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LA PAROISSE DE ROMAGNÉ

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Romaniaca ecclesia (XIème SIÈCLE).
Cette localité doit être très ancienne.
Notes de l'Annuaire de 1792 : partie fertile, partie landes.
Altitude : 117 mètres. — Superficie : 2.672 hectares.
Population : en 1792, 1.624 habitants ; en 1801, 1.658 ; en 1841, 1.808 ; en 1911, 1.550 ; en 1921, 1.316.

La paroisse de Romagné dépendit de l'abbaye de Marmoutiers, par le prieuré de Saint-Sauveur, tant que celui-ci exista (1701). Ensuite, elle revint à l'Ordinaire. En 1790, le recteur déclara jouir de la moitié des dîmes, qu'il affermait 4.000 livres. L'autre moitié, affermée 3.500 livres, allait au Séminaire de Rennes qui s'était annexé le prieuré de Saint-Sauveur. Les charges du recteur consistaient en l'entretien de deux vicaires (700 1.), en 250 livres de décimes, etc...

Le recteur de Romagné, M. de Mésenge, originaire de Fougères, et ses deux vicaires, MM. Dufeu et Hattais, refusèrent le serment au début de 1791. M. Hattais se trouvait dans des conditions particulières ; il remplaçait, depuis Noël 1790 environ, M. Guillaume Leroux, dont le recteur avait voulu se séparer : on sait qu'alors les recteurs choisissaient eux-mêmes leurs vicaires. M. Leroux protesta contre ce renvoi, et le District, lui donnant raison, continua de lui servir sa pension de vicaire, malgré son départ, et il refusa de considérer M. Hattais comme vicaire.

Le 8 mai 1791, ce M. Leroux fut élu curé constitutionnel de Romagné et s'y installa dès le dimanche suivant, 15 mai.

Ce jour-là, les prêtres fidèles durent donc abandonner l'église et quitter le presbytère. Ils se retirèrent au manoir de Larchapt (appartenant alors à la famille de Saint-Germain) précédés d'hommes armés, et suivis de la foule des paroissiens. La Grand'Messe et les Vêpres furent chantées dans la chapelle de Larchapt, et il en fut de même les dimanches suivants, jusqu'à l'arrêté du 16 juin 1791 qui obligeait les prêtres insermentés, remplacés, à s'éloigner de 3 lieues, ou à se retirer dans leurs paroisses natales.

M. de Mésenge se réfugia alors dans sa famille, à Fougères, puis, bientôt, il émigra à Jersey [Note : Les meubles de M. de Mésenge furent vendus, comme bien d'émigré, le 5 mars 1793, bien que, par un sous-seing du 15 mars 1791, il en ait simulé la vente à sa parente, Mlle de Bossard. Cela valut à cette dernière d'être poursuivie. Elle fut relâchée, après une assez longue détention, le jury ayant déclaré non lieu le 31 août 1793, après intervention (du 21 août 1793) du Comité de Sûreté, générale et de Surveillance de la Convention (Arch. du Tribunal)], d'où il ne revint à Romagné qu'en 1800. Il fut nommé en 1803 recteur de Chantepie, où il resta peu de temps, puis il se retira à Fougères, où il mourut, chanoine honoraire, en 1809, à 60 ans.

Le premier vicaire, M. Dufeu, que remplaça en juillet 1791, pour peu de temps, du reste, un M. Mathurin Perruchot, ex-carme assermenté, put rester ostensiblement dans la paroisse jusqu'à l'arrivée de cet intrus. Après quoi il se cacha, chez ses paroissiens, durant toute la tourmente, apparaissant aux accalmies de 1795 et de 1797, et disparaissant ensuite. Il eut la chance de n'être jammais arrêté, malgré de nombreuses perquisitions. Il était vraisemblablement originaire de Romagné ou des paroisses voisines. C'est peut-être lui qui, en 1803, fut nommé recteur de Saint-Hilaire-des-Landes.

De son côté, M. Hattais, à qui la qualité de vicaire, et par suite celle de fonctionnaire public n'avait pas été reconnue, crut pouvoir demeurer à Romagné ; mais le District le menaça, et, à la fin de novembre 1791, il se retira à Baulon, sa paroisse natale. Il obéit à l'arrêté d'internement du 15 avril 1792, fut enfermé à Saint-Melaine le 14 août, et déporté à Jersey le 8 septembre 1792. Il y retrouva son ancien recteur. En 1803, il fut nommé recteur de Taillis.

Quant à Guillaume Leroux, il abdiqua ses fonctions curiales en avril 1794, et la semaine suivante la municipalité de Fougères lui confia le poste de « dépensier », ou économe, à l'hôpital Saint-Nicolas. Il y mourut le 14 décembre 1817, à 73 ans.

Il ne faut pas le confondre avec Guillaume-André Leroux, qui lui aussi passa à Saint-Nicolas, étant chapelain des Hospitalières au début de la Révolution. Ce Guillaume-André Leroux prêta serment, devint vicaire épiscopal de Le Coz, et, après le Concordat, recteur de Coësmes. C'est lui qui. chargé, avant la Révolution, des ateliers de charité fit applanir la « place Leroux » ; laquelle place, du reste, tire peut-être son nom, d'un autre Leroux, homme de loi, qui intervint pour la mise en possession de la ville, de ce terrain.

Plusieurs prêtres fidèles, originaires de Romagné, se réfugièrent dans cette paroisse. L'un d'eux, M. Julien Landais, fut enfermé à Saint-Melaine le 18 septembre 1792, passa à la Trinité, puis au Mont Saint-Michel (16 octobre 1792), d'où il ne fut libéré que le 9 mars 1795. Il revint alors à Romagné, infirme, et ne fut plus inquiété.

La Chasse-Beauvais fut habitée par plusieurs prêtres, et on y fit de fréquentes perquisitions. A Larchapt, on montre des cachettes ayant servi à des prêtres fidèles pendant la Révolution.

L'église de Romagné est sous l'invocation de saint Martin ; les parties les plus anciennes ne remontent pas au delà au XVème siècle. On y conserve une statuette de la Sainte Vierge, en terre cuite, du XVIème siècle (classée). Dans les chapelles du transept se trouvent deux grands et assez bons tableaux, avec cadres à coins sculptés. Un bas-relief en marbre blanc, du XVIème siècle, provenant de l'abbaye de Rillé, a été vendu et se trouve maintenant au château de la Rouërie. On voit encore, derrière l'autel, deux bas-reliefs de bois, style Louis XIV. Il doit y avoir au presbytère un livre d'heures, du XVème siècle. Les prééminences étaient dues au seigneur de Larchapt.

CHAPELLES.

1° Notre-Dame de la DAUPHINAIS (XIIIème ou XIVème siècle), église d'un prieuré de l'abbaye de chanoines réguliers de N.-D.-le-Royale, du diocèse de Poitiers, fondé en 1257 par les seigneurs de Larchapt, qui en restèrent les présentateurs. L'église mesurait 20 mètres de longueur sur 6m50 de largeur. Le petit monastère, qui comprenait un cloître, était encore en bon état en 1553. En 1659, il était en ruines. Il n'en reste guère maintenant que le pignon oriental de la chapelle, percé d'une belle et intéressante fenêtre de style gothique rayonnant. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, il fut construit une petite chapelle provisoire près de l'ancienne ; elle a disparu. Il y avait un cimetière à la Dauphinais. On remarquait jadis des traces d'enfeu et de nombreuses pierres tombales dans la chapelle. — On ignore à quelle époque les chanoines quittèrent le prieuré.

2° Notre-Dame du bourg (détruite). Sur son emplacement, et avec ses débris, a été construite une maison d'école. On attribuait — à tort, semble-t-il — sa fondation à la Duchesse Anne. Elle fut vendue nationalement, le 13 août 1795, pour 5.150 livres.

3° Sainte-Anne de la BOSSERIE (1602), fondée en exécution d'un vœu fait par Pierre Le Maignan et Marie Eschard, son épouse [Note : Marie Eschard était propriétaire de la Bosserie. La chapelle fut construite par elle après la mort de son mari qui n'avait pas accompli son vœu que Sainte Anne serait venue rappeler à Marie Eschard], riches bourgeois de Fougères. Peu après 1611, les Augustins de Vitré y fondèrent un prieuré ; ils durent l'abandonner en 1636. Desservie ensuite par des prêtres séculiers, elle fut enfin confiée, après 1679, aux Eudistes, qui y établirent une annexe de leur Séminaire : mais ces religieux ne restèrent pas longtemps non plus à la Bosserie et furent encore une fois remplacés par des séculiers (vers 1715). Vendue nationalement, le 8 juin 1791, pour 54.000 livres, avec les terres en dépendant, elle fut donnée par l'acquéreur à la Fabrique de Romagné qui la possède encore. Cette chapelle fut l'occasion d'un pèlerinage qui n’a pas cessé. Il se tient une « assemblée » près de la chapelle Sainte-Anne, le lundi de Pâques, et une autre le dimanche le plus près de la fête de Sainte-Anne.

4° Saint-Etienne de la Chapelle, au village de la CHAPELLE. Démolie au XVIème siècle par les protestants, elle fut rebâtie au XVIIème siècle par les Préhu. Elle n'existe plus ; une croix en marque le souvenir.

5° Saint-Jacques de LARCHAPT — sécularisée. (Voir plus haut et plus bas).

6° Au PORTAIL, ou Basse-Riboisière — détruite ou abandonnée.

7° A la MARCHE — détruite ou abandonnée.

8° Saint-Deluron, au village du COUDRAY — détruite ou abandonnée.

(Emile Pautrel).

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