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La restauration de l'église de Sainte-Croix de Quimperlé |
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Malgré d'importants travaux de consolidation en 1805-1806, ou la réfection du clocher en 1820, l'église Sainte-Croix qui est classée dés 1840 comme monument historique, continue à se délabrer. Projets et de contre-projets se succèdent quand, en 1860, la restauration tant attendue peut enfin commencer.
Vue générale de Quimperlé vers 1860.
Mais, en mars 1862, à peine les maçons ont-ils décintré les arcs-doubleaux que l'ensemble de l'édifice donne d'inquiétants signes de faiblesse. Le vendredi 21 mars, à 9 h du matin, le maire constate " l'écrasement de six grosses colonnes des principaux piliers ", décide de fermer les portes et d'interdire l'exercice du culte. Mais, juste avant midi, le clocher s'effondre, dans un terrible fracas. Dans sa chute, il entraîne une partie de l'édifice et, surtout, écrase le logement du concierge du tribunal et la maison du receveur de l'octroi. Ce dernier trouvera la mort ainsi que l'une des filles du concierge.
Très vite on mesure l'ampleur des dégâts seuls la crypte, le choeur et une partie de l'abside ont été épargnés. Certains s'interrogent alors sur l'opportunité de reconstruire l'église et l'architecte Bigot imagine même de " restaurer " les ruines voisines de Saint-Colomban !
Sainte-Croix après la chute du clocher. |
Le chevet après l'écroulement. |
" …. le Conseil à l'unanimité déclare qu'il est urgent à tous les points de vue de commencer les réparations de l'église de Sainte-Croix dont la dégradation est telle qu'on doit craindre à chaque instant quelque fâcheux accident " (Conseil Municipal de Quimperlé, séance du 16 juin 1860).
Dés le mois d'août 1862, tandis qu'une église provisoire s'installe dans l'ancienne cohue (actuel " Présidial "), la décision est prise de restaurer Sainte-Croix. Après un long débat sur la responsabilité dans cette catastrophe des Monuments historiques et de l'entrepreneur, il faut attendre 1864 pour que les travaux soient effectivement engagés. L'architecte des Monuments historiques, Boeswilwald, confie le chantier à l'architecte quimpérois Bigot (1807-1894) qui s'attachera, autant que possible, à réutiliser les matériaux anciens. Il dégage la crypte, reconstruit les murs sur de nouvelles fondations, démonte et remonte pierre par pierre la partie haute du choeur des moines.
S'il cherche à restituer le plan et les dimensions de l'édifice originel, il est toutefois largement influencé par les principes et les techniques de restauration qui s'apparente ici à une véritable reconstruction, de la seconde moitié du XIXème siècle. Et l'on ne peut que regretter le non réemploi de superbes chapiteaux.
Certains chapiteaux ont été déposés au Musée de Quimper, d'autres perdus au profit de chapiteaux neufs ou fortement " rajeunis ", le traitement de la toiture, l'invention d'un clocher-peigne et, surtout, la surprenante création d'une terrasse jetée entre les quatre piliers, qui a pour effet malheureux d'en détruire l'harmonie. Malgré son caractère radical, cette restauration eut le mérite de sauver l'édifice.
Nota : les photos réalisées par
Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
(auteur inconnu)
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