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PAULE

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La commune de Paule (pucenoire.gif (870 octets) Paoul) fait partie du canton de Maël-Carhaix. Paule dépend de l'arrondissement de Guingamp, du département des Côtes d'Armor (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PAULE

Paule vient du nom « Paul ».

Paule est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plévin. Il s'agit certainement d'une ancienne fondation religieuse. Paule est cité sous la forme "Poul" dans les bénéfices du diocèse de Cornouaille vers 1330 et sous la forme de "Poull", au terroir de Poher, dans la taxe des bénéfices du diocèse de Quimper en 1368. A bon droit le cahier des Décimes écrit : Paul, et l’on prononce en breton Paoul. L’éponyme de la paroisse est donc saint Paul, probablement saint Paul de Léon, et non point sainte Paule romaine, dont la statue figure à l’église. On trouve Paoul en 1407 (actes de Jean V, n° 607). La forme Paule apparaît dès 1790.

Bourg de Paule (Bretagne).

Paule, avec titre de châtellenie, était un membre de la baronnie de Rostrenen, composé des fiefs de Brécilien ou Bressilien, du Dréortz-en-Paule, de Kerjean, du Liscuit-en-Paule et de Paule. On y trouvait jadis les châteaux ou manoirs de Bressilien, Castel-Laouenan, Keranguevel, Kerjean, Kerloguennic et Quehelan.

L'ancienne paroisse de Paule dépendait jadis de l'évêché de Quimper, de la subdélégation et du ressort de Carhaix. La cure était à l'alternative. Durant la Révolution, la paroisse de Paule dépendait du doyenné de Maël-Carhaix. Paule se dote d'une municipalité en 1790.

On rencontre les appellations suivantes : Poul (vers 1330), Poull (en 1368), Paoul (en 1407, en 1475), Paul (en 1475), Paoul (en 1535-1536, 1591), Paole (en 1562), Paul (en 1599), Paulle, Paoul (en 1670), Paol (en 1677).

Monument aux mort de Paule (Bretagne).

Note 1 : la commune de Paule est formée des villages : Quéhélan, Kerleran, Lansalaun, Keranguevel, Keramprovost, Saint-Eloy, Saint-Anaon, Kerdehel, Kereffau, Botlan, Bressilien, Kerhouarn, Keroulaire, Keriou, Kerandeurquet, Kerfuloc'h, Kerouzellec, Castellaouenan, Saint-Augard, Kersac'h-Coat, Kersac'h-Bian, Rufiliou, Toulhallec, Kerlescouarn, Berlivet, etc...

Note 2 : HOMMAGES DE PAOULLE. Extrait des registres du greffve de la cour de Paoul (du 2 de may 1644). (Archives de la seigneurie). Audiance ordinaire de ladite court de Paoul tenue obstant la saizie ordinaire par arrest de la chambre faulte d'homage par Monsieur le Séneschal présent maistre Guillaume Lanezval commis pour le procureur du Roy, ensemble la tenue des homages de messire Gilles Jégou, seigneur de ladicte court, qu'il avoict assigné à ce jour et pour lesquels recepvoir il s'est présenté en personne, le lundy second jour de may, mil six centz quarante et quatre. Sergeant de service maistre Vincent du Penpoullou présant, maistre François Périchon présant, maistre Yves Marion aussy présant. Ledict seigneur de ceste court demandeur présant. Vers messire Claude du Chastel seigneur de Mezle, deffault. Permis de saizir ce quy est au sujet de ladite juridion jusques à avoir faict la foy et homage. Ledict seigneur demandeur. Vers messire Jan de Lannion seigneur des Aubrays, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur demandeur. Vers messire Jan Guégant seigneur de Kerbiguet, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur demandeur. Vers messire François de Kergroadez seigneur et baron dudict lieu, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers messire Charles Collomban de Tinténiac seigneur du Combout, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers messire Charles de Bréhan seigneur de Kerriou, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers messire Morice de Perrien seigneur de Crénan, et de Coëtcouraval, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers escuier Pierre du Leslay sieur de Kerenguével, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers messire Nicollas de Moelien, deffault. En l'endroict intervient messire Jan du Drésit procureur de dame Marie de Moëlien, dame du Sciriou et de Trojolliff, lequel a dict ladite dame estre a présent propriettaire de ladite terre de Trojolliff, et en offre faire l'homage moîenant un ample dellais pour le faire tenir. Fera l'homage dans huictaine a paine de la saizie. Ledict seigneur. Vers messire Gabriel de Goullaine seigneur marquis dudict lieu et de la seigneurie des Sep-Saincts, deffault. Permis de saizir comme devant. Ledict seigneur. Vers damoiselle Françoise le Dimanach, dame de Keriergartz, deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers escuier Louis du Leslay sieur de Kerguistinen deffault. Pareille ordonnance. Ledict seigneur. Vers escuier Pierre du Leslay, sieur du Run présant quy faict en l'endroict l'hommage entre les mains dudit seigneur au terme de la coustume pour la tenue de Rosangroach audict Paoul, et signe. Ainsin signé sur les cahiers du greffve, Pierre du Leslay. Acte et fournira adveu dans trois mois. Ledict seigneur. Vers escuier Pierre du Drésit présant quy a faict pareil homage et promesse de fidellité pour la tenue du Boulla au village de Kerhezlon audit Paoul, déclarant avoir donné le lieu noble de Kerhezlan et la tenue de Kergren à ses juveigneurs, et a signé sur le cahier, Pierre du Drésit. Acte et fournira l'adveu dans trois mois, et paiera le droict de chambelinage ce qu'il a faict en l'endroict. Ledict seigneur. Vers escuier Jacques de Rosmar, tant comme mary et procureur de droict de damoiselle Françoise Ollimant, que comme curateur d'escuier Philipe Emanuel 0llimant. Fera l'homage dans deux mois à paine de saizie. Ledict seigneur. Vers escuier Tanguy Guiller sieur de Keriergartz, deffault. Permis de saizir comme devant. Ledict seigneur. Vers escuier Jacques le Trancher, sieur du Bodéno, deffault. Ordonne de saizir. Ledict seigneur. Vers escuier Pierre Bobis bihan, — fera l'homage dans le mois, Ledict seigneur. Vers escuier Jacques Bobis. Pareille ordonance. Ledict seigneur. Vers escuier Pierre Mellou. Esgard à sa maladie notoire viendra faire l'homage dans le mois à peine de saizir. Ledict seigneur. Vers escuier Thomas de Lesmais, sr. de Kerouguiou, deffault permis de saizir. Ledict seigneur. Vers messire Bernard Canaber. L'homage dans le mois à paine de saisie. Ledict seigneur. Vers messire Jan de Cleux, et dame Charlotte de la Boëssière, sa femme, deffault. Permis de saizir. Ledict seigneur. Vers messire Jacques de Montenay, seigneur abbé de Langonnet, deffault. Et vers noble Frère de Picquardat, deffaut. Permis de saisir. Suivent une cinquantaine d'appels à une quantité de gens de Paule, ou propriétaires en Paule, toux vassaux, dont la nomenclature serait trop longue, et se termine ainsi : Faict et expédié comme devant lesdicts jour et an sauf plus ample forme. GUION ULLIAC, vers lequel est le registre des hommages. Et il y a ensuite en note : « il y a plusieurs autres gentilshommes et autres vassaux quy avoient fourny adveu dans les précédants généraulx pleds ». Depuis les manoirs annexés à la seigneurie à la terre de Kerjean et celle de Saindenaon qui font plus de vingt quattre ou vingt cinq.

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PATRIMOINE de PAULE

l'église Saint-Paule (1897-1898), En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept, et un choeur à chevet plat de deux travées. Elle a été édifiée par M. Canivet, entrepreneur de Coray, sur les plans de M. Le Guerrannic. Commencée en 1897, elle fut livrée au culte en 1898. On y trouve une cloche de bronze datée du VIème siècle et qui provient de l'ancienne chapelle Saint-Symphorien, aujourd'hui disparue [Note : Cloche de l’époque carolingienne ayant figuré à l’exposition universelle de 1867 (classée)]. La chaire, oeuvre du sculpteur Elie Montbet (originaire de Caurel), date de 1911 et contient de nombreux panneaux historiés : un des panneaux représente les missions du père Julien Maunoir. Statues anciennes de saint Corentin, saint Amand, saint André, saint Sébastien ;

Eglise de Paule (Bretagne).

 

Eglise de Paule (Bretagne).

la chapelle Saint-Eloi (1866-1868). Cette chapelle, fondée dès le XIVème siècle et ruinée en 1810, a été reconstruite en 1856. Dans le pignon ouest l’on a conservé la porte ancienne. La chapelle contient des portraits peints des quatre évangélistes, une fresque mettant en scène un chevalier, et une statue de saint Symphorien. Le retable, oeuvre du peintre Gilbert (Gilber, peintre de Rostrenen), date de 1857 : le tableau rappelle et représente l'apparition de la Vierge, le 19 septembre 1846, à Maximin Giraud et à Mélanie Calvat, dans les alpages au-dessus du village de la Salette, en Isère (le miracle est confirmé le 19 septembre 1851 par Monseigneur Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble). " La chapelle Saint-Eloi, située à quatre kilomètres Ouest du bourg, a été reconstruite en 1858 (ndlr : 1868 ?) sur l’emplacement d’un ancien sanctuaire de ce nom, depuis longtemps en ruines. Ce Saint est en grande vénération dans le pays, et le jour du pardon, le lundi de la Pentecôte, on vient en foule le prier de protéger les chevaux. Ici, comme à Lansalaün, il y a une fontaine de dévotion " (H. Pérennès). La chapelle abrite des statues anciennes de saint Eloi, Notre-Dame de l'Epine, saint Maudez, saint Tremeur. Près de la chapelle est située une fontaine dédiée à Saint-Maudez ;

la chapelle Notre-Dame de Lansalaün (XVIème siècle). Edifice du début du XVIème siècle de plan rectangulaire comprenant une nef avec bas côté sud de cinq travées ; la charpente est apparente (Classé). Elle est encore appelée Notre-Dame du Folgoat (Archives de l'Evêché). L'entrée porte la date de 1712 et la tribune porte la date de 1719. La verrière de l'Arbre de Jessé date de 1528. " Lansalaün, à deux kilomètres Ouest du bourg est remarquable par son beau vitrail daté de 1528. La chapelle remonte au début du XVIème siècle et l’on y voit une cloche portant la date de 1664. Elle est très fréquentée, surtout le 15 Août " (H. Pérennès). Retable du XVIIIème siècle. Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Joseph, saint Joachim, saint Roch ;

La chapelle de Lansalaun en Paule (Bretagne).

Voir   Ville de Paule (Bretagne) " Les vitraux de la chapelle de Lansalaun en Paule ".

l'ancienne chapelle de Lopérec, aujourd'hui disparue. " Non loin de Lescoulouarn, vers Plévin, on aperçoit les ruines de la chapelle de Lopérec ; les murs ont environ un mètre de hauteur " (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle, située jadis au village de Saint-Amand (dite jadis Saint-Anaon) et aujourd'hui disparue. Saint Amand naquit vers 392 et fut très lié avec Sancta, poète chrétienne de la Gaule. Vers 475, il remplaça Artémius sur le siège de Rennes. Albert Le Grand dit qu'il couronna Hoël II dans sa cathédrale. Il mourut le 14 novembre 508, à l'âge de 116 ans, après avoir choisi lui-même saint Mélaine pour successeur. Les matériaux, vendus en 1931, ont servi à élever un oratoire privé à l'Isle-Saint-Cast. " La chapelle Saint-Amand, tombant en ruines et délaissée, a été démolie en 1932. Ce Saint était considéré comme le protecteur des troupeaux, et on l’invoquait pour retrouver un animal égaré. — La fontaine sacrée subsiste " (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle Saint-Augard, aujourd'hui disparue. " Au hameau de Gosilis on reconnaît encore l’emplacement d’une chapelle dédiée à saint Augard " (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle Saint-Donat, aujourd'hui disparue et qui se trouvait jadis à la limite de Plévin ;

l'ancienne chapelle Saint-Symphorien, aujourd'hui détruite. " De Saint-Symphorien, on conserve au presbytère une statue de saint Trémeur, et à l’église paroissiale une cloche hexagonale d’un modèle très rare. Cette cloche est fort vénérée dans la contrée, et on lui attribue la vertu de chasser la migraine. Ici encore la fontaine demeure " (Archives de l'Evêché) ;

Nota 2 : AVEU ET DÉCLARATION POUR LA CHAPELLE DE SAINT-SYMPHORIEN (7 MAI 1673). Devant nous, notaires de la cour et juridiction de Paoul, a comparu en personne François Le Boulch, fabrique et marguillier de la chapelle de Sainct-Symphorien, en la paroisse de Paoul, y demeurant au village de Coatulez, lequel appres avoir en lad. qualité esté signiffié de la part du seigneur de Kervillio et de cette cour le premier jour du mois d'avril dernier pour luy faire la foy et hommage et fournir adveu et déclaration de ladicte chapelle de. Sainct-Symphorien et des droicts en despendants, en ayant le trantiesme dud. mois faict faire par le sieur recteur de lad. paroisse de Paoul remontrance à ses parroissiens pour advoüer ou contester lad. seigneurie et adveu que ledict seigneur de Kervillio prétend luy estre deübs sur lad. chapelle et despendances, lesdicts parroissiens au prosne de la grande messe dicte et célébrée led. jour en l'ésglise parroissialle dud. Paoul ont d'une mesme voix, et commun consentement dict et unanimement déclaré que ledict. seigneur de Kervillio pour cause de sa seigneurie et jurisdiction de Paulle est seigneur foncier de lad. chapelle de Sainct-Symphorien et despendances ; suivant laquelle déclaration du général de ladicte paroisse de Paoul ledict Le Boulch en ladicte qualité cognoit et confesse que lad. chapelle de Sainct-Symphorien, caves, issues, appartenances et dépendances et maison presbyteralle, courtil y joignant, contenant lesd. maison et courtil soubz fonds un tiers d'un journal de terre, cernés du levant, midy et couchant, des issues dud. Sainct-Symphorien, et du nord d'une pré à Allain Guillou, de l'étendue d'une huictiesme d'un journal de terre, cerné du levant, midy et couchant, desdictes issues de. Saint-Symphorien, et du nord d'une pré appartenante à Pierre 0llivier et Marguerite Le Joncour, sa femme, rellevant prochement à titre de foy et hommage dud. seigneur de Kervillio qui en est le seigneur foncier pour cause de sa seigneurie de Paoul, et que l'obéissance luy est deüe, et en outre payesment de quinze sols monnois par an à lui estre payée la vesprée du pardon aud. Sainct-Symphorien, le quatriesme dimanche du mois d'aoust, recognoissant en outre en lad. qualité que led. seigneur de Kervillio y a droit de levée et perception de havane. Scavoir sur chacqu'un débitant vin et autres brevages une pinte, sur chacun rôtisseur une piesce de boeuf ou un quartier de mouton, sur chaque vendeur de pain une piesse, et ainsy à proportion sur chacqu'un vendeur et débitant aud. pardon, ce que ledict Le Boulch en ladicte qualité recognoist et advoüe, et pour ce debvoir obéissance, honneur et fidélité aud. seigneur et s'y oblige suivant que ses prédécesseurs en lad. charge ont faict par foy et serment et sur l'obligation, gage et hypotèque du fond et des édiffices des droits despendant de lad. Chapelle. De plus cognoit et confesse en lad. qualité ledict Le Boulch que six piesces de terre situées aux apartenances de Kerberennès en lad. paroisse de Paoul appellées parcou Sainct-Symphorien, terre chaude contenant ensemble cinq journaux de terre, tous s'éntrejoignant à présent, possédés par Jan Le Bourhis et Marie Henry, sa femme, fors l'un que possède Françoise Lucas, cernés du levant du chemin qui mène à Goazfarigou de Kerguistinen, du midy des terres dud. Kerguistinen, ducouchant en partye desd. terres, et d'une piesce de terre à Hervé Yezon, et du nord d'une autre piesce de terre appelée Parc Yan bras, de sur lesquels se paie de rente à la Sainct-Michel par chacun an au profit de lad. chapelle la somme de trante et six sols tournois y léguée par le deffunct sieur de Trojollif, sont pareillement tenus à titre de foy et hommage soubz ledict seigneur de Kervillio, pour cause desquels ledict Le Boulch fabrique luy promet obéissance, honneur et fidélité par son serment et sur l'obligation et hypotèque du fond d'iceux, à quoy en ladicte qualité il a esté de son consentement et à sa requeste condamné par nous dits notaires de l'authorité de nos offices, faict le gré prins au bourg de Paoul soubz le signe de M. Jan Le Joncour requis par ledict Le Boulch affirmant ne sçavoir signer et les nostres notaires ce jour septiesme de may avant midy, mil six centz septante et trois, et affin que plus de foy soit adjoustée à la présente y sera le scel de notre dicte jurisdiction apposé, et pour approbation de tout ce que dessus ont soubzsigné messire Gilles Reül, sieur recteur de lad. parroisse, noble François de La Bouessière, sieur de Kergozou, prestre, et autres soubzsignants, lesd. jour etc. — Gilles Reül, recteur de Paoul — Gloaguen — J. Joncour — 0llivier Guillou, prestre — F. de La Bouessière, prêtre — Tanguy Poulisac — Lucas, notaire — Corvest, notaire. (Copié sur l'original en parchemin avec le sceau de la juridiction : d'argent à la croix engreslée de sable).

le calvaire de l’enclos de Lansalaün (1551). On y voit le blason de la famille du Leslay de Keranguevel ;

le château de Keranguevel (1717), propriété de la famille du Leslay de Keranguevel (du XVème au XIXème siècle). Il passe par alliance à la famille Ruellan du Créhu, puis à la famille du Pontavice. On y trouve un puits qui date de 1659. La façade porte la date de 1717 et l'aile Nord porte la date de 1777. L'édifice possède une chapelle privée ;

Le manoir de Keranquevel en Paule (Bretagne).

le château ou manoir de Kerloguennic (1577), propriété de la famille Jegou du Laz. Il s'agit de l'ancien chef-lieu du fief de Dréortz-en-Paule. On y voit les armes de la famille Jégou du Laz et de Saisy de Kerampuil, avec la date de 1878. Ce manoir a été restauré par Marie Thérèse Armande Frédérique de Saisy de Kerampuil, mariée en 1856 à Joseph François Bonabes Jégou, comte du Laz ;

Le château ou manoir de Kerloguennic en Paule (Bretagne).

la fontaine de la chapelle Notre-Dame de Lansalaün (1693) ;

le manoir de Keryergas (XVI-XVIIème siècle) ;

les moulins à eau de Kereffaut, de Tronjoly, de Sang-en-doux, de Keryergas (1746),…

A signaler aussi :

la motte de Castel-Laouenan ou Castellaouënan ou Kerlaouënan (moyen âge). Ce château, très ancien, surveillait la voie antique Carhaix à Vannes. Au moyen âge, une enceinte fortifiée, flanquée de quatre tours, cernée de trois rangs de douves, s'élevait au pied d'un ancien oppidum. Propriété de la famille de Kerlaouënan, fondue au XIVème siècle dans la maison de Poulmic ;

la motte de Castel-Odic (moyen âge) ;

la motte de Kerjean (moyen âge). Le château possédait jadis des douves ;

l'ancien manoir de Quehelan (XVIIIème siècle) ;

le site préhistorique de Saint-Symphorien (âge de fer), découvert en 1988. On y a trouvé une statuette celtique portant une lyre ;

deux tumulus situés près de Kergroas (âge de bronze) ;

un tumulus au sud de Castel-Laouenan (âge de bronze) ;

le camp de Kerjean ;

l'enceinte circulaire de Bressilien ;

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ANCIENNE NOBLESSE de PAULE

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de Paule.

La seigneurie de Paule. — Le territoire de la paroisse de Paoul, son vrai nom d'autrefois, que la langue bretonne conserve encore, n'a dû former primitivement qu'une seule et même seigneurie, juveigneurie de la baronnie de Rostrenen, qui se divisa ensuite par cause de mariages et de partages en cinq seigneuries que nous verrons plus tard revenir toutes dans la même main. C'étaient :

1° celle de Paule proprement dite,

2° celle du Dréortz en Paule,

3° celle de Brécilien,

4° celle de Liscuit en Paule,

5° celle de Kerjan.

Les mottes féodales des anciens châteaux de Brécilien et de Kerjan, avec leurs douves profondes, existent encore : le château de Brécilien a été détruit dans des temps si reculés qu'on n'a aucune trace de son passé. Kerjan était encore habité en 1547, disent nos titres, par Yves de Bouteville, seigneur baron du Faouët, dont les prédécesseurs le possédaient de temps immémorial. Il était situé au sommet d'un grand bois de 200 hectares qui venait toucher ses remparts de terre, très larges, que l'on voit encore autour des douves de la motte féodale.

Nos titres de la seigneurie de Paule sont nombreux et précieux ; ils ne remontent pas au delà de l'an 1409. On ne peut donc faire une étude que de ces cinq siècles, aucun document n'apprenant comment les Raguenel, vicomtes de la Bellière, étaient antérieurement propriétaires, en tout ou en partie, du territoire de Paoul : il faut admettre que c'est par suite d'une alliance avec les barons de Rostrenen.

En faisant l'histoire des le Scanff, seigneurs du Dréortz (en Priziac) qui, dès 1409, possédaient deux des seigneuries indiquées plus haut, celles de Brécilien et du Dréortz en Paule, nous retrouverons les Raguenel de la Bellière. La résidence des le Scanff était le château du Dréortz, en Priziac, ramage et juveigneurie de Guémené-Guégant. Leurs armes, qui ont été de tout temps le sceau de la juridiction de Paule, « de sable à la croix engreslée d'argent » étaient celles des Beaumez dont ils étaient issus, ainsi que le prouve l'acte suivant extrait de Dom Morice (Pr. I, page 1041) [Note : Une note de la Généalogie de la maison de Talhoët, par M. de Boislisle, p. 359, note 5, donne des détails sur cette famille qu'elle appelle : Lescanff. L'examen attentif des documents anciens et des signatures qui y sont apposées ne permet pas d'accepter cette orthographe. Le nom doit s'écrire le Scanff].

« Robert de Beaumez, chevalier, sieur de Quemené-Guégant [Note : NOTE SUR LES BEAUMEZ OU BEAUMER. Puissante famille picarde, originaire de la paroisse de Beaumetz, département de la Somme, issue disait-on des comtes de Ponthieu. — Hugues de Beaumer se croise en 1198, et il eut de son mariage avec Béatrix de Guines, fille d'Arnoul le Grand, Comte de Guines, de 1142 à 1169, et de Mahaut de Saint-Omer : Gilles de Beaumer, châtelain de Bapaume, qui épousa Agnès de Coucy, fille de Raoul Ier, sire de Coucy, 1191, et d'Alix de Dreux, sa seconde femme, fille de Robert Ier, Comte de Dreux, 1137-1184 (3ème fils de Louis-le-Gros, roi de France). Entre autres enfants naquirent de ce mariage : Robert de Beaumer qui vint à la cour du duc de Bretagne, Pierre de Dreux, surnommé Mauclerc, lui étant doublement parent, puisque celui-ci avait pour mère Yolande de Coucy, fille de Raoul Ier, sire de Courcy. Il y épousa : 1° Amice de Beaumortier, fille de Geoffroy de Beaumortier, seigneur d'Oudon ; 2° Mabille de Rohan, fille d'Alain V, vicomte de Rohan, et d'Aliénor de Porhoët. Elle reçut en partage, le 29 septembre 1251, la seigneurie de Guémené-Guégant, et celle de la Roche-Périou. Leur petit-fils, Thomas de Beaumer, seigneur de Guémené, partisan de Charles de Blois, se vit, en 1354, enlever le château de Guémené par le roi d'Angleterre qui le donna à Roger David, capitaine anglais, marié à Jeanne de Rostrenen, veuve d'Alain, vicomte de Rohan. Sa fille, Jeanne de Baumer, épousa Jean, sire de Longueval ; elle eut Guémené qu'elle vendit en 1377 au vicomte de Rohan (Extrait du portefeuille des Blancs-Manteaux de la bibliothèque nationale)], en icelui temps etc., l'an 1276. Laquelle lettre estoit scellée du sceau en l'imprimé duquel avoit un homme d'armes à cheval d'une croix engrellée. Amprès quoy pour faire information du dict sceau, pour valloir aud. Messire Jean, ce que estre devra, présenta ledict Forestier, etc., au dit nom, scavoir est Jouan Cremeur, Jean le Picart, Guillaume le Vesle et chacun, lesqueux et chacun en furent enquis et recordèrent par leurs serments qu'ils avoient autrefois veu en la cour et chastellenie, et faire information dudict sceau, et que l'en avoit trouvé que c'estoit le sceau dudit Beaumé. Item présenta Jean de Quermérien lequel recorda par son serment qu'il avait ouy dire que c'estoit le sceau dudict Beaumé. Item présenta Eon Roberd, lequel recorda par son serment qu'il vid autrefois apparoir une lettre en la cour de céans, laquelle estoit scellée d'un tiel sceau et que l'en disoit que c'estoit le sceau des prédécesseurs de Monsieur de la cour de céans, et Allain le Scanff qui est des juveigneurs porte en ses armes une croix engreslée. Pourquoy fut ceste présente relation délivrée aud. messire Jan pour luy valoir ce que estre debvra. Faict aux généraux pleds de Guermenec-Guégant le traiziesme jour de septembre, l'an mil quatre cents quatorze ».

ALAIN Ier LE SCANFF, seigneur DU DRÉORTZ (en Priziac), celui-là même dont il est question dans l'acte ci-dessus, avait dès 1409 la partie de Paoul appelée seigneurie du Dréortz en Paoul. Un aveu (original sur vélin) lui est rendu pour le manoir de Keriergars, eu Paule, le 26 aoust 1409 (archives de la seigneurie de Paule). Un extrait généalogique, donné par l'auteur de la Généalogie de Talhoët, le dit fils d'autre N. le Scanff, seigneur du Dréortz, de N. de Montfort, et fixe sa mort à l'année 1424. C'est bien lui qui figure dans l'état de la maison du duc Jean V dressé par le duc de Bourgogne (son tuteur), le 13 janvier 1403 : On y trouve : « Simon de Montbourchier [Note : Simon de Montbourcher, seigneur du Bordage, avait épousé, en 1392, Typhaine de Champaigné] et Alain le Scanff, escuiers d'escurie à servir par quartiers, et auront bouche à cour, et chacun d'eux deux chevaux à livrées, et VI l. X s. par mois (Dom Morice, Pr. II, 737) ». Clémence de Lespervez, dame du Dréortz, qui fait une acquisition en Paule, au village de Kereffaut, le 20 mai 1435 (Inventaire des titres de la seigneurie de Paule, du 20 octobre 1604), fut-elle la femme d'Alain I le Scanff ? C'est ce qu'il ne nous appartient pas d'affirmer. Les enfants connus d'Alain furent : 1° Charles qui suit ; 2° Henry le Scanff, frère juveigneur de Charles, se trouve de 1426 à 1428, parmi les gens d'armes et de trait, avec les Kermellec, les Angier, les Coëtquen, etc. En mai 1427, il est capitaine des archers du corps.

Messire CHARLES LE SCANFF, chevalier, seigneur DU DRÉORTZ en Priziac, de Brécilien, et du Dréortz en Paoul, fut écuyer du duc de Bretagne Jean V, qui lui donna en récompense de ses services, par acte du 29 octobre 1423, les biens de Morice de Plusquellec [Note : Fils d'Alain de Plusquellec, chevalier, chambellan du duc, et de Marie de Launay] confisqués pour rébellion ; mais le 27 mai 1425, restitution en fut faite par le duc avec compensation donnée à Charles le Scanff. (Voyez les longues pièces à ce sujet dans Dom Morice, Pr. II, p. 1141 et p. 1172). Ce seigneur du Dréortz et de Paule fut un personnage considérable : dans un compte de mai 1427, il figure parmi les chambellans du duc. En 1430, il est capitaine de Vannes, se voit au nombre des pensionnaires du duc, tous de haut parage (Pr. II, 1231). Il se trouve également dans des comptes de 1434, avec les seigneurs qui reçoivent des étrennes du duc, entre autres avec le sire de Rostrenen (Pr. II, 1261 et 1270). Il acquit la partie de la seigneurie de Paoul que possédait Jan Raguenel, vicomte de la Bellière, ainsi que l'apprend l'extrait suivant du précieux inventaire des titres de la seigneurie, en 1604. « Acquest que messire Charles le Scanff seigneur du Dréortz faict d'avecq Tristan de la Lande, procureur de noble et puissant Jan Raguenel, vicomte de la Bellière de, tout à f. le dit sieur vicomte pouvoict prétendre tant en domaines que autres biens, en la paroisse de Paule que plus à plain est raporté par ledit acte dapté du dixneufviesme de décembre l'an mil quattre centz vingt et neuf. — Signé E. du Dresnay. Ratification de messire Jan Raguenel, vicomte de la Bellière, de la vandiction faicte par escuier Tristan de la Lande des terres sizes en la paroisse de Paule à messire Charles le Scanff, dapté du deuxième jour de juillet l'an mil quattre centz et trante, signé Jan Raguenel ». Le même inventaire nous indique encore : « Procure auctroyée par le sieur vicomte de la Bellière [Note : NOTE SUR LES RAGUENEL, VICOMTES DE LA BELLIERE. Raguenel : Écartelé d'argent et de sable, au lambel de l'un en l'autre (sceau 1283) alias : contrécartelé de la Bellière. Jan Raguenel, dont il est ici question, était descendant de Robert Raguenel, du combat des Trente. Il était fils aîné de Jan Raguenel, vicomte de la Bellière, et de Jeanne de Malestroit. Il recueillit tout l'héritage paternel, c'est-à-dire la Bellière, la Couppaye, Chateloger, etc. Il se prononça contre la trahison des Penthièvre en 1420, passa une nombreuse revue (Pr. II, 1009) et fut chambellan du duc (ib. 1067, 1084, 1223). Il assista aux États de Nantes en 1425, accompagna Arthur de Richemont quand il reçut l'épée de connétable à Clisson, en 1426, et fut fait prisonnier près du Mont-Saint-Michel, en 1427 (H. 1. 496, 495, 501). Il fut armé chevalier au siège de Saint-Célerin par le connétable de Richemont, en 1431. Il contracta alliance avec une Malestroit, mais ne laissa pas d'enfants et mourut le 25 novembre 1436 (Lob. II, 1039). D'après les dates, c'est bien lui qui, ayant pour mandataire Tristan de la Lande, vend, en 1429, la seigneurie de Paule proprement dite à messire Charles le Scanff, déjà possesseur de partie de ce fief] à escuier Tristan de la Lande [Note : NOTE SUR TRISTAN DE LA LANDE. D'azur à trois écussons d'argent, à la cotice brochante (sceau 1365). Tristan de la Lande est un grand personnage de l'époque. Il fut témoin ainsi que dame Béatrix de la Lande, au Testament de Jeanne de France, duchesse de Bretagne le 6 août 1406 (Dom Morice, Pr. II, 775), puis au consentement donné par le duc au mariage de sa soeur avec le jeune vicomte de Rohan, 10 avril 1407 (Dom Morice, Pr. II, 784). En 1418 et 1424, capitaine de Redon, il le fut ensuite de Nantes (Pr. II, 1166). En 1417, 1420, 1427 « grand Maistre d'hostel » et gouverneur des finances. En 1420, dans la ligue des seigneurs pour le duc contre les Penthièvre figure Tristan de la Lande (ib. Pr. II, 1060). — Exécuteur testamentaire au testament de Richard de Bretagne, comte d'Etampes, en 1425 (ib. 1171). Grand maître d'hôtel, et l'un des commissaires nommés par le duc Jean V pour la réformation des finances de la justice, 23 janvier 1428 (Dom Morice, Pr. II, 1217). Il figure aussi dans les étrennes de l'an 1428 (ib. 1224) parmi les pensionnaires du duc, en 1430 (ib. 1231) ainsi que messire Charles le Scanff, capitaine de Vannes. — Dans les comptes de 1434 à 1442, tous les deux figurent également (ib. 1270). Tristan de la Lande, seigneur de Guignen, épousa : 1° MARGUERITE DE BRUC, fille de Jean de Bruc, seigneur de la Bouteveillaye, vice-chancelier de Bretagne, et de Lucie de Coëtlogon (du Paz, p. 91) et dont la soeur, Isabelle de Bruc, fut mariée par le duc de Bretagne avec Jean de Malestroit, seigneur d'Oudon. 2° JEANNE DE TEHILLAC, vers 1415 : les enfants issus de ce second mariage prirent le nom et les armes de Téhillac] pour vendre terres aud. sieur apartenant dapté du vingt sixième jour de mars l'an mil quattre centz vingt et six, signé Jan d'Andigné ». Les derniers titres (sur parchemin) où paraît Messire Charles le Scanff, seigneur du Dréortz et de Brécilien, sont de 1448, année où il mourut. Il avait épousé, d'après le manuscrit de la réformation de 1668 (v. article Boutiez) JEANNE BOUTIER, fille de Jean Boutier [Note : BOUTIER : D'hermines à 4 burelles de gueules (Sceau 1200), et gironné d'hermines et de gueules de six. (Sceau 1370)], seigneur de Châteaudacy, et d'Aliènor de la Jumelière, et petite-fille de noble écuyer Jean Boutier, seigneur de Chateaudacy, et de Jeanne de Saint-Gilles. Aliénor de la Jumelière était fille de noble et puissant Guillaume de la Jumelière, seigneur de Martigné Briand, la Guerche et Blaison, et de Marquise de Blossac. Devenue veuve, Jeanne Boutier épousa en secondes noces Jean de la Chataigneraie, seigneur de Marzan. De son mariage avec messire Charles le Scanff naquirent Alain qui suit, et Fleurine le Scanff qui fut la femme de Guillaume de Saisy, seigneur de Kerampuil, lequel était fils aîné de Guillaume de Saisy, seigneur de Kerampuil, et de Méance de Trémédern. (Voyez le P. le Laboureur, page XV des généalogies de l'Histoire du maréchal de Guébriant).

ALAIN II LE SCANFF, seigneur DU DRÉORTZ, en Priziac, et de Brécilien, en Paule, eut pour curateur et garde noble, escuier Henry le Scanff, frère de Charles le Scanff, son père, ainsi qu'il est prouvé dans un acte « dapté du second jour de janvier, l'an mil quattre centz cinquante et six, relaté dans l'inventaire des titres du 20 octobre 1604 ». Un autre acte des archives de la seigneurie de Paule, apprend que dès 1450 Alain le Scanff avait pour femme THOMISE DE KERAUTEM [Note : DE KERAUTEM : De gueules à trois fasces d'argent – Alias : surmontées d'un lambel (Sceau 1421). Paroisse de Carnoët]. Parmi les titres qui le concernent se trouve un compte original sur papier, de mai 1475, qui commence ainsi : « ceste le livre par lequel je Chrestien Corvest, receveur et officier de noble homme Alain le Scanff, seigneur du Dréortz, de Brécilien, et de Château d'Assis, des receptes et mises par luy faictes au nom de môd seigneur ez parrouesses de Paoul et Glomel en lad. seigneurie de Brécélien, dampuis le premier jour de may l'an mil quatre cent soixante et quinze jusques au premier jour de may dilecques ensuyvant ainsi compté pendant un an atier ». Ce compte de la seigneurie de Brécilien comprend les rentes et redevances des villages de « Brécélyen, Kergroes, Kerloeguennic, Kergoasou, Kersac'h, Toulhalec, Chastellaouenan, Guerfuloc'h, Kerenep, Keranturcquet, Sant-Donoezon, Kerbrunet, Kerdezel, Stangandour, Lansalaiin, Saint-Eloy, Kereffaut, Coëtfarigou, Kerduel, Botlan, le bourg de Paoul (sept tenues) Menez Brélivet, Kerlefvras ». Tous ces villages qui forment une grande partie de la paroisse de Paule, constituaient autrefois la seigneurie de Brécilien, et montrent qu'elle était importante. A cette même date de 1475, est mentionné dans l'inventaire des titres « Contract faict par nobles homs Allain le Scanff seigneur du Dréortz, et missire Charles de Boutteville, recteur de l'église parochialle de Paul en son nom et stipulant pour ses paroissiens du dit Paul et fabricques de la chappelle de Monseigneur Saint-Siforien sise en ladite paroisse de Paul [Note : Cette chapelle de Saint-Symphorien, tout près de Brécilien, n'existe plus : sa fontaine, qui était ornée d'un fronton monumental avec la statue du saint, est également démolie, comme dans ces contrées toutes choses le sont] par lequel est deub quinze soubz de rante par chacun an le lendemain du jour de la feste de monsieur Saint-Siforien à cause de ladite chappelle, et autres choses mentionnez aud. contract, dapté du vingt et quattrième jour d'aougst l'an mil quattre centz soixante et quinze. Signé Loys Fraval passe ». (Cotté dans l'inventaire de 1664 d. d. c.). Je trouve encore pour Alain le Scanff : « acte de donnason faicte au sieur du Dréortz par noble homme Michel le Pennec [Note : Michel le Pennec fut maître d'hôtel de la duchesse de Bretagne, en 1480. Il était fils de Jean le Pennec, seigneur de Kerdouro, et de Perrine de Bogat, et mari d'Aliette Guillart, celle-ci fille de Philippot Guillart et d'Anne de Carné (P. le Laboureur, p. 72). Olivier de la Châtaigneraye était frère de mère d'Alain le Scanff, dont la mère, Jeanne Boutier, s'était remariée à Jean de la Châtaigneraye], seigneur de la Moignac et Kerdouro, ou nom et comme curateur de 0llivier de la Chataigneraye, pour certaines rantes deubs sur Kerlevras en Paul, dapté du dernier jour de juign, l'an 1478 ». Alain le Scanff mourut en 1488 ayant pour fils Jéhan le Scanff qui suit.

JÉHAN LE SCANFF, seigneur DU DRÉORTZ et DE BRÉCILIEN, est dit expressément fils d'Alain le Scanff, dans un titre des archives de Paule, du 20 juillet 1502. Ce fut sans doute lui qui fit alliance avec l'héritière des Vaux (p. de Dingé, évêché de Saint-Malo) [Note : DES VAUX : Châtelains dudit lieu, paroisse de Dingé, évêché de Saint-Malo. D'or à trois merlettes de sable (Sceau 1302)]. Il y a deux titres concernant Jéhan le Scanff. En 1498, il était remplacé par Gilles qui suit, son fils vraisemblablement.

GILLES LE SCANFF, seigneur Du DRÉORS, de Château d'Assis et de Brécellyen (qualifié ainsi dans les actes de 1498 et 1500), épousa, d'après les titres mêmes de la seigneurie de Paule, ANNE DU CORMIER. La date de la mort de Gilles est parfaitement déterminée dans l'aveu de Paoul au Roi, le 6 mai 1540 : « Les dites choses (y est-il dit) advenues au dit le Scanff par succession de feu Gilles le Scanff, son père, décédé neuf ans sont ». Il mourut donc en 1531, laissant d'Anne du Cormier qui lui survécut, Pierre qui suit :

PIERRE LE SCANFF, fils de Gilles, est qualifié dans ce même aveu du 6 mai 1540, seigneur du Dréortz, du Pélinec, des Vaux et de Brécilien. Cet acte « est fait et gréé en la maison du Dréortz, en la salle d'icelluy, le jeudy sixième jour de May, mil-cinq-cent-quarante, ainsi signé Aleno, passe et Louvel passe ». Et comme dans cet aveu, Pierre le Scanff « institue son procureur, Tristan le Scanff, son fils, avec pouvoir exprès quand à ce et à toutes autres choses, » etc., cela prouve que son mariage remontait à plus de vingt ans. Il avait épousé JEANNE DU JUCH, fille de haut et puissant Hervé du Juch, seigneur de Pratanroux, capitaine de Quimper, mort le 4 septembre 1501, et de Marie de Guernarpin qui mourut le 3 février 1539 [Note : DU JUCH : D'azur au lion d'argent, armé et lampassé de gueules (Sceau 1365). Devise : LA NON PAREILLE]. Jeanne du Juch était soeur de Raoul du Juch qui décéda en 1534, et dont la femme fut Jeanne de la Chapelle, fille d'honneur de la duchesse Anne, mariée, en premières noces, au château de Blois en présence de Louis XII et d'Anne de Bretagne, à Jean III sire de Rosmadec. Noble chevalier Morice de Guernarpin, seigneur de Liscuit (en Laniscat), était alors qualifié seigneur de Paule [Note : Cette partie de la seigneurie de Paule possédée par les seigneurs de Liscuit, se nommait seigneurie de Liscuit en Paule, comme celle possédée par les le Scanff se nommait seigneurie du Dréortz en Paule], et pour preuve voici le titre original que nous avons du 26 mai 1470 : « En nostre cour à Callac, le comparant connait tenir à ligence et à foy sans aucun devoir de rachat, sous la seigneurie de noble chevalier messire Maurice de Guernarpin, seigneur de Liscuit, à cause de sa seigneurie de Paule, être homme et sujet du dit seigneur de Liscuit, etc. ». Sa nièce et héritière, Marie de Guernarpin, fille de feu Jean de Guernarpin et de Jeanne Provost, fut mariée, le 11 mars 1481, à messire Hervé du Juch, seigneur de Pratanroux, fils de feu Henry du Juch, chevalier seigneur de Pratanroux, chambellan et conseiller du duc, et de Marguerite du Juch. Devenue belle-mère de Pierre le seigneur du Dréortz, elle fit passer à Jeanne, sa fille, cette seigneurie dite « de Liscuit en Paule » qui est toujours mentionnée dans les actes comme venant d'elle. Nous trouvons dans l'inventaire de titres de 1604 : « Contract d'eschange entre nobles homs Pierre le Scanff, seigneur du Dréortz, et noble et puissante dame Marie de Guernarpin, dame de Liscuitz, pour lequel led. seigneur du Dréortz a baillé à la dite damoiselle la pièce seigneurye et juridiction du Rouvray a luy apartenante estant soubz le franc reguere de Dol en la paroisse de Kerfantain, et en retour et récompense ladite damoiselle a baillé aud. seigneur du Dréortz touttes et chacune des pièces, héritaiges et rantes de quelque espèce que ce soict avecque toutte la juridiction court et seigneurye qu'il a et lui apartient en la paroisse de Paule, appelée le fief et juridiction de Liscuitz, tenu prochement soubz la court et juridiction de Rostrenen, passé par la court de Moncontour dapté du dimanche vingt et neufvième jour d'octobre l'an mil cinq centz trante et six. Signé G. le Forestier passe ; G. de Gaudemond passe, et icelle cotté C. C. t. ». C'était trois ans avant la mort de la dame du Juch. Parmi les titres originaux, citons : 1) un aveu du 19 avril 1534, du manoir de Keriergartz « par M. Pierre Jourdan, escuier, sr. de Keriergartz, à cause de la seigneurie de Brécilien » ; 2° Une transaction sur procès, du 4 décembre 1537, pour Kerloguennic et Kereffaut que fait noble homme Pierre le Scanff, seigneur du Dréortz, Pellinec, Château d'Assis et Bressilien ; 3° Aveu pour Kerouller, du 7 mai 1540, en la Cour et seigneurie du Dréortz en ses juridictions de Paoul, sous noble homme Pierre le Scanff, seigneur du Dréortz, de Brécillien, à cause des dites juridictions de Paoul ; 4° Un aveu du 6 mai 1540, pour Kergroas en Paoul, sur vélin, avec un sceau pendant portant la croix engreslée des le Scanff ; 5° Une déclaration passée le 10 avril 1538, et aveu du manoir de Keriergartz et dépendances par M. Maurice le Dimanach, sr. de Keriergartz, sous ligence, à foy, sans devoir de rachat de noble homme Pierre le Scanff, seigneur du Dréortz, à cause de la dite seigneurie de Brécellien « outre connoit le dit Dimanach tenir et qu'il tient ligement et à foy sans devoir de rachat sous le dit sr. du Dréortz, et damoiselle Jehanne du Juch, sa compagne, à cause d'elle, à raison de la juridiction de Liscuit en la paroisse de Paoul, les héritages qui ensuivent au bourg de Paoul, à Keralliou à Saint-Éloy, à Kerléran » ; 6° Une transaction du 1er juin 1559, passée entre noble homme Pierre le Scanff, et Jeanne du Juch, sa compagne, sr. et dame du Dréorz, au sujet de terres dépendantes de Kervoazou, annexées au lieu et manoir de Brécilien. L'acte se termine ainsi : Ce fut fait et le gré pris en la salle du dit lieu du Dréortz en Prisac, le 1er jour de juin, l'an 1559, signé Pierre le Scanff. En l'an 1527, Pierre le Scanff figurait au rang des plus considérables seigneurs de la contrée. On le trouve dans la curatelle de Louis de Rohan, sire de Guémené, le 29 juillet 1527, « afin de créer et d'instituer pour garde et curatrice noble et puissante dame Marie de Rohan, mère du sire de Guémené, avec les autres membres du conseil de tutelle, les sires de Rieux, d'Harcourt, de Malestroit, de Laval sire de Châteaubriant, de Maure, du Chastel, de Guémadeuc ; Charles du Quellénec, vicomte du Fou tous proches parents ; et les seigneurs du voisinage, qui sont : Pierre de Tinténiac, seigneur de Quimerc'h ; Louis de Bouteville, seigneur du Faouët ; Raoul du Juch, seigneur de Peillac et de Pratanroux ; Alain de Tyvarlen ; Tristan de Carné ; Alain de Guengat, capitaine de Brest ; Pierre de Talhoët, seigneur de Langueouez ; Louis de Ploeuc ; Pierre le Scanff, seigneur du Dréortz ; Guyon de Talloët, seigneur de Crémenec ; François Esmes, seigneur de Kerservant, et plusieurs autres » (D. Morice, Pr. III, 972). Pierre le Scanff mourut en 1565 et eut pour successeur son fils aîné, Tristan, qui suit. Pierre, frère juveigneur de Tristan, est seulement qualifié seigneur de Kerloaguennic, et est dit y demeurant, dans des actes des 13 et 14 janvier 1588, où aveu lui est fait pour les villages de Keranturquet, Kervoazou, Kerdahel, Castellaouénan, Kerbrunec, Kersarc'h, Kerfuloc'h, Kerennep, Goazfarigou. Il est encore question de lui dans un contrat de vente du manoir de Kerlévras, en Paule, consenti par noble homme M. Moricze le Dimanach, seigneur de Kerlévras, à escuier Pierre le Scanff, sr. de Kerloaguennic, et y demeurant, le 11 juin 1590, « et fut faict et le gré prins aud. lieu et manoir de Kergloaguennic, en la salle haulte dud. lieu. Et signent Pierre le Scanff et M. Dymanach » (Original sur papier). Je ne sais rien de plus sur Pierre le Scanff qui a dû rebâtir, en 1575, le manoir de Kerloguennic, suivant la date qui s'y trouve extérieurement. Il est probable qu'il périt dans les guerres de la Ligue. Marie le Scanff, fille de Pierre le Scanff et de Jeanne du Juch, épousa en 1546 (suivant le manuscrit de la réformation de 1668), Guillaume Boutier, sr. de Seven et de Launay-Blot, lequel était fils d'Olivier Boutier, seigneur de Séven et de Launay-Blot, et de Marguerite de la Blanchardays [Note : Marguerite de la Blanchardays, fille de Girard Blanchard, sr. de la Richardière, et de Marie de la Touche (manu. de la réformation)] et petit-fils de Guillaume Boutier, sr. de Launay-Blot, et de Jeanne de Rouvray ; lequel Guillaume était frère de Jeanne Boutier, femme, comme il est dit plus haut, de messire Charles le Scanff, seigneur du Dréortz et de Brécillien. Du mariage de Marie le Scanff avec Guillaume Boutier naquit : Haut et puissant Gilles Boutier, seigneur de Chateaudacy, Launay-Blot, la Grimaudais, Chateaufort, capitaine de cent hommes d'armes, gouverneur de Corbeil, qui épousa Claude de Villetout. (Extrait de l'arrêt du 24 août 1669).

TRISTAN LE SCANFF, seigneur DU DRÉORTZ, Pélinec, Brécilien, ainsi qualifié dans des actes des 3 mars 1567, et 29 janvier 1570, épousa CLAUDINE DE GUER, fille de Charles Ier de Guer, seigneur de la Porteneuve (en Riec), et de Françoise de Kervégant, dame de Kervichart, sa seconde femme. — Claudine de Guer avait pour frères : Charles II de Guer, seigneur de la Porteneuve, époux en 1545 de Marie de Rosmadec, et Yvon de Guer, marié à Catherine de Quélen, le 1er février 1570. Tristan le Scanff était mort au commencement de l'année 1577, d'après un aveu du 29 avril 1577, fait à son fils aîné et successeur, Yves le Scanff qui suivra [Note : DE GUER : D'azur à sept macles d'or, 3, 3, 1, qui est le Sénéchal ; au franc canton d'argent, fretté de huit pièces de gueules. Devise : SINE MACULIS].

YVES LE SCANFF, seigneur DU DRÉORTZ, Pellinec, Brécellien, etc., dès 1577, comme nous l'avons vu, succédait à son père. Il mourut en octobre 1591, probablement victime des guerres qui bouleversaient alors la Bretagne. On ignore son alliance, mais toujours mourut-il sans hoirs, ainsi que le disent formellement les titres. Françoise le Scanff, sa soeur aînée, lui succéda. Il avait sans doute pour autre soeur, damoiselle Catherine le Scanff, appelée dans l'inventaire des titres de la seigneurie de Paule, la dame de Morgant, qui y figure en 1571 et 1576, pour les appartenances en la paroisse de Paule (Coëtescanff, Kergroix, Botlan, etc.).

FRANÇOISE LE SCANFF devint l'héritière principale et noble de son frère, Yves le Scanff. Elle avait épousé (probablement vers 1564), messire Jean de Talhoët-Kerservant, seigneur de Kerservant et de Crémenec où il demeurait, et dont les armes [Note : DE TALHOET-KERSERVANT : D'argent à trois pommes de pin versées de gueules, au lambel de trois pièces] se trouvent dans le grand vitrail de la chapelle Sainte-Barbe, proche de Crémenec, et les personnages de sa famille représentés comme bienfaiteurs [Note : C'est à tort que dans l'Armorial de M. de Courcy on les met : d'or au chef de sable]. Il était fils ou petit-fils de Jan de Talhoët et de Marguerite de Malestroit [Note : Celle-ci était fille de Jean de Malestroit, seigneur de Kaër, et de Catherine de Rohan]. Jean de Talhoët-Kerservant prit part aux premières campagnes des guerres de la Ligue, entre autres, au siège, de Pont-l'Abbé, en 1589, et mourut en 1591, victime aussi sans doute des guerres qui désolaient le pays. Il eut pour fils et successeur :

NICOLAS DE TALHOET-KERSERVANT, seigneur de KERSERVANT, du Dréortz, de Crémenec, de Paule, chevalier de l'ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, capitaine du ban et arrière-ban de la noblesse de l'Évesché de Cornouaille, dans un aveu de déclaration fourni au Roi sous la court et juridiction de Kerahes (du 1er octobre 1601). Il y est dit que la seigneurie de Paule lui est échue et advenue « de la succession collatéralle par le décès de deffunct messire Yves le Scanff, vivant seigneur de Paulle, et par représentation de deffuncte dame Françoise le Scanff, vivante soeur aisnée du dit Yves, et mère du dit de Talhoët, le debcès du dit Yves advenu sans hoirs procréés de son corps, aud. mois d'octobre, mil cinq centz quatre vingt unze » [Note : Archives de la seigneurie de Paule]. Nicolas de Talhoët prit comme son père une part importante aux guerres de la Ligue en Bretagne, et figura, à partir de 1594, parmi les capitaines du parti royaliste. La Fontenelle s'empara de son château Crémenec [Note : Ce château était situé au bord de l'Ellé, non loin de Sainte-Barbe-du-Faouët] (en Priziac) qui lui servit de repaire. C'est là, et aussi à l'abbaye de Langonnet, proche de là, et dont il s'était également emparé, qu'il amenait son butin et les prisonniers qu'il retenait jusqu'au paiement de rançons énormes, et qui sortaient des cachots de Crémenec, semblables à des spectres. Kerservant (c'est ainsi que le chanoine Moreau désigne toujours Nicolas de Talhoët) ayant été nommé gouverneur du château de Pont-l'Abbé, le fortifia et en fit un point d'appui pour soutenir Lézonnet et le maréchal d'Aumont dans leurs opérations contre Quimper. Cette ville tomba enfin, et sa reddition fut le signal d'une pacification générale, dont chacun tira profit. Kerservant eut pour sa part le collier de l'ordre du Roi, et un titre de gentilhomme ordinaire de sa chambre, mais peu s'en fallut qu'une vengeance privée ne terminât ses jours d'une façon sanglante. C'était, dit le chanoine Moreau, vers la huitaine du sacre (1595) ; Kerservant tenait encore le poste de capitaine du château de Pont-l'Abbé, quand un gentilhomme nommé Rolland du Guermeur, sr. de Coroarch, tenta de l'y surprendre par vengeance, car il avait pour femme la jeune héritière de Roscanou [Note : Elle seule, ainsi que Claude de Kerlech du Chastel, femme de Robert de Kerlech, baron du Chastel, avaient échappé au terrible massacre de Roscanou dont nous avons parlé ailleurs (septembre 1590)] (en Gouézec) qui n'avait pas plus de 15 à 16 ans, et qui s'amourachait de Kerservant au vu et au su de tout le monde. Coroarch n'ayant pas réussi dans une première tentative, et Kerservant s'étant retiré par la suite au château du Pont-l'Abbé, son ennemi réunit vingt cinq complices : la bande se présenta aux portes, sous figures de paysans chargés de bois, mais il se trouva qu'à ce moment Kerservant se promenait sur le pont et fut heurté par un de ces prétendus paysans qu'il voulut arrêter, et qui, ne sachant se contenir, tira au capitaine un coup de pistolet, qui ne fit que le blesser légèrement. Ce fut assez pour faire manquer l'entreprise : Le premier conjuré, celui qui avait tiré inconsidérément, fût tué dans un créneau par où il voulait se jeter à la douve ; un autre fut mis à rançon de deux ou trois cents écus ; quelques-uns même furent pendus. Kerservant s'empara de Coroarc'h qui, après un long séjour dans les prisons de Rennes, fut condamné à trois années de service au Roi. Nicolas de Talhoët eut trois femmes. La première, celle qui est désignée comme dame de la Coudraye en Tréméoc, s'appelait Béatrix de Launay. Elle avait été baptisée en grande pompe [Note : Registres des baptêmes, 1565-1570, f° 134 (Archives communales de Saint-Malo). On remarquera que dans l'acte baptistaire le père de Béatrix est appelé « Jacques ». C'est aussi sous ce prénom qu'il est désigné dans d'autres actes de la même époque] à la cathédrale de Saint-Malo le 8 septembre 1569. L'acte baptistaire fait connaître qu'elle était fille « de messire Jacques de Launay [Note : DE LAUNAY D'argent au chevron engreslé de sable], capitaine et lieutenant pour le roy nostre sire en ceste ville de Saint-Malo, et de dame Guillemette Bauld, sa compaigne, sieur et dame de Tallevert : [Note : Les Launay étaient aussi seigneurs de Guerngelin, en Languidic, de Pontsal, en Plougoumelen, de Bézidel, en Brech, de Keronic, en Pluvigner]. Elle avait eu pour parrain Révérend Père en Dieu monseigneur monsieur Charles d'Espinay, évesque de Dol, et fut principale commère Béatrix de Jonchères, dame de Châteauneuff ». M. de Launay commandait en l'absence et au nom de Georges de Bueil, seigneur de Bouillé, capitaine de cinquante hommes d'armes, lieutenant général pour le roi en Bretagne, et gouverneur de Saint-Malo : celui-ci avait épousé Louise de Launay, nièce de son lieutenant. D'après les mémoires manuscrits de Frotet de la Landelle, Béatrix aurait été son unique héritière, de telle sorte qu'elle aurait réuni sur sa tête, avec la fortune de son père, celle de M. de Bouillé. Ce qui est certain, c'est qu'elle avait perdu ses parents bien avant sa majorité et qu'elle était fort riche. Honorat de Bueil, comte de Fontaines, neveu et successeur de l'ancien lieutenant général, jugea bon de conserver tous ses beaux biens dans sa maison et maria Béatrix de Launay, par contrat du 30 décembre 1585, à son second fils Georges de Bueil, seigneur de Bouillé, qui n'était encore qu'un enfant [Note : Dans ce contrat, c'est Honorat de Bueil, comte de Fontaines, qui stipule en son nom, comme s'il épousait lui-même Béatrix de Launay, ainsi que nous l'avons constaté nous-même à la bibliothèque nationale. Mais en réalité, il traitait pour son fils cadet. Le mariage de ce dernier avec l'héritière de Launay n'est pas contestable : dans son acte de sépulture, on lui donne un titre seigneurial qu'il ne pouvait tenir que de sa jeune femme : « monsieur de Talvert, fils de monsieur de Fontaines ». (Archives communales de Saint-Malo, registre des sépultures de 1588-1594, f° 7). Le comte de Fontaines n'était pas veuf en 1585, et sa femme, Anne de Bouillé, mère de ses trois enfants, lui a survécu : elle vivait encore en 1599, ayant perdu un fils aîné mort peu de temps après son père et n'ayant plus qu'une fille, Mme de Bellegarde, qui mourut sans enfants. Le comte de Fontaines avait un frère cadet, Louis de Bueil, seigneur de Racan, maréchal de camp, gouverneur du Croisic, dont le fils Honorat, marquis de Racan, est devenu un poète célèbre]. Sur les entrefaites, le jeune époux, âgé de quatorze ans au plus, mourut de la petite vérole, le 14 avril 1588, et sa veuve resta en tutelle chez le comte de Fontaines jusqu'à la mort de celui-ci, qui fut tué lors de la prise du Château par les Malouins, dans la nuit du 11 au 12 mars 1590. Six mois après, elle épousa Nicolas de Talhoët. Voici, à la date du dimanche 2 septembre 1590, l'énoncé de la troisième publication ; « Noble et puissant Nicolas de Talhouet, seigneur de Crémenec, des Bois, des Vaux, etc. et noble et puissante Béatrix de Launay, dame de Guergelin et de Pontsal, douairière de Bouillé » [Note : Archives communales de Saint-Malo, 1er registre des mariages, f° 82. Il est à noter que dans ce document Béatrix de Launay est qualifiée douairière de Bouillé, ce qui confirme le fait de son premier mariage avec le fils cadet d'Honorat de Bueil]. Par l'étendue nouvelle de ses biens, comme par le rôle qu'il avait joué dans la guerre civile, et les distinctions données en récompense par le Roi, Nicolas de Talhoët devint l'un des seigneurs les plus considérables du pays. Dès l'année 1604, il a le titre de capitaine du ban et de l'arrière-ban de la noblesse de Cornouailles, et il le portait encore en 1624. Le nom de la seconde femme manque ici, mais la troisième a une étrange histoire ; elle s'appelait MARGUERITE DE LA RIVIÈRE, fille de François, seigneur de Champlemy, lieutenant général pour le Roi en Nivernais, capitaine de 50 hommes d'armes, chevalier de l'ordre du Roi et gentilhomme de sa chambre, et d'Anne de Vettegen. Mariée à M. de Kerservant, fort âgé et valétudinaire elle fit bientôt déclarer le mariage nul par l'official de Vannes, et convola en secondes noces avec Nicolas de Talhoët, propre fils de M. de Kerservant et de Béatrix de Launay. Aussi peu heureux que le premier, ce mariage fut encore déclaré nul par sentence contradictoire de l'official d'Angers, après qu'un rescrit de la cour de Rome, en date du 31 janvier 1630, eut permis aux parties de se remarier. Une longue procédure à ce sujet durait encore en septembre 1638, et se termina par la confirmation de la sentence de dissolution, et quelques années plus tard, les deux époux se remarièrent chacun de son côté. Marguerite de la Rivière épousa, en 1645, à l'église Saint-Eustache de Paris, M. de Mailly, de la branche de l'Espine, qui fut assassiné à Doullens. La légitimité du fils qu'elle en avait eu fut longtemps contestée par la maison de Mailly [Note : Tout l'article Béatrix de Launay, avec ses notes correspondantes, est dû à l'érudition inépuisable de monsieur F. Saulnier, conseiller  la Cour d'appel de Rennes, qui a bien voulu nous le communiquer. Ce qui concerne Nicolas de Talhoët est en grande partie pris dans la Généalogie de Talhoët]. Des trois femmes de M. de Kerservant, Béatrix de Launay seule lui donna un fils et une fille. La seigneurie du Dréortz et celle de Paule, toutes deux si longtemps unies, se séparent à Nicolas II de Talhoët qui donna cette dernière en partage à sa soeur, le 20 octobre 1604. Nous reportons donc en note finale (Note finale) la suite des seigneurs du Dréortz, et nous continuons celle des seigneurs de Paule.

MARIE DE TALHOET, fille de Jean de Talhoët-Kerservant et de Françoise Le Scanff, fut partagée par son frère, NICOLAS DE TALHOET, et reçut de lui, le 20 octobre 1604, pour sa part les terres de Grandbois, Brécilien et Paule, et autres héritages. Elle avait épousé messire JACQUES DU GOURVINEC, seigneur du Bézit (en Saint-Nolff), fils de Guy du Gourvinec, seigneur du Bézit, et d'Isabeau de Callac. Elle fut partagée avant l'année 1502, suivant l'acte suivant des archives de la seigneurie de Paule : « Comme ainsin soict que par acte du second de janvier 1602, porté par la cour de Hennebond entre messire Nicolas de Talhoët, seigneur de Kerservant, de Crémenec, du Dréorz, etc., d'une part, et messire Jacques dit Gourvinec et damoiselle Marie de Talhoët, sa femme, sr. et dame du Bezit, etc., le dit sr. de Kerservant auroit baillé en partage à la dite Marie de Talhoët, sa soeur, pour son droict naturel et légitime portion ès successions paternelle et maternelle de deffunct messire Jean de Talhoët et dame Françoise Le Scanff, leurs père et mère communs, à la raison d'un tiers pour le paternel, et une neuffiesme partie seulement de la maternelle ; pour ce que le dit seigneur de Kerservant auroit succédé collatéralement à deffuntz Marc et Claude de Talhoët, leurs frères germains, décédez après la dite le Scanff, leur mère et leur dict père ». Marie de Talhoët mourut en 1631, et la seigneurie de Paule advint à son fils aîné qui suit.

Note : EXTRAIT d'un compte que présente à messire Jacques du Gourvinec, le 1er septembre 1603, son receveur, Nicolas Noblot. (Archives de la seigneurie de Paule). C'est le compte tant en charges que descharges que présente Nicollas Noblot à escuyer Jacques du Gourvinec, sr. du Bezit, des deniers reçus par le dit Noblot, tant du dit sieur, que des gens de par luy, depuis notre dernier proconte faict et arresté le 13ème jour de juin 1608, à Vennes. Et premier : Le dit contable se charge de la somme de douze livres tournois, qu'il a reçue de Pierre Le Vaillant, à valloir sur 18 l. qu'il avaict promis à mon dit sieur pour les nouveautez de la maison du moulin du bourg de Saint-Nolff et du jardin, le 21 de juign 1608. Davantage le dit Noblot, contable, se charge de cinq quartz d'escuz, vallant 4 l., reçu de mon dit sieur le 23ème jour de janvier 1609. Oultre se charge de diz quartz d'escuz, qu'il reçut le dit jour du dit sieur, qui vallent 8 l. Plus se charge de la somme de 3 l. reçu tous en soubz du dit sieur à Vennes. Et oultre se charge de la sôme de 290 l. receus de M. Guillaume Coz, fermier de la terre et seigneurie de Kerloguennic, en Paoul. Le dit contable se charge pareillement de la sôme de 750 l. qu'il a receu des fermiers de la terre du Grand-Boys. La présente charge se monte à 1350 l. 6 soubz tournois. Ensuivent les payementz, frais et misses faictes par Noblot, contable, pour et au nom du sieur du Bézit, tant en ses procès qu'autrement. Et premier : Demande le dit contable estre deschargé de dix soubz qui ly cousta pour faire inthimer Sébastien Corlé sur deffault, au sergent et au procureur, le 17 de Juign 1608. La fême du dit contable a achepté pour 13 soubz de soye pour madamoyselle du Bésit, pour monter une bource, suivant sa missive. Et pour la fason de la dite bource le dit contable a payé 12 soubz. Item le dit contable, le 28 du dit moys, paia pour ung empan de tripe de velloux, pour parachever le harnoys de la haquenée de la dite dame, douze soubz. Et pour houict boutons à queues, oultre la douzaine qui avait esté achetée pour les deux harnoys, savoir quatre de soye violette et les quatre aultres de soye noire, dix-sept soubz. (Suivent divers frais de procédure). Pour une couroye et ung crampon que le dit Noblot a faict mettre à la selle de l'un des chevaux de mon dit sieur, 3 soubz. Le mardi 17 de mars, le dit contable alla coucher à Quimpert-Corantin pour la solicitation du jugement du procex d'entre mon dit sieur et le recteur de Paoul, dont le 2 du dit moys led. contable obtint sentence, par laquelle le dit recteur, faulte à luy de n'avoir porté estat à l'oppozition faite par mon dit sieur sur les banyes du mariage d'entre Guillaume Le Guével et Julienne Guillou, et auroit passé oultre à la célébration des nopces, il fut condempné à dix livres tournois d'amende, moitié à l'église du dit Paoul, et l'aultre moitié au dit sieur et aux despans du procex ; pour les espiczes de laquelle sentence le dit contable a paié 9 l. 12 soubz. Estant au dit Paoul, le dit contable filt marché avec des massons, pour faire un tallu contre la chaussée des moulins de Stangandour de, la terre de Kerloguennic, et pour masonner ce qui reste à faire de masonnage au grand pount, pour 24 l. et leur a baillé six livres. Receu par le dit contable pour la ferme du Grand Boys 750 l., et pour partie de la ferme de Kerloguennic 290 l. et un mémoire et estat des frais et paiements faictz par Le Coz, fermier, pour mon dit sieur, portant la somme de 190 l. faisant le total de la dite ferme (480 l.). Paié pour le port de deux pieczes d'estamine que le messager de Nantes aporta, lesquelles avoye esté oubliés au logis du Chapeau-Rouge au dit Nantes au partement du dit sieur, dix soulz. Pour un quartier de veau pour porter au dit lieu du Bésit et pour ung quartier de mouton dix neuff soulz, savoir dix soulz le quartier de mouton et neuff soulz le quartier de veau. Cy après ensuilt les misses que je faittes, oultre celles ci-dessus, pour Madamoyselle du Bésit, compaigne de mon dit sieur du Bésit. Le 23ème jour de septemhre 1608, estant au dit lieu du Bésit, je presté à la dite dame cinq soulz pour bailler à un homme de Kerdavi, qui luy avoit aporté ung de …. Le vendredi ensuyvant, le dit contable paia pour la dite dame trois aulnes de gallon de soye verte à deux sous six deniers l'aulne, qui font sept soulz six deniers. Et pour deux aulnes de voleau à un soulz six deniers l'aulne, il paia trois soulz. Et pour du fil vert, un soulz six deniers. Et pour deux chauffettes de terre, trois soulz. Aussi pour une bouteille de terre, son plain de vinaigre, pour porté au Bésit, 7 soulz. Et pour une aultre bouteille et une chopine d'huille, neuff soulz. Le pénultiesme jour du dit moys, le dit Noblot bailla à la chambrière de la dite dame troys soulz pour achepter des pruneau. Plus le dit contable a paié dix soulz pour deux peau d'agnelin, pour fourer le bord d'un petit manteau à la dite dame. Le 10 de décembre au dit an 1608, le dit contable receut de la dite dame deux quartz d'escuz pour achepter deux bonnets de satin, l'un pour l'un dès filz de mon dit sieur, et l'aultre pour l'une de ses filles, lesquelz coutèrent 50 soulz, et pour ce le dit contable avança 18 soulz. Le 24 de mars au présent 1609, le dit contable achepta pour la dite dame ung chaperon de veloux qui lui cousta sept livres tournois. Et pour de la tresse de fil blanc, pour mettre sur un mantelet de couétil de Flandre, 7 soulz. Pour trois fers et un relevé qu'il fist mettre au cheval qui luy fut envoié, 17 soulz 6 deniers. Et pour un crampon et un porte soullier qu'il fist mettre à la selle, troys soulz. Davantage a missé pour mon dit sieur pour 8 livres de pouldre d'arquebuze achepté à Rennes à 12 soulz la livre, 4 l. 16 soulz. Pour un baril à mettre la dite pouldre, pour l'envoier à mon dit sieur au dit-lieu du Besit, 8 soulz. Item, le dit contable estant à Rennes a achepté un masque de velloux à la dite dame du Bésit, qui luy cousta 30 soulz. Et pour la despance du dit contable, de son retardement au dit Rennes, pour le faict du dit procex, quy a esté le temps de cinq semaines, supplie luy estre alloué par mon dit sieur et par la veuffve Bigaré, 54 livres. Et pour ung sac à mettre les pieczes du dit procex, le dit contable a paié deux soulx. Signé : NICOLLAS NOBLOT. Après avoir veu les mises cy-dessus, nous avons trouvé les dittes mises monter à la somme de trèze centz soixante et unze livres, dix soulz tournoys, et la charge du présent se monte à la somme de trèze cents trante livres, six soulx. Et partant, déduction faite de mise à recepte et de recepte à mise, je me suis trouvé rester devoir au dit Noblot la somme de quarante et une livres, quatre soulz tournoys. Faict et arresté au Bézit, ce premier septembre mil seix centz et neuf, et ce sans desroger aux aultres procontes faictz entre nous devant ce jour. Signé : JACQUES DU GOURVINEC.

Messire MARC DU GOURVINEC seigneur DU BEZIT DE PAULE, etc., fils aîné et démissionnaire de Jacques du Gourvinec, seigneur du Bézit, Kerdavy, la Houlle, Kergoff, et héritier principal et noble de défunte dame Marie de Talhoët sa mère, dame des dits lieux de Brécilien, Kerloguennic, et du Dréortz, en Paule, « séjournant le plus ordinairement à son château du Bézit (paroisse de Saint-Nolff, évêché de Vannes), » dit la déclaration du 4 décembre 1631, fut seigneur de Paule jusque vers 1644, c'est-à-dire une douzaine d'années environ, et vendit ses biens de Paule à son cousin germain, messire Christophe Budes, seigneur du Tertrejouan, conseiller et garde des sceaux au parlement de Bretagne, fils de messire Jean Budes, chevalier, seigneur du Tertrejouan, et de Louise du Gourvinec (soeur de Jacques) ; mais celui-ci, pour équilibrer le partage de sa sœur, Marie Budes, femme de messire Gilles Jégou, seigneur de Kervillio (en Saint-Gilles-Pligeaux), et de Kerjan (en Paule et Trégornan), lui passa sa seigneurie de Paule.

Messire GILLES JÉGOU, chevalier, seigneur DE KERVILLIO SAINT-GILLES-PLIGEAUX, KERJAN et PAOUL faisait sa plus continuelle résidence au manoir de Kerloguennic, paroisse de « Paule », d'après un titre du 16 octobre 1644 (archives de la seigneurie de Paule). Un procès-verbal de prisage entre messire Marc du Gourvinec, seigneur du Bézit, Julienne du Gourvinec, et autres leurs consorts, commencé le 27 octobre, et conclu le 18 décembre 1649, montre que des difficultés existaient encore entre lui et les nouveaux seigneurs de Paule. Gilles Jégou de Kervillio fait faire expertise de ses améliorations et constructions à Kerloguennic, et bientôt, sans contestations, tous tombent d'accord. Peu après, Gilles ajouta aux seigneuries de Paule et de Kerjan, celles de Mezle-Carhaix, de Glomel et Moëllou, le 29 novembre 1652, et il fit dès lors du château de Glomel sa principale résidence, laissant celle de Kerloguennic à son second fils, René Jégou, intitulé seigneur de Paule, mais qui en réalité n'a pas possédé cette seigneurie. Nous le trouvons dans les derniers jours de novembre 1670, figurant au procès-verbal de la prise de possession de la baronnie de Rostrenen, par Florimonde de Keradreux, dame de Lantivy du Coscro. Dans la visite de celle-ci à Paule, à l'entrée de l'église, il lui fut fait opposition de la part « de messire René Jégou, chevalier, seigneur de Paule, aiant charge et faisant pour messire Gilles Jégou, chevalier, seigneur de Kervillio, son père, et aussi de la part de missire Gilles Reul, prestre, recteur de la dite paroisse de Paule, qui déclara que depuis 27 ans qu'il est recteur, il n'a reconnu autre seigneur supérieur ni fondateur en la dite église que le dit seigneur de Kervillio, pour lequel il a toujours fait les prières nominales, et aussi avoir entendu dire à deffunt missire Allain Bozec, précédent recteur de la dite paroisse, et aux anciens habitants d'icelle qu'ils n'avaient pareillement reconnu que le dit seigneur de Kervillio, et les seigneurs du Bézy (Gourvinec), précédents propriétaires de la terre et seigneurie de Paule, en laquelle la dite église est située, pour seigneurs fondateurs et supérieurs d'icelle ». Un acte du 7 mai 1673, où Gilles Jégou de Kervillio, en homme très soucieux de ses droits féodaux, se fait faire l'aveu d'une chef rente qui lui est due comme seigneur de Paule, sur la chapelle de Saint-Symphorien, et deux foires l'an, l'une le jour de la feste de Saint-Marc, au mois d'avril, et l'autre le jour de la feste de Saint-Symphorien, au mois d'août, est reporté aux pièces complémentaires. RENÉ JEGOU appelé seigneur de Paule, résida à Kerloguennic depuis son mariage qui eut lieu le 20 décembre 1662, avec FRANÇOISE-AUGUSTINE DE SAINT-NOAY, jusqu'en 1678, époque où cette dernière hérita du château de Trégarantec (en Mellionec), qui devint alors leur habitation. Gilles, son père, était mort le 29 mai 1676.

Messire CLAUDE JÉGOU DE KERVILLIO, vicomte DE KERJAN, président aux enquêtes au parlement de Bretagne, son fils aîné, fut seigneur de Paule, Kerjan, Mezle, Glomel et Moëllou jusqu'en 1678, année de sa mort.

FRANÇOISE-PÉTRONILLE (ou PERRONNELLE) JÉGOU DE KERVILLIO, dame de Paule, de Kerjan, de Mezle, Glomel, Moëllou, fille unique de Claude, née à Rennes, le 5 mars 1661, du premier mariage de celui-ci avec Marie Barrin du Boisgeffroy, épousa, le 19 juin 1680, à Rennes, haut et puissant HENRI-FRANÇOIS DE ROUGÉ marquis du Plessix-Bellière, fils de haut et puissant Jacques de Rougé, marquis du Plessix-Bellière, lieutenant général des armées du Roi, et de Susanne de Bruc. Il mourut à Suze en 1692. Sa femme mourut à Paris le 16 juillet 1728. Son fils, Jean-Gilles de Rougé, marquis du Plessix-Bellière, marié le 23 février 1705, à Lignol, à Florimonde-Renée de Lantivy, baronne de Rostrenen, colonel du régiment d'Angoumois, était mort en 1707, au siège de Sarragosse, et ce fut leur fils, Louis de Rougé, qui succéda à sa grand'mère, la marquise de Rougé.

LOUIS DE ROUGÉ, marquis DU PLESSIX-BELLIÈRE, fils de Jean-Gilles et de Florimonde-Renée de Lantivy, avait épousé, le 21 janvier 1722, MARIE-THÉRÈSE D'ALBERT DE CHAULNES, fille de Louis-Auguste d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, pair et maréchal de France, chevalier des ordres du Roi, et de Marie-Anne-Romaine de Beaumanoir de Lavardin. Il mourut le 24 juin 1732, et eut pour successeur dans la seigneurie de Paule, comme dans ses autres biens, son fils qui suit :

CHARLES-MARIE DE ROUGÉ mourut en bas âge, en 1735. Quelques actes de la seigneurie de Paule sont passés en son nom, sous la tutelle de Marie-Thérèse d'Albert de Chaulnes, sa mère.

CATHERINE-INNOCENTE DE ROUGÉ [Note : DE ROUGÉ : De gueules à  la croix pattée d'argent], soeur de Louis de Rougé, et fille comme lui de Jean-Gilles et de Florimonde de Lantivy, hérita de son neveu, et recueillit les seigneuries de Paule, Kerjan, Mezle, Glomel, etc., et à la mort de sa mère, en 1748, elle devint baronne de Rostrenen. Mariée 1°, le 2 mai 1629, à JEAN SÉBASTIEN DE KERHOENT, marquis de Coëtanfao, 2°, en juin 1747, à Son Altesse EMMANUEL-MAURICE DE LORRAINE, duc d'Elbeuf, pair de France, elle mourut sans enfant, à Paris, en 1793, après avoir vendu sa baronnie de Rostrenen et les seigneuries de Paule, Kerjan, Glomel, Mezle, etc., d'abord à monseigneur Jules-Hercule, prince de Rohan-Guémené, duc de Montbazon qui, dans des titres des 11, 21 mars, et 3 novembre 1781, est qualifié entre autres seigneur de Paule, puis, par retrait, cette seigneurie comme tout le reste de la baronnie de Rostrenen, fut revendue en 1785, à messire Claude-François de Gicquel, marquis du Nédo, fils aîné de François de Gicquel, seigneur du Nédo, et de Élisabeth-Maclovie Le Meilleur, né à Vannes le 1er novembre 1721. Il prit possession, par intermédiaire, de la seigneurie de Paule et de tout le reste, le 10 août 1785. Il émigra le 2 juillet 1793, et ses biens furent vendus nationalement. Il était mort à l'époque où s'effectua la répartition du milliard d'indemnité accordé aux émigrés. La part qui lui revint dans la liquidation fut recueillie par l'ayant droit, Maxime-Pierre-Luc du Bouexic de Guichen [Note : Maxime-Pierre-Luc du Bouexic de Guichen, fils de haut et puissant seigneur Messire Agathon-Luc-François du Bouexic de Guichen, lieutenant des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-Louis, et haute et puissante dame Lucie-Françoise de Calloët de Trégomar, né en Saint-Georges de Rennes le 2 juillet 1788, et solennellement nommé dans la chapelle du château de Lizandré, en Plouha, le 25 septembre suivant, devint chef d'escadron et chevalier de Saint-Louis : il mourut à Paris le 5 septembre 1863. Ses parents s'étaient mariés à Plouha le 2 mai 1786 : sa mère, née le 8 novembre 1761, était fille de messire Pierre-François-Saint-Guillaume-Esprit-Bazile de Calloët, chevalier, seigneur baron de Trégomar, et de Marie-Julie-Perrine Gicquel du Nédo, mariés en Saint-Pierre de Vannes le 5 mars 1753 (M. F. Saulnier)] petit-fils de Marie-Julie-Perrine de Gicquel, dame de Calloët de Trégommar, et soeur du marquis du Nédo, née à Vannes le 9 septembre 1728. Il vendit à Emmanuel-Joseph, comte de Saisy de Kerampuil, ce qui lui restait de droits dans les biens de la duchesse d'Elbeuf ; c'est ainsi que les archives sauvées de la dévastation révolutionnaire sont arrivées en nos mains, et que nous avons essayé de rassembler ce qui s'y trouvait d'important sûr le passé de la région.

Note finale : CONTINUATION DES SEIGNEURS DU DRÉORTZ EN PRIZIAC. Nicolas de Talhoët, second du nom, chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de Kerservant, du Dréortz, de Crémenec, Pontsal, Belair, etc., ne laissa pas d'enfants de ses deux femmes, Marguerite de la Rivière et Nicole de Cosnoal qu'il épousa le 3 février 1630 (?). Dernier représentant du nom de Talhoët-Kerservant, il fut l'un des grands bienfaiteurs du sanctuaire célèbre de Sainte-Anne d'Auray. Le 14 octobre 1631, il avait fait don à cette église, et aux Carmes qui la desservaient, de la partie de la terre de Keranna, paroisse de Pluneret, qui lui venait de Béatrix de Launay, sa mère. Hélène de Talhoët-Kerservant, sa sœur, devint la seule héritière de la fortune fort considérable de ses père et mère. Elle avait épousé, le 28 novembre 1620, Henri de Volvire, chevalier, comte du Bois de la Roche, conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privés, capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, maréchal de camp, lieutenant général en Bretagne et chevalier des ordres du Roi, fils de Philippe de Volvire, seigneur du Bois de la Roche, et d'Anne de Daillon du Lude. Il mourut le 8 octobre 1645, et Hélène de Talhoët mourut en juillet 1663 d'où trois fils et plusieurs filles : Charles, comte du Bois de la Roche, l'aîné, époux d'Anne de Cadillac, n'eut pas le Dréortz en partage. Ce fut son frère puîné, Hyacinthe de Volvire, qui fut possesseur des seigneuries du Dréortz, de Crémenec, de Pellinec, de Keroual et autres dépendances de la succession de Talhoët-Kerservant. Marié en 1665 avec Marie-Ursule Le Rouge, il n'en eut pas d'enfants, et mourut en 1680 au Dréortz. Il fut inhumé dans l'église de Priziac. Joseph de Volvire, marquis du Bois de la Roche, fils aîné de Charles de Volvire, recueillit tout l'héritage dont le dénombrement fut fait le 13 décembre 1683 ; mais le 14 août 1684 il vendit le tout à messire René de Lopriac, conseiller au parlement de Bretagne, marquis de Coëtmadeuc. Celui-ci mourut le 4 décembre 1707, ayant eu plusieurs enfants d'Hélène Romieu, sa 1ère femme [Note : René de Lopriac s'est marié trois fois. Hélène Romieu, riche de plus de huit cent mille livres, qu'il avait épousé en 1645, décédée à Rennes en 1675 ; Marguerite de Langourla, veuve de Guy de Visdelou, seigneur du Hilguy, morte en 1695, et Jeanne-Françoise de Sauvaget, veuve de Louis Hubert de Lasse, qui lui a survécu, ont été ses femmes (Communication de M. Fr. Saulnier)]. Son fils aîné, René, qui fut conseiller au parlement de Bretagne, épousa Hiéronyme-Judith Rogon qui plaida longtemps contre lui pour le faire interdire. Il mourut en 1734, laissant un fils, Guy-Marie de Lopriac, comte de Donges, qui décéda le 19 juillet 1764, marié à Marie-Louise de la Rochefoucauld de Roye, et laissant pour héritiers une fille, la marquise de Kerhoënt, et un arrière-petit-fils, Anne-Marie de Montmorency, âgé de vingt-deux mois [Note : Cet enfant, né en Saint-Sulpice de Paris le 17 septembre 1762, était fils d'Anne-Léon de Montmorency, marquis de Fosseuse, et de Marie-Judith de Champagne, décédé le 23 mai 1763. Celle-ci avait eu pour mère Bonne-Judith de Lopriac, fille de Guy-Marie, mariée, le 27 novembre 1737, à Louis Hubert de Villaines, comte de Champagne, et décédée à Paris le 14 juin 1748 (Notes de M. Fr. Saulnier)]. Félicité de Lopriac de Donges, dame du Dréortz, de Crémenec, Kermain, etc., avait épousé, le 15 juin 1752, Louis-Joseph, marquis de Kerhoënt, fils de Louis-René, chevalier, seigneur de Locmaria, et de Marie-Thérèse de Cameru. Elle mourut sans postérité, sur l'échafaud révolutionnaire, à l'âge de 58 ans, le 8 thermidor, an II, 26 juillet 1794. Le marquis de Coislin, l'un de ses héritiers paternels, eut par partage du 25 mai 1809 pour sa part de l'héritage de sa tante, les terres du Dréortz et de Crémenec, avec leurs dépendances, qu'il a transmises à son héritier, M. le vicomte de Soussay. En 1897, le château du Dréortz est en ruines ; il est situé très prés de l'abbaye de Langonnet, qu'il domine au sud-est. Un grand corps de logis, tout couvert de lierre, avec une demi-tour au milieu, renfermant l'escalier de granit que l'on peut monter encore, et dont la tourelle devait s'élever très haut ; de grandes salles et vastes chambres avec d'immenses cheminées, des fenêtres de forme particulière au rez-de-chaussée, et très vastes aussi au premier étage, mais privées de leurs croisillons de pierre, et presque cachées dans le lierre épais ; des bâtiments de service, à usage de ferme, cernant la cour de deux côtés ; au bas de cette cour, un très grand colombier d'un côté, une chapelle en ruines de l'autre, voilà ce qui reste vers 1897 du Dréortz, demeure ordinaire de Nicolas de Talhoët et de ses prédécesseurs, disent tous les aveux. Le Dréortz a été, comme Crémenec et l'abbaye de Langonnet, occupé et ravagé par le bandit la Fontenelle. Il a aussi servi d'abri au marquis de Pontcallec, traqué par les dragons de Montesquiou (Comtesse du Laz).

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivant de Paule (Paole) étaient présents :

Yvon Coathual, archer en brigandine et vouge ;

Yvon Nicolas, archer en brigandine et vouge ;

Jehan Morice, pour luy et sa mère, archer en brigandine et vouge ;

Jehan Martret, pour luy et sa mère, archer en brigandine et vouge ;

Guillaume du Leslay, pour luy et son ajeule, archer et brigandine ;

Yvon Stephoul, représenté par Guillaume Voland, archer et brigandine ;

Jehan Stephoul, représenté par Jehan Nicolas, en pal et vouge.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Paule (Paol) apparaissent :

Louis du Leslay, sieur de Keranguevel, représenté par Nicolas du Leslay son fils, dict faire pique sèche ;

Maistre Pierre Estienne, sieur de St. Anaon, à cause de sa femme, dict faire corselet ;

Louis de Penpoullou, default ;

Guillaume Audren, default ;

Pierre de Kergoat, sieur du dict lieu, représenté par Gilles de Kergoat son frère, dict faire arquebusier à cheval ;

Louis du Bothon, default.

(à compléter)

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