Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA DUCHESSE DE BERRY EN VENDEE ET A NANTES

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Nantes   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La duchesse de Berry

Marie-Caroline de Bourbon, née en 1798, est la fille de François Ier, roi des Deux-Siciles.

Elle épousa en 1816 le duc de Berry, deuxième fils du comte d'Artois (Charles X). Lors de l'assassinat de son mari (le 13 février 1820), elle était enceinte du duc de Bordeaux.

En 1832, elle tenta en Vendée un soulèvement légitimiste qui fut découvert avant l'exécution.

Ayant été arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye, elle accoucha d'une fille. Elle dut alors rendre public un mariage secret, qu'elle avait contracté en 1831, avec le comte Lucchesi-Palli.

La famille royale lui ayant refusé la garde de son fils, elle se retira à Venise dans sa nouvelle famille. Elle mourut en 1870.

 

La duchesse de Berry débarque sur les côtes de Provence le 28 avril 1832. L’échec de ses partisans à Marseille la décide à se rendre en Vendée, sous le nom de " Petit Pierre ". Le 4 mai, du château de Plassac en Charente, elle lance une déclaration au peuple français et une proclamation à l’armée. Ses partisans reçoivent l’ordre de prendre les armes le 24 mai.

Le 20 mai, elle se trouve aux Mesliers, près de Legé. Plusieurs de ses amis lui exposent les difficultés de son entreprise et l’engagent à ne pas tenter la lutte. Elle refuse, puis sur les instances du célèbre avocat Berryer, elle prend le parti de s’embarquer pour l'Angleterre.

Le contre-ordre arrive trop tard. Sur divers points, les partisans de la duchesse ont pris les armes. Madame renaît à l’espoir. Elle reste et ordonne un nouveau mouvement pour la nuit du 3 au 4 juin.

La duchesse de Berry

Un évènement imprévu va ruiner ses espérances. Lors d’une perquisition au château de la Chaslière sur l'Erdre la police trouve des papiers qui la mettent au courant du plan de campagne légitimiste. Quelques chefs sont arrêtés ; les départements de l'Ouest sont déclarés en état de siège (3 juin).

Pourtant le 4 juin, dès la première heure, la compagnie nantaise quitte le château de Rezé et se porte sur Maisdon où des vivres sont préparés pour 5.000 hommes. Les volontaires de Geneston, de Montbert se joignent à eux. A la Chapelle-Heulin, à la Remaudière, le tocsin sonne ; les paysans armés se dirigent sur Aigrefeuille. Mais des troupes parties de Nantes dissipent les rassemblements. Celles de Clisson dispersent les bandes formées de ce côté et les repoussent sur Saint-Philbert et Machecoul. A Riaillé, un soulèvement est facilement réprimé.

A Ancenis, le mouvement est plus sérieux. Les légitimistes poursuivis par la garde nationale se replient vers Couffé et Maumusson ; d’autres résistent à Ligné et dans la forêt du Cellier.

Sur la rive gauche, les rebelles tiennent encore campagne pendant quelques jours. Des engagements ont lieu à la Caraterie, près de Machecoul, au Chêne dans les landes de Bouaine, à la Pénissière, et la lutte est terminée.

Après la défaite de ses partisans, Madame se rapproche de Nantes où, déguisée en paysanne, elle entre le 9 juin au matin [Note : Itinéraire de la duchesse : Le 17 mai, venant de Montaigu, elle est à Saint-Hilaire-de-Loulay ; elle entre en Loire-Inférieure et se rend au Mortier (en Remouillé), puis à Bellecour (en Montbert). Le 18, elle passe à la Chaimare (Geneston), le 19 à l'Ouvardiére (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu), le 20 au Magasin (Saint-Etienne-de-Corcoué), le 21 aux Mesliers (Legé) où elle reste jusqu’au 31. Le 1er juin, elle se dirige sur la Mouchetière (Saint-Colombin), puis sur le moulin Etienne (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu) ; du 3 au 7 elle est à la Brosse (Saint-Etienne-de-Corcoué), le 8 elle se rend à Trejet (La Chevrolière) ; elle entre à Nantes le 9 juin. Arrêtée le 7 novembre, elle quitte Nantes pour Blaye le 9].

Le mouvement étouffé, ordre fut donné à tous les habitants de la Loire-Inférieure de remettre aux mairies, dans un délai de 48 heures, toutes leurs armes de guerre ou de chasse. Faute de quoi des garnisaires seront installés chez les citoyens soupçonnés d’avoir pris part à la rébellion. Au bout de quelques semaines, plus de 20.000 fusils sont réunis, et l’on estime que les paysans en détiennent encore un nombre égal.

Des conseils de guerre jugent les personnes arrêtées. La plus compromise est condamnée à la prison perpétuelle. La foule ne trouvant pas la peine assez sévère s’ameute sur le passage des prisonniers.

Malgré le choléra qui sévit encore avec intensité, les Nantais donnent aux fêtes nationales un éclat nouveau. Elles durent 3 jours, 28, 29, 30 juillet. Le 3ème jour, un cortège de 10.000 personnes parcourt la ville, et va saluer au cimetière de Miséricorde les victimes de la Révolution de 1830 ; un banquet servi sur le cours Henri IV (cours de la République) réunit 4.000 convives.

Un nouveau général renforce encore les mesures de rigueur contre les réfractaires et les déserteurs. Des garnisaires sont placés chez leurs parents ; mais la conduite de ces soldats soulève bientôt la réprobation générale.

Malgré les représailles, les légitimistes n’ont rien perdu de leur assurance et de leur audace. Certains refusent de payer leurs impôts. Les magistrats ne sévissent qu’avec mollesse ; des prisonniers politiques s’évadent. L’ordre est troublé gravement.

La police recherche toujours la duchesse. Les meilleurs limiers parisiens sont envoyés à Nantes. Les visites domiciliaires se succèdent sans succès, on perquisitionne au château du Pé en Saint-Jean de Boiseau ; le 13 septembre, le couvent des Carmélites, à Nantes, est cerné par 300 ou 400 soldats. Après 13 heures de recherches aussi vaines que minutieuses, on abandonne l’opération. Madame est introuvable.

Les nouvelles les plus folles circulent. On signale la duchesse en Vendée, à Poitiers, à Périgueux, en Angleterre, en Italie... Les journaux de l’opposition plaisantent le pouvoir ; les feuilles amies du Ministère s’irritent. Le gouvernement veut en finir. Il remplace le Préfet de Saint Aignan, accusé de faiblesse, par Maurice Duval, homme d’une brutale énergie et prêt à employer tous les moyens [Note : Le gouvernement avait dû précédemment le mettre en disponibilité à la suite de la brutale répression d’une manifestation à Grenoble. Il était alors préfet de l'Isère]. Celui-ci arrive à Nantes le 15 octobre, et la population le salue par un formidable charivari : sifflets, chaudrons, traquenards, cornets à bouquin, trompes de marine, etc., font rage. Les troupes sont insultées, assaillies à coups de pierres. La force publique parvient cependant à disperser les manifestants.

Aussitôt installé, Maurice Duval imprime à la police une activité fiévreuse. Madame reste introuvable. Il a alors recours à la trahison. Il soudoie le juif Deutz, homme de confiance de la duchesse, qui lui indique que celle-ci s’est réfugiée chez les demoiselles du Guiny, rue Haute-du-Château (actuellement rue Mathelin-Rodier).

La duchesse de Berry

Le 6 novembre, à 4 heures du soir, les soldats de la garnison cernent l’îlot de la maison compris entre la rue des Carmélites, la Cathédrale et le Château. La police franchit le seuil de la maison du Guiny et procède aux plus minutieuses perquisitions. Tout est fouillé de la cave au grenier. La nuit se passe en recherches vaines. Plus de 20 heures se sont écoulées depuis l’investissement lorsqu’un hasard vient tirer la police d’embarras. Deux gendarmes postés dans une chambre allument du feu pour se chauffer. Bientôt ils entendent des appels venant de la cheminée. On enlève la plaque de fonte qui ferme le fond de celle-ci et on voit sortir la duchesse de Berry. 

La duchesse de Berry

Dès l’arrivée des troupes autour de la maison, elle s’était réfugiée avec deux amies fidèles dans une cachette dont la plaque fermait l’ouverture. Mais la chaleur du feu allumé par les gendarmes rendit promptement leur position intolérable, et il fallut se livrer à la police sous peine de périr asphyxié dans la cachette.

Madame est aussitôt arrêtée et conduite au château où le service de surveillance est renforcé pour empêcher une évasion ou un coup de main.

Arrestation de la duchesse de Berry

Le 9 novembre, à 3 heures et demie du matin, la duchesse est conduite en voiture au bateau à vapeur de Saint-Nazaire sous la garde d’un détachement de gendarmerie. A 9 heures et demie, Madame monte à bord d’un brick de 16 canons qu’escortent trois autres vaisseaux, pendant que des troupes concentrées à Saint-Nazaire sont prêtes à s’opposer à une tentative légitimiste. Mais aucun incident ne trouble le voyage et la duchesse est internée au château de Blaye (d’après F. Libaudière, Histoire de Nantes sous le règne de Louis-Philippe, p. 64 à 85).

 © Copyright - Tous droits réservés.