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LA TERREUR BLANCHE

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Dans l'Ouest, le choc en retour atteignit tous ceux qui avaient acclamé aux Cent jours Napoléon Ier. Toutefois, il ne semble pas possible, devant les proportions réduites des faits dans cette contrée, d’employer, sans mise au point préalable, l’expression énorme de Terreur blanche acquise pour toute la France.

On a voulu voir dans l’homme qui incarna en Loire-Inférieure la répression royaliste, Cardaillac, un bourreau digne des plus sombres jours de la Révolution ; on l’a nommé le « Carrier blanc de la Restauration ». Si l’homme ne mérite aucune sympathie, l’appellation est cependant démesurée, car Cardaillac, malgré son inclination naturelle à la persécution, ne versa aucune goutte de sang.

Quand Cardaillac arriva à Nantes, la répression était déjà commencée ; mais il l’aggrava et poursuivit d’une haine tenace « les partisans obstinés d’un tyran avilé et déchu », et particulièrement les fonctionnaires suspects de tiédeur à l’égard du nouveau régime. Il harcèle les étrangers : et à Paimboeuf fait procéder à une fouille méticuleuse de tous les navires en partance.

Il débaptise les rues de Nantes, s’acharnant sur le nom des morts s’ils ont été républicains ou bonapartistes ; Gutenberg ne trouve même pas grâce devant lui.

Les insignes impériaux causent son indignation. Il fait enlever les aigles sculptés sur les monuments publics et détruire tous les « N » laurés qui ornent les frontons. Ces emblèmes représentent une idée, et cette idée n’est pas morte à Nantes, aussi la foule houspille-t-elle les ouvriers chargés de l’exécution des ordres de Cardaillac. Au Pallet, on gratte au canif les registres de l'état-civil « souillés » par l’aigle impérial. On arrête un acteur possesseur d’une canne dont la poignée représente le profil de Bonaparte ; une autre personne récolte 3 mois de prison pour avoir porté à son cou l’image de « l’usurpateur ».

A Paimboeuf, à Nantes, les cocardes et drapeaux tricolores, les bustes de l'Empereur, réunis en tas sont brûlés en grande pompe en présence des autorités.

La gendarmerie donne la chasse aux colporteurs, marchands de livres ou de chansons ; la police écoute aux portes des maisons suspectes. Le café Grandseau, sur la place Graslin, est fermé parce qu’il est fréquenté par des bonapartistes qui s’y passent de main en main une tabatière sur laquelle est peint le portrait de Napoléon Ier.

Mais la faute la plus grave est d’avoir soutenu l'Empire aux Cent jours et, sous les prétextes les plus divers, la Cour prévôtale inflige des condamnations allant jusqu'à 10 ans de travaux forcés.

Vers la fin de 1816, Cardaillac disparut de Nantes. Son court passage laissa un sillage douloureux. Dans une ville, dans un département où l’on sentait un besoin fiévreux de paix, il dissémina les semences de haine. Son souvenir est resté exécré (d’après E. Gabory, Les Bourbons et la Vendée, pp. 32 à 56).

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