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HISTOIRE DE L'EGLISE DE LOCMARIA A QUIMPER

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Les érudits ne s'accordent guère sur la date à laquelle fut fondé le monastère de Locmaria. L'opinion la plus vraisemblable la fixe aux premières années du XIème siecle, avant 1022. L'emploi du petit appareil en diverses parties de l'église pourrait faire croire à une origine plus ancienne ; mais il convient de ne pas attacher beaucoup d'importance à cette particularité. En effet, les régions de l'ouest de la France restèrent parfois fidèles, jusqu'à une époque avancée du XIème siècle, au petit appareil. C'est ainsi qu'un exemple très net s'en remarque à la façade de la cathédrale du Mans sur des murs qui ne doivent pas être antérieurs à 1060. Aussi bien, n'oublions pas qu'il existait à Locmaria des ruines romaines dont les matériaux ont pu être utilisés.

L'abbaye, comblée de faveurs par Alain Caignart, comte de Cornouaille, fut primitivement double, comprenant un monastère d'hommes et un de femmes. Elles devint en 1132 prieuré de Saint-Sulpice de Rennes et le demeura jusqu'à la fin de l'ancien régime. Depuis le XIVème siècle au moins, le couvent d'hommes avait disparu.

L'église, restaurée en 1866 et 1880, présente en plan une nef avec deux bas-côtés, une abside en hémicycle, flanquée de deux absidioles qui s'ouvrent chacune sur un croisillon du transept.

Eglise de Locmaria à Quimper (Bretagne).

Intérieur. — L'intérieur, d'une extrême simplicité, produit néanmoins une belle impression. Nulle voûte, mais seulement des lambris de bois. Rien ne révèle l'influence poitevine, qui devait se faire sentir fortement en Bretagne au XIIème siècle.

La nef, éclairée par des fenêtres hautes ébrasées sans aucune moulure, comprend six travées. Les arcades en plein cintre sans ressaut, retombent sur des piles de plan rectangulaire, qui offrent dans leur appareil deux particularités rappelant, l'art carolingien, d'une part alternance d'assises basses et d'assises hautes, d'autre part la présence de pierres fourrées verticalement dans la maçonnerie. Le tailloir se compose d'un filet et d'un biseau, et, face à la nef et aux collatéraux, se confond dans la masse d'une sorte de pilastre saillant sur la pile. Une ordonnance analogue se retrouve, non loin de Quimper, à la chapelle de Perguet en Bénodet ; mais, à Perguet, la saillie de l'imposte supporte une petite colonne trapue, engagée dans le mur et recevant la retombée de fausses arcades. A Locmaria, rien n'indique qu'on ait prévu une disposition de ce genre.

Au delà de la dernière arcade, une poutre de gloire traverse la nef en avant des piliers du transept. Elle supporte, au centre, un Christ vêtu d'une longue robe et qui semble la reproduction d'une statue du XVIème siècle. L'usage d'habiller le Christ en croix, abandonné dans le reste de la France, au début de la période gothique, subsista très longtemps en Bretagne, au moins jusqu'à la Renaissance.

C'est aux dernières années du XIème siècle qu'appartient probablement le transept. On ne saurait en tout cas le considérer comme contemporain de la nef. Tout y denote un art plus avancé. Quatre grands arcs à double rang de claveaux détimitent le carré. L'arc septentrional est en tiers-point, parce qu'il a été refait avec la pile nord-ouest, sans doute au XVème siècle. Les piles, sauf celle du nord-ouest, constituée par un gros massif cylindrique, présentent, aux angles, un ressaut et, face à la nef et au transept, une colonne. Les chapiteaux ont des volutes et des feuillages simples.

Le carré du transept, recouvert aujourd’hui d'un plafond de bois, devait être autrefois surmonté d'une tour-lanterne, comme en Normandie. Au XVIIème siècle, la tour menacant ruine, on bâtit pour la soutenir un murs de refend qui boucha l'arcade sud, séparant ainsi le croisillon du reste de l'église. Les deux croisillons ont été depuis l'objet de restaurations importantes qui leur ont rendu leur aspect primitif. Ils sont éclairés nu fond par deux rangs superposés de deux fenêtres pareilles à celles de la nef. Une archivolte nue, reposant sur de hautes colonnes partant de fond, encadre chacune des fenêtres supérieures. De fausses arcades, également nues, décorent le mur ouest.

L’abside, démolie au XVIIème siècle pour faire place à une construction sans caractère, a été refaite dans le style du transept. Du reste, les substructions de la fin du XIème siècle, retrouvées avec les arrachements des colonnes, permirent de ne pas travailler au hasard. L'absidiole sud est moderne.

 

Extérieur. — L'extérieur répond par sa nudité à la simplicité de l'intérieur. La façade, épaulée par quatre contreforts, reflète la disposition générale de l'édifice. Le porche, bas et très saillant, s'ouvre, de ce côté et sur l'église, par des baies flamboyantes en plein cintre, dont l'ornementation rappelle celle des fenêtres de la cathédrale. La fenêtre percée au-dessus du porche est de même style.

Antérieurement, le portail de l'église se composait de deux baies en plein cintre de même largeur, dont, à l'intérieur, on distingue encore les claveaux. Il existait aussi une ouverture à l'extrémité du bas-côté nord et une autre à la troisième travée de ce bas-côté.

Tout le mur du nord est bâti en petit appareil, avec, par places, quelques fragments de briques. Les contreforts, dont l'existence constitue un argument en faveur de l'attribution de l'église au XIème siècle, sont de simples pilastres, terminés carrément sans glacis. Les fenêtres, tant des bas-côtés que de la nef, n'offrent ni moulure ni décoration, d'aucune sorte. Le croisillon nord du transept, est de moyen appareil, mais aussi pauvre de décoration que les murs de la nef. La croix qui couronne le pignon est une copie moderne d'une croix romane.

La tour, trapue et carrée, est surmontée d'une flèche massive de charpente. Elle a été réparée et remaniée à plusieurs reprises, mais on en retrouve l'aspect primitif sur les faces de l'est et du sud : deux fenêtres qui se composent de deux petites baies géminées, séparées par une colonnette et encadrées par un arc de décharge, éclairent chaque face; au-dessous, trois arcs, noyés dans la maçonnerie, correspondent à des arcatures visibles à l'intérieur au-dessus des arcades du carré du transept. Peut-être, avant la construction des croisillons, la tour-lanterne prenait-elle jour par ides baies ?

 

Mobilier. — L'église de Locmaria possède quelques tombes plates, très usées, placées dans le bas-côté nord. Sur deux d'entre elles, on distingue à peu près le dessin des corps et les motifs d'une décoration du XVème siècle, le tout d'une facture grossière. Ce qui est vraiment curieux, c'est le bénitier de granit, formé d'une sorte de tronc de pyramide octogonale renversé, posé sur un socle à huit pans très bas. Dans la cour, au sud, subsistent plusieurs arcades d'un cloître de style classique et trois autres, très enterrées, restes d'un autre cloître du XIIIème siècle. Les bâtiments qu'on voit sur la place, près de l'église, utilisés aujourd'hui par l'administration militaire, datent de la fin du XVIIème siècle et font à l'antique sanctuaire un cadre majestueux.

(Par M. Henri WAQUET).

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