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CHATEAU DE ROHAN.

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Alain Ier, troisième fils d'Eudon Ier, vicomte de Porhoët, eut pour son partage, vers 1116, toute la partie occidentale du Porhoët, qui était alors peu habité. Il avait un château à Castennec, où il se fixa d'abord ; il en bâtit un second, vers 1120, sur les bords de l'Oust, et il lui donna le nom de Rohan, qui passa à tous ses descendants. Il conserva le titre de vicomte, comme ses frères, et le transmit à sa postérité.

En 1127, il donna « à Dieu, à Saint-Martin de Marmoutier et à ses moines, représentés par les religieux de Saint-Martin de Josselin, tout le bourg situé devant la porte du nouveau château de Rohan, et le terrain s'étendant au midi jusqu'à la rivière de l'Oust, à la condition d'y établir une église et un cimetière » (Pr. 1.554). Au bout de deux ans les moines avaient rempli la double condition ; leur bourg prit le nom de Bourg-des-Moines, qu'il porte encore aujourd'hui, pendant qu'un autre bourg, situé au nord du château, conservait celui de Rohan.

En quoi consistait ce château primitive ? — Probablement en une motte féodale, surmontée d'une tour carrée, avec bâtiments accessoires, talus ou mur d'enceinte, et douves profondes, où pénétrait l’eau de la rivière. C'était encore au commencement du XIIème siècle le plan général des châteaux forts, dans le voisinage des cours d'eau.

Plus tard, des tours rondes furent ajoutées à l'enceinte.

En 1342, le comte de Northampton, pour punir le vicomte de Rohan qui suivait le parti de Charles de Blois, attaqua sa ville, qu'il saccagea, et mit le feu au château. Mais la place forte fut restaurée presque immédiatement. Voici la description qu'en donne le vicomte Jean II en 1479 : « Le chasteau de Rohan, place forte et advantageuse, bien emparée de tours, maison clostures et fossez, pour la défense d'icelui et des biens des subjets du païs, lorsque nécessité adviendroit, où il y a guet et garde, capitaine et connestable, et vaut cette capitainerie plus de 400 livres par chacun an. » (Tall. H. CLXV).

Après l'acquisition du comté de Porhoët (1407), les Rohan désertèrent peu à peu le château qui leur avait servi de berceau, et donnèrent la préférence à Josselin et ensuite à Blain. Aussi, pendant les troubles de la Ligue, le château de Rohan n'eut à subir aucune attaque.

Le vicomte était alors Henri II, calviniste déterminé comme sa mère Catherine de Parthenay. Il fut créé en 1603 Duc de Rohan et Pair de France par le roi Henri IV, son cousin. Ses talents militaires firent de lui le chef des protestants, et il ne craignit pas de soutenir la guerre contre Louis XIII et de déchirer sa patrie par une lutte fratricide. Il mourut en 1638 et fut enterré à Genève. Sa fille unique Marguerite épousa en 1645 Henri Chabot, marquis de Sainte-Aulaye, à la condition que les enfants à naître de ce mariage porteraient le nom de Rohan, et en 1648 le roi Louis XIV renouvela en leur faveur les titres de Duc de Rohan et de Pair de France.

Les armes des Rohan sont : de gueules à 9 macles d'or. 3, 3, 3 ; celles des Chabot : d'or à 3 chabots de gueules posés en pal, 2. 1. Depuis l'union des deux familles, elles sont écartelées.

Plan du château de Rohan (Bretagne).

Un aveu de 1682 donne les renseignements qui suivent :

« Le château de Rohan consistant en un grand corps de logis, fortifié de grosses tours, terrasses, forteresses, défenses, machicoulis, portes canonnières, remparts, ponts levis et dormants, basses-cours cernées de murailles, douves et fossés, avec éperons, flancs, boulevards, abords, issues et jardins. Auquel château la dame duchesse de Rohan (Marguerite) a droit de mettre capitaine, lieutenant, portier, et autres officiers, exempts de tous devoirs et impôts, avec les droits, prérogatives et libertés de guet et arrrière-guet, garde de portes, et réparations de douves, tant par cens qu'autrement ; lequel droit se lève annuellement de tout temps, à raison de cinq sous monnaie, tant sur chacun des hommes proches que sur les hommes éloignés ses vassaux.

La ville de Rohan, qui était autrefois cernée de murailles et fossés, est noble, franche et exempte de tous subsides, fouages, impôts et autres subventions, tant ordinaires qu'extraordinaires ; et se tiennent dans la dite ville quatre foires chaque année, savoir ; la foire de Saint-Jean le 25ème de juin, la foire de Saint-Samson le 28ème de juillet, la foire de Saint-Macé le 21ème de septembre, et la foire de Saint-Martin le 11ème jour de novembre ». (Archives de Nantes).

Le château de Rohan, négligé pendant le XVIIIème siècle, tomba bientôt en ruines, et la Révolution lui porta le dernier coup. En 1840, lors de la confection du cadastre, il ne restait plus que les douves, les débris de l'enceinte, la base d'une tour à l'angle sud-est et une tourelle au nord. En y ajoutant une autre tourelle, deux tours au milieu des grandes courtines et une autre à l'angle sud-ouest, on a pu reconstituer le plan ci-joint. En 1844, le duc Fernand de Rohan-Chabot donna les derniers matériaux du château aux Trappistes de Tymadeuc, et en céda l'emplacement à la ville, pour y faire un champ de foire ; en sorte qu'aujourd'hui il ne reste plus rien de l'antique demeure des Rohan.

En face du château, et sur la river gauche de l'Oust, s'élève la belle chapelle de Notre-Dame de Bonne Encontre. C'était le siège d'un petit prieuré, dépendant de l'abbaye de Saint-Jean-des-Prés, et servant en même temps de chapelle au manoir. L'édifice primitif tombant en ruines, Jean II, vicomte de Rohan, le fit rebâtir en 1510, comme le prouve l'inscription suivante, gravée en caractères gothiques au-dessus de la porte méridionale : Lan que dit fust mill cinq centz X. — Jehan de Rohan me fist bastiz — Et rediffier à honneur ; — Hucheloup en fust le miseur ; — Et affin que mon nom ne celle. — De Bonne Encontre l'on m'appelle.

Chapelle de Rohan (Bretagne).

Cette chapelle, assise sur une petite esplanade pratiquée dans le flanc d'une colline rocheuse, a la forme d'une croix latine, à chevet polygonal. Les portes en plein cintre sont ornées de colonnettes et d'accolades à crosses végétales ; les fenêtres sont ogivales et à meneaux flamboyants. La voûte est en pierre sur croisées d'ogives, et sur ses clés on voit l'écusson des Rohan et la lettre A. Au-dessus du maître-autel est un tableau du Rosaire, où se remarquent plusieurs personnages, en costume du temps de Louis XIII, représentant peut-être des membres de la famille de Rohan.

Au nord du choeur se trouve un oratoire seigneurial, transformé en sacristie. Là se voyait jadis un tombeau de chevalier, surmonté d'une statue, qui le représentait agenouillé. Etait-ce le tombeau de Jean II de Rohan, ou simplement celui d'un seigneur du Quengo ? — On l'ignore, car les vandales ont passé par là : la tombe est démolie, et la statue de granit a servi à boucher une fenêtre !

Jh-Mie LE MENÉ.

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