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Etat ecclésiastique et Conciles du diocèse de Nantes

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ETAT ECCLESIASTIQUE

Le diocèse de Nantes est entièrement compris en Bretagne, à l'exception des trois paroisses de la ville de Montfaucon, de celles de Tilliers, St-Germain, la Renaudière et Saint-Crespin, qui font partie de la province d'Anjou, entre les rivières de Sèvre et Sanguèse ; de Chantoceau, Drain, le Filet, Landemont et Saint-Sauveur, Liré, la Boissière et Saint-Christophe, annexes de la Remaudière (Note : Greslan, suivi en cela par Ogée, dans son Dictionnaire de Bretagne, art. LA BOISSIÈRE n'est pas d'accord ici avec le Pouillé d'Alliot, p. 90 ci-dessus, corroboré par un autre Pouillé manuscrit, datant de 1702, qui porte au contraire de ce texte : « Saint Martin de la Boissière, avec ses feilletes la Remaudière et St-Christophe ». On sait que feillete, en Bretagne, est synonyme de trève ou annexe), et la Varanne, situées à gauche et à quelque distance de la Loire, et dépendent aussi de la province d'Anjou. Il est borné au nord par ceux de Rennes et de Saint-Malo, au sud par le diocèse de Luçon, à l'est par celui d'Angers, au sud-est par le diocèse de La Rochelle, à l'ouest par le diocèse de Vannes et par l'Océan. On y compte la duché-pairie et baronnie de Rais ; cinq autres baronnies simples, qui sont Ancenis, Châteaubriant, Pontchâteau, Derval et la Roche-Bernard ; plusieurs autres villes considérables, dont la plupart ont le droit de députer aux Etats de la province ; plusieurs marquisats et seigneuries distinguées ; neuf abbayes, trois collégiales, deux cent trente-sept paroisses, quatre-vingt-dix-neuf prieurés, vingt-sept communautés d'hommes et vingt-une de filles. 

Si l'on en croyait certaine tradition, le siège épiscopal aurait été établi à Nantes, dès les premiers siècles de l'Eglise en l'an 70 de la naissance de Jésus-Christ. Saint Clair, disciple des apôtres, aurait été envoyé en cette ville par saint Lin, pape, successeur de saint Pierre. Ensuite, cette église aurait été cimentée par le sang de deux de ses enfants, saint Donatien et saint Rogatien, frères, très illustres en noblesse et encore plus recommandables par leurs vertus personnelles, qui les auraient portés à renoncer généreusement aux avantages que la naissance leur promettait, et même à donner leur vie pour la confession de la foi chrétienne qu'ils avaient embrassée. Mais l'opinion la plus commune et la mieux prouvée, est que ce siège épiscopal, suffragant de Tours, ne fut établi que dans le quatrième siècle. Il a été depuis rempli par un grand nombre de saints évêques et de saints religieux. On compte même plusieurs savants personnages parmi les prélats qui l'ont occupé. Le revenu de ce siège est d'environ quarante mille livres, et la taxe en cour de Rome de 2000 florins. L'évêque de Nantes est seigneur d'une partie de la ville et conseiller-né au parlement de Bretagne. Son église cathédrale est sous le titre de Saint-Pierre. 

La CHAMBRE ECCLÉSIASTIQUE du diocèse de Nantes, présidée par l'évêque diocésain, comme les autres chambres de cette espèce, est composée de onze députés, dont deux chanoines de la cathédrale, un chanoine de l'église royale et collégiale de Notre-Dame, et huit recteurs ou curés de paroisses , la plupart de la campagne.

 L'OFFICIALITÉ, tribunal ecclésiastique composé de l'official, du vice-official, du promoteur, du vice-promoteur, du greffier et du sergent-appariteur, a son ressort distribué en plusieurs districts, savoir : le Chapitre, l'Archidiaconé de Nantes, Saint-Jean et Sainte-Catherine, Sainte-Julie et Bongarant, le prieuré de Sainte-Croix, le prieuré de Pilmil, les Dervalières, Toute-Joie, la Gascherie, la Desnerie, Belle-Ile et Port-Durand, en Saint-Donatien. Il y a un sénéchal, un procureur d'office et un greffier pour chacun de ces districts. 

Les neuf ABBAYES du diocèse de Nantes sont celles qui suivent : Blanche-Couronne et la Chaume, toutes deux de l'ordre de Saint-Benoît, et pour des hommes ; Geneston, de l'ordre de Cîteaux, et également pour des hommes, de même que Saint-Gildas-des-Bois, de l'ordre Saint-Benoît ; la Meilleraye, de l'ordre de Cîteaux ; Pornic, de l'ordre de Saint-Augustin, et Villleneuve, de l'ordre de Cîteaux. Pour les filles, il n'y a que la seule abbaye de Sainte-Claire, dans la ville de Nantes.

Les COMMUNAUTÉS D'HOMMES sont, outre celles déjà nommées, au détail de la ville de Nantes :

Les Bénédictins, à Vertou, abbaye-prévôté, fondée l'an 1055.

Les Bénédictins, de Saint-Jacques de Pilmil prieuré conventuel, fondé l'an 1108.

Les Dominicains de Guérande, fondés l'an 1212. 

Les Cordeliers de Clisson, en 1372.

Les Cordeliers de Savenay, en 1410.

Les Cordeliers d'Ancenis, en 1449.

Les Capucins de Machecoul, en 1572.

Les Capucins du Croisic, où il y a aussi un Hôtel-Dieu. 

Les Augustins de Candé, en 1491.

Les Cordeliers-Réformés de Saint-Martin en Teillé, près de Châteaubriant, etc.

Les COMMUNAUTÉS DE FILLES, également outre celles déjà nommées au détail de la ville de Nantes, sont :

Les Carmélites des Couëts, fondées l'an 1478.

Les Bénédictines du Calvaire, de Machecoul.

Les Religieuses de Fontevrault, de la Regrippière. 

Les Religieuses de Fontevrault, du Val de Morière.

Les Ursulines d'Ancenis.

Les Ursulines de Châteaubriant, en 1643.

Les Ursulines de Guérande.

Les Cordelières de Savenay.

Les Bénédictines de Clisson, en 1645.

Les Hospitalières d'Ancenis.

Les Hospitalières des Incurables, à l'Hermitage, près de Nantes, etc.

CONCILES. Il s'en est tenu plusieurs à Nantes savoir : en 658, 895, 1120, deux en 1127, en 1134 et en 1264. Ces conciles roulent presque tous sur la discipline ecclésiastique. Dans celui de l'année 658 ou plutôt 660, comme le prouve le P. Pagi par Flodoard, on fit vingt canons. Un des deux conciles de 1127 fut tenu, sous le comte Conon, par les évêques de Bretagne. On y abolit la coutume qui attribuait au seigneur tous les meubles d'un mari ou d'une femme, après la mort de l'un ou de l'autre, et celle qui attribuait au prince les débris des naufrages. On y fit aussi quelques règlements de discipline. Dans le concile de l'année 1264, tenu le 1er juillet par l'archevêque de Tours, on fit neuf canons

Note : « Il y a eu plusieurs conciles à Nantes. Il s'en tint un en 655, ou peu après, sous l'évêque Sallapius, autrement Salapus, et ce fut S. Nivard de Reims qui y présida. Les canons qui nous en restent, sont d'une exacte discipline, et ne peuvent être attribués à un concile de Nantes du IXème siècle, comme plusieurs savants l'ont prétendu, puisqu'on trouve la plupart de ces canons dans le deuxième capitulaire de Théodule d'Orléans, qui vivait au milieu du VIIIème siècle, et qu'ils ont été copiés par Hincmar et Réginon dans le IXème siècle. Ce concile défend à tous ceux qui sont dans les ordres sacrés, de tenir aucune femme dans leur maison, pas même leur mère. Il ordonne des pénitences de plusieurs années pour les grands crimes, de priver de l'assistance aux saints mystères ceux qui vivent dans des inimitiés, et de mettre dehors ceux qui, n'étant point en voyage, se présentent pour entendre la messe dans une autre église que leur paroisse. Il défend aussi d'avoir plusieurs églises ou bénéfices. Le canon ajoute, selon la leçon d'aujourd'hui, à moins que le titulaire n'ait un desservant dans celle où il ne réside pas ; mais cette exception est constamment une addition qui s'y est fourrée sans aveu, ou une note qui, de la marge, aura passé dans le texte, par inadvertance ou par ignorance. Salapius, sous lequel ce concile fut tenu, envoya aussi son archidiacre Chaddo au concile de Châlons-sur-Saône, de l'an 650, selon le père Sirmond, ou de l'an 655, selon le père Labbe. En 1125 ou 1127, Hildebert, archevêque de Tours, tint un autre concile à Nantes, où l'on régla que les enfants qui naîtraient d'un mariage incestueux n'auraient aucune part à la succession de leurs parents ; qu'on observerait les canons dans la collation des ordres ; que les enfants des prêtres (on voyait alors beaucoup de prêtres mariés) ne pourraient être ordonnés, s'ils n'étaient moines ou chanoines réguliers, et que les enfants ne succéderaient point aux bénéfices de leurs pères. Le comte Conan III, qui se trouva à ce concile, renonça de lui-même au droit de Bris, c'est-à-dire, au droit de s'emparer de tous les effets d'un vaisseau brisé ou échoué sur les côtes, et du vaisseau même ; et il pria les pères du concile de prononcer anathème contre ceux qui voudraient user de ce droit dans la suite. Les évêques, persuadés de l'injustice de ce droit, prononcèrent avec joie cet anathème ; mais leur décision fut peu suivie. Les seigneurs de Léon et de Penthièvre, entr'autres, écoutèrent plus leurs intérêts que les ordres du concile, et ils se firent un droit de cette barbare coutume et l'appelèrent le droit de Bris ou de Lagan, mot saxon, selon Spelman, qui signifie jacere, ejectus. Ce droit s'appelle en latin laganum, et s'appelait aussi autrefois peçoi de mer (Note : Pecou, pecoy, peczais, droit sur les vaisseaux qui se brisent ou échouent, du latin peceium. Voir à ce mot le Glossaire de Ducange, et le Dictionnaire universel français de Furetière, au mot bris). Conan renonça aussi, dans le même concile de Nantes, au droit de s'emparer de tous les meubles d'un homme ou d'une femme défunts, comme étant un droit odieux et injuste. Ce concile de Nantes, de l'an 1125 ou 1127, se tint sous l'épiscopat de Brice ou Briceis, et non pas Franceis, comme dom Lobineau paraît l'avoir cru. Ce Brice mourut l'an 1139 ou 1140. En 1264, il y eut un autre concile à Nantes, dans lequel il fut fait défenses de promettre un bénéfice avant sa vacance ; de diminuer dans les prieurés le nombre ordinaire des moines ; de chasser ; d'établir des vicaires hors des cas de droit ; de présenter plus de deux plats à l'évêque dans ses visites, s'il ne permet de lui en servir davantage, et de tenir ensemble deux bénéfices qui demandent résidence, l'acquisition du deuxième faisant vaquer de fait le premier. Le canon ajoute, sauf en tout néanmoins le pouvoir de l'évêque diocésain, addition que le concile de Saumur, de l'an 1276, prouve n'être point du concile de Nantes. Jacques Ier, dit de Guérande, qui, de chanoine de Paris et ensuite doyen de Tours, avait été fait évêque de Nantes au mois de février de l'an 1264, et qui mourut en 1267, assista à ce concile. En 1431, au mois d'avril, il se tint encore un concile à Nantes, dont aucun historien ni collecteur des conciles n'a fait mention. Celui-ci ordonne aux évêques de faire lire l'écriture sainte à leur table. Il prive du droit d'assistance ceux qui viennent tard à l'office, savoir, après le premier psaume, ou qui en sortent sans cause raisonnable avant qu'il soit fini. Il défend à tous les ecclésiastiques, séculiers et réguliers, qui donnent à manger, de faire servir plus de deux plats, et recommande aux prédicateurs l'humilité et la modestie même dans leurs gestes, dans le ton de leur voix, etc. Il impose une pénitence publique aux blasphémateurs, etc. Ce concile se tint sous l'évêque Jean II, dit de Château-Giron et de Malestroit, qui était chancelier de Bretagne, et avait été transféré de Saint-Brieuc à Nantes l'an 1419, et mourut le 14 septembre 1443, après avoir résigné à son neveu, et institué dans son église l'office et la fête de la présentation de la sainte Vierge. Gabriel de Beauvau, évêque de Nantes, mort en 1667, y publia des ordonnances synodales en 1638, 1649 , etc. Voir Lobineau, Histoire de Bretagne, tome 1, pages 202, 204, etc. Travers, Histoire abrégée des évêques de Nantes, au tome VII des Mémoires de littérature et d'histoire, à Paris, chez Simart, deuxième partie, pages 336, 360, 373, 391. Maan, Métropole de Tours : on y trouve le concile de Nantes de 1431, mais très-défiguré » (Moréri - 1759).

(P. I. Brun - 1765) 

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