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DESCRIPTION DES SCENES DU CALVAIRE DE PLEYBEN |
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Le calvaire, qui se trouve maintenant à 30 ou 40 mètres de l'église, sur la place publique, joignait autrefois le grand porche, comme l'indique l'inscription gravée sur le socle de la statue de saint Germain. Le massif de ce monument se compose de quatre grandes piles ou éperons soutenant une voûte intérieure sous laquelle on pénètre par quatre arcades latérales. Tout autour, ainsi que sur la plate-forme, se déroule un magnifique poème de pierre, retraçant, en près de trente tableaux, les scènes de la sainte Enfance et de la Passion du Sauveur.
Le calvaire de Pleyben est le dernier des grands calvaires du pays, par ordre chronologique : celui de Tronoën de la première moitié du XVIème siècle, celui de Plougonven de 1554, celui de Guimiliau de 1581, celui de Plougastel-Daoulas de 1602.
La série des représentations commence à l'angle sud-ouest.
1. L'Annonciation. — La sainte Vierge est à genoux sur un prie-Dieu recouvert d'une draperie ; à côté d'elle est un vase de lis. En face, un genou ployé, l'ange Gabriel vêtu d'une dalmatique, la tête ceinte d'une couronne ornée d'une croix sur son front ; il tient un sceptre autour duquel s'enroule une banderolle portant ces mots : AVE. GRATIA. PLENA. Au-dessus, suspendu à la corniche, le Père Éternel planant dans un nuage, et primitivement aussi le Saint-Esprit qui a disparu.
2. Visitation. — La sainte Vierge et sainte Elisabeth se donnent la main. Elles ont des costumes avec manches bouffantes.
3. Nativité. — L'Enfant Jésus est couché sur la paille et entouré d'une gloire rayonnante. La sainte Vierge et saint Joseph l'adorent à genoux. L'âne et le boeuf le réchauffent de leur haleine et deux petits anges, les mains jointes, sont agenouillés à leurs côtés.
4. Adoration des Mages. — La sainte Vierge, assise dans un fauteuil à dosseret, porte l'Enfant Jésus dans son giron et tient de la main gauche le vase contenant les présents du premier Mage. Saint Joseph est debout derrière elle, tenant son chapeau de la main droite, et un bâton de la gauche. Le premier Mage est à genoux, les mains jointes, l'épée au côté, portant collerette et poignets à fraise. Les deux autres rois sont debout, couronne en tête, costumés comme le premier et portant leurs présents.
5. Fuite en Egypte. — La sainte Vierge montée sur un âne porte l'Enfant Jésus emmaillotté ; saint Joseph les précède, coiffé d'un chapeau, portant aumônière ou musette au côté et s'appuyant sur un bourdon muni d'une gourde.
6. A l'angle sud-est : l'Enfant Jésus au milieu des docteurs. — L'Enfant Jésus est debout sur une sorte de piédestal. A ses pieds sont assis deux docteurs, tenant des livres ouverts et le regardant avec admiration.
7. Entrée triomphale à Jérusalem. — Notre-Seigneur s'avance monté sur l'ânesse ; devant lui, un juif, à genoux, étend ses vêtements sur le chemin ; un autre, qui est comme encadré dans une des portes de la ville, tient en main une branche de palmier. Un troisième suit le Sauveur et lui fait cortège. Sur le socle on lit : HOSANNA. FILIO. DAVID.
8. La dernière Cène. — Notre-Seigneur est à table avec ses douze apôtres. Saint Jean a la tête appuyée sur la poitrine de son maître. Judas, au bout de la table, tient la bourse. Au bas est cette inscription : FAIST : A : BREST : PAR : M : IV : OZANNE : ARCHITECTE.
9. Lavement des pieds. — Notre-Seigneur, à genoux, lave les pieds à saint Pierre, dans un bassin orné d'oves ou de godrons. Sur la base : TV : MIHI : LAVAS : PEDES : 1650.
10. A l'angle nord-est, deux personnages frustes.
11. Côté nord : la prière au jardin des Oliviers. — Notre-Seigneur, à genoux, les mains jointes. Les disciples sont endormis.
12. Le baiser de Judas. — Saint Pierre coupe l'oreille de Malchus.
13. Notre-Seigneur fait prisonnier, et les mains liées.
14. Pilate ou le Grand-Prêtre.
15. Angle nord-ouest : Notre-Dame de Pitié portant son fils sur ses genoux et surmontée d'un dais orné de têtes saillantes comme aux bénitiers des porches de Landivisiau, Guimiliau et Landerneau.
16. Côté ouest : Notre-Seigneur, les yeux bandés, outragé par les soldats.
17. Un personnage à genoux devant une sorte de rocher, sur lequel becquètent des oiseaux. Ce sujet semble étranger à la Passion et ne peut pas trouver d'explication plausible, à moins que ce ne soit saint Pierre pleurant son péché.
18. Flagellation.
19. Couronnement d'épines.
20. Pour le deuxième rang de tableaux, passer le côté sud et arriver à l'angle sud-est, sur la plate-forme : Ecce Homo.
21. Angle nord-est, N.-S. enchaîné et livré à ses bourreaux.
22. La Véronique et la Sainte Face.
23. La sainte Vierge sur le chemin du calvaire.
24. N.-S. portant sa croix.
25. Sur le milieu de la plate-forme, N.-S. attaché à la croix ; des anges recueillant le Précieux Sang qui coule de ses plaies ; à ses côtés, sur les croisillons, la sainte Vierge et saint Jean.
Sur les deux croix latérales, les deux larrons, les jambes tordues ou rompues. Un ange emporte au ciel l'âme du bon larron ; un démon s'empare de celle du mauvais.
Sur les deux angles, du côté de l'ouest, et sur la plate-forme, trois soldats à cheval et le prince des prêtres assistent à la mort du Sauveur, accompagnés d'autres soldats et de bourreaux.
26. Côté sud : N.-S. descend aux limbes. — L'enfer est figuré par la gueule immense d'un monstre, remplie de flammes et surmontée d un petit démon ; et, à côté, d'autres démons armés de fourches. De cette gueule sortent les âmes des justes de l'Ancien Testament, et, en premier lieu, Adam et Eve qui vont au-devant de leur Rédempteur.
27. Côté est : Mise au tombeau. — Joseph d'Arimathie et Nicodème, coiffés de turbans, soutiennent les pieds et la tête du Sauveur. Derrière le tombeau est un groupe composé de la sainte Vierge, saint Jean et les trois Marie ; et, à côté, un adolescent coiffé d'une barrette ou bonnet carré.
28. Côté ouest : Résurrection. — N.-S. sort du tombeau, portant l'étendard du triomphe, et posant un pied sur un des gardes tombé à la renverse. Deux autres gardes sont endormis ; un quatrième regarde en l'air, les yeux éblouis par l'apparition de l'ange.
Là se termine la série des sujets représentés sur ce calvaire. De quelque côté qu'on regarde ce monument, il offre une silhouette très heureuse, grâce surtout aux personnages et aux cavaliers qui garnissent la plate-forme.
Sur une des faces du contre-fort nord-ouest, on lit une date qui doit simplement indiquer l'époque d'une restauration : H. H. BAVT. F. 1742..
(abbé ABGRALL)
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