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LES VITRAUX DE LA NEF, DU TRANSEPT ET DU CHŒUR DE LA CATHEDRALE DE QUIMPER.

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Pour faire cette étude, nous partirons du bas de l'église, en prenant le côté de l'Évangile. Commençons cependant par jeter un coup d'œil d'ensemble sur les verrières de la nef : quelques-unes sont incorrectes de dessin, d'autres, au contraire, sont des compositions vraiment heureuses ; toutes sont d'un riche coloris. Certains panneaux sont modernes ; tous les tympans ont dû être refaits parce que messieurs les révolutionnaires, exposant courageusement leur vie, avaient démoli en 1790 les blasons qui s'étalaient à la partie supérieure et faisaient connaître les généreux bienfaiteurs de la cathédrale. Admirons cependant la sagesse des Terroristes : ils se trouvèrent satisfaits quand ils eurent brisé les armoiries des vitraux et ne montèrent pas jusqu'à la voûte pour y marteler les nombreux écussons dont elle est ornée.

Les vitraux de la nef ont été faits peu de temps après l'achèvement des voûtes, c'est-à-dire dans les dernières années du XVème siècle. Une des verrières du transept Sud porte la date de 1496. Il ne faut pas se représenter les hautes fenêtres de l'église pourvues de vitres blanches avant l'exécution des verrières définitives ; elles étaient simplement fermées au moyen de cloisons en planches dans lesquelles étaient quelques ouvertures donnant passage à la lumière... et à d'innombrables corneilles. Il fallut déclarer une guerre en règle à ces pauvres bêtes pour en débarrasser la cathédrale.

M. Luçon a été chargé de réparer et de compléter aux frais de l'État les anciens vitraux de la cathédrale et de remplacer par des imitations du passé les verres blancs de quelques fenêtres. Il exécuta ce travail en 1867 et 1868 pour le chœur ; en 1869 et 1870 pour la nef ; en 1873 et 1874 pour le transept. M. Le Men avait fait parvenir au peintre-verrier, par l'entremise de l'architecte diocésain, une série d'indications auxquelles on aurait dû se rapporter scrupuleusement ; nul ne connaissait comme le savant archiviste l'état ancien de la cathédrale ; il avait sérieusement étudié les notes prises en 1820 par M. de Blois (de Morlaix) ; il y avait joint les renseignements recueillis par lui-même dans les titres anciens ; enfin, là où les documents faisaient défaut, il avait indiqué parmi les saints bretons, parmi les personnages laïques ou ecclésiastiques du XVème siècle, ceux qui trouvaient naturellement leur place dans cette grande œuvre. Au lieu de respecter l'histoire locale, un artiste parisien a trop souvent préféré se livrer à sa propre fantaisie.

M. Le Men, cédant peut-être un peu trop à sa mauvaise humeur, d'ailleurs bien justifiée, a décrit les vitraux tels qu'ils auraient dû être ; je les décrirai tels qu'ils existent en réalité.

En général, ils représentent des patronages, c'est-à-dire des personnages agenouillés devant Notre-Seigneur, Notre-Dame où un saint auquel ils sont présentés par leur patron ou par un autre bienheureux, objet de leur spéciale dévotion. Beaucoup de ces personnages agenouillés, évêques, chanoines, seigneurs, nobles dames, sont reconnaissables à leurs armoiries placées pour les seigneurs ecclésiastiques sur leur prie-Dieu, pour les seigneurs laïques sur leur cotte d'armes, pour les dames sur leur robe, où elles sont en alliance avec les armoiries de leur mari. Les mêmes armes figurent au-dessus dans les tympans des verrières.

On attribue les verrières de la nef à Jamin Sohier, fils d'un autre peintre, qui, plus de cinquante ans auparavant, avait exécuté les vitraux et les peintures des voûtes du chœur.

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Fenêtres du bas-côté Nord de la nef.
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PREMIÈRE FENÊTRE. — Vitrail du Groeskaër.

1. Saint Laurent présentant le chanoine Laurent du Groeskaër (1496) ;
2. Saint Corentin ;
3. Sainte Magdeleine ;
4. Saint Michel-Archange.
Armes du Groeskaër : d'hermines à trois fasces de sable.
Parmi les anciens vitraux de la cathédrale celui-ci est de beaucoup le plus beau, et les personnages sont tous quatre de facture, ancienne. Le tympan est moderne.

DEUXIÈME FENÊTRE.

1. Un moine présenté par un saint évêque ;
2. Saint Jacques-le-Majeur ;
3. Notre-Dame allaitant l'Enfant-Jésus ;
4. Un chanoine présenté par un saint évêque.

TROISIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Kerloaguen.

1. Saint Guillaume présentant Guillaume de Kerloaguen, chanoine de la cathédrale et archidiacre de Poher (mort en 1465) ;
2. Un saint évêque présentant Pierre de Kerloaguen, chanoine et archidiacre de Poher comme son oncle Guillaume (1470 à 1500) ;
3. Notre-Dame de Pitié ;
4. Saint Pierre ;
5. Sainte Marie-l'Égyptienne présentant le père et la mère de l'archidiacre Pierre : Morice de Kerloaguen et Loyse Beschet.

Armes de Kerloaguen : écartelé aux 1 et 4, d'argent à l'aigle éployée de sable (Kerloaguen), aux 2 et 3, d'or au lion rampant de gueules (Beschet ou Brehet).

Ces mêmes armoiries se voient dans la voûte en face.

QUATRIÈME FENÊTRE. — Vitrail du Dresnay.

1. Saint Pol-Aurélien (sans dragon) ;
2. Une sainte présentant Yves du Dresnay, chanoine (1486 à 1497) ;
3. Saint Hervé, le chanteur aveugle, conduit par un enfant, et tenant en laisse son loup ;
4. Un chevalier, seigneur du Dresnay, présenté par saint Yves portant l'aumusse rabattue sur le manteau d'official ;
5. Un autre seigneur du Dresnay présenté par un saint évêque.

Armes du Dresnay : d'argent à la croix ancrée de sable, cantonnée de quatre coquilles de gueules.

Ces mêmes armoiries se voient dans la voûte en face.

CINQUIÈME FENÊTRE. — Vitrail du Tymeur.

1. Saint Paterne, évêque de Vannes ;
2. Saint Jean-Baptiste présentant une dame qui porte les armes de Rosmadec en alliance avec celles du Tymeur ;
3. Notre-Dame ;
4. Saint Michel présentant un chevalier seigneur du Tymeur ;

Armes du Tymeur : écartelées aux 1 et 4, d'hermines à trois chevrons de gueules (de Plœuc), aux 2 et 3, vairé d'or et de gueules (de Kergorlay).

Au tympan, ces armes sont accompagnées de celles de Léon, de Rieux, de Bretagne, de Malestroit, du Chastel et du Juch.

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Fenêtres du Transept Nord.
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PREMIÈRE FENÊTRE (côté Ouest, — au-dessus de l'arcade du bas-côté).

1. Saint Pierre ;
2. Un chanoine présenté par un saint évêque ;
3. Saint Charlemagne portant en alliance les armes de l'Empire et les armes de France ;
4. Un chanoine présenté par un saint ;
5. Saint Paul.

Avant 1873, le panneau 2ème occupait la place du panneau 1er. Celui-ci et le 5ème avaient été transférés dans l'abside depuis 1837.

L'aigle d'empire et les fleurs de lis figurent au tympan du vitrail, comme aussi dans le chaperon et les orfrois de la chape du chanoine représenté au second panneau.

DEUXIÊME FENÊTRE (côté Ouest, — au-dessus de la niche de saint Guenolé).

1. Un martyr franciscain portant une épée ;
2. Saint Tromeur, jeune martyr breton, portant sa tête entre ses mains ;
3. Un saint franciscain tendant la main pour mendier (on pourrait voir ici saint Jean Discalcéat ; ce panneau est moderne) ;
4. Saint André ;
5. Saint Jean l'Évangéliste ;
6. Saint Joseph.
A part le 4ème panneau, tout est de fantaisie dans cette verrière ; M. Le Men avait demandé qu'on reproduisît ici les sujets de la vitre du Chastel (grande fenêtre donnant sur le Nord) ; on n'a suivi ses indications que pour le tympan où l'on voit figurer avec les armes du Chastel (fascé d'or et de gueules de six pièces) les armes de Bretagne, de Pont-l'Abbé, de Rostrenen, de Poulmic, du Chastel-Mezle, de Coetlogon, de Leslem.

TROISIÈME FENÊTRE (Côté Nord, — au-dessus de l'autel).

En 1820 fut détruit le vitrail du Chastel qui occupait cette grande fenêtre ; aux images de saint Jean, apôtre, de Notre-Dame, du Sauveur, de saint Jean-Baptiste, de saint Pierre, de saint André, des deux saint Jacques, apôtres, on substitua du verre blanc.

A la suite de la mission de 1868, Mgr Sergent invita les fidèles à contribuer, avec la fabrique de Saint-Corentin, à l'acquisition d'une verrière destinée à cette fenêtre, et cet appel ayant été entendu, le travail fut confié à M. Hirsch. Il est fâcheux qu'on n'ait pas demandé au peintre-verrier d'imiter ici les vitraux anciens placés tout à côté, et avec lesquels contraste cette œuvre d'un caractère évidemment moderne. Deux séries de personnages sont superposées ; ce sont les principaux Saints du diocèse, évêques ou abbés.

SÉRIE DU BAS.
1. Saint Corentin, 2. Saint-Pol-Aurélien, 3. Saint Guennolé, 4. Saint Maurice, 5. Saint Alor, 6. Saint Conogan.

SÉRIE DU HAUT.
7. Saint Ténénan, 8. Saint Ronan, 9. Saint Gouesnou, 10. Saint Joévin, 11. Saint Goulven, 12. Saint Hoardon.

L'ordre dans lequel ont été placés ces douze Saints équivaut tout simplement à du désordre.

Dans le compartiment le plus élevé du tympan on lit : Fideles Sancti Corentini Parochiae offerebant anno 1869.

Dans les autres compartiments sont inscrits les noms de seize autres Saints de Bretagne.

QUATRIÈME FENÊTRE (côté Est, — au-dessus de la niche de saint Conogan).

1. Saint Jean-Baptiste ;
2. Un chanoine vêtu d'une chape et agenouillé ;
3. Notre-Dame ;
4. Un chanoine vêtu d'un surplis et agenouillé ;
5. Saint Jean, apôtre ;
6. Saint Christophe.

Le troisième panneau a occupé une baie des fenêtres latérales de l'abside (1837-1873).

Le tympan est moderne, il représente dans les trois compartiments du centre les Trois Personnes Divines, avec cette particularité que le Saint-Esprit figure ici sous forme d'un jeune homme. Ce mode de représentation n'était pas sans exemple au Moyen-Age ; il est depuis longtemps condamné par la Congrégation des Rites.

CINQUIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Jean Le Baillif
(côté Est, — au-dessus de l'arcade du bas-côté).

1. Un saint évêque ;
2. Saint Michel ;
3. Un écuyer (?) ;
4. Saint Christophe ;
5. Saint Jean-Baptiste présentant Jean Le Baillif, chanoine de Quimper (1468-1494). Armes de Jean Le Baillif : écartelé d'or et de gueules.

Ces mêmes armoiries se voient dans la voûte en face.

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Fenêtres du Chœur.
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Nous allons faire le tour du chœur en nous plaçant d'abord à l'entrée pour examiner le vitrail qui se trouve du côté de l'Évangile, en face des petites orgues. Nous remarquons d'abord que partout ici, dans les tympans, les armoiries supprimées à la même époque que dans la nef ont été remplacées par une mosaïque très riche destinée à corriger la pauvreté du dessin et du coloris dans les panneaux, mais au lieu d'atténuer ce double défaut, la richesse du tympan la fait mieux ressortir.

J'ai déjà dit à quelle époque fut exécutée cette restauration ; je dois ajouter que les vitraux eux-mêmes furent faits en 1417, 1418 et 1419, par Jamin Sohier, père de l'artiste du même nom qui peignit les verrières de la nef et du transept. Grâce à l'impulsion de l'évêque Bertrand de Rosmadec et à la libéralité de nombreux seigneurs ecclésiastiques ou laïques du pays, ces deux entreprises fort coûteuses furent rapidement menées à bonne fin. Comme le fait judicieusement remarquer M. Le Men, le côté de l'Évangile a été réservé aux donateurs ecclésiastiques (sauf pour la verrière ducale), et le côté de l'Épître aux donateurs laïques. La même sélection n'a pas été pratiquée en dehors du chœur.

PREMIÈRE FENÊTRE (côté Nord).

1. Saint Antoine, patriarche des moines d'Orient ;
2. Saint Jacques le Majeur ;
3. Un chanoine agenouillé présenté par un saint martyr ;
4. Notre-Dame.

DEUXIÈME FENÊTRE.

1. Saint Georges ;
2. Saint Julien l'Hospitalier (en costume militaire) ;
3. Sainte Marguerite ;
4. Sainte Catherine.

Depuis les croisades ces deux saintes vierges et martyres étaient très honorées en Occident ; leur intervention en faveur de la France, puisque Dieu se servit d'elles et de saint Michel pour faire connaître à Jeanne d'Arc sa mission, devait les rendre encore plus populaires ; le vitrail où nous les voyons ici est antérieur d'au moins dix ans à l'appel de la Pucelle.

TROISIÈME FENÊTRE.

1. Le chanoine Pierre du Quenquis présenté par un Saint ;
2. Saint Pierre ;
3. Saint Paul ;
4. La Très-Sainte Trinité.

Le Père Éternel, assis et vêtu en empereur, tient entre les mains la croix à laquelle est attaché le Sauveur ; le Saint-Esprit est représenté sous la forme d'une colombe posée sur le bras droit de la croix. Au-dessus de Dieu le Père, deux petits anges sont en adoration.

Des armoiries figurent à la, partie inférieure de ces quatre panneaux :

1. Du Quenquis ou du Plessix-Nizon : d'argent au chêne de sinople, au franc canton de gueules chargé de deux haches d'armes d'argent adossées en pal.

J'ai déjà signalé le chanoine Pierre du Quenquis comme un des plus insignes bienfaiteurs de la cathédrale.

2. De Buzic : écartelé aux 1 et 4 d'or au léopard de gueules (Névet) ; aux 2 et 3, de gueules à six annelets d'argent 3, 2, 1 (Buzic). Ces armoiries rappellent ici le chanoine Jacques Buzic.

3. De l'Hôtellerie : d'argent à trois jumelles de sable, accompagnées de dix étoiles de gueules 4,3,2,1. Armoiries du chanoine Ollivier de l'Hôtellerie.

4. De Tréanna : d'argent à la macle d'azur. Armoiries du chanoine Jean de Tréanna.

QUATRIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Bertrand de Rosmadec.

1. Saint Guénolé ;
2. Bertrand de Rosmadec présenté par saint. Corentin ;
3. Notre-Dame ;
4. Sainte Catherine, patronne de la dame de Lanros, sœur de l'évêque Bertrand.

CINQUIÈME FENÊTRE.

1. Saint Paul ;
2. Saint Jean-Baptiste ;
3. Saint Pierre.

SIXIÈME FENÊTRE. — Vitrail du duc Jean V.
(rond-point).

1. François de Bretagne, fils du duc Jean, présenté par saint François d'Assise (c'est ce prince qui, sous le nom de François Ier, a occupé le trône ducal après la mort de son père, et s'est rendu tristement célèbre en ordonnant la mort de son frère Gilles) ;

2. Le bon Duc Jean V présenté par son patron l'apôtre saint Jean ;

3. Saint Corentin, qui en sa qualité de patron de la cathédrale, occupe cette place d'honneur près de la fenêtre centrale.

Au sommet de ce vitrail, un ange porte les armes de Bretagne.

SEPTIÈME FENÊTRE (au fond du Chœur).

Le panneau du milieu représente Notre-Seigneur en croix, et les deux autres panneaux la Mère des Douleurs et le Disciple bien-aimé.

Au tympan se voient des anges portant les instruments de la Passion.

HUITIÈME FENÊTRE. — Vitrail de la duchesse Jeanne de France (rond-point).

1. Jeanne de France présentée par son patron saint Jean-Baptiste. Elle porte une robe armoriée mi-partie de France et mi-partie de Bretagne. Cette princesse était fille du roi Charles VI et de l'indigne reine Isabeau de Bavière ; elle servit de mère à la Bienheureuse Françoise d'Amboise, destinée à épouser son fils Pierre de Guingamp ; c'était une sainte s'appliquant à former l'âme d'une autre sainte.

2. Notre-Dame, patronne de la cathédrale. (Ce panneau aurait dû occuper la première baie et non celle du milieu ; il aurait ainsi fait face à celui qui représente saint Corentin. C'est encore ici une des distractions de M. Luçon).

3. Anne, fille aînée de Jean V de Bretagne et de Jeanne de France.

Elle est présentée par sainte Anne, sa patronne. Il ne faut pas confondre cette princesse avec son homonyme bien plus illustre la bonne Duchesse.

Au sommet du vitrail se voient les armes de Jeanne de France : parti de France et de Bretagne ; les mêmes armes se voient à la seconde clef de voûte au fond du sanctuaire, et les armes pleines de Bretagne à la première.

Les trois verrières qui occupent le fond du chœur sont modernes (la verrière centrale subsista presqu'intégralement jusqu'en 1856) ; celles-ci furent faites d'après les indications autrefois laissées par M. de Blois (de Morlaix). On s'accorde à en regarder l'exécution comme une très heureuse imitation du Moyen-Age, malheureusement les figures y sont déjà bien effacées.

NEUVIÈME FENÊTRE. — Vitrail du Juch (côté Sud).

1. Un évêque présentant un chevalier et une dame (panneau moderne, fantaisie de M. Luçon) ;
2. Hervé du Juch, capitaine de Quimper en 1414, et sa femme, de la famille de Tréouron-Vieux-Châtel, tous deux agenouillés et présentés par saint Judicaël, successivement moine et roi de Bretagne ;
3. Henri du Juch, fils d'Hervé, capitaine de Quimper en 1418, et sa femme, présentés également par saint Judicaël qui, avant la restauration du vitrail, n'était pas ainsi représenté deux fois de suite.
Armes du Juch : d'azur au lion d'argent orné et lampassé de gueules.

DIXIÈME FENÊTRE. — 1er Vitrail de Pratanras.

1. Un seigneur de Bodigneau présenté par un Saint (panneau moderne, nouveau produit de l'imagination du peintre-verrier ; l'ancien panneau représentait saint Guennolé) ;
2. Catherine de Bodigneau, dame du Juch, présentée par sa patronne, sainte Catherine ;
3. Un chevalier de Lézongar, seigneur de Pratanras ;
4. Une dame portant les mêmes armoiries.

Armes de Pratanras : d'azur à la croix d'or cantonnée à dextre d'une fleur de lys de même.

ONZIÈME FENÊTRE. — 1er Vitrail de Tréanna.

1. Un seigneur de Tréanna présenté par un saint évêque ;
2. Un chevalier portant armoiries et bannière sorties de l'imagination du peintre-verrier ;
3. Un seigneur de Bodigneau présenté par un saint évêque ;
4. Un seigneur de Tréanna présenté par un saint moine vêtu de blanc ; probablement saint Maurice de Carnoët.

DOUZIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Bodigneau.

1. Une dame de Bodigneau, née de Tréanna, présentée par Notre-Dame ;
2. Un seigneur de Bodigneau présenté par saint Jean-Baptiste ;
3. Un autre chevalier, portant les mêmes armes, présenté par saint Jean, apôtre ;
4. Une dame de Tréanna, présentée par un saint évêque.

Armes (le Bodigneau : de sable à l'aigle impériale d'argent becquée et membrée de gueules (ou d'or).

TREIZIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Trémic.

1. Une dame de Bodigneau, née de Trémic, présentée par sainte Catherine ;
2. Un seigneur de Tréanna présenté par un saint religieux ;
3. Un seigneur de Trémic présenté par Notre-Dame ;
4. Une dame de Tréanna, née de Lanros, présentée par saint Jacques-le-Majeur.

Armes de Trémic : d'argent à la rose de gueules.

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Fenêtres du Transept Sud.
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PREMIÈRE FENÊTRE. — 2ème vitrail de Pratanras (côté Est, au-dessus de l'arcade du bas-côté).

1. Saint Pierre présentant un seigneur qui porte les armes écartelées : 1° de Pratanras, 2° armes inconnues, 3° de Pratanras, 4° de Guengat ;
2. Saint Christophe présentant Christophe de Lézongar (ou Pratanras) ;
3. Sainte Marthe, présentant la femme du précédent, née de Kermeno ;
4. Ronan de Lézongar présenté par saint Ronan vêtu en ermite. (Ce détail montre que ce panneau est moderne, car autrefois l'on donnait toujours à saint Ronan les attributs épiscopaux).

S'il y a dans la cathédrale deux vitraux de la famille de Pratanras, cela vient de l'intervalle écoulé entre la confection des verrières du chœur et celle des verrières du transept et de la nef. Les enfants ou petits-enfants ne voulurent pas se montrer moins généreux que leurs ascendants. (Cette observation peut s'appliquer également aux deux vitraux de Tréanna).

Au tympan se voient les armes de Bretagne (en supériorité), les armes pleines, parties ou écartelées de Lézongar-Pratanras, de Guengat, de Pratanras, de Kermeno.

Le troisième panneau de ce vitrail a été placé dans la chapelle absidale (1837-1873).

DEUXIÈME FENÊTRE. — 2ème Vitrail de Tréanna (côté Est, au-dessus de la niche de saint Bonaventure).

1. Saint Éloi présentant le chanoine Gefre ou Geffroy de Tréanna, archidiacre du Mans, recteur de Crozon et chanoine de la cathédrale de Quimper (1486) ;
2. Une sainte que M. Le Men dit être sainte Geneviève ;
3. Notre-Seigneur portant la croix de Résurrection ;
4. Saint Martin partageant son manteau pour en donner la moitié au pauvre d'Amiens ;
5. Saint Antoine présentant Rioc de Tréanna, chanoine à la même époque que Geffroy.

Au tympan sont les Évangélistes ; ces quatre bustes ont été employés à la décoration de la chapelle absidale (1837-1873).

TROISIÈME FENÊTRE (côté Sud, — au-dessus de l'autel).

La grande fenêtre du pignon dans le transept méridional encadrait autrefois « la vitre de l'évêque Raoul Le Moël », l'une des plus belles pour le coloris et le dessin, d'après les notes de M. de Blois ; en 1820, il en existait encore quatre panneaux ; seule la baie du milieu était de verre blanc. Toute trace de la verrière primitive avait disparu, lorsqu'en 1868 Mgr Sergent chargea M. Hirsch de faire pour cette fenêtre une grande verrière représentant la Cène. Le visage de Notre-Seigneur et celui des saints Apôtres y sont déjà bien altérés, et auront bientôt complètement disparu ; c'est d'ailleurs ce qui s'est produit dans le grand vitrail du transept Nord, où l'on n'aura bientôt plus à admirer que des saints sans têtes, bien qu'il s'agisse là de confesseurs et non de martyrs.

QUATRIÈME FENÊTRE (côté Ouest, — au-dessus de la niche de saint Thomas d'Aquin).

1. Jean de Lespervez, évêque de Quimper ;
2. Notre-Seigneur (panneau utilisé dans l'abside 1837-1873);
3. Saint Jean l'Évangéliste ;
4. Saint François d'Assise.

Il y a eu encore ici une de ces transpositions fantaisistes, trop familières à M. Luçon. Jean de Lespervez aurait dû être présenté à Notre-Seigneur et à saint François par son patron saint Jean l'Évangéliste ; d'ailleurs, d'après la composition même du vitrail, il est facile de deviner que la faute incombe, non au peintre-verrier, mais aux ouvriers maladroits chargés de la mise en place ; c'est dire qu'il serait facile de rétablir l'ordre logique et naturel.

Au tympan se voient les armes de Lespervez : de sable à trois jumelles d'or ; elles se trouvent seules, ou en alliance avec celles de deux familles alliées à celles de l'évêque Jean : Briquebec, Painel-Hambie.

C'est sous cette forme que nous retrouvons les mêmes armoiries élégamment encadrées au-dessus des dais de granit abritant les statues de Notre-Dame et de saint Corentin à l'entrée du chœur. Au-dessous de ces riches blasons, se lit la belle devise de Jean de Lespervez : Orphano tu eris adjutor.

CINQUIÈME FENÊTRE. — Vitrail d'Alain Le Maout et de Raoul Le Moël (côté Ouest, — au-dessus de l'arcade du bas-côté).

1. Saint Alain ;
2. Alain Le Maout, évêque de Quimper (1484-1493) ;
3. Saint Raoul ;
4. Raoul Le Moël, évêque de Quimper (1493-1501) ;
5. Saint Mathias (panneau utilisé dans l'abside, 1837-1873).

Armes d'Alain Le Maout : d'argent au chevron d'azur, brodé d'or.
Armes de Raoul Le Moël : de gueules au chevron d'or chargé de trois mouchetures d'hermines et accompagné de trois besants aussi d'or.

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Fenêtres du bas-côté Sud de la Nef.
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PREMIÈRE FENÊTRE (au-dessus de la chaire).

1. Saint Dominique (?) ;
2. Saint Jacques-le-Majeur ;
3. Saint Pierre ;
4. Saint Jean-Baptiste ;
5. Saint Louis portant la couronne d'épines.

Au tympan se voient les armes de Bretagne (en supériorité), des évêques Alain Le Maout et Raoul Le Moël, des chanoines du Groeskaër, de Kerguelenen, du Dresnay, de Tréanna, de Kerloaguen, enfin du baron de Pont-l'Abbé.

DEUXIÈME FENÊTRE. — Vitrail de Kerguelenen.

1. Notre-Dame ;
2. Saint Julien l'Hospitalier (vêtu ici en ermite), présentant un chanoine de Kerguelenen (1489 - 1497) ;
3. Saint Christophe présentant un chevalier de Kerguelenen ;
4. Sainte Barbe présentant une dame, épouse du précédent ;
5. Un saint évêque qui a pris malencontreusement la place de saint Yves.

Armes de Kerguelenen : d'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules, chargé d'une macle d'or.

TROISIÈME FENÊTRE.

1. Saint Jean-Baptiste présentant une dame ;
2. Saint Christophe ;
3. Un Saint ou une Sainte (sans attribut caractéristique) présentant un chanoine ;
4. Saint Vincent Ferrier présentant un seigneur ;
5. Saint Jean-Baptiste.

M. Le Men ne dit point à quelle famille appartiennent les armes qui figurent dans ce vitrail : d'azur aux trois oiseaux d'argent et à un greslier aussi d'argent accompagné de trois besants de même.

QUATRIÈME FENÊTRE. — Vitrail du Pont-l'Abbé.

1. Saint Paul présentant un chanoine ;
2. Saint Jean, apôtre, présentant un baron du Pont ;
3. Sainte Marguerite (sans dragon) présentant une dame du Pont, née de Plœuc ;
4. Saint Ronan.

Armes de la baronnie du Pont (ou Pont-l'Abbé) : d'or au lion de gueules armé et lampassé d'azur.

CINQUIÈME FENÊTRE.

1. Saint Jean-Baptiste présentant un chanoine ;
2. Saint André ;
3. Notre-Seigneur ;
4. Saint Alain présentant l'évêque Alain Le Maout.

Avant 1821, l'on pouvait voir un magnifique vitrail dans la fenêtre qui apparaît en partie au-dessus du buffet d'orgues. Dans la partie supérieure, les trois panneaux du milieu représentaient Notre-Seigneur en croix, entre Notre-Dame et saint Jean ; les panneaux des extrémités : saint Pierre et saint Paul. Dans la partie inférieure se voyait saint Corentin entre saint Cosme et saint Christophe, et aux panneaux des extrémités, l'évêque Alain Le Maout, représenté deux fois.

Cette composition fantaisiste était contraire à un usage presqu'universel : dans la plupart des églises du Moyen-Age, la grande verrière du Couchant représentait le jugement dernier.

On aura peut-être remarqué combien souvent saint Christophe apparaît dans les vieux vitraux de la cathédrale de Quimper. Bien qu'il y figure deux fois comme protecteur de nobles chevaliers, cet illustre martyr était, dit-on, honoré au Moyen-Age comme protecteur spécial des classes populaires, des hommes de peine ; ceux qui connaissent la légende de saint Christophe portant sur ses épaules l'Enfant-Jésus et succombant sous le fardeau, comprendront pourquoi lui incombait ce patronage.

Jusque vers 1865, une très laide mais très curieuse peinture murale représentait dans l'église de Locmaria saint Christophe passant une rivière et se servant d'un arbre en guise de bâton. Les critiques se sont beaucoup moqués de la croyance à la taille gigantesque de saint Christophe ; il est fâcheux pour eux que les prodigieuses dimensions des reliques du saint martyr renversent leurs savantes théories. Conservées dans plusieurs églises d'Espagne et de France, elles montrent que si l'on a vu en lui un géant, cela ne vient pas seulement de son nom de Christophe : qui porte le Christ.

J'ai achevé la description des anciennes verrières de notre cathédrale. Elles sont loin d'être toutes des chefs-d'œuvre, mais elles présentent un intérêt bien particulier en ce qu'elles offrent une collection peut-être unique de curieux portraits, de costumes ecclésiastiques ou seigneuriaux ; il est donc doublement fâcheux qu'elles n'aient pas été restaurées et complétées d'après les données signalées déjà.

J'ai fait observer que dans la nef et le transept Nord les blasons de la voûte correspondaient assez fréquemment aux blasons des vitraux.

La nature même de cette étude m'interdit de décrire les innombrables blasons qui font de la cathédrale de Quimper un magnifique armorial ; je dois cependant signaler ceux qui appartiennent aux princes de Bretagne, à des personnages illustres ou à des familles bien connues et encore existantes ; je n'indiquerai guère que ceux qui sont aux clefs de voûte, et je passerai sous silence ceux qui viennent couper les nervures.

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Clefs de voûte du Chœur.
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1. (Rond-point-au fond du sanctuaire.) Le Bon Duc Jean V, fils de Jean de Montfort le Conquérant. L'écu est timbré d'un casque sommé du lion de Montfort assis entre deux cornes de bœuf ; ces mêmes armes se voient aux portiques extérieurs de la cathédrale ; à la voûte du chœur elles sont soutenues par deux anges.

2. (Au-dessus du sanctuaire.) Jeanne de France, duchesse de Bretagne.

3. François de Bretagne.

4. Cet écusson, resté fruste, a été peint aux armes du Marhallac'h : d'or aux trois orceaux de gueules.

5. L'évêque Gatien de Monceaux qui, comme le dit son épitaphe, fit faire la voûte du chœur : d'azur à la fasce d'argent, accompagné de trois étriers d'or.

Nous avons déjà rencontré ses armes ; ici on y a substitué le champ de gueules au champ d'azur, et la fasce d'or à la fasce d'argent.

6. Jehan du Poulmic, gouverneur de Quimper en 1404 : échiqueté d'argent et de gueules ; le blason est timbré d'un casque sommé de deux cornes de bœuf.

7. Jehan de Kergroadez, chanoine (1384) ; fascé de six pièces d'argent et de sable ; le peintre y a substitué six pièces de gueules et d'or.

8. Gloazren de Penandreff, chanoine (1399) : d'argent au croissant de gueules accompagné de trois étoiles de même.

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Clefs de voûte du Transept.
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1. (Dans l'arc triomphal, c'est-à-dire au point d'intersection du chœur, de la nef, et des bras de croix). François II, dernier duc de Bretagne, 1458-1488 : écu de Bretagne timbré de la couronne ducale.
2. (En face de la chapelle des Trépassés, au-dessus du bas-côté.) Le chanoine Jean Le Baillif : écartelé d'or et de gueules.
3. Le chanoine Olivier du Chastel, 1612 : fascé d'or et de gueules de six pièces.
4. L'évêque Alain Le Maout : d'argent au chevron d'or bordé d'azur.
5. Les armes de ce même évêque sont répétées trois fois dans l'autre branche du transept ; c'est Alain Le Maout qui fit faire les voûtes dans cette partie de la cathédrale.

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Clefs de voûte de la Nef.
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J'ai déjà dit que dans l'arc triomphal se trouve l'écusson ducal de Bretagne. A la travée suivante est une ouverture qui a été destinée à monter les cloches dans l'ancienne tour centrale, dont il sera bientôt parlé. Une ouverture semblable et de même destination existe aussi dans la première travée du chœur.

Dans la nef comme au fond du sanctuaire, de nombreux écussons se voient sur les arêtes des voûtes ; je ne les décrirai point.

1. et 2. Encore les armes d'Alain Le Maout.
3. L'évêque Raoul Le Moël : de gueules au chevron d'or chargé de trois mouchetures d'hermines, et accompagné de trois besants aussi d'or.
4. Jean Le Saulx, seigneur de Pratanros : de gueules à sept macles d'or, qui est de Rohan ; il aurait fallu : d'azur à sept macles d'argent.
5. Le chanoine Pierre de Kerloaguen, archidiacre de Poher : d'argent à l'aigle éployée de sable, becquée et membrée de gueules.
6. D'azur au sautoir de gueules bordé de sable, à trois étoiles d'argent posées deux en chef et une en pointe. Armoiries de fantaisie qui ont peut- être remplacé les armes de Lanvillio.
7. Le chanoine Laurent de Groeskaër dont les vraies armes se voient dans le vitrail voisin : d'hermine à trois fasces de sable. L'imagination du décorateur y a substitué : fascé de gueules et d'or de six pièces, au chef d'hermine.
8. (Au-dessus du buffet d'orgue.) Encore Alain Le Maout.

(Alexandre Thomas).

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