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SAINT-BROLADRE

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La commune de Saint-Broladre (bzh.gif (80 octets) Sant-Brewalaer) fait partie du canton de Pleine-Fougères. Saint-Broladre dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-BROLADRE

Saint-Broladre tire son nom du moine breton saint Brendan, surnommé aussi Brévalaire ou Broladre

Il semble que Saint-Broladre (du moins le territoire au sud du marais) soit un démembrement de la paroisse de Pleine-Fougères. Au VIème siècle, un moine nommé Brendan (Brandan) ou Brévalaire, compagnon de saint Malo, donne son nom à la paroisse.

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Cette paroisse existe dès le XIème siècle, puisque la dîme en est donnée en 1075 à l'abbaye du Mont-Saint-Michel, qui dispose en outre de la cure. Un prieuré est fondé à Saint-Broladre, à la fin du XIème siècle, par l'abbaye du Mont-Saint-Michel. La paroisse de Saint-Broladre dépendait autrefois de l'ancien évêché de Dol. On cultivait la vigne à Saint-Broladre dès le XIIème siècle.

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Le Pouillé de Rennes précise que l'histoire du prieuré de Saint-Broladre nous a fait connaître les commencements de cette paroisse, qui remonte tout au moins à la première moitié du XIème siècle. Il paraît qu'au XIIème siècle il existait deux églises à Saint-Broladre, l'une dédiée à saint Pierre et l'autre à saint Broladre. On voit, en effet, Hervé, fils de Mainguy, céder vers cette époque aux moines du Mont Saint-Michel tous ses droits dans les églises de cette paroisse, « in ecclesiis ». En 1109, un nommé Riwallon confirma aux mêmes religieux le don précédemment fait par son père du tiers des églises de Saint-Pierre et de Saint-Broladre, sous l'approbation du prêtre Hervé, qui lui aussi prétendait avoir par droit héréditaire une portion de ces églises (« Ego Rivallonus Galteri filius dono... terciam videlicet partem ecclesiarum Sancti Petri et Sancti Broaladri, concedente Herveo presbytero qui in prefatis ecclesiis hereditario jure portionem clamare solitus fuerat » - Cartulaire du Mont Saint Michel, 38 et 70). « Il y a bien là deux églises, dit M. de la Borderie, mais il n'y a cependant qu'une seule paroisse, et comme dans une charte de 1081 cette paroisse est dite parrochia Sancti Petri et Sancti Broeladri, il est évident que ces deux églises avaient l'une et l'autre la qualité d'église paroissiale : fait très-rare, si je ne me trompe, et en tous les cas digne d'être noté » (Semaine Religieuse de Rennes, VI, 28). De ces deux églises, l'une, celle de Saint-Broladre, ne devint-elle pas l'église du prieuré? Nous sommes porté à le croire. Toujours est-il qu'en 1316 l'on voit Jean du Bois, évêque de Dol, pourvoir à l'église Saint-Pierre de Saint-Broladre, « ecclesiam Sancti Petri de Sancto Broladrio » (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, n° 22325) ce qui prouve qu'alors l'église paroissiale de Saint-Broladre, unique semble-t-il, était encore dédiée à saint Pierre. En 1647, dom Leroy écrivait ce qui suit : « La cure ou vicairie perpétuelle de Saint-Broladre est distincte du prieuré de ce nom, et, sans toucher aux revenus de ce prieuré, elle vaut 1.000 livres de rente ou plus, à ce que les prestres du lieu m'ont assuré autrefois que je passai par là » (Curieuses recherches sur le Mont Saint-Michel).

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

On croit que la paroisse de Bourgneuf, engloutie par les flots de la mer, se trouvait sur les grèves de Saint-Broladre, près de la chapelle Sainte-Anne. L'abbé Manet place même dans les environs la paroisse de la Feillette, qui, selon lui, subit le même sort désastreux ; mais il nous faut bien avouer que rien de sérieux ne nous atteste par ailleurs l'existence de cette dernière paroisse. Quant à celle de Bourgneuf, elle appartient à l'histoire. Nous savons, en effet, que Boniface VIII, pape de 1294 à 1303, confirma le Chapitre de Dol dans la possession de l'église Saint-Nicolas de Bourgneuf, de ses dîmes et des coutumes de son bourg (« Ecclesiam Sancti Nicolai de Burgo Novo cum decimis domorum et pratorum et cum consuetudinibus ejusdem burgi » - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G, 108). Toutefois, Bourgneuf ne figure point dans la liste des paroisses du diocèse de Dol en 1516 ; elle était peut-être anéantie déjà. Au reste, d'après l'abbé Manet, la paroisse de Saint-Broladre elle-même a été, sensiblement diminuée par les mouvements du sol s'affaissant sous les eaux. Devant le grand village de Sainte-Anne étaient, dit-il, plusieurs salines que la mer a emportées pièce à pièce, comme le village lui-même, depuis l'an 1583 (De l'Etat ancien de la baie du Mont Saint-Michel, 102, 103).

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Sous l'Ancien Régime, le seigneur prééminencier de la paroisse réside au manoir des Hommeaux. Cette seigneurie dépend du comté de Combourg. Elle est érigée en baronnie en 1575 et possédait un droit de haute justice et un droit de quintaine.

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

On rencontre les appellations suivantes : Parochia Sancti Petri et Sancti Broeladri (en 1081), ecclesia Sancti Petri de Sancto Broladrio (en 1316), Sanctus Broladrus (en 1516).

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Note 1 : la tradition locale prétend qu'il y avait un hôpital dans le bourg de Saint-Broladre, mais nous avouons qu'aucun document historique ne semble confirmer cette tradition, que nous mentionnons sous toute réserve (Pouillé de Rennes).

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Broladre : Hervé (1109). Geoffroy (témoin de la donation de la masure du pont Angot, faite au Mont Saint-Michel vers 1130-1140). Pierre Le Devin (« Petrus de Divinis » ; XIIème siècle). Pierre Le Clerc (contemporain d'Etienne de Fougères, évêque de Rennes ; 1168-1178). Alain de Guigniers (il résigna en 1270). Foulques de Bourguedo (chanoine de Dol, il succéda au précédent). Alain de Coëtquen (pourvu en 1281, il n'avait pas encore reçu la prêtrise en 1282). Nicolas (1327). Thomas Lechat (XVème siècle). N... Le Borgne (décédé vers 1472). Thomas Vincent (1485). Guillaume Ybert (XVIème siècle). Jean Glé (XVIème siècle). Guillaume Maingard (XVIème siècle). Jean Fauchet (il résigna en faveur du suivant). Marcan, Duclos (il fut pourvu en 1584 ; décédé le 23 mai 1590 et inhumé le 24 dans son église). Michel Hervy (il fut pourvu en 1590 sur la résignation du précédent). Julien Pinel (en 1604 ; décédé le 20 février 1609 et inhumé le 22 dans l'église). Jean Placier (archidiacre de Dol, il fut pourvu en 1609 sur la résignation du précédent et résigna au bout de peu d'années ; décédé en 1630). Jacques Morin (il prit possession le 21 octobre 1612 ; décédé le 5 janvier 1623 et inhumé le 6 dans le chanceau, devant le maître-autel). Jean Morin (neveu du précédent, pourvu sur sa résignation, il prit possession dès le 6 janvier 1623 ; il eut à combattre le suivant et fut débouté le 30 septembre 1624 par un arrêt du grand conseil ; décédé sur les entrefaites à Paris. Son service fut célébré à Saint-Broladre le 6 octobre 1624). Michel Mauger (bachelier en théologie, présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel le 23 janvier 1623, il prit possession le 4 juin ; décédé le 3 juin 1630 et inhumé le 5 dans son église). Georges Giron (1638 et 1657). Yves Fresné (1658). Gilles Barbot (1668). Etienne Houvel (1670). Pierre-Joseph Eon (en 1693 ; il fit en 1698 enregistrer ses armoiries : d'azur à un calice d'or). Pierre Picault (décédé en 1726). François Leconte (prêtre d'Avranches, présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel le 7 janvier 1727, il fut pourvu le 28 et prit possession le 5 février ; il résigna le 19 septembre 1729 en faveur de Nicolas Chauvin, obitier de Notre-Dame de Dol, mais cette résignation n'eut pas de suite ; décédé en 1729). Olivier Cohu (prêtre de Saint-Malo, présenté le 3 octobre 1729, pourvu le 5, prit possession le 6 ; décédé en 1739). Jacques Aubry (prêtre de Saint-Malo, pourvu le 1er novembre 1739, il prit possession le lendemain ; décédé en 1748). François-Ignace Haudouin (prêtre de Dol, présenté par les religieux du Mont Saint-Michel le 12 août 1748, pourvu le 20, il prit possession le 22 ; il dut se retirer l'année suivante). François-Jean Le Boulch (prêtre de Léon, présenté par l'abbé du Mont Saint-Michel le 19 septembre 1749, pourvu le 20, il prit possession le 21, malgré l'opposition du précédent ; il se maintint dans la cure, qu'il résigna le 21 novembre 1750 en faveur de son frère, qui suit). Joseph-Morice Le Boulch (vicaire à Roscoff, pourvu en cour de Rome, il prit possession le 2 mars 1751 ; décédé en 1779). Louis-Michel Mondin (recteur d'Epiniac, présenté par les moines du Mont Saint-Michel le 30 septembre 1779, pourvu le 2 octobre, il prit possession le 7 ; décédé à Jersey en 1794). Mathurin Martel (1803-1807). N... Lambert (1807-1810). François Samson (1810, décédé en 1844). Mathurin Porée (1844, décédé en 1861). Joseph Frain (1861-1866). Julien Bonhomme (1866, décédé en 1881). Joseph Paignon (à partir de 1881), ...

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Note 3 : Liste non exhaustive des maires de Saint-Broladre : ..., Broladre Richard (1874-1885), Placide Sorre (1885-1887), Broladre Richard (1887-1892), Jean-Marie Sorre (1892-1906), Jean Yves (1906-1907), Jean-Marie Sorre (1907-1909), F. Guillier (1909-1914), Louis Goble (1914-1945), Pierre Pince (1945-1970), Louis Belloir (1970-1983), Maurice Fantou (1983-2008), Guy Videloup (208-2020), etc ....

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

Voir aussi   Ville de Saint-Broladre (Bretagne) " Cahier de doléances de Saint-Broladre en 1789 ".

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PATRIMOINE de SAINT-BROLADRE

l'église Saint-Brandan-Saint-Broladre (1878), oeuvre de l'architecte Alfred Louis Frangeul. L'église actuelle de Saint-Broladre est sous l'invocation de saint Brandan ou Broladre, abbé breton. L'église précédente était en forme de croix latine, mais au Nord du choeur avait été ajoutée au plan primitif une chapelle dite de Saint-Julien. La seule partie intéressante de l'ancien édifice était l'intertransept ; il était surmonté d'une sorte de lanterne ou plutôt d'une tour octogone voûtée en ogive avec arêtes, dont l'effet était fort élégant. L'ensemble de l'église appartenait, du reste, au style ogival tertiaire, et le choeur se terminait par un chevet droit. La chapelle Saint-Julien, communiquant avec le chanceau par une grande arcade, dépendait à l'origine du prieuré de Saint-Broladre ; mais on croit qu'elle fut reconstruite par les seigneurs de la Cour-Baudouin, qui y placèrent leur banc et leur enfeu dans la muraille septentrionale. La chapelle du Rosaire contenait aussi l'enfeu des seigneurs de Carlac, qui avaient leurs armoiries peintes sur son vitrail et sculptées sur un tombeau. La confrérie du Rosaire y fut érigée le 2 juin 1647 par frère Jean Gaudion, dominicain du couvent de Dinan. A cette occasion, Judes Corbin, sieur des Perriers, donna 700 livres pour la construction d'un autel, et Françoise de la Boissière, dame des Hommeaux, offrit 120 livres pour la confection d'un tableau. En 1641, on voyait en cette église les autels de Saint-Etienne, Saint-Jean, Saint-Julien, Saint-Christophe et Sainte-Anne, mais Mgr de Sourches en fit démolir une partie « faute d'entretien honneste », et ne conserva que le maître-autel et ceux du Rosaire, de Sainte-Anne et de Saint-Julien (Notes ms. de M. l'abbé Pâris-Jallobert). En 1696, le comte de Combourg fut maintenu dans ses droits de seigneur supérieur de cette église ; mais les autres prééminences et le droit de fondation y appartenaient au seigneur des Hommeaux par privilège accordé en 1547 par Henri, dauphin de France et duc de Bretagne. Aussi ce seigneur avait-il dans le chanceau son enfeu, où furent inhumées en 1576 Louise Le Sénéchal, femme de François du Breil, seigneur des Hommeaux, et en 1602 Isabeau de Porcon, douairière des Hommeaux. Le trésor de Saint-Broladre renfermait jadis un grand calice de vermeil donné en 1602 par Guillaume Billecoq, sieur de l'Espinay, et une croix processionnelle d'argent offerte en 1612 par Guillaume de Vaujoyeux (Pouillé de Rennes). Le clocher de l'église actuelle est bénit le 29 mai 1927. Elle possédait encore récemment une cloche datée de 1698. On y voit un bénitier provenant de la chapelle du manoir des Hommeaux. Au nord du choeur de l'ancienne église, se trouvait une pierre tombale appartenant à la famille Férigat seigneurs des Hommeaux au XVème siècle. Le cimetière contient les pierres tombales de deux recteurs : Toussaint Flambard seigneur de Wauhériot, décédé le 29 mai 1683 (ou 1685) et Jacques Aubry, décédé en 1748 ;

Eglise de Saint-Broladre (Bretagne). Eglise de Saint-Broladre (Bretagne).

la chapelle Sainte-Anne-des-Grèves ou Notre-Dame de la Grève (1684). Cette chapelle remplace une chapelle primitive fondée au XIème siècle et détruite par une inondation en 1630. « Cette chapelle, dit l'abbé Manet, fut élevée au sommet de la digue par la piété publique, dans l'intention de mettre les propriétés submersibles sous la protection spéciale de sainte Anne ». Quoiqu'en Saint-Broladre, elle est beaucoup plus rapprochée de Cherrueix. Au commencement du XVIIème siècle, Mgr Antoine de Revol, évêque de Dol, établit le jour Sainte-Anne une procession très-solennelle allant de l'église de Cherrueix à ce sanctuaire, et à laquelle prenaient part toutes les paroisses voisines. Les chanoines de Dol devaient assister à cette cérémonie et y amener les vicaires, chapelains et choristes de la cathédrale. Sainte-Anne fut rebâtie en 1684 par le recteur et les paroissiens de Saint-Broladre, comme le témoigne cette inscription gravée sur la muraille : Rebastie p. aumosnes de V. D. M. C. J. Barbot, recteur de S. Broladre, et paroissiens, 1684. Cette chapelle était fondée de messes. Ravagée par la Révolution, Sainte-Anne-de-la-Grève fut restaurée en 1817, et cette année-là recommença le 26 juillet la procession générale des paroisses circonvoisines ; mais cette cérémonie fut supprimée par l'ordinaire en 1820 (Pouillé de Rennes). Le clocher-arcade possède une baie contenant une cloche : il est surmonté d'une croix et les montants du campanile sont datés de 1682. On y voit un petit retable du XVIIème siècle et un tableau provenant de l'ancienne église d'Epiniac. La chapellenie était jadis desservie par des chapelains : Gilles Théault (de 1732 à 1742), Alexandre Bréhier (de 1742 à 1754), Pierre Desrieux (à partir de 1754), François Marie (jusqu'en 1785), N. Bedel ou Redel (de 1786 à 1790) ;

Chapelle Sainte-Anne de Saint-Broladre (Bretagne).

l'ancienne Chapelle Notre-Dame de la Madeleine, située au-dessus du Village de Lourme. Cette chapelle dépendait autrefois d'une léproserie. Au XVIIème siècle on signale en Saint-Broladre, au-dessus du village de Lourme, « une pièce de terre appelée la Magdeleine », et dans l'enceinte de laquelle se trouvait une chapelle dédiée à la Sainte Vierge. Ce devait être les derniers vestiges de l'hôpital ou plutôt de la léproserie dont la tradition locale garde souvenir. Une charte du commencement du XIIIème siècle est au reste plus explicite : à cette époque, il y avait en Saint-Broladre une chapelle fondée de messes, dont le chapelain devait prendre soin des lépreux de la paroisse. Ce prêtre jouissait, en conséquence, d'une portion de dîmes que voulut reprendre l'abbaye du Mont Saint-Michel ; mais les lépreux et leur chapelain en appelèrent à Rome, et l'évêque de Dol, chargé de régler cette affaire, décida que les lépreux conserveraient cette dîme, mais paieraient chaque année 5 sols à l'abbé du Mont Saint-Michel, au mois de septembre, et que cet abbé aurait le droit de présenter leur chapelain (Archives paroissiales et Pouillé de Rennes) ;

l'ancien prieuré (XIème siècle) de Saint-Broladre, édifié par l'abbaye du Mont-Saint-Michel à la fin du XIème siècle. Ce prieuré est reconstruit en 1620 avec l'adjonction d'une chapelle à l'Ouest et un colombier. « De sable à un bâton prioral d'argent accosté des deux lettres S. B. d'or » (Armorial général ms. de 1698). Par un acte de l'an 1075, Tréhan de Saint-Broladre, fils de Brient et seigneur de Saint-Broladre, rappela tout ce qu'il avait précédemment donné au Mont Saint-Michel, c'est-à-dire ce qu'il avait eu de droit patrimonial dans l'église de Saint-Broladre, dans la dîme de cette paroisse et dans les sépultures, plus le dixième du revenu de son moulin et de son verger, et un terrain de 12 acres, c'est-à-dire de près de 4 hectares. Après avoir rapporté cette première donation, il ajouta : « Voyant ensuite la fin de ma vie approcher, je reçus des moines du Mont Saint-Michel l'habit religieux, et à cette occasion leur donnai la terre des Courts-Sillons et celle de Busbadric, tout ce que j'avais dans la terre des Longs-Sillons, celle de Torpol, et, enfin, dans le cimetière de Saint-Broladre, l'habitation d'Even, qui faisait partie de mon domaine » (« Mansuram Eweni in cymiterio S. Broaladrii. » - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 441). Adeline, sa femme, et Geoffroy, son fils, consentirent à toutes ces donations, et pour ce qui regardait celle de l'église, des dîmes et des droits ecclésiastiques, Tréhan obtint l'approbation de son proche seigneur, Jean, fils de Riwallon, seigneur de Combourg, et aussi celle d'Even, archevêque de Dol. « Cependant Tréhan de Saint-Broladre ne mourut point alors ; il rendit même aux moines leur habit ; mais loin de leur reprendre les biens qu'il leur avait donnés, il passa son temps à confirmer et à augmenter ses donations. Ainsi, l'abbé du Mont Saint-Michel ayant envoyé à Saint-Broladre quelques uns de ses religieux fonder un prieuré, Tréhan donna à ce nouveau petit monastère un terrain d'une acre pour faire un jardin, et comme cela ne suffisait pas, il y joignit son propre jardin et sa grange » (Cartulaire du Mont Saint-Michel, 70). D'ailleurs, si en reprenant la santé il avait quitté la robe monacale, ce n'était point absolument sans esprit de retour ; on le voit aux conditions qu'il eut soin de stipuler dans sa charte confirmative de 1081, où il dit : « Tout ce que dessus, je le donne à Saint-Michel pour le salut de mon âme, pour celui de mes ancêtres et de mes descendants, et aussi à condition que quand j'irai en pèlerinage au sanctuaire de Saint-Michel, l'abbaye me donnera le pain et le vin ; en outre, si la guerre me force à séjourner au Mont, tant que j'y resterai j'aurai chaque jour ma portion de pain et de breuvage, comme l'un des moines du couvent ; enfin, si un jour je veux me faire moine, je serai reçu dans la communauté avec ce que j'aurai de bien meuble et d'argent, et mon hoir semblablement » (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, VI, 28). Le seigneur de Saint-Broladre reprit-il effectivement avant sa mort l'habit de saint Benoît? Les actes ne nous le disent pas, mais nous sommes autorisés à le croire. Ce qui est sûr, c'est que sa libéralité envers le sanctuaire de Saint-Michel excita autour de lui une vraie émulation. C'est d'abord son frère Urvoi, qui donne aux religieux 2 acres de terre et tout ce qu'il avait de dîmes en Saint-Broladre ; puis c'est un vassal, Hervé, fils de Mainguy, qui leur donne 12 acres de terre, la dîme de son fief de Saint-Broladre, tous ses droits dans les églises de cette paroisse, et enfin son frère Auvrai pour en faire un moine. Vers le même temps, un croisé, Guillaume, fils d'Irfroi, au moment de partir pour la Terre-Sainte, leur donna un trait de dîme en Saint-Broladre ; enfin, de 1130 à 1140 environ, Hugues, fils de Renouf, leur donna une masure à Saint-Broladre, près le pont Angot, et 10 journées de fauche chaque année dans sa verdière (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, VI, 28, et Cartulaire du Mont Saint-Michel). Bientôt pourtant, continue M. de la Borderie, la réaction arriva. A la mort de Guillaume, fils d'Irfroi, Hervé, son frère et son héritier, enleva aux moines la dîme qu'il leur avait donnée ; — vers le même temps, Beaudoin, fils d'Homenès, leur arracha violemment, pour se l'approprier, la terre de Torpol, qu'ils tenaient de la générosité de Tréhan ; — enfin un descendant et héritier de ce dernier, très vraisemblablement son petit-fils, appelé Hélie Bouterat, ne se gêna pas pour reprendre une bonne partie des libéralités de son aïeul. Mais tous ces larrons finirent tour-à-tour par venir à résipiscence. Hervé, frère de Guillaume fils d'Irfoi, frappé de la main de Dieu, se voyant atteint d'une maladie mortelle, appela près de lui Baudry, archevêque de Dol (de 1107 à 1130), et, sur son ordre, il rendit leur dîme aux moines, qui lui dirent une trentaine de messes après sa mort et célébrèrent tous les ans pour lui un service anniversaire (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 522). — Beaudoin, fils d'Homenès, tint plus longtemps ; nombre de fois il fut frappé des foudres de l'excommunication sans vouloir lâcher prise, mais enfin la vieillesse eut raison de lui ; sentant venir son dernier jour, il restitua aux moines, vers 1140, la terre qu'il leur avait usurpée et fit affirmer solennellement cette restitution non-seulement par son fils aîné Guérin, mais par tous ses fils et filles ; puis il demanda et reçut des moines l'habit monastique, et il obtint même d'eux l'engagement de recevoir dans leur communauté l'un de ses fils, soit l'aîné, soit tel autre que l'aîné leur désignerait (Cartulaire du Mont Saint-Michel, f° 102). — Hélie Bouterat n'attendit pas la maladie pour réparer ses torts ; en pleine santé, assisté de ses deux fils aînés, il vint au Mont, et là, sur l'autel du grand archange, touchant la relique insigne du bras de saint Aubert, il renouvela, presque dans les mêmes termes, la donation jadis faite par son aïeul Tréhan de Saint-Broladre, à laquelle il ajouta encore une acre de pré. L'acte dressé pour constater cette confirmation nous apprend que le verger de Tréhan avait été depuis sa mort changé en vigne (Semaine Religieuse de Rennes, VI, 29). Mais les moines ne furent pas seulement attaqués à Saint-Broladre par les laïques : Jean, trésorier de Dol sous l'épiscopat de Rolland (1177-1187), et dont le mauvais vouloir envers le Mont Saint-Michel nous est déjà connu, prétendit que la trésorerie de Dol avait des droits sur l'église de Saint-Broladre. Les religieux, désireux de la paix, firent comme à Montdol (Mont-Dol) : ils donnèrent quelque chose à cet avide trésorier et lui firent retirer ses plaintes (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, n° 86, p. 769). Vers le même temps, Etienne, évêque de Rennes (1168-1178), fut délégué par le Saint-Siège pour mettre d'accord les moines du Mont Saint-Michel et un clerc nommé Pierre, qui prétendait aussi avoir droit sur l'église de Saint-Broladre. Ce dernier, sur l'avis du prélat, renonça toutefois à ses prétentions moyennant 10 livres, monnaie du Mans, que l'abbé du Mont Saint-Michel lui versa par l'entremise de l'abbé de la Vieuville ; puis il prêta serment, entre les mains de l'évêque de Rennes et en présence de Albert, évêque de Saint-Malo, de ne plus jamais inquiéter les religieux du Mont (Chronique de Robert de Thorigny, abbé du Mont Saint-Michel, II, 292). A la suite de ces conventions, le pape Alexandre III confirma, en 1179, l'abbaye du Mont Saint-Michel dans la possession de l'église Saint-Pierre de Saint-Broladre et de toutes ses dépendances, « ecclesiam Sancti Petri de Sancto Broeladio, cum pertinenciis suis » (Chronique de Robert de Thorigny, abbé du Mont Saint-Michel, II, 317). Vers l'an 1220, les moines du Mont Saint-Michel voulurent améliorer et accroître les bâtiments de leur prieuré de Saint-Broladre. Ces bâtiments se trouvaient situés au pied d'une haute colline de granit, et le mur de clôture confinait à deux fiefs différents, l'un appartenant au sire de Combourg, l'autre relevant de l'évêque de Dol et tenu sous sa mouvance par Guillaume Bouterat, dans lequel il faut sans doute voir un descendant de cet Hélie Bouterat dont on a parlé plus haut, et par lui des premiers seigneurs de Saint-Broladre, fondateurs du prieuré. Ce mur, qui lui-même, paraît-il, avait besoin d'être reconstruit, était mitoyen. Guillaume Bouterat, d'une part, et de l'autre Guillaume de Coëtquen, qui était alors baron de Combourg, firent aux moines l'abandon de tous leurs droits sur ce mur et sur le terrain où il était assis ; et ils leur permirent, en outre, de prendre dans la colline voisine toute la pierre et la terre qu'il leur faudrait pour réparer et accroître leur prieuré. La charte de Guillaume de Coëtquen est datée de l'an 1220. L'autre, sans date, mais évidemment de la même année et presque de la même teneur, est donnée au nom de Guillaume Bouterat par Raoul d'Aubigné, son sénéchal. On y voit encore que ce Bouterat avait atteint récemment sa majorité et reçu de l'évêque de Dol l'investiture de son fief, qu'il venait de prendre la croix et se préparait en ce moment même à partir pour la Terre-Sainte (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, n° 86, p. 759, et Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 491). En 1326, Raoul de Villedieu, abbé de Mont Saint-Michel, étant venu à mourir, un certain Louis des Jonchères, se disant bailli du roi de France en Bretagne, se mit en possession du prieuré de Saint-Broladre, sans doute en se targuant du droit de régale. Mais ce droit n'était point reçu en Bretagne, et le prieur de Saint-Broladre résista de son mieux à l'envahisseur qui, néanmoins, ayant la force pour lui, s'installa dans le prieuré, en perçut les fruits et y causa cent dommages. Le prieur ne se tint point pour battu et assigna des Jonchères devant la cour séculière de l'évêque de Dol, pour s'y voir condamner à 10 livres tournois de dommages-intérêts, et interdire sévèrement à l'avenir toute usurpation de ce genre. Le procès traîna en longueur, mais enfin, au mois de mai 1238, le prieur eut la satisfaction de le gagner de tous points, si ce n'est que l'indemnité réclamée par lui fut fixée à 5 livres. Vingt ans plus tard, une autre entreprise tentée contre le prieuré de Saint-Broladre eut pour ses auteurs une issue moins favorable encore. Il s'agissait de savoir si le prieur avait le droit de prendre la dîme dans les terres nouvellement mises en culture, ce qu'on appelait alors les novales. Ce droit lui était contesté par deux chevaliers du voisinage. Jean de Cherrueix et Thomas Bardon ou Bardou, qui voulaient se l'attribuer à eux-mêmes. Cependant, en l'an 1259, le cas s'étant présenté, le prieur, fort de son droit et de ses titres, perçut la dîme et la serra dans sa grange. Mais aussitôt voici trois jeunes gens, Radou et Jean, fils de Jean de Cherrueix, et Olivier, fils de Thomas Bardon, qui accourent furieux, envahissent le prieuré et enlèvent le grain de la dîme, non sans force injures, gourmades et voies de fait plus ou moins graves à l'adresse des moines et de leurs hommes. L'abbé du Mont Saint-Michel, prenant la cause du prieur, assigna ses adversaires devant le sénéchal de Rennes, qui, après de longs débats, fit accepter aux parties la composition suivante : Jean de Cherrueix et Thomas Bardon renoncèrent absolument, pour eux et les leurs, à tous droits sur les novales de la paroisse de Saint-Broladre. En réparation des injures, violences et dommages commis par leurs fils, ils s'engagèrent à payer à l'abbaye une somme de 40 livres ; et comme il fallait aussi, au point de vue religieux, une pénitence publique, il fut stipulé que les deux chevaliers, ou leurs fils pour eux, se présenteraient dans l'église du Mont Saint-Michel le dimanche avant la Saint-Denis (5 octobre 1259), qu'ils suivraient la procession en braies et en chemises, sans avoir sur eux nul vêtement de laine, et qu'ils porteraient eux-mêmes en main les verges avec lesquelles ils seraient, après la procession, fustigés par un des moines du couvent. On leur permit toutefois de se racheter, s'ils le voulaient, de cette pénitence publique, en payant à l'abbaye une somme de 10 livres, outre les 40 sus-mentionnées. Nous ne savons ce qu'ils choisirent (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, VI, 30 - Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, n° 86, p. 683). Les déclarations faites par divers prieurs de Saint-Broladre nous font connaître ce qu'était leur bénéfice dans les derniers siècles. En 1620, le prieur Pierre Bardoul déclara avoir « rebasti le grand corps de logis dudit prieuré de quatre-vingts pieds de long, au pignon duquel y a une chapelle avec sa sacristye, ses lutrin, vitres, tableaux et garniture de ces ustensiles » ; il ajouta qu'il avait aussi reconstruit un moulin à vent et fait rentrer plusieurs domaines précédemment aliénés. En 1679, on voyait dans un même enclos, au bourg de Saint-Broladre, le susdit grand corps de logis, — une chapelle au bout occidental de cette maison priorale, — une grange et un pressoir, — des jardins devant et derrière le logis, — et un colombier ; c'était là le prieuré proprement dit, dont dépendait aussi, en 1734, « la chapelle Saint-Julien, érigée au Nord de l'église paroissiale de Saint-Broladre, proche le choeur et vers la mer ». Les moines possédaient, en outre, un autre jardin « avec colombier volant », — des prés en Saint-Broladre et en Saint-Marcan, — un moulin, — quatre communs en Saint-Broladre et en Saint-Marcan, nommés le Rocher-Baudoin, le Rocher-Maroul, le Rocher-Normand et la Masse. Ils jouissaient des deux tiers des dîmes grosses et menues de la paroisse de Saint-Broladre, d'un dîmereau en Saint-Marcan et d'un autre dîmereau en Saints. Ils avaient deux fiefs en Saint-Broladre et deux autres fiefs en Saint-Marcan, avec une juridiction seigneuriale de moyenne et basse justice (Archives départementales de la Loire-Inférieure). A cette époque et depuis longtemps déjà, le prieuré de Saint-Broladre n'était plus conventuel : « Ce n'est — écrivait dom Le Roy en 1647 — qu'un prieuré simple tenu en commende et affermé 7 à 800 écus par an ». En 1790, le dernier prieur, Gabriel de Raincourt, déclara au district de Dol que son bénéfice était affermé 3.125 livres ; mais les charges diminuaient grandement ce revenu brut. A la fin du XIXème siècle, il ne reste plus du prieuré de Saint-Broladre que l'antique manoir converti en maison de ferme ; toutefois ce logis prioral, posé comme un nid d'aigle dans un coin du rocher, dominant le bourg et la mer, présente avec son grand pavillon, sa tourelle en encorbellement et ses longs escaliers de pierre encadrés dans la verdure, un aspect des plus pittoresques et dont on garde volontiers souvenir. Liste des prieurs : — Rainaud, vers 1140. — Robert (1327). — Dom Robert Jollivet, maître ès-arts, religieux du Mont Saint-Michel, devint abbé de ce monastère en 1411 ; décédé à Rouen en 1444 et inhumé dans l'église paroissiale du Mont Saint-Michel. — Guillaume d'Estouteville, fils de Jean, sire d'Estouteville, et de Marguerite d'Harcourt, abbé commendataire du Mont Saint-Michel en 1445, conserva la jouissance de Saint-Broladre comme avait probablement fait son prédécesseur ; décédé cardinal, archevêque, etc., à Rome, en 1482. — Dom Germain Laure, aumônier du Mont Saint-Michel, rendit aveu en 1494 et fut élu abbé de ce monastère en 1510 ; décédé dès 1513. — Guillaume de Lignières, prieur commendataire, rendit aveu au roi le 16 octobre 1541. — Dom Olivier Bardoul (1577). — Pierre Bardoul, prieur vers la fin du XVIème siècle, rendit aveu le 12 juin 1620. — Louis Guirard, pourvu à Rome, prit possession le 11 février 1640 ; il avait dû repousser les prétentions de Jean de Kergoff, Charles de Rossol et Jean de Saint-Cyr, convaincus de confidence. — Jean de Keraly, fils de M. du Fau-Keraly, conseiller au Parlement de Bretagne (1647). — Pierre Collin de la Biochaye résigna le 18 juillet 1660 en faveur de Jean Champion. — Joachim d'Estréhan résigna en faveur du suivant vers 1670. — Jean-Baptiste d'Estréhan rendit aveu au roi le 18 janvier 1679. — Michel de Préauvé (1712). — Raphaël d'Estréhan, clerc de Paris et y demeurant, résigna le 17 avril 1734 en faveur du suivant, avec réserve de 400 livres de pension. — Jacques de Loremy, prêtre du diocèse de Tournay, pourvu à Rome, prit possession le 27 août 1734 du manoir prioral et, dans l'église paroissiale, de la chapelle du Nord, dépendant de son prieuré ; décédé en 1736. — Dom Gabriel-Gaspard de Raincourt, Bénédictin de Saint-Pierre de Baume, en Franche-Comté, fut pourvu le 4 mai 1736 et prit possession le 3 août suivant. Il eut à repousser D. Jean-Baptiste Bellegarde, Bénédictin du Mont Saint-Michel, et Jean-François du Bois, chanoine de Saint-Amable de Riom, qui prétendaient au bénéfice. Resté paisible possesseur du prieuré et devenu doyen du Chapitre de Baume, D. de Raincourt résigna le 3 novembre 1779 en faveur du suivant, avec réserve d'une pension de 700 livres. — Gabriel-Louis de Raincourt, chanoine et trésorier de Saint-Pierre de Mâcon, pourvu en cour de Rome, prit possession le 7 juillet 1779 du prieuré de Saint-Broladre, qu'il conserva jusqu'à la Révolution (abbé Guillotin de Corson) ;

Prieuré de Saint-Broladre (Bretagne).

le manoir des Homeaux ou Hommeaux (1467). Il comprenait jadis deux cours, un pavillon, un colombier et une chapelle. La chapelle Saint-Jean-Baptiste des Hommeaux dépendait du manoir de même nom, possédé en 1551 par Pierre de Férigat. Cette chapelle était fondée de messes, et en 1764 Charles de Saint-Genys, seigneur des Hommeaux, présenta pour la desservir François Garnier en place de N... Allain, décédé. Le nouveau chapelain prit possession en février 1764 de la chapelle du manoir des Hommeaux (Pouillé de Rennes). On y voit les armoiries des familles Férigat, de Saint-Genys et des Artur. Propriété de la famille Férigat (en 1437), puis de la famille Du Breil de Rays (en 1461) et de la famille de Saint-Genys (en 1682 et en 1789) ;

le manoir de la Ville-Guillaume (XVIème siècle). Il possédait jadis une chapelle privée qui renfermait les statues de saint Gontran et de saint Guinefort. La chapellenie de la Ville-Guillaume était jadis desservie par Laurent Connan (jusqu'en 1733), Alexandre Bréhier (de 1733 à 1754), Pierre Desrieux (à partir de 1754). Ces derniers avaient été présentés par Hervé Le Cordier, seigneur de la Ville-Guillaume. Propriété de la famille de Vaujoyeux en 1480 (Jehan Vaujoyeux) et en 1513, puis de la famille Le Cordier, seigneurs de Parfuro ou Parfouro au XVIIIème siècle ;

la croix Bouessée (XVI-XVIIIème siècle), située dans le cimetière. Son socle plus récent porte la date de 1721. A fût octogonal, elle est sculptée et chargée d'un Christ et d'une Vierge ;

la croix de l'Orme ;

la croix Blanche (1670) ;

la croix Ferrigant (1688) ;

la croix Dinarue, située route de Dol-de-Bretagne, non loin de la Ville-Guillaume ;

le puits de la croix Ferrigant (XVIIIème siècle) ;

le four à pain (XVIIIème siècle), situé au lieu-dit Le Val-au-Banel ;  

le puits (XIXème siècle), situé aux Muriaux ;

le four à pain (XIXème siècle), situé aux Muriaux ;

5 moulins dont les moulins à eau du Haut (1570), d’A-bas, et les moulins à vent du Tertre, Neuf,…

Ville de Saint-Broladre (Bretagne).

A signaler aussi :

le site mégalithique d'Outre-Tombes (époque néolithique) ;

la découverte de haches de pierre polie ;

la découverte de haches de bronze (292 haches) dans le hameau de Ville-Artur ou Ville-Arthur (âge du bronze) ;

les vestiges d'anciens retranchements, situés au lieu-dit la Cour-Baudouin ;

l'ancien manoir de Calac, situé route de Dol-de-Bretagne. Propriété de la famille de Saint-Pair au XVIIIème siècle ;

l'ancien manoir de l'Espine ou de l'Epinay, situé route de Dol-de-Bretagne ;

l'ancien manoir de la Jugandière ou Jugaudière, situé route de Cherrueix. Propriété successive des familles de Cherrueix (en 1513), Franchet (en 1589) et de Saint-Pair (au XVIIIème siècle) ;

l'ancien manoir de Langle ;

le Village des Croix. On y voit un socle de granit en forme de croix portant cinq cavités carrées destinées à supporter chacune une croix ;

Maison Saint-Joseph de Saint-Broladre (Bretagne).

 

Maison Saint-Joseph de Saint-Broladre (Bretagne).

 

Maison Saint-Joseph de Saint-Broladre (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-BROLADRE

La baronnie des Hommeaux ; Les premiers possesseurs connus de la terre seigneuriale des Hommeaux en Saiut-Broladre appartenaient à la famille Férigat. Cette noble maison a laissé son nom à l'ancien manoir de la Croix-Férigat, également en Saint-Broladre, et naguères on voyait encore dans l'église de cette paroisse des pierres tombales portant son blason : d'azur à trois cors de chasse d'or, liés de gueules, posés 2, 1. Olivier de Férigat, seigneur des Hommeaux, jura fidélité au duc Jean V en 1437, au premier rang des nobles de Dol ; il épousa Jeanne Husson dont il laissa une fille unique, Jeanne Férigat, dame des Hommeaux, de Lergay et de la Croix-Férigat. Cette héritière contracta deux alliances ; elle épousa d'abord Jean de Mauny, seigneur de la Broce, puis en 1561 Roland du Breil, seigneur de Rays ; elle était morte en 1476 époque à laquelle Roland du Breil se remaria à Gillette de Champagné. Ce seigneur devint, du chef de sa femme Jeanne Férigat, seigneur des Hommeaux, et cette terre passa à son fils aîné Charles du Breil, seigneur de Rays, marié en 1496 à Guyonne de Pontbriant. Ce dernier « grand et vaillant capitaine, chevalier d'honneur de la duchesse Anne de Bretagne », mourut en 1505 et fut inhumé le 10 septembre en l'enfeu des seigneurs de Pontbriant dans l'église de Pleurtuit. Son fils Roland du Breil, seigneur de Rays, de Pontbriant et des Hommeaux, fut marié par la reine Anne, dont il avait été page, à Gillette de Landujan en 1519 ; mais il mourut sans enfants, à 49 ans, en avril 1547 (Histoire généalogique de la maison du Breil). Julien du Breil, seigneur de la Villemanouël, fils d'Olivier du Breil et de Magdeleine Le Bégassoux, et petit-fils de Roland du Breil troisième fils de Roland et de Jeanne Férigat, hérita de son oncle à la mode de Bretagne en 1547 et recueillit ainsi les seigneuries de Rays, des Hommeaux, de Lergay et de la Croix-Férigat ; mais il ne les conserva pas longtemps, car dès le 29 octobre 1550 sa mère et tutrice, Magdeleine Le Bégassoux, vendit en son nom les maison et seigneurie des Hommeaux à François du Breil, seigneur du Breil en Meillac. Le nouveau seigneur des Hommeaux était fils de Guillaume du Breil — quatrième fils de Roland et de Jeanne Férigat — et de Philippine de Mué ; c'était donc également l'oncle à la mode de Bretagne du jeune Julien du Breil. François du Breil obtint en 1575 l'érection en baronnie de sa seigneurie des Hommeaux ; ce fut un grand capitaine, chevalier de l'ordre du roi, gouverneur d'Abbeville et de Granville, etc.. On vient d'écrire avec talent sa vie fort aventureuse durant les guerres du XVIème siècle (Voir "Le capitaine Breil de Bretagne, baron des Hommeaux", par le comte de Palys). Il contracta trois alliances : - 1er avec Jeanne de Tréal, fille du seigneur de Beaubois ; - 2° avec Louise Le Séneschal, dame du Rocher-Séneschal et du Plessis Séneschal, décédée le 5 novembre 1576 et inhumée au choeur de l'église de Saint-Broladre ; - 3° avec Ysabeau de Porcon, fille du seigneur de Lampastre, qui lui donna son unique fils Guy du Breil, baptisé à Saint-Broladre en juillet 1578. Ce vaillant guerrier mourut en 1583, et sa veuve Isabeau de Porcon lui survécut jusqu'en 1602, année en laquelle son corps fut inhumé, le 5 mai, en l'église de Saint-Broladre. Guy du Breil, baron des Hommeaux, et fils des précédents, épousa, le 3 mai 1599, Gillette Pinel, fille du seigneur de Chaudebceuf ; il en eut un fils Briand du Breil, né aux Hommeaux et baptisé à Saint­Broladre le 12 août 1600, mais décédé en bas-âge. Guy de Breil mourut lui-même en 1604, âgé seulement de vingt-quatre ans. Comme il ne laissait point d'enfants sa succession passa à son cousin germain Jean du Breil, seigneur de la Roche-Colombière en Pleugueneuc (Comte de Palys, Le capitaine Breil de Bretagne, 145). Ce dernier avait épousé vers 1580 Françoise de la Bouëxière fille du seigneur de la Fosse-au-Loup. Leur fils Renaud du Breil, baron des Hommeaux, fut maintenu par sentence du présidial de Rennes, du 2 juin 1619, dans ses droits de prééminencier et fondateur de l'église de Saint-Broladre. En 1621, il rendit aveu à la cour de Combour pour partie de sa baronnie des Hommeaux. Par contrat du 9 octobre 1635, il céda à son frère puîné Jean du Breil « le manoir et maison noble des Hommeaux, bois de futaie, garennes, colombiers, prééminences, fondation en l'église de Saint-Broladre et autres, et oultre, la maison noble de la Croix-Férigat et les fiefs et baillages ayant cours dans sept paroisses, avec droit de basse, moyenne et haute justice, droit de quintaine et autres » (Histoire généalogique de la maison du Breil, 151 et 152). Il avait épousé vers 1625 Marie Busnel, fille du seigneur de la Guinemermière ; il mourut en 1649 et fut inhumé le 23 août en l'église des Carmes de Rennes ; sa veuve vivait encore en 1686. Jean du Breil, frère du précédent, devenu baron des Hommeaux en 1635, habitait avant cette époque le manoir seigneurial de la Pichardière, en Cherrueix, appartenant à sa femme Anne Le Queu, fille d'un seigneur de la Rivière en Normandie. Il rendit aveu, en 1655 à l'évêque de Dol pour partie de sa baronnie des Hommeaux ; il vint habiter le manoir de ce nom où il eut plusieurs enfants baptisés en l'église de Saint-Broladre. Le 12 août 1663 il fit en faveur de ses enfants démission et partage noble des terres des Hommeaux et de la Croix-Férigat et mourut quelque temps après. Anthyme-Denis du Breil, son fils aîné, baron des Hommeaux en 1668, se maria trois fois : il épousa : - 1er à Saint-Malo, le 24 janvier 1662, Servanne Grout, qui mourut sans enfants et fut inhumée dans le choeur de l'église de Saint-Broladre le 9 février 1668 ; - 2° le 20 mai 1669, Jeanne de Poilly, fille du seigneur du Tertre-Martin qui décéda elle-même en 1675 ; - 3° enfin, avant 1678, Louise-Marie, dame de la Higourdaye. Il laissa un fils de son second mariage, Jean-Jacques du Breil, baron des Hommeaux, né en ce manoir le 12 août 1671 et baptisé à Saint-Broladre. Mais ce jeune homme ne jouit point de la baronnie qui fut vendue judiciairement après la mort de son père ; les terre et seigneurie des Hommeaux furent alors adjugées, le 1er août 1682, à Nicolas de Saint-Genys conseiller du roi et président au siège présidial d'Avranches, au prix de 22 000 livres (Archives du château de Combourg). Le nouveau baron des Hommeaux, Nicolas de Saint-Genys épousa, le 2 février 1706, Jacquette Gardin, fille du seigneur de la Glestière ; il mourut un mois après son mariage et fut inhumé, le 6 mars 1706, en l'église de Saint-Aubin de Rennes. Sa veuve convola à de secondes noces avec Jacques de Kerboudel, seigneur de la Courpéan. Son fils et successeur René de Saint-Genys, baron des Hommeaux, rendit aveu à Combourg, en 1715, pour partie de ses terres des Hommeaux et de la Cour-Baudouin. Vint ensuite Charles-Anne de Saint-Genys, baron des Hommeaux et habitant le manoir de ce nom ; celui-ci épousa : - 1er Marie-Gabrielle Uguet, dame de l'Aumône ; 2° à Rennes, le 30 avril 1755, Marie-Eléonore de Forsanz, veuve de François Le Bel, seigneur de Lesnen. Quand éclata la révolution les Hommeaux appartenaient à Denis-Charles de Saint-Genys, et à Marie-Henriette Robinault du Boisbasset, sa femme. Ils émigrèrent l'un et l'autre en l'île de Jersey et virent, par suite, vendre nationalement une partie de leur terre seigneuriale ; rentré plus tard en France, ce dernier baron des Hommeaux, né à Saint-Servan en 1749, mourut à Saint-Malo le 30 avril 1823 (Comte de l'Estourbeillon, Les familles françaises émigrées à Jersey, 213). Les Hommeaux furent érigés en baronnie par lettres royales d'Henri III, datées d'août 1575. Le roi voulait ainsi récompenser son fidèle serviteur le vaillant capitaine François du Breil ; mais pour constituer cette baronnie il unit à la seigneurie des Hommeaux celles du Rocher-Séneschal et du Plessix-Séneschal en Saint­Brice en Coglais et les fiefs de Saint-Georges, de Montrouault et de Lergay. Malheureusement, à peine créée la nouvelle baronnie fut disloquée, car les seigneuries du Rocher et du Plessix appartenaient à Louise Le Séneschal, femme de François du Breil, et cette dame mourut sans postérité dès 1576 ; par suite, ces deux terres seigneuriales du Rocher et du Plessix-Séneschal, distraites des Hommeaux, échurent à l'héritier collatéral de la défunte François de Carné. Nous avons vu que la seigneurie des Hommeaux relevait en partie du comté de Combourg, en partie du comté de Dol. Le manoir même des Hommeaux relevait de Combourg avec « ses deux cours, son pavillon, son colombier, son étang et ses bois, avec aussi sa métairie et son moulin de la Croix Férigat et enfin sa métairie de la Villemain ». Relevaient aussi de Combour le Grand bailliage des Hommeaux et plusieurs autres fiefs en Saint-Broladre, Saint-Marcan et Roz-sur-Couësnon. La partie relevant des regaires de Dol était bien moins importante et ne se composait que de quelques fiefs (Aveux de 1621 et 1682). Nous avons dit aussi qu'en 1635 la seigneurie des Hommeaux s'étendait en sept paroisses, qu'elle jouissait du droit de haute justice, d'un droit de quintaine sur les nouveaux mariés de Saint-Broladre et des prééminences et droit de fondation de l'église de cette paroisse ; le baron de Hommeaux y avait dans le chanceau son banc à queue armorié et son enfeu placés du côté de l'évangile, et un autre banc seigneurial dans la chapelle Sainte-Marguerite. Ces droits de prééminence et de fondation avaient été accordés en 1547 au seigneur des Hommeaux par Henri dauphin de France et duc de Bretagne. Le manoir des Hommeaux avait également sa chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et fondée de messes par le seigneur du lieu. Au siècle dernier le domaine proche des Hommeaux s'était agrandi par suite d'acquisitions successives faites par M. de Saint-Gesnys, mais au point de vue féodal la seigneurie semblait avoir diminuée d'importance : elle n'était plus qualifiée de baronnie et elle n'exerçait plus qu'une moyenne justice à Saint-Broladre. A cette époque la terre des Hommeaux se composait du manoir de ce nom avec une retenue contenant cent journaux — des cinq métairies de la Villemain, la Baudouinaye, la Maugardière, Lormelet et Boutchemin — et de trois moulins (Archives d'Ille-et-Vilaine, C. 2157). Aujourd'hui il ne reste plus aux Hommeaux que les ruines d'un manoir du XVIIème siècle. La pierre tombale de l'enfeu de ses seigneurs a été enlevée de la vieille église de Saint-Broladre abandonnée depuis peu ; on la conserve comme souvenir des premiers barons des Hommeaux, car elle porte écartelées les armoiries du Breil, de Tréal et de la Bouëxière (abbé Guillotin de Corson).

 

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 8 nobles de Saint-Broladre :

Jehan DE CHERUEIX de Jugaudière (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume DE LAUNAY (30 livres de revenu) : défaillant ;

Robert DE LAUNAY de Callac (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan DE VAUJOYEULX de Villeguillme (70 livres de revenu), remplacé par son fils François : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Pierre EO, mari de la Dame de Langevinière : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance (archer, garde duc) ;

Georges HERVE (malade) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Guillaume LE MEILLOUR de l'Espinay : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

Jehan RONDEL de la Potinaye (12 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

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