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LA PAROISSE DE PLEUCADEUC |
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Du territoire de Rieux et à collation libre, cette paroisse de Pleucadeuc, couverte de nombreux monuments celtiques, avait son recteur pour unique gros décimateur à la 33ème gerbe, et reconnaissait le Comte de Rochefort pour patron, fondateur et supérieur de son église paroissiale, placée sous le double vocable des Saints Apôtres Pierre et Paul [Note : Formes anciennes de Pleucadeuc : Plebs condita Cadoc, 826 (Cart. de Redon). — Plebs Catoc, 837 (Ibid.) — Pluiucatoch, 848 (Ibid.) — Ploicaduc, XIIème s. (Ibid.) — Ploigodec, 1387 (Chap. de Vannes). D'après l'interprétation donnée des termes Plebs condita par M. A. de Courson, dans ses prolégomènes du cartulaire de Redon, cette paroisse aurait eu une origine exclusivement romaine et militaire, remontant, par suite, à la fin du Vème siècle au moins].
La forme architecturale de cette église, en tau, l'a fait attribuer tantôt aux Templiers, tantôt aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, mais sans qu'il fût possible d'affirmer positivement qu'elle dût l'être à l'un ou à l'autre de ces deux Ordres célèbres. En 1691, deux cloches furent, pour elle, fondues au bourg même et bénites par le recteur, le 21 octobre, sous les noms d'Hélène-Perrine et de Marie- Gilles. La seconde de ces cloches fut remplacée, en 1737, par une nouvelle dont la bénédiction se fit le 30 septembre.
La paroisse de Pleucadeuc fut, en 1638, désolée par une épidémie qui débuta violemment le 29 du mois de juillet et répandit immédiatement, par le grand nombre de ses victimes, la consternation et l'épouvante parmi la population. Aussi, dès le lendemain même, le recteur se rendit-il, en procession générale et avec tout son clergé, à la lande appelée La Croix-Julien, située au-dessous des champs du bourg et menant au chemin qui conduit au Pont-Torrent. Après avoir bénit un quartier de cette lande pour y inhumer les pestiférés, il le marqua d'une croix plantée en son milieu, et cet endroit prit le nom de nouveau cimetière. Telle est l'origine de la procession qui depuis lors se rendait, chaque mardi gras, à cette croix appelée maintenant Croix des défunts. Ce nouveau cimetière dut, sans doute, servir encore pendant la seconde épidémie, plus terrible que la première, qui commença au mois d'octobre 1736 et dont les ravages continuèrent à s'exercer durant toute l'année 1737.
Pleucadeuc avait une trêve, le Goray [Note : Formes anciennes de Goray : Gorrey, 1433 (chât. de Kerfily). — Gorray, 1460 (Ibid.) Il y avait une seigneurie], dont la chapelle se trouvait placée sous le vocable de Saint-Barthélemy et fut toujours desservie par un curé ou sous-curé résidant qui y remplissait toutes les fonctions curiales.
Les autres chapelles de la paroisse étaient celles de Saint-Joseph, de Saint-Marc ou des Quatre-Evangélistes, situées aux villages de ces noms, sans compter celles des manoirs de Lieuzel et de la Villeneuve, dont les titulaires restent inconnus. Il y avait, de plus, celle du château de la Morinaie, s'élevant dans un des angles du vaste jardin placé derrière le manoir. Un des seigneurs de cette terre avait embrassé la Religion réformée et des ministres protestants célébrèrent, pendant quelque temps, le prêche dans cette chapelle, dont les ruines portèrent ensuite le nom de Chapelle des huguenots.
Trois bénéfices secondaires s'étaient fondés ici.
Ce fut d'abord la chapellenie de Saint-Marc ou des Quatre-Evangélistes, déjà mentionnée au pouillé de 1516 et souvent qualifiée du titre de prieuré. A la présentation du seigneur de Rochefort, comme fondateur, et à la collation de l'Ordinaire, elle avait pour dotation les deux tiers des oblations faites à la chapelle des Quatre-Évangélistes dans laquelle elle se desservit d'une messe par semaine, pendant plusieurs siècles. Plus tard et sur la demande du patron, une ordonnance épiscopale du 17 février 1751 l'annexa a la collégiale de la Tronchaie. Mais cette union ne devant devenir effective qu'à la première vacance, les chanoines de Rochefort n'en prirent possession que le 22 février 1760, après la mort de Louis-Alexandre Le Boubillon, dernier titulaire de ce bénéfice et chantre de la même collégiale. A partir de cette époque jusqu'à la Révolution, le service s'en fit à Rochefort même.
Auprès de la chapelle des Quatre-Évangélistes et dépendant de ce bénéfice, il y avait un petit logement appelé l'ermitage des Quatre-Évangélistes. Après y avoir passé plusieurs années, un ermite, originaire de l'Anjou, y mourut le 8 avril 1631.
C'était ensuite la chapellenie d'Isabelle du Bot, ainsi appelée du nom de sa fondatrice et desservie dans la chapelle domestique du château de Lieuzel. Ses charges et sa dotation demeurent ignorées. Son existence ne se révèle que par les noms de ses titulaires sur la fin du XVIIème siècle.
Il y avait enfin celle de Saint-Joseph dont on connaît des chapelains à partir de 1638 jusqu'à 1790, sans qu'il ait été donné de rencontrer à son sujet aucun autre renseignement.
Recteurs de Pleucadeuc.
1481. Yves de Bouteville.
1496-1498.
Robert de Brignac, chanoine de Vannes et recteur aussi de Noyal-Muzillac.
1509-1530. Jacques Bouezo.
1530-1540.
François Prieur. Il avait ici le suivant, comme coadjuteur avec future
succession.
1540-1558. R. Pierre Thomé, chanoine de Vannes
et simultanément recteur de Montoir, dans le diocèse de-Nantes, résigna, le 27
février 1558 (n, st.), jour même de sa mort.
1581. Jean
Moësan ou Moysan, prêtre du diocèse de Vannes, n'en devait point encore être
titulaire en 1570. Il mourut dans le mois d'avril.
1581…
Michel Briend, prêtre du diocèse de Saint-Malo, pourvu par l'évêque, le 23 avril
1581, prit possession le 1er mai suivant.
1602-1618.
François Therault, au lieu de résider dans son bénéfice, habitait sa maison de
Trédano, dans la paroisse de Sérent où il se trouve dès 1605 et où il meurt, le
20 mars 1618. Il fut inhumé dans l'église paroissiale de Sérent.
1618-1639. Pierre Mersant, originaire de Vannes et de la paroisse de
Saint-Pierre, reçut de Rome ses provisions. Licencié in utroque jure,
il fut, le 24 août 1632, créé Protonotaire apostolique ad instar
participantium. Il fut aussi official et vicaire général de Vannes. Décédé
en 1639, il fut inhumé, le 13 avril, dans son église paroissiale, auprès du
marchepied du maître-autel et vis-à-vis du Saint-Sacrement.
1639.
R. Roland Fruneau, chanoine de Vannes, pourvu par l'Ordinaire, au mois d'avril
1639, résigna dans la même année, pour permuter avec le suivant contre le
rectorat d'Inguiniel.
1639-1651. Noël Flourée, recteur
d'Inguiniel. On ne connaît ni la date, ni le lieu de son décès, ce qui
permettrait de présumer qu'il ne mourut pas à Pleucadeuc. Il devait être
originaire de Saint-Congard.
1651-1655. R. René de la
Touche, chanoine de Nantes, résigna, en 1655, pour permuter avec le suivant
contre le rectorat de Plescop, comme on l'a déjà vu, et d'où il passa à
Pluneret.
1655-1668. Louis Ruzé, recteur de Plescop, ne
disparut probablement qu'en 1670, sans qu'on sache s'il mourut ou résigna.
1670-1701. R. François Durand, curé de Pleucadeuc et titulaire
de la susdite chapellenie d'Isabelle du Bot, résigna entre les mains de
l'Ordinaire, le 12 octobre 1701. Le motif de cet acte se trouve dans la maladie
mortelle dont il se sentait atteint. Décédé, à l'âge de 60 ans, le 14 novembre
suivant il fut inhumé, le 15, dans le cimetière de sa paroisse.
1701-1728. Sébastien Tual, prêtre du diocèse, pourvu par l'Ordinaire,
le jour même de la résignation de son prédécesseur, prit possession le
lendemain. La mort de Durand, survenue peu de jours après, lui suscita un
compétiteur dans la personne de Raoul Nogués, prêtre du diocèse de Saint-Malo,
qui, sur ce décès, obtint de Rome des provisions datées du 12 mai 1702, et prit
possession civile le 18 juin suivant, muni d'une sentence émise, le 9 du même
mois, par le Présidial de Vannes. D'ici le procès fut porté à la cour du
Parlement. Pour l'éteindre et en arrêter les frais, les deux plaideurs firent,
le 24 juillet 1704, un accord en vertu duquel Noguès résigna entre les mains du
Pape ses prétentions en faveur de Tual, qui, en retour, lui compta la somme de
500 livres. Par mesure de précaution, ce dernier eut soin de se faire conférer,
une seconde fois, ce bénéfice en Cour de Rome, le 13 août de la même année.
Resté ensuite, paisible possesseur, il mourut, après un long rectorat, le 28
juin 1728, et fut inhumé, le 29, dans le cimetière.
1728-1749.
R. Jérôme Hervoët, né à Vannes, fils d'un conseiller au Présidial de cette
ville, bachelier en théologie et vicaire perpétuel de Sainte-Croix de Josselin,
pourvu par l'évêque, le 29 juillet 1728, prit possession le 8 août.
Ecclésiastique distingué et déjà placé à la tête des missions françaises du
diocèse, il résigna, le 4 mars 1749, entre les mains de l'Ordinaire, cette
paroisse de Pleucadeuc, pour devenir vicaire perpétuel de Ruffiac, où il mourut
en odeur de sainteté. Il signait ordinairement du nom de Ponvallon-Hervoët,
parce que son père était sieur de Ponvallon.
1749-1756.
Jacques Cobigo, recteur de Billiers, pourvu par un des vicaires-généraux de
Vannes, le jour même de la résignation du précédent, prit possession le
lendemain. N'étant encore âgé que de 47 ans, il mourut presque subitement le 5
juin 1756, et fut enterré, le 7, dans le cimetière.
1756-1783.
Jean-René Folope, originaire et curé de Saint-Pierre, à Vannes, pourvu par
l'évêque, le 14 juin 1756, prit possession le 27. Usé par l'âge et les
infirmités et sentant sa fin prochaine, il donna procuration, le 11 septembre
1783, pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur de Joseph Le
Franc, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc et chanoine de Rochefort, avec réserve
d'une pension annuelle de 800 livres. Mais, trop tôt pour l'efficacité de cet
acte, il mourut, à 71 ans, le 23 du même mois, et fut inhumé, le 25, dans le
cimetière.
1784-1785. Joseph-Marie Évain, de Malestroit et
curé d'office de Pleucadeuc, pourvu en Cour de Rome, le 9 janvier 1784, prit
possession le 4 mars. Tout jeune encore et après un trop court rectorat, il
mourut, à l'âge de 36 ans, le 29 octobre 1786, et fut enterré, le 31, dans le
cimetière.
1785. R. Pierre Boullo, originaire et curé de
Malansac, pourvu par le Pape, sur la mort du précédent, quoique la vacance se
fut déclarée dans un mois de l'Ordinaire, comprit bien qu'il lui serait
difficile d'obtenir le visa, et surtout de se maintenir en la
possession de ce bénéfice. Aussi se hâta-t-il de le résigner entre les mains de
l'évêque, dès le 7 décembre de la même année.
1785-1820.
Marc-Mathurin Cheval, originaire de Sixt et curé d'Allaire, pourvu par
l'Ordinaire, le jour de la renonciation faite par le précédent, prit possession
le 10 janvier de l'année suivante. On ignore ce qu'il devint pendant la
Révolution et s'il s'éloigna du territoire français, mais on sait qu'il refusa
de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé. Maintenu à
la tête de son troupeau, après le Concordat, il prêta serment entre les mains du
préfet du Morbihan, le 27 octobre 1802, et ne mourut que le 14 janvier 1820.
(Abbé Luco).
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