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LA CONFRERIE DE SAINT-NICOLAS

(fondée à Pleudihen en 1339 et réformée en 1602)

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Saint-Nicolas, patron des marchands, a été longtemps à Pleudihen l'objet d'un culte spécial. Dans l'ancienne église, un autel lui était dédié et, peu après 1850, une personne pieuse y fondait encore une messe annuelle en son honneur.

Le prieuré, que l'abbaye du Tronchet possédait à l'Hôtellerie, dut sans doute à cette dévotion particulière de quitter le vocable de Saint-Lunaire, pour prendre celui de Saint-Nicolas.

Enfin et surtout le propriétaire de la belle et grande ferme de la Villegiquel détient les Statuts authentiques, rédigés en 1602, d'une confrérie fondée en 1339 en l'honneur de saint Nicolas par les habitants de Pleudihen et des environs, ayant à leur tête treize prêtres : Dom Guillaume et Olivier du Gué, Jamet Delegrène, Thomas Evrard, Pierre Flaud, Jean Houitte, Bertrand Chenu, Guillaume Connan, Gilles Saiget, Macé et Robert Belhôte, Nicolas Raoul, Guillaume Bitebois, associés à plusieurs laïques : M. Geoffroy Deguetz, Olivier Thibaut...

Cette confrérie fut réformée et accrue, en 1602, par Vénérable et discret N. H. Jean Le Sénéchal, prêtre et maire ou président de la dite confrérie et par 16 autres prêtres : Dom Jean Ameline, Bouazart et Balavoine, celui-ci subcuré de Pleudihen, Guillaume Pommeret et Rucay, Guillaume et Hardouin Briand, Jacques et Eon Desvaux, Pierre et Briand Bitebois, Jacques Grandamy et Chauvel, Germain Bonhomme, Michel Thomas, Gilles Brignon, — plus trois diacres Thomas Pommeret, Jacques Belhôte et Guillaume Delachienne, — plus enfin N. H. Guy Henry, époux d'Olive Ruffier, et sieur de la Villegiquel ; M. Claude Bouvet, sieur des Mesliers, procureur fiscal de la cour vicomtale de la Bellière-Dinan ; Jean Bouvet, époux d'Hervée Duchesne et sieur de la Vigne ; Claude Trémaudan, époux de Gilette Saint-Pez, sieur du Pont-de-Cieux ; Olivier Bodin-Gravelle et M. Gilles Brébel Ville-ès Génilles, époux de Guyonne Léjart...

Ce fut Charles Bouvet, fils de Claude ci-dessus, qui rédigea les statuts de 1602 conservés sur six feuillets de vélin in-folio. En tête il a inscrit en lettres rouges : « Jesus, Maria, Au nom de Dieu et de saint Nicolas ». Suit la liste des nouveaux confrères :

1° Les prêtres : Dom Jan Saiget, Jacques Coudron, Jan Olivier et Geffroy Bodin, avec le sous-diacre Mathurin Bréginart.

2° Les laïques : N. H. Guy de Forges et Dlle Françoise Lévêque, sa femme, sieur et dame de la Rousselais et de la Ville-ès-Genilles ; — N. H. Jacques Le Sénéchal, d'une famille répandue dans le quartier de Hédé, plutôt que dans celui de Pleudihen ; — M. Jean Bouvet le Jeune et Mathurine Delatouche, sa femme ; — Dlle Gilette de Saint-Meleuc, et H. femme Rollande Agan, dame de Quincoubre ; — Robert, Guillaume, Jean et Gilles Brébel, Julien Cotiniaux, Jean Thomas de Mordreuc..., tous avec leurs enfants.

3° Des personnes étrangères à la paroisse, entre autres : Gilles Quinouart, écuyer, sieur de Launay, et Dlle Françoise Martin, sa femme, avec leur fille ; — N. H. Mathurin Boulleuc, sieur de Saint-Grégoire, et Michelle Bouvet, sa femme ; — Pierre de Trémaudan, sieur de la Teillère ; — Dlles Olive de Cramou, Jacquemine de Québriac, Hélène de Rochefort et Mathurine de la Bouyère ; Guillaume Duval de Trévallon en Saint-Hélen et Jean Lebret de Plerguer avec leurs femmes ; — Perrine Bourdelais de Saint-Suliac et sa fille...

Les articles des statuts furent lus aux confrères et signés par eux, devant M. Jean et Claude Bouvet, notaires des jurisdictions de Châteauneuf et de la Vicomté de Dinan. Ces articles se ramènent à trois ou quatre chefs.

Président et Conseillers de la confrérie. — « Il y aura un maire de la confrérie, par lequel sera faicte la police des choses de la confrérie et sera connu des différends d'entre les frères et soeurs, concernant l'exécution des statuts d'icelles, avec le conseil des frères, en suffisant nombre appelés à son de cloche, en manière de corps politique. Est confirmé (comme président) le dit Sénéchal prêtre, qui, dès le décès de Feu sieur de la Millou, a été élu dernièrement, et d'icelui le décès advenu, en sera choisi autre suffisant ». — En 1609 fut nommé Jean Bouvet, sieur de la Vigne, procureur fiscal de la seigneurie vicomtale de la Bellière.

Chapitre et offices de la Confrérie. — « Le chapitre, ou réunion plénière de la confrérie, doit se tenir en la ville de Pleudihen, le 1er jour de may, après la grand'messe, incontinent après avoir sonné la grosse cloche de l'église trois fois... Quand il sera, n'y aura que du vin breton ou cildre, et si c'est jour de chair, n'y aura que du bouilly. — Ce jour ou dans la huitaine, à peine de 12 deniers d'amende, les confrères verseront leur cotisation de 16 sous. — En ce même jour du chapitre, les chapelains célébreront chacun une messe pour les frères et soeurs, dont y en aura trois à notes et service des morts, à neuf leçons et laudes. Si, le jour Saint-Nicolas, les offices ne pouvaient être célébrés ainsi, la messe ne laisserait pas d'être dite par chacun des prêtres. Chacun dimanche de l'an sera dite une messe, aux frais des confrères, un peu avant la grand'messe, sans retarder celle-ci. Le segrétain ou sacristain l'annoncera par douze coups de la grosse cloche, moyennant quoi il touchera dix sols tournois au bout de l'an. Chaque dimanche de l'année et fête Saint-Nicolas, il y aura un cierge allumé durant la grand'messe, au bassin ou chandelier, devant l'image du saint, exposée au grand autel ».

Décès des confrères. — Quand un confrère décédera à Pleudihen même, les autres devront aller à la levée du corps, jusqu'à la maison du défunt ou la prochaine croix, et assister à l'enterrement. Pour les prévenir, sur avis préalable des parents, ou sonnera trente coups de la grosse cloche, après le glas proprement dit.

Le jour même des funérailles ou le jour le plus rapproché possible, chacun fera dire pour le défunt une messe par les prêtres de la confrérie et le trésorier de celle-ci fera célébrer trois messes à notes, avec les neuf psaumes et les leçons des morts, avec luminaire spécial. Il y aura aussi service funèbre à l'église de Pleudihen, pour les confrères décédés des paroisses voisines, à moins que les prêtres de la confrérie ne veuillent se rendre dans ces paroisses.

Relatons une bizarrerie : « Parce qu'au grand honneur de la confrérie, les prêtres ont la louable coutume de porter les corps des décédés en l'église et fosse et iceux couvrir de terre, lesdits confrères supplient les prêtres de continuer cette coutume, eux et leurs successeurs, revêtus de damnaires ou dalmatiques, hors contagion et pourvu que les corps soient honnêtement enchassés ».

Après le jour dudit service d'enterrement, seront célébrées trois messes à notes de requiem, pour l'âme de la soeur ou du frère défunct, par trois jours, qui seront indiqués à prône de grand'messe.

Le trésorier de la confrérie. — Il s'appelait prévôt. Il devait être prêtre, puisqu'il avait en général à dire la messe de la confrérie le dimanche. Il lisait les statuts, en faisait jurer aux nouveaux confrères l'observation. « Son an et office fini, il choisissait au chapitre de la confrérie un successeur, qui s'adjoignait deux ou trois conseillers pour l'aider ».

Il y avait un coffre ou « huche fermant o clef », pour mettre le luminaire et autres choses de la confrérie « lesquelles choses seront baillées par inventaire de l'un des prévôts à l'autre, et chacun, son office terminé, en répondra, comme il rendra compte au chapitre de la confrérie du montant des droits d'entrée, des cotisations et des amendes ».

Sont donnés les comptes de quatre prévôts : Dom Gilles Brugnon, 1605 ; D. Guillaume Rucay, 1607 ; D. Michel Thomas, 1608 et D. Jan Saiget, 1609.

Persistance des services funèbres. — Outre le service d'enterrement, on continua à Pleudihen de faire célébrer pour les défunts, trois autres jours de l'année, des services solennels de 7ème, 30ème et du bout de l'an, avec nocturne.

De plus, suivant le testament 1595 de Jean Lédéan, sieur de la Pichonnais, comme ci-dessus pour le jour Saint-Nicolas, il y eut toujours des anniversaires fondés pour les défunts, et comprenant trois messes à notes, l'une du Saint-Esprit, l'autre de Notre-Dame, la 3ème de Requiem, avec diacre, sous-diacre et nocturne des morts.

Cette messe de Requiem subsistait seule à la veille de la Révolution, sous le nom d'obit, aux termes des testaments de deux prêtres, François Briand de la Gravelle 1751 et Jean Delatouche du Bourg 1757.

Chose remarquable, montrant la persistance des coutumes locales, les services solennels d'enterrement, de 7ème, de 30ème et du bout de l'an restent, avec la fondation d'un obit, la règle actuelle des familles chrétiennes à Pleudihen.

Les vieux titres et registres paroissiaux. — Désormais, pour l'histoire de Pleudihen, outre les titres privés ou isolés, on peut utiliser une double série de documents paroissiaux : 1° les archives du presbytère, qui concernent surtout l'administration de la paroisse et contiennent les testaments ci-dessus ; 2° les anciens registres paroissiaux, rédigés par le clergé et déposés en 1789 à la mairie, qui relatent, depuis 1588, les baptêmes et depuis 1669 en plus les mariages et les sépultures. Ils nous font encore connaître, avec les principaux événements, les prêtres et les anciens habitants de Pleudihen.

Outre les membres déjà cités de la confrérie de Saint-Nicolas, on y trouve, à la fin du XVIème siècle, les noms suivants de vieilles familles Pleudihennaises :

En 1589 : Olivier Gingast, Germaine Furet, Jehan Busnel, Jeanne Salmon, Raoulette Bouesnel, Jean Lecouaintre, Jean Davy, Guillemette Jambon.

En 1590 : Julien Rouxel, Guillaume Poussin, Olivier Exbourse, Jean Maufray, Jean Petitbon.

En 1591 : Jean Champion, Alain Gaudin, Guyonne Patin, Françoise Tréhen.

En 1592 : Olivier Couesnon. Guy Hullaud, …

En 1594 : N. H. Pierre Rouault, époux de Françoise Lerenec, …

En 1598 : Nicolas du Pont-Hougat, …

Il est à noter que si certains prénoms, Hardouin, Raoulette, Guyonne, ont disparu, un certain nombre d'autres, au contraire, se perpétuent dans les mêmes familles, comme celles-ci semblent parfois s'éterniser dans les mêmes villages.

(abbé Eugène Brébel).

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