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Elle est située, à 1 kilomètre au Sud-Ouest du bourg, en bordure de l'ancienne route de Quimper à Saint-Pol, à 200 mètres de la route actuelle de Pléiber à Commana.

Le chevet, formant un demi-hexagone régulier, porte à son sommet extérieur, une-pierre, ornée d'un calice et l'inscription suivante :
IHS : Mr MARREC Ror - JONCOUR : FABRIQUE : 1829.

Dans le jambage de la porte latérale se trouve, encastrée, une grande pierre sur laquelle on peut lire : « LORS : FABRICE : P. MARTIN : ET : YV : POULIQUEN : 1747 : YVON MARIE DE : KERSULGUEN : ÉTANT : RECTEUR : LORS. ».

Le mobilier est sensiblement le même qu'avant la Révolution.

« Inventaire de 1790. — A la chapelle du Christ, dite Chapelle Neuve, il y a un autel sans paramant avec 6 chandeliers de bois, une imache du saint……… 2 imaches de la sainte Vierge, 2 crucifix d'attache aux murailles, les imaches du Christ et de saint Roch, une armoire à un battan, en bois de sapin où il n'y a qu'un peu de cire avec une table servant à recevoir les offrandes, 2 échelles et 3 bancs, un pupitre. Dans la tour, il y a une petite cloche ». (Hervé Kérautret, procureur de la commune).

Il s'est enrichi d'une caisse servant à mettre les ornements ; les chandeliers sont devenus de cuivre.

Historique. — Le terrain, sur lequel se trouve la chapelle, appartenait à M. Jean Labbat, père de l'abbé Alain Labbat, vicaire à Pléiber-Christ. Il fut donné à l'église, par acte notarié en date du 28 Janvier 1692.

Le 28 août 1745, Monseigneur de Léon, en visite à Guimiliau, permet de distraire, de l'argent de la paroisse, ce qui sera nécessaire pour bâtir une chapelle au Christ. Grâce à la sollicitude de M. Yves de Kersulguen, elle fut terminée en 1747.

Est-ce la première chapelle qui ait été élevée en cet endroit ?
1. — Le calvaire du Christ existait longtemps avant cette date.
2. — Sur le cahier des comptes de 1747, on peut lire que M. de Kersulguen restaura entièrement la chapelle du Christ.
3. — Sur le cahier de 1784, on lit que l'offrande à la chapelle neuve s'élevait, le jour du pardon, à la somme de 184 livres 18 sols.

Les mots neuve et restaura permettent de croire à une chapelle antérieure.

Le 14 Thermidor, an III, M. Guillou, commissaire-expert, délégué par le district de Morlaix, se rend à Pléiber-Christ. Il examine minutieusement la chapelle, son mobilier, les terres dépendantes qu'il parcourt et donne l'estimation qui suit :
1. — Chapelle et mobilier ;
2. — Garennes du Christ mesurant 80 cordes et plantées de 20 jeunes chênes ;
3. — La fontaine du Christ et le tronc. Le tout est mis en vente, 918 francs.

Une faillite du 10 Juin 1810, nous apprend que l'acquéreur avait été M. Jean Maurice Le Maître, de Morlaix. Il dut céder à ses créanciers la totalité de ses biens. Ils se plaignirent, même, qu'il n'y en eut pas davantage. La chapelle du Christ fut remise en vente, avec jouissance immédiate pour l'adjudicataire. Après 18 enchères, le sieur Yves Brulard, fabricant de tabac à Morlaix, fut déclaré acquéreur, du consentement des créanciers pour la somme de mille francs. (Enregistré le 18 Juin 1810, folio 86).

Il donna le tout à la fabrique du Christ, aux termes d'un acte passé devant M. Larenne, notaire à Morlaix, le 17 Novembre 1810, et l'église fut autorisée à accepter cette donation par décret impérial du 18 Juin 1811....

Le dimanche 3 Mai 1829, le conseil de fabrique, délibérant sur les mesures à prendre relativement à la reconstruction de la chapelle du Christ, qui depuis longtemps, menace ruine, décida ce qui suit : « Considérant qu'il est de la plus grande importance pour l'intérêt de la fabrique que cette chapelle soit reconstruite le plus tôt possible, considérant qu'il y a en caisse 2352 fr. 25, somme suffisante, autorise le trésorier, à faire toutes les dépenses nécessaires à la reconstruction ».

La chapelle est démolie en 24 journées. 58 charrettes, payées, l'une, 0 fr. 60 par jour, sont employées à faire les charrois d'arbres, de pierres et de moellons.

Au compte de 1831, M. Guy Marrec avoue que la dépense s'est élevée à 4000 fr. Une généreuse offrande permet au zélé recteur de payer et d'embellir sa chapelle.

Fontaine du Christ. — En 1735, un fait extraordinaire attira sur elle l'attention générale. Une femme rentrait de Kergoat. Le soleil, depuis longtemps, avait disparu de l'horizon ; on ne voyait que la blanche route, au milieu des ténèbres de toutes parts épandues. A 50 m. de la fontaine, la femme s'arrêta, effrayée. Au-dessus de l'eau, une grosse flamme éblouissante, ne rappelant en rien les feux que l'on allume parfois au bord des routes, s'élevait, descendait, suivait un mouvement horizontal assez développé, pour disparaître à certains moments, et revenir, chaque fois au-dessus de la fontaine, où elle demeura fixée quelque temps, avant de disparaître.

Le lendemain, toute l'agglomération savait la chose.

A mesure que les champs s'emplissaient de nuit, des groupes très compacts se cachaient, en silence, derrière les talus, guettant, attendant le phénomène de la veille. Ce ne fut pas en vain.

Comme la flamme se localisait définitivement au-dessus de la source et ne paraissait aucunement dangereuse, chacun quitta sa cachette pour la considérer de plus près.

La chose eut dans le pays un retentissement bruyant. On venait par centaines et par milliers satisfaire sa curiosité...

Qu'était au juste, cette flamme ?

Il faut écarter les hypothèses de feu follet et de supercheries. Elles ne peuvent tenir devant le nombre si considérable de témoins de toutes sortes, venus de partout.

Cette flamme évoquait l'idée de quelque phénomène étrange et surnaturel. La preuve s'en trouvait dans l'émotion, l'inquiétude qui envahissait, même les plus instruits, les plus froids.

Les prêtres résolurent d'en référer à Mgr de Léon. Avec une délégation de notables paroissiens, ils firent le voyage de Saint-Pol. Mgr Jean-Louis Vaudurant ne pouvant récuser ni mettre en doute le témoignage si imposant, si précis, d'un fait, qui se renouvelait encore, ordonna qu'un oratoire fut élevé en cet endroit et conseilla aux paroissiens de Pléiber d'avoir une affection plus grande, plus chaude encore pour le Christ, leur patron.

La source fut entourée d'un pavé, avec canal d'écoulement, et défendue par un murtin, dont l'avant permet l'accès et l'arrière s'élève en forme de pignon aigu. Le tout est en bonne taille de granit.

Au milieu du pignon, une niche grillagée protège une statuette, en chêne, du Christ portant sa croix. La pierre qui domine l'édifice porte 2 dates : 1736, celle de l'érection, et celle de la restauration faite en 1851.

Tout près, se voit un énorme tronc, formé d'un seul bloc de granit. Il est décoré de moulures à ses 2 extrémités, mesure 2 m. 80 de circonférence et 1 m. 20 de hauteur au-dessus du sol.

Calvaire du Christ. — C'est une vieille croix gothique qui se trouve entre la chapelle et la fontaine. Elle représente le Christ en croix, surmonté d'une tête d'ange ; à gauche, Saint-Hervé armé d'un bâton et conduit par son petit guide Guiharan : à droite, une piéta dont la vierge est décapitée. Au bas de ce groupe, de Kersanton, on lit : « HERVÉ : FERZ : 1574 ».

Le socle de granit, carré en bas, octogonal en haut comme le fût de croix, est enrubanné d'une inscription sur 2 lignes, en grands caractères gothiques. On peut en lire : «……. et sa compaigne……. faite cette croix en l'an 1536 ».

Le pardon du Christ est célébré, chaque année, le 3ème dimanche de septembre. On y vient de fort loin.

(abbé Calvez).

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