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LES CANTIQUES (DISCAN) DE LA CHAPELLE DE PENHORS EN POULDREUZIC

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Chapelle Notre-Dame de Penhors à Pouldreuzic (Bretagne)

 

*** CANTIQUES ***

Deux cantiques bretons se chantent au sanctuaire de Penhors. Le premier est relativement ancien, et porte l'Imprimatur de Mgr Sauveur, vicaire général (16 septembre 1859). Le second, spécialement consacré aux marins fut édité en mai 1892, avec l'autorisation de M. le vicaire général Olivier.

*** LE VIEUX CANTIQUE ***
DISKAN

Pouldreuzic (Bretagne) : Le Vieux cantique (Discan), partie 1.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le Vieux cantique (Discan), partie 2.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le Vieux cantique (Discan), partie 3.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le Vieux cantique (Discan), partie 4.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le Vieux cantique (Discan), partie 5.

 

Le pardon de Notre-Dame de Penhors à Pouldreuzic (Bretagne)

*** LE CANTIQUE DES MARINS ***

Pouldreuzic (Bretagne) : Le cantique des marins (Discan), partie 1.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le cantique des marins (Discan), partie 2.

Pouldreuzic (Bretagne) : Le cantique des marins (Discan), partie 3.

 

LE NAUFRAGE DES " DROITS DE L'HOMME "

M. Kerlan, recteur de Pouldreuzic, écrivait en 1856 à Mgr Sergent : " ... Si cela vous intéresse, le vaisseau Les Droits de l'Homme, poursuivi par des navires anglais, est venu se jeter à la côte à un kilomètre de la chapelle de Penhors, sur la paroisse de Plozévet. Ou voit encore un de ses canons sur la grève en face de la chapelle ".

Le vaisseau Les Droits de l'Homme faisait, partie de l'escadre, qui, sous les ordres de Hoche, quittait Brest sur la fin de décembre 1796 pour une expédition en Irlande.

La tempête ne tarda pas à disperser les navires. Après avoir croisé huit jours sur les côtes d'Irlande, Les Droits de l'Homme regagna les eaux françaises. Le 13 janvier 1797, il se trouvait à 25 lieues des cotes de France, par le travers de Penmarks, quand il fut contraint au combat par deux vaisseaux anglais, L'Indéfatigable et l'Amazone. Après 13 heures de lutte, le vaisseau français échoua dans la haie d'Audierne devant Plozévet. Voici le recit du naufrage, emprunté au rapport officiel adressé au Directoire par le citoyen Lacrosse, commandant du navire [Note : Les canons de Plozévet, Revue de Bretagne et de Vendée, 1887, tome 1, p. 424-437].

« J'échouai le 25 nivôse (14 janvier) à sept heures du matin dans la baie d'Audierne, vis-à-vis de Plozévet. Mon premier soin fut de mettre les canots légers à la mer : les deux premiers furent emportés par la force des lames avant, que personne pût s'embarquer, et ils furent jetés à la côte où nous les vîmes se briser sur la chaîne de roches qui la bordait. J'essayai d'envoyer un raz fait avec les vergues de rechange, sur lequel je fis frapper une haussière pour établir ainsi un va-et-vient, mais le poids de cette corde empêchant le raz d'aller assez vite à la côte, les lames emportant ceux qui étaient dessus, la corde fut coupée et je me vis privé de cette ressource. Lamandé, mon maître-voilier, aussi brave homme qu'excellent nageur, s'offrit à porter à terre une ligne de loch, sur laquelle on eût fait filer une plus forte manœuvre. Il le prit en effet, mais rendu à une certaine distance du bord, il fut forcé de l'abandonner, étant en danger de périr. Je tentai. encore d'envoyer des officiers avec des raz, tout fut inutile, elle était ou coupée par les hommes qui se sauvaient ou par les rochers.

Nous passâmes ainsi la première journée, manquant d'eau et de vivres, la cale s'étant remplie, trois heures après avoir touché, par les lames qui déferlaient avec furie sur l'arrière et qui avaient enfoncé toute cette partie.

Le 26 (15 janvier), on construisit encore des raz, sur lesquels j'engageai les personnes qui savaient nager à s'embarquer. J'en vis plusieurs arriver à terre, dont je n'étais éloigné que d'un quart de lieue, mais j'eus la douleur d'en voir périr plusieurs sans pouvoir leur donner aucun secours. On mit cependant le grand canot à la mer ; vingt-cinq à à trente hommes s'y embarquèrent et arrivèrent heureusement à terre.

Le troisième jour on essaya de mettre la chaloupe à l'eau avec deux tronçons de mât, on réussit dans cette pénible opération. Je la destinais à sauver les blessés, deux femmes et six enfants que j'avais pris sur le bâtiment anglais La Calypso, et je les fis embarquer avant que la chaloupe fût totalement à l'eau ; tout ainsi disposé on amena les caillornes. Dans le même temps, malgré les efforts de mes officiers, soixante à quatre-vingts hommes s'élancent dans la chaloupe, une lame la soulève, la porte avec violence contre le vaisseau, le côté se brise, tout est englouti dans les flots. Quelques-uns regagnent le bord, mais le brave Chatelain, lieutenant de vaisseau blessé au bras droit, Joubert et Muller, enseignes de vaisseau aussi blessés, mon maître d'équipage, Tonnerre, blessé à la cuisse, périssent dans cette occasion...

Le lendemain, les vents d'Ouest qui régnaient encore, rendaient tout secours impossible. Enfin, dans la nuit du 27 au 28 (16, 17 janvier), ils passèrent à l'Est. A la pointe du jour, nous perçumes cinq chaloupes venant d'Audierne, on y embarqua le reste des blessés et environ cent hommes... A midi, le cutter l'Aiguille nous ayant accosté, prit à peu près trois cents hommes. Chacun se précipitait à l'envie pour éviter les horreurs d'une mort que la soif et la faim rendaient inévitables.

A quatre heures, le cutter étant chargé ainsi que les embarcations de pêche, ils s'éloignèrent, me laissant avec environ quatre cents hommes, les citoyens Prévost-Lacroix, mon second, Elouin, enseigne de vaisseau, et Bourlot, capitaine d'artillerie de la deuxième demi-brigade de marine, luttant, contre la mort, épuisés de fatigue et de besoin. On m'avait envoyé une vingtaine de bouteilles d'eau, ce secours me rendit à la vie, ainsi qu'une vingtaine d'infortunés tombés en défaillance. C'était trop peu pour les besoins pressants d'un aussi grand nombre d'hommes ; la nuit étant très froide, sans cesse mouillés, le délire s'empara de plusieurs de ceux qui me restaient, une fièvre ardente les dévorait. Soixante hommes expirèrent dans les convulsions les plus affreuses.

Le cinquième jour, le 29 (18 janvier), parut enfin ; le cutter l'Aiguille et la corvette l'Arrogante s'étant approchés, nous nous embarquâmes à bord de ces deux bâtiments. A une heure de l'après-midi il ne restait plus personne à bord du vaisseau Les Droits de l'Homme, le citoyen Prévost-Lacroix étant resté le dernier pour faire jeter les hommes à la mer [Note : Toutefois il ne le fit qu'après leur avoir fait rendre les derniers devoirs, et il ne quitta le bâtiment qu'après s'être assuré par lui-même que personne n'avait été abandonné].

... Le vaisseau est échoué sur le sable, ayant à bord sa batterie de trente-six, il n'a touché sur aucune roche... il est non loin de la frégate anglaise l'Amazone, échouée une demi-heure avant moi... Sur 1350 hommes que j'avais à bord, 900 à 1000 sont sauvés... ».

Ajoutons à ce tragique récit, le trait suivant, non moins tragique, consigné par M. Kerlan, recteur de Pouldreuzic (1855-1872), et qu'il tenait sans doute de la tradition.

« Un marin aux formes herculéennes, un de ces loups de mer, dont la tempête semble l'élément, ne craignit pas de s'élancer au milieu des vagues mugissantes, pour aller au secours de ses compagnons, épars sur les rochers ou trop faibles pour lutter contre les flots. Pendant que ses bras nerveux fendent la lame, on voit briller entre ses lèvres la lame effilée d'un couteau-poignard. Quand il a saisi un naufragé, de la main gauche il le soutient, et regagne le rivage. Mais si le compagnon d'infortune est un fardeau trop pesant, si, dominé par la peur, il appréhende l'habile nageur d'une étreinte trop vive, alors la main dont ce dernier se sert pour nager prend le poignard qui brille entre ses dents, les flots se ferment un instant sur les têtes des deux hommes, puis l'un des deux reparaît, laissant derrière lui une traînée de sang, sa bouche a ressaisi le couteau poignard et de ses bras dégagés il nage vers un nouveau récif où il trouvera de nouveaux sauvetages ou de nouvelles victimes » (Archives de l'Evêché).

(M. Pérennès).

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