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LES PAYS RELIGIEUX |
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Dès
le VIème siècle, furent créés, autour des sept villes sièges d'un évêque
: Dol, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Tréguier, Saint-Pol-de-Léon, Quimper, Vannes,
sept évêchés bien connus : Dol, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Tréguier (ces deux
derniers à présent confondus), Léon, Cornouaille, Vannetais. Les sept saints
patrons en sont : Samson, Malo, Brieuc, Tugdual, Pol-Aurélien, Corentin,
Patern. L'évêché de Dol possédait de nombreuses enclaves dans les évêchés
voisins, ainsi en Trégor rural : Coadout et Magoar.
Apparurent bientôt, dans le cadre de certains évêchés, pour des motifs autres que religieux, des distinctions telles que :
-
Trégor et
Petit Trégor
(en partie en Finistère).
- Haut Léon et Bas Léon (ce dernier correspondant au pays Justinok).
-
Cornouaille et
Haute
Cornouaille, celle-ci étant située avant tout en Côtes-d'Armor. Elle
s'étendait jusqu'à la région de Loudéac, dessinant, comme le constata
Auguste Dupouy, « une
poche de chalut » du côté d'Hémonstoir.
Bourbriac
se situe en Trégor, Kérien à la limite des deux évêchés, c'est pourquoi,
à Kérien, à Bulat et autres paroisses, on trouve les statues de saint Brieuc
ou saint Tugdual et saint Corentin.
Magoar,
enclave de Dol et point de rencontre des évêchés du Trégor et de
Cornouaille, possédait une Fontaine des Trois évêques, près de laquelle
ceux-ci se rencontraient une fois l'an pour débattre et pique-niquer.
Le
canton de Callac, qui possède onze communes, est tout entier en Cornouaille, à
l'exception de Lohuec qui est en Trégor sur la rive nord de l'Aulne, large à
cet endroit d'à peine un mètre.
Jusque
vers les années 1850, le jour du pardon de Saint-Servais, qui tombe un 13 mai -
de même qu'un événement politique de 1958-, les pèlerins du Trégor, du Léon,
du Vannetais, de Cornouaille s'affrontaient de part et d'autre du ruisseau qui
traverse le bourg, dans l'espoir de s'emparer d'un petit morceau de la bannière
et de la statue du saint qui protégeaient du gel. Il y eut mort d'homme ainsi
que le relate Anatole Le Braz.
Du
fait de ce chauvinisme de clan, de ces comportements collectifs, sont apparus
des réputations psychologiques et sociologiques dont on ne saurait garantir à
100 % l'authenticité, mais qui sont bien
ancrées dans les convictions des voisins et concurrents. C'est ainsi qu'il est
d'usage de dire que :
-
Les Trégorrois sont gais.
Ils aiment la
plaisanterie, le théâtre et sont volontiers frondeurs.
- Les Léonards sont austères, peu expansifs, repliés, fiers et pieux. Emile Souvestre le disait déjà il y a 160 ans, ajoutant qu'hommes et femmes s'habillaient alors de costumes lugubres : ils portaient le deuil de leur vie. La preuve que les Léonards sont fiers, c'est que l'animal symbolique de l'orgueil dans la liste des péchés capitaux, est le paon. Or que crie de paon ? ... Il crie : Léon, Léon...
-
Les Cornouaillais, à en croire un
universitaire contemporain, sont parfois débraillés et vulgaires (Le Gallo).
Souvestre leur reconnaissait une gaieté légère. Dans le plaisir et sous
l'effet de certains dopings ils deviennent « poétiques et spirituels ».
-
Les Vannetais sont placides, délicats,
parfois mystiques.
Les Gallos de haute Bretagne (évêchés de Dol, Rennes, Saint-Malo, Saint-Brieuc) furent longtemps méprisés par les nobles et intellectuels bas-bretons qui affirmaient que la haute Bretagne ne contient qu’une population de transition et de nuances, sans physionomie tranchée, presque Normands, Manceaux, Angevins, Vendéens (Gilbert Villeneuve, 1828). Fort heureusement on n’en est plus à ce mépris, mais il faut convenir que bien des Bas-Bretons s’estiment seuls authentiques.
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