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Jeanne-Pélagie de Rieux, marquise d'Assérac.

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Nous ignorons, avouons-le, l'époque et le lieu exacts de sa mort, mais tout en donnant des indications approximatives et probables de l'une et de l'autre, qu'il nous soit au moins permis de retracer ici quelques détails généalogiques et historiques au sujet de cette noble, haute et puissante dame.

Jean IV, sire de Rieux, de Rochefort et de Harcourt, né le 27 juin 1447, eut de sa 3ème femme, Isabeau de Brosse (la 1ère avait été Françoise Raguenel et la 2ème Claude de Maillé), 1° Claude, qui continua la branche aînée et marquis d'Assérac ; 2° François, qui par la mort de son neveu, Claude II, devint la tige des seigneurs marquis d'Assérac ; 3° Jean, auteur des sires de Chateauneuf et, 4° Peronnelle, morte sans alliance.

C'est de la lignée de ce Jean, troisième fils de Jean IV, que nous allons avoir à nous occuper. Jean de Rieux-Chateauneuf fut d'abord destiné à l'église. Nommé abbé de Prières, au diocèse de Vannes, puis, en 1525, évêque de Saint-Brieuc, à l'âge de 18 ans, sans être dans les ordres, il se décida à abandonner ses charges ecclésiastiques. Son frère aîné Claude, lui ayant, en 1531, donné en apanage sa seigneurie de Chateauneuf, il se démit, en 1533, de l'abbaye de Prières et, en 1544, de son évêché de Saint-Brieuc, puis, en 1548, il épousa Béatrix de Jonchères, dame de la Perrière, en Anjou. De ce mariage issurent : 1° Guy, qui suit ; 2° René, auteur des seigneurs de Sourdéac ; 3° Renée, dame d'honneur de la Reine Catherine de Médicis, maîtresse du duc d'Anjou (plus tard Henri III). Sur le refus que fit de sa main François de Luxembourg, elle épousa : 1° Le Florentin Antinosti, qu'elle tua de sa main en 1577 ; Philippe Ottovisti, baron de Castellane, en Provence ; 4° Françoise, religieuse à l'abbaye de Nazareth à Vannes.

Guy I, de Rieux-Chateauneuf, vicomte de Donges, gouverneur de Brest, etc., épousa en premières noces, Jeanne, dame du Chastel, de Marcé, de Miniac, du Juch, de Coëtivy, de Poulmicet de la Bellière, fille de Claude du Chastel et de Claude d'Acigné. De ce mariage naquirent : 1° Marie, mariée à Guy de Scépeaux, baron de Beaupreau, comte de Chemillé ; 2° Jeanne, vicomtesse de la Bellière, épouse, en 1587, de Pierre de Bois-Yvon (lisez Bois-Eon), baron de Coëtnisan, seigneur de Kerouzéré. De sa deuxième femme, Madeleine d'Epinay, fille de Jean et de Marguerite de Scépeaux, issurent : 1° Guy, qui suit ; 2° Madeleine, dame d'une parfaite beauté, mariée à Pierre de Rohan-Guémené ; 3° Suzanne, femme de Jean de Rieux, marquis d'Assérac, son cousin ; 4° Renée, épouse de François de Kerlec, seigneur du Plessis-Kerlec, Kergo, Tresiguidy, etc. ; 5° Thomase, religieuse de Saint-Georges, à Rennes, et morte en 1627, abbesse de la Joie, à Hennebont.

Guy II, de Rieux-Chateauneuf, vicomte de Donges, épousa : 1° Eléonore de Rochechouart, fille aînée de René, baron de Mortemart, et de Jeanne de Sceaux. De ce mariage n'issut qu'un fils, François, qui mourut jeune. Devenu veuf, Guy II se remaria à Catherine de Rosmadec, dame de la Hunaudaye, fille unique de Sébastien, baron de Molac, et de Jeanne de la Motte-Vauclair. De ce deuxième mariage : 1° Jean, comte de Châteauneuf, vicomte de Donges qui mourut sans alliance ; 2° Jeanne-Pélagie, qui épousa Jean Emmanuel de Rieux, marquis d'Assérac, en qui, par ce mariage, se fondit la branche de Rieux-Chateauneuf.

En quelle année put avoir lieu ce mariage ? Voilà ce que nous allons d'abord examiner.

Jean-Emmanuel, sire de Rieux, marquis d'Assérac, comte de Largouet, seigneur de l'Isle-Dieu, gouverneur de Guérande, du Croisic et de Saint-Nazaire en 1650, était fils de Jean, sire de Rieux, et de Suzanne de Rieux, fille de Guy I, seigneur de Chateauneuf, comme nous l'avons vu plus haut. Jean-Emmanuel et Jeanne-Pélagie étaient donc doublement cousins.

Le marquis d'Assérac, vivant en son château de Ranrouët, ou Ranroué (en langue bretonne : « Lot du Roi »), siège de son fief et situé en la paroisse d'Herbignac, avait épousé d'abord (le 20 février 1639), Françoise-Anne Mangot, fille de Claude, garde des sceaux de France, et de Marguerite Le Beau, dame de Villarceau. Jean- Emmanuel était, à ce moment, chef de toute la maison et de la branche aînée des Rieux. Son mariage avec Françoise-Anne
Mangot n'eut qu'une très courte durée et ne produisit pas d'enfants.

On lit, en effet, aux registres paroissiaux d'Herbignac, à la rubrique du 24 novembre 1642 : « A été fait service solennel, en l'église paroissiale d'Herbignac, pour l'âme de défuncte, haute et puissante dame Mangot, marquise d'Assérac, où son cœur a été apporté pour y reposer et après être transporté où il plaira à haut et puissant seigneur Jean-Emmanuel de Rieux, marquis d'Assérac ».

Voilà donc le sire de Rieux veuf, en 1642, de Françoise-Anne Mangot, mais, à cette date, Jeanne-Pélagie de Rieux, sa cousine, qui devait devenir sa seconde femme, avait à peine onze ans, puisqu'elle avait été baptisée à Chateauneuf le 11 décembre 1631 !

On ne peut donc présumer que ce second mariage ait eu lieu avant 1651, époque à laquelle la jeune épousée atteignait sa vingtième année ; d'un autre côté, on ne peut le reculer beaucoup après cette date, deux enfants (Jean-Gustave et Louis-Auguste) en étant issus et Jean-Emmanuel lui-même étant mort en 1657.

La tradition constante du pays est que l'époux de Jeanne-Pélagie fut tué en duel. Ce qu'il y a de certain c'est que les registres d'Herbignac ne font aucune mention de sa mort ni de son inhumation et pourtant son corps fut certainement rapporté et déposé dans l'enfeu que possédait sa maison en ladite église d'Herbignac. En effet, lors de la démolition de l'ancienne église, en 1878, on découvrit, sous le chœur, un caveau qui était bien l'enfeu seigneurial des sire de Rieux d'Assérac. L'escalier y accédant se trouvait vers la marche du grand autel, du côté de l'Epître, et était comblé depuis longtemps ; la longueur de ce caveau, auquel conduisait un escalier en pierres, était de 6 à 8 mètres sur une largeur de 3 ou 4. A l'extrémité on aperçut, gisant sur le dos, des ossements humains, gardant parfaitement leur ordre naturel. La tête surtout était bien conservée et portait encore, presque intacts, des cheveux et une barbe de couleur rouge. A côté, on trouva un crâne dénudé, beaucoup moins bien conservé ; on était en présence des restes du marquis et de la marquise d'Assérac !

Si le corps était, sans conteste, celui de Jean-Emmanuel, le crâne ne pouvait être celui de Jeanne-Pélagie, les registres étant muets à son endroit et ce silence n'aurait pas eu la même raison d'être qu'au sujet de son seigneur et maître. Ce crâne ne pouvait donc être que celui de Françoise-Anne Mangot, dont le sire de Rieux avait probablement fait déposer le corps avec ou après le cœur, dans la sépulture seigneuriale.

Donc Jeanne-Pélagie survécut à son mari et à cela, du reste, rien d'étonnant, car, en 1657, date de la mort de Jean-Emmanuel, elle n'avait que 26 ans !

N'est-on donc pas amené à supposer qu'après son veuvage elle continua à habiter Ranrouet, avec ses deux enfants, encore en bas-âge et qu'elle ne dut quitter ce château que vers la majorité de son fils aîné, pour retourner à Chateauneuf qui lui était devenu propre par la mort, sans alliance, de son frère aîné, Jean.

C'est là, à Chateauneuf, qu'elle dut, selon nous, finir ses jours, mais à quelle date ? C'est ce qu'il nous est malheureusement impossible de préciser.

Le veuve de Jean-Emmanuel, sire de Rieux, dut quitter Ranrouet pour retourner à Châteauneuf, vers la majorité de son fils aîné, Jean-Gustave, soit lors du mariage de celui-ci avec Anne d'Aiguillon, fille unique de César d'Aiguillon, seigneur de la Juliennais et de la Motte de Gennes, au pays nantais, mariage qui fut célébré le 2 mars 1677.

J. DE KERSAUSON.

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