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Epidémies, fondations, .... à Plougonven.

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Il y eut en 1626 des maladies épidémiques à Plougonven, et selon un usage assez fréquent jadis, qui fournirait, s'il s'était généralisé davantage, de précieuses données sur l'ancien état sanitaire de la Bretagne, le recteur en a soigneusement noté les victimes sur son registre. Du 20 octobre 1626 au 12 avril 1627, vingt-deux personnes moururent de la peste à Bohast, à Kerdannot, à Kerbiriou et Kervigaouez, et huit de la dysenterie, que le cahier nomme indifféremment decenterie ou fluxe, à Keroudanet, Kervriant, Keranguen, le Quilliou.

Pour Marie Guilly, décédée le 14 janvier 1627, le recteur n'a pu avoir de renseignements précis ; « et ne scait, écrit-il, sy cest de la peste ou de la fuxe (sic) ». Le 21 avril, Guillaume Le Guinhezre meurt d'une pleureussye ; le 6 mai, Fiacre Le Garrec, d'une enffleure. Dans les actes de sépulture qui suivent, la maladie n'est plus spécifiée, ce qui semble indiquer la cessation du fléau.

En 1640, la peste reparaît terrible dans la région ; elle ravage Morlaix, Plougasnou, Plouézoc'h, Garlan et bien d'autres paroisses, mais à Plougonven, elle se montre relativement, bénigne en n'emportant que treize personnes, du 1er mars au 15 juillet. Comme en 1626, la frérie de Kervigaouez est la plus éprouvée ; à Kerguiomarch, Guillaume Salaun expire le 3 juillet, sa femme le 5 et leurs deux petits enfants le 15. Le manoir de Kerloaguen voit aussi 2 décès « par contagion ». Un gentilhomme, Perceval Garzpern, sieur de Monplaisir, au bourg, meurt, de la peste le 27 février et est enterré dans le cimetière. Ce fut le dernier retour offensif de cette mort noire qui, depuis le Moyen-Age, avait fait si souvent trembler l'Europe, et que les misères de la guerre civile avaient, à la fin du XVIème siècle, attirée une fois de plus sur notre malheureuse province.

Les fondations pieuses se multiplient de nouveau, sûr indice de relèvement et de prospérité. En 1634, Jean Pezron, du Kerglas, lègue à l'église une pièce de terre pour rétribution d'un service solennel et annuel. Sa veuve Constance Queynec fonde aussi par testament, en 1656 un « obit et service divin à notte » le second dimanche de juin, une prière nominale chaque dimanche et un De Profundis sur leur tombe à l'issue des vêpres. Ecuyer François de Kerret, sieur de Goariva, faisant son testament en 1643, donne à l'église, moyennant un service annuel, un quartier froment de rente sur son convenant à Kervézec. Missire Pascot Guéguen, prêtre, lègue avant 1645 à la fabrique 6 livres de rente sur deux pièces de terre à Grantujen, en Lannéanou. (Inv.).

Voici l'analyse du testament d'un paysan, Louis Castel, « laboureur de terre », demeurant au village de Bouillat en Plourin, qui « gissant au lict malade, neantmoins sain d'esprict, memoire et entendement », dicte ses volontés dernières le 22 décembre 1637. Il veut être enterré dans l'église de Plougonven, « et que ses obsèques et funerailles soient faictes comme il appartient à un bon crestien.... et personne de sa qualité, scavoir est enterrement, octave, grand service et jour et an ».

Il donne aux 3 fabriques, entre eux, une vache noire — 30 sols à la chapelle de N.-D. du Folgoat. — 6 livres au couvent des Capucins de Morlaix, — 6 livres au couvent de St-François près de Morlaix. — 6 livres aux pauvres de l'hôpital de Morlaix. — 10 sols à la chapelle de Monsieur Sainct Michel à Plougonven. — 5 sols à chacune des chapelles de Saint-Sauveur et de Saint-Germain. — 10 sols à Monsieur Sainct Eutroppe — et enfin 20 sols à Ste-Anne (à St-Eutrope).

A un pauvre indigent nommé Guillaume Le Quilliou, demeurant audit Bouillat, dict bailler pour son aumône la somme de 3 livres. — Fonde une messe hebdomadaire à perpétuité sur l'autel privilégié de Monsieur Sainct Yves à chaque lundy et lègue à cet effet une rente de 7 livres, assise sur la moitié de la garenne dite Goarem an Moch, terroir de Trélezquen. — déclare devoir à François Parcheminal de Kervézec la somme de 60 livres qu'il charge ses héritiers de payer. Pour exécuteur testamentaire, institue Missire Rolland Le Lay, son père spirituel (Archives du presbytère).

A la date des 19 el 22 sernembre 1640, ou trouve une déclaration en forme de compte fournie par François Larchier, marguillier et fabrique du grand autel, « pour obéir aux arretz et esdictz de sa Majesté touchant les droits d'amortissement et autres ». Cette pièce apprend que le revenu de l'église était, alors de 32 quartiers et 3 boisseaux froment, et de 82 livres 14 sols 6 deniers en espèces. Les prêtres et chapelains recevaient, pour la desserte des diverses fondations, 17 quartiers froment et 36 sols ; le reste était appliqué aux réparations et à l'entretien de l'église. La taxe d'amortissement s'éleva à la somme de 680 livres. Comme la paroisse n'avait pas de deniers communs applicables à des dépenses de cette espèce, on se procura les ressources nécessaires au moyen d'une cotisation levée sur les habitants.

Martin Hameau, sculptor, figure en qualité de parrain dans un acte de baptême du 19 mai 1645, avec pour commère dlle. Françoise Le Cozic, douairière de Lesdu. Cet artiste dont le nom semble avoir été déjà signalé, travaillait sans doute à la mise en place d'un des retables de l'église, tous aujourd'ui fâcheusement disparus.

Le 7 Août 1645, Yvon Salaün, François Pezron et Guillaume Guézennec, procureur de Marie Denmat sa femme, tous trois proches parents de feu Messire Jacques Pezron, prêtre et jouissant du droit de présentation à la chapellenie fondée par son testament en 1606, laquelle est à présent vacante, « recognoissantz de longue main les bons comportements, capacité, moeurs et vie de Messire Yves Colec, originaire de Plougonven et y demeurant », le présntent à l'évêque de Tréguier ou à son grand vicaire, ainsi qu'à vénérable et discret Messire Jan Le Bihan, recteur pour desservir ladite chapellenie (Archives du Finistère 188-G).

En 1650, la confrérie du Saint-Rosaire est fondée en l'église de Plougonven, dans la chapelle dépendant de la terre de Rosampoul, possédée par Messire Francois du Parc, chevalier, seigneur de Gaspern, conseiller au Parlement de Bretagne. L'inventaire mentionne, sans dates précises, un acte de délibération du général pour obtenir l'établissement de cette confrérie, la permission de l'évêque de Tréguier, et le procès-verbal du R. P. sous-prieur du couvent de Saint-Dominique de Morlaix, relatant l'érection de ladite confrérie. M. du Parc lui donne généreusement, par accord du 24 novembre 1650, passé entre lui et le recteur, une dotation de 90 livres de rente assise sur le convenant Lezuriat en Lannéanou, et s'engage à fournir un tableau du Rosaire. Trois ans plus tard, Rolland Le Layec, prêtre, fonde aussi une messe perpétuelle à chaque samedi sur l'autel du Rosaire, et lègue à cet effet une rente de 30 livres sur l'hypothèque de 3 pièces de terre à Bourouguel en Plouigneau.

La chapelle de Saint-Eutrope fut érigée en trêve par sentence de l'évêque de Tréguier, Mgr. Baltazar Grangier, rendue le 24 novembre 1650. Cette érection avait été vivement sollicitée par M. du Parc, désireux de retrouver dans ladite chapelle les prérogatives de premier prééminencier, qui lui appartenaient en l'église de Plougonven à cause de sa terre de Gaspern, mais qu'il avait dû céder avec celle-ci à M. Le Cozic de Kerloaguen, en échange de la terre de Rosampoul. On sait combien les anciens nobles étaient friands de ces satisfactions d'amour-propre dont nous ne pouvons plus guère apprécier la valeur. Après une enquête qui d'autre part, démontra « l'utilité et nécessité de cette érection pour la commodité d'une bonne partie des paroissiens », l'évêque rendit une ordonnance conforme.

Lecture en fut donnée au prône de la grand'messe du 27 novembre par Me. François Melscouet, curé, en présence du Sr. recteur, de MMes. Pierre Paul, Rolland Le Lay, Gabriel Le Denmat, Guy Larhantec, Hervé Collec, Jan Benjamin, Jacques Larcher, prêtres et chapelains, Messires François Le Cozic, seigneur de Kerloaguen, Yves de Penfeunteniou, seigneur de Penhoat, écuyers Gilles de Garmeaux, Sr. du Bourgneuf. Jacques de Keranguen, Sr. de Kervoazou, Jan Morice, Sr. de Guernarchant, François de Viesques, Sr. de Quistillic, François Le Lévier, Sr. de Quélorn, François de Kerret, Sr. de Goariva et autres du tiers état.

Tous unanimement approuvent et ratifient ladite sentence, et consentent qu'elle soit exéçutée, à condition que M. du Parc fournisse à ses frais les fonts baptismaux, la croix, la bannière, le tabernacle et le ciboire de l'église tréviale de Saint-Eutrope, ce qu'il accepte et promet d'effectuer, en signant avec le recteur, les prêtres et divers gentilshommes, l'acte qui en est dressé incontinent « devant le grand autel de l'église et au coeur d'icelle ». Une copie de cet acte, précédé de la longue sentence épiscopale, le tout calligraphié en belle bâtarde sur une large feuille de parchemin, existe encore aux archives du presbytère. La cérémonie de l'érection eut lieu solennellement le 8 Janvier 1651, et Missire Pierre Paul fut installé comme premier curé de Saint-Eutrope (Archives du Finistère 242 G-3 et archives paroissiales).

Par testament du 20 mars 1656, Me. Hervé Ropartz, commissaire de la paroisse, fonde un service le dernier dimanche de chaque mois, avec une prière nominale au prône et un De Profundis après vèpres, en léguant pour dotation une rente de 30 livres sur le lieu de Bourdidel.

Lors de ses tournées pastorales, l'évêque engageait ses prêtres à se réunir mensuellement dans chaque paroisse en manière de conférence ecclésiastique, afin d'échanger des vues, de se consulter dans certaines difficultés, et de se maintenir en parfaite communion d'idées avec leur recteur. Il avait probablement constaté que l'isolement où vivaient alors les prêtres n'allait pas sans inconvénients. Déférant à son invitation, le clergé de Plougonven décide, par acte du 27 septembre 1657, de « s'assembler dans le pavillon de Mon Repos, demeure ordinaire de M. le Curé de cette paroisse, les premiers jours oeuvriers de la dernière sepmaine de chaque mois, à l'issue de la dernière messe... et ce pour traicter ensemble en forme de conférence de ce qui regarde nos charges, tant pour le spirituel que le temporel, suyvant l'occurence des affaires qui se présenteront.

Et parce que ladicte assemblée ne se peut ainsy tenir régullierement sans quelques petits frays, pour y pourvoir nous demeurons aussy d'accord que Monsieur Largantec touchera de moys en moys les trante-six livres deües ponr l'office du Sacre, affin qu'il y ait de fond pour chaque tenue d'assemblée troys livres.. Ce que nous tenons pour irrévocable pour notre temps dans l'Espérance que nous avons que notre dessein réussira à la gloire de Dieu et au salut des Ames et non autrement. Ont signé : J. Le Bihan, recteur. F. Melscouet, curé, et les sept chapelains » (Archives paroissiales).

Pétronille Pezron, veuve de Maistre Pierre Ropartz, lègue par testament du 12 mars 1664 une rente de 30 livres aux prêtres et à la fabrique sur le convenant de Kerbiguet, à charge d'un service à note tous les 3ème dimanches du mois, une prière nominale et un desprofondue (sic) après vêpres (Archives paroissiales).

A cette date, Francois Le Goff était scholastique ou maître d'école de la paroisse ; il devint diacre en 1667 mourut en 1701. — Notre âge n'a pas, quoiqu'on prétende, inventé l'instruction primaire gratuite, et les archives de plusieurs paroisses témoignent du soin que l'on apportait, dès le XVIème siècle à « instruire la jeunesse és bonnes lettres et moeurs ». Le corps politique de Plougasuou déclarait dans une délibération prônale de 1574, estimer que l'argent consacré à l'entretien de l'école « ne scauroit estre mys ni employé en usage plus louable, vertueux et nécessaire à la république ». A Plougonven, les documents ont disparu, mais il subsiste pourtant un témoignage assez plaisant de l'existence d'une école vers la fin du XVIIème siècle. Ce sont quelques balivernes et phrases décousues griffonnées sur un vieux titre de 1630, en guise d'amusement, par un écolier qui devait vivre une quarantaine d'années après cette date.

Son écrit énumère au début quelques-uns de ses condisciples : Guillaume Le Corre, Lorrans Yves Scornet, François Livolant, et se continue par diverses sornettes : « François Le Pape a été auiourduy a l'école pour perdre le tans. — Yvon Le Corre a été auiourduy a travaillé la terre avet son oncle Hervé Le Névé et lui. — François Le Pape net pas contans que ge estudie, Claude Le Bihan non plus, — ausy Yvon Le Corre a commencé son a. b. c. avet François Le Pape et avet Claude Le Bihan, il n'a pas sieu son abc — il savoit croy de Dieu [Note : La Croix de Dieu, nom donné jadis à l'alphabet en usage dans les petites écoles, où la lettre a était toujours précédée d'une croix, que l'enfant nommait d'abord] déja et ausy a e i o u ». Plus bas, il est question du sacriste François Daniel, natif de Quimper-Guézennec, et de « l'église de Christ » où sans nul doute se tenait l'école.

D'après une note des archives, la confrérie du Saint-Sacrement fut érigée en l'église de Plougonven le 13 juillet 1679. Cependant, cette confrérie semble avoir existé dès le XVIème siècle, car il en est question dans des testaments d'une date bien antérieure. Il ne doit s'agir ici que d'une réforme ou d'une modification apportée aux statuts primitifs. (L. Le Guennec).

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