|
Bienvenue chez les Plouguiellois |
PLOUGUIEL |
Retour page d'accueil Retour Canton de Tréguier
La commune de Plouguiel ( Priel) fait partie du canton de Tréguier. Plouguiel dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOUGUIEL
Plouguiel écrit en deux mots Plou-Guiel signifie littéralement « paroisse de Guiel ». Certains prétendent que Plouguiel doit son nom à Saint Kiel, moine venu d'Outre-Manche au VIème siècle et compagnon, semble-t-il, de saint Paul-Aurélien (premier évêque du diocèse de Léon). Dautres prétendent que « Guiel » ne semble pas être un saint, mais le nom dun personnage important qui donna son nom à la paroisse. Il existait en effet en 1253, un chevalier du nom de Judicael de Ploeguiel.
Plouguiel est une ancienne paroisse primitive qui a conservé ses limites d'autrefois. C'est vers 1160, à l'occasion de la fondation du prieuré de Sainte-Croix de La Roche-Derrien par Derrien, seigneur du lieu, en faveur de l'abbaye de Sainte-Croix de Guingamp, que l'on rencontre mentionné pour la première fois le nom de Ploeguyel (Plouguiel).
La paroisse de Plouguiel (Ploeguier, Ployguiel, Pluoyguiel) est citée en 1330 lors du procès de canonisation de Saint-Yves. En effet à cette époque plusieurs personnes : " Guillaume Adegan, de la paroisse de Plouguiel, âgé de 75 ans " (témoin n° 26), " Hamon de Ker Goussi, de la paroisse de Plouguiel, diocèse de Tréguier, âgé de 55 ans " (témoin n° 42), " Savina, veuve de Rivalon Cozober, originaire de la paroisse de Plouguiel, âgée de 80 ans " (témoin n° 56), " Adenora, fille de Savina, veuve de Rivallon Cozober, native et paroissienne de Plouguiel, âgée de 37 ans " (témoin n° 57), " Olivier Darien, de la paroisse de Plouguiel, âgé de 50 ans ou environ " (témoin n° 92), " Amon de Ker Goussi, paroissien de Plouguiel, âgé de 40 ans ou environ " (témoin n° 109) déposent lors de l'enquête sur la vie de Saint Yves.
En 1341, lors de la guerre de Cent Ans, les habitants de Plouguiel exterminent une troupe de soldats anglais débarquée au Port-Blanc.
A Plouguiel, en 1389, des indulgences sont accordées par le Saint Siège à ceux qui par leurs aumônes concourent aux réparations des édifices du culte : " Cupientes itaque ut capella sancti Yduneti sita infra metas ecclesie parrochialis de Ploenniel, Trecorensis diocesis, congruis honoribus frequentetur et ut Christi fideles … ad sustentationem fabrice ipsius manus porrigant adjutrices … Datum Avenione, VI idus martii, anno II° ; expeditum III nonas aprilis (10 mars-3 avril 1389) " (Archives du Vatican).
Le 13 juillet 1420, le duc Jean V, confisque à Olivier de Blois (comte de Penthièvre) les paroisses de Plouguiel et Plougrescant, et les donne à son chambellan Henri du Parc, seigneur de la Roche-Jagu (Lettres de Jean V, n° 1409), puis à son frère Alain du Parc suite au décès d'Henri du Parc vers 1423. Lorsque Alain du Parc meurt sans descendant vers 1440, les deux paroisses deviennent alors la propriété de l'évêque et du chapitre de Tréguier moyennant le service d'une messe quotidienne et de 12 anniversaires solennels (confirmé par le duc le 19 décembre 1423, le 24 janvier 1429, et le 26 mars 1440). Le Chapitre nomme alors comme sergent féodé de Plouguiel, les seigneurs les plus importants de Plouguiel, à savoir les seigneurs de Kerousy et de Lezhildry.
En 1483, est fondé à Plouguiel, par Bizien de Kerousy, vice-amiral de Bretagne (et son épouse Jeanne du Parc), le couvent des Frères Mineurs de Saint-François. Les Cordeliers de l'île aux Moines (en Perros Guirec) viennent s'y installer le 2 janvier. A noter que la mémoire populaire ne conserve que le souvenir de l'Ordre d'origine bien que les Frères de Plouguiel aient porté d'abord le nom de « frères mineurs de l'Observance », puis celui de « Récollets » à partir de 1619 date d'une nouvelle réforme. Le couvent subsistera jusqu'en 1791. L'influence de l'Ordre de Saint-François à Tréguier fut si importante que 20 ans après leur installation (donc vers fin 1503-début 1504), on voit s'installer à Plouguiel une communauté féminine du Tiers-Ordre. La fondation de cette communauté revient à Catherine de la Bouessière qui fit don d'une maison située près de la fontaine de Kérilis le 1er janvier 1504 " à dévotes créatures Anne Lesquemer et Pezron du Tiers-Ordre du benoist Monsieur Saint-François ... et pour les obliger de prier Dieu pour elle ". [Note : Pierre située au bas d'une maisonette appelée Ty-Barous et portant un calice suivi des mots RENOVATA A : P : GOUG P. TERTIARI O.DOF (traduction : Restauré par P. Gouc (Goic ?) pour les tertiaires de l'Ordre des Franciscains)].
L'ancienne paroisse de Plouguiel avait pour évêché et pour subdélégation Tréguier, pour ressort Lannion. La cure était présentée alternativement par le souverain pontife et par l'évêque de Tréguier, chacun dans son mois. Durant la Révolution, la paroisse de Plouguiel dépendait du doyenné de Tréguier.
On rencontre les appellations suivantes : Ploeguyel (vers 1160), Ploeguiel (en 1253), Ploeguier, Ployguiel, Pluoyguiel (en 1330), Ploeguiel (en 1426), Plouguiel (dès 1731).
Note 1 : la commune de Plouguiel est formée des villages : Kermana, Kerano, Keraret, Kerous, la Roche-Jaune, Kerognan, Kermadur, Saint-Gouinou, le Louen, le Golot, Kerbastel, Kerevert, Kervelez, Kermorvan, Keriou, Kerautret, la Montagne, Kerousy, Kerbalanger, Goas-Guen, Roche-Noire, Huellan, la Roche-Noire, Kerborn, Eliez, Traou-an-Trez, Crec'h-an-Gavel, Crec'h-Fais, Bréven, le Bigot, Kervegan, Kerouriou, Kerpiquet, Kergoulas, Bossobras, Pen-an-Guern, Corouen-Hay, Bonne-Nouvelle, le Clos, Kermeno, Kerdanou, Pont-Adel Huellan, le Rumeur. Parmi les villages Saint-Convarc'h.
Note 2 : Liste non exhaustive des recteurs de PLOUGUIEL : Noble Philippe Quintin (1693-1694), chanoine de Tréguier. - Guillaume Colas (1694-1709). - Noble Joseph-Christophe le Bigot de Kerjegu, décédé en 1709, du diocèse de Quimper. - François le Gac (à partir de 1709). - Louis Daniel, décédé en 1731. - Noble Eléonor-Marie Legendre de Villorbaine (1731-1746), chanoine de Tréguier. - Jean Pluen (1746-1762). - Jacques Rouzaut (1762-1772), recteur de Berhet. - Joseph Even (1772-1777). - Louis le Neuder (1777-1782), etc ...
Note 3 : le général d'empire Perichou de Kerverseau (1757-1825), le barde aveugle Yann ar Guen (1774-1849) et l'écrivain Jarl Priel (1885-1965) sont nés à Plouguiel.
PATRIMOINE de PLOUGUIEL
l'église Notre-Dame (1869-1871). En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de six travées plus celle du clocher, un transept et un choeur. L’édifice actuel, dû aux plans de M. Guépin, fut construit par M. Louis Kerguenou, entrepreneur. Commencé le 25 août 1869, la première pierre en fut bénite le 22 septembre suivant par Mgr. Yves-Marie Croc, évêque de Laranda. Les moellons nécessaires furent donnés par M. du Boisriou. L’église fut bénite le dimanche de la Pentecôte 1871 (28 mai) et consacrée le 5 octobre 1873. Cette église conserve le porche Sud de l'ancien sanctuaire du XVème siècle : au-dessus du porche se trouve un médaillon de saint Yves. A signaler qu'un autre médaillon de saint Yves figure sur l'autel de l'église. On y voit un enfeu daté du XIV-XVème siècle d'un chevalier de la maison de la Forest de Kernivinen. Les seigneurs de Kerousy possédaient jadis des prééminences dans l'église paroissiale de Plouguiel ;
la chapelle Saint-Nicolas de Keralio. Edifice rectangulaire de la fin du XVème siècle ou des premières années du XVIème siècle. Elle était indigente de réparations en 1706 et fut restaurée alors puis en 1876. Il sert de chapelle sépulchrale aux châtelains de Keralio. Mobilier : A l'extérieur, statues de saint Yves, saint Tugdual et saint Gonery et, parmi celles de l'intérieur, saint Yves. Près de la chapelle existait un Calvaire avec Crucifix du XVIIIème siècle, restauré par le sculpteur trégorois M. Joseph Savina (classé). Il vient d’être transporté (1938) dans le cloître de la cathédrale de Tréguier (R. Couffon) ;
la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle ou de Kelomad ou Kelo-Mad (1617) et son calvaire (1628). Edifice moderne de plan rectangulaire divisé en trois par des arcs diaphragmes, édifié près des ruines d'un ancien édifice en pierres (daté vers 1623), dont un mur resté en vestige situe l'emplacement. L'ancienne chapelle a appartenu à la famille de Chateaubriand, puis à celle de Rosambeau. Le clocher mur a une chambre de cloche. Cette chapelle qui s'est écroulée durant la Révolution devient bien communal en 1903 avant d'être reconstruite au début du XXème siècle (vers 1913) par la famille Bourgon-Le Bonniec et bénite le 7 septembre 1913. L'édifice abrite des statues anciennes de Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, saint Jean-Baptiste, saint Iltud, et statue moderne de saint Gouéno ;
la chapelle Saint-Goueno de la Roche-Jaune (XVème siècle). Edifice rectangulaire conservant des restes du XVème siècle et restauré à diverses époques. Cette chapelle abrite une statue de la Trinité, en bois polychrome et datée du XVIIIème siècle, des statues modernes de saint Gouéno et de saint Yves, et plusieurs bateaux en ex-voto ;
la chapelle de Saint-Laurent (XIXème siècle), bénie le 18 mai 1896, après sa reconstruction. Déjà mentionnée en 1505, comme une fondation des seigneurs de Kermarquer. Elle dépendait jadis de Lesguiel. Cette chapelle, de plan rectangulaire, avait été rachetée par la commune en 1836. Elle abrite une statue de Notre-Dame des Vertus datée du XVIIème siècle ;
la chapelle de Lizhildry (XVIème siècle). Il s'agit d'une chapelle privée et dédiée à sainte Anne, à l'intérieur du manoir. Fondée par Louis de Lezhildry et Aliette de Boiseon, elle fut bénite en 1599 par Mgr. Guillaume du Halegoet et dédiée « à l’honneur de Dieu, de la benoyste Vierge Marie et de Madame sainte Anne ». La fenêtre a sa clef décorée à l'intérieur des armes des fondateurs, des armes pleines de Lezhildry et des armes de Louis de Lezhildry et de Renée d'Acigné ;
les anciennes chapelles de Plouguiel, aujourd'hui disparues : - la chapelle de Saint-Iltud. - la chapelle des Franciscains, fondée près de Kérousy en 1483 et détruite en 1800 ;
Note : La chapelle ou église des Franciscains mesurait 85 pieds de long et 25 de large. Elle comportait deux ailes et était pavée de grosses pierres. Elle était garnie d'un autel à la romaine balustre et balustrades, meublée de bancs et agenouilloires. Le choeur séparé de la nef par une cloison de menuiserie et garnie de stalles. Elle était éclairée par neuf ouvertures de taille garnies de vitrages. Il y avait aussi une chapelle décorée d'un autel.
la croix de Bonne-Nouvelle (1628). Elle porte l'inscription : FRANCOIS HERI GOUVERNEUR DE CESTE CHAPELLE A FAICT FARRE CESTE + A L HONNEUR DE DIEU ET DE NOSTRE DAME L AN 1628 ;
les croix de Blanche (XVIème siècle), de Kerousy (XVIème siècle), Dommyan (1560), de la Montagne, de Kerelan ;
le château de Keralio ou Keraliou ou Keralliou (XV-XVII-XVIIIème siècle) élevé à la fin du XVème siècle par Roland Scliszon ou Sklizon, malgré les protestations du Chapitre qui en appelle au Conseil du Roy en l'an 1500 : " Ledit Sieur de Keralliou s'efforçait de bâtir ladite maison-forte, tendant à s'élever en plus grande hautesse et éminence qu'eux qui étaient et sont ses seigneurs suzerains et supérieurs et que ledit lieu de Queralliou où on s'efforçait de bâtir ladite maison-forte, était située près le rivage de la mer et aussi près de la cité de Lantreguer de moins de demy lieue qui était l'habitation desdits seigneurs, carents de forteresse, au moyen de quoy, au temps de l'hostilité, les adversaires et gentz du party contraire qui facilement s'y fussent recueillis et d'illecq eussent pu aisément endommager lesdis seigneurs ". Cet acte de 1500 confirme la date du le début de la construction (1499) et son prix (4.000 écus d'or). Dès 1498, la duchesse Anne lui confirme le droit de château et de maison-forte et l'autorise " à faire clore ladite maison de Keralio de murailles, portaux, douves, mâchicoulis, canonnières, fossés et pont-levis et autres utiles et nécessaires pour la décoration et la défense de ladite maison ". La tour date du XVème siècle. La seigneurie appartient à Guillaume de Keralio (décédé en 1440), Roland de Keralio (vers 1500), Claude de Clisson (en 1583) et Rolland de Calloët (en 1702). La chapelle privée, dédiée à Saint-Nicolas, se trouve en Plougrescant. La chapelle a été restaurée en 1706 puis en 1876 ;
le château de Leshildry (XV-XVIème siècle). Il s'agit d'une ancienne seigneurie du XIIIème siècle. Le seigneur de Lezhildry est héréditairement sergent féodé ou prévôt noble de la seigneurie de Plouguiel et Plougrescant, alias Le Fief du Chapitre (cette charge portant d'ailleurs le nom de "prévôté de Lezhildry"). Le château présente un ensemble de bâtiments datés du XIIIème au XVIème siècle. L'aile Renaissance du XVIème siècle possède sept arcades ouvrant sur un déambulatoire. On y trouve une chapelle dédiée à Sainte-Anne et fondée par Aliette de Boiséon et Louis de Lezhildry. La chapelle est consacrée en 1596 et bénie en 1599 par Mgr Guillaume du Halegoet. Jacques de Leshildry est archer en 1351 (lors du combat des Trente) à La Roche-Derrien. La famille de Lezhildry aurait résidé au château jusqu'à la fin du XVIIIème siècle ;
le château de Kerdeozer (XVème siècle), propriété jadis de la famille Kerousy ;
Note : Au rez-de-chaussée du château ou manoir de Kerdeozer les deux pièces principales flanquent la porte d'entrée en arc brisé surmontée d'un petit blason effacé. A l'arrière la tour achève de mourir dans un linceul de lierre. Mais si l'on avance de quelques pas on est saisi par la splendeur du paysage qui creuse la vallée du Guindy. Kerdéozer qui porte aussi le nom de Roz-Déozenne, surplombe une boucle de cette rivière navigable largement ouverte sur la mer. Là les bretons du Moyen Age se devaient d'établir une surveillance sans faille, un verrou sur l'arrière-pays et c'est pourquoi s'y dressait un vaste donjon de 27 mètres environ de diamètre dont la base oubliée subsiste, bien arrondie dans ses douves profondes. Le cadastre de 1834 mentionne encore cette parcelle sous le nom de « la douve ». L'inventaire des biens nationaux mentionne des fossés de défense non seulement autour du donjon mais autour des pièces de terre qui formaient le domaine et descendent jusqu'à la rivière. Cette forteresse appartint-elle dès l'origine aux Kerousy ? Il est difficile de le savoir car les archives sont muettes à son sujet. Il faut se garder de plus de confondre avec un autre Kerdéozer plus connu, à Pleudaniel. La tour était probablement déjà en ruines au XVème siècle, époque de la construction du petit manoir. Fut-elle victime de la guerre de sucession ou d'une guerre plus ancienne encore ou simplement de son inconfort et de son inutilité ? Kerdéozer semble avoir été habité par une branche cadette des Kerousy puis transformé en métairie bien avant la Révolution. On signalait alors le jardin fermé de murs et de douves et le colombier ruiné près dudit jardin (Mme Chouteau).
la fontaine de Saint-Iltud ;
la fontaine de Creven (1623-1626), avec quatre réservoirs construits pour l'alimentation en eau de la ville de Tréguier ;
le manoir de Kervégant (XVIème siècle). Ce manoir relevait de la seigneurie de Charles de Lagadec au XVIIème siècle ;
le manoir de Kerouzy ou Kerousy (XV-XVIIème siècle), édifié à l'initiative de Bizien de Kerousy, fils de Jean de Kerousy né en 1432 [Note : fils de Yves ou Eon de Kerousy né en 1390 et de Jeanne Olive de Kermarquer Arrel née en 1408] et d'Olive de Keralio née en 1433 [Note : fille de Guillaume de Keralio (1390-1426) et de Catherine du Plessis-Mauron née en 1390], et époux de Jeanne du Parc, lieutenant général de l'amirauté de Bretagne (en 1483) et vice-amiral (en 1486). L'histoire remonte en faite à 1330, lorsque Hamon de Kérousy, âgé alors de 58 ans, témoigne à Tréguier lors de l'enquête pour la canonisation de saint Yves. L'ensemble est constitué de trois bâtiments. Alors que François de Kerousy se range du côté des Ligueurs durant les guerres de la Ligue, le manoir est occupé par les royalistes et la famille du Comte de la Magnanne qui se charge de le fortifier. Ce dernier est nommé " Capitaine de la noblesse de Tréguier " par le Prince de Dombes à la place de François de Kerousy [Note : Cette nomination est à l'origine d'un conflit entre le Comte de la Magnanne et Ollivier Pavic, sieur de Keralec, qui fut nommé en 1590 " Capitaine chargé d'assembler la noblesse de la Ville "]. Une partie est incendiée en 1592 et une aile de bâtiment détruite par les compagnons de Keralec [Note : Voici en quels terme Madame de Sanzay raconte l'affaire à son mari dans une lettre du 5 février 1592 (archives du château de Lesquiffiou) : « Some le 4e mardy de ce mois tout fut myns parterre, que la salle et le pavillon brûlèrent, tant portes que fenêtres et tout le reste du bois sans me bailler une seul minute de temps pour tirer le peu qui me restait après le ravaige de tout notz maison, n'y notz personnes mêmes... »]. A noter que le Prince de Dombes se montre fort mécontent de l'initiative de Keralec et de ses amis et le fait savoir au lieutenant de Lannion dans une lettre du 20 février 1592 : « Monsieur le Lieutenant, j'avais cy-devant permis au Sieur Comte de la Magnanne de se retirer et faire sa demeure en la maison de Kerousy en laquelle je lui avais aussi verbalement permis de faire quelques garites et un tambour au-devant de sa porte.. Ce qu'ayant par lui été faicte, sur plusieurs requêtes et remontrances faites au Sieur de Crapado de l'importance de ladite maison, de son assiette très forte et qui eut pu incommoder les villes de Lannion et de Lantreguer si elle fut tombée aux mains des ennemis, ne lui estant d'ailleurs apparu de mon intention, aurait faict abattre lesdites garites et autres fortifications, mesmes à ce que j'ai entendu, les portes, fenestres et autres choses que le dict sieur comte y avait fait construire tant pour sa sûreté que pour sa commodité ». Quelques temps après, le Comte de la Magnanne passa du côté des Ligueurs. Les pierres récupérées ont été utilisées pour la construction, au Sud de la cour, d'un petit manoir appelée " la maison neuve ", datant de 1660. On y trouve aussi une longère datée du XVIIIème siècle ;
Note : La toiture du manoir apparaît au-dela d'un étroit chemin bordé d'arbres. Cette toiture a été très remaniée à la suite d'un incendie dont nous verrons plus loin les circonstances. Le corps de logis était auparavant flanqué d'un large et haut pavillon surplombant la toiture et le manoir devait alors présenter une silhouette analogue à celle du manoir du Bot en Trédarzec. Comme au Bot se trouvait probablement à l'étage supérieur de ce pavillon un oratoire, car aucune autre chapelle n'est rattachée au manoir. La chapelle Saint-Laurent dépendait de Lesguiel et n'est qu'un acquêt. Le pignon droit communiquait au niveau de la toiture actuelle avec ce pavillon aujourd'hui réduit au strict minimum, juste la largeur de la porte d'entrée, à peine la hauteur d'un petit étage. La corniche formée de pierres à encorbellement semblables à celle de la tour de Keralio, du XVème, faisait alors le tour de l'ensemble du bâtiment. Des pierres éparpillées ont été retrouvées autour du logis. La façade semble dater de deux époques différentes la partie droite est beaucoup plus soignée : fenêtres grillées surmontées de linteaux scupltés de têtes d'anges et de dessins géométriques. Chacun des appuis de ces quatre fenêtres couvre une meurtrière. La cour entourée par l'alignement des dépendances s'ouvrait par le traditionnel porche à deux baies : porte piétonne et porte charretière dont la clé portait les armes des Kerousy. A gauche de ce porche, un colombier disparu, à droite un étang « alimenté par l'eau de la fontaine dans lequel se trouve quantité de poissons comme tanches, carpes et anguilles ». Au-delà l'étendue considérable du fief des Kerousy ; des bois, des métairies, des moulins l'un sur le Guindy et le moulin d'Yvon qui fonctionnait à mer existent encore tous les deux, et bien entendu tous les droits inhérents à une seigneurerie en particulier « le droit de pêche de toutes espèces de poissons avec filet ou autrement depuis un rocher qui paraît au dit bras de mer, sous le lieu noble de la Roche Noire, nommé Roch an Diaoul, à continuer de faire la pêche jusques au moulin du Guindy avec aussi droit de couper les goemons qui croissent de temps en temps aux deux côtés du bras de mer qui est entre les dits rochers et le dit moulin du Guindy ». Ce manoir somme toute modeste prend quelquefois le nom de « château » (Mme Chouteau).
le manoir de Roch-Du (Roche Noire) ;
le manoir de Kestellic ou Questellic (1891-1901), édifié par Félix Ollivier et restauré en 1901 par Aristide Tallibart. On y trouve un jardin botanique ;
les fermes Tynevez, Goater (1603), de Goasguen (1780), Kerdelen (1777), Kermadur (1644), Kerangras (1783) et Kerboriou (XVIème siècle) ;
6 moulins dont le moulin à vent de la Montagne, les moulins à eau dAréré, de Lizildry, de Kérousy, du Luzuron, de Keralio.
A signaler aussi :
le menhir de Kervégan ;
la stèle de Keralio (âge de fer) ;
le pont-Min (II-IIIème siècle), situé à Keralio et qui surplombe le ruisseau de Lizildry ;
l'aqueduc (1623) situé dans la vallée du Guindy. Il est constitué de huit arches ;
les restes du couvent des Franciscains (1483). Ce couvent est édifié en 1483 sous l'impulsion de Raoul de Kerousy. Le couvent est fermé en 1791 [Note : la loi exigeait à cette époque qu'il y ait au moins 20 religieux dans chaque maison et celle-ci n'en comptait plus que huit], puis vendu en 1795 [Note : La communauté estimée 8.359 livres fut vendue le 11 Thermidor An III]. Les acquéreurs sont Antoine Besien (agent d'affaires), Armand Dominiac (homme de loi) et Charles Geffroy (marchand), tous de Lannion. Il est en partie détruit en 1800 (seul subsiste aujourd'hui un corps de logis en partie restauré). Deux actes conservés aux Archives départementales en donnent une description précise : un aveu rendu en 1783 par le Supérieur du Couvent et un minutieux inventaire établi le 25 Messidor An III lors de la vente des biens nationaux. L'ensemble du domaine couvrait 432 cordes. Ces descriptions nous permettent d'imaginer en pénétrant dans le domaine l'ancienne disposition des lieux : l'allée d'arbres bordée à gauche par le cimetière, à droite par l'étang, les dépendances et le logis subsistant aujourd'hui forment un des côtés du quadrilatère qui enfermait le cloître, composé de colonnes et de contreforts et couvert d'une charpente, dans une enceinte de bâtiments. Au Nord s'élevait l'église. Il y avait aussi un autre édifice à étage au levant du cloître avec un vestibule et une sacristie. Il était ménagé dans les dortoirs 26 cellules. Sous plusieurs édifices se trouvaient des caves. Il y avait même un réduit servant de prison. Le tout entouré de jardins à fleur et potager, de vergers grands et petits, de beaux espaliers et surtout de bois qui étaient la richesse du couvent et dont les Kerousy les dotèrent largement d'abord au moment de la fondation, puis plus tard en 1623. La communauté était destinée à dispenser un enseignement et comportait une bibliothèque importante : 2914 volumes (Mme Chouteau). A noter que durant la Révolution et lors de l'inventaire des biens, les commissaires en dénombrent seulement 409 ;
Note : Deux éléments présidèrent à cette fondation. D'abord bien entendu la générosité de Raoul de Kerousy qui amputa ses terres et ses bois afin de permettre l'établissement de la communauté qui devait subsister jusqu'à la Révolution, mais aussi la vocation particulière de cette branche des Franciscains, les frères mineurs de l'Observance, qui avaient pris vis-à-vis de l'ordre une certaine autonomie, désirant observer plus strictement la règle de Saint-François. Afin de s'absorber dans leurs méditations, ils décidèrent de s'établir dans les îles marines et lieux circonvoisins de la mer, aux parties de Bretagne, Angleterre et Normandie. Un autre établissement précéda celui de Plouguiel. Les frères s'installèrent d'abord au large de Perros, dans l'une des Sept-Iles qui porte le nom de « l'Ile aux Moines » — après 1415, puisque c'est à cette date que le Concile de Constance leur accorda leur autonomie. Cette île porta quelque temps le nom de « l'Ile du Frère », en souvenir du seul d'entre eux qui ne voulut jamais la quitter. Mais les moines avaient trop présumé de leurs forces et mésestimé le déchaînement des vagues sur la côte de Granit. Plusieurs d'entre eux périrent en mer, ils songèrent alors à trouver un asile plus clément. Arthur de Richemont, Connétable de France et frère du Duc Jean V leur offrit l'île qu'il possédait au large de Port-Blanc, Saint-Gildas. En 1451, le Pape autorisa les Frères Mineurs à y construire un nouveau couvent, près de l'église à moitié en ruines, avec les matériaux de l'ancien bâtiment qu'il les autorisait à emporter avec eux. Et pourtant les Frères Mineurs ne s'établirent jamais à Port-Blanc, ils vécurent aux Sept-Iles jusqu'en 1483. Puis vint enfin la terre de Kerdéozer. La Bibliothèque Nationale conserve un texte qui est la copie du texte original concernant la réception des Frères des Sept-Iles en la paroisse de Plouguiel. Ecrit en latin, on peut le traduire ainsi : Vendredi 2 janvier de l'année 1483. « Le trésorier Jo Johannin de Coetquendam, sieur de Tuoguindi, Stephan, Loz et P. Lesné étant présents, les bulles et lettres reçues, vues et touchées, et en outre de celles-ci, avec une lettre placet émanant du Duc Notre Sire, celle du Père Gardien et l'accord de l'Ordre des Prêcheurs Mineurs des Sept-Iles, suppliant selon la nouvelle teneur des lettres des Prêcheurs d'être autorisés à édifier et construire une maison conventuelle à la manière des autres couvents, et ce sans préjudice de quiconque. Il est adjoint et ordonné à Maître Jean Jégot, Notaire, de conserver pour ce même Chapître le double de ces lettres, dans leur forme et pour faire foi ». Sur le même feuillet mais d'une autre écriture et sans rapport avec le précédent sujet, ce qui confirme qu'il s'agit bien d'une copie, on lit « Noble Homme Maître Jean Scliczon seigneur du temporel de Kerallioz promet hommage au Vénérable Chapître de Tréguier. Les absents fuyant pour cause de peste ou autre ne seront pas admis aux distributions des anniversaires, ni aux distributions capitulaires à moins qu'ils ne soient représentés ou convenablement excusés. Mois de Novembre 1483 » (Mme Chouteau).
Note : Il est certain que la proximité de la Ville épiscopale de Tréguier changea complètement les conditions de vie des moines tant au point de vue de leur vie matérielle que de leur autorité. Ils avaient leur mot à dire dans la nomination du chapelain de la chapellenie de Sainte-Catherine à la Cathédrale de Tréguier. On trouve dans le livre de comptes de Monseigneur Le Mintier, évêque de Tréguier, la somme de 24 livres d'aumône aux Récollets pour chacune des fêtes de la Toussaint, de la Saint-Michel (qui est notée le 28 octobre), de Noël et de la Pentecôte. Chaque année, le Jeudi Saint les Soeurs Paulines leur servait un repas de riz, en revanche ils offraient un repas au Chapitre de la Cathédrale et aux notables de Plouguiel et de Tréguier. Des inhumations de laïcs eurent lieu dans le cimetière des Cordeliers mais avec l'autorisation du recteur de Plouguiel. On en retrouve un exemple dans un acte des registres paroissiaux : « Le 27éme jour d'Avril mil six cent soixante neuf, damoiselle Alice Le Gualez, épouse de Louis Denys, sieur de Pradammo, est décédée. Le corps a été enterré le lendemain dans l'église conventuelle de Saint-François du consentement du sous-signant recteur de Plouguiel et est décédée ladite demoiselle Alice Le Gualez au lieu noble de Pradammo ». Par contre Louis de Kerousy décédé la même année, bien que descendant des fondateurs du couvent se fait enterrer dans l'église paroissiale « suivant testament de sa dernière volonté ». Il ne semble pas que les frères aient été autorisés à administrer le sacrement de mariage. Le cinq mars 1753 l'évêque donne l'ordre au recteur de Plouguiel de célébrer dans l'Eglise du Couvent des Récollets le mariage de Jean Jacob Marie de Poulcariou venant du Piémont et le dispense des trois bannies ordinaires. La noblesse trécorroise semble comme le clergé avoir fait bon accueil là la nouvelle communauté. Parmi les seigneurs prééminenciers de l'église Saint-François on trouve le seigneur de Kervégant (paroisse de Plouguiel) du Carpont (paroisse de Trédarzec) les Arrel de Kermarquer (Pleumeur-Gauthier) qui possédaient à Plouguiel la chapelle Saint-Laurent annexée à la seigneurie de Lesquiel et qui porta dès lors le nom de chapelle de Saint-Laurent des Cordeliers. Autrefois un marché se tenait sur le placitre de la chapelle et l'on scellait le marché en posant l'argent sur une pierre levée cannelée qui révèle l'ancienneté de ce lieu de culte (Mme. Chouteau).
Note : Sur 10 couvents situés en Bretagne, 8 étaient situés dans des cantons de la langue bretonne. Après d'interminables discussions, il fut décidé que les ministres de langue bretonne dirigeraient la Province durant 6 années et les ministres de langue française 3 ans seulement. Célestin Le Gouz, leader du parti Gallo refusa d'appliquer ce Concordat. Sous la conduite du Père Nouel qui avait longtemps tergiversé, le parti bretonnant décida alors de faire valoir ses droits par n'importe quel moyen. « Le Couvent de Plouguiel était alors dirigé par des moines Gallos. Le 27 octobre 1668, des confrères bretonnants, sortis de leurs communautés respectives et flanqués de coupe-jarrets font irruption dans le Couvent par la porte de derrière donnant sur la mer. Ils mettent des gens armés aux portes après avoir chassé leurs adversaires qui cherchent refuge en Ville. Les assaillants tinrent le Couvent 15 jours comme un fort avant que l'Evêque intervienne. Son arrivée inopinée surprit les assaillants qui se retirèrent laissant sur place 9 ou 10 mousquets. Toutefois ni l'Evêque ni la municipalité de Tréguier n'avaient l'intention de les expulser, jugeant qu'à un milieu bretonnant il fallait des religieux qui le fussent aussi. Il décida donc que les assaillants seraient maintenus dans leur occupation ». (Mme Chouteau)
l'ancienne chapelle Saint-Iltud, aujourd'hui disparue ;
la passerelle Saint-François (1837). Il s'agit d'un pont suspendu sur la rivière du Guindy ;
Note : En 1750, le Marquis de Marbeuf, héritier des Kerousy, rendant aveu au Chapitre de Tréguier dont il était vassal par le jeu de la hiérarchie féodale, mentionnait le « devoir de passage » : « Il leur appartient (il s'agit des seigneurs de Kerousy) deux grands bateaux ou passage, sur le bras de mer qui est entre la ville de Lantreguer et le Couvent Saint-François, appelé le passage de Kerousy, pour passer et repasser charrettes, chevaux et gens à pied et pour lequel devoir de passage ont droit de prendre, cueillir et percevoir annuellement sur tous les estagiers (habitants) demeurant en la Paroisse de Plouguiel et Plougrescant, tant nobles que roturiers : savoir de chaque ménage entier de ceux de Plouguiel, un demi boisseau de froment, comble mesure de Tréguier, et un quart de boisseau de froment sur chaque veuf ou veuve ; et dans la Paroisse de Plougrescant, un quart de boisseau de gros bled. Et si les passagers (passeurs) qui servent aux dits passages s'avisent d'exiger d'autre droit ou coutume, soit de lait ou autrement, c'est sans la connaissance ni l'authorité des avouants, lesquels en ce cas déclarent les désavouer ». Il semble qu'en 1785, ce droit de passage était repris par l'Evêque, les Kerousy ayant quitté la région. D'après le livre de comptes de ce prélat, on remarque que le passeur toucha cette année là 3 livres le 31 décembre et 3 livres au mois juin suivant. (Mme Chouteau).
le viaduc de Kerdeozer (1906), oeuvre de l'ingénieur Louis Harel de La Noé ;
des débris de voie romaine Tréguier à Plougrescant.
Voir " Informations diverses sur la ville de Plouguiel ".
ANCIENNE NOBLESSE de PLOUGUIEL
La seigneurie de Keraliou ou Keralio (Keraliou-Botsorhel au XVIème siècle) possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice. Propriété de Jean de Keralio (en 1434), Guillaume de Keralio (décédé en 1440), Jehan de Scliszon ou Clisson (suite au mariage de Jeanne de Keralio, fille de Guillaume, avec Jehan de Scliszon), Roland de Scliszon (vers 1483), Claude de Clisson (en 1583), Guillaume de la Motte (vers 1682), Rolland de Calloët (en 1702), Artur de la Motte (en 1759). Les Keralio portaient " D'or au léopard de sable " et avaient pour devise " Virtus sibi sola sufficit ".
La seigneurie de Kerousy (ou Kerousi) et ses deux annexes de Lesguiel et Ralévy possédaient jadis une moyenne et basse justice attestées des 1633. En 1378, un acte reconnaissait à Alain de Kerousy le droit d'épaves. Lors de la réformation en 1427, Yves de Kerousy est cité parmi les nobles de Plouguiel. La seigneurie est propriété de Raoul de Kerousy en 1481 et en 1535. En 1704, la haute et moyenne justice de Kerousy était possédée par Joseph-Marie Kerousy, propriétaire alors de Kerdauzer (ou Kerdeuzer) et de Lez Guiel (ou Lesguiel). Bizien de Kerousy était lieutenant général de l'amirauté de Bretagne (en 1483) et vice-amiral (en 1486) [Note : Le 22 février 1487, le duc François II lui demande " d'avitailler trois navires pour tenir la mer pendant deux mois ". Le 12 avril 1488, Bizien de Kerousy reçoit une lettre du Duc de Bretagne lui enjoignant de mettre à la mer " 10 navires chacun garni de sa barque pour tenir la mer et résister aux mauvaises et damnables entreprises que les François, nos ennemis et adversaires prétendoient faire par mer sur nous "]. François, chevalier de l'ordre, capitaine de Tréguier et député de la noblesse pour la réformation de la coutume en 1510 [Note : François de Kerousy embrasse le parti de la Ligue et se range sous la bannière de Guy Eder de La Fontenelle qui avait établi son quartier général au manoir de Kersaliou à Pommerit-Jaudy]. Les Kerousy portaient " D'or au lion morné de sable " et avaient pour devise " Tout pour le mieux ". Yvon Kerouzy, vivant en 1427, épouse Jeanne Arel. Jean et Jeanne de Barac'h sa compagne, sont les fondateurs en 1483 des Cordeliers de Tréguier. Louis de Kerousy, décédé dans son manoir de Kerhir (en Trédarzec) le 14 février 1669 est enterré en l'église paroissiale de Plouguiel selon sa volonté. En 1723, la branche aînée des Kerousy s'éteint par le mariage d'Anne-Marie de Kerousy avec Claude-François-Marie de Marbeuf, chevalier, conseiller au Parlement de Bretagne. Leur fils, Yves-Alexandre de Marbeuf, archevêque de Lyon est dépositaire de leurs biens au moment de la Révolution.
La seigneurie de Kervégan (ou Kervégan-Kermézen). Propriété de Jean de Kerbouric (en 1569), de Philipe Lorans, époux de Marie Adam (en 1572), de Louis de Kermel, époux de Louise de Botloy (en 1592) et d'Yves de Kermel (en 1737).
La seigneurie de Leshildry ou Lesquildry, possédait jadis un droit de moyenne et basse justice qui est unie à celles de Donnant, Kerfiet et Kerdeval en 1766. Propriété d'Olivier de Lezhildry (en 1515), de Louis de Lezhildry (fils de Jean et d'Anne Loz), époux d'Aliette de Boiséon puis de Péronnelle de Bégaignon (vers 1575) et de Gilles Jacques Pierre Trécesson de Carné (en 1750).
La seigneurie de Fief du Chapitre (alias la seigneurie de Plouguiel et Plougrescant) possédait jadis une haute justice et s'étendait sur les paroisses de Plouguiel et Plougrescant. Cette terre, qui appartenait à l'origine à Olivier de Blois, avait été donnée au chapitre du collège de la cathédrale de Tréguier par le duc Jean V après sa confiscation en 1420 et le décès de Henri du Parc en 1423 qui en était devenu propriétaire. Cette donation au chapitre de la cathédrale de Tréguier est confirmée par un acte daté en 1429 et réitéré en 1440.
En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnées à Plouguiel la seigneurie de Querallio et Lezarnam au sieur de Querallio Arthur (50 livres), la seigneurie de Quervegam au sieur de Quermezen Kermel (10 livres), la seigneurie de Kerouzy et Lesquiel au sieur de Kerousy (30 livres), la seigneurie de Ravilly ou Ralevy (30 livres).
Lors de la Réformation des fouages de 1426, les nobles suivants sont mentionnés à Plouguiel : Yvon de Kerousy, Olivier Leshildry, Pierres du Coetdon, Alen Dollo, Guillaume du Tertre, Guillaume Kerencoz, Guillaume de Keralliou, Yvon Henriot, Alen Ninon. On y mentionne aussi le manoir de Ker Ranir (appartenant à Rolland l’Arbalétrier, exploité par Yvon Nichol), Lis Quiel (appartenant à Olivier Arrel, exploité par Olivier le Blouch), Ker Denzer (appartenant à Yvon de Kerousy, exploité par Jehan Elou), Roch Du (appartenant à Guillaume de Keralliou, exploité par Estienne Milon), Ramrch (appartenant à Yvon de Kerousy, exploité par Jehan Loison), Kerdaneau (appartenant à Louis de Botloy, exploité par Jehan Juquel), et les manoirs de Loys ou Louis de Botloy (exploité par Jehan Mellou), de Jehan Fraval (exploité par Jehan Riou), de Yvon Henriot (exploité par Alen Guiloyc), de Alain Dollo (exploité par Yvon le Seguelyan), de Guillaume Penenploe (exploité par Jehan Boulic). On y mentionne aussi plusieurs lieux-dits : Penengoez, Kerentrez, Kerenmorvan, Pen en Bloe, Les Cleuz, Kerannou.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 10 nobles de Plouguiel (il y en avait 7 en 1426) :
Alain CADOELLAN (10 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Tudual DU TERTRE (70 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan KERNECH (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Tudual KEROUSY de Pratamout (30 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Raoul de KEROUSY de Kerousy (300 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie dordonnance ;
Roland LE LONGUER (30 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
LES HILDRY de Leshidry (200 livres de revenu) : comparaît en Homme darmes ;
Guillaume MONTENIL (20 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Prigent PEAN (200 livres de revenu) : comparaît en Homme darmes ;
PENENBLOE (25 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer.
Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Ploegueil (Plouguiel) sont mentionnés :
- Ollivier Lesquildry pour Jacques son père homme d’armes comparu à quatre chevaux et harnois blancs deux arcs à brigandines salade espée et partisane et le paige.
- Christofle de Kerousy sieur de Kerousy appellé s’est comparu Guillaume du Tertre "lequel a dit ledit de Kerousy estre occupé au parlement de ladite dame et à celle cause est empesché de comparoir et messire Ollivier de Sclisson chevalier lequel a dit ledit de Kerousy estre occupé au service de ladite dame et partant excusé et a esté enioint audit du Tertre faire audit de Kerousy se trouver au prochain mandement garny de gens et chevaux et harnois pour servir en estat d’homme d’armes à lance fournie".
- Henry Kerlinech pour Jean son père comparu à cheval en brigandine manche faudes salade banniere espée arc et trousse.
- Jean de la Riviere comparu à cheval en brigandine salade gorgeline et javeline "et luy est enioint dedans le premier mandement avoir arc et trousse".
- Christofle de Coethuon pour Jan Lestic comparu à cheval en brigandine salade banniere espée et javeline "et luy est enioint comparoir au premier mandement garny d’arc et trousse".
© Copyright - Tous droits réservés.