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RESTAURATION ET TRANSLATION DU CALVAIRE DE PLEYBEN

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Restauration (1632) & Translation (1738) du Calvaire de Pleyben.

Le calvaire, qui se trouve maintenant à 30 ou 40 mètres de l’église, joignait autrefois le grand porche. Le calvaire (1555), attribué à Bastien et Henry Prigent, est déplacé en 1739 et restauré en 1632 et 1742.

Il fut reconstruit ou restauré de 1632 à 1640, sous la direction de Guillaume Kerléroux et d'Yvon Oliva, maîtres piqueurs de pierres, de Pleyben.

Les pierres qui servirent à cette construction venaient d’une carrière, située près de la chapelle de Guelvein, dans la paroisse d'Edern. Elle appartenait à Noël Héméry et consorts.

Les charrois furent faits par les paroissiens. Quelques habitants de Gouézec et de Lothey vinrent aussi à leur aide. Dans le compte du fabricien, on trouve cette note : « Plus dit avoir payé pour traiter les charretiers de Gouézec, qui rendirent icy sept charretées de pierres avant le festin du charroy, la somme de dix livres douze sols ».

Voici maintenant les dépenses occasionnées par les charrois de 1635 :

« Plus dit avoir payé l’achat de cinq boisseaux de froment à faire le festin du charroy, à raison de six livres tournois le boisseau : 30 livres.

Plus dit avoir payé deux costes de lard et jambon pour faire le dit charroy, cy : 12 livres.

Plus dit avoir payé pour deux vaches à faire le festin, la somme : 27 livres.

Plus dit avoir payé pour achat de quatre barriques de vin à faire le festin du charroy : 115 livres 15 sols.

Pour le charroy du dit vin du moulin de Launay : 38 sols.

Pour une charretée et demie de chauffaige : 20 sols.

Pour achat de sel à saller la viande du festin : 40 sols.

A un boucher pour tuer les vaches et les salpoudrer : 13 sols.

Un cuisinier pour faire le festin : 36 sols.

Au fournier et au boulanger pour faire le pain : 23 sols.

Pour achat de beurre à faire le festin : 36 sols.

Pour deux douzaines de vaires à servir au festin : 22 sols.

Aux hommes qui aydèrent amasser de la vaisselle et escabeaux, dresser les tables et autres commodités : 50 sols.

Plus dit avoir payé pour achat de la viande à traiter ceux de Lothey et du Cloâtre, qui rendirent onze charretées de pierres avant le festin du charroy, sans comprendre le vin : 104 sols.

Puis dit avoir pour vin : 4 livres 4 sols ».

Ce document nous fait aussi connaître le prix de la main-d'oeuvre à cette époque :

« Dit le fabrique, pour la première assiette de l'oeuvre, c’est-à-dire du calvaire, avoir payé à maître Guillaume Kerléroux, maistre piqueur de pierres, pour avoir occupé cinq journées de labeur à travailler et assoir les pierres sur l'oeuvre, à raison de 17 sols par jour : 4 livres 5 sols.

A Jean Jacq, à raison de 13 sols par jour.

A Yvon Oliva, à raison de 12 sols par jour.

A Guillaume Kernours, à raison de 11 sols par jour ».

Les débardeurs étaient payés à raison de 8 sols par jour.

Le sieur Yvon Olyva fit marché à forfait, pour la somme de 90 livres, de parachever l'oeuvre et de tout mettre en ordre.

En 1637-1638. Le fabrique Michel L'Haridon dit avoir payé à Jean Brelivet et Yvon Herrou, pierriers (carriers) en Logonna, pour deux batellées de pierres à six écus la batellée, la somme de 36 livres.

Plus dit avoir payé aux bateliers, pour rendre deux batellées de pierres de la pierrière de Logonna au moulin du Launay, par accord fait, la somme de 30 livres.

Avoir payé aux paroissiens pour le charroy de trente-neuf charretées de pierres du port du moulin de Launay, à raison de 25 sols par charrette, la somme de 58 livres 15 sols.

Pour tailler le kersanton, Yvon Olyna perçoit 14 sols par jour ; Yvon Le Grannec reçoit 12 sols par jour ; Bertrand et Denys Le Grannec n’ont que 11 sols par jour. Y travaillèrent aussi : Hervé Grannec, Pierre Le Bloaz, François Rannou, Guillaume Riou, Jean Mocquaer, Yvon Riou, Jacques Riou.

En 1640, il fallut encore beaucoup de pierres. On eut recours aux carriers de Guelvein, de Penvaert, en Pleyben, de Pennamenez-Hars.

A la fin des charrois, il y eut encore un grand festin et l’on acheta : cinq boisseaux de froment pour faire le pain, une vache et douze veaux, deux coffres de lard et jambon, trois barriques de vin à 33 livres la barrique.

Pendant ce temps, on travaillait aux personnages et scènes de la Passion. 

Ozanne, sculpteur à Brest, a signé quelques travaux (1650).

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Par délibération du 27 Avril 1738, le général de la paroisse, composé de MM. Le Bescond, Jacques Michel, Michel Piriou, Yves Le Moulin, Guillaume Cam, Gilles Postec, Charles Paige, Germain Mallégol, Henri Bizien, Noël Frabolot, Yves Le Cann, Nicolas Paige, Yves Diraison, Hervé Tersiguel, Guillaume Mingam, Jacques Colin, Hervé Kerbaol et Julien Bornic, vicaire perpétuel, ont décidé le transfert du calvaire d’auprès de la tour.

« Ce dimanche 7 Septembre 1738, après la messe dite et célébrée par vénérable et discret Messire Julien Le Bornic, vicaire perpétuel de Pleyben, les délibérateurs de la paroisse se sont assemblés à la sacristie, scavoir M. Mathieu Le Bronnec, sieur de Messonnieuf, advocat à la Cour, Yves Le Guillou, 0llivier Le Paige, M. Jean Le Baut, Jean-Baptiste Le Moulin, Yves Le Roux, Vincent Le Quéré, Guillaume Postec, Jean Keruzoré, Jacques Le Paige, Michel Le Guen, Jean Le Baut de Rosalguen. Ils ont été d’advis que Jean Le Borgne, principal marguillier de la paroisse, passe devant notaire acte du marché avec les ouvriers que Monsieur de Pleiben subrogera dans l’adjudication qui luy a esté faite conformément au devis, et allocation et condition et obligations y incérées demeurez attachées au présant cayer de délibérations signées du dit recteur ne mutentur, pour y avoir recours lorsque recours sera et ce en faveur de la somme de dix huit cents livres payables aux dits entrepreneurs ouvriers, le tiers au commencement de louvrage, lautre tiers au millieu, et le dernier tiers à la fin du dit ouvrage renablé (c’est-à-dire accepté après expertise), à la charge de le rendre parfait dans ce jour en dix huit mois, par ce que la fabrique fournira les charrois à ce nécessaire, de causionner dument pour plus grande assurance, de l'enthière exécution et obligations du marché et des conditions susmentionnées et ce de la part des ouvriers telle est la délibération ».

« Le 26 Octobre 1738, le général a nommé Messire Yves Louboutin, prêtre, et Jean Le Baut de Kerguillé pour faire estat des procès verbals du nombre des images et statues de la Croix qui vat estre déplacée et ce jointement avec les ouvriers et entrepreneurs du déplacement et réédification ailleurs de la dite Croix demandant une somme de six cents livres faisant le tiers de leur marché et qui devaient leur être payées d’avance et au commencement de l’ouvrage, suivant les précédentes délibérations, il est d’advis donc que le dit principal fabrique qui a pris ce jour des archives en nos présences une somme de cinq cent vingt quatre livres quatre sols sept deniers et qu’il est le seul argent qui s’est trouvé dans le coffre-fort, payer y celle somme 524 l. 4 s. 7 d. et valable quittance ».

« Le 15 Novembre 1739. Les entrepreneurs, Yves Quiniou et François Motreff, se plaignent que les charrois des matériaux ne se fassent pas régulièrement. Le général prie Monsieur le Recteur d’inviter les paroissiens à y aider et de donner trente sols par charrette et que si pour la fin de Mars le transport des matériaux n’est pas fini, de vouloir bien procéder à l’adjudication pour le reste des charrois. Vu les circonstances, le général accorde six mois de plus, c’est-à-dire deux ans pour l’exécution du travail ».

Le 14 Février 1740. Les charrois ne marchent pas. Les trois entrepreneurs signifient par ministère d’huissier au principal fabrique d’avoir à leur fournir la pierre.

Le général parle de malfaçon et nomme comme expert, dans l’examen du travail, Yves Le Dantec, du bourg de Brasparts, et donne ordre au dit fabrique de se laisser conduire, en cette affaire, par les conseils de M. Le Bronnec, advocat à la Cour de Châteaulin. — Le 6 Mars 1740. On délibère sur la suite à donner au procès engagé au sujet du travail de la croix, devant la Cour de Châteaulin.

Les délibérateurs « oyants et considérants les grandes dépenses, malices et inimitiées qui pouvaient naistre en continuant ledit instance », n’osent conclure. — Le 18 Septembre 1740. On décide de nommer un architecte, de part et d’autre, pour examiner « s’il a été commis faute dans le dit commencement par les dits ouvriers ou non et de ce qu’il conviendra de faire en conséquence à ce sujet, et en cas que les dits deux maîtres architectes se trouvent différents de leurs rapports, il leur soit loisible de nommer le tiers dont ils conviendront pour les concilier ». — Le 30 Octobre 1740. Le général prend la décision de poursuivre le procès pendant, devant la Cour de Châteaulin, pour malfaçon dans le travail de la croix. Mais alors, Guillaume Le Goff vient, au nom de ses camarades, dire qu’il s’en remet au dire des experts de la localité. Le général désigne Yves Cozien, de Landrévoan, et Jean Le Borgne, de Kerguillé. Les ouvriers choisissent, pour défendre leurs intérêts : Yves-Joseph Kerbrat et M. Charles Favennec, du Chevers. — Le 18 Décembre 1740. Le général et les entrepreneurs tombent d’accord pour s’en rapporter à la décision des experts qui ont fait leur rapport.

En conséquence, Jean-Baptiste Le Moulin du Mennec est autorisé à payer aux dits ouvriers la somme de 45 livres, dont il sera tenu compte au règlement définitif.

Le 26 Février 1741. Le Moulin compte encore aux entrepreneurs la somme de 650 livres. — Le 27 Août 1741. Il faut encore prendre des pierres, pour la croix, à la carrière de Guelevain, en Edern. Le général vote de donner en vin et en bonne chère jusqu’à la somme de 35 sols par charrette de bonne volonté ou les dits 35 sols en argent. Mais si les charrois ne sont pas faits aujourd’hui en trois semaines, il faudra enquenter le marché.

Le 10 Juin 1742. Adjudication pour les charrois de pierres de Guelevain, en Edern. 5 livres par charrette à six bêtes. Marché est conclu avec Jean Cornec, de Kervern, pour le charroi du sable. — Le 8 Juillet 1742. Le général décide de payer 600 livres, montant du second terme.

Mais François Motreff étant mort, les deux autres entrepreneurs s’arrangent avec la veuve pour le règlement de compte.

De plus, le général vote 600 livres au marguillier pour payer les pierres, les charrois et autres matériaux nécessaires pour l’achèvement de la croix.

Le 28 Octobre 1742. Il vote deux autres livres pour parachever de payer le fournissement des matériaux supplémentaires employés à la Croix.

Le 2 Juin 1743. Règlement de comptes pour la Croix entre Guillaume Le Goff, Yves Quiniou, la veuve Motreff et le général. Celui-ci consent à payer le dernier terme convenu, c’est-à-dire 600 livres, à condition que les entrepreneurs consentent à réparer le mur du cimetière avec les pierres qui restent et celles que M. de Coatcaric consent à leur fournir de sa carrière de Sterangolven. Les charrois étant à la charge des paroissiens.

Les experts ayant reconnu l’ouvrage fait conformément au devis, et tenant compte de la bonne volonté des ouvriers, le général décharge les dits ouvriers du renable.

Le massif de ce monument se compose de quatre grandes piles ou éperons soutenant une voûte intérieure, sous laquelle on pénètre par quatre arcades latérales. Tout autour, ainsi que sur la plate-forme, se déroule un magnifique poème de pierre, retraçant, en près de trente tableaux, les scènes de la Sainte Enfance et de la Passion du Sauveur. La description en a été faite bien des fois.

Au dire des hommes compétents, c’est le plus artistique de nos calvaires bretons. Les dates inscrites sur les piles indiquent l’époque de sa translation. Une inscription sur les bras de la Croix rappelle une restauration de 1855, et une plaque de marbre rappelle celle de 1906-1907, très heureusement faite par maître Bromer, sculpteur à Paris, désigné pour ce travail par l'Inspection des Beaux-Arts.

(Yves LE COZ)

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