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PARAME

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L'ancienne commune de Paramé (bzh.gif (80 octets) Parame) rattachée à Saint-Malo en 1967, fait partie du canton de Saint-Malo. Paramé dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d' Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PARAME

La paroisse de Paramé semble avoir été donnée au XIIème siècle par l'évêque de Saint-Malo, Jean de Châtillon, à son Chapitre. Elle dépendait autrefois de l'ancien évêché de Saint-Malo.

Ville de Paramé (Bretagne).

Le Chapitre de Saint-Malo, possédant au commencement du XIVème siècle la cure de Paramé, l'abbé Manet croit avec raison que cette paroisse avait été vraisemblablement donnée à ses chanoines réguliers par saint Jean-de-la-Grille lui-même au XIIème siècle. « Paramé, le "jardin de la Cité Corsaire" donné par Jean de Châtillon, évêque de Saint-Malo au XIIème siècle [Note : Jean de Châtillon, connu aussi sous le nom de Jean de la Grille, (né en 1098 et décédé le 1er février 1163), fut le premier abbé de l'abbaye Sainte-Croix de Guingamp (1134-1144), puis évêque d'Aleth de 1144 à 1146, et de Saint-Malo de 1146 à 1163], à son chapitre cathédral, mais où ne s'installent pas que les chanoines. Négociants, armateurs, corsaires y viendront au cours des siècles respirer le bon air mêlé à la brise marine. Jacques Cartier, au soir de sa vie, y vint chercher le repos, lui aussi. Son manoir de Limoëlou, sis aux Portes Cartier à Rothéneuf, le vit s'éteindre le 1er septembre 1557. Simple résidence, semblable au presbytère de Saint-Vincent proche, Limoëlou se compose d'un corps de logis à tourelle demi-circulaire accolée à la façade sud. Face à cette dernière, s'élève un puits à margelle de granit mouluré » (D. Derveaux).

Lorsque le Chapitre de Saint-Malo fut sécularisé en 1319, la cure de Paramé fut estimée valoir 63 livres de rente. Les chanoines réguliers cessant à cette époque de desservir eux-mêmes cette paroisse, le Chapitre nomma un vicaire perpétuel pour faire les fonctions curiales et il fut convenu ce qui suit : le Chapitre de Saint-Malo lèvera toutes les dîmes de Paramé, tant anciennes que novales ; le vicaire perpétuel aura le reste des revenus de l'église et supportera toutes les charges, telles que décimes, procurations, etc. (« Super ecclesia de Passu ramato, cujus emolumenta annis communibus valere reperimus sexaginta tres libras, Capitulum recipiet omnes decimas veteres atque novas ; vicarius habebit residuum, super quo residuo tenebitur idem vicarius omnia onera ecclesiœ supportare et decimalia ac magistralia consueta solvere annuatim » - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Vers la même époque, en 1313, le prieuré de Saint-Domin avait été uni à la cure de Paramé. Le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) dit que ces deux bénéfices rapportaient ensemble 800 livres de rente ; à la même époque, la fabrique avait environ 240 livres de rente. Mais en 1790 le recteur, M. Georges, ne déclara qu'un revenu brut de 700 livres ; il est vrai qu'il ne comptait que 23 livres de charges, de sorte qu'il avouait un revenu net de 677 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29. — Une autre déclaration ne donne alors que 499 livres de rente au recteur de Paramé, probablement parce que des charges omises par M. Georges s'y trouvaient énumérées). A la fin du XIXème siècle, Paramé a perdu de son étendue par suite de l'érection de la frairie de Rothéneuf en paroisse, mais il a considérablement augmenté d'importance par ailleurs (Pouillé de Rennes).

On voyait autrefois dans le bourg de Paramé les cep et collier de la seigneurie du Plessis-Bertrand en Saint-Coulomb et l'auditoire de la seigneurie du Vau-Salmon. Cette dernière seigneurie exerçait devant son auditoire un droit de quintaine. Les fourches patibulaires à quatre pots de la seigneurie du Plessis-Bertrand se trouvaient au lieu-dit "la Hoguette" (lieu fréquenté jadis par les fées). La seigneurie du Vau-Salmon avait un droit de quintaine et un auditoire à Paramé et un autre auditoire à la Buzardière.

Ville de Paramé (Bretagne).

L'ancienne paroisse de Saint-Ideuc dépendait jadis du diocèse de Dol et était enclavée dans le diocèse de Saint-Malo. Elle tire son nom de saint Iltut ou Idtut qui vivait au Vème siècle en Grande Bretagne et qui fonda un célèbre monastère dans le pays de Galles. A noter que saint Samson, l'évêque fondateur du diocèse de Dol, fut l'un de ses disciples. En 1789, le territoire de la paroisse de Saint-Ideuc se rattachait à trois suzerainetés : une partie relevait du roi de France qui avait absorbé les droits des anciens seigneurs de Dinan ; une seconde partie relevait de la seigneurie du Plessix-Bertrand, en Saint-Coulomb ; une troisième partie, dite la seigneurie de Saint-Ideuc, relevait de l'évêque de Dol et avait droit de moyenne justice. Cette seigneurie de Saint-Ideuc s'étendait sur Saint-Ideuc, Paramé et Saint-Coulomb. Le Cartulaire du Mont Saint-Michel nous livre l'origine des deux premières divisions. En effet, il est dit (cart. 69) que le chevalier Clamarhoc transmit au XIème siècle à l'abbaye dudit Mont, "terciam partem decime Sancti Idoci et terram ad unam carrugam in eodem loco". Or le seigneur de Dinan était le suzerain de Clamarhoc pour cette portion de terre, et dans la suite le roi de France entra dans les droits de Dinan. Le même chevalier Clamarhoc fit à l'abbaye du Mont une nouvelle donation (cart. 69) de "sexaginta acros terre in Britannia apud Sanctum Idocum". Mais ces derniers soixante acres de terre relevaient de la seigneurie suzeraine du Plessix-Bertrand, qui dépendait elle même du fief de Châteauneuf. Il faut ajouter aussi que l'abbaye de la Vieuville en Epiniac (diocèse de Dol) possédait un trait de dîme. La seigneurie de Saint-Ideuc appartenait au XVIIème siècle à la famille Frotet seigneurs de la Landelle, et au XVIIIème siècle à la famille de la Haye seigneurs de Plouër. La paroisse de Saint-Ideuc, qui dépendait jadis de l'évêché de Dol (-de-Bretagne) et du doyenné de Bobital, est réunie à Paramé en juillet 1792. La cure fut, dans les temps anciens et jusqu'en 1789, à la présentation du pape et de l'évêque (M. Nouel, recteur, déclara en 1790 que sa cure valait 759 livres 10 sous de rente, qu'il avait 28 livres 10 sous de charges, et qu'il lui restait un revenu net de 730 livres 16 sous).

Concernant Saint-Ideuc, voici ce que dit le Pouillé de Rennes : Cette paroisse est dédiée à un saint breton dont le nom a subi une légère altération. « Ce saint, né vers 410 ou 420 dans la Grande-Bretagne, s'appelait réellement Iltud ou Ildut ; il reçut la prêtrise de Saint-Germain d'Auxerre en 447, et mourut vers l'an 500 ou 510. Il fonda en Grande-Bretagne, dans le pays de Galles, un grand et célèbre monastère d'où sortirent bon nombre de saints illustres eux-mêmes par leur science et leurs vertus, entre autres, saint Paul Aurélien, premier évêque de Léon, saint Samson, premier évêque de Dol, saint Gildas, fondateur de l'abbaye de Ruis, etc., tous disciples d'Iltud, avec beaucoup d'autres. Il est probable que c'est saint Samson qui, en souvenir de son maître, mit sous son invocation l'une des premières églises fondées dans son diocèse, et qui se nomma d'abord Saint-Idult, puis, par altération successive, Saint-Ideult, Saint-Ideul, Saint-Ideu, et enfin Saint-Ideuc » (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, III, 166 - Cf de Montalembert, Les Moines d'Occident, III, 46-48). D'après cela, la paroisse de Saint-Ideuc remonterait au Vème siècle, ce que confirme d'ailleurs sa position d'enclave de Dol au milieu du diocèse de Saint-Malo. C'est incontestablement une de nos plus antiques paroisses. Dans le courant du XIème siècle, un chevalier appelé Clamarhoc, fils de Richer, transmit libéralement à l'abbaye du Mont Saint-Michel, outre certains droits assez importants en Cancale et Saint-Coulomb, le tiers de la dîme de Saint-Ideuc et une charruée de terre (« Terciam partem decime Sancti Idoci et terram ad unam carrugam in eodem loco » (Cartulaire du Mont-Saint-Michel, 69), c'est-à-dire une étendue de terrain égale à ce qu'en peut, chaque année, labourer une charrue avec le meme attelage. Cette donation est attestée par plusieurs témoins, au premier rang desquels figure Geoffroi de Dinan, fils d'Olivier, seigneur supérieur de Clamarhoc. Or, ce même Geoffroi figure dans les actes de la fondation du prieuré de l'Abbaye-sous-Dol, fondation positivement antérieure à l'an 1081. « Par un second acte qui suivit de près le premier, le même Clamarhoc donna encore au Mont Saint-Michel 60 acres de terre en Saint-Ideuc, « sexagenta acras terre in Britannia apud Sanctum Idocum ». On ne peut plus déterminer exactement la contenance de l'acre du XIème siècle, mais elle était considérable, et cette seconde donation comprenait certainement une grande étendue de terre. Aussi les moines donnèrent-ils à Clamarhoc, par reconnaissance, une somme de 60 sols en monnaie de Rennes, « sexaginta solidos nummorum Redonensium », et s'engagèrent, s'il était pris à la guerre, à lui donner la somme d'argent nécessaire pour parfaire le montant de sa rançon, ou à le délivrer, s'ils le pouvaient, de toute autre façon « Et hoc tantummodo facient ei pro recognitione terre, quod, si quando captus fuerit, dabunt ei adjutorium ut opportunum erit » (Cartulaire du Mont Saint-Michel, 69). « Ce qui est assez curieux, continue M. de la Borderie, c'est que les 60 acres, objet de la seconde donation, ne relevaient point du même seigneur que la charruée de terre donnée par le premier acte. La charruée relevait, comme on l'a vu, de Geoffroi de Dinan ; — les 60 acres d'un fils de Jean de Dol, sire de Combourg, c'est-à-dire, sans doute, qu'elles dépendaient de la seigneurie du Plessix-Bertrand, apanage d'un puîné de la maison de Dol ou de Combourg. Nous insistons sur ce point, d'abord parce que les chartes que nous analysons sont complètement inédites, ensuite parce que cette distinction dans la mouvance féodale du territoire de Saint-Ideuc a subsisté jusqu'à la Révolution. En 1789 encore, une partie de cette paroisse relevait directement du roi (qui représentait le seigneur de Dinan), une autre du Plessix-Bertrand, une troisième enfin, et je crois la plus considérable, formait un fief important dit seigneurie de Saint-Ideuc, et relevait immédiatement au temporel de l'évêque de Dol » (Semaine Religieuse de Rennes, III, 164). D'autres religieux, ceux de la Vieuville, eurent aussi au moyen-âge des intérêts à Saint-Ideuc. En 1252, Geoffroi de Porcon, du consentement de W. de Porcon, son frère aîné, donna à l'abbaye de la Vieuville ses tenanciers Robert Fabre et Jeanne, sa femme, fille de Pierre, avec toute leur tenue sise en la paroisse de Saint-Ideuc, au terroir de la Cour Bague, « cum toto tenamento quod de ipso tenebant in territorio de Curia Baguer sito in parrochia Sancti Idoci ». En 1294 Havoise, veuve de Geffroi de Porcon, de concert avec ses enfants Henri, Thomas, Pierre et Marguerite, confirma cette donation en renonçant en faveur des moines de la Vieuville à toute prétention « sur le fief de la Cour-Bague, en la paroisse de Sainct-Ideult » (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, XLI, 561 - La Cour-Bague n'est plus connue en Saint-Ideuc, mais on y trouve la Cour-Galland, qui l'a peut-être remplacée). En 1682, l'abbaye de la Vieuville possédait encore un fief en Saint-Ideuc. En 1790, M. Nouel, recteur de Saint-Ideuc, déclara que sa cure valait 759 livres 10 sols de rente, qu'il avait 28 livres 14 sols de charges, et qu'il lui restait par suite un revenu net de 730 livres 16 sols (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). La paroisse de Saint-Ideuc fut supprimée en 1803 et son territoire fut alors réuni à celui de Paramé, mais elle fut rétablie par ordonnance royale datée du 16 avril 1826 (Pouillé de Rennes).

Voir   Ville de Paramé (Bretagne) " La paroisse de Saint-Ideuc ".

Ville de Paramé (Bretagne).

Pour Paramé, on rencontre les appellations suivantes : Ecclesia de Passu ramato (en 1319), Pasramé (au XVIIème siècle).

Pour Saint-Ideuc, on rencontre les appellations suivantes : Parochia Sancti Idoci (au XIème et XIIIème siècles), ecclesia Sancti Ydoci (au XIVème siècle), Sanctus Ydec (en 1516).

Ville de Paramé (Bretagne).

Note 1 : trois camps sont établis en 1758, 1778 et 1779 au sud de l'ancien chemin entre Rochebonne et Limoilou, pour faire face à un débarquement des Anglais. L'armée anglaise du duc de Malborough, qui débarque à Cancale le 5 juin 1758, s'empare de la ville de Paramé le 7 juin 1758 et saccage son église.

Note 2 : — A la demande du recteur, M. Picot de Closrivière, le roi accorda des lettres patentes en date de juillet 1785 approuvant le projet des demoiselles Perrine-Laurence et Jeanne-Céleste Fréboul, soeurs, de donner une maison, un jardin et quelques livres de rente à trois Filles de la Sagesse pour y tenir un Bureau de charité et une école de filles, et pour visiter les malades tant de Paramé que de Saint-Ydeuc. Louis XVI autorisa cet établissement à recevoir jusqu'à concurrence de 1.800 livres de rente. Toutefois les Soeurs de la Sagesse ne sont venues tenir cette maison qu'en 1804. — 1° Ecole de garçons. En 1742 il y avait à Paramé plusieurs écoles de garçons ; l'une était faite par un prêtre nommé Pierre Le Blanc, et l'autre par Jean-Baptiste Blondel, également prêtre et chapelain de Clermont. — 2° Ecole de filles. Sous l'épiscopat de Mgr de la Bastie (1739-1767) il y avait une fondation de 50 livres de rente pour une maîtresse d'école à Paramé ; cette dernière se nommait Julienne Bolo en 1742 (Pouillé de Rennes).

Ville de Paramé (Bretagne).

Note 3 : liste non exhaustive des recteurs de l'ancienne paroisse et commune de Saint-Ideuc : Eudon Huet (1513 à 1548), Jehan Le Forestier (en 1548), Jacques Le Charpentier (1578, il était en même temps chanoine et official de Saint-Malo en 1601), Guillaume Le Gouverneur (à partir de 1606), Michel Picot (à partir de 1612), Louis de Callac (avant 1621, chanoine de Saint-Malo, il résigna en faveur du suivant), Mathurin ou Michel Gravé (chanoine de Saint-Malo, il fut pourvu en cour de Rome en 1621), Gabriel Morin (1625 à 1638), Jacques Frain (1638 à 1639 ; prêtre d'Avranches, il remplaça le précédent le 25 mars 1638 et il permuta avec le suivant), François Jalleu (1640 à 1658 ; prêtre du Mans, précédemment recteur de Saint-Georges-de-Gréhaigne, il prit possession le 29 avril 1640 ; décédé le 6 juin 1658 et inhumé le 7 dans l'église), David Linch (1659 à 1664 ; prêtre irlandais et maître ès arts), Jacques Bézard (1664 à 1669 ; décédé le 28 décembre 1669 et inhumé le 30 dans l'église), Joseph Frain (1670 à 1673), Charles Harand ou Haraud (1674 à 1695), Guillaume Houdeman (1695 à 1699 ; il fut pourvu en juillet 1695 ; décédé le 24 février 1699 et inhumé le 26 dans l'église), Bertrand Nogues (1699 à 1708 ; il fut pourvu vers mars 1699 ; décédé âgé de 45 ans, le 28 juin 1708, et inhumé dans le cimetière), Guillaume Lesnard (1708 à 1744 ; décédé âgé de 72 ans, le 25 juillet 1744, et inhumé le 27 dans le choeur de l'église), François Pioche (1745 à 1759 ; vicaire à Bonnemain, pourvu à la suite d'un concours, prit possession le 14 janvier 1745 ; il se démit en 1759), Guillaume Lesnard (1759 à 1776 ; pourvu le 22 février 1759, il prit possession le 17 juillet ; décédé en 1776), René ou Mathurin Gallée (1776 à 1784 ; prêtre de Dol, pourvu le 6 juillet 1776, il prit possession le 9 et fut nommé en 1782 prieur du Vieux-Chastel ; il devint en 1784 recteur de Roz-sur-Couesnon), Jean-Gilles Nouel (de 1784 à la Révolution ; prêtre de Dol, pourvu le 30 avril 1784, il fut également prieur du Vieux-Chastel ; il gouverna jusqu'à la Révolution et reprit la direction de son ancienne paroisse en 1803, sans être reconnu du gouvernement), Jean Nouel (1803 à 1810), Michel-François Caprel (1810 à 1838 ; il paraît que M. Caprel avait remplacé M. Nouel dès 1810, mais il ne fut reconnu par l'Etat qu'en 1826 ; décédé en 1838), Jean Baptiste Hamelin (1838 à 1871 ; décédé en 1871), Ingelmond Colin de Boishamon (1871 à 1880 ; décédé en 1880), Romain Boisard (1880 à 1905), Joseph Raffray (1905 à 1912), Emile Lecomte (à partir de 1912), ....

Note 4 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Paramé : Charles de Champgirault (il résigna vers 1567). Servan May (doyen et chanoine de Saint-Malo, pourvu le 8 juillet 1567, il prit possession le 10 ; il résigna en 1592). Jean de la Brousse (pourvu le 17 novembre 1592, il résigna en 1598). Guillaume Le Gouverneur (doyen et chanoine de Saint-Malo, pourvu le 28 octobre 1598, il résigna en 1601 et devint évêque de Saint-Malo en 1610). François Gaultier (pourvu le 10 mars 1601, il fut aussi chanoine de Saint-Malo ; décédé le 6 février 1610 et inhumé dans l'église de Paramé). Joseph Blanchart (il prit possession le 21 mars 1610). Charles Annette (il résigna en 1611). Olivier de Quily (pourvu le 1er octobre 1611, il résigna en faveur du suivant). Robert Lohier (pourvu le 24 février 1634, il résigna en 1638. De son temps, Louis de Callac, doyen de Poulet, essaya de se faire pourvoir par le Pape du prieuré de Saint-Domin, en dépit de l'acte d'union de ce prieuré à la cure de Paramé ; mais cette tentative ne réussit pas, et tous les recteurs de Paramé eurent soin, par la suite, de prendre possession de Saint-Domin en même temps que de leur cure). Julien Aubry (il fut pourvu le 23 mars 1638 de la cure et du prieuré de Saint-Domin). Servan Quinart (il devint recteur et prieur de Saint-Domin vers 1650 ; il résigna en faveur du suivant). Servan Quinart (il fut pourvu le 18 novembre 1696 de la cure et du prieuré. Devenu chanoine de Dol, il résigna en 1708). Olivier Busnel (il fut pourvu le 25 décembre 1708 ; décédé en 1739). Denis Riou (pourvu le 12 octobre 1739, il prit possession le lendemain des « masures et débris de l'ancien presbytère et de la chapelle Sent-Domin » ; il se démit le 7 septembre 1745). Julien-Anne Béchu (pourvu le 25 octobre 1745, il se démit le 1er mars 1746). Yves Taupinel (il résigna en 1755). Julien-André Legué (pourvu en 1755, il permuta avec le suivant). André Le Bourgeois (précédemment recteur de Saint-Jouan-de-l'Isle, il prit possession le 27 février 1756 de la cure et du prieuré ; il résigna en 1779). Pierre-Joseph Picot de Closrivière (pourvu le 16 novembre 1779, il prit possession de la cure et du prieuré ; il résigna en faveur de son vicaire, qui suit. Il avait d'abord songé à être Jésuite, et il a laissé plusieurs ouvrages de spiritualité ; décédé à Paris le 9 janvier 1820). Gilles-Jean Georges (pourvu le 30 janvier 1787, il gouverna jusqu'à la Révolution ; il fut réinstallé en 1803 et devint chanoine honoraire ; décédé âgé de quatre-vingt-seize ans, le 6 mai 1848). Jean-Toussaint Hesnon (1848, décédé en 1857). Joseph Camu (1857-1860). Yves Leclère (1860, décédé en 1879). François-Joseph Turmel (chanoine honoraire ; 1879-1883). François Gentilhomme (à partir de 1883), ...... A noter aussi que quelques hameaux de Paramé portent le nom de "croix" : le "Croix-Chemin" (cité dans un aveu du Chapitre de Saint-Malo au Roi de 1556-1558), les "Croix Gibouin" (nommées aux Réformations de l'Evêché de Saint-Malo en 1513 et propriété de Raoullet Regnault), la ferme de la "Croix Hamonet". La "Croix Cécile" est un hameau de Saint-Ideuc.

Ville de Paramé (Bretagne).

Note 5 : liste non exhaustive des maires de la commune de Paramé : Michel Macé (1790), Pierre Michel (1790-1791), Georges Laisné (1791-1792), Joseph Lemarié (1792-1793), François Leprince (1793), Jean Delot (1793-1795), Charles Du Temple (1795-1797), Louis Frésil (1797), Georges Batas (1797-1798), Jean Marie Dagnet (1798-1800), ..... Jean Harzic (?-1830), Marie Ange Fontan (1830-1838), Pierre Marie Harembert (1839-1857), Marie Ange Fontan (1857-1883), Félix Demolan (1883), Emile Fontan (1884-1900), Louis Maillard (1900-1908), Joseph Jumellais (1908-1929), Paul Turpin (1929-1945), Jean Legatellois (1945-1955), Georges Coudray (1955-1967). La commune de Paramé est rattachée à Saint-Malo en 1967.

Ville de Paramé (Bretagne).

Voir   Ville de Paramé (Bretagne) " Quelques anciens faits divers de la paroisse de Paramé ".

Voir   Ville de Paramé (Bretagne) " Quelques anciens faits divers de la paroisse de Saint-Ideuc ".

Voir   Ville de Paramé (Bretagne) " Le cahier de doléances de Paramé en 1789 ".

Voir   Ville de Paramé (Bretagne) " Le cahier de doléances de Saint-Ideuc en 1789 ".

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PATRIMOINE de PARAME

l'église de Paramé (1883). Cette église remplace une ancienne église du début du XVIIIème siècle, transformée en mairie et en halle : elle se compose d'une nef terminée par un choeur à pans coupés et flanquée au nord-ouest d'une chapelle et d'une tour carrée. « La nef de l'église de Paramé, dit une ancienne note, ayant été bastie par les charités et les soins de M. P. Chanteaux et Dlle Anne Bourdas, son épouse, comme aussi par les charités de quelques autres pieuses personnes et par les soins de M. le recteur, fut bénite, le 4 juillet 1712, par Mre Jean Magon, chanoine et vicaire général de Mgr de Saint-Malo » (Registre de l'état civil). Rien d'intéressant ne se trouvait, du reste, dans cet édifice, que pillèrent les Anglais en 1758. L'évêque de Saint-Malo se disait, en 1682, seigneur supérieur de l'église de Paramé, mais cet honneur lui était disputé en 1687 par le seigneur de Châteauneuf. Quant aux droits de seigneur fondateur, ils semblaient appartenir au XVIIIème siècle au comte de Plouër (ou Plouer), à cause de son fief du Vau-Salmon, en Paramé ; cependant le recteur lui contestait lui-même ce privilège, en qualité de prieur de Saint-Domin [Terrier ms. de Châteauneuf - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine (fonds de Saint-Malo)]. En 1705 comme en 1770 et autres années, M. de la Haye, comte de Plouer, déclara qu'il était « seigneur de Paramé et seul fondateur et prééminencier de l'église, cimetière et presbytère situés dans son fief » ; qu'il avait dans cette église « droit de prières nominales, banc à queue, enfeu sous l'arcade au joignant le maître-autel, du côté de l'évangile, etc. ». Plusieurs confréries existaient dans l'église de Paramé : c'était d'abord la « noble confrairie de Nostre-Dame de Pasramé », dont le prévôt prenait en 1644 le titre d'abbé, à l'instar des prévôts des grandes confréries de Saint-Malo ; — puis la confrérie du Rosaire, mentionnée en 1650 et ayant un siècle plus tard 40 livres de rente ; — la confrérie du Saint-Sacrement, fondée en 1707 par Pierre Chanteaux ; — celle du Sacré-Coeur de Jésus, fondée par M. Guillaudeu en 1734 et ayant 25 livres de rente ; — et enfin la confrérie de Saint-Sébastien, sans revenu fixe, mais figurant dans le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767). La nouvelle église de Paramé, bâtie par M. l'architecte Frangeul, est, intérieurement surtout, un bel édifice roman ; elle se compose de trois nefs, de transepts et d'une abside. Dédiée à saint Malo, comme l'ancienne église (nota : Quoique l'église de Paramé semble avoir toujours eu saint Malo pour patron, il est cependant à remarquer que le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) lui donne la Sainte Vierge pour titulaire.), elle a été bénite et inaugurée le 8 juillet 1883 (Pouillé de Rennes). L'église possédait jadis des fonts doubles en granit du XVIème siècle ;

Eglise de Paramé (Bretagne).

 

Eglise de Paramé (Bretagne). Eglise de Paramé (Bretagne).

l'ancienne Chapelle de Saint-Michel-des-Sablons, située au village de Rothéneuf. Elle était frairienne. La chapelle est restaurée en 1816 après avoir été dévastée en 1794. Elle est érigée en paroisse en 1866 sous le nom de Rothéneuf. Une église paroissiale est édifiée dans le bourg de Rothéneuf en 1869. L'Abbaye du Mont-Saint-Michel aurait construit à cet endroit un couvent et une chapelle dès le XIVème siècle ;

l'ancienne église de Saint-Ideuc (1721). Sous le règne de Louis XV et l'épiscopat de Jean Louis de Lourches, "le vingtième jour de may l'an mil sept cent vint un, sur dix heures du matin, la première pierre d'une église neuve de la paroisse de Saint-Ydeuc fut  beniste par le sr recteur de ladite paroisse et posée par la dame veuve de la Villejacquin de la Haye, et Monsr l'abbé de la Haye, son fils, chanoine de Saint-Malo, en présence de Messire Pierre Morant, pre. de ladite paroisse, de plusieurs nobles bourgeois et habitants de ladite paroisse. G. Lesnard, R." Ce Guillaume Lesnard était recteur depuis 1708 et il le fut pendant 36 ans. Il mourut à l'âge de 72 ans, le 25 juillet 1744, et fut inhumé dans le choeur de l'église qu'il avait réédifiée. L'acte de la bénédiction des cloches stipule : "Le huit aout 1765 avons fait la bénédiction de deux cloches ; la grosse nommée Françoise par Messire Jean Charles Pierre de la Haye, chevalier, comte de Plouër, seigneur de Saint-Hydeult, Paramé, châtelain de Tremereuc, mestre de camp de dragons, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et par Madame Françoise Marie Gertrude de Contades, comtesse de Plouër ; et la seconde nommée Victoire par Messire Victor Joseph Jan de la Haye, chevalier, comte de Plouër, et par demoiselle Gertrude Renée Françoise Jeanne de la Haye, demoiselle de Plouër ; bénites par moi soussigné recteur, délégué de Mgr l'évêque et comte de Dol (Signatures) Lesnard, R". Ce second Lesnard était recteur depuis 1759 et mourut le 3 juin 1776 à l'âge de 59 ans. L'église est consacrée le 9 septembre 1770 : "Urbain René de Hercé, par la miséricorde de Dieu et du Saint Siège apostolique, évêque et comte de Dol, conseiller du Roi en tous ses conseils, etc. savoir faisons que le dimanche neuf septembre mil sept cent soixante dix, nous avons fait la consécration et dédicace de l'église paroissiale de Saint-Hydeult, en notre diocèse, étant dans le cours de nos visites. En conséquence de quoi nous avons fixé l'anniversaire de la dédicace de ladite église au second dimanche de septembre. + Urbain René, évêque et comte de Dol ; par Monseigneur, Carouge, prêtre secrétaire.". L'édifice remplace une église primitive et a la forme d'une croix : son choeur est à pans coupés et son clocher est carré. La paroisse de Saint-Ideuc, qui dépendait de l'ancien évêché de Dol, semble avoir été fondée au VIème siècle par saint Samson (compagnon de saint Ildut ou Iltud au Vème siècle). Les seigneurs de Saint-Ideuc (la famille de la Haye) possédaient un banc et un enfeu dans l'église. Le marquis de Châteauneuf revendiquait jadis quelques prééminences, à raison de sa seigneurie du Plessix-Bertrand. On y voit un cadran solaire. L'église est affectée en 1794 au logement du matériel et du fourrage des troupes. A signaler un épisode qui se réfère à l'église antérieure : "Cette église primitive possédait plusieurs souvenirs curieux, et, parmi eux, l'épée d'un seigneur de Saint-Ideuc qui, pour avoir enfreint la trengue ou paix de Dieu, fut d'abord condamné à mort et arraché du pied des autels où il avait cherché un refuge. Sa condamnation fut commuée par le duc de Bretagne, mais il lui imposa la peine de ne plus porter les armes, lesquelles furent déposées en l'église de Saint-Ideuc" ;

Eglise de Saint-Ideuc (Bretagne).

l'ancienne chapelle (1637), située au village Saint-Joseph (anciennement Saint-Esnoul). Elle était dédiée à Saint-Joseph, avant d'être démolie en 1793. Le 29 juillet 1636, Pierre Grohand, sieur de la Pierre, et Alain Biochet, sieur du Demaine, s'engagèrent, l'un à bâtir une chapelle au village de Saint-Esnoul, en l'honneur de saint Joseph, et l'autre à y faire la fondation d'une messe tous les dimanches. Cette chapelle fut bénite le 13 avril 1637 par le chanoine Jean Gaigner. A la première fondation de messes vint s'ajouter celle que fit le 7 janvier 1648 Yves Moisan, sieur de la Cour, qui légua de quoi y dire la messe tous les jours de fêtes. On faisait beaucoup de mariages au XVIIème siècle dans cette chapelle, que desservirent Guillaume Le François (1637), Etienne Havré (1612), Laurent Mariot (1698), Thomas Roussel (1711), Nicolas Trublet (1729), Gilles Richer (1736), Thomas Croslard (1747), Charles Bréjet (1752), Jean Goné (1783) et Puel de Saint-Simon. Ce dernier déclara en 1790 que ce bénéfice valait 194 livres de revenu brut et 96 livres 19 sols de revenu net. La chapelle de Saint-Joseph a été détruite en 1793, mais une statue de ce saint désigne encore à la fin du XIXème siècle son emplacement sur la montagne Saint-Joseph, l'un des points de vue les plus intéressants à visiter dans les environs de Saint-Malo (Pouillé de Rennes) ;

la Chapelle de Notre-Dame des Flots ;

l'ancienne chapelle de la Huprée fut bâtie dans l'enclos de ce nom par Thomas Truchot, sieur de la Bellegrange, qui par acte du 13 octobre 1687 la dota de 66 livres de rente ; tombant en ruine, elle fut remplacée plus tard par la chapelle Notre-Dame du Colombier (Pouillé de Rennes) ;

l'Immaculée-Conception du Petit-Paramé est un ancien oratoire bâti dans l'enclos de Mlle Gaultier, au Petit-Paramé, et bénit en 1863 par M. Huchet, curé de Saint-Malo (Pouillé de Rennes) ;

la croix de Limoilou ou Limoelou (1819), située sur la route de Saint-Ideuc à Rothéneuf ou Saint-Vincent. La croix est placée sur deux degrés, puis sur une base carrée ornée de moulures à son sommet et haute de 0,45 mètre. Elle-même est octogonale, formée de trois pièces qui vont en se rétrécissant vers le haut. Elle mesure 2,70 mètres ;

la croix de Beaulieu (1737), située au carrefour des routes du Petit-Paramé et de Bellevent. Il s'agit d'une haute croix de granit, ronde, à tête plus haute que ne sont longs les bras. Elle mesure 4m20 et un croisillon de 0m65. Elle repose sur une base carrée, haute de 0,40 mètre dont les coins sont abattus au sommet, lequel présente une surface octogonale, ceinte d'un cordon. A la face antérieure de ce socle est creusé un cartouche rectangulaire, sur lequel est inscrit, en relief, la date de 1737. Deux degrés donnent accès, des quatre côtés, à cette croix ;

la croix du Chêne (1811), située à l'angle sud-ouest du carrefour des routes de Paramé, du Petit-Paramé et du Val. Elle se dresse au haut d'un muret de clôture et sur deux degrés carrés. Son fût est rond et mesure un mètre. Deux bras octogonaux viennent comme s'y emmancher aux deux-tiers de sa hauteur. On y lit la date 1811 ;

l'ancienne croix de la Barre, dont on ne voit au XXème siècle sous les ombrages du parc de la Barre que la base, cube de granit mesurant 0, 50 mètre de hauteur, sur 0,65 mètre de largeur et 0,40 mètre d'épaisseur. On trouvait, en relief à sa base, les figures symboliques des quatre Evangélistes. Guillotin de Corson prétend que cette croix "se trouvait naguère au bord d'un vieux chemin voisin du manoir de la Brillantais ...". Cette croix aurait été élevée, d'après la tradition, en mémoire d'un assassinat commis sur la personne d'un seigneur de la Brillantais ;

la croix de la Barbinais, située non loin du manoir de ce nom. Il s'agit d'une croix octogonale dont le fût est haut de 1,90 mètre, les bras longs de 0,50 mètre. Un Christ y a été sculpté dans l'attitude la plus raide, et, au-dessus, le titre INRI. La base, en tronc de pyramide, est ornée de larges séries de moulures au haut et au bas ;

l'ancienne croix au Fèvre, aujourd'hui disparue ;

la croix (1813) située devant le cimetière de Paramé (mais sur le terrain de Saint-Ideuc). Elle est octogonale et mesure 2 mètres de hauteur. Au croisillon est gravée la date : Octobre 1813. Sa base est un tronc de pyramide à huit pans, entourés chacun d'une moulure et qui mesure 0,43 mètre ;

la croix Desilles ou des Isles, située à Saint-Ideuc. Il s'agit d'une simple croix haute de 0,50 mètre. Sa base est carrée sur le sol et octogonale au sommet. Sur la partie tournée vers l'Est, on peut lire : Croix Desilles ;

la croix de la Varde (en Saint-Ideuc), aujourd'hui disparue. Il s'agissait d'une croix de pierre indiquant qu'en cet endroit s'arrêtait la limite du droit de franchise et de refuge de l'église cathédrale de Saint-Malo, depuis 1155 ;

la croix (1851), située entre le cimetière et la croix Desilles. Il s'agit d'une croix octogonale. Sa base carrée est soutenue par une maçonnerie pyramidale. Sur cette base, on lit : "O cruz ave spes unica - Mission et Jubilé - de Paramé - Juillet 1851 - Transitus Domini" ;

l'ancien Prieuré de Saint-Domin, ainsi que sa chapelle. Il était déjà en ruines au XVIIIème siècle. A côté de l'église et du presbytère de Paramé se trouvait jadis une chapelle dédiée à saint Domin et dont un Etat de la paroisse, en 1742, parle en ces termes : « Le prieuré de Saint-Domin, sis d'un bout dans le cimetière et de l'autre dans le jardin du presbytère, auquel la cure de Paramé fut réunie en l'an 1313 par bulle de Raoul, évêque de Saint-Malo, à condition qu'elle en relèverait dans le temporel ». — Malheureusement nous n'avons pu découvrir de quelle abbaye était membre ce prieuré de Saint-Domin ; mais nous voyons dans les derniers siècles tous les recteurs de Paramé en prendre possession après avoir été installés dans leur église paroissiale. On célébrait encore des mariages dans la chapelle Saint-Domin en 1669 et 1694, mais en 1745 cette chapelle, « située au coin du cimetière à l'Est, du costé du chemin », était « entièrement descouverte et ruisnée ». Quant au logis prioral, il se trouvait « hors d'estat d'estre habité » et son jardin était « très-négligé » (abbé Guillotin de Corson). La cure de Paramé et le prieuré de Saint-Domin réunis valaient, en 1790, 499 livres de rente (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo) ;

le château de la Chipaudière (1710-1720), situé non loin du village de la Buzardière. Sa chapelle privée, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, est bénite en 1732. François-Auguste Magon, seigneur de la Lande, et Marie-Gertrude Magon, sa femme, ayant bâti une chapelle en leur terre de la Chipaudière, y fondèrent, le 10 juin 1732, une messe pour tous les dimanches et fêtes gardées, et la dotèrent de 100 livres de rente. Ce sanctuaire fut bénit le 7 août 1732 par Julien Magon de Trégueury, archidiacre de Dinan. Jean du Parc en fut le premier chapelain. En 1790, cette fondation, unie à celle du Vau-Salmon, rapportait à son titulaire 202 livres 11 sols de revenu net (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles Pépin (à la fin du XVIème siècle), Grout seigneurs de la Villejaquin (en 1607), Magon seigneurs de la Lande (en 1643) ;

Nota : L'un des plus importants fiefs de la famille Magon au XVIIIème siècle, la Chipaudière n'est pas en effet une simple maison de campagne, ni même une grande malouinière, mais un château régnant sur une terre importante comprenant comme jadis les grands domaines seigneuriaux, ferme, cultures, bois et pâturages. Cet ensemble le différencie de son frère jumeau le Bosq, en Saint-Servan, de même style, construit d'ailleurs par la même famille mais qui, s'il bénéficie d'un site et d'une vue admirable, reste malgré son importance architecturale, une résidence d'été. Ici, demeure et jardin forment un tout d'une grande harmonie reflétant le siècle qui les a vu naître. Versailles est là dans la sévère architecture de granit en légère surélévation et dégagée de toute frondaison aux alentours immédiats. L'art de Le Nôtre se révèle dans les trois terrasses successives en dénivellation qui conduisent l'œil du tapis vert compartimenté en quatre pelouses axées sur un cadran solaire, au bassin du boulingrin, puis au canal au-delà duquel la vue se perd dans un horizon reculé à l'extrême. La tradition qui attribue à Le Nôtre la paternité de ce bel ensemble n'est sans doute pas dénuée de fondement. Dans un pays où les murs règnent en maîtres, on s'est ici passé d'eux. Pour ne pas nuire à la perspective et concilier celle-ci avec la sécurité, la troisième terrasse est cernée par de larges douves au-delà desquelles fuient prés et champs. Sur le côté est, au départ d'une belle rabine s'élève une orangerie dont les fenêtres sont encore à petits carreaux. Le long des murailles de la seconde courent des charmilles taillées, cependant que des ifs en cônes marquent les angles des pelouses. La première terrasse enfin, proche le château, présente des parterres à compartiments de buis taillé. La demeure elle-même, grand corps de logis à dix-huit ouvertures, s'orne sur les jardins d'un avant-corps semi-circulaire à trois pans, surmonté d'un fronton surbaissé portant deux écussons aux armes des Magon avec la couronne de marquis. La façade d'entrée, regardant à l'ouest, se différencie du Bosq par deux ailes peu saillantes flanquant les extrémités au lieu d'un pavillon encadrant l'entrée. Le toit à pente aiguë est orné de lucarnes de granit, sommées d'épis faîtiers en forme de vases, et flanqué de hautes cheminées en équilibre audacieux directement sur la corniche des faces est et ouest. L'intérieur n'a pas moins d'allure, avec ses vastes pièces à hauts plafonds, à belles boiseries en chêne de Norvège, œuvre de Berain, ses cheminées de marbre — l'une d'elles en bois sculpté est aux armes des Magon — La salle à manger s'inscrit dans l'avant-corps central et, de part et d'autre, sont le grand et le petit salon. L'escalier à belle rampe de fer forge d'époque, s'ouvre sur le vestibule d'entrée et mène aux beaux appartements de l'étage dont l'un est tendu en cuir de Cordoue. La chapelle s'élève à l'entrée d'une immense rabine ouvrant devant le château. Placée sous l'invocation de Notre Dame de l'Assomption, elle date de 1732. Son abside est tournée vers le nord-ouest, chose rare, au lieu de l'être vers l'est. A la Chipaudière furent célébrées, en 1724, le mariage de Louis-Georges-Erasme, marquis de Contades, futur maréchal de France, avec Nicole-Françoise Magon de la Lande, fille de François-Auguste et en 1733 le mariage de Mahé de la Bourdonnais, gouverneur des Iles de France et Bourbon. La Chipaudière, conçue pour de grands seigneurs fut bâtie de 1710 à 1720 par François-Auguste Magon de la Lande, officier de vénerie du roi, qui devait en acquérant du marquis de Beringhem, en 1740, le comté à haute justice du Plessis-Bertrand, devenir le plus important seigneur en prééminence du Clos-Poulet. La famille de François Magon tenait la terre de la Chipaudière depuis 1643, où Nicolas Magon, sieur de la Lande [Note : Jean Magon (1641-1709) était le fils de Nicolas Ier Magon, sieur de La Lande (1605-1661) et de Perrine Grout de La Ville-Jacquin (1609-1701), fille de Bertrand Grout (fils de Jean Grout et de Guillemette Boulain), seigneur de la Chipaudière, sieur de La Ville-Jaquin, seigneur de La Corderie Grout, sieur de la Villejacquin (1576-1632) et de Françoise Pépin (1582-1657 à Saint-Malo)], l'avait acquise de François Grout de la Villejaquin, son beau-père [Note : François Pépin, sieur de La Villeneuve, né en 1548, et Françoise Picot (1556-1620), son épouse]. A la mort de Madame de la Lande devenue veuve, la Chipaudière passa à Nicolas-Auguste Magon son fils, trésorier général des Etats de Bretagne, qui y mourut en 1793 [Note : Nicolas-Auguste Magon, écuyer, seigneur du Plessis Bertrand et de La Lande, né le 10 août 1715 à Saint-Malo, décédé le 8 novembre 1793 à La Chipaudière - Paramé, marié le 16 novembre 1741 avec Charlotte Elisabeth Locquet (1720-1748), fille d'Etienne Julien Locquet, chevalier, seigneur de Grandville, comte de Marainville, Rouille, Dierville, Bralleville, né le 13 décembre 1685, décédé le 29 octobre 1752, et d'Elisabeth Charlotte Léopoldine Royer de Marainville, née le 16 septembre 1699 à Bar-le-Duc et décédée le 26 février 1784 à Nancy, à l'âge de 84 ans]. Erasme-Charles-Auguste Magon [Note : né le 30 janvier 1745 à Saint-Malo et décédé le 19 juillet 1794 à Paris, marié le 18 février 1722 à Saint-Malo avec Françoise Jeanne Julienne du Fresne de Pontbriand (1753-1832), fils de Nicolas Auguste Magon de La Lande, seigneur du Plessis Bertrand et de La Lande (1715-1793), époux de Charlotte Elisabeth Locquet (1720-1748)], fils du précédent, officier du roi Louis XVI, arrêté en 1794, transféré à Paris, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, fut guillotiné en juillet 1794 à l'âge de 49 ans. Vendue comme bien national, la Chipaudière ne put être rachetée par la famille Magon qu'en 1803. Elle passa ensuite à Madame Besnier fille d'Erasme, resta aux Besnier tout le XIXème siècle, et revint ensuite aux Magon, par l'acquisition qu'en fit le Général (de Brigade et de la Cavalerie le 25 mars 1906) Henri Magon de la Giclais au début du XXème siècle [Note : né le 4 novembre 1848 (à Soissons - 02) et décédé le 12 janvier 1933 au château de La Chipaudière à l'âge de 84 ans, marié le 18 juillet 1878 à Versailles - 78 avec Louise Mercier (1811-1900), fils de Michel Magon de la Giclais (1786-1869) et de Françoise Olympiade Lacour (1811-1900]. Son fils, marquis Louis Magon de la Giclais [Note : né le 12 juillet 1894 à Sampigny -55 et décédé le 29 Juillet 1989 à Antrain - 35, à l'âge de 95 ans, marié le 27 avril 1922 avec Odette Guéneau de Mussy (1896-1987), fils de Henri Magon de La Giclais (1848-1933) et de Louise Mercier (1858-1934)], qui lui succéda, allié à Mademoiselle Odette Guéneau de Mussy [Note : Fille de Philippe Guéneau de Mussy (1853-1934) et de Hélène Séré de Rivières (1858-1942)], en est le propriétaire vers 1947 et y réside avec sa famille. (Daniel Derveaux).

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

le château du Colombier (XVIIIème siècle). Il relevait de la seigneurie du Plessis-Bertrand en Saint-Coulomb. Il possédait jadis un colombier et une chapelle privée. Notre-Dame du Colombier fut construite par Julien-Pierre Eon, sieur de Carman, et Jeanne Le Breton, sa femme, petits-enfants du fondateur de la Huprée ; le 26 août 1755, ils obtinrent la translation dans ce nouveau sanctuaire de la fondation précédente, et ajoutèrent à celle-ci de façon à assurer le service de trois messes hebdomadaires. La chapelle du Colombier fut bénite, le 7 novembre 1755, par Guillaume de la Haye, chanoine de Saint-Malo ; le premier chapelain, Jean de la Haye, chanoine de Coutances, pourvu en 1756, déclara en 1790 que son bénéfice valait 120 livres de revenu net (Pouillé de Rennes). La chapelle présente une abside à pans coupés et sa porte est sommée d'un fronton daté de 1754 et chargé des écussons de Julien-Pierre Eon seigneur de Carman et de son épouse Marie-Jeanne le Breton. Le château servit d'hôpital durant la Révolution. Propriété successive des familles Gris (à la fin du XVIIème siècle), Eon seigneurs de Carman (en 1747), du Pouget (en 1797) et Saint-Meleuc ;

Nota : Non loin du Tertre Barré s'élève la chapelle du Colombier, datée 1754, accolée au mur d'enceinte. C'est la seule partie ancienne du manoir du Colombier. Celui-ci fut construit par les Eon de Carman au XVIIIème siècle mais fut remanié un style étranger au pays. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir du Vau-Salmon ou Vausalmon. Il possédait jadis un colombier et une chapelle privée détruite au milieu du XVIIIème siècle. La chapelle Saint-Roch et Saint-Hubert du Vau-Salmon, dépendant de la terre de ce nom, existait en 1621 ; mais elle ne fut fondée d'une messe tous les dimanches et fêtes que le 16 novembre 1672, par Alain Martin et Olive Salmon, sieur et dame des Parisières et du Vau-Salmon. Cette chapelle ayant été détruite plus tard, sa fondation, de 120 livres en 1746, fut transférée dans la chapelle de la Chipaudière (Pouillé de Rennes). On y voit les armes de la famille de la Chapelle (XVIème siècle) sur le portail d'entrée. Propriété successive des familles Regnaud (première moitié du XVIème siècle), de la Chapelle (en 1513), Salmon seigneurs de la Vieuville (en 1645), Martin sieurs des Parisières (en 1659), de Chapdelaine (vers 1710), Eon (en 1745), Magon seigneurs de la Lande (en 1776). Cette seigneurie est unie par la suite à la seigneurie de la Chipaudière ;

Nota : Contiguë à la Chipaudière, la terre du Vau-Salmon ne fit longtemps qu'un seul domaine avec elle. Le seigneur du Vau Salmon jouissait d'un droit aimable, celui de la rose. D'après une déclaration faite par le comte de Plouër, seigneur de Paramé au XVIIIème siècle, il est édicté que « les jeunes gens non mariés doivent apporter audit seigneur le jour de l'Ascension chaque année, une rose, soit à Saint-Malo, soit à Paramé, là où il est demeurant, pour voir si ladite rose est armoyée des armes de la seigneurie ; puis ledit seigneur nomme parmi eux un roi qui a la faculté de choisir une fille reine, et de là va ce roi sur le lieu appelé la Couarde, proche le bourg de Paramé, accompagné des autres jeunes garçons pour promener ladite rose ». (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir du Tertre-Barré. Propriété de la famille Barbe en 1513 ;

Nota : Il est pourtant vrai que le manoir du Tertre-Barré, sur la colline au nord-ouest, conserve encore en 1947 des anneaux de fer auxquels à l'époque on amarrait les bateaux. (Daniel Derveaux).

le manoir du Grand Frotu (XVIIème siècle), restauré et agrandi au début du XVIIIème siècle. Il possédait jadis une chapelle privée, dédiée à Notre-Dame, ainsi que des salines au XIVème siècle. Julien Pépin, sieur de la Chipaudière, bâtit avant 1617 une chapelle près de ce manoir, en l'honneur de Dieu, de la Sainte Vierge et de saint Julien. Plus tard, son fils, Jean Pépin, sieur de la Villeneuve, et Guyonne Le Fer, sa femme, pour accomplir les dernières volontés paternelles, y fondèrent deux messes par semaine, par acte du 1er octobre 1642 (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles Regnaud (en 1554), de Saint-Julien, Pépin seigneurs de la Chipaudière (en 1617 et en 1642), le Fer (au début du XVIIIème siècle) ;

Nota : Le Grand Frotu, lui, est resté résidence particulière. Monsieur et Madame Lemarié demeurent vers 1947 dans ce manoir que construisirent les de Saint-Julien au XVIIème siècle et qu'agrandirent les Le Fer de la Lande au XVIIIème. Les Pépins, seigneurs de la Chipaudière, le possédèrent également au XVIIème. L'intérieur a gardé un beau départ d'escalier sculpté. Ce plaisant ermitage se cache dans la verdure de ses fruitiers, les fleurs de ses parterres, et se mire poétiquement dans l'eau calme de son bassin. Un vieux puits, une chapelle désaffectée ajoutent au charme intime qui se dégage de l'ensemble. Peut-on imaginer que dans ce lieu paisible, on entendait jadis la rumeur marine et que les salines de l'Evêque jouxtaient ces mêmes jardins ? (Daniel Derveaux).

le manoir du Petit-Frotu. Propriété de la famille Phélippot en 1513 ;

le manoir du Bas Val-Eon. Il possédait jadis une chapelle privée avec une tour. Propriété de la famille Porée en 1700 ;

les anciennes maisons du bourg de Paramé : le Grand Jardin, l'Ormerie ;

l'ancien manoir de la Briantais ou Brillantais, situé au bourg de Paramé. Il s'agit d'un ancien fief du Chapitre de Saint-Malo. Propriété successive des familles Picot (en 1513), Jean le Breton, sieur de Launay (en 1562), René Frotet, sieur de Saint-Tual et époux de Jeanne Alleaume (en 1661), Jean de la Haye, sieur de la Ville-Jaquin (après 1661). L'édifice fut habité par les chanoines Jean et Charles de La Haye ; 

le manoir de la Grande-Barre, situé non loin de Rochedonne. Propriété de la famille Poinçon de la Blanchardière. On y conserve la base d'une ancienne croix sculptée des quatre Evangèlistes qui se dressait jadis sur le Champ de la Croix ;

le manoir des Ville-Mallet, situé route de Saint-Coulomb. Il possédait jadis une chapelle, privée et dédiée à Notre-Dame, construite en 1701. Pour remplir les intentions de Guillaume Le Boucel, sieur de la Ville-Malet, sa soeur, Jeanne Le Boucel, Dlle des Prés-Laumondière, construisit près du village du Gué une chapelle en l'honneur de Notre-Dame-du-Refuge, saint Jean-Baptiste et saint François de Sales, et la dota de 230 livres de rente par acte du 13 juin 1698. Ce sanctuaire fut bénit en avril 1701. Le chapelain devait y dire deux messes par semaine, y faire le catéchisme et visiter les pauvres malades des alentours. La Ville-Malet fut desservie par Mathurin Lullier (1703), Nicolas Burget (1718), Jean Ramuré (1747), François Julien (1748), François Orioux (1762) et Jacques Harel, qui déclara en 1790 qu'il avait alors un revenu net de 255 livres 18 sols 5 deniers (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille le Boucel en 1698 ;

le manoir du Gué, situé au village du Gué. Propriété de la famille Duguay-Trouin ;

Nota : Plus bas, sur le chemin du Gué, s'élève le manoir des Villes-Mallet, daté 1720, possédant trois lucarnes de granit à fronton arrondi et qui fut construit par les Le Boucel. Au village du Gué existe un autre manoir, très transformé, qui aurait appartenu à la famille Duguay Trouin qui en aurait pris nom. Le célèbre marin s'intitulait en effet René Trouin, sieur du Gué. (Daniel Derveaux).

les anciens manoirs de la Grande et de la Petite Toutenaye, situés route de Saint-Coulomb. Propriété de la famille le Grand en 1513, de la famille du Buat durant la Révolution ;

Nota : la Toutnais est une modeste gentilhommière qui appartenait au XVIIIème siècle à la famille du Buat. Cette demeure joua un rôle dans la conjuration de la Rouërie. Jean-Georges du Buat, qui l'habitait à la Révolution, fit partie des conjurés de la Fosse-Hingant. Il fut l'un des plus actifs parmi eux, recrutant près de deux mille hommes au mouvement dans la campagne environnante. D'après son propre rapport aux princes émigrés à Londres, le marquis de la Rouërie arriva chez lui, à la Toutnais. dans la nuit du 9 au 10 septembre 1792 et lui remit des papiers enfermés dans une petite boîte en fer blanc, plate, ainsi que deux rouleaux, qu'il invita du Buat à cacher scrupuleusement. Du Buat enterra dans son jardin la boîte et les papiers. Il les conserva malgré les recherches réitérées des agents du Comité de Salut Public. Un peu plus tard, le 10 février, ces papiers furent déterrés et remis à Marc Désilles. Le jour de la perquisition de la Fosse-Hingant, du Buat fut averti à la Toutnais, par Prigent, de l'arrivée des agents révolutionnaires. Laissant sa famille, il dut s'enfuir, escorta la femme d'un conjuré à Paris, revint à Saint-Coulomb sans se faire arrêter, et réussit à rejoindre Prigent à Jersey. Sa femme et ses enfants furent emprisonnés plusieurs années, on vendit leurs biens, lui-même mourut dans l'indigence malgré son dévouement à la cause des Bourbons. .... Voici la tour carrée au pied de laquelle les Chouans attachaient leurs chevaux. Voici la grande cheminée à manteau, où ils se chauffaient et se restauraient avant de reprendre leur chevauchée de courriers royaux vers Fougères, durant que les hommes du Comité de Surveillance Révolutionnaire de Paramé rédigeaient rapports sur rapports constatant l'incivisme de la population rurale. (Daniel Derveaux).

le manoir de la Mettrie-aux-Chanoines, situé route de Saint-Coulomb. Il porte la date de 1661. Propriété de la famille Rouxel, puis de Gilles du Rocher en 1513 ;

Nota : Comme Château-Malo était le fief de l'évêque, les chanoines de Saint-Malo s'offrirent à l'exemple de leur supérieur une résidence d'été : la Mettrie-aux-Chanoines, sise presqu'en face de la Toutnais. Le caractère ecclésiastique de la demeure était naguère encore figuré par la vierge de granit de la niche surmontant le portillon cintré qui flanque le portail d'entrée. Ce portail et son portillon, daté 1661, forment la partie la plus caractéristique de la Mettrie. (Daniel Derveaux).

le manoir de la Godelle, situé près du village du Petit-Paramé. Il possédait une chapelle privée datée de la fin du XVIIème siècle et aujourd'hui sécularisée. La chapelle de la Godelle ou du Tertre fut construite par Sylvestre Gervais, sieur du Tertre, près de sa maison du Tertre, à la suite d'un voeu fait par lui sur mer. Le 26 juin 1692, il la dota de 100 livres de rente, et cette dotation fut confirmée le 15 octobre 1701 par sa soeur Gillette Gervais, dame de la Godelle, dont le nom est resté à la chapelle. Celle-ci, fondée de deux messes par semaine, renfermait les statues de saint Sylvestre et de sainte Marguerite, peut-être ses patrons (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Dupuy-Fromy, puis de la famille Gervais en 1692 ;

Nota : Dominant la Vallée, le manoir de la Godelle, genre Beauregard à Saint-Servan, est un véritable belvédère, d'où l'on peut compter un nombre impressionnant de gentilhommières, parmi lesquelles, au premier plan, Montdésir et la Pâquerie, muées en fermes. (Daniel Derveaux).

le manoir de la Mariette, situé près du village Saint-Joseph. Propriété de la famille Durand ;

le manoir de la Grande Rivière (XVIIIème siècle). Il possède une chapelle privée dédiée à sainte Barbe. Le 16 février 1709, Mgr des Marets autorisa Jean Goret, sieur de la Coudre, à « rebâtir à neuf » la chapelle de son manoir de la Grand'Rivière ; ce dernier la dota de 100 livres de rente. En 1746, cette chapelle appartenait au doyen du Chapitre, Joseph Goret de Villepépin. Elle continue d'être entretenue et desservie tous les dimanches à la fin du XIXème siècle (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Martin en 1513. Il est reconstruit par la famille Eon. Il est propriété de la famille Goret sieurs de la Coudre en 1709 et en 1746 ;

Nota : La Grande-Rivière, incendiée durant cette guerre, était aux Eon, sieurs de la Grande Rivière. Il n'en reste que la chapelle, datant de 1705 et les trois kilomètres de murailles qui la ceinturaient. En face, s'élève la Petite-Rivière, datée 1730, simple et toute blanche sur une éminence boisée. (Daniel Derveaux).

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

le manoir de la Rivière ;

plusieurs Malouinières situées au village de Saint-Ideuc : le Manoir du Coudray, les Manoirs du Grand et du Petit Richedouël, l'ancien Manoir des Portes avec son colombier (propriété de la famille Jonchée en 1513), le Manoir de Lévy (propriété de la famille Chenu en 1513) ;

les moulins à vent de Paramé, des Mâts, de Jean et deux de la Condelle ;

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

A signaler aussi :

la découverte de substructions dans le village du Minihic. Il semble qu'il s'agisse des ruines d'un ancien couvent et elles pourraient marquer la place du Monastère de Mendane, fondé, dit-on, par saint Scubilion à la fin du VIème siècle. Les moines du Mont-Saint-Michel s'établirent aussi au Minihic au XIVème siècle ;

l'ancienne tour de guetteur appelée la Haute Folie, située près du Haut Val-Eon et démolie vers 1850 ;

l'ancienne maison, située près du Minihic et propriété de 1855 à 1890 des Petites Soeurs des Pauvres ;

le fort situé sur la pointe de la Varde et reconstruit en 1748. De nouvelles batteries ont été construites en 1898 et 1899 à l'extrémité de la pointe de la Varde ;

l'ancien camp établi en 1794 sur les dunes de la Hoguette ;

l'ancien manoir de la Basse Ville-au-Roux, situé non loin de Rochedonne ;

l'ancien manoir du Hindré, situé non loin de Rochedonne ;

l'ancien petit manoir de la Haute-Folie (XVIIème siècle) ;

l'ancien manoir de la Vierge-de-Grâce, situé non loin du village de Saint-Ideuc. On trouve près de lui un petit Oratoire dédié à Notre-Dame-de-Grâce qui remplace une ancienne chapelle frairienne édifiée en 1640. A cette époque on y célébrait fréquemment des mariages. Elle fut fermée en 1792, mais après le départ des prêtres de Saint-Ideuc les fidèles continuèrent de s'y réunir en cachette pendant la Révolution ;

le manoir de la Bastille (ou Bastide). Propriété de la famille de la Noë, puis de la famille le Breton (en 1513) ;

Nota : Sur la route de Saint-Ideuc, le manoir de la Bastide, daté 1718, a perdu sa noblesse de ligne par l'adjonction d'un pignon aigu au siècle dernier. Non loin, les Roches-Piettes, de la même époque, ont subi le même sort. En continuant pour rejoindre la route de Cancale, voici le manoir de la Ville-Besnard, du XVIIIème siècle. (Daniel Derveaux).

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

l'ancien manoir des Portes-Cartier. Il possède une tourelle circulaire. C'est là que mourut Jacques Cartier ;

l'ancien manoir de la Nouëtte, situé route de Saint-Coulomb ;

l'ancien château des Chênes, situé route de Saint-Coulomb. La Maison-mère et le noviciat des Soeurs Coeurs de Jésus et de Marie fut placés sous la protection de la Très-Sainte Vierge. — Asile renfermant une quarantaine de vieillards des deux sexes, choisis autant que possible parmi les pauvres de Paramé ; chapelle ogivale dédiée aux Saints Coeurs de Jésus et de Marie ; nouvelle construction conventuelle assez importante et fort bel enclos agricole ; vingt-cinq religieuses et une vingtaine de novices. — La chapelle Notre-Dame des Chênes (ou Chesnes) dépendait de la maison-mère des Soeurs des Saints-Coeurs de Jésus et de Marie. Le premier oratoire de ce couvent fut bénit le 25 juin 1847 ; mais il n'était que provisoire, et la chapelle suivante, élevée peu après, fut bénite le 6 août 1852 par M. Maupoint, vicaire général. — Pendant la guerre de 1870, les religieuses établirent une ambulance aux Chesnes et furent demandées pour soigner les blessés dans les ambulances de Versailles. Sur le conseil de Mgr Saint-Marc, elles partirent six pour se rendre à ce poste périlleux ; au Mans, elles se trouvèrent au milieu d'un combat, leur voiture fut arrêtée, et elles faillirent tomber entre les mains de l'ennemi. Rendues à Versailles, elles coururent encore de plus grands dangers, car l'une d'elles ayant fait évader un prisonnier français, fut sur le point d'être fusillée par les Prussiens. Ces pauvres soeurs, exténuées de fatigues et d'émotions, ne rentrèrent aux Chesnes qu'après trois mois et demi d'absence ; l'une d'entre elles mourut d'épuisement quelque temps après.

Nota : Par le chemin de la Nouette, nous arrivons au château des Chênes, ancienne malouinière trop transformée, hélas, pour être classée telle. Une aimable légende veut que l'immortel René ait enlevé aux Chênes, résidence de ses futurs beaux-parents, sa promise, Céleste Buisson de la Vigne, en la faisant passer par la lucarne sur le chemin de la Nouette. Ce n'est rien qu'une légende... très romantique. (Daniel Derveaux).

Note : Voici ce que précise le Pouillé de Rennes. En 1845 vivaient dans la paroisse de Paramé deux modestes chrétiens, vraiment dignes de ce nom, faisant chacun dans sa position le plus de bien possible aux pauvres, à l'exemple de leur divin Maître : l'un était un propriétaire-cultivateur appelé Henri Le Marié, célibataire, et possesseur d'un domaine d'une certaine étendue connu sous le nom de ferme des Chesnes ; l'autre était une pieuse femme, Mlle Amélie Fristel, née à Saint-Malo en 1798, et fille d'un notaire de cette ville, anciennement juge de paix à Dol. Pendant que M. Le Marié, modeste dans ses goûts, conservant les simples habitudes de la vie des champs et « n'ayant d'autre luxe que la bienfaisance », se faisait une loi d'exercer l'hospitalité envers tous les malheureux qui venaient frapper à sa porte des Chesnes, Mlle Fristel, après avoir perdu ses parents, se consacrait au service des pauvres en créant à Paramé même un bureau de charité pour procurer de l'ouvrage aux mères de famille indigentes et pour venir en aide aux nécessiteux. Aucun rapport de société habituelle n'existait entre ces deux personnes, « mais — comme le dit fort bien l'auteur anonyme d'une intéressante Notice à laquelle nous empruntons ces détails, — pour les âmes inspirées par l'amour de leurs semblables il est un centre commun où elles s'entendent, s'expliquent et se pénètrent réciproquement ; ce centre, c'est le Dieu de toute charité et de toute intelligence » (La soeur Marie-Amélie Fristel, 32). Aussi M. Le Marié, désireux d'assurer après sa mort des secours permanents aux vieillards et aux invalides qu'il aimait à soulager durant sa vie, crut-il ne pouvoir mieux faire que d'instituer Mlle Fristel sa légataire universelle ; il ne lui imposa d'ailleurs aucune condition, ne doutant pas un instant du bon usage qu'elle ferait de sa fortune. En effet, aussitôt après la mort de ce généreux bienfaiteur, arrivée le 25 juin 1846, Mlle Fristel, apprenant quelles ressources lui arrivaient inopinément, comprit qu'elle devait se considérer non comme propriétaire, mais comme dépositaire du talent que le divin Père de famille lui confiait, pour le faire fructifier au profit des pauvres. « Accompagnée d'une domestique pieuse et dévouée, qui ne l'a jamais quittée, et de deux amies qui se font ses auxiliaires provisoires, elle entre dans la maison des Chesnes pour n'en plus sortir ; elle y fait entrer avec elle trois ou quatre vieillards, les plus abandonnés de la commune, et dont elle va se faire la servante. Tel est son cortège, telle est la prise de possession de son héritage » (La soeur Marie-Amélie Fristel, 35). Dieu bénit les efforts de son humble servante ; il lui inspira de se consacrer à la vie religieuse tout en se donnant aux pauvres. Bientôt la maison de M. Le Marié devint l'asile de Notre-Dame-des-Chesnes ; une chapelle s'y éleva, et de pieuses filles se mirent sous la direction de Mlle Fristel. Mgr Saint-Marc, évêque de Rennes, approuva leur congrégation le 20 octobre 1852, permit à ces bonnes filles de revêtir l'habit régulier, et délégua M. Maupoint, son vicaire général, pour recevoir leurs voeux, le 11 novembre 1853. Les religieuses se trouvèrent alors au nombre de sept ; la fondatrice prit le nom de soeur Marie-Amélie, et la congrégation nouvelle des Saints Coeurs de Jésus et de Marie fut dès lors solidement établie. Au soin des indigents entretenus à l'asile des Chesnes, la bonne mère Marie-Amélie joignit bientôt la direction des petites écoles dans les paroisses pauvres, sur le désir que lui en témoigna le premier pasteur du diocèse. Un décret impérial, en date du 21 février 1859, ratifia ces dispositions et autorisa l'établissement à Paramé de la congrégation enseignante et hospitalière des Soeurs des Saints Coeurs de Jésus et de Marie. Ainsi se réalisa la prédiction qui avait été faite à Mlle Fristel, — alors qu'étant encore dans le monde elle faisait une retraite au Rocher, en Saint-Servan, — qu'elle deviendrait la mère d'une nombreuse famille religieuse. Que dirions-nous de plus de la mère Marie-Amélie? Comme l'écrit son biographe, son existence fut surtout « une vie cachée en Dieu ; mais précisément parce qu'elle s'absorba dans l'union avec la divine lumière, elle en fut comme toute pénétrée d'un rayonnement doux, paisible et fort, qui lui fit accomplir humblement de grandes choses » pour le bien de sa congrégation. Dieu appela vers lui sa fidèle servante en octobre 1866 ; atteinte d'une congestion mortelle, elle perdit la parole et ne la recouvra plus, tout en conservant son entière connaissance. « La bonne mère, prévoyant le genre de sa mort, avait souvent répété à ses compagnes : Lorsque je ne pourrai plus parler, je lèverai la main droite, ce sera pour vous bénir ». En effet, pendant les quelques jours de son agonie, malgré les souffrances auxquelles elle paraissait en proie, on la voyait soulever de temps à autre sa chère main défaillante comme pour la poser sur la tête de ses filles agenouillées, offrant à Dieu leurs prières, leurs voeux, leurs mortifications et leurs larmes, pour obtenir la conservation d'une existence si précieuse. La messe se célébrait chaque jour à la même intention dans la chapelle, au milieu d'un grand concours de fidèles. Les bons vieillards de l'asile priaient sans cesse, le chapelet à la main, pour leur mère si dévouée. Hélas ! son oeuvre était finie sur la terre ; Dieu la voulait au ciel ! » (la soeur Marie-Amélie Fristel, 83). Ce fut le dimanche 14 octobre, fête de la Maternité de la Vierge, que la mère Marie-Amélie rendit doucement son âme au Seigneur. A côté de cette pieuse femme, nous devons faire figurer parmi les fondateurs de la maison des Chesnes Mgr Maupoint, évêque de Saint-Denis de la Réunion, et M. l'abbé Alexandre Pâris : le premier, chargé par Mgr Saint-Marc, — alors qu'il n'était que vicaire général de Rennes — de diriger les premiers pas de la congrégation naissante, lui porta toute sa vie le plus vif intérêt, et lui fut souvent d'un grand secours ; le second, vicaire à Paramé, renonça à ce poste pour se consacrer tout entier, en qualité d'aumônier, au développement de l'oeuvre de la mère Marie-Amélie. Ce pieux ecclésiastique, nommé chanoine honoraire de Saint-Denis de la Réunion, mourut aux Chesnes en juillet 1879 ; les religieuses des Saints Coeurs en garderont longtemps le souvenir, unissant dans leurs regrets et dans leurs prières son nom vénéré à celui de leur bonne mère fondatrice. A la fin du XIXème siècle, la congrégation des Saints Coeurs de Jésus et de Marie est répandue dans le diocèse de Rennes ; elle a, de plus, des maisons dans ceux de Vannes, Blois et Coutances, et elle ne craint pas d'aller en fonder jusqu'en Angleterre. C'est ainsi que la petite semence répandue par les charitables fondateurs des Chesnes va devenir un grand arbre. « Pour que Dieu continue de lui donner l'accroissement, la mère Marie-Amélie — dit le biographe de cette dernière — obtiendra les chaudes haleines, les tièdes ondées, les rayons du midi et les rosées des nuits. Et, grâce à sa prière, si le vent de l'épreuve vient à souffler, les cimes secouées et élargies vers le ciel affermiront, en les plongeant dans le sol, les racines de la jeune plante » (La soeur Marie-Amélie Fristel, 88).

Voir aussi Ville de Paramé (Bretagne) "Paramé et Notre-Dame des Chesnes ou Chênes

l'ancien manoir de la Havardière, situé route de Saint-Coulomb. Propriété de la famille le Mée en 1513 ;

l'ancien manoir de la Bandeville, situé route de Château-Malo ;

Nota : Traversons à présent la route nationale conduisant à Saint-Méloir et empruntons, à son début, sur la droite, celle menant à Château-Malo. Presqu'immédiatement se présente l'ancien manoir de la Bandeville datant de 1641, qui conserve un mur crénelé et un pavillon dont le toit s'arrondi curieusement à ses extrémités. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Ville-es-Chats, situé route de Château-Malo. Propriété successive des familles Porcon (au XVème siècle), Maingard (en 1513), Nepvou (à la fin du XVIème siècle), Briand sieurs des Vallées (en 1664), Mesnage sieurs du Verger (en 1703), Gallicet sieurs de la Grandmaison (en 1710), Magon seigneurs de la Lande (en 1783). La Ville-ès-Chats était autrefois un domaine noble ; elle se trouve en Paramé, entre le village de la Buzardière et la Chipaudière, sur le chemin qui part de la grand'route de Paramé à Cancale, prés de la Croix Désilles, pour aller à Château-Malo ; elle est au bord d'un petit ravin, au fond duquel coule un petit ruisseau, tributaire du Routhouan, après avoir alimenté l'étang du Colombier. Dans plusieurs actes anciens, le nom est écrit : La Ville-ès-Chapts, ce qui pourrait signifier La Ville au Chapitre, de même qu'à Saint-Servan, la rue de la Vigne-au-Chapt signifiait la Vigne au Chapitre (Voir : les Rues de Saint-Servan, par Jules Haize, et les Filles de la Croix de Saint-Servan, par l’abbé Leroy) ; à partir du XVIIIème siècle, on ne trouve plus que la Ville-ès-Chats. Elle était tenue prochement et noblement de la Cour et Seigneurie des Régaires de l'évêché de Saint-Malo. Au XIXème siècle, le redressement du chemin précité, qui contournait autrefois le domaine, l'a coupé en deux morceaux. Au XVème siècle, elle appartenait à Pierre de Porcon (Porcon : d’or à la fasce d’hermine, accompagné de 3 fleurs de lys d’azur) ; elle passa ensuite à Jourdan Maingard (Maingard : d’or à une fasce de gueules, au chêne arraché de sinople fruité d’or, brochant) ; celui-ci était mort avant 1513, date de la réformation de Paramé, où elle est citée comme étant à Alain Maingard et autres consorts héritiers dudit Jourdan (Voir Histoire de Paramé, par l’abbé Guer). A la fin du XVIème siècle, H. H. Guyon Nepvou et Hélène Eberard, sa femme, en étaient devenus propriétaires et qualifiés Sieur et Dame de la Ville-ès-Chats. Ce sont eux qui ont fait construire les bâtiments encore existants au début du XXème siècle, car on voyait, sur le manteau de la grande cheminée en granit d'une chambre au premier étage, un joli écusson sculpté en relief, portant leurs initiales G. N. E. surmontées d'une croix et la date de 1588. Par une acquisition du 30 décembre 1599, ils y joignirent une maison et pièce de terre qui y confinaient. L'acte porte en triple exemplaire un sceau intéressant : d'argent au sautoir de sable, au franc canton de gueules chargé de deux poissons d'argent posés en fasce, l'écu surmonté d'une mitre et d'une crosse. C'est celui de Charles de Bourgneuf, évêque de Saint Malo, au temps de la Ligue. Ce dernier avait fait aux Malouins une surprise qu'ils n'avaient pas du tout goûtée : le 7 juillet 1590, quatre mois après la prise du château, un vaisseau commandé par le capitaine François Gravé était entré dans le port de Saint-Malo venant de Civita Vecchia ; un prélat, accompagné d'une suite peu nombreuse en débarquait, se déclarait Evêque de Saint-Malo et se faisait conduire au palais épiscopal : c'était Mgr Charles de Bourgneuf arrivant de Rome. Comme il appartenait à une famille toute dévouée au parti du roi de Navarre, encore hérétique, le Conseil de ville peu rassuré sur ses intentions, ne voulut pas le reconnaître, l'invita à sortir du palais, l'installa dans un logis en ville, sous la surveillance permanente de deux gardes choisis parmi les notables, et le maintint dans cette situation jusqu'à la pacification : on le faisait conduire à l'église pour le service divin et sur les murs de la ville pour prendre l'air. La situation était bizarre et peu faite pour attacher l'Evêque à son diocèse, aussi, l'occasion de permuter avec celui de Nantes s'étant offerte en 1598, s'empressa-t-il d'en profiter [Voir Mémoires de la Landelle par M. Jouon des Longrais (Paris et Rennes, 1806) et Pouillé de Rennes par le chanoine Guillotin de Corson]. Bien que son successeur, Mgr Jean du Bec, eut pris possession de son siège au mois d'avril 1599, il est assez étonnant de voir un acte du 30 décembre de cette même année et les visas subséquents des 3 et 25 janvier 1600 scellés encore aux armes de Mgr de Bourgneuf. Après la mort de Guyon ci-devant nommé, son fils, H. H. Jacques Nepveu, sieur de la Ville-ès-Chats, hérita de la terre ; il avait épousé, en 1596 (?), Perrine Moreau et mourut le 23 février 1631, laissant pour héritier son fils François Nepveu, sieur de la Motte-aux-Anges, qui avait épousé eu 1626, Olive Trublet ; il mourut, le 15 juin 1664 ; lors du partage de sa succession la Ville-ès-Chats, échut à sa fille : Perrine Nepveu, née en 1633, fut mariée en 1652 à N. H. Claude Briand (Briand : de gueules au pélican d’argent), sieur des Vallées. Par différentes acquisitions faites de 1666 à 1678, ils ajoutèrent à leur propriété deux maisons appelées la Petite Ville-ès-Chats et environ six journaux de terre. Le 30 mai 1702, Claude Briand, sieur des Vallées mourut ; sa veuve, qui habitait Saint-Malo, prit le parti de se défaire de la Ville-ès-Chats. Par contrat passé devant M. Guillaume Voisin « nottaire Gardenottes et apostolique du Roy héréditaire establi à St-Malo » le 15 septembre 1703 elle vendit à Laurent Mesnage, sieur du Verger et damoiselle Jeanne Beaudoin, sa femme, tout le domaine de la Villeschats comprenant, maison principale, maison de métayer, bâtiments de service, dépendances et environ vingt journaux de terre, pour le prix de 7.700 # tournois de principal et 50 # pour les vins. Le 7 octobre 1703, M. Pierre Ruellan, sieur de Gallinée, avocat en la Cour, s'étant transporté sur les lieux avec le notaire en prit possession en leur nom, dans la forme suivante : « par avoir ouvert les portes et fenestres des maisons et logements principaux, ainsi que des fermiers, y fait feu et fumées, beu et mangé, béché, cavé dans le jardin planté et cueilli bois, circuit et environné les terres et faict tous autres actes dénottant une véritable possession ». Après Laurent Mesnage et sa femme, la Ville-ès-Chats passa à leur fille Jeanne, demoiselle de la Chapelle, épouse depuis le 31 juillet 1697 de N. H. Joseph Gallicet, sieur de la Grandmaison et tous deux en servirent l'aveu à l'Evêque de Saint-Malo, le 1er août 1710 au moment où ils en héritaient. Le 7 février 1717, Joseph Gallicet était veuf et servait un aveu à la seigneurie de Lorgeril pour la Petite Vallée de la Ville-ès-Chat dépendant de cette seigneurie ; cet acte donne l'énumération des propriétaires précédents. Son fils, Etienne-Joseph Gallicet, sieur le la Villeanne, recueillit la Ville-ès-Chats dans son héritage ; il épousa d'abord Jeanne Brignon en 1731, et ensuite Françoise Le Breton ; en 1733, il fit un échange de terre avec François Auguste Magon, écuyer, seigneur de la Lande ; le 10 septembre 1747, il servit à la Seigneurie des Régaires de l'Evêché de Saint-Malo, à cause du bailliage de Paramé en dépendant, un aveu pour la Ville-ès-Chapts, qui lui était échue de la succession de sa mère dame Jeanne Mesnage. En 1771, il s'était fixé près du bourg de Paramé et cette propriété ne lui servant plus d'habitation, il l'avait louée entièrement à un fermier pour huit ans ; c'est de cette époque que date sa transformation en métairie : le 28 janvier 1779, sa veuve dame Françoise Le Breton, avait renouvelé ce bail. De ses deux femmes, Etienne Gallicet, avait eu six enfants ; le partage de sa succession eut lieu, le 6 novembre 1783 ; le 2ème lot, comprenant la Villeschats, échut à sa fille, Thaïs Gallicot, qui était née du 2ème lit, le 22 avril 1747. Elle ne la conserva que peu de temps : le 6 novembre 1783, elle la vendit à Erasme-Charles-Auguste Magon, écuyer, seigneur de la Lande et à Dame Jeanne-Françoise Dufresne de Pontbriand, son épouse, moyennant une somme de 3.000 # payée comptant et une rente viagère de 1.200 #. Cette clause devint par la suite matière à nombreuses difficultés : M. de la Lande ayant été guillotiné en 1791, le gouvernement de la République mit l'embargo sur sa fortune ; Mme de la Lande était bien rentrée en possession de la Ville-ès-Chats par jugement du Tribunal de Saint-Malo du 21 messidor an IX (10 juillet 1801), mais elle se trouva dans l'impossibilité de payer la rente due à Mlle Thaïs Gallicet, qui fut remise en possession du domaine, le 4 messidor an X (23 juin 1802). Enfin, le 1er Vendémiaire an XIII (23 septembre 1804) un arrangement fut conclu entre elle et Mme de la Lande, qui redevint propriétaire de la Villeschats au nom de son fils Arsène-Auguste. La terre fut aliénée de nouveau dans la première moitié du XIXème siècle, moins la Petite Ville-ès-Chats qui était restée à la Chipaudière, et elle appartenait au début du XXème siècle à M. Lepeltier, qui habitait Paris (H. Magon de la Giclais).

Nota : Un peu plus loin s'élève le plus ancien et le plus rustique des manoirs du Clos Poulet, la Ville-ès-Chats, que son toit ferait prendre pour une simple chaumière, n'était sa façade caractéristique. Toute grandeur l'a en effet quitté, dès 1771, où un fermier locataire remplaça les seigneurs. C'est pourtant un manoir avec sa tourelle au nord, sa façade sud ornée de deux jolies portes cintrées à encadrement chanfreiné et d'une fenêtre à appui sculpté. A l'intérieur, meublé en rustique d'époque, on peut voir, au premier étage, une grande cheminée ornée d'un écusson portant la date 1588 et les initiales des constructeurs : Guyon Nepveu et sa femme Hélène Eberard. A la mort de ces derniers, la Ville-ès-Chats échut à leur fils François qui la légua à sa fille Perrine Nepveu. Celle-ci vendit le domaine, en 1702, à Laurent Mesnage, sieur du Verger dont la fille Jeanne la porta, par mariage, aux Gallicet de la Grandmaison. Vers la fin du siècle, cette famille la céda aux Magon de la Lande. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Salmonais, situé route de Château-Malo. Il porte la date de 1588, date de possession du manoir par la famille Nepvou (Guyon Nepvou et son épouse Hélène Eberard). On y voit un cadran solaire daté de 1600 ;

Nota : Une autre résidence des Nepveu (ou Nepvou), la Salmonais, du XVIème siècle, est également transformée en ferme. Comme aussi le Val-Eon appartenant aux Porée en 1700 et le Petit Frotu construit au XVIème par la famille Phelippot. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de Port-Marterre, situé route de Château-Malo ;

l'ancien manoir de la Grande Barbinais, situé route de Château-Malo ;

l'ancien manoir de la Petite Barbinais, situé route de Château-Malo. Propriété de Pierre de Porcon de la Barbinais ;

Nota :  Le manoir de la Grande Barbinais, devenu ferme, et qu'a défiguré un second étage inesthétique ajouté sous l'Empire. La Barbinais était jadis la terre de la famille Porcon, dont le plus célèbre membre, Pierre, devait mériter le titre de « Régulus malouin ». (Daniel Derveaux).

les anciens manoirs des Huperies, situés route de Château-Malo. La Basse Huperie possédait jadis une chapelle privée citée dès 1597 : elle était la propriété successive des familles Lesné (au XVIème siècle), Moreau de la Gervesais (en 1597), Eon (en 1789). La Petite Huperie appartenait à la famille Desnos du Tertre-Blot, puis à Hélène Nepvou veuve de Pierre Eon sieurs de Carman. Un autre manoir des Huperies porte la date de 1711 ;

Nota : Le chemin des Huperies mène à plusieurs manoirs transformés en ferme. Le plus intéressant, daté 1711, malouinière en réduction, portes et fenêtres à encadrement de granit, lucarnes moulurées, appartient à la famille Magon de la Vieuville. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de Clairmont, situé route de Château-Malo. Propriété de la famille Bodin avant 1611, puis des Bénédictins anglais en 1611. Il possédait jadis une chapelle privée édifiée en 1604. En 1602, Mgr du Bec, évêque de Saint-Malo, autorisa Gilles Toustin et Olive Gaultier, sa femme, à construire une chapelle près de Clairmont, là où était une vieille croix de pierre ; le prélat vint lui-même bénir le nouvel édifice le 20 avril 1604. Lorsque les Bénédictins anglais songèrent à s'établir aux environs de Saint-Malo, Gilles Toustin leur offrit cette chapelle avec une maison voisine ; puis Hamon Bodin et Jeanne Costard, sieur et dame de Clairmont, s'étant joints à lui et à sa femme Olive Gaultier, tous ensemble fondèrent en cette chapelle une messe tous les lundis, plus une autre messe à toutes les fêtes de Notre-Dame, et donnèrent la chapelle avec une maison, un jardin et une rente de 8 boisseaux de froment aux Bénédictins, par acte du 20 octobre 1611. Lorsque les Bénédictins anglais cédèrent leur établissement à la congrégation de Saint-Maur, Pierre Ménage et Françoise Bodin, sa femme, héritiers des fondateurs, prétendirent avoir droit de présenter la chapelle de Clairmont et l'offrirent à leur fils Guillaume Ménage, prêtre, qui en prit possession ; mais par arrêt du 8 juillet 1669 le Parlement maintint les Bénédictins de Saint-Maur dans la possession de ce bénéfice, et la chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Liesse fut dès lors desservie par un prêtre nommé par eux ; ce qui persista jusqu'à la Révolution (Pouillé de Rennes). La chapelle est sécularisée en 1791 (Abbé Manet, Grandes recherches ms. - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine) ;

Nota : Sur la route de Château-Malo, voici l'ancien manoir de Clermont, qui logea au début du XVIIème un couvent de Bénédictins anglais fuyant les persécutions d'Henri VIII. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Vallée, situé près du village du Petit-Paramé, ancienne demeure de la famille Féval, qui ne nous arrête que par sa tourelle carrée coiffée d'un toit en carène ;

l'ancien manoir des Fontaines, situé près du village de la Buzardière ;

l'ancien manoir de la Motte-Boixel, situé près du village de la Buzardière ;

l'ancien manoir de la Ville-Ernaud ou de la Ville-es-Nos. Propriété successive des familles Tranchant (en 1513), de la Chapelle (en 1550 et en 1575), Goret seigneurs de la Grande-Rivière (au XVIIIème siècle) ;

l'ancien manoir de la Grande Baronnie, situé près du village Saint-Joseph ;

l'ancien manoir du Pignon-Moussé, situé près du village Saint-Joseph ;

l'ancien manoir de Mondésir, situé près du village Saint-Joseph ;

le manoir de Rivasloux ;

le manoir de Mondésir ;

l'ancien manoir des Vignes. La chapelle de la Vigne, aujourd'hui détruite, appartenait au Chapitre de Saint-Malo, qui l'avait fait construire dans l'enclos de sa métairie de même nom ; elle est mentionnée en 1619 et 1679 (Pouillé de Rennes) ;

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

l'ancien manoir de la Petite Rivière. Propriété de la famille Boullain en 1513 ;

le manoir du Plessis-Pont-Pinel (XVIIème siècle). Il possédait une chapelle privée, dédiée au Sacré-Coeur de Jésus, datée de 1732 et aujourd'hui sécularisée. François Guillaudeu, sieur du Plessis (ou Plessix), et Marie-Thérèse Eon, sa femme, ayant bâti une chapelle dans leur terre du Plessix, autrement dite du Pont-Pinel, y fondèrent, le 24 mai 1732, une messe tous les dimanches et vendredis, et la dotèrent de 127 livres de rente. Cette chapelle fut bénite, le 13 juillet 1732, par le vicaire général Clinet de la Châteigneraye, et le 16 juin 1734 on y érigea « une devote société de l'un et l'autre sexe sous le titre du Sacré-Coeur de Jésus ». Pierre Juhel en fut le premier chapelain (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles des Cognets (en 1513 et en 1540), de la Chapelle (en 1550 et en 1575), Chenu (en 1593), Martin sieurs des Parisières et du Vau-Salmon, Porée sieurs du Val-Eon (vers 1661), Guillaudeu (en 1732), Vincent sieurs des Bas-Sablons (vers 1747) ;

Nota : Par le Pont-Pinel, dont il ne subsiste que la chapelle très restaurée, nous arrivons au pied de la montagne Saint-Joseph, dans les anciens marais de Saint-Malo, où s'élève la seule malouinière du territoire malouin et qui s'intitule d'ailleurs la Malouine. Des arbres rabougris s'échelonnant le long de ce qui fut la rabine, nous conduisent jusqu'au logis qui est l'exacte réduction à la plus petite échelle du type malouinière à trois corps : un central accosté de pavillons moins élevés. Hautes cheminées lucarnes, encadrements, cordons d'angles s'y retrouvent, taillés dans le granit. Quel est le malouin assez audacieux pour avoir construit sur ces terres récemment gagnées sur le marais et nouvellement inféodées ? Aucun papier ne permet de remonter à lui. Quoiqu'il en soit, arrivés au terme de notre promenade et sur le point d'aborder les murailles de Saint-Malo, capitale du Clos Poulet, il est curieux de confronter ainsi, dans un si proche rayon la maison de campagne et l'hôtel du corsaire. Les deux sont bien proches l'un de l'autre, qu'il s'agisse de l'hôtel renaissance à tourelle carrée subsistant rue de l'Orme et de ses cousins les manoirs campagnards du XVIIème, ou qu'il s'agisse de la Chipaudière et du bel hôtel d'Asfeld, datant du XVIIIème siècle. Messire François-Auguste Magon [Note : né le 8 juin 1679 à Saint-Malo, décédé le 23 avril 1761 à Saint-Malo à l'âge de 81 ans, fils de Jean Magon, seigneur de la Lande (1641-1709) et de Laurence Eon, dame de Longpré (1650-1709), marié le 3 septembre 1709 avec Marie Gertrude Magon de L'Espinay (1691-1772), fille de Alain Magon (1661-?) et de Marie Lebreton (1669-1712)], seigneur de la Lande, du Plessis-Bertrand et autres lieux, membre de cette famille de grands bâtisseurs que furent les Magon, pouvait certes agir dans son hôtel de la rue d'Asfeld — qu'il posséda de 1724 à 1773 — comme il eut agi à la Chipaudière, il y retrouvait les mêmes habitudes dans une conformation identique. La même sobre façade à hautes fenêtres, surmontée d'un toit aigu, de lucarnes et de cheminées monumentales de granit s'offrait à lui, un perron en hémicycle et la même porte à corniche moulurée l'accueillaient à Saint-Malo. A l'intérieur. il retrouvait, dès l'entrée, son escalier majestueux à rampe de fer forgé et, passé le vestibule ou l'antichambre, ses salons en boiseries, ses cheminées de marbre, ses chambres d'apparat. Jusqu'à la cuisine similaire, avec cheminée et four monumentaux. Une commodité particulière lui rappelait toutefois qu'il se trouvait dans la Cité corsaire : neuf escaliers dont plusieurs secrets, inscrits en demi-spirale dans l'épaisseur des murs.... C'est l'un d'eux que nous emprunterons après lui pour gagner la terrasse d'où, en bon armateur, il pouvait suivre les entrées et sorties de ses navires dans le port. (Daniel Derveaux).

Château ou Manoir de Paramé (Bretagne).

Sur la route de Beaulieu voici le Mont-Fleury, malheureusement surélevé d'un étage sous le second Empire, et, de l'autre côté de la route, la Ville-Artay avec ses portillons cintrés. C'est ensuite Beaulieu, au bas de la côte, rue Jean Delalande, émergeant sa tourelle carrée des frondaisons de son petit parc où l'on accède par un portillon cintré, aujourd'hui disparu. Datant du XVIIème siècle, il appartint au milieu du XVIIIème aux Chapdelaine de la Falaize et passa par héritage aux Eon de la Baronnie qui le cédèrent en 1802 à la famille Deshayes. C'est, vers 1947, la demeure de Monsieur et Madame Bourbon. (Daniel Derveaux, 1947).

Au hasard, à travers Saint-Ideuc, voici Bonneville, du XVIIème, qu'aurait habité La Mennais, résidence sinistrée de Monsieur et Madame de Pierrepont ; Le Grand-Richedouet et la Flérie de la même époque ; Le Coudray, malouinière qui abrita, en 1870, Lecomte de l'Isle et Hérédia. Voici encore le Lévy où résida en 1771 Robert Surcouf, oncle et parrain du corsaire et qui présente un ensemble nuancé où l'on peut identifier les différents styles de la maison de campagne malouine. On y voit le manoir des Chenu, du début du XVIème, possédant fenêtres à arc surbaissé et porte cintrée, un manoir renaissance-Louis XIII, à portillon daté 1667, cheminée à couronnement mouluré et lucarne à fronton arrondi dont la fenêtre s'orne de crochets et de lancis et, accolé au premier, le Grand Lévy, à pavillons en saillie, sans grand caractère. C'est ensuite, vers Rochebonne, la Brousse-Aubin, la Grande-Barre, la Briantais — datant de 1666 et qui devait être ravissante avant sa transformation — et la Boulnaye avec sa tourelle carrée. Dans le haut des Masses, l'Ormerie est une belle malouinière régence, par malheur à demi ruinée par la guerre 40-44. Enfin, le Petit-Choisy, ancien presbytère, derrière la mairie de Paramé, où se réunissaient avant la Révolution quelques malouins célèbres dont le Père Picot de Closrivière et Madame des Bas-Sablons. (Daniel Derveaux, 1947).

Prenons le chemin de Rivasselou. Jetons un coup d'œil en passant au nouveau manoir de ce nom, construit en 1826, dans le style des malouinières, mais sans en avoir la robuste décoration de granit. Au bout du chemin, voici le vieux manoir de Rivasselou. demeure de Monsieur Bastide. C'est la dernière venue parmi les gentilhommières du Clos Poulet et sans doute l'une des plus petites, mais non la moins plaisante. Bâtie en 1789 par Maître Claude-Guy Louvel du Parc, notaire à Saint-Malo, et maire de la ville deux ans plus tard, Rivasselou appartint à la mort de celui-ci à sa fille Thérèse qui l'apporta, par mariage, à Jean-François Lègue du Fresne. Le manoir échut ensuite à Julienne Lègue et à Jean Herbert du Clos-Neuf, corsaire malouin, petits-enfants de Guy Louvel. Un corps de logis principal. qui semble avoir été surélevé pour créer un étage, et deux pavillons de moindre importance, flanqués eux-mêmes d'autres plus petits accostent ce corps central. L'intérieur a conservé un beau départ d'escalier sculpté et des boiseries Louis XVI. Longeant et surplombant les trois terrasses qui s'étendent aux pieds de la façade ouest, une allée d'arbres mène à une gracieuse folie au toit en caréne, d'où l'on découvre un panorama superbe. Ce pavillon servit d'atelier d'artiste, au siècle dernier. au fils de Jean Herbert. (Daniel Derveaux, 1947).

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ANCIENNE NOBLESSE de PARAME

En 1705 comme en 1770, M. de la Haye, comte de Plouër, déclara avoir à Paramé un droit de rose, confirmé à ses ancêtres en 1454 par le duc Pierre II, et un droit de quintaine. Le premier droit consistait en ce que « les jeunes hommes non mariés de la paroisse de Paramé doivent apporter audit seigneur, le jour de l'Ascension, chaque année, une rose, soit à Saint-Malo, soit à Paramé, là où il est demeurant, pour voir si ladite rose est armoyée des armes de la seigneurie ; puis ledit seigneur nomme parmi eux un roi qui a faculté de choisir une fille pour reine ; et de là va ce roi sur le lieu appelé la Couarde, proche le bourg de Paramé, accompagné des autres jeunes garçons pour promener ladite rose ». Quant à la quintaine, tous les hommes mariés dans l'année à Paramé étaient tenus de la courir le mardi de la Pentecôte, après les vêpres, devant l'auditoire du Vau-Salmon, au bourg de Paramé ; « et les trésoriers de la paroisse sont obligés de présenter au seigneur (ou à son représentant) une grappe de fer, et des gaules de bois d'aulne aux nouveaux mariés et un cheval au franc bourgeois qui est le plus proche de l'église et une planche dans la pierre qui est établie pour cet effet vis-à-vis la porte du cimetière ; et ceux qui ne cassent pas leurs gaules à la troisième course ou qui font défaut sont condamnés à l'amende » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, B, 978).

La seigneurie de Saint-Ideuc appartenait au XVIIème siècle aux Frotet de la Landelle, et au XVIIIème aux de la Haye de Plouër ; elle jouissait d'un droit féodal assez curieux, décrit comme il suit dans un procès-verbal de 1664 : « Tous les jeunes garçons de la paroisse de Saint-Ideuc non mariés et au-dessus de l'âge de treize ans, sont obligés tous les ans, le lundi de la Pentecoste, de faire faire une rose de bois peint, armoyée des armes du seigneur fondateur de l'église et cimetière de cette paroisse, et icelle rose estre donnée par lesdits jeunes garçons en ce lieu à une fille qui sera par le roi desdits jeunes garçons choisie et eslue, et pour mieux en approprier ledit seigneur, lesdits garçons sont obligés d'aller le matin de cedit jour en la demeurance dudit seigneur le saluer et lui présenter ladite rose, tous de compagnie, assistés de joueurs de tambourins, hautbois, bombardes et autres instruments ». Dans un autre acte, il est dit que c'est la jeune fille choisie pour reine par le roi des garçons qui doit présenter elle-même la rose au seigneur de Saint-Ideuc, accompagnée par les jeunes gens et escortée des musiciens (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, B, 928).

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 12 nobles de Paramé :

Guillaume BARBE (7 livres de revenu) : excusé comme gardant la ville de Saint-Malo ;

Jehan CHAPELLE de Vausalmon (140 livres de revenu) : excusé comme gardant la ville de Saint-Malo ;

Jehanne PLOUER (60 livres de revenu) : défaillante ;

Briand GUILLEBOU (25 livres de revenu) : défaillant ;

Guillaume LE GRAND (6 livres de revenu) : défaillant ;

Guillemette LOUAISEL (40 livres de revenu) : défaillante ;

Bertrand MARTIN (5 livres de revenu), contrôleur en 1492, député en 1494 : défaillant ;

Pierre PARISI, époux de Guillemette Ferron en 1469 : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Olivier PICOT (7 livres de revenu) : défaillant ;

la fille de Guillaume PINEL (6 livres de revenu), époux de Louise de Porcon de 1466 à 1469 : défaillante ;

Jehan ROUXEL de Mettaerie (5 livres de revenu) : défaillant ;

Estienne SIMON (10 livres de revenu) : défaillant ;

 

Lors d'une réformation de l'évêché de Dol en 1513 (rapport fait en partie par Thomas Le Mesle, Collas Banneville, Jean Bruslé et Jean Bodon, élus), sont mentionnées à Saint-Ydeuc (Sainct-Ydeul) les personnes et maisons nobles suivantes :

la maison des Portes, appartenant à Bertrand Jouchée, bourgeois de Saint-Malo ;

La maison du Bourg, appartenant à Pierre Chenu, bourgeois de Saint-Malo.

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