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LA CHAPELLE DE SAINT-JEAN ANCIENNEMENT EN POULLAN-SUR-MER |
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Note : Le 14 juin 1945, Ploaré, Pouldavid et Tréboul sont rattachés à Douarnenez, par arrêté préfectoral.
Le culte de saint Jean-Baptiste a été étendu en Bretagne par les Templiers et les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont le développement est du XIIIème siècle.
La chapelle Saint-Jean de Tréboul fut restaurée de 1745 à 1747. C'est ce que rappelle l'inscription qui domine la porte principale : NOVEL COHENF 1746.
Le joli clocher gothique, remonté en 1746 sur un mur très épais, et aujourd'hui classé monument historique, témoigne de l'existence d'une chapelle primitive, que les archives mentionnent en 1596 et 1630.
L'édifice a 23 mètres de long sur 5 m. 50 de large (13 m. 50 au transept).
Au dessus du maître-autel, encadré de deux anges adorateurs, une niche renferme un vieux saint Jean-Baptiste avec son pagne et son agneau. Du côté de l'évangile, une sainte Marguerite est soutenue par un socle de granit décoré d'un écusson et de deux chouettes (sans doute les armes du seigneur de Neis-caouen : caouen signifie chouette) ; du côté de l'épître c'est la statue de l'archange Gabriel.
Dans le transept gauche, on aperçoit un vieux saint Jean-Baptiste qui n'a plus en main la longue croix qu'il portait jadis. Au transept de droite, c'est un superbe évêque, sans doute saint Corentin. Tout près, sur un autel latéral, repose la belle tête de saint Jean sculptée dans un plateau de bois. On la donne à baiser aux fidèles, le 24 juin, jour du pardon.
Le maître-autel est entouré de douze stalles. La seconde à droite porte le nom de M. Kerdréac'h, maire. Au-dessous de deux autres stalles, derrière l'autel on lit : M. Havas, trésorier — M. Lauvergnat.
Au lambris de la chapelle, peint en bleu, on lit aisément : M. KERDREAC'H maire - M. MESCAM recteur 1848 - M. HAVAS FILS trésorier.
Près de la fenêtre de la sacristie, à l'extérieur, on lit : M : OM NES F. 1714, c'est-à-dire : « Omnès, fabricien, 1714 ». La fabrique était le Conseil de l'église.
En 1641, le Père Maunoir prêcha une mission à Saint-Jean de Tréboul. Avant la Révolution, Saint-Jean possédait un beau calice en vermeil qui portait sur sa base l'inscription suivante : SAINT IÉHAN TRÉBOUL. K. G. Il fut donné à l'église, dans la première moitié du XVIIème siècle, par une demoiselle Le Bastard de Kerguiffinec. — Vers 1820, la chapelle était parfaitement fournie comme linges et ornements, grâce aux familles de MM. Kerdréac'h, Kerzivet (Havas) et Kerguiffinec. Plusieurs dames de ces familles, entre autres Mme Belleguic avaient donné leurs robes de noces pour la confection de ces ornements.
La cloche de Saint-Jean fut baptisée en 1872. Elle porte cette inscription : « Je me nomme Angélique Georgette de Lobrière. Mon parrain, Georges Treutelle maire, ma marraine, Angélique de Lobrière née de Penfeunteunio. Recteur, Monsieur Salaün, M. Gourmelen vicaire, Joseph Ansquer, trésorier ».
En 1738, le toit de la chapelle fut restauré par Jacques Bigeaud, recteur de Poullan. Messire Raoulin, docteur en Sorbonne et recteur de Poullan, fit faire le pavé en 1759. M. Picard, recteur de Tréboul (1896-1913), débarrassa la chapelle des bas-côtés et du porche qui alourdissaient l'ancienne église paroissiale, la restituant ainsi à son architecture primitive.
Avant la Révolution, le quartier de Saint-Jean était desservi par un prêtre à demeure qui ne disposait de la chapelle que pour la célébration de la messe, la prédication, le catéchisme et les enterrements. Ce n'est que le 18 octobre 1814 que Mgr Dombideau de Crouseilhes, évêque de Quimper, accorda l'autorisation d'y faire des baptêmes et mariages avec ordre de tenir un registre à part.
Il était autrefois d'usage d'inhumer les morts dans les églises ou chapelles. C'est ainsi que « vénérable personne Vinçant Quégou prêtre (fut) inhumé et sépulture dans la chapelle de Saint-Jehan de Tréboul, le trentième d'avost 1630 ».
Cet usage fut expressément interdit par un arrêt du Parlement de Bretagne, du 12 décembre 1754. De cet arrêt les fidèles parfois ne tenaient aucun compte. Ne voyons-nous pas par exemple, à Kerlouan, en 1716, le prêtre allant bénir la fosse creusée au cimetière pendant que les parents pratiquaient à la hâte une fosse dans l'église pour y enterrer leur mort !
La chapelle Saint-Jean fut vendue nationalement le 16 thermidor, an IV (3 août 1796) au citoyen Morvan, de Douarnenez pour la somme de 900 francs. M. Kerdréac'h, maire de Poullan, ne tarda pas à l'acheter à son acquéreur. Voici, en effet, ce qu'il écrivait à l'évêque de Quimper, Mgr André, le 1er nivose, an XII (23 décembre 1803) :
« J'ai déjà eu l'honneur de vous prévenir que la chapelle de Saint-Jean de Tréboul, m'appartenoit, qu'elle étoit en très bon état, qu'elle possédoit tous les ornements nécessaires, le gouvernement n'y ayant rien pris que l'argent et le cuivre. J'ai acheté cette chapelle pour la conserver à la commune. J'ai eu soin d'y faire les réparations nécessaires, et je suis toujours disposé à la céder à la commune pour la consacrer au culte. Veuillez donc bien mettre sous les yeux du gouvernement le besoin de faire ériger cette chapelle en succursale ou en oratoire absolument nécessaire pour le culte, ce sera le seul moyen de procurer aux habitants environnant la chapelle les secours spirituels ».
Le pardon de Saint-Jean est célébré avec solennité le 24 juin, jour même de la fête de saint Jean-Baptiste. Tant que la chapelle fut église paroissiale, c'est-à-dire jusqu'en 1884, ce pardon attirait une affluence extraordinaire de pèlerins venant des alentours.
La veille du pardon, des feux de joie sont allumés en divers points de la paroisse. J'ai vu, dans mon enfance, des jeunes gens introduire dans ces feux leurs torches de goudron et les promener tout enflammées à travers les campagnes, en leur imprimant un mouvement de rotation. On eût dit dans la nuit des étoiles filantes.
La pierre tombale adossée au chevet extérieur de la chapelle Saint-Jean est celle de messire Sébastien Le Brusq, vicaire trévial de cette chapelle, dont la carrière fut très mouvementée.
Calvaire de Saint-Jean.
Sur la Place-de-la-Croix, à une centaine de mètres sud-ouest de la chapelle se dresse un calvaire en granit supporté par trois gradins élevés. Le Christ a disparu et a été remplacé en 1925 par un crucifix en fer. Au haut du fût on voit une Vierge-Mère, de l'autre côté une tête de mort et deux os en sautoir. Ce calvaire porte l'inscription suivante : H. H. DOARE F. 1699.
Curés de Saint-Jean.
1630 Vincent Jégou — 1669-1680 Jean-Marie Le Brun, mort à Tréboul à l'âge de 72 ans, enterré à Poullan le 17 avril 1680 — 1678-1681 Jean-Marie Coulloc'h — 1681-1706 Hervé André, du village de Kerandraon, mourut à Ster-Bihan en Tréboul à l'âge de 65 ans et fut enterré à Poullan le 7 mai 1706 [Note : Ster-Bihan, par opposition à Tréboul-Gôz, c'est l'agglomération qui avoisine le port. — De 1685 à 1701 Yves Salaun prêtre de Tréboul signe parfois au registre] — 1706-1709 Herbé Runavot de Tréboul — 1711 Th. Jacq — 1719 Guillaume Le Bot — 1720-1749 Allain-Julien de Kerdréac'h, du bourg de Tréboul, mort à l'âge de 45 ans et enterré à Saint-Jean le 21 mai 1749 — 1729-1731 Michel Aufret — 1731-1733 Le Pasco [Note : En 1733 signe au registre Jean-Guillaume Perrot, de Tréboul, curé de Brest] — 1750-1754 Jean-Baptiste Gloaguen, de Tréboul — 1754-1772 Matthieu Keryvel — 1774-1776 J. Piriou — 1776-1793 Sébastien Le Brusq [Note : En 1792, M. Bourbé, curé constitutionnel du Ploaré, bénit deux mariages à Tréboul, « par permission du citoyen Expilly, évêque du Finistère »]. 1806 Dagorn — 1808-1809 Coroller, de Landudec — 1814-1822 Lullien, ordonné prêtre par Expilly — 1824-1828 Floc'lay — 1828-1839 Kerloc'h, de Plogoff.
(H. Pérennès).
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