait Notre-Dame de Toutes-Aides, près des prairies de Mauves ; Notre-Dame la Blanche, dans le cimetière de Carquefou ; Notre-Dame de Patience, à Petit-Mars ; Notre-Dame de Langueur, construite en 1637, à Joué-sur-Erdre, et lieu de pèlerinage pour un grand nombre de pieux fidèles ; Notre-Dame de Melleraie ou du Rayon de miel, fondée en 1132 par les seigneurs de Moisdon ; Notre-Dame de l'Assomption, dans les églises paroissiales de Riaillé, de Villepot et de Monnais ; Notre-Dame de Puceul, près des rives de l'Isac ; Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, à la Chevaleraie, devenue aujourd'hui église paroissiale et très-fréquentée des pèlerins ; Notre-Dame de Pitié, au prieuré de Nozai, dont la statue vénérée fut transportée, après la Révolution, à la chapelle de Notre-Dame de la Miséricorde, sur la colline du Limarde.

Le climat de Clisson surpassait peut-être encore les précédents en monuments dédiés à la sainte Vierge. On voyait à Clisson même, au pied des tours crénelées du grand château seigneurial, la collégiale de Notre-Dame, où Olivier de Clisson, le frère d'armes de Duguesclin, et comme lui la terreur des Anglais, offrit une statue en argent de la sainte Vierge, du poids de vingt marcs, et fonda des prébendes pour que, chaque jour, on y chantât l'office divin et qu'on y invoquât Marie sous le titre de Notre-Dame de Pitié. Non loin de là, sur un coteau au pied duquel coule la Sèvre, vous trouvez Notre-Dame de Toute-Joie, où M. Olier vint souvent recommander à Marie ses pieux projets. Dans cette même contrée, vous trouvez Notre-Dame de Villeneuve, fondée au treizième siècle par la princesse Constance, Notre-Dame de Recouvrance, Notre-Dame de Pitié, au prieuré de Saint-Crespin, Notre-Dame de Beaumanoir, à Saint-Germain ; Notre-Dame de Montfaucon et Notre-Dame de la Bouairie, détruites l'une et l'autre par la Révolution de 1793 ; Notre Dame des Plantes, Notre-Dame de la Renaudière, Notre-Dame de Valeur, dite aujourd'hui du Vallet, avec la confrérie de Notre-Dame des Agonisants, fondée en 1609 ; Notre-Dame de la Chapelle-Heulin, Notre-Dame de la Haie, Notre-Dame du Loroux-Bottereau ; Notre-Dame de Patience, dans le cimetière de la Varanne ; Notre-Dame de Landemont, Notre-Dame de Drain et Notre-Dame de Lyré, dont le prieuré porte le vocable de Notre-Dame de Beaulieu. Ce n'est pas tout. Près des rives de la Loire, vous trouvez encore Notre-Dame de Basse-Mer et Notre-Dame du Leart. L'autre côté de la Sèvre vous offre Notre-Dame la Blanche, Notre-Dame des Vertus, Notre-Dame de Pitié, dans le cimetière de Saint-Fiacre du Bois ; Notre-Dame de Moisdon, Notre-Dame de Montbert, Notre-Dame de Brains et Notre-Dame d'Aigrefeuille. Les bords de la rivière du Moine vous offrent à leur tour Notre-Dame du Soleil, Notre-Dame des Vertus, Notre-Dame de bonne et douce fontaine, bâtie en 1685 par Yolande de Goulaine dans le cimetière de Notre-Dame de Vieille-Vigne, et Notre-Dame des Neiges, dans le cimetière de Saint-Jean de la Bénate.

Quel que soit le nombre de ces sanctuaires, le climat de Retz ne le cède point à celui de Clisson. A Machecoul, la chapelle de Saint-Nicolas a trois autels de la sainte Vierge, qui sont Notre-Dame de Bon-Secours, Notre-Dame des Clercs et Notre-Dame la Noire. L'église de la Trinité en a cinq, qui sont Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame la Grande, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame de Lorette et Notre-Dame de Bethléhem. — Chez les Bénédictins, vous trouvez Notre-Dame du Calvaire, au faubourg Notre-Dame d'Espérance et Notre-Dame de la Davisière ; enfin, presque sous les murs de la ville, d'un côté Notre-Dame des Dons, de l'autre Notre-Dame de la Chaume, abbaye érigée en 1055 par Harscoët, baron de Relz, dotée de deux églises, dont la plus belle était sous le vocable de la Mère de Dieu.

Au sortir de Machecoul, vous rencontrez Notre-Dame de la Marne, avec sa confrérie de l'Immaculée Conception, qui remonte à 1624 ; Notre-Dame des Croix, près du bourg de Paulx ; Notre-Dame de Précigné et Notre-Dame du Val de Morière à Touvois. Légé a Notre-Dame de l'Assomption, et, de plus, Notre-Dame de Pitié, fondée au commencement de ce siècle, en mémoire des héroïques victimes des luttes vendéennes, et spécialement de Charette. La Limosinière honore également l'Assomption ; la Chévralière, Notre-Dame des Ombres ; Saint-Aignan et Frossay, Notre-Dame de Pitié ; Saint-Lumine, Notre-Dame du Châtelier ; Paimbeuf, Notre-Dame de Bon-Port. Près du prieuré de Sainte-Marie du Pèlerin, un vallon solitaire renferme Notre-Dame de Bethléhem, bâtie par un chevalier croisé, en actions de grâces de son heureux retour de la terre sainte.

Guérande a sa belle église de Notre-Dame la Blanche, que bâtit autrefois le comte de Montfort, devenu duc de Bretagne par sa victoire sur Charles de Blois, et qu'il enrichit de magnifiques présents. On l'a restaurée récemment, et on lui a donné le vocable de Notre-Dame de la Salette.

Sur les rives de l'Océan, Saillé honore Marie immaculée ; Batz, Notre-Dame du Mûrier, élevée en souvenir d'une grâce miraculeuse obtenue en ce lieu-là même ; et le Croisic a sa belle église de Notre-Dame de Pitié.

Sur la rive méridionale de la Loire, on admire Notre-Dame de Buzai, abbaye fondée en 1135, que gouverna comme abbé le frère de saint Bernard, et que la culture intelligente des terres données par Conan II et la pieuse duchesse Hermangarde (Hermengarde), sa mère, rendit la plus opulente de la Bretagne.

Autour de la baie de Bourgneuf, vous trouvez encore Notre-Dame de la Plaine, Sainte-Marie de Pornic, Notre-Dame de Bon-Secours ; à la Bernerie, Notre-Dame de Fresnay et Notre-Dame de Bon-Port ; à Bourgneuf même, Notre-Dame de Prigné et Notre-Dame de Bouin ; à Trescallan, Notre-Dame de Bon-Secours ; à Merquel, Notre-Dame de Bon-Port ; à Mesquer, Notre-Dame de l'Assomption.

Sur les hauteurs de Guérande, nous apercevons Notre-Dame de la Visitation ; dans les terrains marécageux où séjournent les eaux, Notre-Dame du Marais ; à Bouée, Sainte-Marie de Pompes et l'Immaculée-Conception ; à la Chapelle-Launay, Notre-Dame de la Nativité, et dans les prairies de Moutoir, Notre-Dame de Laisne.

A toutes ces églises particulières, il faut ajouter plus de quarante églises paroissiales qui honorent Marie comme patronne, telles que Notre-Dame de Landrau, Notre-Dame du Fresne, Notre-Dame de la Roche-Blanche et Notre-Dame des Landes. Et cependant ces monuments ne disent encore qu'imparfaitement l'amour du Diocèse de Nantes pour la sainte Vierge. Si nous interrogeons les faits, nous les trouverons bien plus éloquents. Aux jours malheureux de la Révolution, les soldats nantais, unis aux Vendéens, volaient au combat le rosaire à la main, le scapulaire sur le cœur, et redisaient le doux nom de Marie en exhalant leur dernier soupir. Les citoyens suspects condamnés à mort allaient à l'échafaud en disant ou chantant les louanges de la sainte Vierge ; et leurs survivants cachaient son image vénérée dans des lieux secrets, où pendant la nuit ils se réunissaient pour prier. Et qui pourrait compter soit les statues de Marie placées au-dessus des portes des maisons, au chevet des lits, dans les creux des chênes, aux croix des chemins, soit les scapulaires et les médailles qu'on porte sur le cœur, soit les chapelets indulgenciés qu'on a si souvent à la main, soit les Ave, Maria que récitent chaque jour les associés du Rosaire ancien et nouveau, soit les communions par lesquelles on tient à honorer chaque fête de la sainte Vierge ? Voilà qui dirait, mieux que tous les monuments, la piété du peuple nantais pour la Mère de Dieu. Mais précisément l'impossibilité de dire toutes ces choses n'en démontre que mieux que le Diocèse de Nantes peut à bon droit revendiquer une des premières places dans le culte et l'amour de la sainte Vierge. (Hamon André Jean-Marie).

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