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MEURIS ET LA DEFENSE DE NORT |
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Enthousiasme des soldats républicains.
Quelques faits prouveront l’enthousiasme qui régnait parmi eux. Le poste de Nort était commandé en second par Foucaud ; dans la retraite, cet homme ardent se présente à la tête de quelques braves pour faire face à des cavaliers qui le poursuivaient : seul, et n’ayant qu’un sabre, il en tue cinq qui l’entouraient ; mais il reçoit plusieurs blessures, et l’une de ses joues, presque entièrement coupée, lui retombe sur le cou ; cependant il achève la route à pied et se rend à l’hospice, où il crie en entrant : Vive la République !. Un canonnier parisien était malade : aussitôt qu’il apprend l’approche des Vendéens, il se transporte à Pont-Rousseau ; du premier coup, il leur démonte une pièce ; du second il brise une roue de la charrette sur laquelle on l’avait replacé, lorsqu’il reçoit un biscaïen qui lui coupe le petit intestin ; alors il s’entoure le ventre d’un mouchoir, et revient à pied à l’hospice, heureux, dit-il, d’avoir fait son devoir !. Un garde national avait eu les deux mains coupées et la figure brûlée par l’explosion d’un caisson : il était horriblement défiguré ; lorsqu’on fut parvenu à lui ouvrir la bouche, son premier cri fut : Vive la République !. Les brigands sont-il battus ? Au moment où l’on apprit la retraite de l’armée royaliste, ce fut dans tout l’hospice une joie inexprimable, à laquelle plusieurs blessés succombèrent. Nous n’oublierons pas, non plus, le trait admirable d’un garde national, le prêtre Gambart, qui, voyant un père de famille trop exposé, le prit par le bras, en lui disant : Retire-toi, c’est à moi d’affronter le plus grand danger, et fut tué aussitôt en prenant sa place. Tel était, on le voit, l’esprit de cette grande époque, où vivre c’était aimer vivement, haïr de même, et priser plus que l’existence le salut de la patrie (Guépin).
Meuris et la défense de Nort.
En 1789, Meuris était établi comme ferblantier à Nantes, Haute Grande-Rue. Dès les premiers jours de la Révolution on le trouve mêlé à l’agitation politique. En 1792, il fut élu commandant d’un bataillon de la garde nationale.
Dès les premiers jours de l’insurrection (mars 1793) il obtint l’autorisation de constituer « un bataillon destiné à parcourir la contrée et à y ramener la paix » qui fut chargé de pourvoir de postes les communes du Cellier, d'Oudon et de Mauves. Au moment de l’avance de la grande armée « catholique et royale » Meuris se replie sur la Seilleraye, puis, le 20 juin, il va rejoindre Nort occupé par quelques gardes nationaux de Nantes et de la localité. Il fit rompre le pont qui sépare Nort du faubourg Saint-Georges et établit sa troupe et ses deux canons derrière un énorme fossé existant alors sur le coteau.
Les royalistes quittèrent Ancenis le 27 juin. En arrivant devant Nort, ils éprouvèrent une véritable déception en constatant la défense organisée par les républicains. Meuris disposait de moins d’un millier d’hommes, ses adversaires étaient au nombre de plus de 7.000.
La journée du 27 sans faire oeuvre de guerre se passa. Les royalistes comprenant les difficultés qu’ils auraient à forcer le passage défendu par Meuris cherchèrent un autre moyen de combattre les patriotes. Une femme du pays leur indiqua à 3 km. de Nort un gué que les républicains ignoraient ou qu’ils oublièrent de défendre.
Pour mieux tromper Meuris et sa troupe, les royalistes ouvrirent dans la soirée un feu qu’ils prolongèrent pendant une bonne partie de la nuit. Au point du jour, leur cavalerie franchissait le gué, surprenait les républicains endormis et fatigués du combat de la nuit, ou mal gardés sur leurs flancs. Meuris dut battre en retraite. Les soldats qui n’avaient pas été tués ou fait prisonniers purent rentrer à Nantes : mais beaucoup avaient perdu leur sac et avaient été dépouillés de leurs vêtements.
Malgré sa défaite, on jugera le service que Meuris rendit aux Nantais en pensant que le retard de d'Elbée au siège de Nantes est principalement dû à la perte de temps causée par la défense de Nort. La plupart des historiens nantais ont donné de la défense de Nort un récit beaucoup plus enthousiaste, et Meuris a été appelé par certains « le Léonidas nantais ». On raconte qu’à son retour à Nantes, il répéta le mot d’un de ses capitaines O’Sullivan : « Nous restons ici, nous mourrons pour la liberté, dites aux Nantais d’en faire autant ». Meuris fut tué en duel le 14 juillet 1793 à l’âge de 35 ans (A. Velasque).
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