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LA GEOGRAPHIE DE PLEYBER-CHRIST ou PLEIBER-CHRIST. |
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I. — NOM, FORMATION
Pléiber-Christ, que l'on trouve rarement écrit avec un Y, avant 1850, est un
composé de trois mots Plé-Iber-Christ.
A. — Plé, Plœ jusqu'en 1700, et plus anciennement Plou, signifie terrain bien déterminé, paroisse. Nous avons, ici même, un village appelé Gorré-Bloué (autrefois Gorré-Ploué) ; c'est le haut de la paroisse.
B, — Le fondateur du plou serait Iber [Note : liste de 1330]. Ce nom propre se rencontre dans Keriber en Guissény, Kériber en Plouvien, Kériber en Ploudalmézeau et Quiliber en Briec, antiques manoirs bordant des voies romaines. Iber, ne serait-il pas un officier de César ?....
Une chose paraît certaine. La propriété d'Iber était un immense plou de 8.722, hectares, représentant exactement les superficies actuelles de Pléiber-Christ et de St-Thégonnec réunies. (Ogée).
Comment et à quelle époque eut lieu le morcellement ?
Nous lisons dans l'Echo Paroissial de Brest des 20 et 27 septembre 1908 : (topologie des Paroisses du Léon) [Note : M. Jourdan de la Passardière] « ..... un morcellement de ce plou, qui couvrait une surface de 8700 hectares, fit attribuer, à chacun des sectionnements, le nom de son nouveau possesseur RINAN et RIVAL. Le nom de Rival est trop connu pour qu'il y est besoin d'insister ; celui de Rinan se trouve dans le cartulaire de Redon, aux années 858-863-865.. Il n'est peut-être pas différent de notre Rénan, dans lequel, l'é était bien voisin de l’i.
Le morcellement, dont il est cas, est antérieur à 1310, date à laquelle la paroisse de Pléiber-Rinan est mentionnée dans un accord entre Hervé de Léon et l'abbaye du Relec (D. Morice I, 1228). Pléiber-Rinan est encore désigné sons ce nom à la réformation de 1427. En 1534, on emploie celui de Pléiber-Christ ».
Faut-il se rallier à cette manière de voir?
Le cartulaire de Redon et la liste de 1330 sont les seules sources citées par D. Morice et M. Jourdan ; ces deux documents sont fort difficiles à déchiffrer. N'y aurait-il pas eu erreur de lecture ; ce mot Rinan ou Rivau désignerait-il. exclusivement Pléiber-Christ ?
Dans un retrait exercé par Hervé de Quœthyraézec, (coatilézec) chevalier, le lundi après Immaculata domini 1345, nous lisons « ...eussent vendu à Yvon le fils, Henri, le fils Thomas, neuf arpanz, ayant chacun vingt et six sillons, .... la tierce partie de tous les prez et frotz, comme s'étendoit jusques Kerguen en la paroisse de Pléiber-Rivall....... ».
Un contrat du 28 Janvier 1541, nous apprend « que la ferme a été consentie par Jéhan Le Borgne de Lesquiffiou à Francois an Olyer, demeurant en la paroisse de Pléiber–Crist, autrement Rivault, d'une pièce de terre, dite ar Roc'h-glas, située près de l'estang et manoir de Coatilézec en Pléiber ».
Enfin, par un accord du lundi avant la Nativité 1297, accompagné d'une copie latine fort ancienne, il est accordé à « Guillaume………, du consentement de Hervé de Coatlosquet (Hervei de sylva combusta), tous droits sur la forêt de Kaërampelvé (aujourd'hui Kerantelven) en Pléiber-Rivaut.... ».
Dans ces trois actes, des archives de Lesquiffiou, Pléiber-Christ, est appelé, tour à tour, Rivall, Rivault et Rivaut. Si l'on ajoute que des scribes nombreux orthographiaient Rivau, sans consonne finale, on ne sera pas loin de croire que les deux héritiers d'Iber n'étaient pas Rinan et Rivau. On se trouverait simplement en face d'un seul individu Rivau ; peut-être, ce monstre de jalousie, qui mit à mort son neveu saint Mélar, avec tant de cruauté.
Le même nom, graphiquement différent à travers les différents siècles, aurait continué à désigner les deux Pléiber concurremment avec les mots Christ et Saint-Thégonnec, ajoutés au nom commun, lors du morcellement.
Force est, en effet ; d'admettre que la division du plou est bien antérieure à 1310.
Une bulle du pape Alexandre III pour Saint-Jacut-de-la-Mer ; 1163, mentionne la « Villam Christi de Plœiber cum appendiciis suis ».
Oggée, tome II, page 282, affirme que le sectionnement remonte à une époque très reculée.
Les documents font défaut pour serrer la date de plus près. On peut faire l'hypothèse que la chose eut lieu peu de temps après la mort de Rivaut ; vers l'an 800 ?
C. — La troisième partie du nom est due à la dévotion au Christ, à la chapelle qui lui est dédiée.
Pendant que l'une des moitiés de l'ancienne paroisse devenait Pléiber-Christ, l'autre partie était nommée Pléiber-Saint-Thégonnec. Vers 1800, elle s'appela Saint-Thégonnec tout court ; la séparation était complète.
II. - SITUATION.
Pléiber-Christ est située au Nord-Finistère, sur les confins Est du Léon, à six
kilomètres de Saint-Thégonnec, chef-lieu de canton ; à dix de Morlaix, chef-lieu
d'arrondissement et à soixante kilomètres de Brest, touchant le Tréguier et
séparée de la Cornouaille, seulement par Plounéour-Ménez.
Elle est bornée au Nord, par les communes de Saint-Martin de Morlaix et de Sainte-Sève ; au Sud, par Plounéour-Ménez. Si l'on excepte quelques maigres filets d'eau, les frontières sont conventionnelles. A. l'Est, la jolie Quéffleut sépare Pléiber de Plourin-lès-Morlaix et du Cloître, à l'Ouest ; le pittores que Coatoulsac'h l'unit à Saint-Thégonnec.
III. - SUPERFICIE.
Sa
superficicie est de 4546 hectares, 80 ares. Ils se répartissent comme il suit :
1823 hectares, sous terre labourable ; 337, sous prés et pâture ; 507, sous bois
; 22, sous jardins et vergers ; 1662, en landes et terres incultes ; 32, sous
propriétés bâties et 163, de contenances non imposées.
IV. - GÉOLOGIE.
Pléiber-Christ est une des grandes marches du flanc Nord des montagnes d'Arrée.
Le point culminant, Gorre Bloué, est à 211 mètres au-dessus du niveau de la
mer.
Sa croûte terrestre est de composition variée. Tout l'angle Nord-Ouest est formé de schistes modifiés, dont une bande étroite se prolonge jusqu'à Coz-Vilin et Kermorin. Au Nord, on trouve du grès siliceux ; au Sud, un dur granit de médiocre qualité. A Trévalan, est ouverte une carrière de quartz. Un large vallon tourbeux (vern, iun, cuns) traverse la paroisse en diagonale passant, par Kervern, le Roualou, pour arriver au Cun.
La surface, très accidentée, avec ses alternatives de terres excellentes et incultes, présente deux versants principaux, nettement accusés. Le versant Ouest roule ses eaux vers Saint-Pol-de-Léon, après avoir laissé Pléiber à 45 mètres, environ, au-dessus du niveau de la mer. Les eaux du versant Est sortent à Pontpaul, à 23 mètres d'altitude et vont alimenter la rivière de Morlaix.
C'est ici que se trouve la vallée de la Quéffleut, une des plus belles qu'il soit donné d'admirer. Engaînée par de hautes collines boisées, elle longe la route nationale de Morlaix à Huelgoat, tantôt large, avec de bizarres sorties dans les terres, tantôt resserrée, toujours verte, montrant aux yeux du touriste, ici, les ruines d'une dizaine de moulins à papier, plus loin, les hameaux du Fumé, de Poullaouën, de la Lande, là-bas, une énorme motte jaunâtre, au milieu de la luxuriante prairie, et avant de couder sur le Relec, d'énormes blocs granitiques, aux formes et aux positions les plus fantasques.
V. - CURIOSITÉS.
1. Les gorges sauvages du Dour-Ruz et du
Coatoulsac'h.
2. Un cromlech déformé, près de l'ancienne digue de l'étang de
Coatilézec.
3. Dans les taillis, au Nord de Glaslan, une énorme pierre, ne
reposant que sur sa partie postérieure, pendant que son avant offre
un admirable abri contre les vents Sud-Ouest.
VI. COURS D'EAU (en 1913).
1. La Quéffleut longe le côté Est, de Pléiber-Christ ; après avoir mis en
mouvement le moulin Joanne.
2. Un de ses affluents fait tourner les moulins
de Kervrac'h, du Pré, de Kermorin et la grossit à Poullaouën.
3. Un deuxième
affluent actionne le moulin du Treuscoat, forme 6 ou 7 étangs et se jette dans
la Quéffleut à Pontpaul (autrefois Pontpoullou, le pont des étangs).
4. Le
ruisseau de Coatilézec.
Ces cours d'eau sont tributaires de la Dossen.
5.
Le Dour-Ruz meut les moulins, de Pont-ar-Bloc'h, du Cann-Hir et du Pont.
6.
Le Coatoulsac'h entre à Pléiber au Moulin Neuf et en sort à Coatilézec.
Ces
eaux se perdent dans la Penzé.
VII. - VOIES DE COMMUNICATION (en 1913).
1. — La voie ferrée de Paris à Brest. Elle traverse Pléiber, sur une longueur de
8 klm. La gare s'élève à l'endroit nommé Roualou, à 500 mètres du bourg. Le
conseil municipal l'obtint, dès la création de la voie, en mettant en avant :
A) La grande exportation de chevaux et de bêtes à cornes ;
B) L'existence, à la Lande, d'une importante papeterie ;
et C) Les ardoisières de Plounéour-Ménez.
2. — La route nationale n° 12, de Paris à Brest (longueur 7 klm.);
3. — 9 klm. du chemin de grande communication n° 61 qui vient de Quimper à Morlaix.
4. — 34 klm. de routes vicinales. et 5. — Enfin, de nombreux chemins ruraux, pas mal entretenus.
En 1868, 24.773 fr. furent consacrés à la création et à la réfection de quelques routes. En 1872, un vote autorise la dépense de 2.000 fr. pour la construction d'un pont sur la Queffleut, à l'effet de relier Pléiber à la route de Morlaix-Huelgoat et à la commune de Plourin.
Une vieille route, qui va disparaître, est celle de Quimper à Saint-Pol-de-Léon. Elle servait à la dévotion nationale de Tro-Breis. Passant à Kervern, à St-Donat., au Christ, elle biffurquait vers Kerjézéquel, les Justices, Treuscoat, Lesquiffiou et Morlaix. Les champs n° 633 et 634, section A, et 159, section c, ont conservé le nom de Parc-an-Hent-Braz. Une autre branche se dirigeait sur Lemlac'h, Coatilézec et continuait par Trébompé, Penzé, jusqu'à Saint-Pol. Entre Lemlac'h et la route de Brest à Morlaix, un tronçon de cette voie et quelques garennes portent le nom de Hent-Coz-Castel (ancienne route de St-Pol).
Cette voie a été construite par les Romains.
Au bourg, il y avait un relai, avec hôpital, appelé Maison-Rouge ; peut être le Porz-Ruz actuel.
VIII. - POPULATION, CULTE (en 1913).
En 1694, les registres, qui étaient paraphés par le sénéchal de Lesneven, sont
transférés au greffe de Morlaix. Ils accusent 2.600 communiants, ce qui
représente près de 4.000 habitants. En 1764, le service religieux est assuré par
8 prêtres et le diacre Caroff. Ils émargeaient, comme il suit, au budget de
l'Eglise :
1. Payé à M. le Recteur : 58 l
2. — à M.
Mével : 53 l
3. — à M. Meudec : 45 l
4. — à M.
Breton : 41 l
5. — à M. Louzaouis : 26 l
6. — à
M. Meudec, minor : 25 l
7. — à M. Labbat : 25 l
8. — à M. Herlan : 20 l
9. — à M. Caroff,
diacre : 18 l.
La charge montait à 1.809 livres, 5 sols et 3
deniers ; somme considérable. La prospérité de cette époque, qui nous a valu
tous nos vieux manoirs, est due à Morlaix, en grande partie. Cette ville était
la place commerciale la plus importante de l'Ouest.
Le recensement de 1870 révèle 3.468 habitants ; celui de 1910, 3.238, et le dernier, 2.894, seulement, dont 756 agglomérés, au bourg.
Il y a deux grandes raisons d'émigration : les papeteries de la Lande ont disparu et la ville attire, avec ses fallacieuses promesses.
La population est entièrement catholique, tous pratiquent leur religion. Le recteur, M. Jean-Baptiste Guillou, est aidé dans son ministère par 2 vicaires, MM. François-Marie Calvez et Louis Abjean.
La commune est administrée par 21 conseillers municipaux dont un maire et deux adjoints.
Au début du siècle dernier, Pléiber-Christ était canton, comprenant Pléiber et Plounéour-Menez. Le 13 mai 1837, Plounéour et Le Cloître demandèrent que le chef-lieu de canton fut définitivement transféré à Pléiber-Christ. La même demande a été renouvelée depuis. Aujourd'hui, il ne reste à St-Thégonnec que M. le greffier du juge de paix.
Pléiber-Christ est plus central que Saint-Thégonnec ; les voies d'accès sont fort belles ; la gare est à proximité du bourg.
IX. - INSTRUCTION (en 1913)
Trois écoles en répondent :
1. — L'école communale des garçons, bâtie en 1867, est tenue par M. Le Vasseur,
aidé de deux adjoints.
Elle est fréquentée par 170 enfants.
2. — L'école chrétienne des filles a été dirigée par les religieuses du St-Esprit,
depuis 1835, jusqu'à la loi contre les congrégations.
Actuellement, Mlle
Françoise Le Corguilié en est directrice ; les adjointes sont Mlles Aline. Duhot
et Marie Picart. Si l'on compte la garderie, le nombre des filles s'élève à 200.
3. — L'école communale des filles, bâtie en 1896, reçoit 40 enfants. La titulaire en est Mme Labitte.
22 enfants suivent les classes à St-Thégonnec, 9 à Landivisiau, 3 à Morlaix, 2 à Saint-Pol-de-Léon, 1 à Landerneau et 1 à Lesneven.
X. — INDUSTRIE (en 1913).
Celle du blanchiment des
textiles prospérait autrefois.
Très simple était le procédé employé : une ou
plusieurs lessives, suivies de l'exposition sur le pré, où les agents chimiques
de l'air continuaient la destruction des matières colorantes. Cette méthode
disparut quand Bertholet eut indiqué l'emploi du chlore et Charles Tinant, celui
du chlorure de chaux.
Il y a longtemps que ces procédés sont remplacés par le blanchiment électrolytique.
Concurremment avec cette industrie, il y avait celle de la fabrication du papier. Les eaux de la Queffleut avaient été reconnues comme ayant une vertu dissolvante toute particulière, et vers 1625, la belle vallée fut envahie par toute une tribu de Bas-Normands. Voici les noms que nous trouvons dans la première moitié du dix-septième siècle : Le Loutre, Piton, Gigan, Huet, Martin, Bihan, Frémin, Georget, Gueydon de Brouains, Raoulin le charretier, Goupil, Cordier, Faudet de Vengeons et Baron de Périers.
Ils fabriquaient le papier, à la cuve. Tout l'art consistait à plonger une plaque de métal dans une pâte toute préparée, et, délicatement, à disposer le revêtement de cette plaque sur du feutre spécial. Lorsque 20 ou 30 feutres étaient recouverts, le tout était pressé, séché au soleil, et au bout de quelques heures on avait du papier que la Bretagne, la Hollande et le Portugal achetaient (à 6 fr. la rame, en 1780).
La Révolution leur porta un grand coup, le machinisme les tua.
En 1806, M. Andrieux réunissait, en sa possession, la presque totalité des moulins à papier. Sans renoncer au papier à la cuve, il introduisit à la Lande la machine à papier continu de Robert d'Essones, puis, de Dankin. Il eut de longs jours prospères et employa jusqu'à 400 personnes. Pendant que tous les artistes et dessinateurs européens réclamaient la marque « Ingres », les florettes vergées et filigranées étaient fort appréciées au Brésil, au Chili, au Pérou et dans la Bolivie. La production était énorme...
De nos jours (1913), on voit, à la Lande, les nombreux et vastes bâtiments de M. Andrieux. Malgré la beauté du site, on ne peut se défendre d'une impression de tristesse profonde. Il y a seulement 30 ans, c'était la vie intense, la prospérité ; aujourd'hui c'est le silence du désert.
Depuis la disparition de ces deux industries, tous travaillent paisiblement leurs terres et en vendent les produits aux différents foires et marchés.
A la Révolution, Pléiber avait 4 foires, le 1er Brumaire, le 29 Nivôse, le 11 Germinal et le 29 Prairial. On y trouvait bestiaux, grains, poules et graines, écrit M. de Fréminville. Le 25 Février 1856, Napoléon accorda 6 autres foires, les quatrièmes lundis des 6 mois d'hiver. Actuellement, les 10 foires sont fixées aux quatrièmes lundis et deuxièmes jeudis de Janvier, Février, Mars, Novembre et Décembre.
Outre le travail des champs, beaucoup font l'élevage des poulains postiers et de trait léger. Ils y réussissent. Chacun connaît les succès annuels, à Paris, des écuries de Talingoat, de Kergautier, de Kervrac'h, etc.
Enfin Pontpaul occupe une cinquantaine d'ouvriers liniers et la Lande quelques ouvriers tanneurs.
XI. — PERSONNAGES.
1. — Sœur Pauline, née
Marie-Julienne Gygan, le 13 Juin 1764, fille aînée de Joachim et de Marie Hervéou, du
bourg, elle descendait en ligne directe de François Gygan, un des premiers
papetiers établis en ce pays.
Elle habitait Taulé. Des gendarmes, pendant la Révolution, passèrent devant sa porte, menant Madame de Kerléan. La prisonnière marchait péniblement, courbée sous le poids de son grand âge. Prise de pitié, sœur Pauline sortit lui offrir un bâton, avec quelques paroles chaudes et réconfortantes. Des témoins, entre autres, un moine apostat, rapportèrent les paroles au comité révolutionnaire de Morlaix ; elles furent jugées liberticides. Prisonnière, à son tour, sœur Pauline fut condamnée et guillotinée à Brest, le 9 Juillet 1794, à l'âge de 30 ans.
2. — L'amiral François-Yves de la Roche-Kérandraon, né au manoir de Kéroual, le 28 Novembre 1760, fils de Paul, sieur de la Roche et de Thérèse de Kersaintgily, était page du comte d'Artois en 1773 et garde de la marine en 1776. Embarqué sur la frégate Belle Poule, commandée par M. de la Clocheterie, il se distingua au fameux combat livré, en 1778, par cette frégate à la frégate anglaise l'Aréthuse, au large de Plouescat. Il eut le bras droit cassé dans l'action et dut subir l'amputation. Louis XVI lui accorda la croix de Saint-Louis avec une pension, et les Etats de Bretagne, bien qu’il n'eut que 19 ans et que l'âge requis fut 25 ans, lui donnèrent voix délibérative par une délibération des trois ordres.
Il servit avec distinetion pendant tout le reste de la guerre d'Amérique et devint lieutenant de vaisseau en 1786. Il émigra en 1792, prit part, comme capitaine au régiment du Dresnay, à la descente de Quiberon, combattit avec Cadoudal et fut déporté à la Nouvelle-Angleterre. En 1816, il était capitaine de vaisseau. Il mourut à Morlaix, l'an 1822, contre-amiral et commandeur de Saint-Louis.
3. — M. Yves Cloarec, curé de Plouguerneau de 1813 à 1833. Né à Trévalan, le 1er Juillet 1761, il était recteur à Tréflés jusqu'en 1791, il ne quitta pas le pays et succéda à Mgr de Poulpiquet, après la Révolution. Devenu aveugle, il se retira à la maison de Saint-Joseph de Saint-Pol-de-Léon, le 7 Avril 1839 et y mourut le 13 Mars 1840.
4. — M. André Rioualen. Quoique né à Ploujean, il signa toujours, à nos registres, « enfant de la paroisse ». Nommé vicaire à Plouguerneau, le 15 Mai 1818, il en était curé en 1835, après avoir été pendant 2 ans, curé d'office. Chanoine honoraire, missionnaire apostolique, supérieur des retraites de Lesneven, il laissa le souvenir d'une chaude éloquence et d'une foi d'apôtre. Il mourut subitement le 14 Mars 1866.
5. — M. Jean-Marie Messager, chanoine honoraire, curé-archiprêtre de Saint-Pol-de-Léon. Il naquit au bourg de Pléiber-Christ, le 16 Juillet 1825 et fut nommé curé de Saint-Pol, en 1879. Volonté de fer, merveilleux orateur, ses prônes impressionnaient toujours. Il est mort, en 1898, vénéré de tous.
(abbé Calvez).
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