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LA RENAISSANCE DE L'ABBAYE DU RELECQ

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L'abbaye avait vécu. Le tronc bénédictin qui avait refleuri sous la bénédiction de saint Bernard était — pour combien de temps, Dieu seul le sait — extirpé de cette terre. L'arbre, après avoir pris un développement magnifique et porté d'excellents fruits de sainteté, s'était laissé gagner par la corruption. Il n'avait plus assez de sève pour une nouvelle efflorescence. Devenu stérile, le divin Jardinier l'arrachait et le jetait au feu.

Notre-Dame du Relecq restait. Sa dévotion ancrée dans l'âme du peuple allait, grâce à de pieux dévouements, se perpétuer, se développer encore et continuer ses bienfaits à ce pays.

Après la tourmente révolutionnaire, le Relecq fut vendu comme bien national. Pendant que les terres passaient en diverses mains, la partie principale, avec tous les bâtiments, était achetée par un honorable commerçant de Morlaix, M. Le Hénaff, homme de foi profonde et de sincère piété. Il trouva l'église transformée en grange et réduite à servir d'asile à un troupeau de moutons. Son premier soin fut de la restaurer et de la rendre aux fidèles qu'attirait la dévotion à Notre-Dame. Il y consacra des sommes considérables.

Sa petite-fille, Mme Le Frère, hérita de son pieux domaine et de son zèle. Le bien qu'elle fit au Relecq n'est pas oublié. Eut-elle un moment l'espoir de faire renaître de ses ruines la communauté disparue ? Toujours est-il que, vers 1855, elle installa dans une partie du monastère des Soeurs de la Croix. L'essai ne réussit pas. Les soeurs sen allèrent en 1874. Mme Le Frère n'en continua pas moins ses largesses. Elle compléta, à la chapelle, les répara­tions commencées par M. Le Hénaff et elle en refit complètement la toiture.

Quand elle mourut, en 1885, elle légua ses biens à M. de Kervenoael, son parent. Nulle inspiration ne pouvait être meilleure et nulles autres mains n'étaient plus désignées pour veiller au dépôt sacré.

Dès lors, la collaboration du propriétaire et du clergé de la paroisse devint intime. M. l'abbé Jouve, recteur de Plounéour, entreprit, en 1894, les réparations qui devaient restituer à l'église son ancienne splendeur. Il refit les lambris, dégagea les colonnes et les murs du badigeon qui en masquait les sculptures et l'appareil. A cette oeuvre il consacra vingt-cinq mille francs. Ce fut une renaissance. Le pardon qui suivit et qui a lieu le 15 août fut un triomphe. Les pèlerins affluèrent et, des paroisses voisines, les bannières et les croix se rencontrèrent pour une procession solennelle. Le canonicat qui fut conféré à M. Jouve n'était qu'un juste hommage à sa générosité et à son zèle.

Dans l'intervalle, une partie des bâtiments du monastère avait été aliénée. Un incendie éclata vers 1900. Il n'épargna, par extraordinaire, que la partie des constructions appartenant à l'église et qui fut longtemps habitée par le prieur.

M. l'abbé Michael de Kervenoael en fit l'acquisition. Cependant, dissociée par l'incendie, la maçonnerie menaçait de s'écrouler. Des pans de mur gisaient à terre, encombrant la cour intérieure de poutres à moitié consumées et de matériaux inutilisés. Le déblaiement s'im­posait et devenait même dangereux.

Le recteur M. l'abbé Manchec, l'entreprit. Pendant un an, il s'attela à la besogne. Les vieux murs en ruines furent abattus. Ce fut miracle que leur écroulement ne fit aucune victime. La cour intérieure fut dégagée et rendue accessible aux pèlerins. Une maison mal bâtie était venue s'adosser au pignon ouest de la chapelle. M. l'abbé Manchec la fit disparaître. Comme elle servait de demeure à la fidèle et pieuse gardienne de l'église, Anne-Marie, M. Michael de Kervenoael la remplaça par la maison qui s'élève aujourd'hui au nord de la chapelle.

Ainsi le Relecq prenait une physionomie plus moderne et se prêtait davantage à sa nouvelle destination : chapelle de secours pour Plounéour et lieu de pèlerinage pour toute la région.

(abbé F. Cornou).

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