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LA PAROISSE DE SAINT-CONGARD |
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Du territoire de Rieux et à collation libre, cette paroisse de Saint-Congard [Note : Formes anciennes de Saint-Congard : Sanctus Conguarus, 1387. (chap. de Vannes). — Saint-Congar, 1422 (Ibid)] avait et conserve encore pour patron local et pour titulaire de son église le saint dont elle porte le nom, et qui, né à Constantinople au VIIème siècle, passa en Grande-Bretagne où il vécut en solitaire, et mourut à Jérusalem, pendant un pèlerinage qu'il faisait aux Saints-Lieux, vers le commencement du VIIIème siècle (Dom Lobineau : Les vies des Saints de Bretagne, édition de l'abbé Tresvaux, T. 1er, page XLV). Elle est de fondation relativement moderne, puisque, d'après le cartulaire de Redon, l'ermitage de Roga, entre Saint-Congard et Saint-Laurent, se trouvait encore sur le territoire de Pleucadeuc, vers la fin du XIème siècle (Cartulaire de Redon, chartes, 379e et 449e, p. 216 et 284). Elle ne fut donc démembrée de Pleucadeuc que dans les siècles suivants.
Sur toute l'étendue de sa paroisse, le recteur dîmait seul à la 33ème gerbe, sans être pour cela un riche bénéficier, attendu que le titulaire de 1611 ne retirait que 240 livres de la ferme de tout son temporel. Il faut ajouter, toutefois, que cette somme lui était annuellement comptée, libre de toutes charges, puisque le fermier devait faire desservir la paroisse à ses propres frais et payer toutes les taxes et redevances, ce que l'on appelait alors acquitter le recteur erga Deum et homines . Au dire de l’abbé Cillart, des seigneurs levaient aussi la dîme à la 11ème, vers le milieu du XVIIIème siècle, mais sans préjudice des droits rectoriaux.
Outre l'église paroissiale, qui renfermait un autel de Notre-Dame-de- Lorette, il y avait, sur le territoire de Saint-Congard, les édifices religieux suivants :
La chapelle de Saint-Sauveur, à l'ermitage de Roga, et dont les oblations appartinrent au recteur jusqu'en 1672, date à laquelle les Camaldules s’y établirent. Alors elle était fort belle ; elle a été détruite depuis. On ne sait sur quels renseignements, le susdit abbé Cillart la dit placée sous le vocable de la Trinité.
La chapelle de Notre-Dame-de- Lorette, en un lieu isolé, existe toujours.
Celle de Camper relevait de l’abbaye de Paimpont, au diocèse de Saint-Malo ; ses oblations, partagée, en 1619, entre le recteur de Saint-Congard et l'abbé, valaient annuellement 15 livres au premier et 30 au second.
Quant à celle de Saint-Jacques, mentionnée en 1624, elle était probablement chapelle domestique du manoir de Fohenno.
Quelques bénéfices secondaires s'étaient fondés ici, outre le couvent ou mieux l'ermitage des Camaldules établis à Roga, et dont l'histoire trouvera sa place ailleurs [Note : On peut voir une partie de cette histoire dans l'article de M. Rosenzweig sur l’Hôpital de Malestroit, publié dans l'Annuaire du Morbihan, année 1864].
La chapellenie de Notre-Dame-de-Lorette, fondée au commencement du XVIème siècle par le recteur Alain Pinelly, à la présentation du général de la paroisse et à la collation de l'Ordinaire, était chargée de deux messes par semaine : celle du lundi, de Requiem et chantée dans l'église paroissiale, et celle du samedi dans la chapelle isolée de Notre-Dame-de-Lorette. Sa dotation se composait de jardins, de champs et de prés situés au bourg et dans les environs, entre autres, le pré des sauldres et la pâture de l'Estier.
Celle de Camper se desservait d'une messe chaque samedi, dans la même chapelle de Lorette.
A des dates inconnues, Perrine Dugué et Pierre Flourée fondèrent chacun une chapellenie qui porta son nom et se desservit dans l'église paroissiale. Celle de la première était chargée d'une messe chaque mercredi à l'autel du Rosaire.
Celle de Fohenno, établie le 29 mars 1657 par Anne Baudoin, veuve de N. H. Guillaume Guérin, sieur de la Fontaine et propriétaire du manoir de Fohenno, en Saint-Congard, était desservie d'une messe chaque dimanche dans la chapelle de Saint-Jacques. — On cite, en outre, une chapellenie d'Hervieux, sur laquelle je n'ai rien rencontré.
Recteurs de Saint-Congard.
1496. Pierre Brazeben.
1529. Jacques Evain,
juge des querelles au synode diocésain, mort à Rome, le 30 juillet 1529, et
inhumé à Saint-Yves des Bretons, où sa tombe existe encore, avec une épitaphe
lisible.
1529. R. Jean du Maz, qui devient ensuite recteur
de Molac, puis de Candé, dans le diocèse d'Angers.
1545-1546.
Alain Pinelli, fondateur de la chapellenie de Notre-Dame-de-Lorette.
1567.
Jean Gaudin, sur lequel on ne sait rien de plus.
1567-1568.
R. Jean Labbé, recteur de Guéhenno, devint plus tard recteur de Glénac et
Cournon.
1568-1569. R. Jean Goiré, clérc du diocèse de
Rennes, pourvu par l'Ordinaire, le 16 avril 1568, donne, le 15 janvier 1569,
procuration pour résigner entre les mains du Pape, en faveur du suivant.
1569... Jacques Le Saige, prêtre du diocèse de Rennes, pourvu
en Cour de Rome, le 12 mars 1569, prit possession le 11 septembre suivant.
1579-1580. R. Julien Josse donna, le 28 décembre 1579,
procuration pour résigner et mourut en juillet 1581. Après lui, quatre
compétiteurs : Jacques Daniel, Guillaume Fleury, Julien Le Day et Vincent
Lamour, se disputèrent la possession de ce bénéfice, sans qu'on puisse dire
lequel triompha.
1593-1599. R. Olivier Jouan, pourvu par le
légat en 1593, se vit disputer ce bénéfice par Julien Burban et Abel Le Borgne,
et le résigna vers 1599, en faveur du suivant.
1599-1615. R.
Pierre Le Normand, prêtre du diocèse, permute, en 1615, avec le suivant contre
Saint-Gravé.
1615-1620. René Hervieu, de Saint-Congard,
pourvu par l'Ordinaire, le 28 février 1615.
1620-1637. Jean
Javelle, de Pluherlin, pourvu en cour de Rome, le 14 septembre 1620, finit par
résigner en faveur du suivant, son compétiteur.
1638-1643.
R. Julien Dejours, aussi de Pluherlin, était, en 1648, chanoine de la collégiale
de Rochefort.
1643-1660. Guillaume Racouet, également
chanoine de la même collégiale de Notre-Dame de la Tronchaie.
....1664...
Jean Gernigon qui devint plus tard recteur de Sixt.
1667-1673.
R. Mathurin de la Landelle, sieur du Porzo, résigne en janvier 1673, en faveur
du suivant.
1673-1685. Julien Tastart, de la Gacilly et curé
de Saint-Congard, mourut le 5 avril 1685 et fut inhumé, le 6, dans son église
paroissiale, du côté de l'évangile et la tête sous la balustrade du
maître-autel.
1685-1686. R. Jean Le Goff se retira à Vannes,
après sa résignation, et mourut, le 2 janvier 1709, doyen de la communauté des
prêtres de Saint-Michel.
1686-1709. R. Jacques Sené, pourvu
sur la fin de 1686, résigna entre les mains de l'Ordinaire, en avril 1709.
1709-1723. R. Vincent Séné, de Sérent, pourvu par l'évêque, le
1er mai 1709, résigna aussi en décembre 1723.
1723-1731.
François Moysan, de Saint-Gravé, pourvu par l'Ordinaire, le 31 décembre 1723,
prit possession le 10 janvier suivant. Décédé le 20 mars 1731, il fut inhumé le
lendemain dans le cimetière.
1731-1747. R. Louis-Gilles
Boceno, originaire de Marzan, pourvu par le Pape, le 10 juin 1731, prit
possesion le 13 août. Déjà recteur de Carentoir, il résigna Saint-Congard en
Cour de Rome, au mois d’août 1741, en faveur du suivant.
1747-1761.
Joseph. Ryo, originaire de Péaule et curé de Marzan, pourvu par le Pape, le 2
août 1747, prit possession le 22 septembre. Malade, il donna, le 16 janvier
1761, procuration pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur
du suivant, et se retira au bourg de Péaule, où, à l'âge de 79 ans, il mourut le
23 octobre de la même année.
1761-1790. Pierre Madouas,
originaire de Marzan et curé de Saint-Congard depuis l'année 1758, pourvu en
Cour de Rome, le 9 février 1764, prit possession le 1er avril. En 1790, on le
trouve encore à la tête de cette paroisse ; mais sa signature est celle d’un
veillard fort avencé en âge. On ignore ce qu'il devint la tourmente
révolutionnaire.
(Abbé Luco).
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