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Comptes de la fabrique de Plougonven au XVIIIème siècle.

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L'inventaire des archives paroissiales dressé vers 1710 mentionne une liasse de comptes de fabriques remontant à 1673 seulunien Déjà avaient disparu les plus anciens de ces vieux comptes où l'on retrouve, mêlés à de menus détails historiques, de si précieux détails sur les usages, les salaires, le prix des denrées, le mode d'existence de nos ancêtres. Actuellement, de toute la série antérieure à la Révolution, il ne subsiste que 12 comptes correspondant aux années 1699-1700, 1702-03, 1703-04, 1718-19, 1745-46 1753-54, 1760-61, 1761-62, 1763-64, 1768-69, 1774-75 et 1783-84 (Archives du presbytère).

Celui de 1699 est rendu par maistre Jean Nouel, notaire, résidant au manoir de Guernarchant et fabrique du grand autel. Il se charge d'avoir perçu 352 livres 6 sols de rentes et fondations payables en nature à l'appréci de 7 livres le quartier de froment, 4 livres le quartier de seigle, 3 livres 15 sols le quartier d'avoine, 20 sols le couple de chapons et 6 sols le couple de poulets. Grâce à son habileté, il a vendu certaines denrées à un taux supérieur, et ne laisse pas de s'en enorgueillir, déclarant avoir « par ses soins et son industrie, fait valoir quelques-unes des espèces ci-dessus jusques à la concurrence de 24 livres 8 sols au delà de l'appréci, de laquelle somme il prend aussi charge au profit de ladite église dont il a ménagé les intérêts en bon père de famille et comme les siens propres ». Cependant, il n'a pu recouvrer quelques rentes, s'élevant en tout à 39 sols, dont, la fabrique jouissait autrefois à Plougasnou et Saint Matthieu de Morlaix, et s'en excuse « sur ce qu'on ne connoît plus les maisons ni les causeayants des donateurs », en faisant remarquer « que depuis longues années les fabriques ont mieux aimé payer de leurs deniers ladite somme à l'église que d'en faire la poursuite ».

Dans la décharge ou ensemble des dépenses, Jean Nouel détaille les frais qu'il fit pour la réfection du dôme des fonts baptismaux, mais sans nommer le sculpteur ou menuisier chargé de cet ouvrage. Le peintre Bouricquen reçut 20 livres « pour avoir peint une Gloire au plafont dudit dome », et l'orfèvre Saint-Aubin, de Morlaix, vendit pour 99 livres « un chremier, une coquille et une salière d'argent ». L'autel du Rosaire fut doré par le peintre Gilles Bunel, de Morlaix, qui toucha en paiement de son marché 280 livres 18 sols. On en profita pour renouveler la garniture de cet autel, nappe de dentelles, tapis à franges d'or et d'argent, et l'on acquit du sieur Poulligou, moyennant 36 livres 16 sols, « un rideau de serge de Caen à couvrir l'autel et le retable ». C'était jadis l'usage de préserver par des rideaux de la poussière, du soleil et des mouches, les oeuvres d'art, peintures et sculptures, qui décoraient les églises. Ces voiles s'écartaient en de solennelles occasions, et les beautés qu'ils masquaient d'ordinaire n'en étaient que plus vivement admirées des fidèles.

Cette année, le fabrique paya 120 livres au R. P. de Trogoff, éloquent Dominicain du couvent de Morlaix, pour avoir prêché dans l'église de Plougonven. Mgr. Olivier Jégou de Kervilio, qui examina le compte, était un janséniste renforcé et ne prisait guère les moines mendiants ni leurs homélies. S'il consentit à allouer les 120 livres, ce fut en défendant « à l'avenir de salarizer le prédicateur des deniers de la fabrice, sauf au Sr recteur et aux paroissiens d'y pourvoir comme ils voiront ». De même, il n'approuva les 102 livres payées au Sr. François, prêtre de Morlaix, et prédicateur du Carême de 1700, qu'à la condition de ne plus renouveler cette dépense.

Il y avait alors une horloge dans le clocher, et Bouricquen en peignit la montre ou cadran pour 10 livres. Le fabrique de Saint-Eutrope reçut 9 livres 13 sols pour sa part d'une restitution d'avances faites à propos du payement du droit de bannière, corollaire de ce droit d'armoiries que l'ingénieuse fiscalité des ministres de Louis XIV avait imaginé d'imposer à tous les Français vivant noblement ou bourgeoisement. Les frais d'une requête présentée aux juges présidiaux de Quimper « pour obtenir d'eux la permission aux notaires du lieu de faire estat et procès-verbal des prééminences d'un chacun avant que de commencer à lever le pavé de l'église pour l'applanir » montèrent à 11 livres 10 sols.

Le recteur rédigea ce compte « gratis pour Saint Yves ». Le papier timbré employé coûta 14 sols. L'évêque ne fit non plus payer son examen, mais son greffier perçut « 5 livres à l'ordinaire », et le repas d'usage qui réunit les comptables, auditeurs de comptes et témoins synodaux au nombre de 11 revint à 5 livres 10 sols. Dûment approuvé, le compte fut alors publié au prône de la grand'messe du 16 mai 1700. La charge était de 1556 livres et la décharge de 1444 livres, d'où un excédent de recettes de 112 livres. A la suite sont les comptes d'Yves Crassin, fabrique de Saint Yves, de Guillaume Le Minec, fabrique du Rosaire, Hervé Le Goff, fabrique de la chapelle du Christ et François Lénan, fabrique du Saint Sacrement. Cette dernière confrérie avait des rentes sur les lieux de Poulfoen, Lesmoualch, Kersuez, Kervoazou et Lezeren. Les dépenses comprennent, en 1699, 42 livres en services et messes, 37 livres en huile pour la lampe et 9 livres en bougies.

Le compte de 1702-03, rendu par Jean Salaün, de Kerbiquet, fabrique du grand autel, et écrit de la main du recteur, l'abbé Le Roux de Launay, nous apprend que son prédécesseur, Messire Hervé de Kerguiziau, chanoine de Léon, était décédé en 1696 redevable à la paroisse de 400 livres qu'il lui avait empruntées « du consentement, du général ». Sa succession bénéficiaire s'étant trouvée épuisée au profit de créanciers d'un rang plus proche, les paroissiens durent se cotiser, aidés de « certains particuliers », pour restituer cette somme au trésor de l'église.

Le quartier de froment, est apprécié 110 sols ou 5 livres 10 sols, en diminution de 1 livre 10 sols sur le prix de 1700. Quatre chapons valent 2 livres ; 6 poulets 1 livre 10 sols ; 20 livres beurre, 4 livres, soit 4 sols la livre !... Depuis cet heureux temps, le beurre, qu'on paye couramment aujourd'hui 8 francs la livre, a vu donc augmenter 40 fois sa valeur !

 Les articles les plus importants de la décharge du compte ont trait au remaniement du choeur de l'église, dessein onéreux et assez peu utile dans lequel le recteur engagea la paroisse. D'abord, on paya 161 livres 10 sols « aux juges présidiaux de Quimper et au commissaire qui auroit descendu de leur part, pour faire procès-verbal de l'état et disposition du grand pignon d'icelle et de la maîtresse-vitre y estant, ensemble des écussons de ladite vitre, le tout pour parvenir à l'embelissement de ladite église en éloignant et poussant ledit pignon sur le cimetière d'icelle à telle distance que l'on put y pratiquer une lanterne de la grandeur convenable au grand autel, avec deux grandes vitres aux côtés ».

Ouoi qu'en dise le bon recteur, la beauté de son église ne gagna rien à cet ouvrage, qui rompit l'harmonie et l'unité d'un charmant édifice gothique pour l'unique plaisir de dresser au milieu du choeur un autel à la Romaine, selon le goût de l'époque. Mais sachons-lui gré du moins d'avoir respecté la magistrale fenêtre du chevet, avec son riche remplage flamboyant, et ses vitraux coloriés dont la perte ultérieure ne lui est pas imputable.

Le salaire des tailleurs de pierre s'éleva à 445 livres. Presque tous les ouvriers de la paroisse, charpentiers, scieurs, menuisiers, maçons, paveurs maréchaux, darbareurs même ou manoeuvres, s'employèrent à la besogne et y trouvèrent quelque profit. L'ensemble du travail, en comprenant les dépenses soldées au compte de 1703, coûta environ 2.000 livres et Messire Le Roux de Launay eut la satisfaction de faire graver en grandes capitales son nom et son titre de docteur de Sorbonne sur le soubassement du pignon.

Le fabrique remontre que, d'après l'ordonnance épiscopale du 18 mai 1700, le soin des affaires temporelles et civiles du général ne le concerne plus, puisqu'il y a dans la paroisse un syndic qui doit en prendre soin ; mais que cependant il vient d'être frappé d'une amende de 22 livres par le procureur du Roi de Morlaix, délégué de Monsieur l'Intendant, faute à lui de s'être présenté pour faire tirer au sort les jeunes gens de la paroisse. Aussi requiert-il du commissaire que le montant de cette amende lui soit passée en déduction de compte, ne l'ayant encourue que par suite de son obéissance aux volontés du seigneur évêque. L'argument, quoique spécieux, lui valut seulement la remise d'une moitié de son amende, et l'autre fut laissée à sa charge.

D'autre part, Mgr. Jégou de Kervilio, toujours poussé par son humeur janséniste, avait interdit le dîner des fabriques et témoins synodaux qui de toute antiquité se faisait le jour de la visite épiscopale. Jean Salaün proteste contre la suppression de ces agapes, « chose très juste, très ancienne et très naturelle qu'on ne peut leur refuser, dit-il, sans les mettre en danger de faire un faux serment sur les Saincts Evangiles, parce qu'en cas de refus ils ne manquent jamais de se payer par leurs mains, attendu surtout qu'ils sortent de leurs paroisses pour la commodité des officiers et le service de Mgr. ». L'évêque a biffé ce dernier membre de phrase et écrit en marge ce mot inexorable : Nihil (rien).

Finalement, ledit Salaün, qui semble avoir été un comptable actif et débrouillard, requiert qu'il soit ordonné au recteur et autres personnes chargées des clefs des archives, de lui remettre certain billet, par lequel il s'étiait engagé à opérer le recouvrement de « sommes considérables », appartenant à l'église. Ayant, « fait toutes les diligences possibles et par icelles touché ou assuré lesdits crédits », il en demande acte, « et que ses successeurs en soient chargés pour l'avenir ». L'ensemble des recettes monte en effet à 2.325 livres, dépassant de 313 livres celui des dépenses.

Pour bien apprécier en ses détails le budget de la paroisse au début du XVIIIème siècle, considérons le compte de 1703, rendu par Hervé Le Goff, de Trévédec, fabrique du 1er dimanche de mai 1703, à pareil jour de 1704, et vu et arrêté par le seigneur évêque et comte de Tréguier au cours de sa visite à Plougonven, le 30 Juin 1704.

La charge comprend 4 parties distinctes :

1° Les reliquats des comptes des précédents fabriques du grand autel et des 5 fabriques des confréries ou petits fabriques, parmi lesquels une femme, Olive Nuz, fabrique de Sainte Marguerite ; en tout 709 livres.

2° Les rentes en blé et en nature dues à l'église en raison de legs, fondations, donations diverses, et appréciées au cours de l'année, le quartier froment à 100 sols, le seigle à 3 livres 10 sols, l'avoine à 50 sols, la livre de beurre à 4 sols, le chapon à 10 sols et le poulet à 5 sols. Ces rentes sont dues sur des terres et convenants au bourg, à Keroudanet, Kermoric, le Carpont, Parcou-Morice au Ouilliou, Parc-Bouillen-ar-Voazven, près le bourg, Saint-Michel, Tybian, Kerandraon, Keralouant, Cosquer- Dolzic, Pareou-an-Beusidou, Kerhervé, Toullivinen, Kerdalidec en Plourin, Kerlavrec et Kerouzien en Plouigneau, Keromnès, Parc-ar-forn au Goazven, Kerguiomar, Kersahat, la Forest, Crechguen, Trélesquen, Lescloeden et Douar an Garzspern à Tremaec en Plouigneau, Douar-an-Ilis à Lezauzan, Parc-Toulangloet à Keromnès, la Tour, Coztachen, etc... Le tout produit environ 390 livres.

3° Les rentes en argent dues à l'église pour mêmes causes sur Goeletrëo, Kerdréoret, Kervoazou, Keriven, Kergolvez en Plouigneau, Kermorvan, Grantugen et Parc-an-Brigant en Lannéanou, Penanveuleugan en Botsorhel, Goasmoyec, Parc-douar-an-Ilis au Disquéou, Lhervet-hir à Plougasnou, Parc-Jaffrennou en Garlan, Kerbiquet, Penvern, Penanros, Lezauzan. La rente la plus considérable est celle de 60 livres perçue pour le convenant Penvern, mais d'autres, restées immuables depuis l'origine, sont vraiment dérisoires ; 6 sols, 4 sols 6 deniers, 2 sols 4 deniers. La somme totale est de 175 livres 10 sols.

4° Les recettes extraordinaires, forcément très variables, et composées en 1703, de 3 articles : 73 livres pour vente à Paul Mazurier, marchand à Morlaix, de vieux potin resté inutilisé après une fonte de cloches — 1 livre 17 sols pour vente au sieur Guégot-Trolen de bois provenant des réparations de l'église et 1 livre pour vente d'autre bois à Nicolas Le Saout. En tout, la charge du compte s'élève à 1.356 livres 2 sols.

Dans la décharge, on peut aussi distinguer 3 chapitres différents : les payements faits au clergé, dont partie en nature, pour rémunérer la desserte des fondations ; les dépenses ordinaires d'entretien, réparations, frais cultuels ; et enfin les dépenses extraordinaires, constructions ou embellissements.

La première catégorie comprend un payement de 17 quartiers froment fait aux prêtres pour divers services solennels, en particulier pour 7 services, « célébrés d'usage immémorial à l'intention du Général, aux 4 grandes fêtes de l'année, aux jours de la dédicace de l'église et aux deux fêtes de la Sainte Croix ». 45 livres pour la fondation d'Alain Le Brizec, recteur, mort en 1638. — 15 livres pour celle de dlle. Louise Le Daier. — 77 livres pour la messe célébrée tous les mercredis sur l'autel de saint Sébastien, à l'intention du Général, selon l'ancienne coutume. En marge de cet article, l'évêque inscrit : « Défense de payer à l'avenir ladite somme, si l'on ne justifie qu'elle provienne de quelque fondation » [Note : Cette messe hebdomadaire devait avoir pour principe un voeu fait à l'occasion d'une épidémie de peste, peut être celle de 1640, saint Sébastien étant particulièrement invoqué contre les maladies contagieuses]. Même apostille en regard de l'article mentionnant le payement de 4 livres 4 sols au clergé pour avoir chanté les vêpres la veille des deux fêtes de saint Yves, titulaire de l'église.

Les dépenses ordinaires, renouvelées chaque année, comprennent le salaire du sacriste, y compris le blanchissage des linges et la fourniture des hosties, soit 72 livres. — 1 quartier froment à la dlle. Raoul pour fourniture du pain bénit. — 3 livres au Sr. Coatanlem, prêtre, pour avoir été à Tréguier quérir les Saintes Huiles. — 7 sols au greffier de Morlaix, pour avoir fourni l'appréci de la Saint Michel. — 25 livres au receveur des décimes pour taxes imposées sur les biens de l'église. — 1 livre 5 sols pour les chandelles de la nuit de Noël et autres jours. — 35 sols de charbon. — 18 livres 4 sols au greffier conservateur des registres d'état-civil pour ceux de l'année. — 6 livres 10 sols d'encens. - 92 livres 10 sols de cierges blancs ou jaunes. — 1 livre 6 sols de papier pour le compte. — 1 livre 15 sols pour la copie destinée aux archives. — 5 livres au greffier du seigneur évêque pour faire le calcul.

Par ailleurs, le sieur Godefroy, doreur de Morlaix, touche 20 livres pour avoir étoffé les 2 images de Saint-Yves et de Saint-Gonven, et 19 livres pour avoir peint le gradin de l'autel de St-Jean et Ste-Marguerite. Nicolas Le Saoult, menuisier, reçoit. 18 livres pour façon d'une barrière destinée au cimetière, et Le Mat, charpentier, répare moyennant 1 livre 4 sols le boisage de la cloche de la chapelle de Christ.

Les dépenses extraordinaires ont trait à l'achèvement du nouveau choeur, à la réfection des lambris, à la réparation des balustres, au pavage du presbitère ou sanctuaire dudit autel. Six charretées d'ardoises de Scrignac coûtent 56 livres 2 sols, et Guillaume Hamon, couvreur, les place sur l'ouvrage neuf moyennant 37 livres. Le sieur Mérer, vitrier de Morlaix, fournit les 2 vitres des fenêtres latérales du chevet, répare et remet en place la grande vitre, pose 2 vitres dans les chapelles de Saint-Yves et de N.-D. de Pitié, le tout pour 202 livres. Enfin, le sieur Paul Mazurier, quincailler normand établi à Morlaix, vend à l'église 10 chandeliers de cuivre dont 6 grands destinés au maître-autel, à raison de 23 sols la livre, en tout 78 livres 4 sols.

Le comptable expose, en terminant, « que pendant que l'argent avoit été en dépôt dans les archives, il se seroit trouvé de la diminution dans les espèces jusques à la somme de 2 livres 12 sols qu'il demande lui être passée en décharge », puisque certains de ses prédécesseurs, lorsqu'il survenait de l'augmentation, étaient contraints par le recteur d'en tenir compte au profit de l'église.

Comme toute fabrique qui se respectait, celle de Plougonven avait un procès sur les bras, contre les débiteurs récalcitrants d'une renée froment due sur Pont-bras en Garlan. Le compte fut arrêté à Plougonven le 7 novembre 1704 par le recteur, commis à cet effet par l'évêque. Il trouva la charge s'élevant à 1.356 livres 2 sols et la décharge à 1.258 livres 2 sols, d'où un excédent de recettes de 98 livres 1 sol que ledit Le Goff dut verser incessamment à son sucesseur Yves Le Corvez, pour être employé aux plus urgentes nécessités de l'église.

Après le compte du grand fabrique viennent ceux des confréries. La plus importante, celle du St-Sacrement, était aussi en procès pour une fourniture d'huile destinée à la lampe du sanctuaire, mais le fabrique apaisa le différend en payànt 12 livres au créancier. Les reliquats de ces comptes, formant au total 248 livres, furent également remis à Yves Le Corvez.

Les ressources de la paroisse, sans être considérables, atteignaient donc un chiffre très suffisant pour assurer le bon entretien de l'église et la décence des cérémonies. Vers la même époque (1713-1714), le budget de Saint-Thégonnec s'élevait, en recettes, à la somme de 2.814 livres (Abbé Quiniou. Monographie de l'église de St-Thégonnec, 1905, p. 145), mais c'était là une paroisse exceptionnellement prospère, pays de marchands de fil et de fabricants de toile, plus aisés et généreux que les médiocres cultivateurs et éleveurs de Plougonven. Du reste, Saint-Thégonnec a su tirer de ses ressourees un merveilleux parti, en édifiant son arc-de-triomphe, son reliquaire, son imposante église, si riche en oeuvres d'art, toutes choses dont Plougonven ne peut montrer l'équivalent. Ce qui surprend, c'est de constater combien le budget de cette dernière semble plus florissant que celui d'une autre paroisse pourtant vaste et peuplée, celle de Plougasnou. Ici, les recettes ne montent en 1702 qu'à 231 livres, contre 2.325 livres à Plougonven, et s'élèvent péniblement jusqu'à 439 livres en 1771, alors qu'en 1774, le fabrique de Plougonven se charge de 4.201 livres. Il est vrai qu'à Plougasnou les comptes des confréries étaient entièrement distincts de celui du grand fabrique et ne venaient point le grossir chaque année de leurs reliquats. (L. Le Guennec).

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