Retour page d'accueil       Retour Ville de Nantes   

La ville de Nantes, prévenue de la visite de Louis XIV se préparait à recevoir solennellement son souverain. Déjà le soleil du jeune roi se dessinait sur les enseignes de la milice qui nettoyait le fer de ses piques et de ses hallebardes, ou remettait ses mousquets en état, lorsqu'au moment où l'on délibérait sur les cérémonies de l'entrée royale, on apprit que Louis XIV défendait toute réception solennelle.

Ayant couché à Ancenis, et dîné à Clermont, le roi arriva à Nantes au moment où personne ne l'attendait et se rendit directement au château.

Les autorités furent admises à présenter leurs hommages. Le corps de ville « en habits décents, les haches hautes », fut conduit devant le roi par le duc de la Meilleraye, gouverneur. Pendant que les assistants se tenaient « les tous un genoil en terre », le Maire fit une harangue à S. M., l'assura de la soumission et de la fidélité des habitants et lui présenta dans un bassin d'argent, « quatre clés d'argent vermeil doré sur les anneaux » aux armes de France et de Bretagne.

Le roi « d'un visage content » remercia le Maire et lui remit les clés « qu'il trouvait en très bonnes mains, ôtant son chapeau par forme de salut et de remerciement ».

Louis XIV parcourut la ville. Etant allé voir le couvent des Capucins, il admira la vue magnifique du port qui, du coteau de l'Hermitage, se déroulait devant lui. Les bons pères n'épargnèrent rien pour se rendre favorable le grand roi, en lui offrant plusieurs des fruits excellents de l'Hermitage, notamment des raisins dont la renommée était grande.

Mais Louis XIV n'était pas venu à Nantes pour écouter des harangues ou visiter des couvents. Le but de son voyage ne fut connu que la veille de son départ. Il s'agissait d'arrêter le surintendant Fouquet qui avait rejoint le roi en compagnie de Colbert, lequel était chargé secrètement de le surveiller.

Cette affaire terminée, rien ne retenait Louis XIV à Nantes. Cependant il donna ordre de laisser les Jésuites s'établir dans un faubourg de Nantes, en dépit des oppositions renouvelées de la municipalité de cette ville. Puis il reprit le chemin de sa capitale sans vouloir plus de solennité à son départ qu'à son arrivée (d’après C. Mellinet et Travers).