Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

QUIMPER

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Quimper   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

LOCMARIA au XVIIIème siècle.

Locmaria, aujourd’hui simple faubourg, fut dans les premiers siècles de notre ère le berceau de Quimper. Sous le nom de Civitas Aquilonia il y avait en ce lieu une petite ville qui, après l’invasion bretonne, fut transférée au confluent de l'Odet et du Steïr. Dès lors, et pendant de longs siècles, Locmaria tomba au rang de simple dépendance féodale du prieuré ducal, puis royal, du Grand-Locmaria. Néanmoins, au cours des derniers siècles de la Monarchie, Locmaria constituait, au point de vue administratif, une paroisse autonome, l’une des moins étendues du diocèse de Cornouaille, car sa superficie ne dépassait pas 280 hectares.

La paroisse s’étendait sur le versant ensoleillé du Frugy gracieusement encadrée dans une boucle de l'Odet, entre Quimper et la baie de Kerogan. Elle comprenait les manoirs de Poulguinan (à Jacques Le Borgne de Kermorvan), de Rosmaria (à J.-B. Bérardier), et de Créac'h-Guen (maison de campagne de l’abbé Le Normand de Pharadou, chanoine théologal) ; les anciens manoirs de Pratmaria et de Kernénez, en mains de fermiers ; les villages de Kerdrézec, Kerbaby, les deux Créac'h-Maria et le Pouligou.

La maison de campagne, résidence d’été des évêques de Quimper, avait été établie, dès le moyen-âge, dans ce site délicieux, au bord de l'Odet. Le manoir épiscopal de Lanniron et sa métairie, dépendances de la paroisse quim­péroise du Saint-Esprit et de Lanniron, étaient enclavés en Locmaria.

Une section de la paroisse se trouvait sur la rive droite de l'Odet, entre la venelle du Pont-aux-Anglais (venelle de Kergos) à l'Est, le marais de Penanguer à l'Ouest et la rue de Boulibou au Nord. Au droit de la rue actuelle de Pont-l’Abbé, un pont reliait les deux rives.

Une arche mobile livrait passage aux navires. Ce pont fut supprimé vers 1740, mais la petite agglomération formée sur la rive droite conserva le nom de Pen-ar-Pont, le Bout-du-Pont.

Le fief du Prieuré de Locmaria, dont relevait la paroisse, avait une haute justice qui s’exerçait aux Cordeliers, en la ville close de Quimper. Cette juridiction avait pour sénéchal, en 1789, Jean-François Flamant, avocat, place Terre-au-Duc, et pour procureur fiscal, Jean-Pierre Huchet du Ménez, avocat, rue Keréon.

Les Religieuses bénédictines de Locmaria, au nombre de 20 à 25, recevaient en leur couvent, comme pensionnaires, des veuves et des jeunes filles généralement nobles. L’enclos du Prieuré, y compris le presbytère et le jardin du recteur, couvrait une superficie de 120 ares. Il comprenait, outre les bâtiments, le cloître et la cour, un grand jardin de 62 ares et deux vergers. Une fontaine abondante et d’une eau très pure existait dans le verger méridional. Cet enclos a été coupé en deux moitiés par la rue du chanoine Moreau percée ne 1859.

L’ancien presbytère qui subsiste (à gauche à l’entrée de cette rue) fut acquis en 1791 par Antoine de La Hubaudière. C’est là que les Girondins fugitifs reçurent asile à leur arrivée à Quimper, le 8 août 1793. A deux pas, à l'Est de ce presbytère, se trouvait le four banal.

La route de Quimper à Fouesnant et Bénodet ne passait pas par Locmaria. A leur sortie de Quimper, les voyageurs utilisaient sur plus d’une lieue la route royale de Concarneau et prenaient ensuite des chemins de traverse. Le tracé de la route actuelle ne fut adopté qu’en 1836. Il existe au Musée de Quimper un beau tableau de Girardet représentant Les Révoltés de Fouesnant amenés à Quimper par la garde nationale en 1792. Ce tableau, au point de vue historique, constitue un anachronisme : les révoltés de Fouesnant faits prisonniers entrèrent à Quimper par la route de Concarneau.

L’ancien moulin banal du Prieuré, situé sur la rive droite de l'Odet un peu en aval de Pen-ar-Pont, avait été acquis en 1762 par le manufacturier Caussy qui déjà avait obtenu du prince de Bourbon, gouverneur de la Bretagne et engagiste du domaine royal, l'afféagement du marais de Penanguer. Dès lors, on l’appela Meil-ar-Liou ou Moulin-des-Couleurs, parce qu’on y broyait les couleurs employées dans l’industrie des faïences.

La population de la paroisse, généralement pauvre, ne dépassait guère 750 âmes. En 1789, les habitants déclaraient seulement 130 feux. Le rôle de la capitation ne portait que 140 cotes, dont 125 au-dessous de 3 livres.

Cette population, presque tout entière, vivait de l’industrie céramique. Cependant on y trouvait quelques marins. Nicolas Denic était capitaine d’un navire marchand et Gabriel Gestin, charpentier de mer, construisait des barques.

Chose curieuse, les jeunes gens de Locmaria ne s’alliaient guère à des étrangers. Ils se mariaient entre eux et toutes les familles tenaient les unes aux autres par les liens du sang. Ainsi, entre autres, la nombreuse famille Eloury était alliée aux familles Paul, Bolloré, Le Bras, Denic, Cariou, Jugan, Pellerin, Tanguy.

Peu de bourgeois. On ne pouvait ranger dans cette classe Lozac'h, marchand de bois, fournisseur des fabriques. Le maître faïencier Guillaume Eloury, par son mariage avec Louise Le Franc, fille de Nicolas Le Franc, directeur du Bureau de la Commission intermédiaire et marchand cirier, venait d’accéder à la bourgeoisie, à côté de ses beaux-frères Mougeat, apothicaire, et Boutibonne, négociant, mais bien au-dessous de la puissante famille Caussy de La Hubaudière. En octobre 1787 mourut Pierre-Jean Bellevaux, beau-frère de Pierre-Clément Caussy et oncle d'Antoine de La Hubaudière. Bellevaux, frère de Mme Caussy, était sans doute intéressé dans les affaires de la maison. Au manoir de Rosmaria demeurait Jean-Baptiste Bérardier, rentier, qui avait épousé une soeur de Mme Caussy. Son frère, Denis Bérardier (1735-1794), ancien principal du Collège de Quimper, était grand-maître du Collège Louis Le Grand quand il fut élu, en 1789, député de Paris aux Etats généraux et à la Constituante.

La paroisse fut supprimée par décret du 11 avril 1791. La municipalité de Locmaria protesta et voulut continuer ses fonctions, le décret ne l’ayant pas explicitement dissoute. Il y eut de ce fait des difficultés qui retardèrent de quelques mois l’annexion du faubourg à la commune de Quimper.

A la fin de 1791, l’ancienne paroisse fut démembrée. La partie rurale, y compris Rosmaria, contigu à la rue Haute et partie intégrante de l’agglomération, fut cédée à Ergué-Armel. Ici encore, la délimitation fut tracée en dépit du bon sens et sans souci de l’avenir. On en vit bientôt les conséquences fâcheuses. Aux portes mêmes de Locmaria, à l'Est de la venelle servant de limite, s’établirent trois guinguettes jadis fameuses dans les annales quimpéroises. On les appelait Rome, Naples et Venise. Closes de hauts murs, hors de l’octroi et de la surveillance de la police, ces maisons se montraient fort hospitalières, même la nuit, à une clientèle spéciale peu portée au sommeil. L’octroi y perdait et les familles plus encore. La municipalité quimpéroise, voulant remédier aux désordres souvent signalés, demanda vainement l’annexion de ce quartier. Des intérêts privés y faisaient obstacle.

La vieille église romane du XIème siècle, aujourd’hui classée parmi les monuments historiques, appartenait au Prieuré qui y permettait le service paroissial. La chapelle de Sainte-Barbe, au Nord de l’église, contigüe au cimetière, s’avançait sur la Place actuelle. Une autre chapelle, Saint-Colomban, avait existé à l’issue de la rue Froide, sur le chemin de Poulguinan.

Le cimetière atteignait à peine six ares. Il suffisait cependant, car les Religieuses bénédictines étaient inhumées dans le cancel de l’église.

Les habitants de Locmaria, même après la suppression de leur paroisse, ne consentirent qu’avec peine à l’abandon de leur vieux cimetière. Ils continuèrent à y inhumer leurs morts jusqu’en l’an V. La tradition rapporte qu’Alain Nédélec, le chef des révoltés de Fouesnant, guillotiné à Quimper en 1793, y fut enterré.

Le 2 avril 1797, un arrêté municipal interdit formellement toute inhumation dans ce cimetière. En 1823, le manufacturier Guillaume Eloury transforma, sans autorisation, ce bien communal en chantier.

Le maire, Gilard de Larchantel, l’invita à l’évacuer, lui faisant remarquer que « ce cimetière quoique ne servant plus aux inhumations n’en doit pas moins commander le respect ». A cette époque, Locmaria espérait la restitution de cet enclos à sa première destination. En 1886, encore, au Conseil municipal, Gonidec, animé d’un ardent patriotisme local, soutenait cette revendication qui fut combattue, comme une manifestation inopportune d’un mesquin esprit de quartier, par Adolphe Porquier, pourtant enfant de Locmaria.

Le recteur, ou plus exactement le vicaire perpétuel, était aussi l'aumônier du Prieuré. Il recevait une portion congrue de 300 livres et 300 ou 400 livres pour le service du Prieuré. Pour un revenu d’environ 700 livres il payait 11 livres à l’impôt des décimes. Laurent Lalau, recteur de 1771 à 1791, refusa le serment et cessa ses fonctions à la fin d’avril 1791. Menacé d’arrestation en vertu d’un arrêté du 1er juillet 1792 qui donnait aux prêtres réfractaires à choisir entre la détention permanente ou la déportation, Lalau résolut d’émigrer. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, une vingtaine de prêtres dont Lalau et Guillaume Pellerin, recteur de Perguet (né à Locmaria en 1750), descendirent discrètement l'Odet, dans des barques de pêche, pour se rendre à bord d’un petit navire qui les attendait au large et les conduisit à Bilbao, en Espagne.

En 1812, il fut sérieusement question d’établir le séminaire diocésain dans l’ancien Prieuré de Locmaria. Depuis la Révolution, l’église servait de magasin aux vivres de la Marine, tandis que les bâtiments conventuels, alors propriété de la Ville, étaient occupés par la manutention militaire, En 1806, l’évêque, ne trouvant aucun local pour son séminaire, obtint de la commune de Quimper la cession temporaire de l’aile occidentale du Collège pour y loger le séminaire.

En 1811, Napoléon ayant manifesté l’intention de créer quelques nouveaux lycées, Quimper se crut appelée à bénéficier de la munificence impériale. Dès lors, la Ville voulut reprendre possession de la totalité de son ancien Collège. Elle offrit à Mgr Dombidau, moyennant une indemnité raisonnable, de lui céder le vaste couvent de Locmaria, bâtiments, cours et jardins, pour y transférer le séminaire. Ce projet, étudié par l’ingénieur en chef Detaille, paraissait devoir aboutir à bref délai quand survint la désastreuse campagne de Russie. Désormais, pendant 70 ans, il ne sera plus question du lycée ; quant au séminaire, on l’établit, en 1816, dans l’ancien couvent du Calvaire.

Au Bout-du-Pont, côté d’occident de la rue de Pont-l’Ab­bé, existait une maison présentant l’aspect rébarbatif d’une prison. Les Quimpérois s’en souviennent, car elle n’a été démolie que vers 1930. C’était une longue bâtisse, à corniche et frontons, comprenant un rez-de-chaussée et des mansardes aux fenêtres garnies de solides barreaux de fer. A la fin du XIXème siècle, on avait perdu le souvenir de la destination primitive de cette étrange maison. En 1885, l'érudit J. Trévédy tenta vainement de résoudre cette énigme. Il apprit que la maison s’appelait anciennement Bicêtre et que, selon la tradition, c’était la prison de l’évêque servant aussi d’asile d’aliénés.

Les registres des sépultures de Locmaria nous ont permis de faire à cet égard une petite découverte. Le Bicêtre quimpérois était officiellement un dépôt de mendicité et, en fait, une maison de force créée et d’abord entretenue aux frais du trésor royal et placée sous la seule autorité de l'Intendant de Bretagne. Un arrêt du Conseil, en 1767, ayant ordonné la capture des vagabonds et mendiants et leur internement dans des dépôts, quatre de ces dépôts furent établis en Bretagne : à Rennes, Nantes, Vannes et Quimper. Le but poursuivi par l'Administration n’était pas tant de recueillir les mendiants que de « purger la société des vagabonds et mauvais sujets ».

Il y eut naturellement des abus, des détentions arbitraires d’individus dont les familles voulaient se débarrasser, surtout des filles et femmes débauchées. La voix publique jugeait sévèrement le régime de ces dépôts, véritables bagnes où les détenus étaient traités comme des criminels et livrés à l’exploitation d’entrepreneurs chargés à la fois de les faire travailler et de les nourrir. En 1786, les Etats accusèrent l’entrepreneur du dépôt de Rennes de spéculer odieusement sur la subsistance des détenus. En un an, il en était mort 137 sur 600.

En 1771, en l’espace de neuf mois, il y eut 79 décès à la maison de force de Locmaria, causés sans doute par une grave épidémie, mais dus aussi vraisemblablement au mauvais régime de cette prison et à l’horrible promiscuité des détenus. L'hétacombe commença en février où il y eut 6 morts, 17 en mars, 16 en avril, 10 en mai et dès lors le nombre alla décroissant. Le 20 août, atteinte par la contagion, mourut Anne Le Bleis, âgée de 29 ans, épouse de Jean Le Page, concierge de la maison de force. Le recteur de Locmaria, messire Nicolas Bélégou, âgé de 42 ans, mourut le 10 juin, sans doute victime de son dévouement. Il fut inhumé dans le cimetière paroissial à côté des 108 morts de cette année néfaste.

Parmi les morts, on comptait 23 hommes, 43 femmes et, de plus, 13 enfants en bas âge dont quelques-uns n’ayant que deux ou trois mois avaient dû naître dans l’établissement.

En 1768, les détenus malades étaient, semble-t-il, transportés à l’hospice de Sainte-Catherine, car, cette année, il en mourut 8 dans cet hospice qui reçurent la sépulture dans la paroisse du Saint-Esprit. Tous ces malheureux étaient originaires des villes et paroisses des évêchés bas-bretons : Cornouaille, Léon, Tréguier et partie occidentale du Vannetais.

Le dépôt de mendicité de Quimper fut, paraît-il, supprimé en 1773 ; seul le dépôt de Rennes subsista jusqu’à la Révolution.

Le Bicêtre de Locmaria laissa de pénibles souvenirs au pays de Quimper. En 1789, les électeurs de Locmaria, qui avaient eu sous les yeux le triste spectacle de la prison du Bout-du-Pont, insérèrent dans leur cahier de doléances l’article suivant : « Il sera pourvu au soulagement des prisonniers dont les logements seront rendus plus salubres et à ce que les malheureux qui les habitent ne manquent pas des choses de première nécessité dont l’homme ne peut se passer sans que sa santé en souffre, n’étant pas juste que les accusés, qui souvent ne sont pas coupables, essuient dans les prisons un supplice anticipé, par l’extrême misère qu’ils y ont souffert jusqu’à présent ».

A la même époque, les artisans de Pont-l’Abbé exhalent des plaintes amères sur le sort des mendiants. « D’honnêtes citoyens, réduits à l’aumône, ont la crainte de l’aller demander et d’être renfermés dans des maisons de force que l’on nomme de l’indigne nom de Bicêtre (qui sont l’invention des avares du siècle qui ne voulaient point avoir leurs oreilles importunées des cris perçants des malheureux), et meurent ignominieusement dans la misère ».

A la veille de la Révolution, Locmaria possédait trois manufactures de faïences dont les produits, vaisselle de table, poteries communes, pipes et aussi quelques objets de luxe, étaient universellement répandus en Basse-Bretagne. La première faïencerie, fondée en 1690 par Jean-Baptiste Bousquet, appartenait depuis 1782 à Antoine de La Hubaudière, gendre et successeur de Pierre-Clément Caussy.

Antoine de La Hubaudière, né en 1744 à Percé, près de Fougères, était au moment de son mariage ingénieur en second des Ponts et Chaussées, à Quimper. Le 8 août 1793, il donna asile aux députés girondins proscrits et, le 20 août suivant, il favorisa l’évasion de huit d’entre eux en mettant à leur disposition son sloop La Diligente, commandé par Michel Le Scanvic, de Concarneau.

Devenu suspect, et menacé d’arrestation, La Hubaudière, officier municipal, prétexta un voyage d’affaires et, le 2 septembre, il s’enfuit vers son pays natal. Pendant sept mois, il échappa aux recherches de la police révolutionnaire. Cependant, au début de mai 1794, Donzé-Verteuil, accusateur public au tribunal révolutionnaire de Brest, fut informé du lieu de sa retraite. Le lieutenant de gendarmerie de Fougères s’apprêtait le 19 mai, à arrêter et conduire à Brest le fugitif, quand il apprit qu'Antoine de La Hubaudière ainsi que son frère André, ci-devant curé constitutionnel de Parcé (à 9 km. au sud de Fougères) avaient été assassinés, le 13 mai, par une bande de chouans, à trois quarts de lieue de Fougères, sur la route d'Ernée. 

Les ennuis du père, réduit à se cacher dès le 2 septembre, n’empêchèrent pas son fils aîné, Clément de La Hubaudière, à peine âgé de 21 ans, de favoriser encore, le 21 septembre, l’évasion par la rade de Brest des derniers députés girondins restés dans les environs de Quimper.

Après la mort de son mari, Mme Antoine de La Hubaudière, née Elisabeth Caussy, une femme de tête, dirigea pendant 37 ans sa manufacture, tout en s’occupant de l’éducation de ses nombreux enfants.

Vers 1780, malgré une vive opposition de Caussy qui faisait valoir près de l'Intendant la disette du bois dans la région, une nouvelle manufacture fut fondée par François Eloury, ancien ouvrier de la maison Caussy. François Eloury mourut peu après, laissant à son fils Guillaume, à peine âgé de 18 ans, la direction de l’établissement. Guillaume Eloury, membre du Conseil municipal de Quimper sous la Révolution, l'Empire et la Restauration, négociant avisé, fit de bonnes affaires. En 1809, sa fille Hélène épousa Charles Porquier ; Eloury mourut vers 1824 et, dès lors, la manufacture devint la propriété de la famille Porquier qui l’a possédée jusqu’au début de XXème siècle. Guillaume Eloury, architecte, fils de l’industriel dirigea, en 1829-1830, la construction de l'Hôtel-de-Ville de Quimper.

A la veille de la Révolution, une troisième manufacture fut établie à Locmaria par un Normand, Guillaume Dumaine, originaire de Ger, près de Mortain, où sa famille exerçait la même industrie. Vers 1821, Jean-Baptiste Tanquerey, gendre et successeur de Dumaine, prit la direction de cette maison qui prospéra. L’établissement fondé par Dumaine appartient au milieu du XXème siècle à M. Henriot. En 1763, un ouvrier faïencier de Locmaria, Yves Béchennec, créa au Bourgneuf, à Quimperlé, une fabrique de poteries qui, faute de capitaux, dut fermer ses portes au bout de deux ans. Béchennec revint sans doute à Locmaria, car en 1789 nous y trouvons son fils, Louis Béchennec, tourneur en faïence.

Il n’est pas sans intérêt de rappeler que Locmaria, au cours du XIXème siècle, donna quatre maires à la ville de Quimper : Corentin Vinoc, médecin, en 1803-1808 ; Guillaume Eloury, architecte, 1832-1835 ; Edouard Porquier, négociant, 1850-1865 ; Adolphe Porquier, mort sénateur du Finistère, 1896-1903.

Jean Savina.

 © Copyright - Tous droits réservés.