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A 6 kilomètres 500 au Nord-Est du bourg, au milieu d'un petit tertre boisé qui domine le charmant vallon de Tréoudal, on peut voir quelques pans de murs et un pignon avec son portail et son joli clocheton ; à côté un sol jonché de débris de murailles et de statues ; ce sont les ruines de la deuxième chapelle élevée, en cet endroit, en l'honneur de saint Maudez.

Dans un aveu des 19 Mars et 20 Mai 1459, le seigneur de Lesquiffiou est désigné sous le titre de fondateur de la chapelle de saint Maudez. La chapelle était déjà bien détériorée.

En 1574, on bâtit une maison pour le chapelain ; puis, en 1585, dans un marché, passé avec des maîtres maçons de Pléiber-Christ et de Plougasnou, il est décidé qu'une nouvelle chapelle sera élevée, du côté Midi de l'ancienne.

Le pape Alexandre VII voulut encourager la dévotion des fidèles, chaque jour croissante, et, sur la demande de noble et puissant seigneur Vincent Le Borgne, permit d'ériger, en la chapelle de Saint-Maudez, la confrérie de N.-D. de l'Esclavage.

L'autel Nord sera réservé à cette confrérie. Le bref accorde à tous les confrères:
A. — Indulgence plénière, à leur première visite à saint Maudez.
B. — Indulgence de sept ans et de sept quarantaines à ceux qui visiteront la chapelle aux fêtes de l’Assomption, de la Purification, de l'Annonciation et de l'Immaculée-Conception.
C. — Indulgence de sept ans et de sept quarantaines à ceux qui, à l'heure de la mort, invoqueront le saint nom de Jésus.

Enfin D. — 60 jours d'indulgences pour y assister à la messe, visiter les malades, mettre la paix parmi les désunis, assister à l'enterrement d'un confrère, réciter l’angelus ou les cinq oraisons et dire un de profundis pour les confrères défunts.
(Donné à perpétuité, la 5ème année de n. p., le 30 Août 1660).

Cette même année, nous assistons à la fondation d'une messe quotidienne, et d'une chapellenie. Les fondateurs, messire Vincent Le Borgne et dame Renée Forget, son épouse, délaissent la maison presbytérale et ses dépendances, à perpétuité, « en faveur de l'aumônier et pour son entretenement ».

Le seigneur de Lesquiffiou nommera et présentera l'aumônier. Celui-ci aura l'obligation d'entretenir la chapelle. Il sonnera 3 fois la cloche et tintera 12 coups, avant de commencer sa messe.

Dès ce moment, on fait à Saint-Mandez, les mariages et baptêmes des personnes du quartier, avec l'agrément du recteur de Pléiber.

En 1735, le pape Clément XII accorde à ceux qui, dévotement, visiteront la chapelle, y prieront pour la concorde chrétienne et l'exaltation de l'Eglise, une indulgence plénière et la rémission de tous leurs péchés.

En 1790, il y avait une chapellenie des cinq plaies.

Au milieu du XIXème siècle, comme suite d'une transaction amiable, le tertre et la chapelle devinrent la propriété du seigneur de Tréoudal, en Saint-Martin de Morlaix.

On raconte que saint Mandez n'en fut pas content. La statue se révoltant à l'idée de quitter Pléiber, sortit de la chapelle et vint, d'elle-même, heurter plusieurs coups violents, à la porte du château de Lesquiffiou. On lui octroya droit d'entrée. Elle y restera aussi longtemps qu'elle voudra.

CHAPELAINS DE SAINT— MAUDEZ :
MMrs Jamet, démissionne en 1681, en faveur de
— Marc Diézeul, qui est nommé chanoine en 1693.
— Lostis est chapelain, en 1713.
— Hyacinthe Gillet est enterré, l'an 1734.
— l'abbé de Kermorvan,
— François Kernec'h est chapelain, en 1743.
— l'abbé Carluer, en 1760.

L'année 1700, la chapellenie consistait, en :
1. — Une maison louée : 46l. 10 sols.
2. — Un petit convenant : 42 l.
3. — La rente-foncière Bidegan : 30 l.
4. — La fondation de dame Renée Forget : 30 l.
5. — Divers : 48 l. 10 sols.
Total : 197 livres.

Quelques années plus tard, elle est taxée à 300 livres, non compris les 2 sols par livre.

Fontaine Saint-Maudez. — Elle se trouve au fond de la vallée Ouest, à 150 métres des ruines de la chapelle. Son eau, paraît-il, possède une vertu guérissante des rhumatismes La terre de la chapelle, prise en liniments, rend les mêmes services aux personnes qui ne sont plus assez fortes pour aller jusqu'à la fontaine.

Pontpaul. — A 300 mètres, au Nord de la chapelle, se trouve Pontpaul, Autrefois, l'industrie linière y employait jusqu'à 150 ouvriers broyeurs, pileurs, séranceurs Ils faisaient leur pardon à Saint-Maudez, et le soir, amusaient fort la foule venue de Morlaix, prier le saint, écouter leurs chants et voir le jeu qui leur était spécial, appelé le jeu des liniers.

(abbé Calvez).

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