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Etat militaire de la ville de Nantes

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ETAT MILITAIRE, MILICE BOURGEOISE

La ville de Nantes était autrefois une place forte, flanquée de bonnes murailles, de tours, de bastions et autres ouvrages, avec des fossés, accompagnés de leur glacis.

Tous ces ouvrages ont été démolis, comme il a été remarqué, parce qu'ils étaient devenus inutiles. On n'a conservé que le château, avec toutes ses fortifications, et la tour de Pilmil, au bout des ponts, sur la rive gauche de la Loire.

Cette ville forme aujourd'hui un gouvernement particulier du gouvernement général de Bretagne. Il y a actuellement (en 1766), un gouverneur des ville et château de Nantes, tour de Pilmil et dépendances ; un lieutenant pour le roi, commandant à Nantes, un major et un aide-major.

Dès son origine, le corps de la MILICE BOURGEOISE de Nantes a toujours été distingué par l'importance de ses fonctions.

Suivant l'Histoire manuscrite de Nantes, par feu l'abbé Travers, sous l'an 584, chap. 17, la milice de cette ville aurait été mandée par le roi Chilpéric, pour aller au siège de Bourges, contre le roi Gontran, d'où elle serait revenue, peu de temps après, avec beaucoup de butin et d'esclaves faits dans le Berry. Ce serait le premier exemple que cette milice bourgeoise de Nantes eût été commandée pour le service du roi hors du diocèse. — Voir Grégoire de Tours, liv. VI, chap. 31 de son Histoire des Francs.

On ne trouve pas cependant que l'origine de ce corps remonte au-delà de l'ordonnance du duc de Bretagne Jean V, datée de l'an 1425, laquelle établit une milice bourgeoise dans toute l'étendue de la province de Bretagne. Cette troupe fut toujours employée utilement, dans toutes les occasions qui se présentèrent, pour la garde des côtes, la défense du pays et le soutien de la police intérieure des villes principales de la province. Il est prouvé par l'histoire que François II, dernier duc de Bretagne, s'en servit avec avantage pour la défense de ses Etats. Sous le feu roi Louis XIV, on envoya plusieurs détachements de ce corps, avec leurs officiers, pour garder les côtes de la province surtout en 1674, 1675 et 1676. La même chose est arrivée plusieurs fois sous le règne présent, lorsqu'on a eu guerre avec les Anglais, et que nos côtes étaient menacées de descentes de leur part. Toutes les fois qu'ils ont tenté ces descentes, ils ont été repoussés et chassés, avec une perte considérable, par la bravoure des troupes royales et l'intrépidité des habitants des côtes de Bretagne.

Les officiers de la milice bourgeoise de Nantes, entre autres, ont saisi toutes les occasions de signaler leur zèle pour le service du roi et du public. C'est ce qui leur a valu bien des distinctions, accordées en divers temps, nommément sous la mairie de Mellier, leur colonel, par arrêt du Conseil du 7 août 1725. Ils jouissent du droit de séance aux assemblées générales de la ville. Leur corps a un état-major, ils assistent au conseil de guerre, etc. Ils sont établis par autorité royale et par commission de S. M. Ils n'ont point d'appointements satisfaits qu'ils sont, d'ailleurs, des distinctions et des privilèges qui leur ont été accordés, et de l'honneur de servir utilement le roi et la patrie.

Par édit de 1705, Louis XIV, ayant supprimé tous les privilèges attribués aux officiers, dont la finance était au-dessous de 4,000 livres, déclara, par un édit postérieur du mois de septembre 1706, art. 14, qu'il n'entendait point comprendre dans cette suppression les officiers de la milice bourgeoise.

S. M. ayant par divers édits bursaux, créé des offices de milice bourgeoise, la communauté de ville de Nantes acquit ceux qui la concernaient. Elle s'est, par là, conservé le droit et la possession de procéder à leur élection, le 1er mai de chaque année, comme à celle des maires, échevins et procureur du roi syndic, qui sont les uns et les autres confirmés par le roi.

Le 21 janvier 1578, la communauté de ville de Nantes acheta du sieur de la Charte-Buchers-d'Aillon, la charge de connétable ou commandant de la milice bourgeoise, pour la somme de 154 écus d'or au soleil. Le sieur Miron, général des finances, alors maire de la ville, fut pourvu de cette charge, le 21 mai de cette même année 1578. Ses successeurs en la mairie l'ont possédée depuis, et la possèdent encore actuellement, sous le titre de colonels de la milice bourgeoise.

Ce corps de milice consiste en un colonel, un lieutenant-colonel, un major et plusieurs aides-majors, qui composent l'état-major ; un sergent-major ; un tambour-major ; seize compagnies (non compris les deux dont les officiers sont à la nomination du gouverneur de la ville), commandées par un capitaine, un lieutenant et un enseigne. Chaque compagnie, divisée en escouades, est composée d'un certain nombre de sergents, caporaux et fusiliers, selon la force des compagnies, qui sont plus ou moins nombreuses, depuis 90 hommes jusqu'à 425. Au total des seize compagnies, en cent escouades, nous trouvons : 16 capitaines (le colonel et le lieutenant-colonel étant comptés chacun pour un capitaine). 1 capitaine-lieutenant de la colonelle. 16 lieutenants. 16 enseignes. 1 major. 2 aides-majors. 52 officiers. 1 sergent-major. 1 tambour-major. 134 sergents. 200 caporaux. 2.651 fusiliers. 16 tambours. Plus, aux deux compagnies à la nomination du gouverneur de la ville : 2 capitaines, 2 lieutenants, 2 enseignes, 16 sergents, 24 caporaux, 360 fusiliers, 2 tambours. D'où 3.463 au total général.

Les seize premières compagnies sont distribuées dans les divers quartiers de la ville. Des deux autres, l'une est affectée au quartier de Pilmil, Dosdâne et ses derrières ; et l'autre au quartier de Vertais et ses derrières.

La milice bourgeoise dont il s'agit, monte la garde régulièrement dans la ville et les faubourgs de Nantes soit en temps de paix, soit en temps de guerre. Elle a deux corps de garde, l'un sur la place du Bouffay, dans l'intérieur de la ville ; et l'autre à l'entrée de la rue du Bignon-Lestard. Toutes les nuits, la patrouille fait des rondes, par escouades, depuis huit heures du soir jusqu'à quatre heures du matin. En vertu de l'arrêt du Conseil du 16 août 1721, les officiers sont obligés, au premier son du tocsin de la ville ou du Bouffay, de faire prendre les armes à dix hommes par compagnie, pour se transporter, en cas d'incendie, sur les lieux et aux environs, afin de prévenir les vols, et pour accélérer le service des pompes, des seaux de cuir et autres ustensiles destinés à remédier aux incendies. Ils sont aussi chargés d'empêcher les désordres et les voies de fait dans leurs quartiers respectifs, et d'y faire exécuter les ordres qui leur sont donnés par le commandant de la place.

Par son ordonnance du 30 juin 1614, le duc de Rohan-Montbazon, lieutenant général pour le roi au comté et évêché de Nantes, régla les rangs et la marche des compagnies de milice bourgeoise, aux montres de revues générales et autres cérémonies publiques. Ce corps a un uniforme qui est : habit et culotte bleus ; veste, parements et collets cramoisi ; boutons jaunes, unis, sertis, jusqu'à la poche ; trois boutons sur la manche ; doublure de l'habit grise ; chapeau bordé d'or. Il est armé comme les autres troupes d'infanterie du roi. 

(P. I. Brun - 1765) 

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