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Manoirs de Plougonven : Keralivet, Isle, Goasvalé, Kervoazou |
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A un kilomètre au sud-est de Kerloaguen est l'ancien lieu noble de Keralivet, possédé en 1543 par Guillaume de Rochuel, époux d'Adelice de Lochrist. En 1552, il fournit aveu au fief de Bodister pour le Parc an Roczigou et autres pièces de terre, à lui advenues de la succession de son feu frère Yvon Rochuel, mort depuis 50 ans (Archives du Finistère, E. 325). En 1580, sa fille héritière Marie de Rochuel, dame de Keranlivet (Keralivet), rend aveu pour les mêmes biens, et ne sachant signer, charge Jacques Kersaintgily de le faire pour elle (Archives du Finistère, E. 325). Par testament du 17 novembre 1571, elle fonde une chapellenie en l'église de Plongonven (Archives du Finistère). Son neveu Jean de Rochuel, sieur de Dandraou en Plouégat-Moysan, hérita Keralivet. Ecuyer Claude du Dresnay et Isabeau de Rochuel, sieur et dame de Rucazré et de Dandraou, cèdent en 1616 par voie d'échange, à Messire François Le Cozic, seigneur de Kerloaguen, le lieu de Keranlivet, avec ses rabines, bois de décoration, prééminences, etc... (Archives du Finistère, E.325). En 1628, les paroissiens de Plougonven veulent soumettre au fouage le domanier de Keranlivet, François Larcher, mais François Le Cozic établit par des extraits de la Chambre des Comptes de Bretagne que ledit lieu est noble et exempt de taxes roturières. Le corps politique doit s'incliner et payer 36 livres à titre de dédommagement (Archives du Finistère, E.325). Des Bourven étaient en 1678 et en 1772 domaniers de Keralivet, qui fut saisi sur les Tinténiac et acquis nationalement en l'an VI par les citoyens Crassin, Le Hénaff et Le Teurnier.
La croix de Keralivet passe pour être l'une des premières oeuvres de Yan Larhantec. Par inadvertance, il inclina la tête du Christ à gauche, au lieu de l'incliner à droite, selon la tradition constamment observée. Aussi, dit-on, cette croix ne fut point bénie et les gens ne se découvrent pas en passant devant elle.
Un peu au nord de Keralivet, presque au confluent de deux ruisseaux qui l'entourent et justifient son nom, se trouve le manoir de l'Isle. Jehan Le Borgne en était possesseur en 1496, et avait pour domanier Hervé Le Saoult. Au XVIème siècle l'Isle appartenait aux Goudelin, et, par testament de 1599, dlle. Pezronnelle de Goudelin, dame du Roualze et de l'Isle, lègue une pièce de terre à la confrérie du Sacre (Archives du presbytère).
Son fils Olivier Coëtnempren, sieur du Roualze, Trébompé, fait, en 1622 donation à dlle. Louise Dayer, demeurant avec lui au Roualze en Dirinon, du lieu noble et manoir de l'Isle en Plougonven, « en considération des longs et fidelles services que luy et sa défuncte femme ont rezcus de ladite Dayer depuis son jeune aage jusques a presant et qu'elle espère encore continuer » (Archives du Finistère, E. 326). Cette libéralité qui récompensait bien des années de dévouement était faite seulement à titre d'usufruit. Louise Dayer mourut dans son manoir en 1641, après avoir fondé une chapellenie en l'église (Archives du presbytère), et l'Isle fit alors retour aux Coëtnempren et à leurs héritiers les d'Acigné, qui le vendirent en 1663, moyennant 8.000 livres, à messire Ollivier Le Cozic, sieur du Bois. Mais ce dernier, cadet de famille peu fortuné, n'avait pu se permettre cette acquisition qu'en s'endettant vis-à-vis de Messire Jean Le Lagadec de Mézédern, qui, pour se dédommager des 9.000 livres à lui dues par le sieur du Bois et le sieur de Saint-Ilio son frère, fit en 1674 saisir et vendre judiciairement tous leurs biens. Le baron de Kersauson acheta l'Isle et sa veuve céda ce bien en 1696 à Maître François Luzel, notaire, qui l'occupait en 1700. L'année suivante, M. de Kersauson exerça pour 2.400 livres son droit de prémesse, et réunit l'Isle à sa terre de Kerloaguen. Un bail convenancier de l'Isle, consenti en 1724 à Yves Crom, moyennant 190 livres par an et 142 livres de gans et épingles à Madame de Kersauson, est signé à Rennes, en l'hôtel de Kersauson. « Et attendu que ledit Crom ne scait bien la langue françoise, le sieur Laurent Queltier, clerc audit Rennes, qui sçait les langues française et bretonne, lui en a donné lecture en breton ». En 1769, la redevance n'avait pas subi d'augmentation (Archives du Finistère, E. 326). Le dernier domanier, Jean Salaün, acquit nationalement son convenant, saisi sur les Tinténiac. La maison garde encore un aspect ancien, avec ses portes cintrées, ses fenêtres moulurées, les énormes poutres de chêne qui soutiennent ses planchers, mais elle a été amputée de la tourelle qui contenait l'escalier en pierre.
De Keralivet, un chemin conduit, vers l'Est, à Garsanbélec, où se voit, près du ruisseau, un singulier édicule nommé Ty-an-Ermit (la maison de l'Ermite). C'est une petite logette de 1 m. de hauteur, 1 m. de profondeur et 0 m. 60 de largeur. Les parois sont faites de pierres plantées verticalement, et une dalle fruste forme toiture ; une autre dalle est placée à l'intérieur en manière de siège. On prétend qu'à une date relativement récente, un ermite aurait séjourné dans cette minuscule chambrette. Il allait quêter sa pitance dans les fermes des alentours, et se montrait, paraît-il, assez exigeant ; aussi le plaisantait-on sur sa gourmandise, en lui faisant remarquer que les ermites d'autrefois se contentaient de racines et d'eau claire.
Au Nord de Garsanbélec, on atteint la route de Plougonven à Plourin, presque aux issues du bourg, près du hameau de Kervoazou, jadis Kergoazou, où s'élevait un manoir aujourd'hui reconstruit. En 1543, Louis de Trogoff, et en 1549, Jehan Le Rouge étaient seigneurs du lieu : ce dernier exerçait en 1568 la charge de capitaine de la paroisse. Au siècle suivant, écuyer Jacques Keranguen et Françoise le Lévyer, sieur et dame de Kervoazou, y résidaient et ont divers enfants baptisés à Plougonven de 1622 à 1635. Jacques de Keranguen mourut en 1657 et fut enterré dans son enfeu de l'église. Sa petite-fille Louise de Keranguen, héritière de Kervoazou, épousa à Morlaix, vers 1657, escuyer Isaac des Champs, sieur de Saint-Trojan, « pharmacien et herboriste du Roi », décédé à Kervoazou en 1680. Son fils aîné, Missire Alexandre des Champs, prêtre, fit célébrer pour lui un « annuel » c'est-à-dire une messe chantée tous les vendredis pendant un an dans la chapelle de Christ ; il devait payer à cet effet 50 livres, mais le cahier des fondations constate avec quelque amertume qu'il n'en fit rien.
Suspect à l'évêque de Tréguier, qui fui refuse, en 1701, les provisions de chapelain de la chapellenie de Sainte-Anne de Goasvalé, il a l'aplomb de profiter de la visite épiscopale de Mgr. Jégou de Kervalio à Morlaix pour envoyer deux notaires au couvent des Dominicains, afin de sommer Sa Grandeur de lui délivrer par écrit les motifs de son refus. L'évêque répond « qu'il voit avec douleur que le sieur Deschamps persiste dans les mauvais sentiments qui l'ont obligé de le faire sortir de la paroisse de Plougonven, et qu'il ne recherche ladite chapellenie que croyant avoir par là une raison d'y demeurer ». En conséquence, le prélat déclare persister dans sa résolution (Archives du presbytère). Il s'adoucit plus tard, grâce aux bons certificats signés des prêtres de Morlaix que lui fournit ledit abbé, et il consentit à ratifier l'acte de présentation. Mais Messire des Champs ne put guère jouir du bénéfice ainsi conquis de haute lutte : il trépassa en 1703. Son frère cadet Yves des Champs, sieur de Kervoazou, époux de Marie-Claude Allain, lui survécut jusqu'en 1741. Du vieux manoir Kervoazou, il ne subsiste plus qu'un bâtiment à pignon aigu sommé d'un fleuron, ou s'ouvre une grande arcade de portail, et quelque débris des murailles d'enceinte.
En poursuivant, vers l'Ouest, on trouve bientôt à droite le sanatorium départemental de Guervénan, assis au milieu d'un calme et reposant paysage de champs et de prairies, au dessus du ruisseau de la Tour. Les tuberculeux y sont accueillis et soignés dans d'excellentes conditions d'hygiène, de sollicitude, de paix physique et morale. Jusqu'ici, Guervénan était surtout connu pour être le lieu de naissance du fameux abbé Le Teurnier, dont le père l'avait acquis nationalement en l'an V sur les Tinténiac. Il a placé dans la fontaine du lieu une statue de son patron Saint Bernard.
Près du même vallon, un peu en aval, au-dessus du vieux moulin Rabat, qui en dépendait, existe le manoir de Goasvalé, autrefois Goazouallé. Jehan du Méné ou Ménez en était seigneur en 1443 et le transmit à son fils Morice du Ménez, archer à la montre de 1481. En 1511, Jehan du Méné, sieur de Goasvalé, donne à la fabrique une rente d'un quartier de froment pour l'emplacement de sa chapelle, au bas-côté droit de l'église (Archives du presbytère). Lors de la réformation de 1543, Goasvalé était à Guyon Salaün, sieur de Lesven, dont la fille ou petite fille Anne Salomon (traduction française de Salaün) l'apporta par mariage dans la famille de Coëtelez. Cette dame fonda une chapellenie d'une messe chantée hebdomadaire sur l'autel de Sainte-Anne (Archives du presbytère).
En 1640, écuyer Gilles de Garmeaux et sa femme Marie de Lesméleuc, sieur et dame de Bourgneuf, habitaient leur manoir de Goasvalé, où naissent jusqu'en 1654 leurs divers enfants. Gilles de Garmeaux mourut en 1667 et fut enterré dans l'enfeu de sa chapelle prohibitive. Son fils aîné Yves, époux de Perrine de Kerloaguen, laissa une fille et un fils, écuyer Yves-Hyacinthe de Garmeaux, seigneur de Goasvalé en 1701. Mais cette famille disparaît de la paroisse dès 1689, année où l'on transcrivit sur les registres le singulier acte de mariage d'Ollivier de Garmeaux, fils cadet de Gilles : « soldat au régiment du Roy, ayant obtenu son congé de son capitaine » et d'Isabelle Le Sent, de Saint-Jean de Caen, mariage célébré en cette ville le 25 octobre 1687. Ledit acte est suivi immédiatement, de l'extrait de baptême de leur fille Andrée, née à Caen le 11 décembre suivant... En 1708, la terre de Goasvalé appartenait à la demoiselle de Kerigonan Mittern et à ses enfants.
Le manoir, édifice du seizième siècle aspecté au Nord, n'a de particulier qu'un portail en tiers-point, encadré de trois tores retombant sur des écussons frustes, et pratiqué au haut d'un perron de quelques marches. Derrière s'élève un pavillon carré en partie refait. Dans le jardin, il y a une vasque de pierre octogonale, ornée de quatre mascarons. A l'est de l'avenue se remarque une butte qui doit être l'un des deux tumulus signalés par M. du Châtellier. La ferme toute proche de Bocudon (Bot-Cudon, le bosquet des ramiers) offre les caractères d'une vieille métairie noble, lucarne à fronton, portes arrondies, fenêtres à meneaux ou garnies de barrreaux de fer.
Le vieux chemin qui passe à Bocudon, et qu'on utilisait beaucoup jadis pour aller à Morlaix par Saint-Fiacre, fait rencontrer, de l'autre côté du ruisseau, la vieille maison à cour fermée de Kerléva, aux de l'Isle en 1524. Les lieux avoisinants du Carpont, de Parc-an-Antrou et de Pontaléguen sont encore d'anciennes terres nobles. Guy Le Sugarde, seigneur du Carpont, passe accord le 26 octobre 1461 avec les paroissiens de Plougonven, et, pour les dédommager des frais occaasionnés par l'interdit dont l'église avait été frappée à cause de lui, il lègue 2 quartiers froment de rente à la fabrique (Archives du presbytère). Cet interdit eut sans doute pour cause un acte de violence avec effusion de sang, mais la brève mention qu'en contient l'inventaire ne nous apprend rien autre chose. Yvon Le Sugarde, fils de Guy, paraît à la montre de 1481 pour son père, et vend son manoir du Carpont à un marchand de Morlaix, Michel Le Roux, qui le possédait lors de la réformation de 1543. En 1554, il avait passé à Guy de Keraudren, et semble n'avoir été depuis habité que par des paysans. L'un d'eux, Julien Nuz, dictant son testament en 1650, lègue « sur le plus clair de son bien une somme de 252 livres... pour la dottation d'une messe par chaque lundy à perpétuitté et une messe à chant à la feste de N.-D. au mois de mars » (Archives du presbytère). La maison manale du Carpont garde encore une porte gothique et quelques fenêtres du XVIème siècle, ainsi qu'une vieille grange à grand portail et pignon aigu. Il y avait une croix à l'entrée de l'avenue, et sur le socle d'une statue agenouillée de la Madeleine, qui en provenait, j'ai reconnu les armoiries écartelées des Le Sugarde et de La Tour, une fleur de lys surmontée d'un oiseau, et une tour donjonnée.
Parc-an-Autrou (le champ du seigneur) tirait ce nom de son fondateur, un sire de Disquéou et de Bodister. En 1543, Jean Guingamp, marchand à Morlaix, le tenait en raison de l'acquêt qu'en avait fait son père du sire de Chateaubriand. Messire Jacques Jégou de Penanvern en était le possesseur en 1708. Ce lieu comprenait quatre convenants et le moulin Tanguy (Archives du Finistère, E. 336).
Pontaléguen était formé de trois convenants nobles, dépendant du domaine de Rosampoul. On y a démoli une belle grange datée : 1638, mais il subsiste encore une habitation à porte ronde et chevronnières saillantes.
Un vieux chemin qui va rejoindre la route de Morlaix au carrefour de Croajou-Men nous conduit, à travers un humide et fertile plateau, aux ruines du manoir de la Tour, berceau de cette famille dont nous avons déjà visité à Penarstang une autre résidence, et qu'on connaît depuis Yvon de la Tour, vivant en 1403. Son petit-fils Hervé, mort en 1517, avait pour femme Constance de Kergariou, qui, par acte de 1531, lègue à l'église une rente de 45 sols, à la charge d'un obit annuel pour prier Dieu à son intention et celle de son feu mari (Archives du presbytère). Leur fils, Guy de la Tour, avocat à Morlaix en 1530, cité dans la réformation de 1543, était décédé en 1549, date à laquelle sa veuve Gillette de Kerespertz, tutrice d'Yvon de la Tour, son fils, fait assiette à la fabrique d'une rente de 40 sols monnaie, 3 renées froment et 3 corvées sur le couvenant de Kerstrat (Archives du presbytère).
Yves de la Tour, seigneur dudit lieu, ne laissa qu'une fille héritière, Françoise de la Tour, mariée à Messire Claude du Poirier, seigneur du Ménez. Coatgouzien, Toulcoet, Coatrezcar, etc. L'une de leurs filles, Marie du Poirier, veuve de Noël de Coëtlogon, seigneur d'Ancremel, épousa en secondes noces Alexandre Le Borgne, seigmur de Lesquiffiou. La bénédiction nuptiale leur fut donnée dans la chapelle du manoir de la Tour, le 23 juillet 1585, par l'oncle maternel de la mariée, « Reverend Père en Dieu Messire François de la Tour, évesque de Tréguier et naguières de Cornouaille, seigneur de Penanstang et de Montaffilant eu Scrignac » (Archives du Château de Lesquiffiou). Ayant elle-même perdu son époux, Françoise de la Tour convola en secondes noces, le 24 décembre 1591, avec Adrien Le Borgne, sieur de Kervennec, frère cadet de son gendre (Archives du Château de Lesquiffiou). Elle fit son testament le 5 août 1600, et, en confirmant toutes les donations de ses ancêtres à l'église de Plougonven, elle lui légua de plus une rente de 4 quartiers froment sur la la terre de la Tour (Archives du presbytère).
Celle-ci fut acquise en 1603 de Messire Claude du Perrier, seigneur du Ménez, par Yves Partevaux et Françoise Floc'h sa femme, sieur et dame de Penanvern, riche ménage de bourgeois morlaisiens qui voulaient vivre noblement. En 1636, le sieur de la Tour Partevaux, de Saint-Eutrope, est enrôlé pour un cavalier dans l'arrière-ban de l'évêché de Tréguier. Son fils, « Messire Jan de Partevaux, seigneur de la Tour » épouse en 1682, dans la chapelle du manoir de Kerloaguen, demoiselle Anne de Kerguiziau, dame du Plessis, sœur ou nièce de Missire Hervé de Kerguiziau, chanoine de Léon, recteur de Plougonven, qui les marie. Lors de son décès, en 1697, il était gentilhomme de la maison du duc d'Orléans ; par son testament, il laissa 54 livres de rente au clergé de Plougonven, à la charge d'acquitter diverses fondations pieuses (Archives du presbytère). Pluseurs familles se partagèrent sa succession, et le manoir de la Tour fut attribué à dame Ursule Coroller, femme de Messire Rolland du Val, seigneur dudit lieu en Saint-Mathieu de Morlaix.
De ce manoir, il reste au début du XXème siècle peu de choses : l'extrémité sud d'un beau corps de logis gothique, bâti en granit, et élevé d'un seul étage, avec fenêtres à meneaux en croix ou perpendiculaires. Les traces d'un élégant portail à arcature feuillagée se distinguent à l'angle gauche du bâtiment. Dans la salle du rez-de-chaussée, une énorme cheminée à corbelets est timbrée d'un écusson brisé. Devant la maison règne une cour pavée, où donnait accès un grand portail dont on voit encore les pieds-droits moulurés et les consoles qui recevaient la retombée de la contre-courbe. La métairie, très délabrée, est un curieux type de maison paysanne du XVIème siècle. Le manoir de la Tour a dû succéder à un ouvrage fortifié plus ancien, car on remarque derrière la maison, au Nord et surtout à l'Est, les traces d'un large retranchement bordé d'une douve pleine d'eau, et, dans l'enceinte ainsi décrite, une motte féodale à peu près arrasée, où s'élevait sans doute la vieille tour qui a laissé son nom à l'endroit.
A 200 métres au nord de la Tour est le petit manoir de Penanvern, construction en pierres de taille, avec jardin enclos. Yvon Hamon, seigneur du lieu, comparut à la montre de 1481. En 1763, Penanvern appartenait à Augustin Noblet, sieur du Penhoat, en Plourin. A l'angle d'une vieille grange est posé un ancien buste d'évêque, en pierre, qui provient du Cosquer, en Plourin.
On traverse ensuite le vieux village de Goëletreo ou Goellet-Treff (le bas de la trêve de Saint-Eutrope), ancien chef-lieu d'une des trois fréries de cette trève. Les seigneurs de Rosampoul y avaient une métairie ou convenant au XVème et au XVIème siècle. Messire Jean Larcher, l'auteur du poème breton Le Mirouer de la Mort, semble être né à Gouëletreo, et dut mourir peu avant 1530, date à laquelle Maître Guy de la Tour passe transaction, au nom de la fabrique de Plougonven, avec Guillaume Dagorne et Marie Bidégan, qui s'obligent à payer chaque année, 13 sols 6 deniers monnaie de rente, pour l'emplacement d'une maison en la ville de Morlaix, près la porte du Marchaix, léguée à ladite fabrique par Mre. Jean Larcher (Archives du presbytère). En 1725, dame Françoise Coroller, dame de Kerguélen, possédait, comme héritière du feu sieur de la Tour Partevaux, un convenant à Gouëlet-Treo, et payait sur ce lieu les 6 livres de rente léguées à l'église par le même Jean Larcher (Archives du presbytère). (L. Le Guennec).
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