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LE COUVENT DES URSULINES DE PLOERMEL

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FONDATION

Le monastère de Ploërmel est le premier établissement que les Ursulines de la congrégation de Paris aient eu dans le diocèse actuel de Vannes. Sa fondation fut très difficile. Voici comment la rapportent les Chroniques de l'ordre, I. 224.

Vue générale de la ville de Ploërmel (Bretagne)

En 1623, « un avocat, nommé M. Charpentier du Tertre, donna la pensée des Ursulines à Mlle Julienne Labbé, et lui proposa d'appeler ces religieuses à Ploërmel, ce qui fut accepté. Dès lors cet homme poursuivit la chose de la bonne manière, secrètement toutefois, à cause que d'autres prétendoient introduire des Carmélites et s'intéressoient fort dans cette affaire.

Il assembla le séneschal, le lieutenant et le procureur du roy, avec quelques autres de ses amis, pour venir à une prompte exécution de son dessein. Tous y consentirent et assignèrent un petit logis, qui avoit servi d'hostellerie, où Mlle Labbé et trois autres qui s'estoient jointes à elle se retirèrent un samedy, après que les RR. PP. Carmes eurent bénit cette maison ; puis dès le lendemain on leur donna des pensionnaires et des externes.

Trois mois se passèrent assez doucement. Mgr Guillaume Le Gouverneur, évesque de Saint-Malo, par la permission duquel toutes ces choses se faisoient, envoya son grand pénitencier pour scavoir le dessein de Messieurs de la ville touchant ces filles dévotes ».

Voici la délibération prise à ce sujet :
« En l'assemblée des nobles, bourgeois et habitans de la ville et forbourgs de Ploërmel, tenue le 25e  jour de juillet 1623, dans l'auditoire du d. lieu,… a esté par leur procureur syndic représenté que Mgr le Rme évesque de Saint-Malo, ayant seu le désir des d. habitons d'avoir en ceste ville des religieuses Ursulines, pour l'instruction des filles, a commis et envoyé en ceste ville V. et D. Mre Claude Durant, prestre, docteur en théologie, chanoine et pénitencier dans l’église cathédrale de Saint-Malo, afin de voir l'estat et place où le d. convent se pourra commodément bastir, et ce que les d. habitons désirent faire pour une si sainte oeuvre...

L'affaire mise en délibération, les d. habitans, recognoissant que les principaux fondements des villes et républiques consistent en la piété et bonne instruction de la jeunesse en toutes sortes de vertus et bonnes mœurs, ont de commune voix advisé que leur Rme évesque sera de leur part remercié, … et supplié d'envoyer en ceste ville autant de Mères Ursulines, du convent de Saint-Malo ou de Rennes, qu'il en sera requis, pour y establir une maison et collège de leur ordre, pour l'instruction des filles ; et pour les y convier les d. habitans s'obligent de leur donner un logis à la valeur de seize cents livres, ... sans que par cy-après ils puissent estre tenus à autre chose vers les dites religieuses, soit pour leur nourriture, ou pour leurs bastiments, sy ce n'est de leur franc et libéral arbitre et volonté ».

Tout semblait marcher à souhait, mais l'opposition veillait. « Alors, continuent les Chroniques, ceux qui vouloient avoir plutôt des Carmélites que des Ursulines, s'efforcèrent de changer la résolution des habitans, et partagèrent tellement les esprits, par le moyen des femmes qui s'entremirent, que très peu demeurèrent affectionnez aux Ursulines. On retarda un an entier l'exécution de la chose, et ce long délay fut cause que des quatre filles déjà associées il ne demeura que Mlle Labbé, les trois autres ayant été diverties de leur bon dessein.

En 1624, Mgr de Saint-Malo vint à Ploërmel, et convoqua une assemblée, pour terminer l'affaire des religieuses. La ville s'émut si fort qu'il sembloit que l'on poursuivoit sa perte et la ruine entière des familles. Les femmes par dessus tout s'emportèrent de telle sorte qu'elles fermèrent les portes de leurs maisons à leurs maris, au retour de l'assemblée. En toute la réunion du lendemain, il ne se trouva plus que huit voix pour les Ursulines.

Dans cette conjoncture, Mgr de Saint-Malo, usant de son autorité, prononça qu'il ne consentiroit point à l'entrée d'autres religieuses que des Ursulines ; qu'il les feroit venir, et qu'après on penseroit aux Carmélites. A cet oracle tout le monde s'apaisa. — Le mesme jour Mlle Labbé fut présentée à ce bon prélat, qui l'encouragea et l'asseura qu’elle seroit Ursuline.

On pensa ensuite à acheter la maison que l'on avoit louée pour les Ursulines ; mais la ville s'estant dédite des seize cens livres qu'elle avoit promis, le recteur M. Charles Tayart l'acheta, et paya par charité douze cens livres : c'est l'unique fondateur et bienfaiteur de ce couvent.

Cependant on traita avec les Ursulines de Rennes, pour avoir quelques professes, qui vinssent donner commencement à une maison de leur institut à Ploërmel. Elles consentirent cette entreprise et choisirent la Mère Marie Trochet, de l'Incarnation, pour être supérieure de ses compagnes ; celles ci s'acheminèrent à Ploërmel et y entrèrent avec applaudissement. Mlle Labbé, avec une autre fille, les introduisit dans la petite maison qui leur estoit destinée, et qui eut la closture religieuse le 21 de novembre 1624, jour de la Présentation de rostre Dame. Dès lors cette sainte Vierge fut reconnue pour première fondatrice et bienfaitricce, aussi bien que principale supérieure du monastère ».

Les commencements de cette maison furent assez difficiles, cause de l'extrême pauvreté qui s'y faisait sentir. La vertueuse supérieure se trouva réduite, ainsi que ses sœurs, à ne vivre que d'aumônes, et à n'avoir souvent que du pain noir pour toute nourriture. Bientôt les vocations affluèrent et les ressources vinrent aussi. Les lettres patentes furent obtenues en 1625. On entreprit, en 1627, un grand bâtiment, auquel travaillaient à la fois cent et cent vingt ouvriers. L'évêque de Quimper, qui passait vers ce temps par Ploërmel, fut surpris de l'importance de la construction, à cause des revenus relativement modestes de la communauté. — « Monseigneur, lui dit la supérieure, nous ne saurions être bonnes religieuses sans lieux réguliers ; il faut donc bâtir dans ce but, j'espère que si mes religieuses et moi sommes fidèles à Dieu ; il ne nous manquera rien. » — Cette confiance fut récompensée ; le bâtiment se continua et s'acheva sans gêne pour la communauté.

Le couvent des Ursulines de Ploërmel (Bretagne).

Après avoir gouverné le monastère de Ploërmel pendant six ans, la Mère Marie de l'Incarnation retourna dans sa maison de Rennes, où elle mourut en odeur de sainteté, le 27 février 1632, à l'âge de 47 ans.

La Mère Jeanne de Saint-Michel, élue en 1630, mit la dernière main aux travaux de la maison. L'établissement, comme on peut le voir dans le plan ci-joint, se composait de trois corps de logis, figurant la lettre H. L'église, orientée de l'ouest à l'est, comprenait la sacristie, le sanctuaire et le bas de la nef pour le public. Le chœur des religieuses, placé du côté de l'épître, communiquait avec l'église et avec le bâtiment principal.

L'enclos, qui ne contenait que 4 journaux en 1639, s'agrandit peu à peu, et en 1730 il renfermait 14 journaux.

Dès 1631, les Ursulines de Ploërmel étaient en voie de prospérité, et le 22 octobre de cette année, elles donnaient 2.000 livres, à titre de constitut, à Jean Jouan, sieur de Guillerien, pour une rente de 125 livres. Le conseil comprenait alors les soeurs : Jeanne de Saint-Michel, supérieure ; Ursule de la Mère de Dieu (Julienne Labbé), assistante ; Anne de Saint-Joseph, zélatrice ; Marie de Saint-Augustin, première portière ; Jeanne de Tous-les-Saints, maîtresse des novices ; et Marie de Sainte-Anne, dépositaire.

C'est aussi en 1631 qu'eut lieu la prise d'habit de Louise Le Maczon, sous le nom de Marie de Saint-Paul. Elle était originaire de Saint-Brieuc et d'une santé délicate. Admise à la profession le 25 avril 1633, elle tomba bientôt malade, et édifia toutes ses compagnes par sa patience et sa piété angélique. Elle rendit son âme à son créateur le 8 juin 1636, à l'âge de 23 ans. Plusieurs faveurs obtenues par son intercession excitèrent la confiance des fidèles, et l'évêque de Saint-Malo les fit constater juridiquement, mais cette procédure n'a pas été continuée, (Tresvaux. — SS. IV. 8.).

Plan du couvent des Ursulines de Ploërmel (Bretagne).

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DÉVELOPPEMENT

En 1633, le noviciat des Ursulines de Ploërmel comptait 24 jeunes tilles, toutes animées des meilleurs sentiments ; et l'on comprend que pour une réunion si considérable il fallait des appartements spacieux. Le trop plein s'écoula bientôt au dehors : la maison envoya une colonie à Pontivy en 1633 et une autre à Hennebont en 1641 ; plus tard elle fonda des établissements à Redon, à Muzillac et à Malestroit.

Le temporel était également en progrès. Un premier aveu au roi, du 5 août 1639, mentionne l'église, la maison, le cloître et l'enclos. — Le conseil comprenait alors les sœurs : Jeanne de Saint-Michel, supérieure ; Jeanne de Tous-les-Saints, assistante ; Marie de la Nativité, zélatrice ; Marie de Saint-Augustin première portière ; Anne de Saint-Joseph, maîtresse générale ; Françoise de Saint-Ignace, dépositaire, et Anne de Sainte-Croix, maîtresse des novices. C'était presque le même personnel qu'en 1631.

Le 1er juin 1655, les Ursulines acquirent le manoir et la métairie noble du Clos-Hazais, en Ploërmel, de François Rogier, seigneur du Crévy, et de sa femme.

Elles achetèrent aussi, à une date inconnue, la métairie de la Ville-au-Vy, en Ploërmel. Le 26 mars 1662, elles firent un règlement de compte avec le fermier, et le 17 août 1664, elles lui renouvelèrent la ferme de cette propriété. A la première de ces dates, la supérieure était la sœur Marie de Sainte-Catherine ; à la seconde c'était la sœur Marie de Sainte-Ursule.

Des lettres patentes de Louis XIV, du mois de mai 1656, leur avaient permis d’acquérir des terres jusqu'à 2.000 livres de rentes. Usant de cette autorisation, elles achetèrent, le 12 mai 1671, la maison noble et la métairie de Saint-Malo, en Ploërmel, vendues par Jean Dumay, seigneur des Aulnays et autres lieux.

Le 7 mai 1678, elles acquirent des PP. Carmes de Ploërmel le pré dit de la Chapelette ou de Guibourg, pour une rente annuelle et censive de 400 livres : ce qui fut approuvé par le chapitre provincial des Carmes, tenu à Ploërmel le 12 mai de la même année.

Elles possédaient aussi deux maisons dans la rue Basseville, et deux autres dans la rue du Four.

Outre l'aveu de 1639, les religieuses en founnirent d'autres en 1677, en 1682, en 1698 et 1730.

Quant au personnel, il n'est connu que d'une manière imparfaite, par suite de la perte des registres de professions. Voici seulement quelques noms, rencontrés dans des actes divers.

En 1662, on trouve les sœurs : Marie de Sainte-Catherine, supérieure ; Jeanne de la Présentation, assistante ; Marie de la Sainte-Trinité, zélatrice; Ursule de la Mère de Dieu, première portière ; Marie de la Nativité, maitresse générale ; Marie de Sainte-Ursule, dépositaire, et Marie de Sainte-Scolastique, maîtresse des novices.

En 1669, on rencontre les sœurs : Marie de la Sainte-Trinité, supérieure ; Marie de Sainte-Catherine, assistante ; Marie de Saint-Paul, zélatrice ; Marie de Sainte-Cécile, maîtresse générale ; Louise de Saint-Alexis, première portière. Les mêmes en 1672.

En 1679, les sœurs : Marie de Sainte-Ursule,- supérieure ; Marie de Sainte-Catherine, assistante ; Marie de Saint-Alexis, zélatrice ; Marie des Onze-Mille-Vierges, première portière ; Marguerite de la Transfiguration, dépositaire ; Marie de Saint-Joseph, maîtresse des novices, et Marie de l'Enfant-Jésus, maîtresse générale.

En 1684, on trouve les sœurs : Marie de l'Enfant-Jésus, supérieure ; Marie de Saint-Joseph, assistante ; Marie de Sainte-Ursule, zélatrice ; Marie de l'Assomption, maîtresse générale ; Marie de Sainte-Liduvine, maîtresse des novices : Marie de Saint-Bernard, première portière; Marie de Saint-Ignace, dépositaire.

En 1696, on rencontre la sœur Jeanne de la Passion, supérieure, et la sœur Marie de Sainte-Thècle, dépositaire.

En 1730, les sœurs : Marie de l'Incarnation, supérieure ; Suzanne de Saint-François d'Assise, assistante ; Catherine de Sainte-Cécile, zélatrice ; Marie-Aimée de Jésus, dépositaire ; Marie de l'Ange-Gardien, maîtresse des novices ; Hélène de Sainte-Catherine, maîtresse générale des pensionnaires, et Marie de Saint-Jean l'Évangéliste, première portière ...

En 1747, on trouve les sœurs : Gillonne de Sainte-Croix, supérieure ; Agnès de Saint-Bernard, assistante ; M. de Saint-Jean l'Évangéliste, zélatrice.

Bientôt l'ordre entier des Ursulines fut tout à la joie. Sa fondatrice, Angèle de Mérici, fut proclamée Bienheureuse, le 30 avril 1768, par le pape Clément XIII. Voici la relation des cérémonies faites à Ploërmel à la suite du décret pontifical.

« Huit jours avant la solemnité, le recteur de Ploërmel annonça la feste et l'indulgence ; ce qui a fait que bien des personnes ont communié dans notre église. Elle étoit tendue d'une tapisserie de mille écus, représentant la vie de saint Augustin. Ou avoit formé quatre autels, tous bien parés et illuminés, et toute l'église étoit ornée de nombre de cierges ; la grille étoit garnie de lampions ; vis-à-vis, sur un autel qu'on y avoit élevé, étoit placée l'image de la Bienheureuse Angèle.

Au haut du tableau, on avoit mis une très belle couronne, enrichie de diamant, et le tout étoit garni de bouquets de coquillages et de soye, accompagnés de rubans très beaux. La parure du reste de l'autel étoit magnifique. Sur les fenestres étoient des rideaux rouges ; autour de l'église on avoit fait regner une corniche à la hauteur de douze pieds, sur laquelle on avoit placé de distance en distance des flambeaux d'argent, des bouquets et des cadres. A la tribune on avoit placé un autel très bien arrangé et bien illuminé. Dans une chapelle étoit la musique avec les violons.

Ce qu'il y a de plus admirable ce sont les miracles que se sont opérés à l'invocation de la Bienheureuse Angèle.

1° La femme d'un blanchisseur, paralytique et muette, étoit depuis deux mois retenue au lit. Dès que le tableau de la B. Angèle fut exposé, elle se voua à la B. et aussitôt elle se trouva guérie, alla à pied à l'église des Ursulines, un cierge à la main, et accompagnée du clergé.

2° Une pauvre femme, ayant un enfant de neuf ans qui n'avoit jamais marché, vint dans l'église des Ursulines le vouer à la B. et aussitôt l'enfant eut l'usage des pieds et s'écria : « La bonne religieuse m'a guéri ».

3° Une servante de la ville, ayant perdu l'usage de la parole depuis deux ans, voyant ces miracles, se voua à la B., et sur-le-champ la parole lui revint.

4° Un enfant de quatre ans, ayant perdu l'usage des jambes depuis l'âge d'un an, fut porté par sa mère à l'église, et sitôt le vœu fait, il se jeta des bras de sa mère et marcha très bien.

Ces miracles sont certains, ajoute la lettre d'une religieuse de Ploërmel, et se sont faits devant un nombre infini de témoins, et les miraculés étoient, le cierge à la main, à la tête du clergé. Cependant il faut attendre qu'ils soient verifiés et juridiquement attestés, pour servir à la canonisation de la B. Angèle Mérici, de Brescia ».

Vingt ans plus tard, l'ingénieur Ogée visita la chapelle des Ursulines de Ploërmel, et dit qu' « elle est une des plus jolies chapelles de la province, surtout aux jours de fêtes, où elle est décorée d'une magnifique tapisserie d'Aubusson, représentant la vie de saint Augustin ».

Le couvent des Ursulines de Ploërmel (Bretagne).

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RÉVOLUTION

En 1790, la communauté comprenait 54 religieuses, savoir :

Sœurs de chœur.
Marie Duparc, dite de Saint-Paul, supérieure, âgée de 55 ans, professe de 1757.
Rose Saulnier, de l'Ange-Gardien, assistante, 52 ans, prof. 1758.
Anne-Louise Dumoustier, de Saint-Ambroise, 79 ans, professe de 1729.
Anne La Roche-Le Berger, de Saint-Alexis, 66 ans, prof. de 1745.
Suzanne Savenet, de Sainte-Catherine, 64 ans prof. de 1745.
Louise Le Corgne, dite de Saint-Joseph, 64 ans, prof. de 1749.
Rose Houet, de Saint-François-Xavier, 65 ans, prof. de 1756.
Marie de Rochefort, dite de Saint-Louis, 52 ans, prof. de 1750.
Suzanne Lagorce, du Cœur de Jésus, 62 ans, prof. de 1762.
Marie, Viollet, dite de Sainte-Claire, 55 ans, prof. de 1763.
Françoise Le Roux, de Sainte-Suzanne, 47 ans, prof. de 1765.
Marie Yogan, de Sainte-Angèle, 46 ans. prof. de 1766.
Michelle Jouet, de Saint-Pierre, 47 ans, prof. de 1770.
Marie du Rox, de Sainte-Agnès, 52 ans, prof. de 1771.
Anne Maudet, de Saint-Hyacinthe, 42 ans, prof. de 1771.
Marie Lucam, de Sainte-Angélique, 50 ans, prof. de 1771.
Marie Gaillard, de Sainte-Ursule, 37 ans, prof. de 1773.
Christine Le Roux, de Sainte-Cécile, 41 ans, prof. de 1774.
Marie Lagorce, de Sainte-Reine, 37 ans, prof. de 1774.
Marie Hardy, de Saint-Basile, 40 ans, prof. de 1774.
Anne Hardy, de Sainte-Marie Madeleine, 42 ans, prof. de 1775.
Marie Le Goaesbe, de Sainte-Geneviève, 33 ans, prof. de 1776.
Marie Robin, de Sainte-Croix, 41 ans, prof. de 1776.
Marie Loaisel, de Saint-Augustin, 32 ans, prof. de 1776.
Vincente Vaillant, de Saint-Franois de Sales, 33 ans, prof. de 1777.
Anne de Querhoent, Marie des Anges, 41 ans, prof. de 1777.
Jeanne Duhaut, Aimée de Jésus, 53 ans, prof. de 1778.
Marie Deslandes, de Tous-les-Saints, 29 ans, prof. de 1782.
Rose Billot, de Sainte-Eugénie, 28 ans, prof. de 1781.
Élisabeth Le Roux, de Sainte-Rose, 38 ans, prof. de 1783.
Mathurine de la Bourgonnière, de Saint-Bernard, 31 ans, professe de 1783.
Jeanne Maitrot, de Saint-Stanislas, 26 ans, prof. de 1783.
Perrine Lalliot, de Saint-Jean-Baptiste, 26 ans, prof. de 1785.
Marie Salmon, de Sainte-Élisabeth, 38 ans, prof. de 1786.
Mathurin Le Viavant, de Sainte-Victoire,29 ans, prof. de 1786.
Rose Nogues, de Saint-Dominique, 26 ans, prof. de 1786.
Marie de la Motte-Colas, de Sainte-Prudence, 24 ans, proffesse de 1787.
Thérèse Courtel, de Saint-Benoit, 24 ans, prof. de 1787.
Marie Dufour, de Sainte-Euphrasie, 30 ans, prof. de 1788.
Marie Gaillard, de Saint-Ignace, 29 ans, prof. de 1789.
Catherine Brunel, de Saint-Michel, 24 ans, prof. de 1789.

Sœurs converses.
Suzanne Samson, dite de Saint-Martin, 69 ans, prof. de 1742.
Louise Michel, de Saint-Barthélemy, 72 ans, prof. de 1742.
Anne Guillaume, de Saint-Clément, 65 ans, prof. de 1752.
Françoise Caro, de Sainte-Marie, 52 ans, prof. de 1764.
Guillemette Cotto, de Sainte-Rosalie, 53 ans, prof. de 1766.
Henriette Macé, de Sainte-Barbe, 42 ans, prof. de 1773, décédé en 1792.
Marie Marchand, de Sainte-Luce, 43 ans, prof. de 1775.
Marie Orio, dite de Saint-Armel, 43 ans, prof. de 1779.
Marie Thétiot, de Sainte-Gertrude, 39 ans, prof. de 1780.
Reine Samson, de Saint-Vincent, 38 ans, prof. de 1782.
Anne. Picard, de Sainte-Monique, 30 ans, prof. de 1783.
Anne Thétiot, de Sainte-Apolline, 31 ans, prof. de 1786.

Toutes les religieuses, interrogées le 27 octobre 1790, déclarèrent unanimement vouloir persévérer dans la vie commune.

Leurs revenus furent alors estimés comme il suit :
1° Enclos, pouvant rapporter environ. 1.000 livres.
2° Maison sur la place Royale, affermée. 60 livres.
3° Autre maison, joignant la précédente, affermée. 40 livres.
4° Maison près de l'enclos, avec cour et jardin. 100 livres.
5° Deux maisons joignant la précédente. 50 livres.
6° La métairie de Saint-Malo, près Ploërmel. 800 livres.
7° Le pourpris et la tenue du Clos-Hazais. 600 livres.
8° La métairie du Clos-Hazais, aflermée. 900 livres.
9° Le pré de Guibourg, affermé. 72 livres.
Total. 3.622 livres.

Les Ursulines n'étaient pas encore sorties, quand on fit la vente de leurs biens.
Le 18 janvier 1791, une maison fut adjugée à M. Joubier, pour 3.050 livres.l
Le même jour, deux maisons, place Royale, à Robert, pour 2.250 livres.
Le 14 février 1791, maison et jardin, près de l'enclos, à Maigrot, pour 3.150 livres.
Le même jour, deux maisons, près de l'enclos, à Fablet, pour 1.675 livres.
Le 14 mars 1791, la métairie de Saint-Malo, à Le Goaesbe, pour 20.700 livres.
Le même jour, la métairie du Clos-Hazais, à Dubreton, pour 36.500 livres.
Le 15 mars 1791, le pré de Guibourg, à N. Hédan, pour 2.425 livres.
Total. 69.750 livres.

Les religieuses ainsi dépouillées furent expulsées le 1er octobre 1792.

Le 30 juin 1796, une partie de l'enclos fut vendue au sieur Cobero, pour la somme de 2108 livres.

Le 10 juin 1797, le couvent et le bas enclos furent adjugés à L. Dollé. Pour 9.949 livres.

Pendant la Terreur, les sœurs de Querhoent, Maitrot et Nogues furent internées à Vannes.

Le Concordat rendit la paix aux Ursulines, mais ne reconstitua pas leur communauté.

Enfin, après de vives sollicitations, l'empereur Napoléon Ier fit, au mois d'octobre 1810, la concession de l'ancien couvent des Carmélites de Ploërmel aux anciennes Ursulines de cette ville. L'ancien monastère des Ursulines était alors aliéné, et celui des Carmélites était simplement occupé par la gendarmerie. Elles avaient un certain droit à réclamer la propriété des Carmélites, puisqu'elles leur avaient prêté 16.000 livres avant la Révolution.

Le 11 mars 1811, les Mères Rose de l'Ange-Gardien, que avait été assistante avant le bouleversement, et Louise de Saint-Augustin, principale bienfaitrice du nouvel établissement, s'y installèrent. Plusieurs anciennes Ursulines vinrent bientôt se joindre à elles, et quelques postulantes furent admises presque immédiatement.

Le 11 juillet 1812, elles reprirent l'habit religieux, et firent leurs premières élections. Le lendemain, deux nouvelles sœurs prononcèrent leurs vœux, en présence de Mgr de Bausset, évêque de Vannes : l'une d'elles avait été novice à Ploërmel avant la Révolution. Dans l'après-midi du même jour, deux jeunes postulantes furent revêtues du saint habit.

Bientôt le nouvel établissement s'agrandit et, grâce aux soins de la Providence, on fit en 1817 l'acquisition entière de l'ancien enclos des Carmélites, et en 1822 la clôture fut définitivement établie, selon toutes les prescriptions de la règle. Pour achever de consolider l'établissement, on sollicita l'autorisation du gouvernement, qui fut enfin accordée, après quelques négociations, le 23 mars 1827.

En 1905 la communauté se compose d'une cinquantaine de religieuses. Le pensionnat reçoit environ 40 élèves ; une école d'externes payantes et une école gratuite sont ouvertes aux nombreux enfants de la ville, et opèrent un bien considérable (1905).

Depuis que ces lignes ont été écrites, le vent de la persécution est venu tout détruire, et les dernières religieuses ont été expulsées par la force militaire, et leurs immeubles confisqués le 13 novembre 1906.

Quant à leur ancien monastère, il était devenu en 1824 la maison mère des Frères de Jean-Marie de la Mennais. Ceux-ci ont été chassés dès 1903 et leurs biens saisis par la violence.

Jh.-M. Le Mené.

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