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L'ANCIENNE BOURGEOISIE DE PLOUGUENAST

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A côté de cette simple noblesse se développa une classe bourgeoise, dont certains membres acquirent même une noblesse de robe, grâce à l'office qu'ils occupaient. La vie de cette bourgeoisie fut intimement mêlée à celle de la noblesse authentique au cours des deux siècles d'Ancien Régime que nous connaissons mieux à cause des registres paroissiaux, de 1630 à 1789. Cette classe un peu relevée de la société était de toutes les fêtes chez les nobles, baptêmes, fiançailles, noces et réciproquement. Par les signatures sur les registres on peut constater, à ces fêtes, souvent, le présence des hauts et puissants seigneurs de QUENGO DU ROCHAY, et du Pontgamp en Langast, des hauts et puissants seigneurs DE CARMENE DES ESSARTS, puis des écuyers du Goulay, de la Fruglaie, de la Roue, de Rochefort, des LE VENEUR et enfin les familles notables dont nous allons parler.

Ces familles notables sont de deux sortes : celles qui remplissent un office dans une juridiction, sénéchal. greffier, procureur etc... et les commerçants. Ce sont les deux branches sociales qui réussirent, au cours des deux siècles dont nous parlons à émerger par l'acquisition d'une petite fortune, et à se faire ainsi un certain rang, car même alors la fortune menait à tout, aux honneurs et aux titres.

Deux choses sont à remarquer encore ; il n'y a point ou peu d'alliances entre bourgeois et vrais nobles, et dans toutes ces familles d'un certain rang, il y avait toujours des prêtres, souvent plusieurs, prêtres habitués pour la plupart, qui vivaient dans ou près de leur famille, assuraient le service des chapelles et prêtaient main-forte au recteur et à son vicaire en cas de besoin. C'est grâce à eux, et aux oncles célibataires, que se formaient les familles cossues, car alors les droits de succession n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui et le droit d'aînesse protégeait l'unité des fortunes. On trouve encore dans nos fermes des pierres de taille avec un calice, un ciboire ou une croix gravées. Ces pierres viennent de la demeure d'un de ces prêtres. Au-dessus de la fenêtre du fournil de Garmorin, il y en a une de ce genre avec un calice et la date 1649 qui vient de la maison de Messires GORVEL qui se sont succédés aux Ardillets.

Dans la première catégorie de ces familles, il y a les PALLIER, les LE NOUVEL, les MOUESSAN et les BUSCHOUX.

La famille PALLIER remplit de père en fils l’office de sénéchal de la juridiction du Pontgamp pendant plus de 150 ans. Ils habitaient au Bourg (au Vieux-Bourg actuel évidemment). Leur propriété comprenant, en 1789, deux maisons, écuries et jardin, était bornées "par la venelle qui conduit du Bourg à Gomené, au midi par les terres de Jacques AMICEL et Joseph GALLAIS, au couchant par le chemin qui conduit au pont du Vauvert, et nu nord par le chemin d'à-bas du Bourg". Ils étaient là avant 1650, et s'intitulaient à cette époque, sieurs du Clos-neuf. Ils furent anoblis vers 1720 et s’appelèrent depuis de Pallier. Ces années-là un Pallier était curé, c'est-à-dire Vicaire de Plouguenast.

En 1717, Pierre PALLIER épousait une LE NOUVEL. Ils agrandirent leur fortune de leur mieux achetant une pièce de terre par ci, un cours de dème par là, mais ils eurent, comme tous les ménages d'alors, nobles aussi bien que roturiers, de nombreux enfants à chaque génération. Leur noblesse heureuse fut assez courte, car en 1789, à la Révolution Louis François DE PALLIER s'exila abandonnant tous ces biens si patiemment acquis. Ceux-ci furent vendus aux enchères le 4 fructidor an II et achetés à vil prix par les audacieux qui surent profiter de cette époque pour s'enrichir.

La famille LE NOUVEL, au moins aussi ancienne à Plouguenast que les PALLIER, habitait Lalesplace. Ils étaient eux aussi de générations en générations greffiers et sénéchaux de la juridiction du Cran. Famille de nombreux écclésiastiques, nous la voyons s'allier aux PALLIER et plus tard aux AMETTE.

Les MOUESSAN étaient procureurs du Cran et autres juridictions de GAUSSON. Ils habitèrent le Bourg et le Pontgamp. Vers le milieu du XVIIIème siècle, ils vinrent s'établir au Colombier et s'appelèrent (car en ces temps, ce n'était pas après les décorations que l'on courait mais après les titres) les sieurs Du Coulombier.

 

Le Coulombier.
En 1752 Noble Maître Louis-François AMETTE, sieur du Bourg, demeurant en sa maison au bourg de la tréve de Gausson, paroisse de PLOEUC (Procurateur de haute et puissante Madame la Marquise de Coëtlogon dit en son hôtel de la Ville de Guingamp née Catherine Claude le Borgne davaugour, veuve et Douairière de Messire César Marquis De Coëtlogon, Vicomte de Méjusseaume, colonel d'infanterie, pouissante (possesseur ?) de la terre et Seigneurie du Cran et Kercarantel Châtellenie de Plouguenast) Procureur Fiscal de la Juridiction du Qranquercarantel était également en février 1762 Curateur spécial de Demoiselle Marie DE PALLIER.

En 1769, le même Maître Louis-François AMETTE du Bourg époux de demoiselle Marie Anne MOUESAN demeurait au Manoir du Coulombier paroisse de Plouguenast relevant de la Seigneurie du Pontgamp. En 1777, il est notaire et Procureur Fiscal de plusieurs juridictions jusqu'en 1799, il est notaire au Coulombier. Pendant la période révolutionnaire, son épouse Mme AMETTE Du Bourg, considérée à cette époque comme suspecte, c'est-à-dire fidèle à son Dieu et à son Roi, fut sommée de se rendre chaque matin par ordre du Comité Révolutionnaire en permanence au Bourg de Plouguenast (actuellemnt Vieux-Bourg). Elle était accompagnée d'une dame de la Noblesse également suspecte. Suivant les chemins creux parfois impraticables, car en ces temps ils n'étalent guère carossables, elle se rendait donc, du Manoir du Coulombier, à l'appel quotidien qui se faisait au Vieux-Bourg actuel (par un fontionnaire issu d’une vieille famille du pays imbu d’idées révolutionnaires) faute de présence s’exposait la dame suspecte à des poursuites, incarcération et souvent peine de mort.

Famille de Maître Louis-François AMETTE Du Bourg : Mgr AMETTE Du Bourg, Julien Sébastien, Vicaire Général à SENS. (Yonne) fut nommé évêque, frappé à Rome de la malaria, il mourait à son retour et ne put être intronisé. AMETTE Du Bourg, Procureur au Parlement de Bretagne est décédé sans postérité. En 1819, il ne restait plus comme descendants de Maître Louis-François AMETIE du Bourg, car sa fille Jeanne Marie, épouse de M. BLANCHET demeurant à PLOEUC y décédait sans postérité, que Marie Anne AMETTE du Bourg, épouse de M, Jacques TROBERT, Juge de Paix du canton de Plouguenast (sans doute descendant de Maître Pierre TROBERT qui en 1690 était Procureur à MONCONTOUR). Il eurent sept enfants et restèrent au Coulombier, et Reine AMETTE Du Bourg épouse de M. Pierre LE PAVOUS de la Ville Junguen demeurant à Hervelin en PLOEUC (derniers descendants famille VEILLET GRANDMAISON de MONCONTOUR qui compte parmi ses membres une religieuse réparatrice). L'aîné des fils de M. Jacques TROBERT, Juge de Paix, Alexis-Marie TROBERT, resta au Colombier. En 1835, il était notaire à Plouguenast. Maire de sa commune ce fut pendant sa gestion que fut dressé le plan cadastral ; tracée la route qui relie Plouguenast à Gausson, construite l'Eglise Paroissiale actuelle, pour la charpente de laquelle il offrit des arbres abattus sur sa propriété. Il céda son étude pour devenir comme son père Juge de Paix du Canton. Le second Jacques TROBERT, maire d'ALLINEUC, demeurant à la Boissière en Allineuc, eut trois fils prêtres. Ils quittèrent leurs situations (médecine, enregistrement et douanes) pour entrer dans les ordres. Le troisième Jean-Marie TROBERT établi à la Ville d'Anne était premier adjoint. Un autre François TROBERT, prêtre, succédant à Jean-Marie DE LAMENNAIS à la Grande Aumônerie de France est décédé Curé de St Michel à Saint-Brieuc. Il rapporta de Rome et dota l'église de Plouguenast d'une de ces reliques St-Pierre, St-Paul. Enfin, Louis TROBERT était Recteur de PLEDELIAC. Et Anne et Pierre sont décédés célibataires.

Les BUSCHOUX habitaient également le Pontgamp. Ils étaient alliés aux LE NOUVEL, aux RADENAC des Touchettes, aux DORTAISCHE. L'un d'eux acheta, nous l'avons vu, la Ville Gueury. En 1780, Vict. PACIFIQUE, sieur de la Ville Hamon marchand de toiles tissées demeurait à la Ville Gueury. Parmi les familles qui ont prospéré dans le commerce des toiles, nous trouvons les JOUNY de Boutteville, fabricants de toile. A certains moments ils employaient jusqu'à 50 pileurs. Plus tard, ils achetèrent la Ville d'Anne (ils étaient associés à la famille de la ROUE). De bonne heure nous trouvons aussi les VIET à Plouguenast. VIET : Ville Hamon, VIET : du Bourg, VIET : Ville-Gueury. Beaulieu-Viet. Eux aussi étaient alliés avec toutes les familles notables du pays. Ils joueront, une partie d'entre eux, un grand rôle au moment de la Révolution.

Les GORVEL des Ardillets, ou GORVET, on trouve les deux orthographes, étaient également courtiers en toile et voyageaient pour placer leur marchandise. Ils sont souvent, avec les autres marchands de toile, portés absents aux baptêmes de leurs enfants. Ces GORVEL des Ardillets étaient-ils de la même famille, que les Maîtres. GORVEL que nous trouvans au siècle précédent à la Ville MENO ? En 1772, Allain GORVEL et Mathurine LE COUEDIC marient leur fille et héritière Jeanne Marie GORVEL à Yves BOSCHER négociant à MONCONTOUR. Le mariage fut bénit par leur oncle BOSCHER sieur de LONGLE. La propriété des Ardillets revenait 20 ans plus tard à ce gendre yve, BOSCHER qui se fera anoblir et appeler BOSCHER des Ardillets.

On retrouve Dame Marie BOSCHER, épouse de Julien-François. VIET, propriétaire demeurant au bourg (Vieux-Bourg) et cette dame Julien VIET était sortie des Ardillets.

Sur le même rang social, il y eut encore les HUGUE DE LA VILLE CHAUVEL. Au XVIIème siècle, ils sont dits laboureurs et plus tard marchands de toile. Ils pouvaient d'ailleurs être les deux à la fois. Eux aussi eurent des frères prêtres. Vers 1760, ils s'allièrent à la famille AMETTE par le mariage de Jacque HUGUE avec Melle Théodore AMETTE. Au baptême de leurs enfants, on voit les signatures des DU BOURG-AMETTE, et AMETTE DU COLOMBIER.

Citons encore dans cette catégorie Maître THOMAS de ST-THEO, époux de Demoiselle Angélique SAVENET, marchand de toile, frère des Abbés THOMAS et sans doute de Maître THOMAS du Palais qui en 1750, est sieur des Hautières et notaire et procureur de plusieurs juridictions. Enfin les MAHES de la Ville es Brets, les RADENAC des Touchettes et les Piverts des Erables, dont la fonction n'est pas précisée. Tous ces gens, aisés sinon riches, honorables hommes : titres simplement honorifiques et non de noblesse. Les nobles sont dits chevaliers ou écuyers selon le rang.

De même que les nobles étaient tous cousins, tous ces bourgeois sont également apparentés, comme nous avons pu le constater par les unions contractées. C'étaient des classes assez fermées.

(Abbé Ange Lucas).

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