Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Les Facteurs d'Orgues de la cathédrale de Quimper

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Quimper   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Hervé GUILLEMIN.

Il rétablit en 1524, 1525 et 1526 les grandes et les petites orgues de la cathédrale, et reçut pour ce travail en différents paiements, la somme de 359 livres [Note : « Item solvit Herveo Guylymyn, pro magnis organis 145 lib. ». — Compte de 1524 ; « Item eidem Guylymyn, pro parvis organis solvit 50 lib. ». — Ibid ; 1525. « Canonici etc., ordinarunt D. de Glesvédé, procurator fabrice, dare magistro Herveo Guillemyn, organorum factori, summam decem librarum, ultra summam centum librarum quam idem procurator affirmabat antea dedisse eidem Guillemyn ». — Delibération capitutulaire f° 9 v°. ; 1526. « Canonici etc., ordinarunt D. de Glesvédé dare summam 20 librarum Herveo Guillemyn, organorum factori, ultra summam 30 librarum quam, idem procurator fabrice dicebat se eidem Guyllemyn ante dedisse de consensu et mandato predictorum dominorum et capituli, ultra precium ab initio inter eosdem dominos canonicos et capitulum, ex una parte, et dictum Guillemyn, ex altera, conventum ». — Ibid. f° 12 r°].

Guyllemyn fit aussi en 1545, pour le prix de 111 livres 14 sous 9 deniers, les grandes orgues de la chapelle de Notre-Dame-du-Mur à Morlaix.

« A maistre Hervé Guillymyn à valoir en son marché pour faire les grandes ogres (sic) de ladicte chapelle (de Notre Dame du Mur), 103 livres 15 sous ».

« A maistre Hervé Guillymyn, la somme de 7 l. 19 s. 9 d., qui luy estoient restés à cause des grandes orgues » (Compte de Jean Le Leuyer et Jean Nédélec).

Un compte de la fabrique du Mur pour l’année 1500, mentionne un paiement de 20 livres, fait à Hervé Guillymyn. Je ne sais s’il s’agit ici de ce facteur d’orgues ou de son père.

En 1549 H. Guillemin reçut 30 sous monnaie « pour ung tableau de boys pour debvoir mettre en escript la dédication d’icelle église (du Mur) » (Compte de Pierre Jourdren et Jehan Rigolé).

En 1474, Prigent Guillemin était organiste de la cathédrale de Quimper, et recevait de la fabrique une pension de cent sous (Compte de Guillaume Periou).

J’ai relevé dans l’église de Locronan, l’inscription suivante, écrite en caractères gothiques au pied d’une statue en pierre, de saint Roch : « L’an M Vc. IX R. Guillimin ».

Jean BOURNÉ.

Il fut reçu organiste et choriste de la cathédrale, le 16 juillet 1608, aux appointements de 24 écus par an, outre la distribution ordinaire du choeur. Il répara au mois de septembre suivant, les orgues de l’église pour la somme de 30 livres, qui lui fut payée « à condition, s’il y a quelque faulte, qu’il les réparera » (Délibération capitulaire, 1595-1648, f° 56 et 57 r°).

En 1615 il fit aussi une réparation aux orgues de l’église de Saint-Mélaine de Morlaix, comme on le voit par l’acte suivant :

« Marché faict par cestes, entre les procureurs scindiques de Saint-Melaine, de Morlaix, et Jan Bourné, facteur d’orgues et organiste de Saint-Corantin à Kempercorentin, et y résidant à présant, par lequel iceluy Bourné promect de réparer, refaire et racoustrer les orgues de l’église de ladicte paroisse de Saint-Melayne, refaire les pièces qui y défaillent, et les mettre en bon estat et apareil, en bon armonye et complette, que rien y défaille etc., au moyen de la somme de 258 livres tournois, payable à la fin dudict labeur etc., et oultre payeront à son serviteur, 60 sous tournois pour son vin. Faict à Morlaix ce jour 5ème du moys de septembre l’an 1613. — Signé : Jean Bourné ; Yves Le Bervet ; Chrestien Noblet, et deux notaires royaux ».

Le 8 octobre 1613, missire Goulfen Pengam, organiste de Saint-Mathieu, Pierre Bizien, le vieil, autre Pierre Bizien, le jeune, organiste de Saint-Melaine, et M. Claude Donnart, organiste du couvent de Saint-Dominique (de Morlaix), experts nommés pour visiter le travail de Bourné, certifièrent « avoir trouvé lesdictes orgues estre en bon estat et réparation, et toutz les jeux completz et sans y rien défaillir, à leur scavance, et que leur semble que ledict Bourné soy est bien acquitté à ladicte réparation » (Titre de la fabrique de Saint-Melaine).

Robert DALLAM.

Forcé de quitter l'Angleterre en 1642, à l’époque où éclata la guerre civile dans ce pays, Robert Dallam, qui s’intitule « organiste de la reine d'Angleterre », se réfugia avec sa famille, à Quimper, où il fit pour la cathédrale, par ordre du chapitre, trois orgues qui furent établies, deux ou trois ans plus tard, sur une tribune construite pour les recevoir. Lorsque ces travaux furent terminés en 1643, il se trouva dans un état complet de dénuement, et réduit à vivre d’emprunts. Il adressa en conséquence au chapitre, une supplique, où après avoir exposé sa triste situation, il lui demande de l’aider à en sortir, en modifiant les termes de la convention passée entre eux au sujet du paiement des sommes, à lui dues, pour les orgues qu’il venait de faire, et le prie en même temps de lui fournir les moyens de vivre, en lui payant les émoluments attachés à la charge d’organiste de la cathédrale, que les chanoines lui avaient conférée. Voici comme spécimen du genre, le texte de cette supplique, qui date d’une époque où on savait encore écrire en latin :

« Reverendissimis ac nobilissimis dominis canonicis cathedralis ecclesiae Sti Corentini.

Supplex petitio Roberti Dallami, serenissimae Reginae Angliae ab arte organica in ordinario servi, fideliter jurati.

Humillime demonstrat : quod cum venerabile capitulum dignatum sit ilium (a patria pro fide refugum), recipere in vestrum servitium, cum illo convenire pro statuto pretio 5.300 lib. ad tria hic organa construenda, ac etiam non parvo illum honore afficere in quam honorifica uxoris suae sepultura ; necnon eundem jam admittere in locum organistae, se quam plurimum agnoscat dominationibus vestris obligatum ; ac promittat omnia quae possit gratitudinis argumenta officiaque fideliter praestiturum.

Humillime supplicat, ut ex inito vestrarum erga ipsum immeriti amoris vinculo (quod in dies magis magisque promereri conabitur), dignarentur nobilitales vestrae respectum habere ad onus familiae suae adque rationem sustentationis ejusdem, et ex inde consentire ampliores tales pretii statuti partes temporibus debitis elargiri, quales ipsi forent maxime necessariae : Nam oneribus bonorum huc transportationis, census domus, et thecarum constructionis (quae omnia semper solvenda fuere ab iis pro quibus laborarit) ita gravatur, ut victum ac vestitum quidem ex creditu (et quanto sit hoc cum suo praejudicio est facile cognitu) accipere cogitur ; ita ut omnibus consideratis pro praesente est in debito alieno 400 lib. Praeterea cum ex singulari vestrarum benevolentia fuerint dignatae organisticum illi locum conferre, suppliciter petit, ut etiam emolumenta eidem annexa tribuere non graventur ; qui dat esse, etiam debet dare consequentia ad esse.

Humillime demum supplicat, ut ex innata vestrarum humanitate, nobilitate, pietate, hinc nimis ejus ignoscant audaciae ; utque ipsum suosque semper obligent perpetuos remanere apud summam majestatem, oratores pro vestrarum et temporali et sempiterna felicitate.

Reverendissimarum atque nobilissimarum dominationum vestrarum.

Servus semper obsequentissimus,

Robertus DALLAMUS ».

Le chapitre ne voulut pas modifier les conditions de son marché pour la construction des orgues, mais par délibération du 16 novembre 1643, il ordonna qu’il serait payé à maître Dallam, une pension annuelle de 120 livres tournois, pour la charge d’organiste, plus 12 livres 13 sous par an, pour les messes de fondations qui seraient célébrées dans le cours de la semaine. Il décida en outre, que les confréries du Saint-Sacrement, de Notre-Dame, de la Chandeleur, de Saint-Pierre, de Saint-Julien et des saints Crépin et Crépinien, desservies dans la cathédrale, lui paieraient chacune 12 livres tournois, ou trois pistoles, par trimestre. Ces diverses sommes réunies, formaient au bout de l’année un total de 372 livres 13 sous.

Robert Dallam était encore organiste de la cathédrale en 1646. Ses fils Thomas et Toussaint, firent, ou réparèrent des orgues dans un grand nombre d’églises, pendant la seconde moitié du XVIIème siècle. Voici des articles de comptes de fabriques et une quittance qui mentionnent quelques uns de ces travaux :

Cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. — 1657-1660. « Au sieur Dallam, facteur d’orgues, payé la somme de 3.145 livres ». — Compte de N. Cherruau.

« Audit Latour Dallam qui audict mois de septembre 1660, seroit venu remettre les orgues, 30 livres ». — Ibid.

Locronan. —1672. « Quittance de 300 livres payées par Jean Connan, fabrique de l’église de Saint-René-du-Bois, à noble homme Thomas Dallam, pour réparation de l’orgue de ladite église, du 12 octobre 1672 ».

Pont-Croix. — 1675, « Les orgues ne pouvant plus servir, étants, tant par la cause de l’injure de la poussière et crace, que par estre partye des tuyaux démontés, et les souffletz crevés, le comptable envoya Olivier trouver le facteur d’orgues à Daoulas, auquel il paya pour son voiage 30 sols ».

« Le sr. Thomas Dalam, facteur d’orgues, estant venu les voir, afin de scavoir ce qu’il y manquoit, son voiage a cousté au comptable 4 l. 14 s. ».

« Tellement qu’ayant démonté tous les jeux et tuyaux desditz orgues, iceulx décrassé, défaussé et lavé, et fait et accomodé les trois soufflets, le comptable luy a payé en présence des habitants dudit Pontecroix, pour avoir relevé lesdits orgues, la somme de 190 livres ». — Compte d'Yves Ansquer.

« 1689. Au sieur Dalm (sic), facteur d’orgres (sic), pour avoir remonté lesdites orgres et souttietz, de l’avis du sieur Fager, recteur, bourgeois et habitantz dudit Pontecroix, 250 livres ». — Compte de François Le Baron.

« 1694. De plus de la somme de 10 livres par luy aussy poyé au sr. Toussaint Dalam, facteur d’orgues, pour avoir raccommodé les soufflets des orgues dudit Pontecroix ». — Compte d'Alain Le Lay.

Landerneau. — « 1690. Item auroit payé en dépense faite pour accorder avec le sr. Dalam, facteur d’orgues et consorts, au sujet de faire des orgues dans notre église, 55 sols ». — Compte de François Le Gall.

Il paraît résulter des renseignements qui précèdent, que Thomas Dallam, qui se qualifie quelquefois de « sieur de la Tour, » habitait Daoulas, et qu’il avait des associés pour l’exercice de sa profession.

Robert Dallam et ses fils, ne sont pas les seuls étrangers qui aient fait des orgues en Basse-Bretagne. En effet, outre « un faiseur d’orgues » qui répara en 1585, celles de Saint-Melaine, de Morlaix, et qui signe « Arnoul de Smid, structor organorum, » je trouve que le 1er mai 1656, il fut fait marché entre la fabrique de l’église Notre-Dame du Mur et Thomas Harrisson, maître facteur d’orgues, pour la construction « d’une belle paire d’orgues, moyennant la somme de quatre mille livres ».

Harrisson reçut 1317 livres au début de son travail. Le surplus était payable en deux termes ; mais la fabrique n’ayant pu payer l’organiste aux échéances, celui-ci lui fit un procès et obtint la saisie du manoir de Nec'hcoat, près de Morlaix, qui appartenait au sieur de Kerdanneau, l’un des procureurs de la fabrique du Mur.

Pour sortir de cette difficulté, la fabrique adressa une requête à l’évêque de Tréguier, le suppliant de l’autoriser à vendre une partie de l’argenterie de la chapelle de Notre-Dame du Mur, et « à faire des cueillettes dans les paroisses de la ville de Morlaix, et autres qu’il lui plaira de désigner ».

Le Père INNOCENT.

Ce religieux, facteur d’orgues, appartenait à l’ordre des Carmes, mais j’ignore à quel couvent il était attaché. Il fit en 1672, aux orgues de la cathédrale de Quimper, des réparations importantes pour lesquelles le chapitre ordonna, par délibération du 8 avril de cette année, de lui payer à valoir, la somme de 200 livres « pour avoir accommodé l’orgues positifs, oustre qu’il a esté défrayé et qu’on luy a fourni tous les matériaux à ce nécessaires » (Déal du chapitre, 1671-1682). Il reçut plus tard, le complément de ce qui lui était dû, comme on le voit par cet article du compte de Jean Gentil, chanoine, procureur de la fabrique pour 1670-1672.

« Item demande descharge de la somme de 872 l. 4 s. 4 d., qu’il auroit cousté, au sujet des orgues et positif relevé par le Rév. P. Innocent, carme, tant pour les choses acheptées et journées d’ouvriers, que pour les sommes données audit Père ».

En 1676, le Père Innocent répara aussi les orgues de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon :

« Le 6 novembre 1676, donné au Père Innocent, religieux carme, facteur d’orgues, pour deux claviers posés en la place des vieux, en présence du maistre de la psalette et de l’organiste, 33 livres, suivant quittance, et en bonne chère et vin prins au cabaret, dépensé 9 livres, faisant ensemble 42 livres ». — Compte de Christophe Lesguern, pour 1675-1680.

Jacques LE BRUN.

Le 26 juin 1704, Jacques Le Brun, facteur d’orgues « demeurant ordinairement à Nantes, et de présent en cette ville (de Quimper) », fit marché avec le chapitre, pour la réparation des orgues moyennant la somme de 180 livres. Il s’engagea par cet acte, « à les réparer à l’accord, à faire parler tous les tuyaux qui ne parlent point, mettre des languettes aux jeux d’anches, en cas de besoin, rendre la soufflerie étanche, et faire servir un soufflet, que MM. du chapitre ont dans leurs orgues » (Déal du chapitre de 1696-1707, f° 122).

TRIBUOT.

Le sieur Tribuot, maître facteur d’orgues du roi, à Paris, fit aux termes de deux marchés passés avec le chapitre le 1er août 1745 et le 25 avril 1747, d’importants travaux « pour le rétablissement et la perfection de l’orgue de la cathédrale », travaux pour les quels il reçut la somme de 8.500 livres. Cet organiste avait refait ou réparé les orgues des Invalides et de Versailles, et construit celles de la cathédrale de Vannes. Voici d’après le devis du sieur Tribuot, la nomenclature des divers jeux dont se composaient les orgues de Quimper.

Il y avait dans le grand orgue, un jeu de montre, de bourdon, de flûte, de prestant, de nasard, de quarte, de nasard, de tierce, de doublette, de flageolet, de fourniture, de cymbales, de grand cornet, de cornet d’écot, de trompette, de clairon, de voix humaine et de larigot.

Le positif, outre la plupart des jeux du grand orgue, comprenait un jeu de cromorne.

Je crois devoir ajouter à cette liste de facteurs d'orgues, les noms de quelques organistes de la cathédrale au XVème et au XVIème siècle.

1468. Hervé an Thourin. — 1474. Prigent Guillemin. — 1478. Raoul an Moel. — 1486. N. Bodennec. — 1514. Jean France. — 1524. Pierre Scarin.

La pension de ces organistes était de 100 sous, avant 1486 ; 6 livres, en 1486 ; 20 livres, en 1514, et 24 livres, en 1524 (R. F. Le Men).

 © Copyright - Tous droits réservés.