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HISTOIRE DE LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE PENHORS A POULDREUZIC

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Chapelle Notre-Dame de Penhors à Pouldreuzic (Bretagne)

*** AVANT LA REVOLUTION ***

Dès 1540, les titres du prieuré de Locmaria de Quimper mentionnent la chapelle de Penhors [Note : Arch. dép. Prieuré de Locmaria, 27, H., 27 60, 61, 62, 63, 64]. La prieure de ce monastère avait droit de fief et de " seigneurie " sur plusieurs portions de la paroisse de Pouldreuzic, notamment sur le terrain où se trouve notre chapelle.

Elle jouissait du droit de placer ses armes dans la maîtresse-vitre qui, en 1667, était composée de deux jours, séparés par un jambage de pierre de taille. Dans l'un de ces jours était le Père Eternel et au-dessous, sainte Anne avec la sainte Vierge et l'Enfant-Jésus ; dans l'autre, on voyait un ecclésiastique en chape, à genoux, présenté par un Saint. Le deuxième jour était surmonté de trois soufflets : le premier chargé de France et de Bretagne ; le second d'argent à l'aigle éployée de sable ou à deux têtes, le tout d'ancienne gravure et verre ; le troisième de verre blanc.

Au lambris de la chapelle, il y avait aussi, au-dessus des extrémités du maître-autel, deux aigles peints, de même forme que le précédent.

L'aigle éployée de sable appartenait aux armoiries de la famille Courtois ou Le Courtois qui habitait le manoir de Kerardelec en Pouldreuzic [Note : Note de M. G. Monot qui nous signale un Jehan Courtois, noble, à la réformation de 1426, à Pouldreuzic, un Henry Le Courtois, noble, à celle de 1444. Le manoir de Kerardelec appartenant au sieur de Coabic, du Courtoys et de Neiscaouen].

A titre de propriétaire de fief, le prieuré de Locmaria possédait, dans la chapelle de Penhors, près et joignant la balustrade du maître-autel, un banc et accoudoir qui lui furent vainement contestés en 1655 et 1667 devant le siège présidial de Quimper par Jean Le Torcol, sieur de Kerdour, en Plomelin, qui possédait le manoir de Kerangoff, en Plovan, à 1500 mètres sud-est de la chapelle de Penhors [Note : Ce Jean Le Torcol, nous écrit Monot, était l'arrière petit-fils de François Le Torcol qui avait épousé Jacquette Treffranc de Plovan. Jean Le Torcol possédait aussi un manoir à Kerguivit, en Pouldreuzic. Il contesta en 1667, à la prieure de Locmaria, la propriété des deux aigles qui se trouvaient à la chapelle de Penhors].

Le jugement obtenu en 1667 du Présidial de Quimper par la prieure Marguerite de Bréhant condamna les sieur et dame de Kerdour à retirer de la chapelle un banc qu'ils y avaient placé, et à restituer les deniers qu'ils avaient perçus sur les marchandises étalées à Penhors les jours de " pardon ".

22 septembre 1641. — Bail à ferme pour cinq ans consenti par Jacques Le Goff, fabrique de Penhors, à Yvon Gourret, des terres et héritages appartenant à la chapelle aux issues des villages de Penhors et dépendances pour en payer par an, à la Saint-Michel, une mesure comble, de froment, une mesure comble de fèves, quatre mesures et demie comble d'orge, cinq sols tournois, et en outre acquitter les charges (Arch. dép. 27, H. 62).

8 mars 1662. Paul Le Roy, marguillier de la chapelle, approuvé au prône de la grand'messe par les manants et habitants de Pouldreuzic " pour home vivant, mourant et confisquant " [Note : Les biens de fabrique étaient de ceux que l'on appelait biens de main-morte, c'est-à-dire non sujets à mutation. Or, pour ne pas frustrer le seigneur dont la terre relevait, des droits à lui acquis à chaque mutation de vassal, la fabrique était tenue de lui donner un particulier à la mort duquel le seigneur pouvait recevoir les droits qui lui appartenaient. Elle devait donner au seigneur un " homme vivant, mourant et confisquant ".] reconnaît sur les terres de N.-D. de Penhors situées aux issues de Penhors-Huelaff, do Gourictou et de Grouinet, les droits seigneuriaux de messire Paul Gourgon de Gouandour, baron de Lescoulouarn, Logan, Plobannalec, Lambourg, et de dame Françoise du Dresnay, sa compagne.

28 septembre 1662. — Contrat de vente faite par Yvon Le Guével à Guillaume Le Guével, fabrique de Penhors, d'une maison située au village de Penhors, avec ses appartenances ; la dite vente faite pour 300 livres tournois.

2 octobre 1678. — Ce jour de dimanche, deux notaires royaux de Quimper sont présents au prône de la grand'messe célébrée à Pouldrenzic par messire Daniel Plouhinec, recteur, assisté de Jean Le Forestier, curé, et de Jean Jacq, prêtre. Sont là aussi les membres du corps politique : Jean Jacq, Guénolé Le Treut, tous deux du village du Menez, Jean Gourmellen de Kerhouron, Daniel Le Corre de Pennanguer, Guillaume Le Bars, Allain Nicolas, tous deux de Kergoï, Jacques Le Vigouroux, du bourg, Guillaume Le Corre, du manoir de Trégonven, Jean Le Stlaminec de Saoudua, Jacques Gouletquer et Daniel Thomas, tous deux du manoir de Kerhinec, Allain Loussouarn, de Trégoneter, Jean Le Bihan et René Nicolas de Lanvao, Jacques Plouhinec de Lannaraon [Note : Laëron (Lanaëron) en 1444].

L'assemblée traite la question du manoir de Trégonven donné par Jean de Névet au clergé, le 7 août 1740, pour servir de presbytère. La somme de 21 livres doit être versée aux héritiers du donateur, en raison du décès de Yves Le Hénaff " homme vivant, mourant et confisquant ", remplacé dans ses fonctions par Jacques Le Vigouroux du bourg.

Une autre question se pose. Le corps politique a eu un procès avec messire François Vidello, prêtre de Pouldreuzic. Les frais en ont été acquittés par Jacques Le Vigouroux, qui réclame la somme de 45 livres qu'il a avancée au général.

L'assemblée décide d'emprunter cette somme aux archives de la chapelle de Penhors, dont Daniel Thomas est le fabrique. Comme cependant, Jacques Le Vigouroux doit 18 livres à cette chapelle, on n'aura à lui verser que 27 livres (Arch. par. de Pouldreuzic).

1689. — Dans une déclaration faite aux commissaires du roi, Jeanne de Talhouët, prieure de Locmaria [Note : De 1689 à 1702] revendique les droits suivants : droit de dîme à la 30ème gerbe sur les lieux et village de Saoudua aux issues de Penhors ; droit de coutume aux issues de la chapelle et tous autres droits honorifiques ou de prééminences ; droits de lods, ventes et rachats sur les biens qu'y possèdent les fabriques de Roscudon en Pont-Croix et de Penhors ; droit de propriété d'une maison en ruines à l'orient de la chapelle, appelée " la maison de la dame de Locmaria ".

Près de cette maison, ajoute la déclaration, sont deux masures de pierre, l'une où l'on doit payer les cheffrentes, l'autre où l'on doit mettre les œufs.

Il est dû à la prieure de Locmaria 8 livres, 15 sols, 11 deniers, payables à la fête de Saint-Paban, 55 écuellées de frament, payables à la Saint-Mathieu, 7 gélines 1/2 [Note : La géline est un poulet], payables en janvier, 80 œufs payables à la Quasimodo.

18 janvier 1720. — M. Duret recteur de Pouldreuzic inhume au cimetière de Penhors " les corps des nommés François-Antoine de Castigues, contremaître dans le bâtiment de l'Annonciade de Marseille et du matelot nommé Rosier, de Marseille, les deux trouvés à la grève après avoir été noyés le jour avant au bord dudit l'Annonciade ". L'enterrement eut lieu " en présence de Monsieur Le Bot, prêtre de Plovan, du nommé Le Corre et au vu des matelots dudit vapeur et autres ".

1732-1737. — Litige entre messire Jean-Olivier Nicolas, recteur de Pouldreuzic et Jacques Le Pape, fabrique de la chapelle de N.-D. de Penhors au sujet du tiers des obligations et offrandes qui tombent dans la dite chapelle, tiers réclamé par le demandeur.

En ce débat, le général de la paroisse prend fait et cause pour le fabrique.

Voici le mémoire, présenté les 28 octobre et 5 novembre 1732, au Présidial de Quimper, par le recteur de Pouldreuzic :

" Supplie humblement messire Jean-Olivier Nicolas ... disant qu'il, est de maxime et de principe établi sur les lois canoniques et sur la jurisprudence constante des arrêts que les Recteurs sont de droit commun fondés à percevoir le tiers des oblations et offrandes qui tombent dans les églises de leurs parroisses, et on n'y connoît que deux exceptions que pour ce qui se donne dans les troncs des chapelles particulières et domestiques qui appartiennent aux prêtres desservants.

Il est également de la règle et du bon ordre que les marguilliers et particulièrement des églises et chapelles où il tombe des offrandes considérables, aient un livre ou cahier signé du recteur pour y marquer lesdittes offrandes, dont le fabrique se doit charger après les avoir compté en, présence du sieur recteur s'il s'y trouve. Sinon en présence d'anciens marguilliers ou autres personnes notables.

Et enfin, pour le plus grand bien de l'église et pour qu'on ne puisse imputer aucune fraude, il est dusage jusques icy observé dans la parroisse de Pouldreuzic comme dans les parroisses voisines de faire assigner et publier aux prochaines villes, bourgs et parroisses la vente des offrandes qui ne sont point en argent, comme bestiaux, volailles, bœure, linges, fil et autres choses semblables.

Mais le deffendeur [Note : Jacques Le Pape] se croist dispensé des loix établies pour les autres, il fait faire les questes dans les jours de pardon par les personnes à son choix, qui ne sont point de la parroisse et prend pour cela ses parents et alliez. Il emporte largent sans le vouloir compter, disant qu'il a de quoy répondre. Il ne veut pas que le supliant voye le cahier ou luivre qu'il dit avoir et donne pour toutes réponses qu'ayant prêté le serment à la visite en qualitté de fabrique, comptable de ses actions à aucun autre, il fait des ventes sourdes ou du moins qui peuvent passer pour telles, puisqu'elles ne sont point précédées de bannies ou publications et annonces qui avertiroient ceux qui voudront faire valoir, de sorte que les choses se donnent à vil prix à ceux pour lesquels le deffendeur a de la prédilection.

Le 8 septembre dernier, feste de la Nativité de Notre-Dame, qui est le principal pardon à Penhors ou la devotion, et les indulgences attirent un très grand nombre de peuple, le deffendeur prit des gens de ses parants et de hors de la parroisse pour laider à faire la queste et à recevoir les offrandes qui furent sy abondantes et si fortes qu'elles portoient à plus de six cent luivres. Les parroissiens murmurent de cette conduitte, disant avec raison que puisqu'il y avoit dans la parroisse des personnes d'une probité connue qui auoient passé par les charges et qui devoient aussi avoir l'honneur attaché à ce petit service il n'estoit pas bien de leur prefferer des étrangers tout comme il y avoit de l'affectation de la part du deffendeur à rechercher ses parants par prefference et que cela n’estoit point accouert de soupçon parce que sans toucher à sa probité on scavoit, que depuis peu il venoit, de perdre un procès considérable dans la jurisdiction de Pont-Croix.

A la fin du pardon, le même jour, le deffendeur emporta largent sans le vouloir compter ny porter sur son livret quoy que le suppliant len eut requis, il répondit qu'il compteroit cet argent et les feroit marquer par qui il le jugeroit à propos ; que ce n’estoit point l'affaire dudit suppliant, et le lendemain, 9 septembre, fit vendre comme il voulut les effets donnés en offrandes sans avoir fait bannies dans les villes, bourgs et parroisses des environs, de sorte que la vente ne fut pas aussy avantageuse qu'elle eut pu et deut estre, et les amys du deffendeur furent prefferés.

Tous ces abus obligent le suppliant à se pourvoir tant pour l'interest de la chapelle que pour ses droits particuliers.

Peut-être voudra ton luy objecter que depuis qu'il est venu à la parroisse de Pouldreuzic il n'a eu pour ses droits et soutiens à la chapelle de Penhors que quattre livres seize sols, et que quelqu'uns de ses prédécesseurs en ont uzé de la même manière.

Mais à cela la réponse serait prompte et l'objection facile à relever.

Car premièrement si le suppliant par des motifs de considération et de pitié n'a point voulu se faire paier exactement ce qui luy éteit deub pour le passé, ce n'est pas une raison de l'en priver et de luy faire perdre à lavenir ; et ny ayant que cinq ans, ou environ quil est recteur de Pouldreuzic, cela ne forme pas un temps assez considérable pour établir quelque prescription...

Secondement le fait des prédécesseurs du suppliant (dont il n'est pas assez instruit pour en pouvoir parler avec connaissance de cause) ne scauroit luy nuire et luy préiudicier, chacun agit pour soy et pour son temps comme bon luy semble… ».

Par manière de conclusion, le Recteur demande :

1°) que le fabrique lui remette le tiers des offrandes de la chapelle.

2°) Qu'il puisse chiffrer, numéroter el signer le cahier de Jacques Le Pape et que ce dernier compte les deniers en sa présence.

3°) Que Le Pape fasse dans les paroisses voisines les bannies accoutumées en ce qui touche les offrandes en nature.

4°) Que dans la réception des offrandes il se fasse aider, le cas échéant, par d'anciens marguilliers de la paroisse, de préférence aux étrangers.

5°) Qu'il lui soit accordé, à lui Recteur, comme tiers des offrandes du dernier pardon, la somme de 200 livres.

Dans une requête présentée le 9 janvier 1733, aux juges présidiaux de Quimper, le général de Pouldreuzic répond aux arguments exposés par le Recteur.

1. Le droit de percevoir le tiers des offrandes est fondé sur la possession ; or, ni le demandeur, ni ses prédécesseurs n'ont jamais été en cette possession, en ce qui regarde la chapelle de Penhors ; on leur a seulement donné une rétribution pour le service divin exercé dans la chapelle aux jours de la Sainte-Vierge comme aux jours du pardon.

2. Le droit de chiffrer et numéroter les journaux des marguilliers revient, non au Recteur, mais au général de la paroisse. Cette numérotation se fait devant les notables et anciens marguilliers, mais loin de s'opposer à ce que le Recteur y assiste, le général le prie de vouloir bien prendre cette peine.

3. Le Recteur invité par Le Pape à venir voir compter les recettes, le lendemain du pardon, refusa d'y aller.

4. Pour faire sa cueillette le fabrique ne prit avec lui que des notables, et le général ne peut qu'approuver sa conduite.

5. En ce qui concerne la vente des effets donnés en offrande, Le Pape, par ordre du Recteur, la fit publier à Pont-Croix. Huit jours après le pardon, cette vente eut lieu à Penhors et à la chapelle du Loch en Lababan en présence du sieur Recteur qui écrivit de sa main sur la feuille tous les articles de la vente (Arch. du Fin., Présidial de Quimper, Procédures civiles B, n° 525).

Nous ignorons le dénouement du procès.

13 mars 1734. — Extrait des archives paroissiales de Pouldreuzic : " Le 13ème jour du mois de mars 1734, est décédé à Penhors en cette paroisse chez les nommés Hervé Le Quéméner et Jeanne Burel tenants cabaret, François ou Michel Guilbo du diocèse de Nantes, matelot embarqué dans le navire La Veine de Nantes qui a fait naufrage à la côte de Penhors, lequel navire. estoit commandé par monsieur Martin, capitaine, le dit Guilbo mort de maladie pendant le cours de laquelle il a été confessé et mis en Extrême-Onction par le soubsignant recteur et a esté son corps le lendemain inhumé dans le cimetière de Notre Dame de Penhors par messire Jean Le Phué, prêtre de Pouldreuzic en présence de Allain Le Bolzer, Hervé Le Briec et de Jeanne Burel qui ne savent signer.  Signé : J.-O. NICOLAS, recteur de Pouldreuzic ".

1750. — Réunion du corps politique. Cariou, fabrique de l'église paroissiale de Pouldreuzic rappelle aux délibérateurs que cette église fut entièrement écrasée par un coup de foudre, il y a quelques années. Pour la reconstruire, on a mis à contribution les épargnes de l'église et des chapelles. En ce qui touche le pignon d'occident et le clocher " l'ouvrage est resté imparfait à défaut d'une flèche, et cette imperfection fut causée par l'épuisement des fonds. Aujourd'hui les épargnes se trouvent, assez fortes pour finir et parachever le dit ouvrage... ".

La flèche fut construite en 1755-1756.

3 décembre 1763. — Extraits des registres paroissiaux de Pouldreuzic : " Le troisième jour de décembre 1763 a été enterré par le soussigné dans le cimetière de la chapelle de Penhors un cadavre du vaisseau Le Diamant de Nantes, naufragé à la côte de Pouldreuzic [Note : Ce navire jaugeant 150 tonneaux venait du Cap-Français. Le capitaine et 23 hommes d'équipage sur 25 furent noyés], en présence de Yves Le Borgne, de Jacques Quénet, de René Autret, de Jean Le Vigouroux qui ont déclaré ne savoir signer. Le tout du consentement de messieurs les officiers de l'Amirauté de Quimper. Signé : Ronan LE GUELLEC, recteur ".

18 juillet 1777. — Soeur Marie-Anne Le Rouge du Guerdavid, prieure de Locmaria [Note : De 1766 à 1791] afferme pour neuf ans à Guillaume Plohinec, demeurant à Saoudua en Penhors, " la dixme qu'elle est en droit de lever en la paroisse de Pouldreuzic à la trente-troisième gerbe sur la totalité du village de Saoudua... comme aussy le droit de coutume à Penhors le jour du pardon de la chapelle qui se trouve le huict septembre" Plohinec s'engage à payer à la prieure 9 boisseaux de froment, 2 combles blé noir et 27 livres en argent (Arch. dép. Prieuré de Locmaria, 27, H. 27).

12 Juin 1789. — Ferme consentie par la même prieure pour sept ans, à Jean Le Vigouroux du bourg de Pouldreuzic : la dîme à la 30ème gerbe sur la totalité du village de Saoudua et le droit de coutume à Penhors le jour du pardon.

 

*** PERIODE REVOLUTIONNAIRE ***

8 septembre 1793. — Incident à propos de la chapelle de Penhors. Il nous est révélé par la lettre suivante adressée au Département par l'abbé Le Guellec, intrus de Plovan.

« Peumerit, le 8 septembre 1793. Citoyens administrateurs,
Etant prié par le citoyen curé de Plovan d'aller dire la messe à Penhors en Pouldreuzic le 8 du courant, je me suis rendu à Penhors, le dit jour ; à mon arrivée j'ai trouvé la porte de la chapelle fermée, sur le champ, je me suis transporté chez le Maire que j'ai rencontré, dans la route accompagné d'autres officiers municipaux. Je lui ai demandé les clefs de la chapelle en présence de deux témoins. Il m'a répondu qu'il ne me les donneroit pas ; je lui ai fait la remontrance amicalement, qu'il y avoit un décret qui lui enjolgnoit de me donner les clefs afin que je puisse y dire la messe, à laquelle il était fort le maître de ne pas assister. Il m'a répondu derechef que ce décret n'avait pas encore été passé à la municipalité de Pouldreuzic. C'est à vous, citoyens administrateurs, a vous disculper de cette atroce calomnie. Enfin, pour dernière raison, il m'a dit que vous aviez défendu expressément d'en ouvrir la porte à personne. A cela j'ai répondu que puisque l'église n'était pas encore dépouillée des objets relatifs aux offices divins, qu'on pouvoit y dire la messe pour satisfaire à la dévotion de plus de huit cent personnes qui l'espéroient
[Note : Le 8 septembre était le jour du pardon]. Il a constamment dit qu'il ne donneroil pas les clefs. Je lui ai dit pour dernière réponse qu'il heurtoit ouvertement l'opinion de huit cent personnes au moins et que j'en avertirai l'Administration ou même la Convention, s'il en étoit besoin.

Le bruit court que les prêtres Dieuleveut et Kerdréac'h étoient dans l'église, et qu'ils avoient dit la messe avant le jour. Plusieurs impatients de ne pouvoir rentrer dans l'église vouloient briser la porte. Je leur ai représenté, qu'on ne devoit rien forcer et que les bons patriotes devoient donner l'exemple de la douceur chrétienne quoiqu'on les traite d'excommuniés et de payeras.

Vous pèserez ces raisons, et j'espère que votre sagesse et patriotisme y trouveront un remède.

Je suis, citoyens administrateurs, votre concitoyen. GUELLEC, curé de Plovan » [Note : L'abbé Le Guellec fut converti par MM. Dieuleveut et Kerdréac'h Il rétracta son serment, le dimanche de Quasimodo, 12 avril 1795, à Plovan, devant les paroissiens assemblés (Manuscrit Boissière, p. 146)].

5 nivôse an III (25 décembre 1794). — A onze heures du matin, un piquet de chasseurs de Doué [Note : Douai] conduisait au Directoire du district de Pont-Croix deux individus de Pouldreuzic nommés Allain Le Gall, père et fils, et déposait sur le bureau une lettre dont voici un extrait :

" Pouldreuzic, 4 nivôse an 3 de la République une et indivisible.

Le commissaire civil de l'administration du district de Pont-Croix aux citoyens ses collègues.

Malgré un arrêté de l'Administration qui rend la municipalité de Pouldreuzic dépositaire des clefs de la chapelle de Penhors le citoyen Michel Le Gall l'a eu jusqu'à ce jour à sa disposition. Informé de l'inexécution de votre arrêté, j'ai requis un officier municipal et 5 volontaires de se rendre à Penhors, d'extraire de la chapelle tous les objets du culte qui s'y trouvent, de m'en apporter les clefs et de fouiller chez le citoyen Le Gall pour s'assurer qu'il ne reste point d'effets aux usages des églises. A leur retour, ils m'apportent les clefs de la chapelle, cinq cierges rompus, une clochette, une couverture d'autel, plusieurs rubans rouges aux 3/4 usés, un livre intitulé Graduale Missarium et quelques reliques. Le tout a été trouvé dans la chapelle.

En ouvrant le Graduale j'ai trouvé sur les feuillets au commencement et à la fin des réflexions en prose et en espèces de vers français et bretons signés Jacques Le Gall sous-diacre qui m'ont paru l'ouvrage d'un cerveau parvenu au dernier degré du fanatisme. Ayant su dans le jour par la voix de son frère qu'il travailloit chez lui, j'ai requis un détachement de 50 hommes pour l'aller prendre ce soir vers 7 heures. Mais quelle a été ma surprise. Le citoyen Mauriec à son retour de l'expédition m'annonce que malgré les fouilles les plus exactes faites dans sa maison, il ne l'a pas trouvé. Il m'a amené son père et son frère que je vous fis conduire avec les effets trouvés dans la chapelle de Penhors.

Vous prendrez à leur égard le parti que la Sagesse vous suggérera ".

En séance tenue à Pont-Croix, le 5 nivôse an III le Président, à la réquisition de l'agent national, fit subir un interrogatoire aux deux prévenus.

" Interrogé comment la clef de Penhors s'est trouvée chez lui, alors qu'un arrêté chargeoit la municipalité d'en être dépositaire — A répondu que c'est Guénolé Lotridou, maire de Pouldreuzic qui l'a laissé chez lui.

Interrogé s'il alloit souvent du monde à la chapelle de Penhors. — A répondu qu'on y faisoit quelques fois la prière les jours de dimanche.

Interrogé si son fils alloit à ces assemblées. — A répondu non.

Interrogé comment son fils a porté sur un livre trouvé dans la dite chapelle des passages respirant le fanatisme. —A répondu qu'il l'ignoroit, au surplus que le Maire ne lui a remis la clef que depuis le 8 septembre dernier.

Interrogé s'il avoit connaissance qui se faisoit des nôces clandestines et illégales à la chapelle de Penhors. — A répondu que non.

Interrogé s'il avoit remis la clef à d'autres qu'au Maire. — A répondu que n'ayant pas eu d'ordre qui le lui défendit, il l'a remise à différentes personnes.

Interrogé quelles sont les personnes à qui il a le plus souvent remis les clefs de la dite chapelle. — A nommé François Bozec de Penhors et le fils de Jacques Dréau de Grouinec en Lababan.

Interrogé si le fils Le Dréau ne s'est pas nouvellement marié. — A répondu que oui.

Allain Le Gall, fils, a fait la même déclaration que son père ".

Le Directoire arrêta que les dits Allain Le Gall, père et fils seraient conduits provisoirement à la maison d'arrestation de Pont-Croix [Note : Allain Le Gall fut élargi le 20 nivôse suivant] et qu'il serait décerné un mandat d'arrêt contre François Bozec de Penhors et le fils de Jacques Dréau de Grouinec en Lababan, et contre le maire, l'agent national et les officiers municipaux de Pouldreuzic [Note : Arch. dép. District de Pont-Croix. Délibérations du Directoire du District, n° 7. fol. 156, 157].

8 nivôse an III. (28 décembre 1794). — Interrogatoire au tribunal de Pont-Croix, du maire, des officiers municipaux, et de l'agent national de Pouldreuzic.

" Les officiers municipaux interrogés pourquoi ils avoient remis les clefs de la chapelle de Penhors, ont répondu que le Maire seul les avoit remises sans consulter la municipalité.

Le Maire interrogé pourquoi et à quelles intentions il avoit remis les clefs a déclaré que le jour cy-devant pardon, le 8 septembre 1794 (V S.) des citoyens ayant demandé l'entrée de l'église pour dire leurs prières, il leur ouvrit les portes et chargea Le Gall fils de prendre les clefs.

Interrogé s'il y avoit eu messe, a répondu que non.

Interrogé s'il a connoissance que Le Gall, sous-diacre, ait exercé des pratiques religieuses, a répondu qu'il n'en n'avoit pas connoissance.

Leur ayant observé que le citoyen Maubras, sous-commandant temporaire passant en tournée de ce cotté près la ci-devant chapelle de Penhors l'été dernier, apperçut dans le cimetière un grand nombre de citoyens et citoyennes habillés suivant l'usage des ci-devant dimanches et jours de folies, et qu'une femme lui dit qu'ordinairement des prêtres réfractaires habillés en costume de campagne y disoient la messe et s'apperçut d'un peuple, immense sortant de l'église et y entrant environ 8 à 9 heures du matin ont répondu n'avoir aucune connaissance.

Interrogés que sont devenus deux calices des trois existants dans l'église de Pouldreuzic, ont répondu n'en avoir aucune connoissance.

Interrogés s'ils ont donné connoissance au peuple de la loi qui défend de loger les réfractaires et ennemis de la constitution, ont répondu que toutes les Décades ils ont donné connoissance de la Loi au peuple ".

Le Directoire... arrête :

1. De renvoyer à leurs fonctions les officiers municipaux de Pouldreuzic.

2. Qu'à la diligence des dits officiers municipaux et de l'agent national, les portes de la chapelle de Penhors seront maçonnées à commencer dans trois jours au plus tard, et, que les dits officiers municipaux surveilleront tout rassemblement contraire aux Lois et feront notamment arrêter tous les prêtres réfractaires ou ecclésiastiques ou déserteurs qui en seroient l'objet, le tout sous leur responsabilité.

3. Copie des réponses des officiers municipaux sera remise au Comité de surveillance pour veiller au maintien des meilleurs ordres dans cette partie du Ressort et prendre telles mesures qu'il jugera vers les prêtres réfractaires ou leurs fauteurs [Note : Arch. dép. District de Pont-Croix. Délibérations du Directoire du District, n° 7. fol. 159].

16 prairial an III (4 juin 1795). — Ce jour-là fut vendue la chapelle de Penhors, " construite de pierres de taille, couvertes d'ardoises et en bon état, son cimetière contenant sous fond, compris celui sous l'église, treize cordes et demie, et une croix en pierres de taille, en dehors d'icelui. Les dits biens situés en la municipalité de Pouldreuzic et formant un seul lot d'estimation, lequel, suivant le procès-verbal des experts en date seize pluviose dernier [Note : 4 février 1795] a été porté à la somme de trois cent trente livres ".

Au cours du premier feu, il a été offert par Le Breton, 600 livres, par Bizien 800 livres, par Boédec 900 livres, par Kérivel 1200 livres, par Bizien 1500 livres.

Quand fut allumé le second feu, la citoyenne Salza offrit 2000 livres, Hascoët, 2900 livres, Bizien, 3000 livres.

Pendant le troisième feu, Salza offre 3200 livres, Le Breton 3800, Gourret 3930, Vigouroux 4000.

Au cours du quatrième feu Gourret offre 4200 livres, Vigouroux 4325, Gourret 4350, Vigouroux 6000, Hascoët 6050, Vigouroux 6150.

Un cinquième feu a été allumé et Vigouroux est resté acquéreur pour 6150 livres [Note : Arch. dép. Q. Domaines, procès-verbaux d'adjudication, District de Pont-Croix n° 102, fol. 172, 183].

 

*** APRÈS LA RÉVOLUTION ***

26 germinal an XI (16 avril 1803). — Il ressort de l'acte suivant, daté de ce jour, que Jean Levigouroux acquéreur de la chapelle de Penhors, n'en était pas le vrai propriétaire. Il n'avait été, en cette occurrence, que le mandataire de la commune de Pouldreuzic.

« Devant les soussignés notaires publics duement patentés et exercant près le tribunal civil du quatrième arrondissement du département, du Finistère, furent présents : Ronan Hascoët fils, Allain Le Bozec, les dieux du bourg communal, Allain Strullu de Goridou, Yves Jolivet de Penhors, Jean Jaouen de Saoudua, Jean Le Goff de Kerazel, Jacques Goullequer de Keralever, et Michel Julien de Trozane, tous les susdénommés domiciliés de la commune de Pouldreuzic et en composant, le conseil municipal. d'une part.

Jean Jaouen et Marie Magdeleine Levigouroux sa femme, Laurant Legrunchec et Clémence Levigouroux sa femme, les quatre demeurant séparément au village de Kerilis Guideau sur la commune de Plovan, et ledit Greunchec agissant tant en privé que comme tuteur des deux enfants mineurs du défunt Daniel Levigouroux et Marie Bosser, Allain Le Burel et Margueritte Levigouroux sa femme, du lieu de Kergoz audit Pouldreuzic, et enfin Pierre Kernoa du lieu de Keruguel sur la commune de Lababan, ce dernier agissant comme tuteur de la fille mineure du défunt Daniel Donard et Marie Levigouroux d'autre part.

« Entre lesquels susdénommés est reconnu :

1° Que les dits Jean Jaouen et femme Le Grunchec... sont seuls héritiers de défunt Jean Levigouroux ;

2° Que ce dernier auroit au nom de la commune de Pouldreuzic comme délégué par les officiers municipaux dicelle aiors en fonctions acquis de la république tant la chapelle et cimitière de Penhors, que ses circonstances et dépendances le tout audit Pouldreuzic, ainsi que le reconnoissent lesdits parties et que le conste le procès-verbal d'adjudication dressé par le district de Pont-Croix dans le courant de l'an trois, et les parties déclarent n'avoir point actuellement entre mains ;

3° Que ledit feu Jean Levigouroux, adjudicataire, mais étant hors détat de payer par lui même et de ses propres deniers le prix de ladite adjudication, portant d'après la déclaration des dites parties, à la somme de six mille francs, assignats environ, lauroit en sadite qualité de délégué et de l'autorisation de sesdits délégant, faite prélever sur toute la commune, de manière que chaque habitant dicelle jaloux de conserver dans ladite chapelle ses droits lui transmis par ses ancêtres, se porta, non seulement volontier mais avec empressement et suivant les facultés a contribuer a lever la somme nécessaire pour payer le prix de l'adjudication de ladite chapelle, et le payement en fut alors fait par ledit feu Jean Levigouroux délégué, dans la caisse du receveur du district respectif, aux conditions et termes portés audit procès-verbal d'adjudication ;

4° Enfin qu'en conséquence de la vérité de tout ce que dessus, ledit adjudicataire n'en avoit que le nom et que n'ayant jamais été propriétaire de la dite chapelle, cimitière et circonstances et dépendants, il n'avoit pas pu en transmettre la propriété à sesdits enfants et héritiers, ni ces derniers la prétendre. D'après ces reconnaissances, et lesdits membres du conseil municipal se trouvant dans le cas le plus urgent de pourvoir a un cimitière supplémentaire, ainsi que le conste leur procès verbal de délibération du vingt-deux pluviose dernier, étoient sur le point de faire citer en justice lesdits enfants et héritiers dudit feu Jean Levigouroux, pour se voir débouter de leurs fausses prétentions dans ladite chapelle et dépendances et être condamné a en faire cession et abandon aux habitants dudit Pouldreuzic qui en sont les vrais propriétaires comme en ayant payé le prix ; mais ces menaces étant parvenus jusqu'aux dits Jean Jaouen et femme Legrunchec et ledit Pierre Kernoa, ces derniers, pour éviter les frais d'un procès qui auroit pu leur être aussi ruineux que disgracieux, ont prié lesdits Hascoët, Bozec et autres membres du conseil municipal de s'arranger avec eux à lamiable... Ils reconnoissent par le présent que les habitants de Pouldreuzic sont les seuls et vrais propriétaires de la chapelle de Penhors, cimitière et autres dépendances... Comme ledit feu Jean Levigouroux auroit fait plusieurs voyages, dépenses et réparations pour et à cause de ladite chapelle et qu'il ne devoit en supporter que sa part comme chacun des autres habitants, il a été convenu et accordé entre parties qu'il lui étoit du pour indemnité et une fois payé une somme de 200 francs... et lors dudit payement s'obligent ledit Jean Jaouen et femme de déposer dans les archives de la municipalité dudit Pouldreuzic tant ledit procès verbal d'adjudication que les quittences et autres titres de papier qu'ils ont ou pourroient avoir en mains concernant ladite chapelle et dépendances... lesdits tuteurs promettant de faire au besoin ratifier le présent par leurs dits mineurs à leur majorité ... » (Archives paroissiales de Pouldreuzic).

28 août 1804 (10 fructidor an 11). — Lettre de M. Le Gall, maire de Pouldreuzic à M. Larhantel, vicaire général : " Nous avons dans cette commune une chapelle, la chapelle de Penhors, le cimitière de cette chapelle a toujours servi aux sépultures, et nous est d'autant plus nécessaire que le cimitière de votre église principale est absolument insuffisant, nous en demandons la conservation " (Arch. de l'Evêché).

29 août 1804. — Déclaration de M. Le Gall : " Je soussigné certifie que les héritiers de Jean Levigouroux, acquéreur de la chapelle de Penhors, par une transaction sur procès du 29 germinal an XI de la République, ont au rapport du citoyen Le Moan, notaire publique, cédé à la commune de Pouldreuzic la dite chapelle pour en jouir en toute propriété et comme avant nos Révolutions " (Arch. de l'Evêché).

16 mars 1813. — M. Le Tutor, desservant, écrit à M. Le Clanche, secrétaire de l'Evêché : « Il n'y a dans la paroisse de Pouldreuzic qu'une chapelle, appelée chapelle de Penhors ; elle est très nécessaire à conserver » (Arch. de l'Evêché).

1827. — M. Lunven, recteur, fait ériger une croix dans la palue de Penhors.

1836. — Une somme de 475 francs est affectée à la réparation de la toiture de la chapelle.

19 janvier 1840. — Voici le tarif des sépultures à Penhors établi par le Conseil de Fabrique :
Grand enterrement avec messe ....... 7 francs 50.
Grand enterrement sans messe ....... 5 francs 25.
Petit enterrement sans messe ....... 3 francs 75.
Messe de dévotion, dite à Penhors ....... 3 francs 50.

20 février 1850. — Le Conseil décide que l'on doit avertir préalablement le sieur Pascal Bourdon de rendre ses comptes en qualité de fabricien de la chapelle en 1849, et, en cas de refus, l'obliger suivant la loi.

20 novembre 1855. — Réuni en séance extraordinaire, le Conseil de Fabrique délibère au sujet du remboursement d'une rente censive que possède la chapelle de Penhors sur quelques parcelles de terre situées à Kérastel en Plonéour. Voyant la fabrique dans l'obligation d'accepter le remboursement, le Conseil autorise Jean Jaouen, trésorier, à percevoir la somme de 340 francs, montant de la rente, plus 60 francs pour arrérages de cette rente (Archives paroissiales de Pouldreuzic).

2 décembre 1856. — Dans une lettre adressée à Mgr Sergent, M. Kerlan, recteur de Pouldreuzic, nous donne quelques détails intéressants sur le pardon de Penhors :

« La fête patronale de cette chapelle se célèbre le 8 septembre, jour de la Nativité de la Très Sainte Vierge. Les paroisses de Plovan et de Peumerit sont dans l'usage d'y venir en procession le jour du pardon. Autrefois, la procession de la paroisse de Lababan y venait aussi, mais depuis quelques années, elle a cessé de venir.

Après vêpres, la procession se déploie sur la grève. Les croix et les bannières des paroisses de Pouldreuzic, de Plovan et de Peumerit sont réunies ; viennent ensuite les pèlerins qui ont fait vœu d'aller à la procession, un cierge à la main ; plusieurs la font nu-pieds et à corps de chemise. — Cette année, il y avait en cet état plusieurs jeunes gens, revenus du service, et de plus l'équipage d'un bateau de Penmarch, jeté à la côte par la tempête le jour de l'Ascension, tout près de la chapelle, sans avoir eu le moindre mal. — Après les pèlerins arrivent la statue de la Sainte Vierge, portée par des jeunes filles en blanc, et environnée d'étendards au chiffre de Jésus et de Marie ; ensuite des reliques portées sur un brancard par deux prêtres en tunique et dalmatique ; enfin le clergé tenant un cierge à la main.

On n'y vient pas en pèlerinage de très loin. Le pardon n'est plus aussi fréquenté qu'il l'a été autrefois ».

1859. — Deux cents francs sont employés à cimenter le clocher de la chapelle.

1863. — Le jour de la clôture de la mission, le 17 mai 1863, la procession de Lababan est venue au bourg de Pouldreuzic, afin de se rendre à Penhors. A une heure de l'après-midi la procession de Pouldreuzic et celle de Lababan réunies sont parties pour aller chanter vêpres à la chapelle. A l'issue des vêpres, on est revenu processionnellement au bourg. Procession magnifique, à laquelle prenaient part de nombreux fidèles des paroisses avoisinantes.

1867. — Un pavé de la valeur de 200 francs est posé dans la chapelle.

1870. — Considérant l'urgence des réparations à faire à la chapelle de Penhors, à la sacristie et au cimetière de ladite chapelle, le Conseil de Fabrique, réuni le dimanche de Quasimodo, 24 avril 1870, vote la somme de 1200 francs, à prendre sur les fonds en caisse de l'exercice courant, pour faire ces réparations, et désire qu'on y procède au plus tôt.

1871. — Le 10 août, M. Kerlan, recteur écrivait au vicaire capitulaire : « A la chapelle de Penhors, j'ai fait un pavé, un lambris et, une sacristie. J'y ai érigé une statue [Note : Cette statue est celle de la Sainte Vierge montée sur un piédestal, à quelque 300 mètres nord-ouest de la chapelle. La procession la contourne aux jours de pardon] et relevé un calvaire ».

1884. — Note de 600 francs pour repeindre le lambris de la chapelle, et en vue d'autres réparations urgentes.

1885-1886. — A de grosses réparations sont affectés les crédits de 1030 francs et de 366 francs.

1899. — Moal, recteur, fait encadrer la chapelle d'un mur de clôture.

1905. — La chapelle est foudroyée dans la nuit du 1er au 2 novembre 1905. La toiture qui vient d'être remise à neuf se trouve sérieusement endommagée. Largement éventré à la hauteur des galeries, le clocher est lézardé jusqu'au sommet. On se voit contraint de le descendre au plus tôt, pour le rebâtir.

1914. — Une procession eut lieu à Penhors au début de la grande guerre.

1919. — Le 25 décembre, pendant qu'à l'église paroissiale on chantait la messe, le clocher de la chapelle fut foudroyé et complètement détruit. Les cloches tombèrent, l'une dans l'église, l'autre sur la toiture, mais sans dégâts. De très grosses pierres furent projetées à 20 ou 30 mètres.

1923. — Lors de la mission prêchée par les Pères Capucins, la statue de Notre-Dame de Penhors fut transférée à l'église paroissiale et posée au-dessus du maître-autel. A la fin des exercices spirituels, placée sur un camion automobile, elle fut portée sur les routes de Quimper, de Plonéour et de Plozévet, puis ramenée à la chapelle.

1926-1927. — Après la chute de la foudre sur le clocher, en 1919, M. Pelleter, recteur, avec le concours de la municipalité avait procédé aux réparations d'urgence. Il fit refaire la chambre des cloches, les remettre en place, puis réparer la toiture et le lambris. Mais la restauration complète de la chapelle et la réfection du clocher ne furent entreprises que par M. Broc'h qui succéda, comme recteur, à l'abbé Pelleter.

Après avoir fait dresser par M. Mony, architecte à Douarnenez, les plans et devis à exécuter il lança à Pouldreuzic et Lababan, une souscription qui reçut un accueil des plus favorables. Les paroissiens de Plovan remirent directement leur aumône au bon M. Le Maréchal, leur recteur, grand dévot de Notre-Dame de Penhors.

Les pierres du clocher sorties des ateliers de M. Vaillant, marbrier-sculpteur à Quimper, furent mises en place par deux maçons de Pont-l'Abbé, sous la direction de M. Le Pape, entrepreneur à Pont-l'Abbé, et enfant de Penhors.

Le transport des pierres et des échafaudages fut assuré par M. Jean Hénaff, maire de Pouldreuzic.

M. Urbain Le Corre, ferblantier au bourg, se chargea de la mise en état des fenêtres et de la réfection des vitres.

A l'intérieur de la chapelle, les enduits furent appliqués par les couvreurs de Pouldreuzic : travail supplémentaire payé par M. le Maire.

Un spécialiste de Paris monta le paratonnerre.

En février 1926, l'architecte Prévoyait une dépense de 25.460 francs pour les travaux en vue. Le clocher cependant, jusqu'au mois de mai, resta sans adjudicataire.

M. le Maire fut alors autorisé à traiter de gré à gré avec M. Le Pape, entrepreneur à Pont-l'Abbé.

Le montant des travaux exécutés en 1927 à la chapelle de Penhors est de 34.000 francs, abstraction faite des sommes payées, pour les imprévus, par M. le Maire et M. le Recteur.

M. Broc’h versa à la caisse municipale les 11.000 francs, produit de la souscription qu'il avait lancée ; le reste de la somme fut fourni par le Conseil municipal, qui se montra très généreux.

(M. Pérennès).

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