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L'église Saint-Pierre, inscrit en 1926 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, est en forme de croix latine. L'église Saint-Pierre date de la fin du XVème siècle, elle succède à un premier édifice construit au XIVème siècle. En 1662, elle est agrandie : le clocher dont la flèche ajourée culmine à 37 mètres est érigé en 1711. De 1846 à 1849, elle est, en grande partie, restaurée sur les plans d'un architecte de Guingamp, M. Bontemps. En 1899, les bas-côtés sont surélevés. Le porche Ouest, dominé par le clocher, flanqué d'une tourelle couverte d'un toit en poivrière, est un élément représentatif de la Renaissance bretonne. Au Sud, la façade est percée de deux fenêtres trilobées, richement sculptées, d'une porte et d'une baie ; le transept est la partie la plus ancienne de l'édifice datant du XVème siècle. Deux contreforts carrés, sommés de pinacles, renforcent le chevet dans lequel s'ouvre une vaste baie de style gothique tardif. Au Nord, la façade dénommée aussi chapelle de Cludon, construite en 1501, a été presque entièrement rebâtie en 1708. Un cimetière entourait l'église ; ce dernier a été transféré de 1954 à 1961.  

La nef avec bas côtés comprend deux parties : l’une de six travées, jusqu’au gros pilier contenant l’escalier de la chaire, l’autre de deux travées au sud et d’une travée au nord. Elle est prolongée par un chœur accosté de deux chapelles en ailes.

L’édifice actuel, presqu’entièrement reconstruit au XIXème siècle, remonte à diverses campagnes. Les parties les plus anciennes, adjacentes à l’aile sud, datent du XVème siècle. La chapelle du côté de l’évangile, formant l’aile nord et prohibitive à la seigneurie du Cludon, fut reconstruite et agrandie par autorisation des paroissiens du 24 juin 1501, puis rebâtie presqu’entièrement en 1708. La nef, petite à l’origine, fut considérablement augmentée en 1669, date d’ailleurs gravée sur l’un de ses piliers. Le clocher fut reconstruit en 1711 et présente un portail classique surmonté d’une niche supportée par des pilastres à cariatides et abritait une belle vierge en pierre de cette époque. Une inscription porte : F. F. ESTIENNE MARS RECTEUR DE PLOUGONVER. De 1846 à la fin de 1849, l’église fut en grande partie restaurée sur les plans de M. Bontemps, architecte à Guingamp ; travaux adjugés le 1er juin 1846 à MM. Jean-François Menez, entrepreneur, et à M. Louis Montfort, de Callac.

En 1847, la longère sud fut démolie plus bas que le portail midi, ainsi que le pignon derrière le chœur et reconstruits. En 1848, l’on refit en entier la longère nord du choeur ainsi que les deux arcades la raccordant aux bas côtés. Tous ces travaux furent reçus le 14 novembre 1849. Depuis, en 1899, l’on a exhaussé les bas côtés.

L'église de Plougonver abrite des confessionnaux étonnants, des vitraux imposants des XIXème et début XXème siècle, de nombreuses statues en bois polychrome, un intéressant chemin de croix sur métal. Cependant cette église, protège non seulement une statuaire exceptionnelle des XVIème, XVIIèmes mais encore divers témoignages d'une longue et riche histoire : orfèvrerie, habits sacerdotaux, retables baroque et néo-classique des XVIIème et XVIIIème siècle, lutrin à aigle impérial, chaire à prêcher finement ciselée et sculptée du XIXème siècle, fonts baptismaux du XVème siècle, à deux cuves ornées de visages.

Maître-autel.

Le maître-autel en bois, est de style néoclassique, XXème siècle. C'est la table sur laquelle est célébré l'office religieux en souvenir du sacrifice d'Isaac par Abraham. L'autel est richement ouvragé de colonnes cannelées et de motifs végétaux. Dans les médaillons sont représentés la Vierge et le Christ encadrés par Saint Pierre et Saint Paul. Le Sacré-Coeur figure sur la porte du tabernacle. Le tabernacle est surmonté de Dieu le père et d'une tête d'angelot. La présence du Christ est symbolisée par la veilleuse rouge. Au milieu de l'antependium dans une gloire figure un agneau couché sur un livre fermé aux sept sceaux de l'apocalypse. La première scène de l'apocalypse est la remise des destinées du monde à l'Agneau. Un livre scellé par sept sceaux, que personne n'a été digne d'ouvrir, est présenté et remis à l'Agneau. De part et d'autre dans les niches sont représentés Saint Pol Aurélien et Saint-Tugdual avec le dragon symbole du paganisme.

La Chaire à prêcher.

Datée du XIXème siècle, c'est d'ici que le prêtre faisait sa prédication à l'époque où il n'y avait pas de micro, comme l'avait prescrit le Concile de Trente (1545-1563). En 1966, le Concile Vatican II le fait supprimer. Elle a ici échappé à la destruction grâce à des paroissiens. Elle est décorée de feuilles de chêne et de glands ciselés, la cuve porte quatre panneaux sur lesquels sont représentés les évangélistes avec leur symbole : Marc avec le lion, Matthieu avec un enfant (ou la Vierge Marie selon les interprétations), Jean avec l'aigle et Luc avec le boeuf. Sous l'abat-son un ange musicien fait sonner la trompette du jugement dernier. Sur l'abat-son, six personnages et au sommet du clocheton un autre personnage plus grand. La chaire est fixée à un pilier creux plus gros que les autres dans lequel se trouvait l'escalier permettant à l'officiant d'accéder au jubé, séparant le choeur de la nef et qui servait pour la proclamation de l'évangile à la fin du Moyen-Age.

Le lutrin.

Le lutrin, en bois polychrome, date du XIXème siècle. Son aspect monumental contribue à faire de cette pièce une oeuvre rare. Les ailes de l'aigle doré supportent les tiges du pupitre destinées à recevoir les antiphonaires (recueils liturgiques regroupant les chants des offices et des messes avec leurs notations en plain-chant). L'aigle posé sur une boule, allégorie du monde, tient dans ses griffes un serpent symbole du mal.

Fonts baptismaux octogonaux à deux bassins portant des masques avec traces de peintures (fin du XVème siècle). Les armes de la famille de Keranflec'h sont également présentes sur la cuve.

Statues anciennes de saint Pierre, saint Paul, sainte Vierge, saint Germain, saint Laurent, saint Jean-Baptiste, saint Herbot (don, semble-t-il, de la famille de Kergorlay), Dieu de Pitié ou Ecce Homo (XVIème siècle), ...

Chemin de croix.

Vitraux imposants des XIXème et début XXème siècle.

Cloche datant de 1633 avec le nom de Jac Le Louarn, fondeur, et timbrée des armes écartelées de René de Kergorlay et de Louise de Guengat. 

Nota : les photos réalisées par Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.