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Cette chapelle, bien construite, en belles pierres de taille, se trouvait à 3 kilomètres, au Sud-Ouest du bourg, sur l'ancienne route de Morlaix à Commana. Ni grande, ni haute, 13 x 8 x 9, mais élevée sur le flanc de Gorré-Bloué, à 190 mètres d'altitude, elle se voyait de fort loin.

Les portes étaient ornées genre Renaissance. On voyait un grossier bénitier, portant la date de 1713, à l'extérieur de la porte latérale Midi. A l'intérieur, un autre était enroulé d'une inscription illisible. On remarquait encore deux socles pour statues figurant des têtes de dragons et 2 sablières sculptées, ornées d'anges qui tenaient des écussons, bien frustes. D'ailleurs, c'était le mobilier ordinaire des chapelles de Secours.

Elle était dédiée saint Donat, évêque d'Arezzo, en Toscane, martyr du 3 Août 362.

Propriété de Claude de la Roche, sieur de Kervrac'h, elle fut donnée à l'église de Pléiber-Christ, et acceptée comme il suit :
« Sachent touls qui ces prntes voiront et entendront que ce jourd'huy neufième du mois de Janvier de l'an de grace mil cinq cens quatre vingt seize, avant midy, par devant nous, Jean Bernard et Jean de Soligné, notaires royaux souscripts des coms de Morlaix et Lanmeur, Escuier Claude de la Roche, sieur de Kervrac'h, de la paroisse de Pléiber-Christ, à présent séjournant au dit Morlaix à cause de guerre et pour la bonne amitié et affection qu'il porte au bien de la communauté de la dite paroisse et en considérant du reste que le général d'icelle a l'entremettement du service et église de la dite paroisse, a de son franc vouloir donné et par les présentes donné par titre de pure et simple donaison irrévocable pour il et les siens à jamais à la dite communauté et le général de dite paroisse pour l'augmentation support et entretien de leur église paroissiale présents stipulants et acceptant la dicte donnation pour la dite parouesse vénérable messire Alain le Lédan à présent curé en icelle et Hervé Guillerm et Mathieu Donval fabriques faisant leur demeurance en la dite parouesse c'est à scavoir la chapelle que le dit sieur de Kervrac'h a et lui appartient en propriété de fonds et édifice appelé et fondé sous le nom de monsieur sainct Donnoat étant située en la dite paroisse avecques 12 pas de terre et franchise tout à l'entour du circuict pour faire cymetière ou autre chose honnette et décorable que les dits paroissiens y voudrait édifier ensemble la place et la franchise qui est au-devant de la grande porte de la dite chapelle s'étendant de la dite franchise jusques aux terres closes de fossés que le dit sieur a aux environs elle ô pareille faculté aulx dits paroissiens de bastir maison s'il voyent l'avoir à faire pour en l'advenir les dits paroissiens aulx personnes de leurs procureurs et fabriques pour en son temps disposer et jouir de ladite chapelle, offrandes, oblations vente et revenu d'icelle et des dites franchises et choses subordonnées, ainsi que le dit sieur donnateur et ses chappelains voulloient de faire. De tout quoy le dit sieur de Kervrac'h s'en démit et dessaisit à leur profit et cède par cestes ses droits actions ce touchant, ô la retention toutefois qu'il fait pour il et ses successeurs du nom et droit de fondateur de la dite chapelle en laquelle demeureront et seront entretenues ses armoiries tant en bosse à la taille de la dite chapelle que aulx vittres d'icelle sans que aultres y en puissent mettre sans son gré, congé et consentement s'y réserve a pareils ses escabeaux enfeux ainsi qu'il lui plaira les avoir et le susdit don fait à la charge pareillement aux dits paroissiens, de faire prières perpétuelles pour le dit sieur de Kervrac'h, ses antécesseurs et successeurs à perpétuité tant aux prones de la grand Misse que celles qu'ils feront célébrer en la dite chapelle ce que les dits curés et fabriques ont promis faire entériner et accomplir et pour iceux es dites qualités mettre et induire en la possession réelle des dites choses données requérir la publication et insinuation de cestes.
Signé : notaire et Jean Meudec à présent governeur ».

Et quelques jours après : « Messire Jean Merlan, curé de la paroisse de Pléiber-Christ, assisté des aultres prestres de la ditte paroisse prend possession pour avoir entré en la dite chapelle fait chanter la messe dominicale sur le grand autel étant assisté du corps politique et entre aultres N. et P. Alexandre Le Borgne s. de Lesquiffiou, noble homme Olivier Le Borgne sieur de Lohennec, escuier Guillaume Huon sieur de Kerbrat les dits Meudec et aultres acceptant la dite possession, ouvertes et fermées les portes de la chapelle, sonné la cloche, bu et mangé donné à boire et à manger aux assistants et fait plusieurs autres actes en fait, disant et déclarant à haute et intelligible voix en vulgaire langage breton ainsi faire pour bonne et légitime possession ........ ont tous signé ».

A partir de ce moment, elle servit de chapelle paroissiale.

Jusqu'en 1700, un chapelain y desservait quelques fondations et administrait les sacrements, du consentement du recteur de la paroisse.

De 1700 à la Révolution, il y eut 2 pardons par an. Depuis, le deuxième vicaire y disait la sainte messe et prêchait 2 fois par mois, le dimanche. Le pardon unique était fixé au jour de l'Ascension.

Cette chapelle facilitait les devoirs du dimanche aux habitants du Sud Pléiber et du Nord Plounéour. Elle avait le tort d'être une source de dépenses assez fortes. Le confessionnal réclamait la présence des vicaires à l'église paroissiale. Tout considéré, M. Caquelard, recteur, jugea à propos de la désaffecter, en 1876.

C'était la ruine à brève échéance. Il y a quelques années, la chapelle était transportée au bourg. La pierre de taille forme un pavé de 2 x 30, a l'extérieur Nord de l'église paroissiale et l'empoutrement, de chêne, a servi à diverses réparations.

La cloche de Saint-Donat est conservée.

De temps en temps, elle mêle, au carillon paroissial, un son de fêlure peu agréable. Elle rappelle, comme elle peut, les gloires de son antique chapelle. C'en est d'ailleurs le seul écho, avec le souvenir de quelques fidèles dévots, rappelé au prône de la grand'messe, à l'occasion de quelques offrandes.

(abbé Calvez).

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