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Voilà la façade Ouest du vieux manoir du Treuscoat (TREUS, à travers, COAT, bois), pas loin de la route de Paris à Brest, à 6 kilomètres de Morlaix et à 4 de Pléiber. Malgré de nombreuses modifications, il a conservé son caractère de construction des XVème et XVIème siècles. Sa chapelle était dédiée à Saint-Goulven.

La grosse tour ronde a son Nord rattaché au corps de logis par une petite tourelle qui repose sur un cul de lampe ; sous celui-ci est une meurtrière ; plus bas encore cette inscription : Goulven, de Kergrist, archier, à la montre de 1503.

La porte principale est ornée de jolies moulures gothiques et surmontée d'un écusson laissant deviner les armes des Diouguel. A. l'extrémité Nord-Ouest du corps de bâtiment, le lierre touffu cache une petite avancée, sorte de tour quadrangulaire aux coins arrondis. Elle est percée d'une porte surmontée, d'un écusson illisible, d'un mâchicoulis, puis, d'une lucarne gothique à crochets et enfin d'une tête de chimère.

En face, au milieu d'une vaste pelouse, se trouve un vieux puits, à margelle ronde. Plus loin, sur 2 socles œuvrés, sont posés 2 vieux saints gothiques. Le premier a les mains jointes et la tête brisée ; le deuxième est en toque, avec gourde et coquilles ; chacun y reconnaît saint Jacques.

Autrefois, le manoir avait une cour « de 100 pieds de longueur sur 77 de largeur, fermée par une large muraille. La crénelure, haute de 12 pieds, longue de 40, avait, à l'une de ses extrémités, une grosse tour, à l'autre angle, une échauguette. En son milieu, se trouvait le portail, principale entrée de la cour, avec grande et petite huissière de taille, leurs pans de muraille et crénelure. Entre la maison et le grand portail, sur la cour, était une chapelle, dédiée à Monsieur sainct Goulvin en maçonnerie et ardoises longueur 25 pieds, largeur 13 et hauteur 11 avec autel fenêtre vitrée et clocher ».

En 1729, « malgré qu'elle ne fut pas en état de dire la messe, elle contenait les statues de chêne de N. D. de Pitié, de saint Jean, de la sainte Vierge, de Marie-Madeleine (elles sont conservées), un autel et une cloche que le sieur de la Villozern sonna au moyen d'une corde, en signe de prise de possession ».

On pouvait aussi voir « à l'Occident, un colombier de 20 pieds et demi de diamètre et de 20 de hauteur en Maçonnerie et ardoises ».

Dans ses ruines, est demeurée une jolie porte surmontée d'un écusson très endommagé.

Les 2 moulins existent toujours, à 300 mètres, au Midi, près d'un étang désséché.

Sur une garenne, dite Goarem-an-Ilis, à 500 mètres à l'Ouest du manoir, on voit des substructions anciennes, paraissant former une enceinte, avec d'autres murailles et vestiges s'y rattachant. Cette garenne est un plateau herbeux, assez élevé, dominant, au Nord, la vieille voie de Quimper franchissant le ruisseau du Treuscoat.

L'enceinte A est nettement déterminée. Si ses murs étaient plus larges et bordés de quelques traces de fossés, elle aurait une apparence de camp retranché.

La petite enceinte B est aussi très visible, avec l'emplacement d'une porte à l'Est. La hauteur des substructions varie de 20 à 50 centimètres.

Dans la partie Nord-Ouest de l'enceinte A, il y a des traces de 3 ou 4 habitations ou chambres accolées l'une à l'autre. Plus loin, sont d'autres substructions éparses.

On a creusé près de B et extrait plusieurs pierres, dont quelques-unes sont taillées de main d'homme.

On ne trouve ni briques, ni tuiles.

LISTE DES SEIGNEURS DU TREUSCOAT.

Jean de Kergrist, épouse Jeanne Le Moyne, dame du Treuscoat.
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Goulven de Kergrist, seigneur du Treuscoat, archer à la montre de 1503, époux d'Aliénor Le Saux.
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Goulven de Kergrist, seigneur du Treuscoat, auditeur à la Chambre des comptes en 1558, épouse Anne Jourdren.
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Pierre de Kergrist, seigneur du Treuscoat, épouse Marie de Gouzabatz.
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Jacques de Kergrist, seigneur du Treuscoat, fournit aveu, en 1600, au bief de Daoudour-Coëtmeur, pour son manoir du Treuscoat.
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Jeanne de Kergrist, dame du Treuscoat, épouse Pierre de Kérampuill, sénéchal de Carhaix.
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La famille de Kérampuill vendit, en 1664, la terre du Treuscoat à François Le Diouguel, seigneur de Lanrus, notaire et secrétaire du roi en 1678, époux d'Anne Guillouzou. Ils eurent 2 garçons et 7 filles. Une de celles-ci, Louise, épousa Jean Thépaut, seigneur de la Villozern, lieutenant au siège royal de Lanmeur. Ils moururent, semble-t-il, sans héritiers directs.
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La terre du Treuscoat fut acquise par Ecuyer de Jollivet, sieur des Isles du foi
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En 1770, Pierre de Jollivet, chevalier de Isles, seigneur du Treuscoat, était maître à la Chambre des comptes à Nantes et conseiller du roi. Il est décédé à Morlaix, le 12 avril 1788 à l'âge de 100 ans.
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Pierre de Jollivet, seigneur du Treuscoat, épouse X... Gourcun de Kéromnès. Il était maire de Pléiber-Christ, en 1804.
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Alexandre de Jollivet, seigneur du Treuscoat, épouse Zoé Le Lay de Kermabain.
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Zoë de Jollivet, héritière du Treuscoat, épouse, en 1830, M. Jean-Baptiste Vilart.
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Marie-Louise-Jenny Vilart épousa, en 1863, Paul-Audren de Kerdrel.
Avec ses enfants et petits-enfants, elle habitera définitivement Le Treuscoat, au grand contentement de tous et pour le plus grand bien de la paroisse.

(abbé Calvez).

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