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LE RHEU

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La commune du Rheu (bzh.gif (80 octets) Reuz) fait partie du canton de Mordelles. Le Rheu dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE du RHEU

Le Rheu vient du latin "rodo" (rongé par la rouille) devenu "Rou".

On ignore les commencements de cette paroisse, mais elle est certainement fort ancienne ; la preuve en est qu'à l'époque de la fondation du prieuré de Saint-Denis de Rennes, au XIIIème siècle, la présentation de la cure du Rheu fut délaissée au prieur de cette maison, et celui-ci la conserva jusqu'à l'extinction de son bénéfice. C'est également au XIème siècle, qu'Odon d'Apigné, seigneur du Rheu, fait un don à l'abbaye Saint-Georges de Rennes. Le premier document attestant l'existence du Rheu date de 1279.

Ville de Rheu (Bretagne).

Quoique le recteur du Rheu dût payer une rente au prieur de Saint-Denis, sa cure n'en avait pas moins de beaux revenus. En 1790, il déclara que son bénéfice consistait surtout en dîmes, mais qu'avec la chapellenie de Beuffru et les fondations du Chardonnay et des Curettes, dont il jouissait, il se faisait un revenu brut de 3 300 livres ; ses charges étant évaluées 1 800 livres (pension d'un vicaire, décimes, gages de quatre domestiques, etc.), il lui restait net 1 500 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 26, et Pouillé de Rennes).

Ville de Rheu (Bretagne).

Les seigneurs d'Apigné fondent un prieuré en 1268 dans le Château de la Priouté, et ils le donnent à l'Abbaye de Saint-Melaine de Rennes, qui le cède à l'Abbaye de Rillé de Fougères. La chapelle du prieuré est en partie reconstruite au XVIIème siècle : le chevet comportait jadis les armes des seigneurs d'Apigné et de leurs alliances, les seigneurs de Launay-Roumoulin et de Botherel. On honorait autrefois dans la chapelle une statue de Notre-Dame de Paimpont qui est conservé de nos jours l'église du Rheu. La chapelle est entourée d'un cimetière au XVIème siècle. Un hôpital existe près du bourg dès le XVème siècle.

Ville de Moigné (Bretagne).

La paroisse de Moigné est citée en 1240. La famille de Brays était les seigneurs de Moigné de la fin du XIVème siècle à la fin du XVIème siècle. Le 15 octobre 1795, au lieu-dit le Bas-Courtil (en Moigné), une troupe de Royalistes, sous les ordres de M. de la Trébonnière, remporte un succès sur les Républicains. C'est en 1965 que la commune de Moigné est rattachée à celle du Rheu. Les paroisses du Rheu et de Moigné appartenaient autrefois à l'ancien évêché de Rennes.

Ville de Moigné (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : Le Rou (au XIVème siècle), ecclesia de Rodo (en 1516).

Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse du Rheu : Guillaume Mainfroy (en 1459), Pierre Porteau (en 1472), Jehan Fontaine (vers 1499, il fut l'exécuteur testamentaire de Jean Freslon, seigneur de la Freslonnière, en 1499), Olivier Mérault (en 1607 et en 1619), N... Blanchet (en 1627), Noël Le Cerf (résigna en 1660), Julien Mellet (en 1660 et en 1670), Jean Jollet (en 1680 et 1690), N.. Bidel (1691-1694), Julien Ruellan (1695-1709), Guillaume Renouard (1709-1721, inhumé dans le choeur de l'église), Vincent Renouard (1722-1729, inhumé près de son frère), Alexandre Guimont (1729-1748), Antoine-Jean-Baptiste de Gennes (1748-1781), Guillaume-Jacques Gérard (1781-1789), Guillaume Le Saint (1803-1806), Noël Petit (1806-1818), Jean Nogues (1819-1856), Amateur-Barnabé Jamet (à partir de 1856), ....

Ville de Moigné (Bretagne).

Voir   Ville de Moigné (Bretagne) " Le cahier de doléances de Moigné en 1789 ".

Voir   Ville du Rheu (Bretagne) " Le cahier de doléances du Rheu en 1789 ".

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PATRIMOINE du RHEU

l'église Saint-Melaine (XI-XV-XVI-XIXème siècle). Cette église est presque entièrement reconstruite en 1845 : elle conserve uniquement son ancien choeur à chevet droit. Un lieu de culte gallo-romain s'élevait à l'emplacement de l'église actuelle. L'église a été restaurée en 1627 et la nef a été refaite en 1753. La chapelle Saint-Gilles qui sert aujourd'hui de sacristie est construite en 1434. La tour date de 1861. Le retable date du XVIIIème siècle. Les trois autels sont chargés de 18 grands chandeliers Louis XV, offerts par la famille Freslon. Le choeur actuel a été refait en 1424 : son chevet possédait une grande verrière (oeuvre de Jamet Béart, vitrier à Rennes) avec les armes des seigneurs de la Freslonnière. Les armes de la famille Brays se trouvent sur la vitre-sud du choeur. On voit dans le croisillon nord trois pierres tombales armoriées : l'une d'elles porte les armes de la famille de Freslon, une autre porte les armes de la famille du Boberil, entourés du cordon de Saint-Michel. L'ancienne église se composait d'une simple nef. Les seigneurs de la Freslonnière y avaient ajouté du côté nord une chapelle prohibitive où ils avaient leur enfeu. Les seigneurs de la Verrière avaient construit au XIVème siècle une autre chapelle du côté sud : on y voyait les armes des familles le Bart (seigneurs de la Verrière du XIVème siècle au milieu du XVIème siècle), et celles des seigneurs de la Motte du Rheu : ces derniers y avaient un enfeu. Les seigneurs de Méjusseaume et d'Apigné possédaient aussi des enfeus dans l'église ;

Eglise de Rheu (Bretagne).

l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (XVème-XVIIIème siècle), située à Moigné. L'église se compose d'une nef à abside demi-circulaire, d'une chapelle au nord du choeur et d'un transept édifié en 1840. L'abside est romane. Le façade ouest date du XVème siècle. On a édifié au nord du choeur en 1434 une chapelle fondée par Jehan de Brays. On y trouve une pierre tombale appartenant à la famille Boberil (XVème siècle). La statue de la "Vierge à l'Enfant" dite "Notre-Dame de Paimpont" date du XV-XVIème siècle. L'autel-retable, à miroirs en bois sculpté et doré, date du XVIIIème siècle. L'église était entourée en 1682 d'une litre extérieure et intérieure aux armes des seigneurs de Cherville. La famille Lothodé, seigneurs de Cherville du XIVème siècle au début du XVIIème siècle, la famille Coutance et la famille Montigné en Vezin-le-Coquet y possédaient leur enfeu. On y voyait les armes des seigneurs de Cherville (fenêtre ouest au-dessus de la porte d'entrée) et celles des de Brays (vitre sud du choeur) ;

Eglise de Moigné (Bretagne).

Nota : Dédiée aux saints apôtres Pierre et Paul, l'église du Rheu se composait à l'origine d'une simple nef éclairée par de petites fenêtres ressemblant à des lucarnes. Mgr Poirier, évêque de Roseau, qui a beaucoup étudié l'histoire du Rheu à l'aide des archives du château de la Freslonnière, a trouvé mention de cette église en 1306, et elle était déjà fort ancienne. A cette époque, le seigneur de Méjusseaume y fut maintenu dans sa possession des droits de fondateur. La première chapelle jointe à cet édifice fut celle de la Sainte-Vierge, fondée du côté de l'évangile par le seigneur de la Freslonnière. Vers 1386, Jean Freslon la fit lambrisser et peindre ; il fit mettre dans la verrière ses armoiries : d'argent à la fasce de gueules accompagnée de six ancolies d'azur, tigées de gueules, 3, 3, et celles de sa femme Catherine Eder : de gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois quintes-feuilles de même. Les seigneurs de la Freslonnière fondèrent dans cette chapelle, qui leur était prohibitive, deux messes hebdomadaires, dont l'une était aux derniers siècles la messe matinale du dimanche. Ils y placèrent aussi leur banc armorié, dans lequel ils recevaient le jour de Noël, à la messe de minuit, un cierge dû par leurs vassaux. Enfin, ils y construisirent un enfeu où furent inhumés, entre autres personnages, Jean Freslon, décédé en 1440, et Catherine Eder, sa femme ; Guillaume Freslon, décédé en 1460, et Jeanne Pinot, sa femme ; Jean Freslon, décédé en 1478 ; Guillaume Freslon, décédé vers 1576, etc., etc., tous seigneurs et dames de la Freslonnière. La seconde chapelle fut bâtie du côté de l'épître par les seigneurs de Verrière dans le courant du XIVème siècle, et dédiée d'abord à saint Jean et plus tard à sainte Anne. On y voyait le banc des seigneurs de Verrière et les armoiries des Le Bart, longtemps possesseurs de cette terre : d'azur au léopard d'argent, et celles des seigneurs de la Motte du Rheu : de gueules à deux fasces de vair. Ces derniers avaient, en effet, leur enfeu dans cette chapelle, où se trouvait une tombe portant ces mots : Cy gist Guill. de la Motte dou Rou... decéda le derrain jour... mil V° saize (Archives Nationales, P. 1710 - Notes ms. de Mgr Poirier). L'église du Rheu prit par suite de ces constructions la forme d'une croix, mais vers 1424 le chanceau menaçant ruine, fut complètement réédifié. Le seigneur de la Freslonnière donna pour ce travail le bois et la pierre et paya une grande verrière — oeuvre de Jamet Béart, vitrier de Rennes — occupant toute la fenêtre du chevet ; il y plaça même ses armoiries du consentement de Jean de Beaucé, seigneur de Méjusseaume. Jean Le Bart, seigneur de Verrière, donna le vitrail du côté de l'évangile, et Thomas Le Bart, son parent, celui du côté de l'épître. A la même époque, les paroissiens firent lambrisser et peindre la voûte de la nef : « C'estoit des anges qui jouoient de toutes sortes d'instruments, des moines diversement costumés et des saincts dans le paradis ». Une enquête faite en 1475 nous apprend que les murailles étaient elles-mêmes couvertes de peintures. On y voyait « pourtraicts les doze moys de l'année ô diverses différences ». Des deux côtés du chanceau — réservé au sire de Méjusseaume, seigneur fondateur — étaient représentés à six pieds de terre, et à la file les uns des autres, les sires de Méjusseaume agenouillés, en costume d'hommes d'armes, et portant sur leur haubert un écu : d'azur au lion d'argent chappé de gueules, qui est Hattes. Autour de la chapelle de la Freslonnière se trouvaient aussi « les pourtraictures des seigneurs dudit lieu peintes sur des toiles armoiriées aux quatre coings ». A des places soigneusement fixées étaient « les bancs et accoudoers où les dames et damoiselles se plaçoient pour oyr le divin service », les hommes restant debout. Au haut du sanctuaire et touchant presque le maître-autel était le banc d'honneur du vicomte de Méjusseaume, du côté de l'évangile ; plus bas, devant l'autel de Notre-Dame, était celui du vicomte d'Apigné ; vis-à-vis, c'est-à-dire du côté de l'épître, se trouvaient d'abord le banc du seigneur de la Motte-au-Vicomte, puis celui du seigneur de la Motte du Rheu, à l'entrée de la chapelle Sainte-Anne. Tous ces nombreux seigneurs n'étaient pas sans se disputer parfois les prééminences : c'est ainsi qu'on vit en 1458 Jeanne de Maure, dame de la Motte-au-Vicomte, faire rompre les écussons du seigneur de Méjusseaume, prétendant avoir au Rheu les droits de dame fondatrice ; mais Olivier de Coëtlogon, seigneur de Méjusseaume, se fit maintenir en 1459 dans la possession de ses prérogatives. Une discussion beaucoup plus intéressante eut lieu vers le même temps au sujet de ces prééminences. Il était d'usage alors, à la mort d'un seigneur, de peindre son portrait sur une toile armoriée et de la suspendre sur sa tombe. En 1472 mourut Jacques Freslon, frère du seigneur de la Freslonnière ; sa famille fit placer « sa pourtraicture au hault du mur dedans l'église du Rou, du costé devers l'évangille, au-dessus de l'arc et voulte par où est l'entrée en la chapelle dicte de la Freslonnière ». Le sire de Méjusseaume s'en émut, prétendant que le seigneur de la Freslonnière devait se contenter de sa chapelle, sans placer ses armoiries dans la nef ; aussi « le dimanche ensuivant, à la messe parrochiale que chantoit dom Pierre Porteau, rectour dou Rou, — et y estoient Thomas de Kernasret et sa femme Jeanne Le Bart, dame de Méjusseaume, et aussy Pierre et Jehan Freslon, fils du seigneur de la Freslonnière, — quand ce fut à l'endroit du prosne ledit Thomas, estant au chanceau, appela lesdits Pierre et Jehan Freslon et leur dit : Dites au sire de la Freslonnière que il face oster la pourtraicture de maistre Jacques Freslon, son frère, ou s'il ne le fait, je la ferai enlever, car y a soubs icelle les armes de Méjusseaume. Et respondit aussitôt ledit Jehan Freslon : Vous n'y toucherez ja si vous faites que sage, et n'y avez point d'écusson ». Il paraît, en effet, que le blason des Méjusseaume n'existait point en cet endroit. Mais le seigneur de la Freslonnière n'ayant pas obéi à l'injonction de Thomas de Kernasret, huit jours après le portrait de Jacques Freslon avait été enlevé, et un écusson tout fraîchement peint décorait la muraille. Ce fut au tour du seigneur de la Freslonnière de se mettre en colère ; mais le sire de Méjusseaume, qui était prévôt des maréchaux, arma des gens, tint garnison au bourg du Rheu et occupa militairement l'église pendant trois semaines. Le seigneur de la Freslonnière s'adressa alors au duc de Bretagne, et un arrêt de la chancellerie, tout en maintenant le sire de Méjusseaume dans son droit de seigneur fondateur, lui enjoignit d'enlever l'écusson qu'il avait fait peindre sur la voûte de la chapelle de la Freslonnière (Notes ms. de Mgr Poirier - Archives du château de la Freslonnière). Les guerres de la Ligue ruinèrent l'église du Rheu, qui fut même interdite quelque temps, faute de décence. En 1627 on la restaura, et on remarqua alors que dans les verrières apparaissaient les armes de Bretagne : d'hermines plein et parti de France et de Bretagne. Le procureur du roi en tira la conclusion que la supériorité de cette église appartenait au roi et la fondation seulement au seigneur de Méjusseaume ; ce qui fut confirmé plus tard par un arrêt de 1679. Enfin, en 1753 presque toute la nef fut reconstruite. Des confréries existaient jadis dans cette église : c'était d'abord la frairie Blanche, érigée en l'honneur de la Purification de la Sainte Vierge et fondée d'une messe par semaine. En 1475, Guillaume Mandard, seigneur de la Mandardière, âgé de soixante-quinze ans, déclara que « feus Raoul Mandard et Aliette Lotodé, ses père et mère, estoient de la frairie Blanche dou Rou, et que dès le temps de son enfance ils le menoient à ladite église dou Rou tant à l'enterrement de leurs frères de frairie que aultrement, et que lui-même dempuis se mit en ladite frairie avec Françoise Freslon sa compagne » (Notes ms. de Mgr Poirier - Archives du château de la Freslonnière). L'autre association était la « frairie de Monseigneur sainct Jehan, martyr » ; elle avait pour objet la prière pour les trépassés et était fondée d'une messe et d'un service tous les lundis, outre les vêpres des morts chantés par les confrères tous les dimanches au soir. A la fin du XIXème siècle, l'on honore en l'église du Rheu la statue de Notre-Dame de Paimpont, provenant de l'ancienne chapelle priorale d'Apigné ; la Vierge est représentée debout et souriante, présentant le divin Enfant à un religieux de l'Ordre des Chanoines réguliers. Cette statue a été malheureusement polychromée, et le pauvre moine, voué au blanc par sa règle, est devenu tout de vert habillé. Apportée au Rheu pendant la Révolution, Notre-Dame de Paimpont n'a été solennellement inaugurée qu'en 1849, et depuis lors Pie IX a accordé, en 1854, des indulgences plénières à ses dévots pèlerins. L'église du Rheu ayant été complètement rebâtie, fut bénite en octobre 1845 par M. le chanoine Des Rieux ; mais la tour ne date que de 1861. Vers cette dernière époque l'édifice fut de nouveau relevé ou du moins transformé. C'est aujourd'hui une église de style ogival rayonnant formant une simple croix. On y voit encore quelques pierres tombales provenant de l'ancien temple, et entre autres celle de l'enfeu de la Freslonnière (Pouillé de Rennes).

la chapelle Saint-Roch-et-Saint-Mathurin (XVIIème siècle), édifiée à l'emplacement d'un ancien prieuré fondé en 1268 par les seigneurs d'Apigné ;

l'ancien prieuré Saint-Roch et Saint-Mathurin d'Apigné, aujourd'hui disparu et jadis membre de l'abbaye de Rillé. « D'azur à neuf macles d'or, 3, 3, 3 » (Armorial général ms. de 1697). La seigneurie d'Apigné, située dans la paroisse du Rheu, est très ancienne. En 1268, Robert, seigneur d'Apigné, et Aurèle, sa femme, donnèrent à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes le lieu de la Boissardière, aujourd'hui la Heuzardière près de leur château d'Apigné. Mais les moines de Saint-Melaine cédèrent cette terre aux chanoines réguliers de Rillé, qui s'y établirent (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Melaine - Dictionnaire de Bretagne, I, 498). Ce fut évidemment pour desservir la chapelle de leur manoir que les sires d'Apigné appelèrent des moines près d'eux, aussi conservèrent-ils toujours la présentation du prieuré qu'ils fondèrent à la porte de leur château. Toutefois ce bénéfice fut souvent entre les mains du clergé séculier, malgré les instances des chanoines de Rillé qui seuls avaient droit à le desservir. En 1790, le prieuré d'Apigné consistait en la chapelle de Saint-Roch et Saint-Mathurin ; — une petite métairie d'environ 5 journaux de terre et 5 hommées de fauche ; — les deux tiers des dîmes du trait d'Apigné, qui était le plus grand trait de la paroisse du Rheu ; — deux autres petites dîmes en Guichen ; — une charretée de foin, etc. Le tout rapportait au prieur d'Apigné 795 livres. Par contre, le prieur d'Apigné devait dire la messe trois fois par semaine dans sa chapelle, notamment tous les jours de dimanches et fêtes ; il devait entretenir cette chapelle et les bâtiments de sa métairie, payer les décimes, etc (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 26 et 27 - Archives Nationales, P. 1707). Sur le bord même de la Vilaine et près de l'emplacement du vieux château d'Apigné on voit encore la chapelle priorale, dont le chevet présente les restes d'une fenêtre ogivale flamboyante du XVème siècle construite en granit, mais murée à une époque relativement récente ; ce chevet droit est baigné par les eaux du fleuve, et l'édifice tout entier, simple rectangle assez vaste, mais en partie refait au XVIIème siècle, touche la motte féodale qui avoisinait le château. C'est dans cette chapelle qu'on honorait naguères une statue miraculeuse de Notre-Dame de Paimpont, transférée en l'église du Rheu depuis la sécularisation du sanctuaire d'Apigné. Liste des prieurs d'Apigné : — Olivier Botherel, prieur d'Apigné et de Saint-Remy-du-Plain en 1431. — Frère Pierre Le Forestier, chanoine régulier de Rillé, vicaire général en 1541 de Jean Le Bigot, abbé de Rillé. — René de Montigny rendit aveu au roi vers 1560. — Eustache Le Sénéchal de Carcado, abbé de Géneston, rendit aveu au roi en 1679. — Etienne de Renouard, prêtre ; décédé vers 1701. — Louis-René Le Sénéchal de Carcado, fils d'Hyacinthe Le Sénéchal, marquis de Carcado et vicomte d'Apigné, et de Louise-Renée de Lannion, clerc tonsuré, nommé par sa mère en 1701, ne put être pourvu qu'en 1703 ; les chanoines réguliers de Rillé voulaient faire nommer un religieux, mais la dame d'Apigné s'y opposait ; ils réussirent cependant à faire pourvoir un peu plus tard l'un d'entre eux, qui suit. — Frère Joseph Le Lièvre de la Ville-Guérin, décédé en 1723. Aussitôt après cette mort, Mme d'Apigné s'empressa de présenter à l'évêque Placide-Eléazard de Beauveau, clerc tonsuré de La Rochelle, qui obtint son visa le 24 novembre 1724, après avoir pris possession dès le 29 juillet 1723. Mais les chanoines réguliers de Rillé considérèrent cette présentation comme nulle et pourvurent du prieuré d'Apigné l'un d'entre eux, qui suit. — Frère Jean-Baptiste Le Lièvre de la Ville-Guérin, chanoine régulier, prit possession d'Apigné le 27 octobre 1723, mais il mourut l'année suivante. — Frère Pierre Hardy de Lesnaré, chanoine régulier, pourvu par les religieux de Rillé, prit possession le 26 juin 1724 ; il devint en même temps prieur-recteur de Saint-Médard de Paris ; décédé le 18 décembre 1778. — Frère Jean-François Le Marchand, chanoine régulier et prieur claustral de Rillé, fut présenté par Nicolas Magon, marquis de la Gervaisais et vicomte d'Apigné, et prit possession le 2 mars 1779 ; il conserva le prieuré d'Apigné jusqu'à l'époque de la Révolution (abbé Guillotin de Corson).

la croix (XV-XVIème siècle) aux armes des familles Lotodé et de Brays, et située au cimetière de Moigné ;

le château de La Freslonnière (XVI-XIXème siècle), remanié à la fin du XVIIIème siècle. On y trouve une chapelle privée citée dès 1478 (reconstruite en 1725) et un colombier. La chapelle Saint-Laurent de la Freslonnière est fort ancienne. Jean Freslon , seigneur de la Freslonnière, décédé en 1478, laissa par testament 10 sols de rente au chapelain desservant « la chapelle Sainct Loranz, sise au manoir de la Freslonnière ». Elle fut rebâtie en 1725 par Claude Freslon, seigneur de la Freslonnière, et la première pierre en fut bénite par le recteur du Rheu le 26 février 1725. Alain-César Freslon, seigneur de Québriac, fonda dans ce nouveau sanctuaire, le 14 avril 1748, une messe tous les dimanches, et la dota de 200 livres de rente. Vers ce temps-là, Alexis de Talhouët de Bonamour, vicaire général de Rennes, était chapelain de la Freslonnière ; il eut pour successeur Henry Piron, semi-prébendé de Rennes (1752), et N... Marchand, qui fit en 1790 la déclaration suivante : Il desservait alors, dit-il, dans cette chapelle la fondation de la Freslonnière, valant 214 livres 15 sols 6 deniers ; celle de Méjusseaume ou des Plesses, étant de 60 livres, assise sur la métairie de la Porte, et la prestimonie du Pré-Brunel, valant 80 livres ; son revenu atteignait donc 354 livres 15 sols 6 deniers ; ses charges consistaient en trois messes par semaine (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 26). A la restauration du culte, en 1803, Mgr de Maillé vint résider à la Freslonnière, heureux d'y trouver une généreuse hospitalité ; ce fut dans la chapelle de ce manoir qu'il donna plusieurs fois la confirmation aux paroisses environnantes (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Freslon dès 1163 ;

Château de la Freslonnière au Rheu (Bretagne)

le château de Mauvoisin (XVII-XIXème siècle), encore surnommé jadis le manoir de la Verrière-Mauvoisin. Ce château remplace un manoir de 1350. Propriété successive des familles Mauvoisin (en 1427 et en 1513), Freslon seigneurs de la Freslonnière (en 1585), Solier (en 1734), de Béchenec (en 1756), de Tanouarn ;

Château de Mauvoisin au Rheu (Bretagne).

l'ancien château fort d'Apigné. Il a été démantelé après les guerres de la Ligue. L'avant-cour comprenait un prieuré, une chapelle, une motte entourée de douves et une fuie. Le huguenot Montbarrot plaça en 1593 une garnison dans le château. Apigné avait été érigé en vicomté en 1574 et en 1585 (pour Julien Botherel) et possédait un droit de haute justice : ses fourches patibulaires à trois pots se dressaient près du château (Champ Rouge). Ses ceps et colliers étaient au Village de la Heuzardière. Propriété successive des familles d'Apigné, Botherel (en 1427 et en 1445), le Séneschal barons de Carcado (en 1645), Magon marquis de la Gervaisaye (en 1769), Terrier de Laistre. Le château a été reconstruit au XIXème siècle ;

Château d'Apigné au Rheu (Bretagne).

le château (XIXème siècle) de La Janais ou Jaunais. L'ancien manoir de la Jaunais est la propriété successive des familles le Bart seigneurs de la Verrière (en 1425), Ragot seigneurs de la Verrière (au milieu du XVIème siècle), Chatton (vers 1575), Déelin seigneurs de Pince-Guerrière (avant 1708). Il est vendu en 1708 aux Carmélites de Rennes, avant de passer entre les mains de la famille Loyer ;

Château de Janais au Rheu (Bretagne).

le manoir de Cherville (XVII-XIXème siècle) situé à Moigné. On y voyait autrefois un colombier. Il possède une chapelle du XVIème siècle. Propriété des seigneurs de Cherville (en 1390), Lotodé (en 1427), du Boberil (en 1629 et en 1789), de Bizien ;

le manoir (vers 1730) situé à La Grand-Verrière. Cet édifice remplace l'ancien manoir des Verrières-le-Gouz (XVème siècle). L'ancien manoir de la Verrière-le-Goux ou de la Grande-Verrière possédait dès le XVème siècle une chapelle privée. La chapelle est mentionnée dans l'aveu que rendit en 1679 Claude Le Gonidec, dame de Verrière (Archives Nationales, P. 1710). Propriété successive des familles le Vayer, Breil, le Gouz, Hastelou (en 1513), Ragot (en 1539), Chatton seigneurs de la Jaulnaye (vers 1575), Pélicot (avant 1612), le Gonidec seigneurs des Aulnays (vers 1612), de la Bourdonnaye seigneurs de Blossac (vers 1681), d'Oultremer (en 1715), Jousselin sieurs du Bois-Réant (en 1732 et en 1789), puis de la famille Loysel (de 1828 à 1911) ;

Manoir de Verrière au Rheu (Bretagne).

le manoir de Baultier ou Bautier (XVIII-XXème siècle). On y trouve une chapelle privative. Propriété successive des familles Blanchart (en 1427), Julienne (en 1590), de Longnonné (en 1645), Orain sieurs de la Porte (en 1710), Bigne de Villeneuve ;

l'ancien presbytère (XVIIIème siècle) de Moigné ;

2 moulins à eau : d’Apigné (près de la Heusardière), d'Olivet ;

Moulin d'Apigné au Rheu (Bretagne).

A signaler aussi :

des vestiges préhistoriques (haches en pierre, haches en silex, bracelets en schiste) ;

des villas gallo-romaines à La Pilotière, le Tertre, La Haie-Rouget, La Fleuriais et Le Colombier ;

la découverte de cercueils en plomb près de l'ancien manoir du Tertre (dans la sablonnière de la Freslonnière) ;

la découverte de briques romaines dans les landes d'Apigné ;

le Champ de la Motte, situé près du cimetière de Moigné, renfermait une motte avant la Révolution ;

un hôpital existait près du bourg du Rheu dès le XVème siècle. On voyait encore au milieu du XVIIIème siècle la Maison de l'Hôpital. L'hôpital du Rheu ne nous est connu que par la chapellenie qui porte son nom et qu'au XVIIIème siècle présentait le seigneur de la Freslonnière. En 1738, Jean-Marie Boutin de la Touche, chanoine, scholastique et vicaire général de Dol, en fut pourvu ; en 1751 il rendit aveu pour ce bénéfice, l'obligeant « à trois messes par semaine dans l'église du Rheu et à 16 sols de rente au bailliage de la Motte-au-Vicomte ». Il jouissait alors d'une maison dite de l'Hôpital, située près du bourg du Rheu, ayant une cour, un jardin et cinq pièces de terre, — et, en outre, d'un petit trait de dîme. En 1790, M. Ravenel du Bois-Tilleul, chanoine de Rennes, était titulaire de l'hôpital du Rheu et l'affermait 170 livres ; de plus, il abandonnait le dîmereau au recteur du Rheu pour l'acquit des messes de fondation (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 67 ; 1 V, 26). Quoiqu'à cette époque l'hôpital du Rheu ne fût plus qu'une chapellenie desservie en l'église du Rheu, il est vraisemblable qu'elle dut avoir pour origine l'établissement de quelque petit hospice fondé par les seigneurs de la Freslonnière pour le soulagement des pauvres malades. Il en est fait mention dès le XVème siècle sous le nom « d'hospital dou Rou » (Pouillé de Rennes) ;

le manoir de la Motte-du-Rheu, situé route de l'Hermitage. Il s'agit d'une juveigneurie de la Motte-au-Vicomte. On y cultivait la vigne au XVème siècle. Propriété successive des familles de la Motte (en 1379), Mazette (en 1682), Oultremer (vers 1705), Berneur (vers 1739), le Plat (en 1774) ;

Château de la Motte au Rheu (Bretagne).

le manoir de la Motte-au-Vicomte, situé route de l'Hermitage. Il ne reste de l'ancien édifice qu'une motte entourée d'un fossé. La Motte-au-Vicomte était une châtellenie d'ancienneté et possédait jadis un droit de haute justice : ses fourches patibulaires se trouvaient dans le Champ de la Grande Justice. Elle relevait directement du Roi. Son possesseur prétendait aux prééminences dans les églises du Rheu, de Chavagne et de Mordelles, et, de fait, l'église et le presbytère du Rheu se trouvaient dans ses fiefs. On y cultivait la vigne au XVème siècle. Propriété successive des familles de Fontenay (en 1376), Acigné (vers 1408), de Maure (vers 1445), de Romelin seigneurs de la Lande (en 1473), Le Roy seigneurs de Kerbério (vers 1504), de Coëtlogon (en 1536), Ruellan seigneurs du Tiercent, Coëtlogon (en 1627), puis des vicomtes de Méjusseaume de 1643 à 1789 ;

l'ancien château de Méjusseaume. Fortifié au XVème siècle, il est érigé en vicomté en 1567 (ou en 1575 pour François du Gué, époux de Marie de Coëtlogon, d'après le Pouillé de Rennnes). Le huguenot Montbarot y plaça une garnison en 1593. Il est détruit durant la Ligue. On y cultivait la vigne au XVème siècle. Méjusseaume exerçait à Rennes un droit de haute justice: ses fourches patibulaires à quatre piliers se dressaient dans le Pré de Justice. Propriété successive des familles de Coëtlogon (en 1280), Hattes seigneurs de la Crozille (en 1381), le Bart seigneurs de Verrière, Coëtlogon seigneurs du Gué-au-Duc (au XVème siècle), Tournemine barons de la Hunaudaye (en 1591), Coëtlogon (en 1609), de Trécesson vicomtes de Carné (en 1742), Freslon seigneurs de la Freslonnière (en 1753 et en 1789) ;

l'ancien manoir de la Moissonnais, situé route de Vezin-le-Coquet ;

l'ancien manoir de la Verrière-le-Bart ou de la Petite-Verrière, situé route de Vezin-le-Coquet. Il possédait dès le XVème siècle une chapelle privée (mentionnée dans un aveu de cette terre rendu en 1740). Propriété de la famille le Bart (en 1386), le Roux (vers 1550), Ginguené sieurs de la Chauvraye (vers 1568), Derval (en 1613), Rallier (en 1652), Riou (en 1654), de Saxe (vers 1680), Saint-Pern, Oultremer (en 1713), de Saxe (en 1745 et en 1787) ;

l'ancien manoir de la Chaussée, situé route de Vezin-le-Coquet. Propriété de la famille le Bart seigneurs de la Verrière en 1513 ;

l'ancien manoir de Verrière ou du Pont-de-Verrière, situé route de Vezin-le-Coquet. Propriété successive des familles Mauvoisin (en 1427 et en 1513), Bouestard (en 1540), Bouscher, Nouël sieurs des Forges (vers 1607), Bossart sieurs du Clos (en 1657 et en 1680), Uguet seigneurs de l'Aumône (avant 1738), Solier (en 1738) ;

l'ancien manoir de la Touche-Nogue, situé route de Rennes. Il possédait jadis une chapelle privée ;

l'ancienne retenue d'Ollivet. Propriété de la famille Bergeault en 1642 ;

l'ancien manoir du Bois-Briand. On y cultivait la vigne au XVème siècle. Propriété de la famille Freslon seigneurs de la Freslonnière en 1427 et en 1445 ;

l'ancien manoir du Tertre. Propriété de la famille le Corcin en 1427 et en 1445 ;

le manoir du Plessis (XVIIIème siècle). Il possédait jadis un colombier. L'ancien manoir possédait une tourelle. Propriété de la famille Richelot au XVIIIème siècle, puis de la famille Saucourt ;

Château du Plessix au Rheu (Bretagne).

l'ancien manoir de la Haye-du-Rheu, situé route de Cintré. Propriété successive des familles Franchet (en 1427 et en 1445), de Porcon (avant 1499), Robinaud seigneurs de la Rondinaye (vers 1499), Ginguené (à la fin du XVIème siècle), Léziart (avant 1672), Bouchart (en 1672), Veillard (en 1695), du Feu (avant 1709), d'Oultremer (en 1709), Nouvel sieurs de Landaillé (en 1734) ;

l'ancien manoir du Chardonnay, situé route de Cintré. Propriété des seigneurs du Chardonnay (en 1417), puis des familles du Castel (en 1450 et en 1513), Chauchart seigneurs du Mottay (en 1580), Ginguené (en 1608), Léziart seigneurs du Dézerseul (en 1622), d'Oultremer (en 1705) ;

l'ancien manoir de la Motte, chef-lieu de la seigneurie de Moigné. Propriété successive des familles de Brays (en 1383 et en 1573), Chauvel (en 1593), Louvel (vers 1605 et en 1658), Brindeau sieurs des Grandes Cours (en 1680), Goubin sieurs de Couasme (en 1683 et en 1713), le Gay (en 1750 et en 1778) ;

l'ancien manoir des Nouëttes, situé à Moigné. Propriété successive des familles de la Motte (en 1397), Lotodé seigneurs de Cherville (en 1443), de Racinoux (en 1680) ;

l'ancien manoir de la Rivière-Haugoumar, situé à Moigné. Propriété successive des familles de la Motte (en 1427), Uguet (en 1454), Haugoumar (en 1537), Thierry seigneurs de la Prévalaye (avant 1623), Julienne (en 1623), du Chastellier (en 1630), du Boberil (en 1661), Raoul (en 1680) ;

l'ancien manoir de Coutance, situé à Moigné. Il possédait jadis une chapelle privée édifiée vers le milieu du XVIIème siècle et démolie vers 1850. Propriété successive des familles Boisvin (en 1427), Mahé (en 1489), le Breton (au début du XVIème siècle et en 1710), Dubois (en 1767) ;

l'ancien manoir du Clos-Renaud, situé à Moigné. Propriété de la famille Rébillard en 1443 ;

l'ancien manoir du Mesnil, situé à Moigné. Propriété successive des familles Aiguillon (en 1427), de la Bréhonnière (en 1554), Chauvel sieurs de Lillion (en 1680) ;

Manoir de la Heuzardière au Rheu (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE du RHEU

La vicomté d'Apigné : Le château d'Apigné s'élevait, au moyen âge, sur le bord de la Vilaine, dans une riante vallée occupée en partie par de verdoyantes prairies qu'ombragent de grands peu­pliers. Le donjon carré — forme rappelant le XIIème siècle, — se dressait dans une petite île baignée par le fleuve et reliée au continent par un pont-levis que défendait une tour ; on n'en retrouve plus que les substructions, mais à côté apparaissent toujours, sur le rivage, une belle motte féodale cernée de douves et, l'avoisinant, la vieille chapelle priorale et seigneuriale fondée par les sires d'Apigné à la porte de leur château. C'était une des plus anciennes maisons du pays de Rennes, que celle d'Apigné : Son premier auteur connu est Odon d'Apigné, qui vers 1050 donna à l'abbaye de Saint-Georges de Rennes le tiers de sa dîme de Cermont en Mordelles, pour le repos de l'âme de sa femme Yvorie, que les religieuses de ce monastère avaient inhumée dans leur cimetière. Partant pour Jérusalem en 1096, le croisé Hugues d'Apigné fit alors don à la même abbaye de sa dîme des Bourgrières, en Toussaints de Rennes, afin de s'assurer un anniversaire de prières après sa mort (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 136, 141).

Au XIIème siècle les sires d'Apigné continuent de se distinguer : Olivier d'Apigné fait partie de la cour du duc Conan le Gros et son nom figure au bas de toutes les chartes de ce prince de 1130 à 1148 ; son frère Main d'Apigné devient chanoine et trésorier de la cathédrale de Rennes. — Robert Ier d'Apigné s'attache au service de la duchesse Constance de Bretagne et est député vers l'archevêque de Tours au sujet du procès de l'église de Dol (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne). En 1208, il donne aux moines de Saint-Melaine de Rennes sa dîme de la Boisardière, au Rheu, du consentement d'Aurelle, sa femme, et d'Olivier et Alain, ses fils. L'abbé de Saint-Melaine s'engage en revanche à faire célébrer la messe tous les jours pour lui et les siens, et à augmenter d'un pain l'aumône quotidienne qu'il fait aux pauvres (Cartulaire de Saint-Melaine, 25). Robert II d'Apigné apposa en 1285, sur une charte, son sceau portant d'argent à une channe de sable avec cette légende : SIGILLUM ROBERTI DE APIGNEIO MILES (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, sceau 174). Il était mort en 1291, laissant une veuve appelée Agnès, qui fit à cette époque un accord avec le prieur de Lehon. On retrouve dans la cour d'Acigné une pierre tombale provenant de la chapelle et que l'on regarde comme ayant recouvert la sépulture de ce seigneur.

Robert II d'Apigné fut le dernier représentant mâle de sa maison ; il avait marié sa fille avec un Botherel qui hérita de la seigneurie. Gaudin Botherel, sire d'Apigné, est cité dans le testament du duc Jean II, qui mourut en 1304, lui léguant une somme de 30 livres. — Pierre Botherel Ier, seigneur d'Apigné, signa le traité de Guérande en 1381 et mourut avant le 8 juin 1408. — Olivier Botherel, son fils et successeur, épousa Honorée de Montboucher ; il figure à la réformation de 1427 comme possesseur du château d'Apigné et fut écuyer du duc Jean V ; sa fille Armelle d'Apigné était demoiselle de la duchesse.

 

La seigneurie d'Apigné appartenait en 1440 à Pierre Botherel II, fils du précédent ; il en rendit aveu au duc le 2 décembre 1466, épousa Clémence de Neufville, et mourut avant le 17 février 1484, époque à laquelle son fils Pierre Botherel III fournit le minu de sa terre pour en payer le rachat. Ce dernier seigneur mourut lui-même vers 1497. Pierre Botherel IV, son fils, fut seigneur d'Apigné, puis de Montigné en Vezin, par suite de son mariage avec Jeanne Raguenel, héritière de ce domaine, et rendit aveu en 1522 (Archives de Loire Inférieure).

Jean Botherel, seigneur d'Apigné, décéda vers 1556, laissant de son union avec Mathurin Thierry un fils nommé Julien Botherel ; celui-ci obtint l'érection d'Apigné en vicomté et épousa successivement Catherine Harel et Jeanne de Coëtlogon (nota : cette dernière dame fit des fondations au couvent des Grands-Carmes de Rennes en 1618 et à celui de Bonne-Nouvelle en la même ville, en 1623) ; chevalier de l'ordre du roi, il mourut en 1591, laissant pour fils et successeur Pierre Botherel V.

Ce dernier vicomte d'Apigné épousa Suzanne Le Provost et n'en eut qu'une fille nommée Jeanne sur les fonts baptismaux de Loyat, le 12 août 1631.

Celle-ci, devenue vicomtesse d'Apigné, épousa Jean-Baptiste Le Sénéchal, baron de Carcado, qui, blessé au siège de Stenay, mourut à 29 ans, en 1654 ; elle-même était morte en couches dès 1649, ne laissant qu'un fils, Hyacinthe Le Séneschal, marquis de Carcado et vicomte d'Apigné.

Ce seigneur épousa en 1674 Louise de Lannion, et rendit aveu au roi en 1678, pour sa vicomté d'Apigné. Il habitait son château de Carcado en Saint-Gonery. Son fils Louis-René Le Séneschal, marquis de Carcado et vicomte d'Apigné, s'unit à Rennes, le 10 février 1710 à Marguerite du Boisgelin ; il mourut en mai 1749, au château de Malleville, et fut inhumé à Saint-Caradec (Archives du Morbihan). Il laissait pour héritier son fils Louis-Alexandre Le Sénéchal. marquis de Carcado et vicomte d'Apigné, marié dès 1733 à Marie-Anne de Montmorency. Ceux-ci vendirent vers 1764 les terre et vicomté d'Apigné à Nicolas Magon, marquis de la Gervaisais qui habitait en 1779, avec sa femme Marie-Flore de la Bourdonnaye, le château du Boschet en Bourg-des-Comptes.

Il subsiste un grand nombre d'aveux de la seigneurie d'Apigné (Archives de la Loire Inférieure) ; nous possédons en outre, un procès-verbal de l'enquête faite en 1578, au sujet de l'érection de cette terre en vicomté (Archives d'Ille-et-Vilaine). Grâce à ces documents, nous connaissons donc assez bien ce que fut Apigné.

L'aveu de 1683 présente en tête un bel écusson enluminé et en forme de bannière, portant : Ecartelé aux 1er et 4e d'argent au chef de gueules, qui est d'Avaugour ; aux 2e et 3e d'argent au lion de sinople, armé, lampassé et couronné de gueules, chappé en pointe d'argent à six ancolies d'azur tigées de gueules, qui est Botherel ; sur le tout d'azur à neuf mâcles d'argent, 3, 3, 3, qui est Le Séneschal.

La vicomté d'Apigné se composait des deux seigneuries d'Apigné et de Montigné, et fut érigée une première fois par Charles IX en 1574 ; mais le parlement de Bretagne refusa d'enregistrer les lettres patentes contenant cette érection, sous prétexte que les terres n'étaient pas assez considérables. Une enquête fut faite en conséquence en 1585, et l'érection de la vicomté d'Apigné fut confirmée.

Le domaine proche comprenait, en 1618, la terre et le château d'Apigné en le Rheu, la terre et le manoir de Montigné en Vezin.

Donnons quelques détails à ce sujet : Le château d'Apigné, appelé en 1408 « l'hostel de la Motte d'Apigné », est ainsi décrit dans l'Enquête de 1578 : « Avons passé par dessus un long pont de bouays contenant environ soixante pieds de longueur sur la rivière de Villaigne et (sommes) arrivés sur le pont-levis de la maison ancienne d'Apigné, qu'avons trouvé estre fort ancien ; et à l'entrée du portail vers la main gauche (est) une grosse tour bastie de pierre, et au dessus et de l'aultre costé (sont) des bastiments logeables eslevées en forme de pavillon, les fenêtres bien grillées et le tout accommodé en fortification. Et au-dedans et tout autour de la cour dudict lieu y a plusieurs édifices et bastiments logeables, grandes salles, chambres spacieuses, cuisine, office, grange, boullangerie, escurie cernant ladicte cour avec quelques petits parapets et murailles de tous costés en assez bon accommodement, contenant le tout en fonds environ demy journal de terre et environné de tous costés en rond d'une grande largeur d'eaux de la dicte rivière de Villaigne » (Archives d'Ille-et-Vilaine).

La forteresse d'Apigné était encore en bon état en 1593, puisqu'alors Montbarot, gouverneur de Rennes, y mit une garnison pour protéger la rivière et la route de Vannes, qui passait alors non loin du château ; mais elle fut vraisemblablement démantelée à la suite des guerres de la Ligue, et en 1678 elle est ainsi décrite : « Une grosse tour ronde à costé du pont-levis et les vestiges d'une tour carrée de l'autre costé du pont, lesdites choses cernées de la rivière de Vilaine, sur laquelle y a un pont en arches de pierre pour entrer en le dict chasteau ».

L'avant cour d'Apigné se trouvait en face du château, sur le bord, du fleuve ; elle était aussi « cernée de petites murailles avec deux portails » et renfermait, outre la demeure du métayer d'Apigné, plusieurs bâtiments de service, le colombier et le prieuré. Le colombier était en 1578 « une grande fuie garnie de pigeons, estant tout bastie de pierre en rondeur, recouverte d'ardoize en faczon de lanterne d'agréable rencontre ».

Quant au prieuré, c'était un petit établissement religieux fondé par les sires d'Apigné en faveur des chanoines réguliers de l'abbaye Saint-Pierre de Rillé, près de Fougères. Il devait à l'origine renfermer deux moines, dont le prieur, présenté par le seigneur d'Acigné, célébrait les messes fondées dans la chapelle du château. Plus tard le logis prioral disparut, et un simple chapelain, nommé toutefois prieur, desservit le sanctuaire.

En 1578 « Saint-Roch et Saint-Mathurin d'Apigné » était « une grande chapelle avec son campanil en lequel est la cloche pour appeler les circonvoisins à la messe qui s'y célèbre tous les jours... Au milieu du pignon, vers soleil levant, au-dessus du grant autel, (est) une grande vitre avec un fort beau vitrail en pierre de taille, en laquelle vitre (sont) trois grands escussons d'armoiries, dont l'un a esté dit estre de la maison d'Apigné qui est d'argent semé d'ancolies d'azur sans nombre estant au costé de l'évangile ; le second, qui est au milieu, est d'argent my party des mesmes armes d'ancolies d'azur, et d'argent à une fasce d'azur à dix besans d'or, qui a esté dict estre une alliance à la maison de Launay-Roumoulin (nota : vers la fin du XVème siècle, un Pierre Botherel, seigneur d'Apigné avait épousé Mathurine de Romelin ou Roumoulin) ; et le tiers vers l'épistre estre d'argent à un lyon de sinople rampant, couronné d'or, à ongles de gueules, qui a esté dict estre semblablement les armes du nom et maison des Botraulx (c'est-à-dire des Botherel), laquelle chapelle est encernée tout autour de cimetière fermé de murailles, et un grand if fort ancien (est) devant la grande porte ».

Quoique sécularisée depuis la Révolution, cette chapelle d'Apigné existe encore avec sa belle fenêtre de style flamboyant, mais son vitrail a disparu. On y honorait jadis une très curieuse statue de Notre-Dame de Paimpont, transférée maintenant dans l'église paroissiale du Rheu.

A côté de cette chapelle s'élève toujours « une motte ronde faite de terre, qui est une marque que les seigneurs d'Apigné ont autrefois esté à la guerre pour la foy en la Terre-Sainte ; ladite motte sur le bord de la rivière, contenant, avec ses fossés et petit bois qui est au pied, plus d'un demy journal » (Aveu de 1678).

Enfin près de cette motte était le pressoir à vin, car il y avait dès 1484 une vigne à Apigné, contenant deux journaux de terre.

Le domaine proche comprenait aussi deux moulins sur la Vilaine, une île plantée de bois et d'oseraie, un grand bois futaie et de vastes prairies sur les bords du fleuve, les métairies d'Apigné et de la Haye d'Apigné en le Rheu, enfin la tour d'Apigné à Rennes.

Un mot sur cette dernière propriété :

En 1473, François II, duc de Bretagne, donna à Jean de Bouays, seigneur de Couesbouc et du Puits-Mauger, « pour récompense des services qu'il lui avait rendus », une des tours de l'enceinte murale de la ville de Rennes, appelée la tour de Vilaine parce qu'elle était baignée par les eaux de cette rivière et située près de la Poissonnerie. En 1509, Rolland du Bouays rendit aveu pour sa tour et une maison y joignant, déclarant devoir au duc de Bretagne, à cause d'elles, « un gant de cerf à porter oiseaux, foy, hommage et rachapt ». En 1574, François du Bouays vendit cette tour à Julien Botherel, seigneur d'Apigné, qui dès lors fournit chaque année le « gant de cerf » dû au prince (Archives d'Ille-et-Vilaine). Cette tour, appelée successivement tour du Couesbouc et tour d'Apigné, a disparu de nos jours, quand ont été construits les quais de Rennes. A la terre d'Apigné fut unie, avons-nous dit, celle de Montigné en Vezin (nota : le manoir et seigneurie de Montigné, propriété dès 1373 de Pierre Raguenel, passèrent par alliance, vers 1504, à Pierre Botherel, sire d'Apigné ; un successeur de ce dernier, autre Pierre Botherel aussi seigneur d'Apigné, les vendit en 1646 à Jean La Perche). Montigné se composait du manoir et de la métairie de Montigné, des métairies de Pontchâteau, de la Rozaye et de la Rivière de Vezin, et du moulin d'Olivet sur la rivière de Flume.

Disons maintenant quelles étaient les possessions féodales du vicomte d'Apigné : La seigneurie d'Apigné se composait de sept bailliages appelés : le grand bailliage d'Apigné, et ceux de la Motte du Rheu et de Boeuffru en le Rheu, les bailliages de Moigné et de la Chaîne en Moigné, et ceux de la Bretonnière et Servigné en Saint-Etienne de Rennes. La seigneurie de Montigné ne comprenait que trois fiefs : les bailliages de Montigné au Rheu, de la Mettrie et de la Malo­chaye en Vezin (Aveu de 1618). Dans tous ces fiefs il était dû au sire d'Apigné bon nombre de rentes, tant en grains qu'en argent ; mais nous signalerons de préférence les devoirs qui présentent quelque originalité.

Dans le grand bailliage d'Apigné étaient dûs, par le seigneur de Lillion, « une carpe et une paire de gants blancs nervés de noir » à l'usage du sire d'Apigné, à cause du droit de pêche qu'avait en la Vilaine le possesseur de Lillion, par concession de celui d'Apigné (nota : Le seigneur d'Apigné prétendait avoir le droit de pêcher en la Vilaine depuis le Moulin-au-Comte jusqu'au gué de Lillion. En 1474, un nommé Jean Le Doux fut autorisé par lui à pêcher en cette rivière moyennant la redevance annuelle de « deux campanes de milan propres pour espervier, payables le jour Saint-Jean-Baptiste au chasteau d'Apigné » ). Dans le même fief, d'autres vassaux devaient au seigneur d'Apigné : « un touret, des longes de peau de chien et des sonnettes à épervier, tous les ans, plus, à la naissance du fils aîné du seigneur d'Apigné, un espervier armé, volant et prenant oiseau ».

Les vassaux du fief de Boeuffru devaient « une paire de gants bleus à l'usage du seigneur » ; ceux de Moigné « un gant et un esteuf ». Les hommes du bailliage de Servigné étaient tenus d'ap­porter à Apigné, le premier septembre de chaque année, « une perdrix rouge en vie, un gant propre à porter oiseau, deux sonnettes de milan et une gaule de chasse ». Le possesseur du manoir de Servigné devait en plus « une paire de gants à l'usage du seigneur ».

La seigneurie d'Apigné, aussi bien que celle de Montigné, jouissaient chacune d'une haute juridiction ; les fourches patibulaires « à trois pots » d'Apigné se dressaient non loin du château, sur le bord du grand chemin de Bréal à Rennes, dans une pièce de terre appelée le Champ-Rouge ; les ceps et colliers de la même justice étaient « plantés » au village de la Heuzardière, et en 1578 on signalait plusieurs voleurs qui y avaient été attachés et fouettés, par sentence du sénéchal d'Apigné.

Quant au gibet de la haute justice de Montigné, c'était « une justice verte », c'est-à-dire un arbre où l'on pendait les condamnés, s'élevant en Vezin, au placis de la Motte-Gaudin, sur la grande route de Montfort à Rennes (Aveux de 1618). Le seigneur d'Apigné avait en cette qualité, dans l'église paroissiale du Rheu, « des prééminences, un banc à queue, et un enfeu devant l'autel Nostre-Dame », l'un et l'autre ornés de ses armoiries « des ancolies sans nombre » ; de plus, comme seigneur de Montigné, il avait en l'église paroissiale de Vezin d'autres « banc et enfeu » et ses armoiries peintes dans la grande vitre du chanceau. Enfin, il avait encore un droit d'enfeu et de prééminence dans l'église de Moigné, et le seigneur de Coutances, en cette paroisse, relevait de lui.

Terminons cette énumération des droits féodaux d'Apigné par celui-ci, mentionné dès 1408 et 1578 : « Sur la chaussée des moulins d'Apigné est deub audict seigneur d'Apigné coustume sur tous les chevaux chargés de marchandises qui y passent, scavoir quatre deniers par charrette portant vin d'Anjou et un denier par chacune charge de cheval, et un pot par chacune charge de pots ». N'oublions pas qu'autour de Rennes on fabriquait déjà beaucoup de poteries.

Telle était la vicomté d'Apigné estimée valoir, en 1578, environ cinq mille livres de revenu, somme assez considérable à cette époque (abbé Guillotin de Corson).

 

La vicomté de Méjusseaume : Sur les limites des paroisses du Rheu et de l'Hermitage s'élevait au moyen-âge le château de Méjusseaume. On croit qu'il fut construit au commencement du XIIIème siècle, par Perrot de Coëtlogon, fils cadet de Henri, sire de Coëtlogon et père de Robin de Coëtlogon. Ce dernier épousa Perrotte de Bodégat, dont il eut Jean de Coëtlogon, seigneur de Méjusseaume après lui, marié à Havoise Le Bart. Alain de Coëtlogon, fils du précédent, s'unit à Anne de Trégain et mourut sans enfants, laissant la terre seigneuriale de Méjusseaume à sa veuve qui se remaria à Pierre Hattes, seigneur de la Crozille. Sénéchal de Rennes et de Nantes en 1384, Pierre Hattes ratifiant le traité de Guérande en 1381, y avait apposé son sceau portant ses armoiries : d'azur au lion d'argent chapé de gueules. Il eut un fils nommé Jean Hattes, seigneur de Méjusseaume dès 1401 et vivant encore en 1427. Ce dernier épousa Jeanne de Beaucé et en eut une fille Jeanne Hattes, mariée à Jean Le Bart, seigneur de Verrières ; de cette dernière union naquit Jeanne Le Bart qui s'unit en janvier 1442 à Olivier de Coëtlogon, seigneur du Gué-au-Duc. Olivier de Coëtlogon, devenu seigneur de Méjusseaume du chef de sa femme, chevalier de l'ordre de l'Hermine, écuyer du duc François Ier et exécuteur testamentaire du duc Pierre II, ambassadeur en France et premier président de la Chambre des Comptes de Bretagne, reçut du duc François II permission en 1458 de faire fortifier son manoir de Méjusseaume et d'y dresser des fourches patibulaires à trois piliers (Levot, Biographie Bretonne I, 380). Il mourut en 1465 laissant veuve Jeanne Le Bart qui se remaria à Thomas de Kerasret. Gilles de Coëtlogon, encore mineur à la mort de son père qui précède, et placé sous la tutelle de son oncle Bertrand de Coëtlogon archidiacre de Porhoët, devint seigneur de Méjusseaume, conseiller et chambellan du duc François II et de la duchesse Anne de Bretagne. Gilles de Coëtlogon épousa : - 1° en 1479 Marguerite de Penhouët et - 2° Jeanne de la Lande ; il fit son testament le 15 mai 1495 et eut pour successeur son fils aîné Guy de Coëtlogon, issu de son premier lit, qui fournit au roi en 1505 le minu de la seigneurie de Méjusseaume (Archives de Loire-Inférieure, voir Le Rheu). Dès 1503 Guy de Coëtlogon parut aux montres accompagné d'un archer, d'un coustilleur et d'un page ; il contracta lui aussi deux mariages : - 1° en 1486 avec Patrice de Viesque, - 2° en 1505 avec Hélène Bonenfant doublement veuve des seigneurs de Rosnyvinen et de Mathefelon. Il n'eut d'enfant, que de sa première union, décéda le 12 mai 1530 et fut inhumé au chanceau de l'église du Rheu. René de Coëtlogon, seigneur de Méjusseaume, fils aîné du précédent, avait épousé dès 1513 Alliette Le Rouge ; il mourut en décembre 1539, laissant sa seigneurie à son fils aîné Yves (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de la Magnane). Yves de Coëtlogon fit hommage au roi pour Méjusseaume en 1540 ; l'année suivante, étant malade il se fit représenter aux montres par son frère cadet Noël de Coëtlogon, seigneur de la Gaudinaye ; celui-ci parut « très bien monté et armé en habillement d'homme d'armes, pour ledit seigneur de Méjusseaume, accompagné d'archer et coustilleux très bien montés et armés et d'un page portant la lance très bien monté ; et déclara que la richesse de sondit frère aisné se monte, commun an, à 800 livres de rente noble » (Mss. de Missirien – Bibliothèque de Rennes). Yves de Coëtlogon, seigneur de Méjusseaume, épousa le 14 mai 1538 Marguerite de Porcon, fut créé chevalier de Saint-Michel et mourut vers 1560 ne laissant qu'une fille nommée Marie. Marie de Coëtlogon, dame de Méjusseaume, épousa : - 1° François du Gué, seigneur du Gué de Servon et gouverneur de Rennes mort en cette ville le 5 septembre 1582 et inhumé dans la chapelle de Coëtlogon en la cathédrale de Rennes, - 2° en 1583 René de Tournemine baron de la Hunaudaye décédé en 1590 et inhumé au couvent de Bonne Nouvelle ; elle mourut elle-même à Méjusseaume « fort regrettée du peuple » (Journal de Pichart) le 1er septembre 1591 et fut enterrée dans la cathédrale de Rennes près de son père. Elle avait eu deux fils, Jean du Gué baptisé à Ploërmel en 1563 mais décédé encore jeune et René de Tournemine qui lui succéda. Ce dernier, baron de la Hunaudaye et vicomte de Méjusseaume, épousa eu 1599 Hélène de Beaumanoir mais mourut sans postérité en 1609. La vicomté de Méjusseaume advint alors à François de Coëtlogon cousin-germain de Marie de Coëtlogon mère du précédent seigneur. Ce François de Coëtlogon était fils de Noël de Coëtlogon et de Marie de Goësbriant ; il avait épousé en 1595 Marie de la Lande et il se remaria en 1632 à Jeanne de Crésolles douairière de Keryvon. Il rendit aveu au roi pour Méjusseaume le 18 décembre 1609, et laissa cette seigneurie à son fils Louis de Coëtlogon, sorti de son premier lit, conseiller au Parlement de Bretagne, marié en 1613 à Louise Le Meneust de Bréquigny et qui fit hommage au roi pour Méjusseaume en 1643 (Archives de Loire-Inférieure, B. 1021). René de Coëtlogon, fils aîné de Louis, épousa dès 1643 sa cousine Philippette de Coëtlogon et devint par suite marquis de Coëtlogon. Il fit à son four hommage au roi pour Méjusseaume en 1673, fut gouverneur de Rennes et lieutenant pour le roi en Haute Bretagne, se conduisit vaillamment à la guerre et mourut le 27 avril 1683 ; sa femme était morte en 1677 et avait été inhumée aux Carmes de Rennes. Leur fils René-Hyacinthe, marquis de Coëtlogon et vicomte de Méjusseaume, avait épousé en 1664 Angélique de la Villéon qui lui donna au moins deux garçons morts sans postérité et une fille nommée Suzanne qui lui succéda. Mais la terre — sinon la vicomté — de Méjusseaume avait été donnée en partage à Guy de Coëtlogon frère puîné de René marquis de Coëtlogon. Ce Guy de Coëtlogon, — qui prenait le titre de seigneur de Méjusseaume — fut reçu en 1658 conseiller au Parlement de Bretagne, épousa à Rennes en 1664 Louise Gastechair et mourut à Paris en 1712. A son décès la terre de Méjusseaume retourna à sa petite-nièce Suzanne, marquise de Coëtlogon et vicomtesse de Méjusseaume, qui en rendit aveu au roi le 28 avril 1713 (Archives de Loire-Inférieure, voir Le Rheu). Cette Suzanne de Coëtlogon avait épousé en 1694 son cousin Philippe-Guy de Coëtlogon, fils précisément de Guy de Coëtlogon et de Louise Gastechair, mais elle en était devenue veuve dès le mois d'octobre 1709. Ce fut son fils César qui hérita du marquisat de Coëtlogon et de la vicomté de Méjusseaume ; il épousa Catherine Le Borgne d'Avaugour, mourut le 31 mai 1742 à son château de Coëtlogon et fut inhumé au sanctuaire de l'église de la Trinité-Porhoët. Il laissait une fille Perrine-Catherine de Coëtlogon qui s'unit à Gilles de Trécesson, vicomte de Carné. Ces deux époux firent aveu au roi, le 5 octobre 1742, pour la vicomté de Méjusseaume et lui rendirent hommage en 1748 (Archives de Loire-Inférieure, voir Le Rheu). Mais peu d'années après, cette vicomté de Méjusseaume, depuis tant de siècles entre les mains de Coëtlogon, fut vendue par M. et Mme de Carné, le 12 février 1753, à Marie-Joseph Freslon, seigneur de la Freslonnière (Notes Mss. de Mgr Poirier, évêque de Roseau). Le nouveau vicomte de Méjusseaume, reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1743, avait épousé en 1744 Françoise Hutteau des Burons qu'il perdit en 1755 ; lui-même décéda le 6 juin 1759 et fut inhumé près d'elle en leur enfeu dans l'église du Rheu. Leur fils aîné Alexis-François Freslon, seigneur de la Freslonnière, fut le dernier vicomte de Méjusseaume ; il épousa en 1777 Marie-Rose de Talhouët-Bonamour et ne mourut qu'en 1826. La seigneurie de Méjusseaume fut érigée en vicomté par Charles IX en 1567 pour François du Gué, et Marie de Coëtlogon sa femme, de nouvelles lettres patentes, données par ce même roi en septembre 1573 et enregistrées au Parlement de Bretagne l'année suivante, confirmèrent cette érection (Archives du Parlement de Bretagne, 8e reg.). Sur la lisière du bois de Méjusseaume, du côté du Rheu, au sommet d'un coteau on aperçoit une motte seigneuriale entourée de fossés pleins d'eau ; c'est tout ce qui rappelle l'ancien château de la Motte-au-Vicomte, chef lieu d'une châtellenie d'ancienneté.

Quoique unie au marquisat de Coëtlogon lorsque fut érigé celui-ci en 1622, la Motte-au-Vicomte très éloignée du château de Coëtlogon situé en Laurenan, se trouva de fait aux siècles dernier, plutôt unie à Méjusseaume également propriété des sires de Coëtlogon. La châtellenie de la Motte-au-Vicomte appartenait en 1376 à Amaury de Fontenay ; Jeanne de Fontenay l'apporta à ses deux époux Jean sire d'Acigné et Pierre sire de Maure et la laissa à sa petite-fille Jeanne de Maure femme de Pierre de Romelin, seigneur de la Lande ; celui-ci mourut en 1473 et son fils, nommé Pierre comme lui, en 1503 ; ce dernier laissait deux enfants Pierre décédé en juillet 1504 et Jeanne de Romelin épouse de Gilles Le Rouge ; de ce mariage naquirent François Le Rouge qui succéda à son père, mais décéda le 18 février 1537, et Anne Le Rouge qui hérita de son frère et apporta la Motte-au-Vicomte à son époux Julien, sire de Coëtlogon. Vinrent ensuite François Ier, sire de Coëtlogon, mari de Gillette de Coëtquen et décédé vers 1570, François II, sire de Coëtlogon, époux de Jeanne de Téhillac et décédé le 3 avril 1591, enfin René premier, marquis de Coëtlogon, marié en 1605 à Gillette Ruellan. Ce dernier seigneur vendit la Motte-au-Vicomte en 1610 à son beau-père Gilles Ruellan, baron du Tiercent, mais à la mort de celui-ci cette châtellenie revint à Philippette de Coëtlogon sa petite-fille ; cette dame en épousant en 1643 son cousin René de Coëtlogon vicomte de Méjusseaume, lui apporta le marquisat de Coëtlogon et la châtellenie de la Motte-au-Vicomte. (nota : La Motte-au-Vicomte relevait directement du roi et avait une haute justice. Châtellenie d'ancienneté, elle s'étendait en sept paroisses : Le Rheu. Mordelles, Chavagne, Vezin, l'Hermitage, Pacé et Toussaint de Rennes. Ses fourches patibulaires se dressaient dans le champ de la Grande Justice prés la Moissonnaye. Elle avait un four banal à Mordelles et droit de tenir en ce bourg une foire le 1er août : elle jouissait de prééminences dans les églises du Rheu et de Chavagne). A partir de ce moment, cette dernière seigneurie demeura unie à Méjusseaume (nota : Il faut toutefois remarquer que le marquis René de Coëtlogon avait démembré la châtellenie de la Motte-au-Vicomte et en avait vendu une partie dont cinq fiefs en Mordelles et Chavagne, à René de la Porte qui les fit unir en 1679 à sa vicomté d'Artois). La vicomté de Méjusseaume relevait en grande partie du roi sous son domaine de Rennes, mais quelques bois et quelques fiefs étaient tenus de la châtellenie de Betton. Elle s'étendait en six paroisses : Le Rheu, l'Hermitage, Mordelles, Vezin, Saint-Gilles et Pacé. Sa haute justice s'exerçait en 1767 à Rennes dans une salle du Présidial. Ses fourches patibulaires à quatre piliers s'élevaient dans le pré de la Justice au bord du chemin de Montfort à Rennes. Les propriétaires de Launay et du Courtil-Touzé devaient offrit chacun au seigneur de Méjusseaume une paire de gants blancs « incontinent après la messe de minuit sous les cloches en l'église de l'Hermitage » ; — la même nuit de Noël avant la messe de l'aurore, était due une troisième paire de gants blancs dans la même église par un autre tenancier du bourg de l'Hermitage ; — un habitant du village de Beauvais était aussi tenu, le jour de la Trinité, de présenter un sou au seigneur de Méjusseaume dans son banc à l'église ; — enfin les vassaux de Vezin lui devaient deux clochettes d'argent (Notes : Mss. de Mgr Poirier, évêque de Roseau). Le seigneur de Méjusseaume avait en l'église de l'Hermitage une chapelle prohibitive dans la nef avec banc à queue, enfeu et armoiries ; il était fondateur de la chapelle la Trinité des Plesses, voisine de son château ; il avait des prééminences au chanceau de l'église du Rheu, y ayant également banc et enfeu et y présentant une chapellenie ; enfin il jouissait dans la cathédrale de Rennes de la chapelle Saint-Martin, fondée par Bertrand de Coëtlogon et dont il nommait le chapelain. Une foire appartenait au vicomte de Méjusseaume : elle se tenait sur le pâtis de la chapelle des Plesses le lendemain de la Trinité ; cette foire avait été créée par Henri III en 1577 en faveur de François du Gué, seigneur de Méjusseaume. Le château de Méjusseaume était bâti de telle sorte qu'en 1552 « la cuisine, la dépense et les galleries » se trouvaient seules en la paroisse de Rheu, le reste des bâtiments étant en celle de l'Hermitage (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de la Magnane). C'était en 1467 un « hostel et herbregement contenant tant en court, courtils que emplaz de mésons et vignes, environ trois journaux de terre ». Outre la maison seigneuriale se trouvaient une retenue et une métairie ainsi que deux moulins, celui du Gué Ernault en Pacé et celui de Marigné en Mordelles (Déclarations de Méjusseaume en 1467 et 1567). Méjusseaume ayant été fortifié servit de place de guerre pendant la Ligue. En 1570 René de Tournemine y reçut Henri de Bourbon prince de Dombes ; le marquis d'Assérac s'y réfugia en 1592 et l'année suivante Montbarot y mit une garnison. Ce château fut probablement détruit à la suite des guerres civiles et en 1691 il n'en restait plus debout qu'une vieille tour également disparue depuis. Au milieu du XIXème siècle on ne retrouve plus que l'emplacement du château de Méjusseaume, à côté de la métairie de ce nom qui appartient à la famille de Freslon. C'est un vaste quadrilatère allongé, couvert de bois et entouré de douves en partie pleines d'eau ; de chaque côté de l'entrée encore pavée deux monticules rappellent les tours qui défendaient le pont-levis disparu. Au-delà apparaît la vaste enceinte des anciens jardins avec une terrasse plantée d'arbres (abbé Guillotin de Corson).

Ville du Rheu (Bretagne).

Lors de la Réformation faite en 1427, dans l'évêché de Rennes, par les commissaires Eon Pofraie et Jean Radouillet, plusieurs nobles sont mentionnés à Moigné (aujourd'hui en Rheu) (27 contribuants et 7 pauvres) :

Jean de Brayx ;

Roallet Boisvin, sgr. de Coutances ;

Pierre de la Mote (Motte), sr. de la Rivière ;

Pierre Cludiger ;

Jean Bonnet ;

Guillaume Esguillon (Aiguillon), sr. du Mesnil ;

Guillaume Lotode, sr. de Cherville ;

Yvon Blanchart.

 

Lors de la Réformation faite en 1427, dans l'évêché de Rennes, par les commissaires Jamet Baude et Eon Poffraie, plusieurs nobles sont mentionnés à Le Rheu (130 contribuants, 6 pauvres) :

Jeanne de Rostrenen du manoir nommé la Motte au Vicomte ;

Jean Hactes (Hattes), sr. du manoir de Mejusseaume ;

Jean Freslon, sr. de la Frelonnière et du Boisbriend (Bois-Briand) ;

Jean le Bart, sr. de l'hôtel de Verrières et de la Jaunaye (Jaunais) ;

Jean le Goux ;

Jean Mauvoisin, sr. du Pont ;

Geoffrey de la Mote (Motte), sr. dudit lieu ;

Olivier Boterel, sr. du manoir d'Apigné ;

Bertrand le Caocein (Corcin), sr. du Tertre ;

Geffroy du Chardonnay, sr. dudit lieu ;

Marc Franchet, sr. du manoir de la Haye du Rou (Haye-du-Rheu) ;

Marc du Breil ;

Jean Michel.

 

La montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à Moueygné (Moigné) les nobles suivants :
" Pierre de Brays seigneur de Moygné se présente monté et armé en estat d'archer. Et déclare seullement dix livres rente par an. Et requiert estre adjoinct au seigneur de Cherville et de Verrière Le Bard [Note : La Verrière-le-Bart, en Le Rheu, appartenait alors à Gilles Le Bart, fils de Bonnabes Le Bart et Françoise Freslon, qui avait épousé Louise de La Bintinaye par contrat du 9 novembre 1514 (Bibl. Nat., Chérin, vol. 26, Généalogie la Bintinaye). L'aveu qu'il rendit le 26 Novembre 1539 précise qu'il tenait, en outre, le lieu de la Chaussée (A.D.L.A., B 2162). Gilles Le Bart étant décédé en 1550 « sans hoirs de corps », sa succession échut alors à Honorée Le Bart, sa sœur, déjà veuve, apparemment, de Jehan Le Roux, sieur de la Ménardière (Chapelle-Chaussée). Cette succession est énumérée dans l'aveu qu'elle rendit à son tour le 19 mai 1551, en choisissant pour procureur écuyer Pierre Ginguené, seigneur de la Chauveraye (Romillé), son gendre, mari de Jehanne le Roux, sa fille et seule héritière (A.D.L.A., B 2162)] et à Jacques [Micault] seigneur du Tertre [Note : Manoir du Tertre, en Le Rheu]. Et a faict le serment.

Gilles Boyvin se présente bien armé et monté en habillement de archer pour Françoys Le Breton myneur seigneur de Coustance et déclare ledict myneur qui est filz de la femme dudict Boyvin tenir environ soixante livres rente. Et a requis des adjoinctz. Et a faict le serment.

Jehan Lotodé seigneur de Cherville [Note : Fils d'autre Jehan Lotodé et d'Ysabeau de Lorgeril, sa seconde femme, veuve elle-même de Jehan de Saint-Pern, ledit Jehan Lotodé était devenu seigneur de Cherville après la mort de son neveu, Charles Lotodé, fils de Gilles, décédé sans postérité entre 1527 et 1539. (Voir 1° : Baron DE SAINT-PERN, « Preuves pour servir à l'histoire généalogique de la Maison de Saint-Pern », 1908, I, 135-136 ; 2° : A.D.L.A., B 2131 a) Aveu de Charles Lotodé, seigneur de Cherville, du 4 novembre 1527, b) Aveu de Jehan Lotodé, seigneur de Cherville, du 10 décembre 1539). Jehan Lotodé, ici comparant, mourut, semble-t-il, au cours du premier semestre de l'année 1549. Cherville échut alors à Guillaume, son fils aîné, encore mineur et sous tutelle de sa mère, Julienne de Listré] présent monté et armé en estat d'archer vériffie par serment tenir en revenu noble par an vignt cinq livres et requiert luy estre pourveu d'ajoinctz. Et a faict le serment. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G. Sèvegrand).

 

La montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à Le Reu (Le Rheu) les nobles suivants :
" Noel de Coetlogon seigneur de La Gauldinaye [Note : La Gaudinaye, haute justice, en Ploërmel (cf. OGÉE, op. cit., II, 310, 1ère col.)] se présente très bien monté et armé en estat et habillement d'homme d'armes pour le seigneur de Mesjusseaulme son frère, acompaigné de archer et coustilleux très bien montéz et arméz et ung paige portant la lance très bien monté.

Et a déclaré la richesse de sondict frère aisné se monter communs ans ouict [cens] livres de rente. Et par informacion de l'indisposition de sondict frère a esté receu. Et a faict le serment.

Guillaume Freslon [Note : Vicomte Paul DE FRESLON, « Généalogie de la maison de Freslon », 2 volumes, Saint-Brieuc 1929] seigneur de La Freslonnière se présente très bien monté et armé en estat d'archer et ung aultre homme bien monté et armé en sa compaignye. Et a déclaré [tenir] environ doze vigntz livres de rente y comprins une mestaerie en [Montgermont] qui luy est venue depuix sa déclaracion présentée à monseigneur le séneschal. Et a faict le serment.

Guillaume de La Mote se présente monté et armé en estat d'archer pour il et Thébaud Piédevache et pour Jehan Robinaud. Et déclare qu'il tient en fief noble quarante une livre. Ledict Robinaud et la femme dudict Piédevache sa mère environ cinquante livres de rente. Et requiert aultres adjoinctz, sçavoir de La Haye de Bréal [Note : Raoul de Cahideuc (voir Bréal)] et le seigneur de Cherville. Et a facit le serment.

Jacques Micault seigneur du Tertre se présente monté et armé en estat d'archer pour il et Gilles Le Bard Vaerrières [Note : Voir Moigné en Rheu] aussi présent en robe qui ont déclairé sçavoir celuy Micault qu'il tenoit en fief noble la somme de doze livres de rente. Et celuy Le Bard le numbre de vignt livres de revenu par an. Et ont touz deux faict le serment. Requérans leur estre pourveuz d'ajoinctz. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G. Sèvegrand).

(à compléter)

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