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LA DESTRUCTION DE L'ABBAYE DU RELECQ

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Depuis longtemps déjà, les voiles des barques normandes descendues de la Scandinavie inquiétaient les paisibles habitants du littoral breton.

Gralon avait réussi à préserver de leurs attaques répétées les rivages de la Cornouaille. Plus tard, conduits par leur célèbre chef Hasting, ils s'installèrent dans l'île de Batz, en face de Roscoff, y détruisirent jusqu'aux fondements tout ce qui restait du monastère fondé par saint Pol et où vécut saint Tanguy. De là ils poussèrent dans le pays de Léon des incursions d'où ils rapportaient tout ce qu'ils pouvaient trouver dans les fermes abandonnées.

La victoire éclatante de Questembert, remportée, en 888, par Alain le Grand, les écarta momentanément de la Bretagne. Mais ce fut, après la mort de ce grand roi breton, une véritable invasion des pirates païens qui s'étendit, en quelques années, sur tout le territoire. Le passage des bandes normandes, conduites par Ohtor et Hroald, était signalé partout par l'incendie et par la fuite désespérée des populations chassées par la misère et la destruction de leurs foyers.

Des dissensions intestines entre les chefs bretons ne permirent pas d'organiser la résistance. En 914, les voiles normandes font leur apparition à l'embouchure de l'Aulne. L'abbaye de Landevennec est détruite. Les moines, successeurs de saint Guénolé, doivent fuir précipitamment, emportant les reliques de leur saint fondateur. Après un douloureux et long pèlerinage, ils parviennent jusqu'à Montreuil, dans le nord de la France pour y attendre des temps moins troublés.

Dès lors, le fléau ne fit que s'étendre. Une invasion plus nombreuse encore, conduite, en 919, par Raghenold, n'épargna rien ni personne. Le comte de Poher, Mathuedoi, gendre d'Alain le Grand, sur lequel reposait l'espoir de la Bretagne, est contraint de fuir en Angleterre avec son fils Alain, à la cour du roi Athelstan. A Saint-Pol-de-Léon, on s'empresse de mettre en sûreté les reliques de l'apôtre du Léon. A Quimper, on enlève précipitamment les dépouilles de saint Corentin qui se rencontrent au monastère de Léhon, sur les bords de la Rance, avec celles de saint Brieuc, de saint Trémeur, de saint Budoc et de saint Guenael. Peuple et moines, escortant les reliques des saints, s'en allèrent, en un exode lamentable, chercher asile en France.

L'abbaye du Relecq n'échappa pas au sort commun. Peut-être les moines se joignirent-ils à l'une des tristes caravanes qui passaient, se tenant à distance des côtes et cherchant de préférence les routes isolées le long des chaînes de l'Arrhée. A leur départ, les Normands passèrent !à et, comme partout ailleurs, l'incendie recouvrit de cendres les restes de l'abbaye fondée par saint Tanguy.

Quelques années s'écoulèrent. Abandonnée par ses chefs, par ses moines, par ses habitants, par les reliques de ses saints, occupée par les pirates païens, la Bretagne semblait définitivement perdue. Cependant le pays allait revivre. Le moine Jean, l'un des exilés de Landevennec, allait organiser la délivrance. Il rassembla les Bretons dispersés, appela à lui ceux que les Normands avaient réduits en esclavage, et fit venir de la Grande-Bretagne le fils de Mathuedoi, Alain, dit Barbe-Torte.

Préparée par lui, la campagne entamée en 936 fut victorieuse. Le comte de Léon, Even le Grand, fut l'un des meilleurs auxiliaires de la délivrance. En moins de deux ans, en une lutte héroïque, la Bretagne était reconquise et la terre bretonne rendue à ses habitants. L'abbaye de Landevennec se releva de ses ruines, richement dotée par Alain Barbe-Torte, en souvenir du moine Jean. Saint-Mathieu se reprit également à vivre. D'autres abbayes se créèrent de toutes pièces comme Loc-Maria, de Quimper, Sainte-Croix, de Quimperlé, et Loctudy.

Qu'advint-il de celle du Relecq ? Aucun document ne permet d'établir la renaissance de son monastère. Un silence de près de deux siècles allait s'établir sur ces lieux où la vie avait été si intense et le labeur si fécond. Une chose cependant demeurait : c'était le souvenir des bienfaits de Notre-Dame du Relecq. Dans son sanctuaire ruiné, les pèlerins recommencèrent leurs visites pieuses. Les moines disparus, la Vierge restait. Elle attendait l'heure où son pieux et illustre serviteur, saint Bernard, lui ferait bâtir un temple digne d'elle et de ses fidèles.

(abbé F. Cornou).

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