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L'EGLISE PAROISSIALE DE LA ROCHE-MAURICE

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Les environs de Landerneau sont fertiles en ravissants paysages. La vallée de l'Elorn en particulier, offre au voyageur qui la parcourt, depuis sa source jusqu'à son embouchure, une succession de tableaux champêtres dans lesquels une sauvagerie étrange et pittoresque s'unit souvent à des sites d'une ineffable douceur.

La route longe en effet de vertes prairies souvent ombragées, que traverse la gracieuse rivière aux eaux profondes et transparentes, égayée par ses moulins, ses joyeux îlots, ses écluses et ses cascatelles.

De chaque côté s'étagent des collines pittoresques qu'escaladent à tour de rôle des bois touffus, des genêts et des landes, des gazons verts ou des rochers abrupts.

De temps en temps apparaissent des groupes de chaumières et de radieuses villas entourées de jardins fleuris dont la verdure se reflète dans les eaux transparentes du petit fleuve.

On y voit même de vieux châteaux en ruines. Le plus remarquable de tous est celui de la Roche-Maurice, ou mieux, Roch-Morvan, ancienne résidence du roi de ce nom, qui découpe au sommet d'un roc noirci par le temps la silhouette de ses tours carrées, flanquées de pans de murs couverts de lierre et de violiers odorants.

A son ombre s'abrite le village du même nom, enfoui dans la verdure et dont les petites maisonnettes s'éparpillent à travers les grands arbres.

En arrière, sur un long plateau, s'étend le cimetière dans l'enceinte duquel se dresse l'église avec son clocher élégant, avoisinée d'un curieux ossuaire, le tout encadré de hauteurs boisées. Au fond du vallon, l'Elorn coule lentement ses claires eaux qui font marcher tout un groupe de gracieux moulins et la voie ferrée bordant la rivière se déroule comme un blanc lacet au milieu des vertes prairies et des bouquets d'arbres.

L'église de La Roche-Maurice (Bretagne).

L'église est un des plus curieux spécimens de l'architecture bretonne du début de la Renaissance, et l'ossuaire qui la complète compte parmi les plus curieux de la Bretagne.

Il sera donc particulièrement intéressant de les visiter tous les deux.

En abordant l'enceinte sacrée par le village, on rencontre à demi-fermé par une barrière de pierre, un escalier qui en franchit l'entrée.

Là se trouvait jadis un arc de triomphe important, surmonté d'un calvaire aujourd'hui ruiné.

Trois pilastres formés d'un socle mouluré supportent un dé creusé de niches et couronné par une corniche restent seuls de ce monument. On y a implanté les trois croix de l'ancien calvaire : au centre le Christ et de chaque côté un des deux larrons. Au pied de la croix principale est un groupe en Kersanton représentant la mère de Dieu tenant dans ses bras le cadavre du divin Sauveur, curieux débris d'un ensemble disparu. L'arbre central porte un chapiteau fleuronné d'où jaillissent deux crossettes soutenant à leurs extrénnités deux anges envolés. Sur ce chapiteau s'élève la croix portant le Christ crucifié, dont la tête s'incline sur l'épaule droite. Au-dessus se détache l'écriteau traditionnel.

Si nous franchissons les quelques marches qui descendent du calvaire sur le plateau, nous avons immédiatement l'église à droite et l'ossuaire à gauche.

Visitons l'église en premier lieu.

En saillie accentuée sur la façade occidentale, formant pignon, se détache le clocher carré dans lequel est percée la porte principale. Ce clocher, flanqué de deux vigoureux contreforts, appartient au type si fréquent dans le Léon, qui sert de transition entre le style gothique et celui de la Renaissance.

Il est même un des plus élégants et des plus riches parmi ces clochers, qui ont conservé la flèche et n'ont pas encore adopté le dôme.

Dans sa base s'ouvre une porte circulaire portant la date de 1589 ; elle est encadrée par deux pilastres ioniques qui supportent un entablement et, un fronton du même ordre.

Dans le tympan du fronton est un écusson dont les armoiries sont effacées.

Au-dessus des rampants et se faisant pendants, sont deux autres écussons couchés à l'antique, timbrés de heaumes avec cols de cygne pour cimiers.

L'étage se termine par une frise élevée dont les moulures supérieures et inférieures se prolongent sur les contreforts. Au-dessus, ceux-ci sont percés chacun d'une niche Renaissance à contre-courbe fleuronnée et colonnes torses surmontées d'un pinacle godronné. Elles renferment, l'une la statue de saint Antoine de Padoue tenant un calice et l'autre celle de saint Vincent Ferrier prêchant.

La frise est décorée de trois niches de même style. Celle du milieu renferme la statue de saint Yves, patron de l'église. Elle est presque semblable aux niches des contreforts. Les deux autres sont vides et plus simples. A la clef se détachent en forte saillie à droite, une tête d'homme et à gauche une tête de femme, double symbole d'Adam et Eve si fréquent dans les églises bretonnes du Léon.

Cet étage est surmonté d'un second étage plein, qui porte l'horloge sur sa face méridionale. Ce nouvel étage est subdivisé par des plinthes horizontales moulurées et à son niveau deux pinacles fleuronnés se détachent de la saillie extrême des contreforts.

Un entablement complet dont la corniche sert de base à l'étage supérieur, couronne cette partie de la tour. Elle est surmontée d'un dé en pierres de taille, orné de pilastres ioniques à consoles inférieures, séparés par des panneaux saillants aux bases demi-circulaires et décorés d'une clé au sommet.

Au-dessus une riche corniche forme une saillie de près d'un mètre, ornée aux quatre coins de gargouilles sailantes. Là commence le clocher.

Sur cette saillie est établie une galerie bordée d'une élégante balustrade. Cette dernière est composée de pilastres à gaines avec chapiteaux ioniques, les piliers d'angles sont surmontés de lanternes reliés par des arcs-boutants au corps supérieur du clocher.

Celui-ci constitue une première assise percée de larges ouvertures rectangulaires et formant chambre des cloches.

Cet étage est décoré de pilastres doriques à chapiteaux. Il se termine par une seconde corniche saillante denticulaire qui sert de support à une nouvelle galerie ajourée. La balustrade est analogue à la précédente, mais ses pilastres sont rectangulaires et doriques. Aux quatre angles, en guise de gargouilles, sont quatre couleuvrines de pierre braquées sur l'horizon, et au-dessus quatre lanternons à arc-boutant relient la galerie à l'étage supérieur.

Cet étage forme une seconde chambre de cloches à baies rectangulaires comme la précédente et ornée également de pilastres doriques. Il se termine par un entablement complet à la frise décorée d'écussons et de panneaux rectangulaires. C'est l'assiette de la flèche qui s'élance légère, évidée, et toute hérissée de crossettes, encore gothique de structure et de forme. A ses pieds se dressent aux quatre coins de jolis clochetons moitié Renaissance, moitié gothiques, qui encadrent des lucarnes à gable aigu découpés en trèfles par des meneaux obliques.

La façade sud de l'église est très simple un mur plein percé de baies cintrées et renforcé par quelques contreforts sans caractère. Mais elle est percée par un beau portail d'un style intermédiaire entre le flamboyant et la Renaissance, qui mérite l'attention du touriste et de l'archéologue.

Il s'ouvre dans un pignon pointu couronné par un campanile mutilé. Le faîtage aigu qui couvre ce pignon s'enfonce normalement dans la toiture de l'église.

Au bas du pignon se trouvent deux portes géminées arquées en anse de panier et surmontées de deux accolades Renaissance à fleurons voletés. Ces portes sont encadrées par une première moulure concave garnie de guirlandes évidées de feuilles de chardon d'un très habile travail. Deux autres moulures unies bordent la première et les portes sont séparées par un pilastre à la partie inférieure duquel trois fines colonnettes cantonnées supportent un bénitier circulaire à cinq moulures concentriques superposées. Le fût central se prolonge et va soutenir un dais saillant polygonal. Les panneaux de ce dais sont séparés par des contreforts saillants et du centre de chacun d'eux se détache une tête finement sculptée.

Il est probable que ce dais était en même temps le socle d'une statue disparue aujourd'hui.

La colonnette centrale dépassant le dais s'épanouit en chapiteau fleuri pour soutenir les retombées intérieures des arceaux extérieurs des portes géminées.

Entre les deux accolades, une console moulurée, en cul de lampe, porte une statuette de saint Yves.

L'embrasure de ce double portail est formée par une large arcade à tiers-point dans le style de la période flamboyante (1559).

A l'extérieur deux colonnes torses gothiques surmontées de pinacles aigus et fleuris, forment contreforts ; puis une série de nervures prismatiques encadrent en s'évasant une première guirlande de feuilles de vigne, une deuxième de feuilles de chardon et entre les deux un rang de personnages dans des niches minuscules, les douze apôtres et deux anges priant les mains jointes.

La nervure extérieure est décorée de crossettes fleuries. Elle s'amortit à contre-courbe terminée par un écusson armorié couronné d'un riche fleuron épanoui. Cette arcade fait saillie sur le pignon qu'elle décore, et celui-ci, dont les rampants sont ornés de crossettes, se termine par un lanternon rectangulaire aujourd'hui découronné.

Le chevet plat, si usité dans les églises de cette période, forme la façade orientale. Il se découpe en gable aigu dessinant la forme de la nef.

Dans son axe s'ouvre une haute et large fenêtre ogivale, décorée de meneaux flamboyants et encadrant une superbe maîtresse-vitre.

Deux contreforts rectangulaires à trois rangs de larmiers flanquent cette fenêtre.

A droite et à gauche, deux baies ogivales de même style éclairent les bas-côtés, et enfin, aux angles de ce pignon, deux autres contreforts analogues aux premiers, mais moins importants, en consolident l'appareil.

En saillie sur la façade Nord et en arrière du chevet a été construite en 1881 une sacristie moderne du même style que l'église, sacristie dont les pignons aigus sont décorés l'un d'un lanternon, l'autre d'un fleuron.

Cette façade Nord de l'église reproduit dans toute sa sévérité la façade méridionale privée, de son porche. Elle s'aligne à l'ombre d'arbres superbes qui bordent une belle terrasse ombragée dominant toute la vallée de l'Elorn.

On y découvre un ravissant paysage qui se déroule à plusieurs lieues à la ronde. Ce paysage s'embellit et s’agrandit encore, si l'on escalade le clocher jusqu'à la balustrade supérieure. Alors la vue devient merveilleuse.

Au loin, dans les horizons bleuis, la rade de Brest scintille au soleil, puis la gracieuse ville de Landerneau déroule ses blanches maisons et ses toits d'ardoises au milieu des verdures que surmonte la flèche si originale de Saint-Houardon. En avant, des champs, des collines, des bois, se perdent à l'horizon dont jaillissent les flèches lointaines de plusieurs clochers ; au-dessous coule l'Elorn, se déroulant comme un joyeux ruban d'argent au milieu des prés, des bouquets d'arbres et des moulins babillards ; un pont traverse sous nos yeux la sémillante rivière, que quelques barques sillonnent, chargées de bruyants promeneurs.

Plus près de nous, les ruines majestueuses du château de Roch-Morvan semblent évoquer les souvenirs des temps légendaires et des récits épiques. A nos pieds, le cimetière et l'ossuaire nous rappellent que nous sommes encore au pays des Karnels ; ils étalent à nos yeux leurs fines sculptures, leurs niches, leur ronde macabre et leurs funèbres inscriptions, et en voyant cette nature si gaie, si printanière, si pleine de jeunesse et de vie associée à ces emblèmes désolés et à ces ruines accumulées, malgré nous, nous reviennent à l'esprit les vers du poète, si tristement mélancoliques :

Ainsi tout change, ainsi tout passe.
Ainsi nous mêmes nous passons.

C'est bien là la poésie qui se dégage de cette architecture religieuse bretonne, si caractéristique du pays des Karnels, hymne de pierre opposant sans cesse la brièveté de la vie humaine, de ses joies et de ses douleurs à l'infinie durée des récompenses et des miséricordes éternelles.

Après avoir visité le clocher et admiré cette vue incomparable, nous pouvons pénétrer dans l'église.

Au premier abord, l'aspect en est très simple. C'est une nef centrale assez étroite séparée des deux bas-côtés par une arcature. Celle-ci est soutenue par des colonnes circulaires lisses reposant sur une base à dé carré formé d'une scotie limitée par deux filets cylindriques.

A l'entrée, considérons un instant un bénitier très original. C'est une vasque hémisphérique cannelée en saillie à l'extérieur et ornée de moulures circulaires. Ce récipient repose sur un fût cannelé également dont la base à doucine s'élève sur le sol. On y lit l'inscription suivante :

LORS FABRIQUE LOUIS HERNOT ET NOEL MANAT.

Mais l'œil est immédiatement attiré par le magnifique jubé qui sépare le chœur de la nef, œuvre magistrale autant qu'élégante du XVIème siècle, en chêne sculpté, dans laquelle les grâces de la Renaissance s'unissent d'une façon charmante aux naïves fantaisies du gothique. Cette clôture ajourée est tout d'abord constituée par un élégant grillage consistant en un soubassement plein surmonté d'une claire-voie. Les panneaux du soubassement sont richement décorés sur leurs deux faces par des feuillages, des cartouches, des masques et des chimères d'un dessin et d'un art absolument classiques.

La claire-voie est formée de quatre montants principaux sculptés, dont deux encadrent la porte ; les intervalles sont remplis par de fines colonnettes tournées, ornées comme les montants de godrons, fuseaux et feuillages. Le tout se couronne par une riche frise décorée de bonshommes, d'arabesques, de fleurons et d'animaux. Les principaux montants dépassent cette frise. Il s'en détache d'autres contrefiches obliques qui se dessinent en cariatides formées de lions et de monstres bizarres. Cet ensemble sert de support à un grand pont transversal servant à relier les deux grosses piles de pierre formant l'entrée du chœur. L'une de ces piles est creuse et contient l'escalier qui monte sur la plate-forme.

Le plafond de cette plate-forme est richement décoré de caissons et de pendentifs. La galerie ainsi constituée est ornée de deux riches façades. Celle qui donne sur la nef contient dans des niches surmontées de dais à balustres douze statues en ronde bosse, neuf apôtres et trois papes, et entre les niches sont des colonnettes godronnées soutenant la frise supérieure. La façade du côté du chœur est semblable à la précédente, elle est ornée par les statues suivantes saint Pol de Léon, un évêque bénissant, saint Christophe, saint Michel foulant le dragon, sainte Marie-Magdeleine, le Christ, vêtu d'un manteau, tenant une croix et une lance, sainte Marguerite avec une épée, sainte Barbe portant sa tour, sainte Appoline avec des tenailles, sainte Geneviève tenant un livre et un cierge qu'un petit démon veut éteindre au moyen d'un soufflet, tandis qu'un ange le rallume avec un autre cierge, enfin sainte Marguerite foulant le dragon.

Cette représentation si bizarre de sainte Geneviève est, dit l'abbé Abgrall, une allusion à un miracle qu'elle a opéré à différentes reprises. On trouve cette sainte, ainsi figurée dans l'église de Brennilis, à la chapelle de Saint-Hildut ou Loculdut, en Sizun, et sur le chancel côté midi de la chapelle de Berven, en Plouzévédé.

Au-dessus du jubé se trouvent sculptés, sur une plus grande échelle, le Christ en croix, avec la sainte Vierge et saint Jean à ses côtés. A chaque extrémité sont placées deux niches de même style et de même travail que la galerie dont elles forment comme le prolongement. Elles contiennent les statues, à droite de saint Eloi avec un cheval, et à gauche de saint Herbot avec un bœuf.

D'autres statues décorent l'église. A l'un des angles du sanctuaire, on peut signaler un joli groupe de saint Yves entre le riche et le pauvre, les statues de Notre-Dame de Bon-Secours et de saint Pierre. Le joli rétable du maître-autel est un délicat travail de sculpture qui s'harmonise avec le beau jubé qui le précède.

Tout l'édifice est voûté en bardeaux. Les sablières qui couronnent les murailles de la nef se relient entre elles par les tirants de la charpente Toutes ces pièces de bois sont décorées de sculptures intéressantes, représentant une foule de personnages et des scènes étranges.

La sablière du côté midi de la nef porte cette inscription : B. ROLLAND, 1559.

Les fenêtres des bas côtés de l'église sont éclairées par des vitraux très simples. Les fenêtres latérales du chœur, qui surmontent deux autels, ont des vitraux décorés des attributs épiscopaux, ornées d'armoiries, d'emblèmes religieux et des images du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie.

Quant à la maîtresse vitre, elle constitue une des plus belles pages de la peinture sur verre en Bretagne ; elle est certainement la plus remarquable du Finistère.

Elle est précieuse par sa conservation extraordinaire, elle est absolument complète, elle est datée et signéé, ainsi que l'établit l’inscription suivante qu'on lit au bas de l'une des baies :
EN L'AN MIL V XXXIX FUT FET CESTE VITRE ET ESTOET DE FABRIQUE PAR LORS ALLEN DOSSE.

Ce grand vitrail est divisé en cinq baies, comprenant quinze sujets dont voici l'énumération :

1° Entrée triomphale de N.-S. à Jérusalem ; 2° La Cène; 3° Le Lavement des Pieds ; 4° La Prière au jardin des Oliviers ; 5° Le Baiser de Judas ; 6° N.-S. devant Caïphe ; 7° N.-S. les yeux bandés et outragé ; 8° La Flagellation ; 9° Le Couronnement d'épines ; 10° Ecce Homo ; 11° N.-S. condamné par Pilate ; 12° Le Portement de Croix ; 13° Grand ensemble du Crucifiement prenant trois baies et deux hauteurs de panneaux ; 14° La Mise au Tombeau ; 15° La Résurrection. Le tympan de cette fenêtre est subdivisé par ses meneaux flamboyants en un grand nombre de compartiments dans lesquels sont peintes les armes des Rohan avec leurs nombreuses alliances.

Cette belle œuvre mérite t'attention du visiteur. Elle montre à quelle perfection artistique était arrivé en Bretagne l'art du peintre verrier au XVIème siècle. Quand le soleil levant éclaire ce vitrail, l'effet en est vraiment merveilleux. Des flots de lumière coloriée se répandent alors en faisceaux éblouissants sur les sculptures du jubé et les arcatures de la nef qu'elles parsèment de topazes d'émeraudes et de rubis.

Avant de quitter l'église, il ne faut pas oublier d'en visiter le trésor. Celui-ci est riche et intéressant.

On y distingue particulièrement deux calices anciens et un reliquaire en argent.

L'un des calices doit être de la fin du XVème siècle ou du commencement du XVIème. La coupe et le corps sont ornés de découpures et d'arcatures flamboyantes, rehaussées d'émaux precieux. Le pied est plus récent, il a été rapporté ; il est à cinq lobes, du style du XVIIème siècle et porte comme inscription : Pr LA CHAPELLE DE SAINT YVES DE LA ROCHE MORIZ (1610). La hauteur de ce calice est de 0m27.

Le second calice est moins ancien ; il mesure 0m24 et il est de style Louis XIII. De fins médaillons reprèsenterit sur la coupe la Prière au Jardin des Oliviers ; sur le pied, le Portement de Croix et sur la patène le Crucifiement.

Le petit reliquaire dont nous venons de parler est d'une facture superbe. Il représente une chapelle gothique de style flamboyant. Cet édicule possède des fenêtres à meneaux flambloyants, séparées par des contreforts. Une corniche feuillagée contourne tout l'édifice. Et au-dessus du toit aigu scintille une crête découpée d'où s'élance à cheval sur cette toiture un joli clocher à huit pans, percé à jour par d'élégantes ouvertures. Cette pièce superbe d'orfèvrerie artistique a pour dimensions : longueur, 0m22 ; largeur, 0m13 ; hauteur du toit, 0m20. et hauteur du clocheton, 0m31.

A. de Lorme (1903).

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