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LA PAROISSE DE PLELAN-LE-PETIT |
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Renseignements ecclésiastiques.
Plélan-le-Petit, autrefois prieuré cure du diocèse de Saint-Malo, relevait de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Poudouvre au siège de Saint-Enogat.
La paroisse de Plélan-le-Petit figure, dès l'an 1330, sur un compte de décimes établi par Longnon : Pouillés, etc., op. cit., p. 358. Peut être, en déchiffrant les titres, de Beaulieu conservés aux Archives des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor), découvrirait-on des mentions plus anciennes de cette localité.
Le titulaire de cette église était naguères, et maintenant encore, saint Pierre-ès-Liens. L'abbé de Notre-Dame de Beaulieu était le présentateur du bénéfice et le baron de la Hunaudaye, comme représentant les seigneurs de Montafilant, le seigneur supérieur de la paroisse, dans laquelle, le 16 avril 1685, Jeanne de Rieux, dame de Montafilant, déclarait posséder « tout ferme droit de fondatrice de l'église, presbytère et prieuré du dit lieu ». Cependant, nous informe le Pouillé de la Bastie, peu avant la Révolution, « la qualité de seigneur fondateur était disputée entre plusieurs ».
La paroisse de Plélan, au spirituel, ayant appartenu aux XIIIème siècle et XIVème siècles à l'abbaye augustinienne de Beaulieu, qui la faisait desservir par quelques-uns de ses religieux, les dîmes, au XVIIIème siècle, se partageaient encore entre l'abbé de Beaulieu, le prieur-recteur de Plélan et quelques laïques.
D'après la déclaration du prieur-recteur, en date du 7 décembre 1790, les revenus de sa cure s'élevaient bruts à 801 l. 10 s., se décomposant comme suit : six boisseaux de froment à 8 l., soit 48 l. au total ; 27 bx de seigle à 6 l. 10 s., soit 171 l. 10 s. au total ; 30 bx d'avoine à 2 l. 10 s., soit 75 l. ; 80 bx de blé noir à 3 l. 6 s., soit 264 l. ; pailles, 45 l. ; produit des terres annexées à la cure : 194 l.
Après avoir déduit 174 livres pour frais de culture et de récolte, il ne lui demeurait plus que 627 livres nettes et quittes, soit sensiblement moins qu'une portion congrue.
Nous n'avons retrouvé pour Plélan aucun compte de fabrique aux Arch. des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). D'après le Pouillé de la Bastie, elle ne possédait qu'une livre de revenu fixe, plus quelques fondations grevées d'affectations spéciales. Ainsi celle de Yves et de François Oger, comprenait entre autres le pré de la Marre contenant un quart de journal estimé 154 l. en 1792 ; la pièce des Aulnais contenant trois-quarts de journal estimée 192 l. à la même date ; autre pièce des Aulnais évaluée le même prix ; 20 cordes d'une part et 35 cordes de l'autre, situées au nord de la pièce au Clerc et estimées respectivement 44 et 88 l., enfin la pièce de la Jannais du Plessis prisée 143 l. ; l'ensemble représentant une valeur de 814 l. Ces terres furent mises en vente les 19 et 20 septembre 1792 et le 1er pluviôse an XI (21 janvier 1803), mais elles ne trouvèrent pas d'acquéreurs.
Citons encore parmi les propriétés de l'église de Plélan : la pièce de la Jaunaye de l'Eglise, sise à la Hoglaye, d'une contenance de 26 ares estimée 140 frs et la pièce de la Jaunnaye en Lande d'une contenance de 18 ares et évaluée 20 frs le 21 janvier 1803.
Le 25 mai 1791 le révolutionnaire Laurent Thomas acquit les champs qui composaient la mense curiale de cette paroisse, estimés 4.290 l. et dont voici les noms : la pièce du Traversin contenant un journal et demi ; la pièce des Baschamps contenant 4 jx ; la pièce du Bas-Chemin d'Ahaut contenant 2 jx et demi ; la prairie du Presbytère et un pré en bas du jardin du presbytère 3 jx, un courtil en verger un demi-journal et le clos de la Perte 2 jx.
Enfin, les métairies du Vaupotier et du Petit Doué, possessions l'abbaye de Beaulieu furent acquises les 29 avril et 14 mai 1791 par Jean Aubry. Toutes les propriétés ecclésiastiques de Plélan ne furent cependant pas liquidées et à l'époque du Consulat, on rendit à la fabrique de cette paroisse un hectare et demi de terre valant 23 livres de revenu annuel et qui dépendait de la fondation Oger.
Le Pouillé de la Bastie précité note à Plélan une confrérie du Rosaire, sans aucun revenu fixe. Il signale aussi l'église comme petite et mal propre. Elle mesurait alors 45 pieds de long. Une visite pastorale, en 1769, y constate de nombreuses réparations à y exécuter, entre autres : « rafraîchir le retable du grand autel et reformer deux grandes statues qui s'y trouvent, faire faire deux crédences et une balustrade neuves au sanctuaire ; recrépir les murs du chancel, ceux de la nef et de la sacristie ; rafraîchir ou changer le tableau de l'autel du Rosaire, enfin pourvoir l'église d'aubes, de surplis, de corporaux, de purificatoires et autres choses nécessaires au service divin ».
L'église de Plélan actuelle a été complètement reconstruite. Peut-être cependant existe-t-il encore dans la tour quelques parties anciennes. En tout cas, l'on voit dans le cimetière un « reliquaire » remarquable, qui aurait bien besoin d'être tant soit peu réparé et nettoyé. A côté, se trouve un cercueil mérovingien et, non loin, un calvaire de la même époque et du même modèle que ceux que nous avons déjà signalés à Landebia et à Bourseul.
D'après le Pouillé de la Bastie, le presbytère de Plélan, vers 1760, était « très mal et très éloigné de l'église ». Sous l'ancien régime, cette paroisse était groupée, pour les prédications dites des « stations », avec Saint-Maudez et Vildé. Ses jours d'adoration avaient été fixés par Mgr des Laurents aux 11 et 12 février de chaque année.
Dans sa Géographie des C.-du-N. précitée, éditée en 1862 ; Gaultier du Mottay signale que sur la route nationale de Saint-Brieuc à Dinan, à 2 kilomètres est du bourg, on remarque les bases de sept croix en granit, que l'on dit avoir été élevées en cet endroit en expiation de sept meurtres qui y furent commis durant une nuit de Noël.
Comme presque toutes les églises de France, celle de Plélan fut pillée par les Jacobins révolutionnaires, qui prétendaient ravir aux catholiques tous les objets nécessaires à la célébration de leur culte, qualifiés par eux de « hochets du fanatisme ». En conséquence de leurs mesures, le 24 août 1794, on pesait à Dinan, comme provenant de l'église de Plélan : un pied de calice, le haut d'un ostensoir se montant sur le pied d'un calice, le tout pesant deux marcs, deux onces sept gros d'argent blanc ; un encensoir, sa navette et un plat pesant six marcs, deux onces, un gros ; un ciboire, une coupe de calice, une patène et un croissant pesant deux marcs, trois onces, un gros et demi d'argent doré ; une croix pesant sept marcs, sept onces, du même métal ; trois marcs, six onces, six gros de galon d'argent retiré des ornements. — Auparavant, une première vente du mobilier cultuel de l'église avait eu lieu, le 16 juin 1794 : elle avait produit 202 livres. — une autre licitation des « chapes, chasubles et linges », rapporta 122 l. à la République des Jacobins, le 6 juillet suivant.
Dans le plan de réorganisation paroissiale élaboré en 1792, Plélan devait être conservé comme cure. Elle comprenait le côté oriental de Bourseul, la partie méridionale de Saint-Méloir, la paroisse de Saint-Michel et la partie de Saint-Maudez située à l'occident du chemin qui conduit du Gué-Esnault à la métairie de Saint-Jouan.
(abbé Auguste Lemasson).
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