Région Bretagne : Web Internet de Voyage, Vacances, Location, Séjour, Immobilier, Hôtel, Camping, Location, Boutique en Bretagne

Bienvenue !

MAISON DE BRETAGNE - CONAN - CONSTANCE ET GEFFROY - ARTHUR - ALIX ET PIERRE DE DREUX.

1146-1233

  Retour page d'accueil         Retour "Comté de Richemont"   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Conan III avait remarié sa fille à Eudon, comte de Porhoët, et Berthe en avait un fils. A la mort du duc, en 1148, Eudon fut proclamé duc de Bretagne, en tant qu'époux de la duchesse.

Conan avait alors dix ans. Quelques années après, de l'aveu de sa mère [Note : Elle craignait que le fils de son second mariage ne supplantât Conan sur le trône], il prit les armes contre Eudon, fut vaincu et contraint de chercher asile dans son comté de Richemont (1154). Mais, cette année même, un cousin de sa mère, Henri Plantagenet, devenait Roi d'Angleterre ; Conan lui demanda secours, assiégea Eudon dans Rennes, prit la ville et fut couronné duc. Eudon reprit bientôt la guerre. La situation avait changé ; la mort de Berthe (1164) [Note : Lobineau. Hist. 154] avait ouvert sa succession, et les droits de Conan n'étaient plus contestables. Cependant il dut encore une fois recourir au Roi d'Angleterre. Celui-ci s'empressa de passer la mer, prit Dol, Combourg et Fougères et assura le trône à son protégé (1166).

Mais Henri II allait réclamer son salaire. Il demanda Constance héritière de Conan, alors âgée de cinq ans, pour son second fils Geffroy, qui avait huit ans : il exigea pour le fiancé de Constance le titre de duc de Bretagne, du vivant même de Conan ; et pour lui-même la garde du duché pendant la minorité de son fils.

Conan accorda tout, réservant seulement le comté de Guingamp, que (vers 1160) il avait enlevé à son oncle Henri [Note : Du comté de Tréguier Henri ne conserva que le Goëllo : mais après la mort de Conan, il rentra en possession]. Après cette sorte d'abdication, le Roi d'Angleterre lui permit apparemment de se parer encore des titres de duc de Bretagne et comte de Richemont [Note : Il prend ce double titre dans ses actes postérieur à 1166. — Morice. Pr. 657 à 665. Notamment fondation de l'abbaye de Saint-Maurice de Carnoët (près de Quimperlé), 1169, (la date 1269 est une faute d'impression), et donation au Mont-Saint-Michel, 1170] ; et les Bretons lui conservaient ce double titre moins sans doute par amour et respect pour cet indigne souverain que par opposition au Roi d'Angleterre [Note : Mention de sa mort ( Dux Britanniae, et Comes Richemont ) au cartulaire de Quimperlé, p. 71. Ed. de MM. Maître et de Berthou].

Conan mourut en 1171 et fut inhumé auprès de son père dans l'église de Bégard.

Jusque là, Henri II avait administré la Bretagne à sa guise, faisant peser sur elle un joug de fer et la traitant d'autant plus durement que, presque chaque année, il avait à combattre une nouvelle révolte.

Après la mort de Conan, il prit la garde de Constance ; enfin, en 1182, il la maria et il abandonna le duché à son fils. Celui-ci rendait quelque calme au pays quand il mourut en 1186 (19 août). Le 30 avril 1187, la duchesse Constance mit au monde un fils qui fut nommé Arthur.

Henri II prétendit en avoir la garde que Constance remit au Roi Philippe-Auguste. Il contraignit Constance d'épouser un seigneur Anglais ; mais les bretons le chassèrent. Henri II mort en 1189, Constance obtint l'annulation de son mariage et épousa Guy de Thouars.

Richard Coeur de Lion suivant l'exemple de son père réclama la garde d'Arthur et de la Bretagne, avant de partir pour la croisade, (juillet 1190). Au retour, il renouvela sa demande. En réponse Constance fit proclamer son fils (1196). Richard entra en Bretagne, fut battu à la première rencontre, n'insista plus et mourut en 1199.

Nul doute que pendant ces débats, Richemont, dont la duchesse prenait le titre, n'ait été saisi. Mais Jean Sans Terre, successeur de Richard, lui en reconnut la possession : nous avons la preuve de ce fait dans un acte de 1202.

La duchesse Constance avait fondé une abbaye de cisterciens à Villeneuve au milieu de sa forêt de Touffou, au diocèse de Nantes [Note : L'abbaye a disparu : elle était située dans la commune actuelle du Bignon (canton d'Aigrefeuille arrondissement de Nantes). — Constance, Guy de Thouars et Alix y ordonnèrent leurs sépultures. Voir dans Lobineau et Morice la belle planche représentant le tombeau d'Alix et de sa fille Yolande, comtesse de la Marche].

Par acte de 1201, elle donna aux religieux une rente de dix livres sterling sur Richemont. — Assis sur des domaines en Angleterre, ce don était soumis à l'approbation du Roi. Jean Sans Terre donna l'approbation la plus expresse, 30 janvier 1202 (1203 n. s. ) [Note : La fondation est de 1200. (Morice. Hist. I. CLIII). L'acte est de 1201 (Morice. Pr. I, 785-786). - Voir au même volume (796), la lettre par laquelle Jean Sans Terre confirme le testament de la duchesse, en ce qui concerne l'Angleterre, et prie les barons bretons de le faire exécuter « pour que le seigneur pape et nul autre n'y touche »].

Au mois d'août ou de septembre 1201, Constance était morte laissant son fils Arthur âgé de quatorze ans et deux filles de Guy de Thouars dont l'aînée Alix [Note : Plus une soeur germaine d'Arthur, Eléonore ou Aliénore, dont Henri II s'empara, que ses fils gardèrent après lui, et qui mourut prisonnière à Bristol, en 1241. C'était la vraie héritière du duché].

Arthur représentant son père Geffroy, frère aîné de Jean Sans Terre, avait des droits à la succession de Richard, et s'apprêtait à les faire valoir. On sait comment, le 3 avril 1203, Jean Sans Terre se délivra de ce dangereux compétiteur.

La Bretagne entière demanda vengeance. La cour des pairs déclara le Roi d'Angleterre déchu de tous ses fiefs de France ; et le Roi Philippe-Auguste assura l'exécution de la sentence.

Pierre de Dreux avait assisté le Roi dans cette heureuse guerre : celui-ci le fiança avec Alix reconnue duchesse au préjudice de sa soeur aînée Eléonore, prisonnière en Angleterre. Le mariage fut célébré en 1214.

A ce moment même, Jean Sans Terre débarqué en Poitou, menaçait Nantes. Pierre le contraignit à lever le siège. Cet exploit lui valut la confiscation de Richemont.

Sept ans plus tard (1221) Alix mourait ; et Pierre, « ayant le bail », c'est-à-dire la tutelle de son fils Jean Ier dit Le Roux, continua d'administrer le duché avec la violence que l'on sait, et se jeta follement dans tous les troubles de France.

En 1226, nous le voyons prendre le titre de comte de Richemont [Note : Voir les deux obligations prises par lui envers les comtes de Champagne et de la Marche. Lobineau. Hist. 218] ; il est douteux qu'il en eût la possession à ce moment ; mais Henri III dut la lui accorder la même année.

Le Roi venait d'apprendre que Pierre avait refusé d'assister au sacre de Louis IX, il le cajolait pour le lancer dans les intrigues qu'il fomentait contre le jeune Roi, et lui demandait sa fille en mariage pour son frère Richard. Comment aurait-il retenu Richemont ?

La reine Blanche eut bientôt rompu la ligue formée contre elle par les seigneurs. Revenu des derniers au Roi, Pierre fit enfin sa paix à Vendôme le 16 mars 1227 ; et rentré en grâce il repoussa de nouvelles avances du Roi d'Angleterre. En punition celui-ci saisit le comté de Richemont, et le donna à son frère Richard [Lobineau. Hist. p. 222].

Deux ans plus tard, le duc était en guerre avec le Roi et avec ses seigneurs bretons ; il se rapprochait du Roi d'Angleterre osait lui faire hommage du duché appartenant à son fils, lui jurait alliance envers et contre tous ; adressait au Roi de France un défi public ; en récompense il reprenait possession de Richemont (octobre 1229) [Lobineau. Hist. p. 225].

Mais Pierre ne le garda pas longtemps. En réponse à ses forfanteries, la cour des pairs l'avait déclaré déchu de l'administration du duché ; et il se vit abandonné par tous. Après une trève de trois ans obtenue à grande peine, il allait voir le Roi saint Louis entrer en Bretagne avec trois armées : il signa la paix (1234). C'est sans doute à cette occasion que le comté de Richemont fut encore une fois saisi.

Du moins l'était-il lorsque Jean Ier dit Le Roux devenu majeur (1237) prit l'administration de son duché [Note : On a souvent écrit que le duc Pierre se démit du duché, abdiqua. C'est une inexactitude. — Il n'y avait pas lieu à démission ni abdication. Jean était duc de Bretagne du chef de sa mère : la majorité lui donnait l'exercice de son droit ducal ; l'administration de son père cessait, et Pierre de Dreux redevenait, comme avant son mariage, seigneur de Braine. C'est le titre qu'il prend en signant, avec sa seconde femme, Marguerite de Montaigu, dame de la Garnache, un acte de donation en faveur des abbayes de Buzay et Villeneuve (où reposait Alix). 1240-1246. — Le contre-scel porte les armes de Dreux avec le franc-quartier d'hermines de Bretagne. Morice. (Pr. I. 915, 930)] (extrait de J. Trévédy).

 © Copyright - Tous droits réservés.